Bonjour à tous !

Et oui, je suis toujours là. J'ai pu constaté que vous lisez et commentez toujours alors que moi, je suis toujours coincée avec mon syndrome de la page blanche...Non, je n'ai pas abandonné cette histoire, je coince juste avec un certain chapitre d'où cet énorme ralentissement de publication...Et je m'excuse d'avance car ce n'est pas près de ce débloquer...Cela doit faire presque deux ans que j'ai ce blocage (rire).

Je remercie tous les lecteurs qui ont pris la peine de poster des commentaires, mais cela fait tellement longtemps que je n'ai rien posté que vous, vous avez eu le temps d'en poster une quantité phénoménale (rire).

J'aurai beaucoup de mal à répondre à vos innombrables questions. Questions qui reviennent d'ailleurs régulièrement. Comprenez moi, je ne veux pas gâcher l'intrigue de mon histoire. Alors oui, la publication est extrêmement lente, le temps que je me sorte de cette foutu page blanche et l'histoire en elle même est lente, mais soyez patient, un jour vous aurez toutes les réponses à vos questions !

Cela dit,vu qu'on m'en a fait la remarque, j'ai moi même relu mon histoire récemment et effectivement des fautes se baladent, je m'en excuse (s'incline). Nous ne sommes pas infaillible...

Je suis toujours très contente de voir des commentaires positives sur mes Maraudeurs et sur ma petite Orphen, il est tellement dur d'intégrer un personne OC...Vraiment ça me fait plaisir !

Merci à Helado-Hime, Miss-Sawyer et Hogwartslife.

Bref, je voulais vous prévenir que j'étais là, mais je ne voulais pas non plus vous faire une fausse joie, donc je vous publie un des derniers chapitres que j'ai en réserve (les autres sont en remaniement et correction). Vous allez sans doute remarquer que l'écriture est un peu différente et c'est normal, je l'ai écrit avec mon amie. Donc il y a de sa plume et de la mienne. Savourez le bien, je ne sais pas quand aura lieu ma prochaine publication...Je vous remercie de me suivre encore et toujours. A la prochaine !


27

FILTRE D'AMOUR

Orha ouvrit les yeux et grogna en replongeant la tête dans l'oreiller, après avoir jeté un rapide Tempus. Neuf heures du matin, on n'avait pas idée de se réveiller si tôt un week-end après s'être couché si tard… Un sourire fleurit sur son visage en repensant à la veille, sa soirée sur la tour d'Astronomie avec Regulus… Son Ami, son « petit frère ». Faisant volte-face dans son lit, le sommeil l'ayant finalement abandonnée, elle s'étira à la manière d'un chat, et repoussa les couvertures d'un coup de pied. Elle retira un a un ses boucliers et ouvrit lentement les rideaux, grognant légèrement après la lumière du soleil pour l'avoir ébloui. Elle se frotta le visage et bailla pour la forme.

Elle aperçut en premier Peter, assis en tailleur sur son lit et le nez plongé dans un tas de parchemins. Concentré, il ne remarqua pas le mouvement provenant du lit de son voisin. Orphen était curieuse de savoir de quoi il s'agissait, car il était rare de voir le plus petit de la bande aussi studieux. Elle haussa les épaules, se disant que ça ne la regardait pas au final et que s'il souhaitait lui en parler, il viendrait la voir directement, ou pas… Après tout la dernière fois qu'elle lui avait apporté son aide… Elle fronça pourtant les sourcils en repensant à Rosalyn. De ce qu'elle savait, la Pouffsouffle n'avait toujours pas donnée de réponse à sa déclaration, par timidité sans doute, enfin, intérieurement elle l'espérait car si sa réponse était négative, le pauvre Peter en aurait le cœur brisé. Et ça, la Gryffondor ne se le pardonnerait jamais...

Elle soupira doucement et posa son regard sur le lit de James. Il n'était pas rentré de la nuit, à en croire par les couvertures non défaites. Ce n'était pas rare c'est dernier temps que le Poursuiveur quitte la chambre tôt, mais le lit était toujours à moitié retourné, avec les couvertures dans tous les sens et les oreillers de travers, à croire qu'il disputait des matchs de Quidditch particulièrement intenses chaque nuits. Elle eut une pensée amusée pour Lily, la plaignant par avance le jour où elle lui céderait enfin, parce qu'il ne faisait aucun doute que la préfète n'était pas aussi indifférente, qu'elle voulait bien le faire croire. Elle secoua la tête et revint à l'absence du jeune homme, en fronçant les sourcils, tentant de se rappeler la dernière fois où elle l'avait vu. Une chose était sûre, il n'était pas dans son lit lorsqu'elle était rentrée à pas de loup dans le dortoir, tôt ce matin… A pas de loup ?... Elle fronça les sourcils un peu plus avant de secouer vivement la tête en se traitant mentalement d'idiote : James devenait peut être idiot en présence de Lily mais il n'était pas fou au point d'aller tenir compagnie à Remus sous sa forme « lupine ». Une inquiétude sourde lui tordit les entrailles, il lui était peut-être arrivé quelque chose en fait. Elle n'eut pas le temps plus réfléchir à la question qu'elle sentit son matelas s'affaisser à côté d'elle et qu'une voix, bien connue malheureusement pour elle, s'élevait joyeusement :

— Tu devrais arrêter de froncer les sourcils, car tu vas rester bloqué un jour !

Orphen soupira, tourna la tête pour envoyer paître Black mais resta bouche bée avant de piquer un fard et de s'éloigner autant que possible du jeune homme. Celui-ci, tout sourire, éclata de rire :

— Et bien mon cher Orha, toujours aussi pudique à ce que je vois… Ronronna-t-il

— Par la barbe de Merlin, Black enfile un pantalon ! Et vire de mon lit aussi ! Siffla la Gryffondor, qui ne brillait pas par son courage à l'instant, en remontant ses couvertures sur elle, le plus haut possible.

Black fit une moue chagrinée, en jetant un coup d'œil à son caleçon à fines rayures, puis un sourire espiègle étira ses traits. Orha déglutit difficilement en le voyant approcher à la manière d'un prédateur. Peter que le raffut avait tiré de ses recherches, leva les yeux au ciel.

— Black, n'… N'approche pas plus… Bégaya Cross

— Sinon quoi… susurra le jeune homme.

— Sirius, laisse Orphen tranquille ! Souffla le petit de la bande. Tu vas finir par te prendre un sort sinon…

Black lui jeta un regard en coin, mais ignora le conseil, puis décida finalement d'en finir avec la plaisanterie en choppant joyeusement les joues de son camarades pour les secouer gentiment en riant. Cross, lui jeta un regard noir et tenta de se débattre. Black le libéra, bon prince et se leva finalement du lit :

— Tu devrais t'habituer à voir des hommes à moitié dénudés, Orha… Nous sommes après tout, tous formés de la même manière… Quoique, rajouta-t-il avec un clin d'œil, certain mieux que d'autre.

La jeune fille, sous ses traits masculins, vira au cramoisie à l'allusion. Elle sauta hors de ses couvertures et repoussa vivement l'aîné des Black, avant de s'enfermer dans la salle de bain. Elle entendit vaguement Peter traiter Black d'idiot, mais pas la réponse du brun. Soupirant, elle se plaça devant le miroir surplombant les lavabos et fixa son reflet qu'elle détestait de tout son être en l'instant. Elle se frotta la tête, emmêlant à moitié ses cheveux autours de ses doigts, et soupira de plus belle.

— Bon ma … Mon grand, on reste calme, on n'oublie pas que Black est un abruti fini et que…

Une vague de découragement l'envahit et elle sentit bien malgré elle, les larmes rouler sur ses joues. Elle se dirigea vivement vers la douche et ouvrit les robinets à fond, pour couvrir le son de ses sanglots. Elle se doutait bien que la situation ne serait pas simple, d'être coincé sous une apparence d'homme serait par moment pesant mais pas à ce point. Elle ôta son pyjama et se replaça devant le miroir. Elle se força à poser un regard neutre sur son corps et lutta contre le rougissement qui lui empourprait les joues, en étudiant la moindre parcelle de peau. Même s'il était biologiquement différents, ce corps était bien le sien. Elle se claqua vigoureusement les joues, et finit par se sourire, avant de se glisser finalement sous l'eau brûlante.

Sirius, qui avait finalement enfilé un pantalon et une chemise, était assis sur son lit, et fixait sans vraiment le voir un miroir. Ce miroir n'avait rien d'exceptionnel, il était petit et carré mais il avait la particularité de permettre de communiquer avec le propriétaire de son « jumeaux », à savoir James. Malheureusement le miroir à double sens ne renvoyait à l'heure actuelle que son reflet. Malgré ses appels, le Poursuiveur ne répondait pas, ce qui commençait à inquiéter vraiment le jeune homme. Si seulement la carte était prête, en un battement de cils ils auraient su où se planquait James. Peter, qui avait rangé ses parchemins dans sa malle, vint s'asseoir à ses côtés et lui posa une main compatissante sur l'épaule.

— Ne t'inquiète donc pas, il doit être à la Grande Salle en train de s'empiffrer joyeusement d'œufs au plat.

— Non, Peter… Il aurait répondu au miroir…

Il ne put finir sa phrase que l'on frappa à la porte, les deux Maraudeurs se fixèrent et Sirius se leva pour aller ouvrir. Le préfet en chef se tenait derrière la porte avec un message de McGonagall. Elle les priait de venir dans son bureau, avec M. Cross. Ils remercièrent le préfet et inquiet appelèrent leur camarade de dortoir.


Remus, que la dernière pleine lune avait particulièrement fatigué, émergea peu à peu des brumes du sommeil, en entendant la lourde porte de l'infirmerie grincer. Il força sur ses paupières pour les ouvrir mais celle-ci refusaient de coopérer. Il entendit cependant des pas se diriger précipitamment vers le lit en face du sien, un soupire soulagé, puis le tintement d'un objet en verre qu'on écarte sur la table de chevet, avant que les pas ne rebroussent chemin et quitte l'antre de l'infirmière. Il était encore tôt, lorsqu'il arriva enfin à ouvrir les yeux et à écarter les rideaux autour de son lit. Doucement il se redressa et observa le lit d'en face où il savait que James, reposait. Le jeune homme fixa longuement les rideaux tirés et sursauta en découvrant Mme Pomfresh à ses côtés, un plateau contenant sa potion antidouleur et un copieux petit déjeuner dans les mains.

— Bonjour M. Lupin, avez-vous bien dormi ? Déclara la pétillante femme, en lui souriant gentiment.

Remus la salua, après avoir retrouvé un rythme cardiaque normal, il ne comprenait toujours pas comme l'infirmière arrivait à le surprendre ainsi. A croire qu'elle avait un super pouvoir pour apparaître à l'improviste. Il haussa les épaules autant pour répondre à la question de la soigneuse que pour répondre à ses propres interrogations. Elle déplia les pieds du plateau et le déposa sur le lit, puis sortit sa baguette et vérifia l'état général de son patient, lui conseillant d'avaler son antidouleur en mangeant et de se reposer le plus possible aujourd'hui. S'il se tenait tranquille, il pourrait sortir demain matin. Le préfet la remercia chaleureusement et allait pour prendre une gorgée de thé, quand finalement il se décida à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis hier après-midi.

— Mme Pomfresh ? Comment va James ?

La petite femme se retourna vers le jeune homme et soupira.

— Il dort pour l'instant… Puis elle rajouta devant le froncement de sourcils du loup garou : Son état est stable, mais je dois avouer que sa pathologie me dépasse. Je n'ai jamais vu de migraine aussi violente. Mais ne vous inquiétez pas, je connais un spécialiste à St Mangouste qui pourrait nous aider, j'en ai déjà parlé au professeur McGonagall, qui doit prendre contact avec les parents de M. Potter.

Lupin se sentit pâlir bien malgré lui, l'infirmière s'en aperçu et tenta de le rassurer, pensant qu'il ne s'agissait là que d'inquiétude pour son ami, mais même si elle n'était pas loin de la vérité, elle ne l'était pas entièrement. Si la sous-directrice était au courant, cela voulait dire que Dumbledore l'était aussi et ça… C'était pire que tous. En lui révélant son secret, James avait été intraitable, Dumbledore ne devait rien savoir. Pour eux… Pour elle…

Pomfresh laissa son jeune patient et se dirigea vers le lit de son ami. Celui-ci était encore profondément endormis, il avait repris quelques couleurs, ce qui les rassura. L'infirmière ressortit sa baguette et l'agita une nouvelle fois pour diagnostiquer l'état de son malade. Elle hocha la tête vivement à la lecture des résultats. Elle sortit de sa poche une nouvelle fiole et la déposa sur le paquet posé sur la table de chevet.

— Je repasserai vous voir d'ici une heure. Si M. Potter se réveille entre temps, dites-lui de boire le flacon sur sa table de chevet. Les douceurs seront pour après ! Décréta-t-elle avec un clin d'œil amusé, avant de rejoindre son bureau.

Lupin haussa un sourcil et se laissa retomber sur son oreiller en soupirant longuement. Dans quelle situation s'étaient-ils mit ? Se lamentant sur son sort et sur celui de James, il sursauta à nouveau lorsque dix minutes plus tard, la porte de l'infirmerie grinça à nouveau. Il fut surprit et à la fois soulagé en croisant les yeux vert de sa collègue préfète, qui lui sourit. Elle se glissa sans bruit dans la pièce et ne s'arrêta que lorsqu'elle fut au chevet de James. Une foule d'émotion traversa son regard et elle posa finalement sa main sur le front de son ami. Lupin sourit malgré lui en voyant le pouce de la jeune fille caresser doucement sa tempe.

— Il ne va pas mieux, on dirait... Souffla-t-elle à l'adresse du préfet.

— Ne t'inquiètes pas pour lui, il est costaud, il guérira vite, tenta-t-il de la réconforter.

— Facile à dire… Par Merlin, je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie, déclara-t-elle en s'asseyant sur le lit de James sans quitter celui-ci du regard. J'ai cru qu'il était mort... Il a soudainement eu le souffle coupé... Comme si son cœur avait cessé de battre... Continua-t-elle en reniflant.

Lupin n'en savait rien. James avait juste été ramené par un Serdaigle de septième année, qui avait expliqué à Mme Pomfresh qu'il avait fait un malaise dans le couloir. Il ne savait pas réellement ce qui s'était passé alors il écouta attentivement Evans. Son inquiétude grandissait vis à vis de l'état de son ami. Puis Lily lui posa une bien étrange question :

— Avant de perdre conscience, il a dit : « Je ne veux plus les voir mourir »...De qui s'agit-il ?

Le regard de Remus s'assombrit connaissant parfaitement la raison, ou du moins ce qu'il pensait que cela pouvait être. Ses mains se crispèrent avant de serrer avec force ses draps.

— Je ne sais pas, mentit Lupin.

Lily fonça les sourcils tout en fixant les mains du préfet, n'étant visiblement pas dupe du mensonge. Mais heureusement pour Remus, James choisit ce moment précis pour se réveiller. Il ouvrit, difficilement, les yeux et se les frotta comme un enfant. Lupin remarqua un fin sourire se dessiner sur les lèvres de la rouquine qui regardait son ami. Evans tendit les lunettes au jeune homme qui les enfila en la remerciant avant de s'arrêter et de la fixer. Lily lui rendit son regard et lui demanda avec douceur :

— Comment te sens-tu ?

Remus eut beaucoup de mal à ne pas éclater de rire en voyant la tête de son meilleur ami, celui-ci semblait avoir du mal à comprendre la situation, la bouche entrouverte et l'air hébété était vraiment impayable. Un léger rire lui échappa finalement attirant le regard de son ami qui, dans une illumination subite, remit les derniers événements à la place. Son visage pâlit et s'empourpra à une vitesse vertigineuse, faisant hausser les sourcils à la jeune fille.

— Ah...Li...N...Evans...balbutia-t-il, confus.

— Bien sûr, déclara-t-elle surprise, après la frayeur que tu m… que tu nous as causé… Bref, je suis contente de voir en meilleur forme…

Se rendant compte qu'elle était toujours assise sur son lit, elle se leva précipitamment et contourna le lit, James l'observait sans vraiment y croire, honteux de l'avoir inquiétée et gêné qu'elle le voit dans cette situation. Sa fierté venait d'en prendre un coup.

— Tu veux boire un verre d'eau? Lui demanda la préfète pour changer de sujet.

Il hocha légèrement la tête, et Remus, qui s'était remis de son hilarité rapporta les conseils que l'infirmière lui avait confié. Lily opina du chef et attrapa la fiole avant de lui tendre. James la remercia du bout des lèvres et la vida d'un trait, grimaçant de l'amertume de la potion. Souriant tendrement, Lily se tourna vers la table de chevet pour lui remplir un verre d'eau quand elle remarqua la petite boite enrubannée. Elle l'a prit délicatement et se retourna vers les deux garçons :

— Tu as reçu une boite de chocolat… Je me demande de qui ça peut bien provenir? Oh! Y a une carte, sûrement une admiratrice secrète… Plaisanta-t-elle.

Étrangement cette déclaration alarma James, qui avant qu'elle n'est put attraper la carte, lui arracha le paquet des doigts et avec empressement arracha le ruban et engloutis le maximum de chocolat qu'il put. Lily en resta interloqué, de même que Remus qui s'était relevé le plus possible et échangé un regard surprit avec la jeune fille.

— Tu n'étais pas obligé de réagir ainsi, James… soupira le loup garou.

— Je… L'amertume… Tu sais…. Bafouilla-t-il après avoir difficilement avaler le chocolat.

Puis il baissa la tête et soupira, les deux préfets restèrent interdits lorsque le Poursuiveur releva la tête, un sourire béat -qui lui donnait l'air particulièrement idiot- étirant ses traits. Lily eut inconsciemment un mouvement de recul, mais se ravisa bien vite lorsque le jeune homme commença à repousser ses couvertures.

— Potter, tu dois rester couché… Tu es encore trop faible! S'exclama-t-elle en se plantant devant lui.

Il l'ignora superbement, continuant d'enfiler ses chaussons, il releva finalement la tête, posa ses mains sur ses épaules et déclara, sérieux :

— Evans ! Tu ne saurais pas où se trouve Veronica ?

Lily, que la question laissa coïte quelques secondes, secoua la tête :

— Pardon? Non, mais… Pourquoi tu veux la voir?

Potter plissa les yeux et la regarda avec dédain avant de reprendre son expression idiote, joindre les mains et de déclarer fiévreusement :.

— Pour lui avouer mon amour, bien sûr !

Avant de lui lancer un regard que l'on aurait put traduire par « c'est pourtant tellement évident, ma pauvre fille ».

Lily écarquilla les yeux de stupeur, la bouche entrouverte. Elle tourna vivement la tête vers le préfet qui semblait aussi surprit qu'elle. Puis dans un geste, elle attrapa la boite de chocolat abandonnée sur le lit et la renifla soigneusement. Elle fronça les sourcils en sentant une légère effluve de potion, masqué en partie par l'odeur chocolatée, elle tourna à nouveau la tête vers le préfet et agrippa le bras du Poursuiveur qui tentait de leur fausser compagnie :

— Non d'une gargouille ! On a versé un philtre d'amour dans ces chocolats!

— Fletcher… soupira Remus en se claquant une main sur son visage. Mais pourquoi James ?

Evans lâcha le bras du jeune homme pour chercher la carte, elle l'ouvrit et grimaça en lisant à haute voix :

— « Pour mon Siriussounet d'amour »…

— Oh c'est pas vrai...Soupira une nouvelle fois Lupin. Elle est vraiment têtue.

James, ignorant superbement ses deux camarades, tituba jusqu'à la sortie mais fut retenu par une poigne attrapant sans ménage le col de son pyjama. Il se retourna et fit face à une Lily furieuse. Il eut une petite moue agacée qui ne fit ni chaud ni froid à la préfète, celle-ci étant bien décidée à ne pas le lâcher. Elle jeta un coup d'œil, vers le bureau de l'infirmière, espérant une intervention de sa part, mais celui-ci semblait désespérément vide. Elle soupira de dépit et tenta, en le traînant à moitié de le recoucher. Bien évidemment, Potter protesta.

— Tu n'es pas en état, alors par Merlin, cesses de faire l'idiot et recouches toi ! Tonna-t-elle.

— Evans, contrairement à ce que tu peux penser, je suis un grand garçon, je suis capable de prendre soin de moi et pour l'heure je veux juste retrouver celle que j'aime ! S'énerva-t-il en la faisant lâcher prise.

Lily prit une teinte rouge et fronça les sourcils avant de mettre une gifle magistrale au jeune homme qui la fixa hébété.

— Tu l'as en face de toi ! Espèce d'i..D'IDIOT ! Parce que celle que TU AIMES, c'est MOI ! S'écria-t-elle.

Potter cligna des yeux avant d'éclater de rire. Reprenant son souffle difficilement, il posa ses mains sur les épaules de Lily et annonça :

— C'est trop mignon cette crise de jalousie, Evans. Je suis flatté de te voir user de ce stratagème pour tenter de gagner mon cœur, mais malheureusement, il est déjà prit… Il appartient à Veronica… Ah, magnifique Veronica…

Remus voulut intervenir mais Lily lui fit signe de ne rien faire, le cœur du loup garou se serra en apercevant les larmes poindre aux coins des ses yeux.

— James… Idiot… Souffla Lupin,.

Le poursuiveur jeta un rapide coup d'œil à son ami, haussant les sourcils, avant de reporter son attention sur la jeune fille. Celle-ci, après un effort énorme pour ne pas montrer son désarroi, releva la tête et lui sourit :

— D'accord, alors va voir Fletcher… Abdiqua-t-elle.

James se mit à sourire bêtement et hocha la tête. Remus s'en voulait d'être encore si faible. Il releva soudainement la tête et croisa le regard émeraude.

— Remus… J'ai besoin d'aide.

Puis Evans quitta l'infirmerie à la suite de Potter. Lupin avait parfaitement compris le message. Il devait trouver de l'aide, mais qui ? Mme Pomfresh était absente et voilà qu'il était seul dans l'infirmerie…


Peter n'en avait pas cru ses oreilles, installés sur un des fauteuils faisant face au bureau de leur Directrice de Maison. James… A l'infirmerie suite à un malaise dans les couloirs… Par la barbe de Merlin, c'était peu de temps après qu'il l'ai laissé. Son estomac se contracta sous l'effet de la culpabilité. Aussi garda-t-il le silence.

Minerva McGonagall les avait accueillit quelques minutes plus tôt, son air grave les avait tout de suite alarmé, même si pour détendre l'atmosphère Sirius avait lâché un innocent :

— Je ne sais pas pourquoi vous nous convoquez, Professeur, mais pour une fois c'est pas nous!

Ça avait eut pour effet de légèrement détendre l'atmosphère, leur professeur s'autorisant même un léger sourire.

—Je ne doutes pas, M. Black, que votre imagination débordante ait put créer une nouvelle catastrophe, mais il ne s'agit pas d'une convocation pour une éventuelle retenue… Déclara-t-elle, droite comme un i avant de les inviter à s'asseoir, et de rejoindre elle-même son fauteuil.

Peter, qui même s'il était déjà venue une bonne douzaine de fois minimum- il avait arrêté de compter à la fin de sa quatrième année- jeta une nouvelle fois un regard circulaire à la pièce. Le bureau de la sous directrice n'avait rien à voir avec le bureau du professeur Dumbledore - il avait été une seule fois dans ce bureau, suite à la mauvaise blague de Sirius, qui avait bien faillit coûter la vie à Snape en cinquième année - pas d'objets curieux, pas de bourdonnements, pas de portraits de vieillards qui ronflent, ce bureau était en premier lieu, fonctionnel, limite austère.

Peter, installé à la gauche d'Orha, se concentra alors sur leur professeur, qui les fixait gravement. Puis elle avait lâchée sa bombe… James, était à l'infirmerie, souffrant de très graves mots de têtes, que Mme Pomfresh, elle-même, était incapable de traiter.

Sirius s'était vivement relevé, prés à foncer tête baissé à l'infirmerie mais fut retenue par Orphen qui lui avait attrapé le bras. Les deux garçons s'étaient fixés du regard avant de se rasseoir.

—Je comprend votre inquiétude, M. Black, avait reprit le professeur, et je ne vous retiendrais pas plus longtemps, cependant vous devez savoir que nous avons contactés les parents de M. Potter.

—Vous les avez contactés? s'étonna Sirius, mais il fut coupé par McGonagall, qui leva une main pour lui demander le silence.

—En effet, nous leur avons envoyés un hiboux pour leur expliquer la situation et leur proposer une alternative.

Devant les trois regards interrogateurs qui lui faisaient face, elle expliqua :

—Mme Pomfresh connaît un Guérisseur de St Mangouste, spécialisée dans les maladies de l'esprit…

—James n'est pas fou! Tonna Sirius en se redressant une nouvelle fois.

—Black, rassied-toi et laissa la finir! souffla Orha en lui rattrapant le bras.

—Orha, lâche-moi! Tu comprend pas ce qu'ils veulent faire? Il veulent interner James…

—Mais c'est pour son bien! Si Mme Pomfresh ne peut rien faire à son niveau…

—Il en ait hors de question… James ne finira pas comme …

—M. Black, ça suffit! Tonna McGonagall, Je comprend bien votre inquiétude mais vous devez comprendre qu'il s'agit de la santé de votre ami, et que celle-ci passe prioritaire! Nous attendrons la réponse de M. et Mme Potter avant de lancer quelques procédures.

—Professeur? Pouvons-nous rendre visite à James? demanda soudainement Peter, coupant court à la discussion qui s'envenimait inexorablement.

Le professeur McGonagall le fixa un instant avant d'hocher doucement la tête, les trois adolescents la saluèrent et quittèrent la pièce. A peine la porte s'était-elle refermée qu'elle entendit à nouveau Black exploser. Elle soupira, comprenant sans peine le garçon, mais pour la santé de James Potter, elle espéra de tout cœur que ces amis lui fassent entendre raison.


Lily soupira une nouvelle fois en retenant pour la sixième fois Potter de tomber. Sans même un remerciements il se redressa et reprit son chemin en titubant. Ils croisèrent quelques élèves qui pouffèrent en voyant la tenue du jeune homme, mais qui déguerpirent vite en croisant le regard courroucé de la préfète. Ils étaient peu être jeune, mais les colère de Lily Evans étaient mythiques. Rassérénée par cette démonstration, elle s'interdit de penser aux diverses rumeurs qui allaient fleurir d'ici quelques minutes - voir même secondes - après tout il était surprenant de voir Lily Evans courir après un James Potter en pyjama, dans les couloirs de l'école. Elle se renfrogna et se traita mentalement de crétine. Il devenait urgent que Potter retourne à l'infirmerie se dit-elle en voyant le jeune homme reprendre son souffle, avachie sur un mur.

— Potter, peut-être que Fletcher t'attend à l'infirmerie! Tenta-t-elle, priant Merlin pour qu'il tombe dans le panneau.

James se redressa avec difficulté et se mit de nouveau à avancer :

—Bien essayé, Evans, mais ça ne prend pas… D'ailleurs, si tu pouvais arrêter de me suivre, je t'en serais reconnaissant… Pas que ta compagnie me gène, mais en fait si… Je ne veux pas que ma douce Veronica se fasse de fausses idées…

Lily encaissa ses paroles avec stoïcisme, se rappelant mentalement que Potter n'était pas dans son état normal, qu'il ne lui dirait jamais ça… Même s'il se montrait distant depuis quelques temps déjà, à son grand étonnement. Elle prit une grande inspiration et rattrapa le jeune homme une nouvelle fois.

—Sois raisonnable, pour une fois, et attend d'être rétablie. Tu auras tous le temps pour lui crier ton amour, elle ne s'envolera pas d'ici là…

—Evans, tu ne comprend pas… Je ne peux pas attendre, il faut que je lui dise maintenant… Elle est si belle, si intelligente… Je ne suis pas le seul à être amoureux d'elle, c'est pourquoi je ne peux pas… Oh!...S'exclama-t-il en fixant la jeune fille. Je comprend à présent… Vraiment Evans, je ne te pensais pas aussi fourbe et jalouse que ça… C'est… Serpentard!

—Excuse-moi de m'inquiéter pour ta santé! Gronda-t-elle en serrant les poings avec force. Je me disais simplement que causer du soucis à Fletcher, ne t'aiderai pas dans ton entreprise...

Sa main lui démangeait atrocement, mais lui coller une gifle magistrale serait peut être un bon défouloir sur l'instant mais n'apporterait rien de plus. Il hocha la tête et se détourna d'elle encore une fois. Elle leva les yeux au ciel et pria tous les saints qu'elle connaissait pour que Remus lui envoie de l'aide très rapidement.

—JE VAIS LA TUER! S'écria Black.

Ils étaient arrivés quelques minutes plus tôt à l'infirmerie, s'attendant à retrouver un James comateux dans un lit et un Remus, fatigué mais souriant. Ils avaient été aussitôt alarmé de ne voir ni l'un ni l'autre. Remus, bien que soulagé de les voir, ne pouvait se départir de son inquiétude, aussi leur expliqua-t-il la situation, de manière la plus concise possible. Et Black avait explosé…

—Evans est partie avec lui, mais dans son état … C'est quasiment du suicide!

—Qu'est ce qu'on peut faire? demanda Orphen, qui surveillait Black d'un air inquiet.

—Ce qu'on peut faire? Tonna Black, en se retournant, C'est de trouver cette tarée de Fletcher, de récupérer l'antidote et lui faire regretter de s'en être prit à nous!

—Sirius, calme-toi! tenta de le raisonner Remus, en vain. S'en prendre à Fletcher ne servira à rien…

—Oh! Détrompe-toi Moony…

—Tu n'es pas sérieux, Black! S'exclama Orha en le fixant intensément. Même si elle a fait quelque chose d'affreux, tu ne peux pas t'en prendre à une femme…

—On devrait prévenir McGonagall! Proposa Peter.

Remus opina du chef pour montrer son accord, Sirius ne paraissait pas convaincu, trop aveuglé par sa colère pour réfléchir avec efficacité.

—Et bien si vous souhaitez tant mêler la vieille chouette à cette histoire, à votre guise! Moi, je vais retrouver Fletcher… Et lui montrer que femme ou pas, on ne sent prend pas à un Maraudeur sans en subir les conséquences…

Et il quitta l'infirmerie en claquant la porte. Les trois adolescents restant se fixèrent avec consternation :

—Je ne l'ai jamais vu comme ça… Souffla Remus.

—Pareil, acquiesça Peter, et j'ai bien peur qu'il ne fasse une bêtise, aveuglé comme il est…

—Je vais le suivre! s'exclama Orphen, en se dirigeant vers la porte d'un pas décidé. J'espère juste pouvoir le raisonner avant qu'il ne soit trop tard.

—D'accord, de mon côté je vais aller prévenir McGonagall! Rajouta Peter.

—Quant à moi, déclara Remus, je vais essayer de trouver de quel philtre il s'agit.

Orha et Peter opinèrent du chef et quittèrent à leur tour l'infirmerie. De nouveau seul, Remus se mit au travail, humant les chocolats restants avec attention. Si un jour on lui avait dit qu'il utiliserait sa malédiction ainsi, il en aurait rit.


Sirius traversait les couloirs sans vraiment les voir, son esprit focalisé sur une seule chose : Trouver Veronica Fletcher.

Il était frustré que la carte ne soit pas finalisé, il aurait été tellement plus simple de la retrouver. Un simple coup d'œil aurait suffit. Il souffla son exaspération, tel un taureau prêt à charger.

Pourquoi cette fille était aussi obstinée. Il avait pourtant été très clair, lorsqu'ils avaient rompus. Enfin… Quand il l'avait largué plutôt… Mais là n'était pas la question, il était clairement hors de question qu'il retourne avec cette harpie. Ses crises de jalousie et ses reproches l'avaient échaudé au plus haut point. Elle s'en était prit plusieurs fois à Orha, et lui et James l'avait avertit, que fille ou pas, on ne s'en prenait pas à un Maraudeur, ou à un de leur proche. Comment avait-elle put faire ça à James…

Il souffla une fois de plus, tentant de retrouver un semblant de calme, la boite de chocolat lui était destiné en fait. Son presque frère n'était pas visé… Merlin, mais comment cette fille avait put atterrir à Gryffondor…

—Black?

—Quoi?! Tonna-t-il froidement en retournant.

Orha, car c'était lui qui le suivait depuis plusieurs minutes, s'arrêta brusquement, à la fois surprit et inquiet d'être la cible de sa colère.

Sirius souffla une fois encore, s'exhortant au calme :

—Désolé… Souffla-t-il avec sincérité. Ce n'est pas contre toi… C'est juste que…

—Tu n'es pas sérieux, n'est-ce pas? Quand tu dis que tu vas lui faire regretter…

Sirius se renfrogna.

—Je comprend ta colère, reprit calmement Orphen, je le suis moi-même mais…

—Vraiment? Alors si tu es si en colère, tu devrais comprendre… Je n'ai pas le choix, si je ne règle pas ce problème une bonne fois pour toute, elle continuera et Merlin, seul, sait de quoi elle est capable.

—Certes, mais ça n'en vaut pas le coup… Tu vas t'attirer des ennuis…

—Orha… Ça suffit… Tu ne me feras pas changer d'avis…

Et il reprit ses recherches. Orphen le regarda s'éloigner, frustrée de n'avoir pas réussi à lui faire entendre raison. Black était un garçon sanguin personne ne pouvait le nier, aussi il allait être difficile de lui faire changer d'avis. Son rôle, dans ce cas, aller d'être de minimiser les dégâts. Elle opina du chef, s'encourageant mentalement et le rejoignit, courant presque pour rester à sa hauteur. Black ne sembla pas le remarquer, montant les escaliers quatre à quatre, tournant à l'intersection d'un couloir, puis rebroussant chemin en pestant en arrivant dans un cul de sac. Son irritation enflait peu à peu, menaçant de se déverser sur quiconque aurait le malheur d'être sur son passage, et Orha grimaça en apercevant Snape sortir de la bibliothèque à cet instant. Il feuilletait un livre plutôt épais et ne remarqua que trop tard la présence des deux Gryffondor.

—Tiens tiens… Mais regardez qui voilà! gronda Black en fixant sadiquement le Serpentard, qui surpris releva la tête de son livre.

—Oh non… soupira Orha, mais déjà son camarde de chambre avait dégainé sa baguette.

—Qu'est-ce que tu veux Black?

—Dis moi, Servillus, toi qui es si doué en potions, un philtre d'amour ne doit pas être bien compliqué à brasser, non?

La question sembla surprendre le jeune homme, qui abaissa quelque peu sa baguette - sortit peu de temps avant -. Ce fut une erreur dont profita Black, pour le désarmer d'un Expelliamus. Snape se retrouva à la merci du Gryffondor qui se mit à rire.

—Alors, Snape qu'as-tu reçu pour cette potion? Je ne sais si tu es au courant mais ce genre de trafic n'est pas autorisé à Hogwarts…

—Mais qu'est-ce que tu me chantes là? s'exclama Snape, De quelle potion parles-tu?

—Ne fais pas celui qui comprend pas…

—Black, tenta d'intervenir Orha, je pense pas qu'il soit au courant…

—Alors, tu prend sa défense maintenant? s'écria le Gryffondor en se retournant.

—Je ne prend la défense de personne, je dis juste…

—Mêle toi de tes affaires, je n'ai besoin de l'aide de personne et surtout pas de gens dans ton genre…

Orha n'eut pas le temps de réagir, que déjà Black se jetait sur Snape. Des cris de douleur et injures se mélangèrent, sous le regard atterré de la jeune fille, qui tenta de les séparer comme elle le pouvait. Un craquement sinistre retentit dans le couloir et Snape hurla de douleur. La porte de la bibliothèque s'ouvrit alors sur une Irma Pince hors d'elle, Black se redressa et avant que le dragon ne puisse faire quoique se soit, il attrapa le poignet de son camarade et prit la fuite, le plus vite possible.

Ils traversèrent plusieurs couloirs ainsi et s'arrêtèrent au grand soulagement de Cross qui n'en pouvait plus. Un silence pesant s'abattit sur les deux adolescents.

—Pourquoi? demanda Orphen entre deux respiration.

—Pourquoi, quoi?

—Pourquoi t'en être prit à Snape? Il ne t'avait rien fait!

—Rien fait? Il t'a insulté… s'écria Black.

—Il m'a insulté parce que tu l'as menacé en premier! Ouvres les yeux, Black! Tu es tellement aveuglé par ta vendetta que tu te comportes comme le pire des imbéciles!

Black le fixa sans mots dire, mais serra la main qui enserrait encore le poignet de son ami, qui grimaça sous la douleur.

—Tu me fais mal, Black…

Sirius cligna des yeux et relâcha Cross, qui ramena son poignet meurtrie contre son torse. Il pouvait aisément lire la crainte dans les yeux et la posture de son ami, aussi secoua-t-il la tête et s'excusa platement :

—Je ne sais pas ce qui m'a prit… Je suis vraiment, sincèrement désolé, Orha… Cette situation m'a rendu complètement fou...

—Oui j'ai vu ça…

—Je suis vraiment désolé, Orha… Ton poignet?

Elle jeta un coup d'œil sur le dit poignet et grimaça en voyant l'hématome se former. Sirius baissa les yeux, ses épaules s'affaissèrent sous la culpabilité, il reprit doucement :

—Tu devrais aller faire soigner ça à l'infirmerie…

—Et te laisser seul ? Hors de question, Black… Je n'ai pas envie d'apprendre que tu as agresser un autre élève sur la route…

Grimaçant sous la pique, bien mérité, il leva les mains en signe d'apaisement. Cross soupira et dépassa l'aîné des Black en lançant, impérieux :

—De toute façon ça ne fait pas mal…

—Tu ne sais pas mentir, souffla pour lui, Sirius, en lui emboîtant le pas.


Peter se dandinait devant la porte de sa directrice de maison, ne sachant comment expliquer la situation. Il souffla et prit son courage à deux mains, bien décider de donner tords au Choixpeau magique. Il était digne d'appartenir à Gryffondor, et s'il devait pour cela prévenir un adulte responsable… Et bien il le ferait… Enfin, il espérait que ça se passe bien…

Il toqua à la porte et attendit que le professeur de Métamorphose l'invite à entrer.

—M. Pettigrow, que se passe-t-il? Demanda la femme, surprise de revoir aussi rapidement son élève.

Peter prit une profonde inspiration et pria Merlin pour ne pas bafouiller et être le plus clair possible.

—Professeur… Commença-t-il d'une petite voix, James a quitté l'infirmerie…

—Excusez-moi? s'exclama le professeur en se redressant, et Mme Pomfresh?.

—Elle s'est absenté… Mais professeur, James n'est pas conscient de se qu'il fait… Expliqua Peter, Remus et Evans étaient avec lui et ils sont formels… Enfin, aussi formel que possible…

—Venez en au fait, M. Pettigrow…

—Il est sous l'emprise d'un philtre d'amour!

—Par la barbe de Merlin… Souffla la femme en se dirigeant vers la cheminée.

Elle y lança une poignée de poudre de cheminette et donna l'adresse du bureau de Slughorn. Elle passa la tête quelques secondes et se redressa, le Potionneur et l'infirmière traversèrent dans la foulée la cheminée pour les rejoindre. Se retrouvant le centre d'attention des trois adultes, Peter déglutit. Mais il se reprit bien vite, la santé de son ami dépendant de lui. Il raconta à nouveau ce que Remus lui avait dit, et l'infirmière et le professeur de Potions, d'un commun accord, décidèrent de rejoindre l'infirmerie pour récupérer les chocolats restant pour fabriquer un antidote. Mais avant qu'ils ne puissent quitter la pièce qu'une brume argentée se glissa sous la porte et prit l'apparence d'un vautour famélique. La voix irrité et entrecoupée d'Irma Pince, le dragon de la bibliothèque, s'éleva alors dans la pièce :

—Inadmissible… Blessure… Black….

Minerva McGonagall leva les yeux au ciel et invita tous le monde à rejoindre l'infirmerie. Peter suivit le mouvement et après être sortie de la cheminée de Mme Pomfresh, découvrit avec consternation la situation. Snape, le nez en sang subissait le courroux de la bibliothécaire. Il tentait de se défendre des accusations proféré et fut en partie soulagé de voir la sous directrice rappliquer avec son directeur de maison.

—Mais que s'est-il passé? S'inquièta McGonagall en s'approchant.

Mme Pince allait répliquer de plus belle, mais Snape fut plus rapide :

—Black m'a agressé à la sortit de la bibliothèque!

Le silence s'abattit sur la pièce, Remus qui se trouvait à deux lits du groupe se frappa le front du plat de la main. Peter, lui, avait pâlit.

—Expliquez-vous mon garçon! Invita doucement Slughorn.

Snape ne se fit pas prier. Il expliqua comment Black l'avait menacé de sa baguette, de son discours décousu sur la vente de potion illégale qu'il aurait brassé… Chose totalement impossible aux yeux du jeune homme, qui rappela en croisant le regard sceptique du professeur de métamorphose, que toute ses « expérimentations » en potions étaient effectuée dans les locaux de l'école, avec l'autorisation de son professeur de potions. Celui-ci, acquiesça tout en lissant sa moustache de morse.

Remus et Peter se jetèrent un regard entendu, toute ses expérimentations n'était pas effectuées avec l'aval d'un prof… Mais ils se turent. Envenimer encore plus la situation ne servirait à rien.

—Puis il s'est jeté sur moi… Cross à bien tenté de l'arrêter mais…

—M. Cross était présent? S'étonna le Potionneur.

Snape opina du chef.

—Mais Black, n'a rien voulut entendre… Et voila le résultat… finit-il en montrant son visage, bleuis par les coups et par son nez cassé.

M. Pomfresh qui s'était absentée pour aller chercher de quoi soigner son nouveau patient, décréta que tirer cette affaire au clair pouvait attendre, qu'ils avaient plus urgent et que de toute façon. Surprit et blessé par les paroles de l'énergique petite femme, Snape se renfrogna. Les professeurs opinèrent du chef et se détournèrent vers Remus qui avait gardé avec lui la boite de chocolat. Severus les regarda s'agiter autour de Lupin, une pointe de jalousie et de rancœur dans le cœur, pourtant il leva un sourcil interrogateur devant les mines clairement inquiètes des enseignants. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre la situation, Potter - car ça ne pouvait être que lui, le seul Maraudeur manquant - était sous l'influence d'un filtre d'amour… dont Black croyait qu'il en était l'origine. Il avala la potion que lui tendit Pomfresh et reprit le cours de ses pensées. Il aurait put, en effet, avoir brassé ce philtre, après tout la plupart des potions qu'il avait étudié ne lui posait pas particulièrement de problème, il aurait même put les brasser les yeux fermés, rajouta-t-il mentalement avec orgueil, mais ça manquait tellement de classe et puis il ne souhaitez pas être renvoyé d'Hogwarts pour un ridicule trafic de potion. Non, il avait des aspirations bien plus grande, et il n'était pas assez idiot pour se mettre des bâtons dans les roues. Seul un Gryffondor serait capable d'une telle ânerie.

Il continua son observation, silencieusement, attendant le départ des enseignants - Mme Pince était repartie dans son antre traumatiser de pauvres élèves innocents depuis longtemps - pour tirer les vers du nez au deux Maraudeurs. Il eut à attendre en tout cinq petites minutes. Les deux adolescents ne furent pas surprit de le voir approcher.

—Alors? J'attends des explications! Susurra-t-il mielleusement en croisant les bras.

Peter leva les yeux au ciel et Remus soupira. Après un rapide coup d'œil pour décider quoi faire, Remus prit la parole :

—James est sous l'influence d'un philtre d'amour…

—Je le savais déjà… Et pour votre information, non je ne suis pas responsable et oui je l'ai deviné seul, ce n'est pas si difficile à déduire… Même si Black n'a très sympathiquement aidé à le comprendre… Conclut-il avec sarcasme.

—On est navré, sincèrement, Snape… La potion était destinée à Sirius en fait… Il a légèrement pété les plombs… Expliqua Lupin.

—Légèrement pété les plombs? A d'autres… J'ai toujours dit que ce type était pas net, en même temps quant on voit de quelle famille il vient…

—Snape, ça suffit! S'exclama le plus petit de la bande.

—Sinon quoi… Toi aussi tu vas m'attaquer? Laisse moi rire, tu es tellement lâche que tu te cache derrière tes amis…

—Stop! Tonna Remus, un éclat menaçant passant dans ses pupilles.

Les deux adolescents le fixèrent et Snape, vaincu pour cette fois, tourna les talons et rejoignit son lit. Avec un dernier regard noir à l'adresse des Maraudeurs, il tira les rideaux autour de son lit. Le calme reprit ses droits sur l'infirmerie et Remus soupira.


La salle d'étude du Troisième étages. Jamais Orphen aurait pensé tomber juste. Elle avait proposé cette destination à Black quelques minutes plus tôt, s'agaçant de passer et repasser dans les mêmes couloirs. Ils se plaquèrent contre un des murs et jetèrent un coup d'œil à l'intérieur. Fletcher était assise sur un des bureaux, attendant sûrement Black. Elle jouait avec sa longue chevelure pour passer le temps, mais commençait à jeter de plus en plus de coup d'œil à sa montre.

—Chapeau, Orha… Souffla Black. Peste en vue…

—Bon qu'est ce qu'on attend pour récupérer l'antidote? demanda doucement la jeune fille.

Black haussa les épaules et retint son camarade par l'épaule quand celui-ci fit mine de bouger.

—Black, qu'est ce que tu fais?

—Tu sais que tu as le droit de m'appeler par mon prénom, commença-t-il sur le ton de la conversation avant de reprendre plus sérieusement, de plus, il vaut mieux que j'y aille seul… Pour ne pas éveiller ses soupçons…

—Et pour pouvoir lui tordre le cou plus facilement? Hors de question!

— Détend-toi, Orha, je ne vais rien lui faire…

Mais l'air pas convaincu de son camarade lui tira un sourire amusé.

—Promis, je ne la malmènerai pas trop… Physiquement parlant je veux dire… Mais il faut qu'elle me croit son l'influence de son philtre…

—Je comprend… Je te couvre, si j'ai bien saisie!

—Exactement! souffla-t-il en lui ébouriffant les cheveux.

Puis il se redressa, prit une profonde inspiration et avança vers la porte. Il toqua légèrement, attirant le regard de la jeune fille et lui sourit.

Orphen qui s'était plaqué un peu plus au mur, s'avança le plus discrètement possible vers l'ouverture, elle aperçu alors Black s'approcher de Fletcher, un sourire charmeur aux lèvres.

—Enfin je te trouve, Veronica… Sussura le jeune homme.

—Tu es en retard!

—Navré amour… Il a fallut que je me débarrasse de mes camarades, il ne voulait pas que je te retrouve…

Il tendit la main et caressa du bout des doigts le visage de la jeune fille, qui en frissonna de plaisir. Orha déglutit difficilement. Il jouait décidément bien la comédie. Elle le regarda jouer avec les sentiments de Fletcher quelques minutes - et ses sentiments étaient étrangement partagés - avant que la peste, qui ne se doutait de rien, ne saute de son perchoir pour entourer le cou de sa conquête de ses bras. Le sourire qui étira les lèvres de Black, alors que les lèvres de Veronica approchaient, ne lui dit rien qui vaille. Et le jeu du chat et de la souris prit fin, quand Black repoussa la jeune fille, qui surprise faillit s'affaler par terre.

—Fini de jouer! Déclara Black. C'est James qui a bu ton philtre, dommage pour toi… J'espère pour toi que tu as l'antidote.

Veronica recula et jeta un coup d'œil à la porte, elle y aperçut Orha, qui entra à son tour dans la pièce. Le regard que la Gryffondor lui jeta, lui donna des sueurs froides.

—Forcément il fallait qu'il soit là, lui! cracha la jeune fille.

—Estimes-toi heureuse qu'il soit là, parce que tu ne serais pas dans le même état sinon… gronda Black.

—Ouhhhh je suis terrifiée! Ricanna-t-elle.

Orha leva les yeux au ciel, Fletcher était totalement inconsciente du danger qu'elle avait encourut. Même elle n'en revenait toujours pas. Black l'avait effrayé et de le voir jouer avec les sentiments de Fletcher, aussi peste soit-elle, l'avait dégoûté. Elle ne pensait pas qu'il pouvait agir de la sorte, et était vraiment déçue par la vérité.

—Donnes-nous l'antidote et on en restera là… Déclara Orphen en tendant la main.

—De quel droit m'adresses-tu la parole?

—Fletcher, ferme la!

—Sinon quoi? Je vais avoir à faire à toi? C'est très tentant…

—T'es vraiment bouchée, combien de fois vais-je devoir te répéter qu'il n'y aura plus rien entre nous! C'était une erreur et je ne la reproduirai pas.

— Une erreur? Je suis une erreur… souffla la jeune fille, des larmes perlant aux coins des yeux. Tu es cruel, Sirius Black… Cruel et idiot, les gens finirons par tous te tourner le dos, tu n'es plus rien… Ta famille t'a renié, tous les Sang Purs le savent… Et toi tu préfères fricoter avec … avec ce déchet!

Orphen encaissa l'insulte sans broncher, même si ça lui fit mal. Elle tourna légèrement la tête vers Black, prête à lui sauter dessus pour l'empêcher de commettre un acte qu'il regretterai plus tard. Mais il ne bougea pas, ses poings étaient serrés à s'en faire blanchir les jointures.

—Tu as tous comprit Fletcher… Je préfère largement fricoter, comme tu dis, avec Orha… A une différence près … C'est que contrairement à toi, j'aime ce gars!

Sa réplique eut plus d'impact que n'importe quelle gifle. La peste, sous le choc, s'agrippa à la première table qui lui était tombée sous la main. Orphen, quant à elle, observait Black les yeux écarquillés.

—T'es pas sérieux! Souffla Veronica.

—Je ne l'ai jamais autant été…

—C'est pas possible… C'est lui qui t'as ensorcelé! C'est pas possible… Cria Fletcher en sortant sa baguette pour la pointer sur Orphen, qui n'eut pas le temps de réagir que déjà elle lui lancée un sort.

Black la contra d'un rapide Protego, avant de la désarmer. Acculée, et sans défense, elle sortit son va-tout de sa poche.

L'antidote.

Elle ricana en voyant les deux garçons se tendre.

—Je te conseil de baisser ta baguette et de me laisser partir si tu ne veux pas qu'un bête accident arrive à ce flacon.

Sirius, posa les deux baguettes au sol, avant de faire rouler la baguette de la jeune fille vers elle, puis accompagné d'Orphen, se décalèrent de devant la porte.

—Brave petit! Se moqua la fille, en récupérant son bien.

Elle avança prudemment vers la sortie et leur jeta un regard victorieux.

—On a fait ce que tu voulais, Fletcher… Donne nous l'antidote.

—C'est vrai, vous avez fait ce que j'avais demandé… Mais je n'ai jamais dit que vous l'auriez!

Et elle fracassa le flacon au sol, avant de s'enfuir en courant.

Dans un même cris, les deux garçons se précipitèrent à sa poursuite.


Lily soupira de bonheur en voyant apparaître au détour d'un couloir le professeur McGonagall. Elle avait suivit Potter dans ses pérégrinations, et était épuisée physiquement et mentalement. Surtout qu'il avait décidé d'ameuter toute l'école, en grimpant sur la rambarde des escaliers pour appeler son grand amour à plein poumon. Lily n'avait eu d'autre choix que de le retenir par le pantalon pour l'empêcher de basculer en avant, lui permettant de découvrir certaines parties de l'anatomie du jeune homme - pour sa plus grande gêne.

—M. Potter, que faites-vous perché sur cette balustrade? Demanda le professeur.

—Oh! Bonjour Professeur, vous n'auriez pas croisé Veronica, par hasard? demanda Potter, toujours son air ahuri sur le visage.

—Miss Fletcher? Non… Mais descendez immédiatement, et remontez votre pantalon, voyons!

—Navré professeur, mais pour ma défense c'est Evans qui tente de me déshabiller…

—Miss Evans! s'exclama McGonagall, scandalisée.

—Professeur je peux tous vous expliquer… Potter à faillit tomber et j'ai attrapé son pantalon pour lui éviter la chute… Je vous assure que c'est un accident. Rajouta-t-elle les joues écarlate.

—Je vous crois, Miss Evans… Souffla-t-elle en se passant une main lasse sur le visage, puis elle aboya aux badauds autour deux de rejoindre en vitesse leur salle commune s'ils ne voulaient pas voir le contenue de leur sabliers fondre comme neige au soleil.

Les couloirs furent déserts en moins de temps qu'il ne faut pour dire Quidditch. Lily, fut grandement impressionnée.

—Bien, M. Potter vous allez me suivre bien gentiment à l'infirmerie, Mme Pomfresh vous attend pour votre traitement.

—Non! déclara-t-il.

—Excusez-moi? s'étonna l'adulte.

—Vous êtes toute pardonné! lui confia-t-il avec un clin d'œil, Mais je suis navré, je ne peux pas vous suivre… Pas tant que je n'aurais pas avouer mes sentiments à Veronica.

—Professeur, j'ai essayé tous ce qui était possible, il est totalement borné…

—Ne vous inquiétez pas Miss Evans, je vais lui faire entendre raison.

Et le professeur sortie calmement sa baguette et pétrifia le jeune homme qui ne s'y attendait pas. Un sourire victorieux étira le visage ridé et elle se retourna vers sa préfète qui la fixait, les yeux ronds.

—Voilà qui est fait. Maintenant nous allons le ramener et le soigner. D'un rapide moulinet, le corps de James se mit à léviter et le professeur, suivit de Lily, se dirigèrent vers l'infirmerie. Elles sursautèrent en entendant un cri dans leur dos :

—Arrêtez là!

Lily se retourna vivement et aperçu Fletcher lui foncer dessus, ni une ni deux elle s'écarte, mais laissa son pied tendu pour lui faire un croche pied. La cause de tout ses problèmes, se prit les pieds dedans et s'étala de tout son poids dans un gémissement plaintif.

Black et Orha déboulèrent à leur tours et stoppèrent leur folle course, en croisant le regard victorieux de Lily.

—Joli Evans… Très bel arrêt! siffla Black en reprenant son souffle.

—On a fait ce qu'on a put mais… Fletcher… Elle a brisée l'antidote… expliqua Orphen, en prenant son souffle.

—Rassurez-vous, Messieurs. M. Potter va être traité, malgré tout… D'ailleurs, j'aurais deux mots à vous dire, en particulier à vous M. Black, après.

Sirius déglutit avec difficulté mais ne dit rien. Il emboîta le pas à sa Directrice de maison.

Grâce au bon soin de Pomfresh et à l'antidote brassé par Slughorn, James retrouva ses esprits. Il n'osa pas croiser le regard de ses amis, et encore moins celui de Lily pendant prés d'une semaine. Peter et Lily, furent récompensés pour leur action de 20 points chacun, Remus et Orha, de remerciements, Sirius et Snape écopèrent d'une retenue pour s'être battue dans les couloirs - au grand désarroi du Serpentard qui clamait son innocence - quant à Fletcher, ses parents et elle furent convoqués chez le Directeur, qui par pur gentillesse lui évita le conseil de discipline et le renvoi, mais qui lui infligea des retenues pour les trois prochains mois et l'assurance qu'à la prochaine incartade il ne serait pas aussi clément.