Auteur : TenshinNeko

Disclamer : Comme d'habitude malheureusement. Ils ne m'appartiennent toujours pas, ce n'est pas faute de le vouloir très, très, très fort. Je suis toujours aussi pauvre que le premier OS que j'ai écrit.

Note : Il m'a été gentiment demander une suite. Plus ou moins en rapport avec le dernier OS, qui était basé sur Stiles. Cette fois, à la demande de Pess, j'ai écrit sur la réaction de Derek, le lendemain matin. Ce qui répond un peu à la réclamation (ou suggestion) de Iantocullen.

J'ai oublié de préciser : Ne prends absolument pas compte de la saison 3. Je ne l'ai pas encore vue, pour être honnête. Bouh ! Ce n'est pas bien, je sais.


Fascination, Tentation, Hésitation et Révélation.

Frustré.

Les yeux grands ouverts, les poings serrés le long de son bras, presque en état de choc.

Derek Hale a passé la plus horrible des nuits.

Les gémissements avaient empli la chambre d'adolescent, douce mélopée à son oreille et son prénom murmuré au bord de l'extase. Son sang c'était mis à bouillir dans ses veines et l'envie, le besoin de toucher la peau de Stiles, même du bout des doigts, l'avait étreint. Il l'avait combattu de tout son corps, de toute son âme. Le corps du jeune homme, pendant son doux songe, lui avait envoyé des ondes de chaleur, agréables, tentatrices, l'invitant à gouter la peau. Ses crocs s'étaient manifestés, malgré lui, il avait fermé les yeux. Ce fut pire. Son odorat avait pris le dessus sur une bonne partie de ses autres sens. Le parfum musqué de l'hyperactif l'avait envahi, une touche de vanille, d'herbes fraiches, de médicaments, et de caramel. Il y avait d'autres odeurs qui prévalaient, se mélangeant au parfum de son corps, celle ténue de la peur, de sa loyauté implacable et de son amour. Son désir avait la flagrance d'un brasier infernal, trop longtemps contenu, explosant d'un coup, avalant tout sur son passage, son corps, ses os, son esprit et son âme. Il y avait une odeur de bruler, de paille, de promesse de luxure impatiente, orgiaque et de séduction maladroite. Ses griffes se sont déployées sans qu'il ait pu faire quoique ce soit, alors, pour le bien de sa santé mental, il avait rouvert les yeux sur le plafond hideux.

Inspirer. Expirer. Et recommencer.

Mais les gémissements avaient perduré. La chaleur avait continué à lécher son corps trop près de la fournaise. Les effluves, s'incrustaient toujours plus loin dans ses poumons, jusqu'à avoir pratiquement le gout dans sa bouche pleine de crocs. Et le désir de le faire siens, de le mordre, de le revendiquer, tournait de plus en plus dans son esprit, comme une litanie lascive. Il avait touché le fond, il ne pouvait y avoir pire.

Et une nouvelle fois, il se trompait.

Dieu devait le haïr. Si dieu, il y avait bien sûr. Sinon son karma était vraiment pourri.

Le fils du sheriff c'était retourné dans un gémissement plaintif, sa main avait chuté sur son ventre et Derek avait retenu sa respiration en serrant les points. Il allait la retirer quand l'adolescent avait glissé vers lui, sa tête se reposant dans sa nuque, son souffle embrasant sa peau. Le contact avait calmé le loup, miraculeusement. Ce n'est pas pour autant qu'il avait pu profiter de la nuit pour dormir sereinement. Son repos avait dû durer au maximum une demi-heure.

30 minutes de calme pour une éternité de tentation. Génial.

Le bruit irritant du réveil matin, lui tire un soupir de soulagement. Enfin libre. Dans son cou, la tête de l'hyperactif bouge, sa respiration change et dans pas longtemps les yeux suivront. Effectivement, un gémissement de frustration s'élève alors que le corps svelte se tourne vers la sonnerie persistante. Une main s'abat impitoyablement sur la pauvre machine, suivie par un rire appréciateur. Derek en profite pour se relever, les mâchoires crispées et le regard dur, des cernes ombrageant son visage ciselé.

La voix encore chaude de sommeil, le fils du sheriff s'exprime.

- B'jour… Bien dormi ? Je(…)

Son corps se tend, cherche ses vêtements des yeux, attrape son jeans et l'enfile prestement. S'exprime le plus froidement possible, garder sa maitrise, son maitre mot depuis la mort de sa famille.

- Bonjour. Formidablement.

- C'est moi ou je sens une pointe de sarcasme ?

- D'après toi ?

- euh…

Même avec le lit entre eux, Derek sent la chaleur embraser les joues de l'hyperactif, entend les battements furieux de son cœur et l'odeur de peur qui emplie la pièce. Il était prêt à parier qu'il venait d'avoir une réminiscence de son songe.

- Je(…) n'ai rien dit, hein ?

- Muet comme une carpe.

Et la porte claque derrière sa tirade. Pendant sa descente, il enfile son tee-shirt, évite de justesse une collision avec Scott.

- Tu pourrais faire attention où tu vas !

- Ça te tuerait d'être aimable Derek ?

L'alpha tourne la tête vers McCall, le regard rouge. Il voie les traits du bêta passer de l'agacement à la surprise. Il devait vraiment avoir une sale tronche, si même lui le remarquait.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? On dirait que tu n'as pas dormi de la nuit(…) ou que tu as fait un horrible cauchemar… voir les deux…

Une tasse de café noir sans sucre apparue devant ses yeux cernés. Agréablement surpris par la vivacité de l'un de ses bêtas, Derek attrape l'objet de réconfort. Son remerciement meurt dans sa gorge quand il croise les yeux de Boyd. Une lueur moqueuse dans le fond de son regard et le micro sourire qui va avec. Merde.

- Je pense qu'il a plutôt mal dormi, n'est-ce pas Derek ?

- Comment peux-tu être aussi catégorique Boyd ? Aboie Scott.

- Parce que Stiles parle pendant son sommeil !

- C'est mon meilleur ami, je le sais ! Mais, je ne vois pas ce qu'il y a de gênant !

Il a besoin de s'assoir. Cet idiot de McCall, n'a pas pensé que cela pourrait l'intéresser de savoir ce genre de chose ? Peter a vraiment fait la pire bourde du monde en le mordant. Derek arrive à trouver une chaise dans la cuisine, hoche la tête en signe de bonjour vers les trois adultes. Le sheriff à sa tête des mauvais jours, évitant ostensiblement le regard d'Argent et d'Hale Senior. Chris se noie littéralement dans son café avec une légère rougeur aux joues. Et son oncle à cet horrible sourire de satisfaction qui lui fait dresser les poils de sa nuque. Une fois assis, il échange un regard avec le père de Stiles, chargé de fatigue, de lassitude et de douleur refoulée. Puis il reporte son attention sur Scott.

- Si tu le savais, pourquoi ne m'as-tu pas mis au courant ? Tu n'as pas pensé que ça pourrait m'intéresser dans la mesure où j'ai partagé sa chambre avec lui ?

L'adolescent hausse les épaules.

- Il ne fait que marmonner, rien de plus. Ce n'a jamais été gênant ! Sans parler que ce n'est pas tout le temps le cas, uniquement quand il se met à rêver !

- Je suis un loup-garou, j'ai l'ouïe fine !

- Ce n'est pas la mort Derek !

- Cela dépend du rêve que Stiles fait(…)

Derek reprend tout ce qu'il a pu dire sur ses bêtas. Ils ne sont pas gentils, des monstres sans cœur, voilà ce qu'ils sont.

- Boyd. Menace à peine voilée.

- Quoi ? Cela ne t'a pas plu ?

- Qu'est-ce que tu insinues ?

Des pas se font entendre dans l'escalier, suivi de près par l'apparition de l'objet de sa tourmente, un sourire immense accroché aux lèvres, mangeant son visage, astre solaire et réchauffant les cœurs. L'effluve de son gel douche commence déjà à embaumer la pièce, se mélangeant a l'odeur du café frais.

- Bonjour ! Vous avez bien dormi ?

- Bonjour Stiles, très bien et toi ?

Isaac, son sourire doux et ses cheveux en bataille.

- S'lut !

Boyd au ton moqueur, sa salutation fut reçut par un regard noir de la part de l'hyperactif. Le sheriff se contente d'un grognement à la limite de la lycanthropie, Chris tente sans doute de faire de l'apnée dans sa boisson et Peter l'accueil avec un sourire carnassier. La semaine allait être particulièrement longue. Son regard embrasse la cuisine, cherche les deux personnes manquantes, tend l'oreille mais ne perçoit rien. Jackson et Danny doivent être déjà partis au lycée.

- Salut vieux ! Alors, de quoi as-tu rêvé pour que ça ait gêné le grand Derek Hale ?

Un grognement primal s'élève de la gorge de l'alpha, ce mec est vraiment con à ce point ? Son visage se tourne vers Stiles, qui sous ses yeux prend une teinte rouge, avant de prendre ses jambes à son cou. En un temps record la porte de la maison claque bruyamment, un raclement de chaise y fait écho.

- Stiles, ton petit déjeuner !

- Scott, tu es vraiment débile à ce point ?

- Derek, je t'enmerde ! Je ne sais pas ce que tu as fait à Stiles, mais, ne recommence jamais ! Il dormira avec moi ce soir.

- Je n'ai…

Il n'a pas le temps de répondre correctement qu'il se fait couper la parole.

- J'y vais(…) quand a vous deux(…)

Le regard du Sheriff se pose pour la première fois, depuis que Derek est entré dans la cuisine, sur Peter et Chris.

- Trouvez-vous une chambre, dans un hôtel et non chez moi ! Vous êtes(…)

L'alpha regard le père de Stiles, admiratif. Son visage progressivement prend une teinte cramoisie, la bouche grande ouverte, à court de mot. Presque au bord de l'apoplexie.

- On t'a proposé de participer, tu n'avais qu'à dire oui. On se serait fait un plaisir de t'accueillir, enfin, surtout Chris…

Derek ferme les yeux, deux doigts serrant l'arête de son nez, tente de réguler sa respiration. Distraitement, il entend le glapissement de Scott qui tente désespérément d'analyser autrement les paroles du père de son meilleur ami et du psychopathe. Isaac recrache dignement son chocolat chaud et Boyd tente un repli stratégique. Et Chris… à décider de couler dans sa tasse.

- La baignoire serait plus disposée à vous noyer, Argent. Peter, garde tes illusions loin des jeunes oreilles. Scott, Isaac, rejoignez Boyd, sinon vous allez être en retard au lycée.

D'un même mouvement les deux adolescents encore présent attrapent leurs sacs de cours et partent sans demander leur restes.

- Ce soir, je veux que vous soyez parti ! Derek, passe une excellente journée, tente de faire la sieste, tu as une mine affreuse !

C'est sur ces dernières paroles que le Sheriff s'en va, claquant la porte derrière lui. Un silence tendu règne maintenant sur la pièce, Chris fusille du regard Peter et son oncle lui offre un sourire de prédateur contenté. Dans peu de temps, il va se mettre à rire, voir ronronner.

- Peter, tu n'as vraiment aucune pudeur ! Je t'avais demandé de t'arrêter, pourquoi est-ce que tu ne l'a pas fait ?

- En même temps, chéri, tes protestations n'était pas très convaincantes… et tu étais le premier a invité le sheriff dans notre danse… alors question pudeur, tu repasseras !

- Et tu aurais dû m'arrêté, pas rajouter ton grain de sel !

Derek se lève d'un bond, se dirige vers l'évier afin de nettoyer sa tasse. La mâchoire contractée, il tente d'éteindre son ouïe, mais, cela semble impossible. Bien malgré lui, il participe à la conversation de façon passive. Et ils continuent de parler, s'engueulant comme un petit couple normal, dévoilant bien trop d'information qu'ils devraient garder pour eux. Leurs positions préférées, de quelle manière Chris Argent, particulièrement excité, avait supplié le Sheriff de les rejoindre. Finalement, c'était une excellente chose que ses sens aient été complétement pris par Stiles. Par contre, c'était peut-être le cas de Jackson et Danny, d'après ce qu'il pouvait comprendre, ils n'ont pas été spécialement discrets, alors, l'oreille humaine de Mahealani avait très bien pu les entendre.

- Je suis prêt à parier, qu'il n'était pas contre de nous rejoindre(…) il avait juste trop de scrupule, son fils dormait a quelque pas de là. Je l'ai senti, son exci…

L'anse de la tasse explose, sous la sollicitation de sa poigne, dans un bruit de céramique. Derek se retourne et fusille, de ses yeux rouges, son oncle.

- Cette conversation, vous la finirez dehors ! Je n'ai pas besoin de connaitre les détails de tes ébats sexuels ! Tu te tapes Chris, grand bien te fasses ! Tu veux te faire le Sheriff, je ne suis pas spécialement d'accord… Stiles, nous a toujours suivis avec une fidélité à toute épreuve. Alors, si c'est juste pour jouer avec son père, et qu'il n'ait pas sur la même longueur d'onde que toi… trouve-toi un autre jouet ! Me suis-je bien fait comprendre ?

- Tu te rappelles que je suis toujours ton ainé ? Tu n'as pas ton mot à dire sur mes relations !

- Dans la mesure où cela concerne Stiles, j'ai un droit de vote ! Pour ta gouverne, le jour où tu as tué Laura, tu as arrêté d'être mon aîné, fais-toi a cette idée, maintenant, sortez d'ici tous les deux ! Et suivez le conseil du Sheriff, allez à l'hôtel !

Peter a perdu de sa superbe et le loup en lui, exulte. Les épaules de Derek se détendent légèrement quand les pas des deux hommes se dirigent vers la sortie.

Il allait enfin avoir la paix pour le reste de la journée.

Pas de bêta.

Pas d'oncle fou.

Pas de chasseur.

Un grognement las s'échappe de sa gorge, ses épaules s'affaissent et ses pas le mènent vers le canapé du salon. Un éclair d'étonnement prend place quelques secondes sur ses traits, quand il remarque que les gosses ont replié le canapé. Derek s'allonge sur le divan, ses bras replier derrière sa tête. Ses paupières se ferment alors qu'elles se font chaudes et lourdes. Il a la journée devant lui pour se reposer.

Une journée entière pour se repasser les événements de la nuit. Les soupirs, les suppliques et son esprit qui bascule dans le besoin de toucher, gouter et prendre. Tout. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Il doit analyser ce qu'il ressent. Pour l'hyperactif. Ce n'est pas nouveau, il le sait pourtant, mais, mettre un terme dessus, rendrait la chose beaucoup plus réelle.

Inévitable.

Il s'était juré de ne jamais retomber dans ce travers. C'était un signe de faiblesse. C'était donner une arme de destruction massive. C'était offrir son cœur sur un plateau. C'était… faire confiance à quelqu'un et prier pour qu'il ne vous écrase pas d'un revers de botte. Et la confiance n'est pas quelque chose qu'il donne facilement. Quoique… avec le fils du sheriff, c'est comme si, il lui avait arraché, volé cette confiance. A force de volonté, de loyauté et de courage.

Sois honnête Derek ! Tu lui fais confiance… Bien plus qu'à tes bêtas et tu te restreins, parce que tu restes noyé dans ton passé. Tu n'évolues plus.

Stupide conscience. Aujourd'hui, il semblerait qu'il n'ait pas le droit de se voiler la face.

Bien, il faisait confiance à Stiles, uniquement à lui. Il acceptait de lâcher prise avec ses bêtas ou avec Scott dans la mesure où même de loin, il pouvait rattraper le tir, une fois que tous les risques étaient calculés. Pas avant.

Il écoutait également ses divagations. Une oreille discrète allouée au fils du sheriff, même en entrainement, alors qu'il devait faire attention à ne pas se faire avoir par les loups. Il écoutait les commentaires étranges qui sortaient de cette bouche sulfureuse. Et dans un moment d'égarement, il lui arrivait d'esquisser un sourire, qu'il cachait automatiquement par une critique bien fournis sur l'incompétence des apprentis prédateurs mythologiques.

L'alpha se surprenait à renifler le hangar une fois Stiles parti. Ou quand il passait à côté de lui, l'air charriait la subtile flagrance de vanille, de caramel et de bois frais. De temps en temps, s'y ajoutait une autre odeur. Le parfum entêtant, luxueux de Lydia. Celui de Scott, plus animal, plein de musc et de testostérone. Celui discret et mielleux d'Isaac. Ou encore, celle du Sheriff, papier, whisky, poudre et douceur. Suivant ce qu'il reniflait, son humeur changeait, rage contenu pour Lydia, agacement pour Scott et Isaac. Pour le père de Stiles, c'était un mélange de tendresse et de jalousie latente.

Son regard se perdait dans ses traits sans qu'il ne s'en rende compte. Sur ses yeux si expressifs alors qu'il discutait vivement avec son meilleur ami, offrant une palette d'émotions diverses et variées. Son nez tellement mignon, ses lèvres ourlées d'un rose discret et ses oreilles qui rougissait délicieusement sous les compliments, trop rare. Il lui était même arrivé d'essayer de compter les nombreux grains de beauté qui décorait son visage fin et sa peau laiteuse. Il en comptait une dizaine, avant de se rendre compte qu'il en avait oublié un, et il recommençait. Inlassablement. Sans oublier ses mains, qui s'agitait nerveusement à chaque mot, chaque intonation de sa voix, une main qui se pose sur une épaule en signe de réconfort, fine caresse et qui s'échappe quelques secondes plus tard. Il ne faisait jamais ça avec lui. A chaque constat de ce genre, une pointe de jalousie égratignait furieusement son cœur anesthésié.

Il était foutu. Complétement accroc à cet humain, trop étrange, trop intelligent pour rester loin des ennuis. Parce qu'il fallait être honnête, la curiosité maladive du jeune homme, hérité de son père flic, allait causer sa perte. Rien que le fait de côtoyer des loups garous était dangereux, mais, son besoin de les aider, encore plus. L'alpha avait tenté de l'éloigner, de faire comprendre à Scott que son meilleur ami n'avait pas sa place dans ce monde fantastique. Stiles c'était rebiffé, lui avait clairement fait comprendre que quoiqu'il arrive sa place était à leurs côtés, une dispute monstre s'en était suivie. Pour la première fois depuis qu'ils se connaissaient, l'hyperactif avait tenu bon, contre grognement et croc, l'intimidation n'avait pas fonctionné. Pire, ça l'avait conforté dans son bon droit. Là où ses bêtas, Scott, la chasseuse et même Lydia c'était enfuit sous son ire, Stiles avait tenu bon, et c'est lui qui avait plié. Fait ce que tu veux ! Si tu veux mourir, c'est ton choix ! Et il était parti prendre l'air et ruminer sa plus cuisante défaite, mais, il s'était promis de tout faire pour le protéger même si ça devait lui coûter la vie.

Reste à savoir, s'il souhaitait faire évoluer leur relation. Leur semblant d'amitié balbutiante, craintive et pleine de réserve, n'était pas brillant. Tendue dans l'instant, crépitante sous la colère, brulante dans la peur de le perdre et gémissante dans les moments calmes, jamais satisfait de ce qu'ils avaient. Comme s'ils n'étaient pas faits pour n'être que ça. Leur relation ressemblait déjà à un début de couple, si on y regardait bien, en penchant la tête sur le côté droit, une main sous le menton et en clignant l'œil gauche.

Franchir un autre palier avec Stiles, loin de lui faire peur, l'excitait, il avait hâte de poser enfin ses lèvres sur celles du jeune homme. Toucher sa peau de façon légitime, sans devoir se fournir à soi-même une excuse bidon.

Alors oui, il ferait bouger les choses.

Parce qu'il en avait envie.

Parce qu'il en avait assez de jouer au jeu du chat et de la souris.

Car il était éperdument amoureux, au point d'en être aveuglé.

Son compagnon était à porter de main, et il était temps qu'il fasse preuve de courage à l'instar de cet âme-sœur incroyable qu'était Stiles. Pour le mériter à ses côtés, il était prêt à se battre. Une phrase dites hier soir, alors, qu'ils étaient tous tranquillement installés dans le salon, lui reviens en mémoire.

« - Ce n'est rien, papa. J'étais juste en train de me dire que(…) maman aurais adoré cette ambiance. »

Il avait entendu.

Les battements de cœurs des loups garous présent, palpitaient furieusement d'une joie indescriptible. Il avait vu Isaac détourner le regard un court instant pour cacher ses yeux embuées de larmes, les lèvres de Scott s'était ornées d'un sourire d'une tendresse rare, Peter replongea dans sa lecture, gêné. Boyd sembla figé de stupeur. Le visage de Danny reflétait un bonheur immense, Jackson s'était retranché derrière une grimace hautaine qui ne trompait personne. Chris fit semblant de n'avoir rien entendu, malgré le tressautement de sa lèvre supérieur qui indiquait le contraire. Sans oublier ses propres réactions, des ondes de chaleur l'avaient parcouru, réchauffant un peu plus son cœur, se logeant dans son ventre, caressant son âme et apaisant son esprit. Un fin regret, l'avait envahis, celui de ne pas avoir connu cette femme, qui même de la tombe, régissait la vie de ces deux hommes. Sa présence flottait encore dans les pièces, légère et subtile. L'envie d'étreindre Stiles, lorsque les yeux plein d'eau lui étaient apparus, tellement beau et fragile a cet instant.

Il avait passé sa matinée à dormir tranquillement sur le canapé familial des Stilinski, puis, il était sorti manger un morceau dans un restaurant de restauration rapide. Et tranquillement, il avait pris la direction du lycée à bord de sa camaro, attendit avec impatience et trac la fin des cours. C'est assis sur le capot de sa voiture qu'il regardait les étudiants sortir le pas pressé de l'enceinte éducative. Comme si, le diable était à leurs trousses.

Il vit Scott, Boyd et Isaac sortirent la démarche extrêmement vive. Derek fronça les sourcils, normalement Stiles devrait être avec eux. Il allait bouger pour leurs demander des comptes quand il le vit. La mine renfrognée, les joues légèrement rouges et les poings serrés. L'alpha descendit de sa voiture, s'avança vers l'hyperactif, qui le stoppa au moment où il allait ouvrir la bouche, la main levée. Ses yeux l'évitent, alors, que ceux des bêtas brûlent son dos.

- Ah non ! Si c'est pour m'en faire voir de toutes les couleurs, reviens demain ! Je viens de passer ma journée à faire tampons et/ou alibis entre Erica, Allison, Lydia et les mecs(…) ça a des pouvoirs phénoménaux et c'est moi qui dois gérer les sautes d'humeurs de ces dames… MOI ! C'est vachement logique, d'après toi ? Non ! Si j'avais plus de cheveux, je me les arracherais !

Derek contemple Stiles, buvant ses réactions comme un alcoolique se désaltère d'un cru particulièrement savoureux, avidement. Les mains qui s'agitent dans tous les sens. Ses lèvres qui bougent, les mots qui s'échappent les uns après les autres pressés d'évacuer les lieux qu'il rêverait lui d'investir de sa langue. La voix qui prend des intonations aigües, puis qui baisse pour devenir lasse. Ses yeux n'avaient pas rencontré les siens, il s'était contenté de fusiller du regard ses amis derrière lui.

- Tu as fini ?

Bon, il aurait pu faire mieux. Mettre un « désolé pour toi et ta journée, mais, tu as fait un agréable rêve, non ? Ça devrait compenser. » suivis d'un petit sourire charmeur, mais, il ne fonctionnait pas ainsi. Il va droit au but, sans prendre de détour, pas de gants, la subtilité n'est pas son fort. Et là, depuis le début de la conversation, les orbes chocolat aux laits saupoudrée de caramel deviennent noires, la mâchoire se serre avant de laisser filer sa verve légendaire.

- Si j'ai fini ? Merci beaucoup de ton soutient Hale ! Je vois. Tu pourrais au moins faire semblant de compatir à mon malheur ! Erica a faillis m'égorger parce que je ne voulais pas lui refiler MA crème au caramel, la seule chose de bouffable ce midi. Allison à tenter de me convaincre de l'aider a améliorer son tir à l'arbalète après les cours, vu que son petit-ami était introuvable. Lydia m'as noyé sous un flot de paroles continues, sur des fringues ! Impossible de faire semblant de l'écouter –le genre de ruse que vous utilisez avec moi, oui je suis au courant !-, mes pieds sont bleus pour avoir osé le faire, elle m'y a enfoncé ses talons aiguilles ! Je ne savais même pas qu'il avait autant de couleurs bordel ! Qu'est-ce que ça peut me foutre ? Hein ?

Derek regarde Stiles haleter après sa diatribe, une main plongeant dans la poche de son jean pour en sortir les clefs de sa voiture. D'un mouvement vif, l'alpha les lances a Scott. Plonge son regard dans celui choqué de l'adolescent maladroit, lève la main réplique du geste qu'il avait fait un peu plus tôt pour empêcher Derek de dire quelque chose.

- Scott, tu t'occupes de la Jeep de Stiles. Peter et Chris, devraient normalement être absent, néanmoins, si ils réapparaissent(…) je vous demande de les chasser ! Par la force s'il le faut !

- Quoi ? Mais attends tu te crois où Hale ? C'est encore chez mon père et on invi…

- C'est justement lui qui leur a gentiment signifié de se trouver une chambre, ailleurs, que chez lui …

- Quoi ? Mais pourquoi ? Ils s'entendent bien tous les trois habituellement…

- Peut-être un peu trop pour ton père.

- Tu… attends tu n'es pas en train d'insinuer que mon père, Peter et Chris… ils…

- Pourtant, c'est le cas de Peter et Chris… Tu as loupé une conversation très gênante ce matin ! Mais, si tu veux une confirmation demande aux autres…

- J'avais mes raisons ! Et tu le sais aussi bien que moi…

- Certes. Monte dans la voiture, maintenant.

- Pourquoi est-ce que je t'obéirais ?

McCall fait mine d'avancer pour aller secourir Stiles, fini par hésiter. Les trois femmes viennent de sortir du lycée, ce qui refroidi grandement son enthousiasme.

- Peut-être parce que nous devons discuter ? Pas la peine de jouer les gros bras Scott, je ne compte pas le manger.

- Pas la peine de te déranger Scotty, vu l'aide précieuse d'aujourd'hui, je me passerais de tes restes d'élans chevaleresques !

Un soupire las s'échappe de la bouche de Stiles, puis, avec résignation il monte dans la Camaro. Un léger sourire sur les lèvres, un petit signe de la main aux bêtas et a Scott, la voiture s'engage sur la voix rapide. Un silence tendu rempli l'habitacle de cuir, du coin de l'œil, il remarque que le jeune homme se tient droit, les yeux rivés à l'extérieur, et les mains crispées sur ses genoux. En réponse, c'est propre mains serre le volant et sa mâchoire se tends alors qu'il se concentre sur la route.

- Tu peux mettre de la musique, si tu le souhaites.

- Où allons-nous ?

- Dans un endroit calme. Personne pour nous interrompre. Enfin, je l'espère.

- Vas-tu me tuer ?

Ses yeux s'ornent de grenat sous la question, et il doit maitriser sa respiration pour pouvoir répondre à cet affront.

- Je suis si horrible que ça ?

- Bah… tu n'es surtout pas patient avec moi, alors… et après ce que je t'ai fait subir cette nuit…

- Non, je ne compte absolument pas te tuer. On parlera de ça dehors a l'air libre… pas sur la route.

- Tu as peur de perdre le contrôle, si on en parle ici, maintenant ?

- Non, je veux avoir les idées claires.

- humpf… je ne comprends pas…

- C'est trop confiné. Je te l'expliquerais peut-être un jour plus clairement. Peut-être.

Derek soupir de soulagement, Stiles semble plus détendu, moins nerveux, mais, le silence reste le maître mot. Peut-être tentait-il de ne pas lui taper sur le système, à parler à tort et à travers ou sa journée avait été tellement horrible que la paix s'imposait d'elle-même. Ça n'en demeurait pas moins étrange pour l'Alpha qui avait l'habitude du flot de parole de l'hyperactif.

Une heure plus tard, la voiture s'arrêta dans un petit coin tranquille, après avoir pris un petit chemin de terre cahoteux et poussiéreux, promettant une séance de nettoyage à la Camaro autrefois noire. Ils empruntèrent un passage recouvert de lierres et de feuilles encore vertes qui avec le temps deviendront oranges. Bientôt, il y aura un parterre de feuilles mortes qui crisseront sous les pas des promeneurs courageux. Derek s'arrête un instant, ses sens en alerte, ferme les yeux pour laisser ses souvenirs affluer pour connaitre le chemin à prendre. Quelques instants plus tard, il quitte le sentier, prenant soin de vérifier que Stiles suit bien, au moment où il allait se plaindre, l'alpha attrape une branche, la plis pour offrir une vue magnifique à l'humain. Un lac immense, scintillant de mille feux sous le toucher du soleil, entouré d'arbres, au loin une biche s'abreuve. Derek souri devant l'air émerveillé du fils du sheriff, savoure les pas hésitants alors qu'il passe la barrière végétale qu'il tient précautionneusement. Un bruissement de branche qui reprend sa place, s'avance vers le lac ses yeux scrutant les alentours, s'illuminent quand il trouve ce qu'il cherche.

- C'est encore là !

Derek s'élance lentement vers ce qui apparait comme des morceaux de bois recouvert de lierres et de mousses, mais, en regardant de plus près cela ressemble à des sièges. Ces excroissances forment un cercle, proche de l'eau, comme si, en leur centre devait trôner quelque chose. Le loup-garou pose une main sur le lierre, test la résistance du bois et fini par s'assoir dessus, les yeux rivés vers le spectacle que leur offre la nature. Stiles s'assois en face de lui, sur le tronc opposé.

- Comment as-tu fait pour trouver un endroit comme celui-ci ?

L'hyperactif murmure, comme pour montrer son respect pour ce lieu enchanteur, loin du bruit de la ville, reposant de simplicité. Derek souri, l'étonnement s'inscrit sur le visage de son vis-à-vis.

- On me l'a montré, tout simplement.

- Qui ?

- Mes parents. Ces terres m'appartiennent également pour être honnête(…) il y a un sentier pas très loin qui mène au manoir, deux heures de marche pour toi environ et si tu es coursé, je dirais(…)

- Je(…) vous veniez régulièrement ici ?

- Au moins une fois par mois après la pleine lune. Une sorte de rituel, je dirais. Nous nous baignions, les adultes discutaient autour d'un feu. Sous la couche de verdure, près de toi, il doit y avoir les initiales de mes parents. C'est la première histoire que j'ai entendu, comprise et assimilée.

- C'est un lieu chargé de souvenir alors… c'est magnifique. Merci.

- Tu veux l'entendre ?

- Entendre quoi ?

- L'histoire de mes parents ?

- Si tu acceptes de me la raconter.

- Avant que les Argents débarquent sur ce continent, il y avait plusieurs familles de loups garous. Pour éviter que trop d'humains sachent pour nous, ils évitaient du mieux qu'ils pouvaient les unions avec eux. Alors, les anciennes familles lycanthropes à la naissance d'un enfant, le promettait à quelqu'un. Ils faisaient quand même attention à la différence d'âge, et, il ne se mariait pas à 14 ans. Ils étaient quand même civilisés, même si, leurs façons de penser étaient vieillottes, je l'admets.

- Complétement débile, tu veux dire !

- C'est ce que ma mère disait. Elle t'aurait adorée. Enfin, reprenons… Les Hale sont une vieille famille, nous sommes implantés à Beacon Hills depuis des décennies, à ce titre, mon père était promis à une lycane. Et d'après le peu que je me souviens des termes qu'il a utilisé pour la décrire, ce n'était pas la meilleure des femmes, avec une vertu très limitée. Enfin, le problème est qu'il n'avait pas le choix. Et elle est arrivée. Mon père n'arrêtais pas de dire : « Elle est la plus belle apparition qu'il m'est été donné de voir. J'étais au lycée, j'écoutais Peter raconter l'une de ses bêtises quand mes sens ont été happés par une déesse. » Le coup de foudre. Des deux côtés, mais, c'était des amants maudits.

- Une Argent ?

- Presque. Ses parents étaient des sbires, la main d'œuvre et ma mère suivait le même chemin qu'eux. Elle savait se battre, drôle, belle, incroyable et une ouverture d'esprit que sa famille n'avait absolument pas. Quand ils ont su qu'elle voyait mon père, ils l'ont surveillée, pistée pour que jamais ils ne se revoient. Mais, elle arrivait à s'échapper quelques heures la nuit, ils se retrouvaient ici, dans ce cadre. Ça a duré quelques mois, aidé par Peter qui était au courant de tout. Mes grands-parents paternels ont fini par en avoir vent, ils se sont pointés toutes dents dehors, alors, que mes parents profitaient de la fraicheur du soir pour se bécoter. Ma mère s'est interposée entre les deux, leur hurlant que si il y avait quelqu'un à punir, c'était elle. Parce qu'elle était tombée amoureuse, qu'elle préférait cent fois mourir qu'être séparée de mon père. Ils étaient ouvert d'esprit, pour eux, ce n'était peut-être pas une mauvaise idée qu'une chasseuse, s'unisse a un lycan, ça pourrait faire bouger les choses et puis, les autres familles les avaient déçus également. De jeunes meutes, sans histoire, c'étaient faites décimer sans qu'aucune autre famille que la nôtre ne se porte à leurs secours. C'était tendu. Finalement, nous avons perdu le contact avec ces familles trop renfermées sur eux pour porter secours, ma mère a épousé mon père, a accepté la morsure et ses parents sont partis sans un regard en arrière, la reniant purement et simplement. Elle était une louve magnifique. Et elle n'a jamais regretté son choix de se marier à un loup-garou, même si, leur absence la blessait.

- C'est… une histoire, magnifique. Tes parents étaient fait l'un pour l'autre, quelque part, ça ressemble un peu a Scott et Allison, tu ne trouves pas ? Enfin, ta mère semblait savoir ce qu'elle voulait, contrairement à Alli… Finalement, les amants maudits, ne l'étaient pas tant que ça !

- C'est vrai, mais, c'était mal partit.

- Certes.

Derek, remarque les doigts qui s'entremêlent nerveusement, les dents qui martyrisent la lèvre inférieur et il s'agite sur son siège, finalement, l'hyperactif se redresse, plonge ses yeux dans les siens.

- Le prend pas mal Derek. Mais, tu n'es pas vraiment le genre de mec à t'épancher sur ton passé sans une bonne raison. Y'a-t-il un but à ce monologue ? Soit dit en passant, je suis ravi de savoir que tu peux parler longtemps sans t'évaporer tel un mirage…

Question et sarcasme imbriqués, Stiles n'est pas du tout tranquille, il voulait éviter qu'il ait peur. Qu'il soit à l'aise. Raté.

- Je voulais détendre l'atmosphère. Que tu ne sois pas trop nerveux.

- C'est loupé.

- Je sais. Je sens ta nervosité d'ici… Je voulais également partager quelque chose avec toi, avant qu'on discute de ce qu'il s'est passé cette nuit.

- D'ailleurs, si tu pouvais oublier ce que tu as entendu, s'il te plait ?

- Ce serais trop simple, Stiles.

- Merde. Tu pourrais au moins me ménager !

- Il me semble que tu m'as déjà fait cette remarque un peu plus tôt, non ?

- C'est possible. Vas-y, j'attends tes reproches… c'est bien pour ça qu'on est là, non ?

Les bras de Stiles, s'ouvrent en signe de reddition, de fatalisme. Derek soupire, il n'était pas un monstre…

Techniquement si. Simple détail.

Est-ce qu'il l'aurait amené dans cet endroit chargé de souvenirs tendres pour lui hurler dessus ? Non. Ça commençait à être vexant, et, il n'était pas du genre à se vexer rapidement.

- Ça fait longtemps que tu rêves de moi ?

L'Alpha se mord la langue pour éviter d'exploser de rire face à la tête que fait Stiles. Les yeux grands ouverts, la bouche dans le même état et les mots qui pour une fois se sont taris. Il ressemble étrangement à un mérou hors de son élément naturel. Et quelque part, c'est incroyablement mignon. Derek passe une main lasse sur son visage, de toute façon dès qu'il est question de l'hyperactif son objectivité fout le camp.

- J'ai eu une hallucination auditive ? Non parce que j'ai cru… que tu m'avais demandé, si je rêvais de toi régulièrement…

Ça n'allait vraiment pas être simple. D'un mouvement fluide, le lycan se lève et va s'installer près de Stiles, à califourchon sur le tronc, pour pouvoir le regarder sans se tordre la nuque. Le lycéen recule un instant avant de faire de même, le regard interrogatif. Ses mains se posent à plat sur l'assise, joue un peu avec la mousse, avant d'inspirer calmement. L'odeur de Stiles le percute, odeur aigre, mais, légère de la peur, l'épice de la curiosité, citronné de l'étonnement et l'effluve suave, sucrée du désir qui bourgeonne pour le moment, mélangé à l'odeur corporel de l'humain. Derek relève la tête, plonge dans les yeux chocolats, y puise son courage.

- Pas d'hallucination auditive. Faisons un deal. 5 questions chacun, tu réponds à toute… et après ce sera à toi.

- Pas de langue de bois ? Tu répondras à toutes les questions, même si, tu les trouves stupides ?

- Promis.

- Très bien. Alors ça marche, poses tes questions.

- Très bien. Est-ce que je te fais réellement peur ?

- Non. Au début, quand on ne se connaissait pas assez, c'était le cas. J'ai peut-être l'air stupide, mais, je sais pertinemment que si tu souhaitais me tuer, là maintenant… j'aurais beau me débattre, tu serais le gagnant. Mais j'ai confiance en toi, j'ai appris à te connaitre… et même si tu m'apprécie un minimum, tu ne me ferais pas de mal. Donc, en résumé, je n'ai pas peur de toi, Bad Wolf.

- Tu peux me faire confiance Stiles, sans problème. Question suivante : ça fait longtemps que tu rêves de moi ?

- Je savais que tu ne me lâcherais pas avec ça. Pourtant tu es beaucoup plus intelligent que Scott, tu devrais savoir qu'il y a des sujets qu'on ne souhaite pas aborder, rien qu'en regardant mon visage.

- Ne te défile pas, Stiles. Répond.

- Bien. Je vais répondre ! Quelques mois. Je ne peux pas t'affirmer quand ça a exactement commencer. Mais depuis que c'est le cas, il n'y a pas une nuit ou j'ai rêvé d'autres choses. Toujours toi. Rien que toi.

- Et qu'est-ce qui se passe dans tes rêves, entre nous ?

Les joues de Stiles s'empourprent délicieusement et un sourire charmeur ondule dans les yeux de Derek. Cette réaction est loin de lui déplaire, bien au contraire.

- Est-ce un moyen pour toi de m'humilier ?

- C'est toi qui doit répondre à mes questions et non m'en poser… En tout cas, me suis-je déjà abaissé à ça ? Avec toi ? Non.

Les yeux de Stiles sont obnubilés par ses mains qui se vengent sur la pauvre mousse. Sa mâchoire se contracte sous la pression, il finit par exhalé un soupire silencieux.

- Très bien. Des fois, ça reprend des éléments de la journée, un endroit magnifique comme ici ou encore ma chambre. On discute, on rit et on finit par s'embrasser. Se caresser. On fait l'amour. Tendrement. Sauvagement. Frénétiquement. Divers scénarios avec une fin en demi-teinte. Je me réveille seul dans mon lit et exciter comme jamais. Plus que deux questions.

- Pourquoi(…) risquer ta vie pour nous ? Est-ce vraiment parce que ton meilleur ami est impliqué dans cette galère ou il y a autre chose ? Ce n'est pas un reproche, loin de là… mais, j'ai du mal à comprendre… tu es prêt à donner ta vie pour l'un d'entre nous et pas uniquement pour Scott. C'est…

Il hausse les épaules incapables de trouver des mots justes. Qui rendent justice au dévouement de Stiles, envers les loups, envers lui.

- Pourquoi pas ? C'est vrai qu'au début, c'était en grande partie à cause de Scott, et parce que je n'avais pas le choix, non plus. Mais… courir avec les loups, m'a rendu spécial. Les crises d'angoisses, loin d'être annihilée, se font rares, et dès qu'elle se présente, mes souvenirs m'aident à l'éradiquer. Je me shoot à l'adrénaline, comme John Watson dans la série Sherlock. Je découvre des choses passionnantes sur les lycans, sur moi et sur mon père. Mes aventures avec vous, m'ont offert une nouvelle complicité avec lui. Depuis la mort de maman, c'est la première fois qu'on se parle aussi ouvertement(…) sans faux semblant. Quelque part, c'est comme si, moi aussi j'avais reçu cette morsure. J'ai tendance me considéré comme un hybride ces derniers temps, je ne suis plus tout à fait humain, une impression d'évolution… Bien sur ce n'est pas le cas, mais, c'est ainsi que je le ressens. Et puis, sans moi, vous seriez perdu. Alors, si ta prochaine question c'est : Est-ce que je regrette ? Sache que c'est, un non catégorique ! Je ne regrette absolument rien !

- Ce n'était pas la question suivante. Je suis heureux que tu ne regrettes pas tout ce chemin parcouru. Je te tiens au courant, si tu deviens un mutant. Ma dernière question : est-ce que tu es toujours amoureux de Lydia ?

- Vraiment… c'est ta dernière question ? Bordel, je ne m'y attendais pas du tout. Enfin, que celle-là vienne de toi, c'est étonnant ! Donc, pour répondre à ta question, non, je ne suis plus amoureux de Lydia. Si je l'ai été un jour. Elle est belle, sublime, une voix sensuel, une classe folle, des lèvres à faire tomber en pamoison Aphrodite elle-même, une taille fine et d'une intelligence rare… bref, pour moi elle représente un idéal féminin. Dans ce contexte, c'est uniquement de l'admiration, avec un début de vénération. Et soyons honnête, je ressemble plus à un grand frère vantant les mérites de sa sœur, qu'a un homme amoureux d'une femme. Je suis bon à enfermer, certes, mais, mon amour pour Lydia est finalement d'ordre fraternel.

- Bien. A toi de poser tes questions.

- Ouah ! Question échange, ça s'est réduit. Enfin, pourquoi n'as-tu rien dit dans ma chambre ce matin ? Quand je t'ai demandé si j'avais parlé cette nuit ?

- Je ne voulais pas te gêner. Les rêves sont privés. Tu dois être le seul à choisir, si tu veux les révéler ou les taire. Mais Boyd a vu ma tête, il savait que tu parlais en dormant et ton meilleur ami est trop con pour la fermer… Je t'en aurais peut-être parlé dans la journée, après, mettre reposer, choisissant mes mots avec précaution.

- Merci pour cette attention. Qu'est-ce que signifie « c'est trop confiné » ?

- Ah. Quand l'espace est trop étroit, les odeurs se mélangent et imprègnent mes narines. Pour que tu comprennes, je n'aurais loupé aucune de tes réactions, même celles que tu tentes de réfréner en ma présence, et je ne sais pas si j'aurai eu la force de me contenir… L'odorat est très important pour nous. Chaque chose a une saveur, subtile et envoûtante. Tu sens la vanille de ton gel douche, la sueur légèrement salée, loin d'être entêtante ou trop forte comme chez certain, discret, le caramel et le pain d'épice en très fine quantité… ton rythme cardiaque vient d'augmenter, un effet piquant vient de s'ajouter, acidulé comme les bonbons… Pour le comprendre, il faut le vivre, mais…

- Je crois avoir compris le principe… Je… ça doit être super et effrayant de sentir tout ça.

- J'y suis habitué. Mais, certaines effluves me marquent plus que d'autres. Il y en a une que je reconnaitrais même en d'infime particule, parce que c'est celle que je préfère parmi toutes les palettes d'odeur qui m'a été donné de sentir.

- Et quel est… ah ! Tu ne m'auras pas ! J'ai déjà une liste mental de ce que je souhaite te demander, c'est fourbe de ta part. Je reprends. Pourquoi m'as-tu éloigné de Beacon Hills pour avoir cette discussion ?

- Pour te citer : « pourquoi pas ? ». Je souhaitais un endroit calme. Ou personne ne nous trouverais pour des raisons absurdes. S'ils ont vraiment un problème, ils ont nos numéros de portables. Ce paysage, c'est imposé à moi quand je me suis demandé où t'emmener. Hier soir, de façon infime, tu nous as parlé de ta mère, c'était la première fois. Le faite qu'elle aurait aimé l'ambiance. Je voulais te remercier de façon détourner et te montrer que je te fais confiance.

Un silence charger d'émotion s'installe. D'une longueur chargée d'éternité, de promesse et d'osmose mentale. Pour la première fois, de façon consciente, ils sont sur la même longueur d'onde. Ils prennent conscience de l'issue de ce jeu des questions, un avenir a deux. Dans une meute. Derek sent des doigts effleurés timidement le dos de ses mains, qui bascule, offrant ses paumes à l'hyperactif. Qui suit les lignes de ses mains, contact électrique envoyant des ondes le long de leurs corps. Ses doigts s'arrêtent sur les poignets, trouvent le pouls et s'y arrête. Un court instant, la pensée de retirer ses mains l'envahis, mais, finalement ce n'est que justice. Il peut entendre les battements frénétiques du cœur de Stiles, ce dernier a le droit d'en faire autant. Alors, d'un hochement de la tête, il invite l'adolescent a continué.

- Merci Derek. Est-ce que je suis attirant ?

- Oui.

Net. Précis. Concis. Qui dit tout et qui ne dit rien. Il a même réussi à réguler son flux sanguin.

- Oui ? Simplement oui… tu ne t'es pas foulé.

- Tu ne m'as pas demandé de développé. Plus qu'une question.

- Bad Wolf ! Très bien. Depuis quand mes problèmes de cœur t'intéresse ?

Derek ouvre la bouche, la referme. Ferme les yeux. Il ne s'y attendait pas du tout. Ses battements de cœur sont tellement rapides, le rythme tellement soutenu qu'il semble être fluide, sans à coup. L'alpha voit le regard paniqué de Stiles, enregistre le moindre mouvement, son œil gauche qui tic nerveusement. La langue qu'il vient de passer sur ses lèvres pour les humidifier, les méninges qu'il semble voir, tourner à plein régime pour trouver les bon mots. Derek a l'impression d'être décortiqué, mis à nu. Et l'hyperactif attend qu'il se mette le coup de grâce. Il aurait du savoir, qu'il serait le perdant à ce petit jeu. D'un coup de hanche, l'alpha s'avance un peu plus, leurs genoux s'entrechoquent doucement. Silencieusement, Stiles attend sa réponse. Une de ses mains quitte celle de son vis-à-vis, monte lentement vers le visage de l'humain qui retient sa respiration. Sa paume épouse la joue, son pouce cajole l'épiderme, ses yeux captent le léger duvet qui s'hérisse sous la caresse. Sous le toucher, les yeux chocolat disparaissent sous les paupières. Comme si, c'était le signe qu'il pouvait aller plus loin, Derek se penche et pose ses lèvres sur celles de Stiles. Un choc électrique le parcourt quand elles entrent en contact, les pressent un peu plus alors qu'un grognement appréciateur s'échappe de sa gorge. Une main s'échoue sur sa nuque, la caresse brule sa peau agréablement, remonte dans ses cheveux, l'attire un peu plus près de l'hyperactif. Dans un effort surhumain, il se recule un peu, front contre front. Ses yeux bloquent quelques instant sur les lèvres, qu'il meurt d'envie de dévorer, encore plus.

- Depuis que je suis tombé amoureux de toi.

- Et, c'est arrivé comment ?

Un sourire joyeux illumine les traits de Stiles, il picore un court instant ses lèvres avant de s'avancer encore plus, les jambes de son compagnon se posant sur ses genoux. Une de ses mains s'installe sur la hanche, se faufile sous le tee-shirt, peau contre peau, l'autre dans son cou, caresse doucement la jugulaire qui palpite furieusement.

- Il me semble que tu as épuisé ta réserve de questions.

- Et tu as atteint ton quota de paroles ?

- Exactement…

Leurs lèvres se réunissent à nouveau, se pressent et commencent à se mouvoir dans un ballet sensuel. Les mains de l'hyperactif s'activent sur son corps, l'une s'agrippe comme un naufragé sur le bas de son tee-shirt, le déformant un peu plus et l'autre reprend sa place dans ses cheveux. L'odeur de Stiles titille ses narines et il s'enhardie. D'un geste plein de douceur, sa langue quémande l'entrée et dans un gémissement, s'ouvre. Le baiser devient vorace, les langues se cherchent, se trouvent, s'apprivoisent, se querellent la dominance avant que Stiles abdique et Derek grogne son contentement, guttural. Le lycéen a un gout délicieux, dans la folie du moment ses ongles deviennent griffes et ses dents commencent à devenir crocs. Vivement sa main sur la hanche migre dans le dos et d'une pression le presse contre lui, corps contre corps, à regret quitte la bouche de son compagnon. Derek contemple le visage de son vis-à-vis, les joues adorablement rose, les lèvres gonflées de plaisir, la respiration aussi hachée que la sienne. Ses yeux toujours fermés, lentement s'ouvrent et papillonnent. Sa respiration se calme, ses griffes se rétractent avec une lenteur exaspérante, un éclair de stupeur suivis d'un sourire moqueur ornent les lèvres tentatrices.

- Tu as les yeux rouges.

- J'ai du mal à me calmer…

L'alpha retire l'une de ses mains dans une lente caresse, la montre à Stiles. Ses griffes à moitié rentré.

- Mes griffes sont aussi de sortie.

- Ça t'arrive souvent ?

- Non, c'est la première fois. Mais, ce n'est pas tous les jours qu'on trouve son compagnon, donc, je risque de devoir faire attention(…) m'habituer à perdre le contrôle.

- Compagnon ?

- C'est tout ce que tu retiens ?

- Pour le moment oui… tu as commencé à te transformer, mais, tu es plutôt calme, pas en colère donc, je peux émettre l'hypothèse, que c'est parce que ça ta plut, est-ce que je me trompe de diagnostique ?

- Tu ne te trompe pas. Il me semble que j'ai répondu à ta dernière question. Mais pour expliquer plus en détail, tu es pour moi… ce qu'on peut appeler mon compagnon de vie.

- C'est… étonnant. J'ai toujours pensé que j'étais un fardeau pour toi. Notre relation jusque-là n'était pas spécialement brillante.

- Tu peux être agaçant à trop parler, c'est un fait. Mais, sinon… je me barricadais. J'ai bien senti qu'il se passait quelque chose, des trucs que je ne souhaitais pas. J'ai testé une fois, ça ne s'est pas très bien fini.

- Mais, je ne suis pas comme Kate !

- Ce n'est pas une question de ressemblance ou quoi que ce soit d'autre. Je pensais ne pas être fait pour l'amour, tout simplement.

- Attends, tu es un sex symbol à toi tout seul ! Genre Bad Boy, mystérieux, sans oublier l'attrait fantastique et tu embrasses comme un dieu… alors si, tu es fait pour l'amour.

- Dois-je prendre ça pour des compliments ?

- Bien sûr que oui !

- Donc, tu n'en a qu'après mon corps ?

- Quoi ? Non ! Tu es tellement complexe et simple en même temps. Tu sais que j'arrive à déchiffrer presque tous tes grognements, ou tes regards… et avec ce qu'il vient de se passer, je vais en rajouter dans le dossier « traduction du langage Derekien ».

Un rire le secoue, qu'il atténue dans le cou de Stiles, gêné par les mots du jeune homme. Il lui embrasse la peau découverte, jusqu'à sous l'oreille, dans la foulé.

- Idiot.

- Tu devrais rire plus souvent Bad Wolf. Je conteste. Je ne suis pas idiot, juste réaliste. D'ailleurs, bien que j'apprécie notre séance de bécotage, je n'aurais pu rêver mieux comme dénouement -soit dit en passant- la vue et le fait que tu es une bouillote incroyablement sexy… je commence à avoir froid, mon père doit se demander où je suis, Scott doit paniquer(…) et à moins que tes griffes, donne envie de gratter après un effleurement, je crois bien qu'un moustique a fait de moi son quatre heures… et je n'ai pas envie de voir sa famille débarquer pour un bon repas !

Derek relève la tête du cou de son amant, contemple le paysage les yeux éberlués. La forêt s'est recouvert d'ombres inquiétantes, la seule source de lumière est le soleil mourant se reflétant dans les ondulations indolentes du lac. Des volutes de fumée, s'élèvent çà et là de la surface réfléchissante. Il n'a absolument pas vu le temps passer, un coup d'œil à son portable lui indique l'heure.

- 18 h 30. Une heure de trajet… on va y aller. Scott ne t'a pas harcelé de message ?

- Maintenant que tu le dis(…) mon portable est dans mon sac, qui lui est dans ta voiture. Ce n'est pas plus mal. On a eu un moment pour parler tranquillement, sans que mon meilleur ami, gâche tout.

Un sourire, des mains qui s'enlacent tendrement et ils rebroussent chemin pour rentrer. Un silence agréable les englobe, qui les poursuit dans l'habitacle de la Camaro, Stiles arbore un magnifique sourire conquérant, ses yeux pétillent et dans son odeur transpire la joie et l'amour. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, l'amour ne sent pas le bonbon sucré et rose. Non. C'est le bois qui craque dans l'âtre, c'est un feu ronronnant doucement alors qu'une couverture près de la cheminée attend un couple de chanceux. L'amour empli ses narines de bois noirci chaleureusement, de promesse de bonheur orangé et d'étreinte fusionnelle caramélisée. Un jour, il fera une overdose. Et, il hâte.

- Tu veux que j'ouvre la fenêtre ?

L'alpha s'ébroue, plongé dans ses pensées, il ne s'attendait pas à ce que Stiles prenne la parole.

- Humm ?

- Je t'entends renifler l'air, est-ce que tu veux que j'ouvre la fenêtre ?

- Non. Surtout pas.

- Mais, je pensais que… le fait que ce soit confiné…

- L'odorat est important. J'aime ton odeur, toutes les effluves que tu dégages.

- En claire, je pue ?

La question du jeune homme le fait rire, c'est tout le contraire. Dans un coin de sa tête, il se fait la réflexion qu'il n'a pas autant ri depuis l'éradication de sa famille. Stiles à un pouvoir incroyable sur lui, il apaise son âme, annihile la colère qui tord ses tripes et calme la tempête qui régissait ses pensées.

- Non. Tu sens délicieusement bon.

- Ah… merci, je suppose. Parce que c'est un compliment, n'est-ce pas ?

- S'en est un.

Les yeux rivés sur la route, dès qu'il le peut, Derek pose sa main droite sur la cuisse de son compagnon, qui enlace automatiquement ses doigts aux siens. Il ne peut rater le soupire de bien-être qui échappe à l'hyperactif, en réponse, son épiderme frisonne de plaisir.

- Est-ce que(…)

Une étrange nervosité empli Stiles, qui se répercute sur ses paroles et qui fait hausser un sourcil interrogateur a Derek.

- Oui ?

- Est-ce qu'on annonce aux autres qu'on sort ensemble ?

- Je n'y ai pas spécialement réfléchis, alors, c'est toi qui décide…

- Sérieux ? Je(…) j'aimerais en parler en premier avec mon père, même si, je pense qu'il sait que je suis tombé amoureux de toi… Et Scott aussi. Je veux le ménager un peu, il risque de faire une syncope et …

- Pardon ?

- Quoi ? Pourquoi est-ce que tu t'excuse ?

- Qu'est-ce que tu viens de dire ?

- Que veux parler à mon père et à Scott avant d'officialiser complétement… devant toute la meute.

- Non. Tes sentiments…

- Oh. Maintenant que tu le dis… je fais un piètre petit ami. On commence à peine à sortir ensemble et j'omets le plus important…

- Je ne veux en aucun cas te forcer à te dévoiler, Stiles. Je prendrais tout ce que tu accepteras de me donner…

- Alors dans ce cas, pour information : Je vous aime Mr Hale.

Le cœur de Derek manque un battement, puis, un second. Puis s'emballe. Ses joues chauffent et il doit fournir un effort considérable pour ne pas arrêter la voiture sur le bas-côté, pour embrasser à perdre haleine le jeune homme a ses côtés. Il sent les yeux de Stiles le scruter attentivement, puis, un sourire fendre son visage jovial, comme si, ce qu'il voyait lui plaisais. Une main se pose sur sa cuisse, une onde de chaleur le traverse, élit domicile dans une partie spécifique de son anatomie. Le silence s'étire, s'allonge, les enveloppe tendrement.

Stiles et Derek étaient à peine rentrés que Scott les interpellait dans le couloir, ils soupirèrent en cœur devant le visage rouge de colère du joueur de Lacrosse.

- Jamais tu ne réponds à tes messages ? Je t'en ai envoyé des dizaines ! Quand à toi Derek, ne recommence plus jamais… la prochaine fois –s'il y en a une- je viendrais avec vous.

- Oh, mon p'ti Scotty, tout va bien. Je suis toujours en vie et pour information, grâce à Derek, j'ai passé une excellente fin de journée. Et ce n'est pas grâce à toi ! Alors, lâche-le…

- Qu'est-ce que… tu le défends ? Je suis ton meilleur ami…

- Et ? Ce n'est pas parce que tu es mon meilleur ami, que tu ne peux pas être en tord…

- Scott, tu es ridicule. Il va bien, il est rentré…

- QUOI ? Mais tu te rappelles qui est-ce que tu défends ? Derek Hale, celui qui te faisait flipper… qui est toujours grognons, qui aboie des ordres…

Derek se rapproche de Stiles, remarque les points qui se sont fermés de colère, la mâchoire crispée, instinctivement il pose une main sur son dos, en une douce caresse. Etonnant avec quelle facilitée les gestes tendres lui viennent. Ses yeux croisent ceux de McCall, un petit sourire moqueur orne ses lèvres.

- Tu as peur de moi Stiles ?

- Le terme qu'a employé Scott était « faisait » … donc au passé. Depuis, j'ai évolué. Quand à toi Scott, garde tes réflexions pour toi en ce qui concerne Derek. Je ne critique pas Allison, moi. Pourtant, j'aurai pas mal de chose à dire…

- Allison est ma petite amie.

- Réfléchis, peut-être que tu comprendras, sur ce… je vais aller commander les pizzas, a moins, que l'un d'entre vous s'est mis à la cuisine. Ce dont je doute.

Puis, il plante Scott dans le couloir, à la recherche du téléphone. Derek rit devant l'air ahuri de McCall, passe devant lui, mais, au passage tapote l'épaule du jeune homme, faussement compatissant. L'alpha rejoint ses bêtas dans le salon, un sourire aux lèvres, ses yeux s'attardent un instant sur le dos de son petit-ami, avant de s'assoir confortablement sur l'un des fauteuils individuels. Il ferme les yeux quelques instants, pour savourer cette nouvelle quiétude qui le parcourt.

- Où est-ce que vous étiez parti ?

Derek contemple Jackson, assis à la table du salon, un cahier de cours ouvert devant lui, un stylo à la main et le regard interrogatif. Boyd et Isaac sont du genre à ne pas poser de question, à savoir quand ne pas en poser. Contrairement à Whittemore. D'ailleurs, Danny s'appliquait à le fusiller du regard avec le message suivant : « ça te regarde pas, abruti ! » apparemment c'était trop subtil pour l'égo surdimensionné de son meilleur ami.

- En quoi ça te regarde ?

- Simple curiosité. Vous êtes partis longtemps et je suis étonné qu'il soit toujours en vie…

- Pourquoi tout le monde pense que je pourrais réellement tuer Stiles ?

- Peut-être parce qu'il parle trop ? Expose Isaac.

- Parce qu'il est agaçant ? Propose Jackson.

- Parce qu'il parle la nuit ? Boyd et son humour étrange. Il va vraiment devoir lui en toucher deux mots.

- Parce qu'il pose des questions étranges ? Danny semblait avoir des choses à dire sur le comportement de son compagnon.

- Je vois que je suis aimé ici ! Je rappelle que vous êtes chez moi, je pourrais vous foutre dehors !

Des rires moqueurs accueillent la menace de Stiles. Le message est clair, comme si, il pouvait les virer, eux, des loups garous. Un pauvre humain ne fait pas le poids.

- Et je l'aiderais à vous éjecter.

Une nuée de visages étonnés, ahuris, indignés se tournent vers lui. Il hausse les épaules, il fait ce qu'il veut, il est l'alpha.

- Merci Bad Wolf.

Et le plus naturellement du monde, Stiles s'assois sur ses genoux, de côté, une de ses mains crochetant sa nuque. Le Co-capitaine et Isaac, les contemplent ahuris, la bouche grande ouverte et les yeux exorbités. Boyd a un petit sourire en coin, un peu vantard, avec un message sous-jacent « je le savais ». Danny les caressent du regard tendrement, il n'est pas le seul à être sorti du placard. Et Scott qui vient enfin de bouger et d'entrer dans le salon, son expression oscille entre incrédulité et crise cardiaque. Ce qui lui donne un air de cartoon, le visage qui lentement et inexorablement devient rouge jusqu'à exploser. Sa main gauche se pose sur la hanche de son compagnon, l'autre s'échoue sur sa cuisse tendrement, la tête se tourne, les yeux se captent et ne pouvant résister à son envie, appose ses lèvres sur celle de l'homme qu'il aime. Echange doux et chaste, instant papillon. Ils se séparent de quelques centimètres, un sourire idiot accroché sur leurs faces d'amoureux transis.

- Je pensais que tu voulais attendre d'avoir mis au courant ton père et Scott. Les ménagés…

- Là c'est raté, on a perdu Scott. Constate Isaac.

- Il s'en remettra. Pour certaines choses, je n'ai absolument aucune patience… et puis, autrement ça n'aurais pas été moi !

Un sourire angélique appuie ses paroles.

- Bien. Les pizzas arrivent dans environ trente minutes, merci de cotiser pour l'argent et n'oublier pas le pourboire…

En moins de cinq minutes, avec les fonds de poches, l'argent est récolté et Isaac désigné pour ouvrir la porte le moment venu.

- En attendant la nourriture. Qu'est-ce qu'on regarde ce soir ?

- J'aime bien Arrow ! Ça vous tente ? Propose Danny.

- Falling Skies, c'est la saison 3. Isaac.

- Je vous laisse choisir, pour ma part, Jeudi, vous n'aurez pas voix au chapitre. Le jeudi c'est Supernatural ! Pas de commentaire, de revendication ou quoique ce soit d'autres… C'est comme ça, point. L'intimidation ne marchera pas, mon petit ami est l'alpha !

Derek souri amoureusement. Stiles est plutôt à l'aise avec leur mise en couple, semble heureux et épanouie. Sa main se resserre sur la hanche et son visage se cache dans son cou, hume son odeur. Ça aussi c'est nouveau, ce besoin de lui prouver qu'il peut être tendre, pour lui également. Sentir cette peau réagir à son toucher, entendre son cœur battre frénétiquement à ses paroles ou encore la lueur de désir qui passe furtivement de temps en temps dans ses yeux.

Le débat sur ce qu'ils vont regarder continue de faire rage entre les bêtas, Stiles les regardent en souriant tendrement, mais, un léger pli barre son front.

- Un souci ?

- Mon père devrait être rentré depuis le temps…

- Tu as regardé tes messages ?

- Ah…

D'un bond, il se lève en direction du couloir pour aller récupérer son téléphone portable dans son sac de cours avant de reprendre sa place sur ses genoux, le souffle légèrement court. L'Alpha regarde les longs doigts de Stiles virevolter sur l'écran tactile, un petit grognement s'élève de ses lèvres.

- Là… mon père m'a envoyé un sms avec le portable de quelqu'un d'autre « Salut fiston. J'ai quelque chose de prévu, je ne rentrerais pas ce soir. Commande quelque chose pour tout le groupe, y'a des sous dans le bocal pour les courses. Bisous. Je t'aime, Papa. »… tu crois qu'il a rencontré quelqu'un ?

Derek regarde le sms que Stiles contemple, avant de jeter un œil sur le numéro de téléphone, il grimace.

- Je connais le numéro…

- Vraiment ? Il appartient à qui ?

- Mon oncle.

Peter allait être impossible à vivre. Chris va s'immiscer encore plus profondément dans la vie de la meute, reste à savoir si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Et il fallait espérer que ce qu'il expérimentait, allait plaire au père de Stiles, sinon, la situation déjà précaire allait devenir infernale. Ses yeux captent les émotions qui traversent rapidement le visage de son compagnon. Etonnement. Ahurissement. Incrédulité. Fatalité puis s'arrête sur une détermination farouche.

- C'n'est pas vrai… Je ne l'avais pas vu venir. Mais, je te préviens, ils lui font du mal… je les abats !

Derek souri, un sentiment de tendresse et de respect étreignant son cœur. Cet humain l'étonnera toujours.

- Je n'en doute pas ! Et si tu as besoin d'un coup de main… je m'occuperais de Peter avec grand plaisir.


C'est long, n'est-ce pas ? Je n'avais pas prévu qu'il soit aussi interminable. L'inspiration que voulez-vous !

J'offre une fanfiction avec toutes les contraintes que vous souhaitez, au premier(ère) qui trouvera toutes les références, que j'ai incrustée. Good Luck.

Merci d'avoir lu, jusqu'au bout. Je vous aime mes petits louveteaux.