Bonjour tout le monde !

Me revoilà et c'est avec beaucoup d'émotion et d'excitation que je vous poste le premier chapitre de cette fiction ! Cette fiction est la suite de Le Roux et l'Archer et de Liaison dangereuse, pour les nouveaux-venus je vous conseille de les lire même si je rappellerai la situation au cours des premiers chapitres...

Mon rythme de parution sera assez aléatoire étant donné que j'aurai une année assez intense niveau études... Mais je vous promets de faire de mon mieux !

Voilà, je vous laisse découvrir ! Pour le moment, c'est un Shanks/Azami (OC) et un Marco/Elie (OC). D'autres couples apparaîtront au cours de cette histoire...


Smoker soupira tout en signant un énième rapport tout aussi inintéressant qu'inutile. Son esprit était ailleurs, torturé. Depuis l'évasion d'Elie, qui était sur le point d'être exécutée par le Gouvernement Mondial, il n'avait plus eu aucune nouvelle d'elle. Il se doutait que cela allait être ainsi, elle ne souhaiterait pas le mettre en danger en lui écrivant. Mais tout de même il aurait aimé avoir quelque chose, n'importe quoi qui lui montrerait que la trentenaire était toujours en vie. Une coupure de journaux, un rapport du quartier général… mais non, rien. Et cela lui faisait craindre le pire.

Il dit à Tashigi qu'il rentrait chez lui, ignorant les réprimandes de sa seconde qui lui soufflait qu'il n'avait pas encore fini la montagne de paperasse s'amoncelant dans son bureau. Se transformant en fumée, il survola Logue Town et se dirigea vers la mer avant de s'arrêter au bord d'une falaise. Il s'assit et souffla de gros nuages de fumée ave ses cigares en regardant la mer se fracasser contre les rochers. C'était là qu'ils se retrouvaient pour discuter lorsque leurs missions respectives le leur permettaient. C'était également là qu'ils s'étaient adressé la parole pour la première fois.

A l'époque il n'était qu'un gringalet abandonné par ses parents et qui avait avalé par mégarde un fruit du démon. Elle, une fillette orpheline, seule survivante d'un village massacré par des pirates. Tous deux avaient été recueillis par le docteur Haruto, qui travaillait dans la Marine.

Etant orphelins, ils comprenaient chacun la peine et la souffrance de l'autre et s'étaient fait la promesse de toujours avancer en se soutenant mutuellement. Ils étaient devenus les amis les plus fidèles, puis frère et sœur de cœur. Ils avaient intégré la Marine ensemble, s'étaient entraînés ensemble, avaient combattu ensemble, avaient gagné une réputation ensemble et étaient monté en grade ensemble, chacun dans leur domaine respectif. Même s'il ne l'avouerait jamais à quiconque, Elie était une de ses raisons de vivre. Jamais un frère n'aimerait sa sœur comme il l'adorait. Hina en avait d'ailleurs été jalouse au début de leur relation. Il aurait donné sa vie pour sa sœur de cœur, si celle-ci ne le lui avait pas formellement interdit.

Il avait eu des doutes lorsqu'elle lui avait appris sa grossesse. Elle avait refusé de lui dire quoi que ce soit sur le père. L'enfant était finalement mort et il s'était inquiété de la voir dépérir un peu plus chaque jour. En apprenant son arrestation il avait été atterré. Détruit. Elle n'avait pas pu les trahir ainsi. Lui cacher cela, à lui son confident de toujours. Pourtant elle l'avait bien fait et, même si elle lui avait donné ses raisons d'avoir agit ainsi et qu'il les avait comprises, il ne pouvait pas pour autant ne pas lui en vouloir. Parce qu'elle s'était fourrée dans un pétrin dans lequel cette fois il ne pourrait pas la sortir et il mourrait de peur de la perdre.

L'arrivée de l'emplumé bleu avait ôté le poids de cette culpabilité déchirante. Le phénix avait empêché l'exécution d'Elie et l'avait emmenée avec lui, la sortant des griffes de la Marine. Smoker espérait juste qu'elle irait bien à présent et qu'elle réussirait à refaire sa vie aux côtés de ce pirate… Elle était salement amochée la dernière fois qu'il l'avait vue.

Un oiseau s'approcha de lui, le faisant sortir de ses pensées. Il eut un mauvais pressentiment en le reconnaissant.

- Pik ?

C'était l'oiseau d'Elie… Pour une raison qu'il ignorait, ce piaf l'avait toujours apprécié. Peut-être parce qu'il savait qu'il ne ferait jamais de mal à sa maîtresse.

Pik lâcha un petit objet dans la main du gris avant de se poser sur l'épaule du colonel en piaillant. Celui-ci détailla l'objet, le cœur battant. Cet anneau, représentant un serpent qui se mordait la queue… Ses yeux se remplirent de larmes sans qu'il puisse s'en empêcher.

Il le lui avait offert pour sceller leur promesse. Il ne quittait jamais son doigt même lorsqu'elle opérait des patients alors que c'était interdit pour des raisons d'hygiène. Lorsqu'il lui avait demandé pourquoi elle s'entêtait à le garder, elle avait haussé les épaules en disant qu'elle vivante il ne le quitterait jamais parce qu'il était trop précieux pour qu'elle prenne le risque de le perdre.

Des sanglots parcoururent les épaules du gris. Pik s'envola, retournant vers la mer.

- Putain Elie, tu n'avais pas le droit de mourir… Espèce d'idiote !

Et il continua à pleurer et à la traiter de tous les noms pendant des heures et des heures. Lorsque ses larmes se tarirent et que ses jurons s'estompèrent il ne fut pas réconforté pour autant. Il lança l'anneau dans la mer, seul tombeau acceptable.

Il voulait tous les tuer. Tous ceux qui l'avaient conduite à sa perte. Mais il n'en avait pas le droit. Elie n'aurait pas voulu qu'il gâche sa vie pour elle. Surtout maintenant qu'il savait Hina enceinte… S'il se rebellait il serait tué lui aussi et laisserait un orphelin innocent derrière lui. Tout ce qu'il pouvait faire c'était continuer à vivre du mieux qu'il pouvait tout en gardant en mémoire l'image inchangée de sa sœur telle qu'elle l'avait été avant le scandale. Heureuse de vivre. Radieuse. Indomptable. Et il ferait également tout pour que personne n'oublie jamais dans les hautes sphères qu'avant d'avoir été un traître, elle était avant tout un médecin brillant comme la Marine en avait eu peu jusque-là et qu'ils avaient eu tort de ne pas lui donner une seconde chance.


Marco se réveilla en sursaut, les larmes aux yeux. Essayant de calmer ses tremblements incontrôlés, il prit une profonde inspiration avant de se redresser sur sa chaise.

Un cauchemar. Encore un. Depuis dix jours, il parvenait à peine à fermer l'œil. Dès qu'il essayait il revoyait en songe le souvenir des derniers instants qu'ils avaient passé Elie et lui, dans ce phare miteux où elle l'avait immobilisé avant de lui expliquer qu'elle allait se sacrifier pour qu'il vive. Pour que leur fille soit en sécurité. La dernière chose qu'il voyait dans son rêve avant de sombrer dans les ténèbres était son amante lui soufflant un « je t'aime » et « je suis désolée ».

Il se mordit la main pour étouffer son sanglot. Cela faisait presque deux semaines qu'Elie était morte. La douleur de sa perte semblait ne jamais avoir de fin. Elle le bouffait de l'intérieur, lui broyant le cœur et le laissant hébété, incapable de la surmonter. Il voulait mourir… il voulait la rejoindre et en cesser avec tout ça.

Un bruissement attira son attention. Il se tourna vers le berceau qui était près du bureau. La petite Eimi le regardait les yeux grands ouverts, suçant son pouce. Il la prit doucement dans ses bras.

- Je suis désolé Eimi, je ne voulais pas te réveiller, souffla-t-il d'une voix rompue par les larmes.

Elle attrapa une mèche de cheveux de son géniteur, intriguée, avant de pousser un petit cri amusé. Enfin, tenta de le faire… Puisqu'elle était muette pas un son ne sortait de sa bouche ouverte.

Marco retourna dans son lit et posa sa puce sur son ventre. La regarder le calma progressivement. Le petit être s'amusa un moment avec les boutons de la chemise entrouverte de son géniteur tandis qu'il l'observait bouger ses doigts minuscules, captivé. C'était sa fille. Un petit bout d'elle et de lui, la seule chose qu'elle lui ait laissée... Il l'adorait de tout son être. Etonnamment, elle semblait extrêmement douée pour détecter les moments où il laissait le désespoir l'envahir et réussissait à lui réchauffer le cœur par son innocence et sa gaité de bébé qui découvre le monde qui l'entoure.

Elle finit par s'assoupir et il soupira, tentant de ne pas faire trop de bruit cette fois. Il s'était endormi sur son bureau, pour ne pas changer. Travailler jusqu'à l'épuisement était jusqu'à présent la seule chose qu'il avait trouvé pour dormir ne serait-ce que quelques heures. Cela inquiétait les autres commandants, mais ils s'abstenaient de tout commentaire pour le moment. Pour le moment, il arrivait encore à tenir le Moby Dick. Mais cela ne durerait pas longtemps comme cela…

Il contempla le visage endormi de sa fille. Il se trouvait pathétique. Pitoyable. Même ces mots n'étaient pas assez forts pour décrire ce dégoût qu'il ressentait par rapport à lui-même. Non seulement il n'avait pas pu sauver Elie, mais en plus il était incapable de profiter de cette vie que son amante lui avait offerte en mourant à sa place. Il avait leur fille avec lui, mais il était trop malheureux pour réussir à s'en occuper correctement… Heureusement qu'elle était sage comme une image et qu'Izou s'était entiché de la gamine et qu'il le suppliait de le laisser s'en occuper quand il ne s'en sentait pas la force. Il n'était plus qu'un fantôme, quelle vision de lui devait-il donner à leur enfant !

- Je ne vais pas y arriver sans toi Elie, souffla-t-il, troublant le silence de la chambre. Je ne vais juste pas y arriver.

Le silence lui répondit. Evidemment, elle n'allait pas lui adresser la parole de là où elle était… Il était un idiot. Un idiot mou. Un faible…

Il jura entre ses dents. S'apitoyer sur son sort ne lui ressemblait pas. Il fallait qu'il se ressaisisse. Eimi avait besoin de lui et Elie devait se retourner dans sa tombe à le voir aussi négligeant. Il fallait qu'il soit digne de ce regard plein d'amour que la petite lui lançait dès qu'elle le voyait, comme si elle savait qui il était inconsciemment. Il devait être fort, pour elle. Il fallait qu'il sorte de cette dépression et s'occuper d'elle serait le meilleur moyen de se guérir…

Il eut un minuscule sourire en la voyant serrer doucement son petit poing contre son torse musclé, bercée par son mouvement régulier rythmé par sa respiration. Elle était si belle… Il était fier d'être père, même s'il l'avait appris longtemps après sa naissance et dans des circonstances malheureuses. Il voulait son bonheur plus que tout au monde. Elle était devenue sa raison de vivre, de ne pas céder au désespoir qui le submergeait. Tout en contemplant le visage apaisé du poupon ses yeux se fermèrent progressivement et il finit par s'endormir. Demain, songea-t-il avant de sombrer, il demanderait au médecin de bord un remède contre les mauvais rêves. Accepter sa détresse et en faire part à d'autres, c'était la première étape pour la surmonter.


Trois mois plus tard

Marco était désemparé. Complètement perdu. Le reste de l'équipage également. Depuis quelques jours, Eimi ne s'arrêtait plus de pleurer. Elle faisait ses dents. Heureusement pour eux qu'elle était muette, sinon ils n'auraient plus d'oreilles vu comment elle ouvrait la bouche pour s'époumoner en silence.

Le blond prit la petite dans ses bras, essuyant les larmes qui coulaient de ses joues et tentant de la calmer en la berçant. Le médecin avait dit qu'il n'y avait rien à faire et qu'il fallait juste attendre que les dents sortent. Mais pour l'heure ses gencives étaient seulement rouges à cause de la poussée, aucune petite dent blanche ne sortait encore… Et cela faisait presque une semaine que cela durait.

Haruta revint à ce moment d'une mission en solitaire. Il s'étonna de l'ambiance étrange qui régnait sur le Moby Dick.

- Eh bah les gars vous avez l'air heureux de me revoir…

- Désolé Haruta, on est un peu anxieux. Eimi n'arrête pas de pleurer depuis que tu es parti.

- C'est mignon ! s'exclama le commandant de la flotte en avançant vers la petite. Alors comme ça je t'ai manqué si fort ma petite nièce ? lui demanda-t-il en souriant.

Elle cria silencieusement avec un peu plus d'ardeur, devenant encore plus rouge.

- Elle fait ses dents, répliqua Izou en soupirant.

- Ma pauvre petite, ça fait mal hein ? lui demanda Haruta d'un air compatissant. Viens-là, tonton Haruta connaît un truc pour t'aider. Cette bande de bras cassés qui s'occupe soi-disant de toi n'y connait décidément rien…

Ils regardèrent le commandant aux allures de garçonnet rentrer dans le navire et revenir quelques minutes plus tard avec la petite totalement calmée. Médusés, ils la regardèrent mâchouiller avec application un gant de toilette humide.

- Et voilà, problème réglé !

- Où tu as appris ça ? lui demanda Vista. C'est vrai après tout, appuya-t-il avec un sourire en coin, t'es puceau... comment tu sais ça alors que c'est impossible que tu aies déjà eu des gosses ?

- La ferme ! s'écria Haruta, une veine palpitant sur son front alors que tous les autres commandants rigolaient. C'est pas parce que j'ai des traits enfantins que je suis puceau, arrête de me tanner avec ça !

- Pourtant on ne t'a jamais vu rentrer en bonne compagnie sur le Moby Dick… appuya Blamenco

- Parce que je préfère faire ça sur la terre ferme c'est tout !

- C'est ça, à d'autres…

- Oh et puis merde, vous me faites chier. La prochaine fois que vous aurez un souci avec la petite démerdez-vous !

- Langage ! s'écrièrent Marco et Izou en même temps.

Ils ne voulaient pas que la petite entende des choses aussi grossières dès son plus jeune âge.


Trois mois plus tard

Izou était à genoux devant Eimi. Cette dernière refusait catégoriquement de manger la purée de petits pois qu'il lui avait pourtant préparée avec amour.

- Allez Eimi, ouvre la bouche s'il-te-plait…

La petite ferma encore plus sa petite bouche, secouant la tête de droite à gauche.

- Ne fais pas l'enfant je t'en prie !

- Yoi, c'est une enfant Izou, comment veux-tu qu'elle ne le fasse pas ?

Izou soupira avant de regarder Marco.

- Enfant ou pas, c'est une véritable chipie. Têtue comme pas possible, son père tout craché.
Le blond tiqua.

- Donne, lui intima-t-il en lui prenant la purée des mains. Laisse-moi faire.

- Parce que tu crois qu'elle va être plus conciliante avec toi ?

- On peut toujours essayer.

- Je veux bien voir ça !

Il lui laissa la place, s'installant à côté. Le phénix prit une cuillère de purée et la sentit.

- Tu m'étonnes ne veuille pas en manger, ça pue ton truc !

- Tu sais ce qu'il te dit mon truc qui pue ?

- Yoi, langage ! tonna Marco tandis qu'Izou refermait la bouche en une moue vexée.

- Eimi ma chérie, regarde la cuillère, reprit Marco en levant celle-ci au-dessus de lui. Elle va faire l'avion jusqu'à la piste d'atterrissage, mais il faut que tu ouvres la bouche pour qu'elle y arrive !

- Tu n'es tout de même pas sérieux…

Eimi regarda un instant la cuillère faire de la voltige entre les doigts de son père, avant de sourire et d'ouvrir la bouche. Il y déposa une bouchée qu'elle avala sous le regard médusé d'Izou.

- Tu vois que ça marche !

- J'avoue, je suis vaincu…

Il continua à la nourrir de cette manière un petit instant. Mais au bout de la huitième bouchée, la petite se lassa et au lieu de l'avaler souffla fort sur la cuillère. Son contenu aspergea son paternel qui fit la grimace tandis qu'Izou éclatait de rire.

- Ah non Eimi, c'était pas sympa ça ! s'écria le blond

Eimi lui fit la grimace et renversa le bol de purée sur sa petite tête, s'en faisant un casque.

- Ha ha ha ha ha, ouh ouh, ouh, mon Dieu, j'en peux plus ! hurla de rire Izou. Tu as voulu faire le malin, bien fait pour toi !

Marco soupira. Bon eh bien ils n'avaient plus qu'à prendre un bain…


Deux mois plus tard

- Il paraît que le Roux aurait un nouveau membre dans son équipage. Une femme.

Marco regarda pensivement l'avis de recherche que lui avait tendu Joz. Azami la flèche foudroyante. La prime était plutôt élevée.

- Femme ou non ça ne change rien. Nous ne sommes pas en conflit ouvert avec Shanks, mais si cela devait être le cas elle peut s'avérer être un adversaire redoutable. Il nous faut nous en méfier au même titre que les autres.

- En plus, souffla Haruta en regardant l'avis de recherche, vu ses yeux ça ne m'étonnerait pas qu'elle ait un lien avec Œil-de-Faucon. Je n'essaierai pas de lui chercher des noises…

- Vous croyez qu'il se la tape ? demanda Blamenco avec un sourire entendu. (1)

- Ne dis pas ce genre de choses devant la gamine ! s'écria Izou, une veine palpitant sur son front.

En parlant de gamine… Eimi avait profité du fait qu'Izou la lâche un moment pour venir à quatre pattes jusqu'à son père. Ce dernier sourit et la prit dans ses bras. Elle avait de plus en plus la bougeotte, il fallait une attention constante pour la surveiller…

- Je n'en sais rien Blamenco et honnêtement je m'en fiche. S'il veut affronter la colère d'un Schichibukai c'est son problème.

Il s'interrompit en voyant Izou faire des grimaces à Eimi. Cette dernière riait aux éclats, de son rire aphone trop mignon. Marco soupira tandis que les autres éclataient de rire et qu'Izou rougissait, pris sur le fait. Il se demandait parfois qui était le plus gamin, Eimi ou les autres commandants. Il n'aurait pu rêver meilleures personnes pour prendre soin de sa petite quand il ne pouvait le faire.

Voyant qu'Eimi s'agitait pour retourner chez Izou, il la reposa par terre doucement avant de reprendre le fil de sa discussion.

- A part des ragots, vous n'avez rien de mieux à rapporter de vos expéditions ?

- Whitey Bay a été attaquée par des hommes de Big Mom, mais elle leur a mis a raclée de leur vie.

- ça ne m'étonne pas, elle n'est pas du genre à se laisser faire. Je suis content qu'elle s'en soit sortie sans dégâts. Et sinon ?

- Marco ? fit Izou avec une voix surexcitée. Regarde Eimi !

La petite s'était mise debout en s'accrochant au pantacourt de son père et se dirigeait à présent d'un pas chancelant vers Izou qui lui tendait les bras.

- Viens par ici ma belle ! fit le travesti avec un grand sourire. Mais c'est que t'es devenue une grande fille maintenant, tu marches !

Le blond eut un sourire fier. A presque 11 mois, elle était précoce. Le fait de vivre sur un bateau avait peut-être accéléré les choses. C'était une bonne chose. Si elle voulait survivre, elle devrait vite être capable de se débrouiller seule. Même s'il y avait toujours quelqu'un pour veiller sur elle, un accident était si vite arrivé… Une simple chute dans la mer lui serait fatale.


Quelques semaines plus tard

Marco se redressa d'un bond, le cœur battant la chamade. Encore un cauchemar… Il se leva pour s'asperger le visage d'eau, reprenant son souffle. Même s'il faisait meilleure figure auprès des autres ces derniers mois, il n'allait pas beaucoup mieux qu'avant. Il avait arrêté le traitement contre les mauvais rêves, pensant qu'il arriverait mieux à dormir maintenant qu'il était un peu plus stable émotionnellement. Mais rien à faire, il avait échoué. Il n'arrivait pas à se sortir Elie de la tête, ni à oublier sa douleur. Il n'y arriverait probablement jamais d'ailleurs.

Refusant de céder à son coup de blues, il se dirigea vers le berceau où dormait Eimi. Etre aux côtés de sa fille était la seule chose qui l'apaisait… Il se calma en la regardant, calant sa respiration sur la sienne. Elle se gratta le nez en fronçant les sourcils pendant son sommeil avant de bouger légèrement sur le côté.

Le berceau commençait à être petit, il faudrait bientôt le changer. Ou lui faire carrément un petit lit. Il redoutait et repoussait l'instant où il allait devoir la mettre dans une autre chambre. Cela lui arrivait déjà souvent de se réveiller au milieu de la nuit pour vérifier qu'elle respirait toujours ou qu'elle ne s'était pas réveillée, alors il n'imaginait même pas comment ça serait si elle était dans une pièce à part…

Il retourna dans son lit avant de sortir une bouteille de rhum de sous le matelas et de boire une gorgée au goulot, un galet de granite marin sur le torse. Un an. Cela faisait un an qu'Elie était morte… Arriverait-il à s'en remettre un jour ? Pour le moment rien n'était moins certain. Il but une nouvelle gorgée, plus grosse. S'il vivait, c'était pour Eimi et pour son équipage, sa seule famille. Il but la fin de la bouteille cul-sec avant de la déposer à terre, l'alcool dévalant son œsophage avant de lui réchauffer l'estomac. Cela lui tournerait suffisamment la tête pour l'assoupir jusqu'au lendemain matin. Demain, une nouvelle journée commencerait. Une journée sans la femme de sa vie.


(1) Pour info, au moment où Eimi commence à marcher, Haiko a 1 mois. Donc Shanks ne "se tapait" pas encore Azami à cette période ^^

Voilà, j'espère que ça vous a plu... N'hésitez pas à me laisser une review pour partager vos impressions ! *-*

Et puis comme je vous l'avais dit dans les deux précédentes fictions, si jamais il y a une scène que vous aimeriez beaucoup voir écrite dans cette fiction (les premiers pas d'Haiko, les bêtises d'Eimi, etc.) n'hésitez pas à m'en faire part et si c'est possible je l'intègrerai dans la fiction ^^ Donc débridez votre imagination ! :)

A bientôt pour un nouveau chapitre !

minimilie