Série : Teen Wolf

Titre : Faveurs

Disclaimer : Les personnages de Teen Wolf appartiennent à leurs créateurs, hélas.

Auteur : Shik-Aya-Chan

Beta-reader : Al Leopan ( rencontrée sur la conversation TW de la page FB Yasha no Naruto )

Rating : M. Attention Lemon !

Statut : Two Shot ( trop long : 26 pages word ! )

Genre : Romance

Couples : Jackson/Stiles

Résumé : Jackson s'arrange pour que Stiles lui soit redevable. Mais pourquoi fait-il ça ?

Contexte : Au début de la 1ère saison, entre l'épisode 1 et 6. Jackson sort avec Lydia, Scott commence à sortir avec Alisson, Lydia et Alisson sont supers copines, et les deux petits couples font des rendez vous communs.

Notes : Cette fic a été commencée le 20/05 et terminée le 26/08. Ben je suis plus si rapide moi ... Et en plus ce truc est d'une longueur ! la moitié rien que pour la scène de fin ! J'espère que vous apprécierez quand même.


Faveurs

Jackson était une personne particulièrement orgueilleuse, avec une haute opinion de soi. Et il le méritait, au vu des efforts qu'il faisait pour se maintenir à la première place. Il prenait soin de son corps et de son apparence. Tous ces lycéens aux projets superficiels devaient savoir qu'il était le plus beau, le mieux habillé, le plus fort en crosse et le capitaine de l'équipe. Il devait être quelqu'un d'estimé, jalousé. Il prenait même la peine d'avoir de bonnes notes, pour montrer qu'il n'était pas seulement magnifique, mais qu'il avait autre chose qu'un petit pois dans la tête, à la différence des autres fous de sports. (NdB : héhé, je visualise parfaitement Jackson avec cette description ! Ca serait peut-être encore mieux si tu mettais des points d'exclamation, genre à la phrase « le plus fort en Crosse et le capitaine de l'équipe » pour accentuer encore son caractère hautain)

Il sortait avec la plus jolie fille du lycée, une beauté aux cheveux blonds vénitiens, aux yeux verts et au corps de rêve, qui était même tombée amoureuse de lui. Lui-même éprouvait une affection toute relative envers elle, elle s'en apercevait mais semblait se satisfaire des attentions et de l'affichage public. Lydia aimait beaucoup les apparences tout comme lui.

Mais Jackson était aussi un adolescent complexé, de par la mort de ses parents et son adoption, son besoin de mériter sa famille et quelque part leur fortune, il ne se sentait pas vraiment à sa place, quoiqu'il fasse. Parce que ça ne lui suffisait pas d'avoir des B dans toutes les matières et d'être capitaine : il voulait que tout le monde pense que ce qu'il avait était fait pour lui, que c'était naturel qu'il possède tout ce qu'il avait.

Pourtant il y avait une personne qui ne semblait pas du tout se préoccuper de ça. Qui semblait être le contraire, l'opposé même de Jackson. Quelqu'un qui ne se vantait jamais, malgré son intelligence prodigieuse (NdB : il avait eu des A partout à un moment, c'est ça, non =o ?), qui ne se plaignait ni de la perte de sa mère, ni du travail aux horaires impossibles de son père, et ni même des problèmes d'argent. Quelqu'un qui souriait sans cesse, bien que le monde ne lui fasse jamais de cadeau, qui semblait ne pas avoir grand-chose à faire de l'opinion d'autrui. (NdB : j'aime bien l'entrée en matière pour Stiles ! Ca laisse le suspens et ça crée une césure dans le texte. En plus, ça montre bien l'opposition avec les deux précédents persos, c'est cool :3 !)

Stiles Stilinski, puisqu'il s'agissait de lui bien sûr, Jackson le connaissait depuis le collège. Mais il n'avait appris que récemment, et à cause d'une maladresse d'Alisson, qui sortait avec le meilleur ami de Stiles, que ce dernier était amoureux depuis près de 10 ans de la magnifique Lydia. (NdB : « magnifique Lydia, je trouve que ça fait un peu trop, m'enfin, c'est peut-être parce qu'elle m'énerve xD)

Ce détail avait une importance pour Jackson. Parce qu'après s'être énervé intérieurement pendant 4 ans, il était venu à développer une légère obsession pour le garçon. Cela le rendait plus hargneux aux entrainements, le faisait travailler plus dur dans les matières où Stiles était naturellement doué, le poussait à porter quelque chose de toujours plus cher (le summum étant la porche, il ne pouvait plus vraiment surenchérir). Cette obsession s'était muée en désir de domination depuis le début de l'année, lorsque son grand ami Scott avait fait preuve de talents sportifs insoupçonnés.

Et la découverte de cette affection pour Lydia lui donnait un atout qui pourrait lui obtenir la soumission de Stiles.

Il avait commencé par cesser d'interdire à Lydia de venir s'assoir à la table d'Alisson, Scott et Stiles. Bien sûr, le reste des Famous venait aussi s'attabler avec eux, mais cela permettait à Jackson d'observer Stiles. C'était maintenant évident qu'il en pinçait pour Lydia. Il était toujours en train de la dévisager rêveusement quand il ne parlait pas (donc assez rarement en fait, ce qui restait discret). Il buvait ses paroles, même quand elle disait quelque chose de volontairement superficiel, ou même idiot.

Jackson avait remarqué depuis longtemps que l'intelligence de Lydia n'était pas ce qu'elle prétendait être, mais il la préférait en tant que faire-valoir plutôt que tutrice.

A ce moment-là, peut-être pour la première fois, Jackson s'aperçut que Stiles était incroyablement bavard. Il parlait très vite, passait du coq à l'âne, faisait des digressions saugrenues et ne revenait pas souvent au sujet principal, même quand McCall essayait de le remettre dans la conversation.

Mais son babillage incessant démontrait une réelle culture, un sens de l'analyse et de la synthèse admirable et une rapidité de compréhension qui était reposante. On n'avait jamais à dire à Stiles Stillinski deux fois la même chose. Quand Stiles laissait parler les gens de leurs problèmes, il arrivait parfois, grâce à ses capacités, à régler leurs difficultés sans le faire exprès, en utilisant justement cette analyse stupéfiante, en décomposant les données et en les réassemblant pour les rendre plus claires et plus compréhensibles. Rien qu'en reformulant, il arrivait à rendre les choses évidentes. En ça s'exprimait son intelligence.

En fréquentant le groupe pendant tous les repas à la cafétéria, Jackson put confirmer ses doutes : Stiles était effectivement tout ce qu'il n'était pas. Il avait entendu dire par Scott que le Quotient Intellectuel de Stiles était de 150, la moyenne de la population se situant autour de 100, le maximum étant 210, historiquement. Mais de cela, Stiles n'en parlait jamais. Pas plus que de ses notes. Alisson lui avait révélé qu'elles n'étaient réellement excellentes que dans les matières qui l'intéressaient, et les autres justes à la moyenne, au grand désespoir de ses professeurs.

Le père de Stiles était le plus jeune Sheriff à avoir eu un mandat aussi long depuis la fondation de la ville. Il était auparavant le policier qui avait les meilleurs statistiques et était un tireur hors pair. Stiles était fier de son père mais il ne le mentionnait que pour citer la source de ses renseignements sur les activités étranges qui se déroulaient en ville depuis quelque temps.

La mère de Stiles était une Psychiatre qui avait eu plusieurs publications dans de prestigieux magazines médicaux et scientifiques et avait même écrit un livre sur la psychologie des marginaux que tout psy (quelque soit le suffixe) avait désormais dans sa bibliothèque professionnelle. Elle était décédée quand il avait 7 ans, peu après la première élection de son père. Un cancer qui avait laissé des métastases un peu partout, qui l'avait horriblement fait souffrir pendant de nombreux mois, sous le regard désespéré de son époux, et sous celui bien trop compréhensif de son fils unique. Ce jeune enfant qui avait courageusement lut son discours, écrit par lui-même, aux obsèques de sa mère, qui n'avait plus versé une larme après ce funeste jour.

Ce garçon vif était resté fort pour soutenir son père, qui menaçait de tomber dans la dépression, avait très vite assumé les tâches dont sa mère avait autrefois la charge pour soulager son père, veillait à leur alimentation et à leur sommeil. Scott le soupçonnait de faire aussi les comptes mais ce n'était pas des choses dont les meilleurs amis parlent.

Bien sûr, ces détails intimes, Jackson ne les avait appris qu'au compte goutte, cela n'avait jamais été une révélation, une confession de l'intéressé. C'était des pièces de puzzle soigneusement rassemblées qui formaient maintenant l'histoire de l'adolescent.

Ce qu'il avait su de la bouche même de Stiles, c'était le début de son amitié avec Scott. Allison avait naïvement posé la question et Jackson avait avidement écouté, même s'il affichait un air ennuyé.

Contrairement aux rumeurs, Scott et Stiles ne se connaissaient pas depuis le berceau. Cela datait même d'après le décès de sa mère, d'après le divorce des parents de Scott.

Scott et Stiles s'étaient rencontrés devant un petit ruisseau grouillant de têtards, un jour d'école, en plein milieu de la matinée. Ils avaient 8 ou 9 ans, et faisaient déjà l'école buissonnière, désintéressés du nom des Etats d'Amérique et des tables de multiplication. Ils s'étaient regardés en chiens de faïence pendant quelques minutes, essayant de déterminer lequel allait bouger le premier, si l'autre était susceptible de le dénoncer, quelle était son identité et qu'est-ce qu'il faisait là.

Ce fut Stiles qui rompit le duel :

« -Oh, regarde, celui-là a déjà des pattes ! »

Ils s'accroupirent tous les deux, comme le font les enfants qui observent quelque chose au sol, et cherchèrent d'autres apprenties grenouilles pourvues de pattes. Là avait démarré leur indéfectible amitié. Ils n'avaient pas été dans la même classe cette année-là mais ils s'arrangèrent pour l'être les années suivantes, pour continuer leurs chasses aux trésors et leur vie imaginaire de cow boy.

La partie pratique et rassurante pour la gente parentale était cette amitié était bénéfique dans le sens où Stiles aidait Scott à faire ses devoirs (même si c'était pour aller jouer plus vite) et Scott le faisait tenir en un même lieu une demie heure consécutive et l'empêchait de faire des choses trop dangereuses.

Cela laissait Jackson songeur. Lui-même n'était vraiment ami avec Danny que depuis l'année précédente et Lydia, s'il avait bien compris, changeait de … fashion friend ? … tous les ans. La preuve avec Alisson le premier jour de la rentrée.

Jackson se demandait ce que cela faisait de connaitre quelqu'un depuis aussi longtemps. Est-ce que l'on fait vraiment de la télépathie à force ? Est-ce qu'on discerne le plus petit mensonge par un minuscule signe connu de nous seul ? Est-ce que, comme Scott et Stiles, on se serre les coudes dans les pires bêtises et les pires moments de désespoir ? Est-ce qu'on sait que l'amitié va durer toujours ou est-ce qu'on sent qu'on s'éloignera quand viendra le temps des études supérieures ? (NdB : C'est chouuuuu)

En fait, Jackson ne voulait pas être aussi proche de quelqu'un, maintenant ou à l'avenir. Cela le mettait mal à l'aise, lui faisait un peu peur. Comment ne pas être jugé, ne pas se faire réprimander, se disputer ?

Non, Jackson aimait ses relations telles qu'elles étaient en ce moment. Un meilleur ami, compagnon d'entrainement, une jolie copine, accessoire chic à son bras – comme un sac à main en fait, une cour admirative et élogieuse… Mais il manquait à Jackson la soumission de Stiles face à sa supériorité, la reconnaissance de ses talents et de ses efforts, l'attente de son approbation.

Il y a avait au fin fond de l'esprit de Jackson une pensée, qu'il repoussait la plupart du temps, mais qui refaisait surface le soir lorsqu'il était seul, sur le point de s'endormir ou, plus rarement, pendant l'acte avec Lydia. Il voulait voir Stiles à genoux devant lui. Le problème de cette pensée était que ce n'était pas uniquement dans une envie de domination. Le plus gênant était le sens sexuel que prenait la pensée, l'excitation qui montait doucement quand il se permettait d'y penser. (NdB : MOUHAHAHA, il est troublé :D)

Et cela, Jackson arrivait difficilement à l'accepter. Le sens sexuel de la chose.

Pourtant, il germait dans sa tête un plan qui mettrait Stiles là où Jackson le voulait. Un plan qui mettrait à profit son adoration pour Lydia, sa petite amie.

L'occasion de le mettre à exécution se présenta vite. Il était prévu qu'il y ait une soirée chez une Terminale très en vue et Lydia était invitée. Mais elle devait aller faire les boutiques pour préparer cet événement mondain. Et Lydia s'attendait à ce que Jackson l'accompagne – et paie une partie de ses achats. Certes Lydia ne venait pas d'une famille dans le besoin – il n'y avait qu'à regarder sa maison – mais l'avantage d'avoir un petit ami riche était qu'il payait certaines choses.

Jackson s'arrangea à l'avance pour voir un match avec Danny à 60 km de là et devoir décliner la proposition (sous-entendue obligatoire) de Lydia. Le plan commençait au moment où il proposa – pas directement évidement – à Stiles de le remplacer dans cet après-midi shopping. Pour ne pas l'embarrasser – connaissant à présent la situation du Sheriff – il lui promit qu'il lui passerait une liasse de billet, au cas où la princesse voudrait que le gentleman lui offre des cadeaux. Cela soulagea Stiles car il connaissait le plaisir de Lydia à se voir offrir des cadeaux qu'il n'aurait jamais les moyens de payer.

Stiles fut bien sûr très enthousiaste suite à la proposition. Quand Alisson et Danny lui demandèrent, méfiants, pourquoi il faisait cela, Jackson répondit que Lydia avait toujours besoin de quelqu'un pour porter ses courses et envoyer quelqu'un le faire à sa place lui épargnerait la moitié du temps de bouderie habituelle pour une telle défection. Cela suffit aux deux curieux.

Stiles fut une pile électrique – bien plus que d'habitude – toute la semaine qui précéda son "rendez-vous" avec Lydia. Jackson jubilait de voir son plan aussi bien marcher mais un sentiment désagréable en arrière plan subsistait. Etait-ce parce qu'il utilisait sa petite amie comme un outil pour parvenir à ses fins ou parce qu'il manipulait le pauvre garçon qui ne se doutait de rien ? Jackson chassa ces pensées et ces sentiments, se concentrant sur la suite de son plan.

Au déjeuner le lundi suivant, il eut le récit complet de la bouche même de Stiles. Lydia semblait trouver que le récit de Stiles aurait plus de saveurs que le sien, elle le laissait donc déblatérer. Elle rectifiait quelques fois des détails inutiles comme le nom des boutiques ou la couleur exacte du vêtement – qui se soucie de savoir que c'est bleu de prusse et non pas turquoise, vraiment (NdB : Ahahaha, + 1 xD. Je savais même pas que le bleu de prusse existait x)). Stiles, bizarrement, restait centré sur son histoire et ne raconta pas, par exemple, l'origine étymologique du bleu de prusse – Jackson était certain qu'il l'avait cherchée après cet après-midi avec Lydia, même si elle-même s'en fichait complètement.

Pour résumé, Stiles était venu prendre Lydia chez vers 10h. Lydia ne possédait pas de voiture ni le permis, il lui fallait donc un chauffeur. Le centre commercial ne se trouvant pas très loin de Beacon Hills, ils ne mirent pas beaucoup de temps à y aller. Apparemment, Stiles fit toute la conversation dans la voiture, alors que Lydia écoutait son Ipod. Arrivés, Lydia traina un Stiles extatique dans presque toutes les boutiques, essayant le plus d'articles possibles, pinaillant sur les couleurs, les tailles et les formes, comme elle le faisait d'habitude. Du point de vue de Stiles, tout était parfait. Pourtant les auditeurs pouvaient voir à travers le récit que Lydia l'avait effectivement traité comme un petit chien, comme on pouvait s'y attendre de sa part. Ils avaient pris une salade et un smoothie rapidement à un Salad Bar puis étaient repartis. Les accessoires et les chaussures étaient pour Jackson le plus pénible et, malheureusement pour Stiles, Lydia s'était concentré sur ces articles la majorité de l'après-midi. La torture ultime fut, du point de vue de Jackson – et sûrement des autres garçons autour de la table – que Stiles ait attendu une heure et demie devant la boutique de sous-vêtements, bien qu'ils ne fussent pas destinés à lui être montré.

Naïvement, Stiles pensait désormais que c'était la meilleure journée de sa vie. Le seul point positif de la journée, toujours selon Jackson, fut le retour en voiture où ils eurent un semblant de conversation sur une personnalité historique admirée par les deux jeunes gens.

Jackson se sentait presque coupable de ce qu'il avait fait subir à son camarade mais celui-ci avait l'air tellement heureux et cela seyait tellement à son plan que ses scrupules s'envolèrent bien vite.

Pendant les semaines suivantes, Jackson fit bien attention d'opérer un lent rapprochement avec Stiles. Un léger signe de tête pour le saluer le matin, lui demander poliment de lui passer le poivre – il aimait épicer la nourriture – un signe de main, s'adresser directement à lui dans la conversation, lui serrer la main le matin, s'adresser à lui pendant les entrainements, lui demander le numéro des exercices de chimie qu'il avait oubliés de noter, l'approbation à une référence de comic, …

Tout cela allait crescendo, selon un calendrier un peu aléatoire, où il ne faisait rien pendant quelques jours, puis des progrès, bref quelque chose d'organisé mais d'invisible pour l'extérieur. Il n'oubliait pas de le vanner de temps en temps, mais de moins en moins. Il voulait un semblant de confiance et de sympathie. Après tout, Stiles était un de ses joueurs et il faisait réellement des progrès – peut-être faisait-il du sport désormais car il avait plus d'endurance.

Le but de ce rapprochement, parce que tout était calculé, était de pouvoir l'acculer plus facilement le moment venu. On se laisse mieux faire par quelqu'un de connu et de familier que par un étranger. Il voulait pouvoir lui glisser des sous-entendus, lui faire comprendre que Stiles avait une sorte de dette envers lui. Et il y parvint. (NdB : Jackson, le manipulateur VS Stiles, l'innocent aha ! )

Le coach leur fit travailler ensemble les tirs et les réceptions.

- Hey, Stilinski !

- Quoi, Whittemore ? T'as enfin décidé de me parler ? Tu ne me considères plus comme un insecte à écraser ? T'es enfin descendu de ton piédestal ?

- Et toi Stilinski, t'aurais pas un truc pour ma copine, hum ?

Stiles se figea une demie seconde. Jackson vit clairement sa glotte monter et descendre alors qu'il avalait sa salive, et il l'entendit parfaitement s'étouffer en l'avalant de travers. Malgré ça, il lui fit la passe suivante, que Stiles réceptionna tant bien que mal.

- Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai un truc pour ta copine ? demanda Stiles d'une voix enrouée,

- Ne nie pas Stilinski. Je vois bien comment tu la dévores des yeux. Et qui serait heureux de suivre une fille comme un chien pendant une journée de shopping ?

- C'est faux, les mecs aussi peuvent aimer faire les boutiques. Et cela faisait longtemps que je n'étais pas allé…

- Tu m'en dois une Stilinski, le coupa Jackson. Et tu ferais mieux de t'en souvenir. Je te le rappellerais en temps voulu.

Le coach siffla la fin de l'exercice et ils se séparèrent. Il n'eut pas à utiliser la menace, c'était inutile. Ce n'était pas comme si la principale intéressée n'était pas au courant, comme ses amis et tout le reste du lycée d'ailleurs. La dévotion de Stiles pour Lydia était presque légendaire à Beacon Hills, même si c'était quelque chose qu'on chuchotait. Non, la menace était inutile car il savait que ce service lui serait rendu : Stiles était tout ce qu'il y avait de plus loyal et honnête.

L'honnêteté et la loyauté n'auraient jamais fait faire une chose pareille à Jackson, qui faisait ce qui était bon pour lui, son avenir, sa réputation et ses projets. Mais précisément, Stiles était le contraire de Jackson et c'était en ça qu'il était délectable à manipuler.

Alisson, qui n'était décidément pas idiote comme fille (NdB : XD), profita du semblant d'amitié entre Stiles et Jackson pour proposer une sortie tous les cinq. Scott fit un peu la tronche et Stiles avait un peu peur de tenir la chandelle. On proposa plusieurs activités mais aucune ne convenait vraiment pour deux couples et un célibataire. Ils finirent par accepter le cinéma, qui ne demandait pas beaucoup d'interaction sociale et où l'éventuel flirt resterait discret, suivi d'un un fast food. Jackson dit en plaisantant qu'un gros mangeur comme Stiles dans un fast food se ruinerait et qu'il valait mieux qu'ils se cotisent pour éviter cela. Alisson le prit au mot, mettant vraiment la proposition sur le tapis, pour se faire pardonner du futur bécotage gênant.

Et ce fut décidé pour le vendredi soir suivant. Pour faire plaisir à Stiles, ils choisirent de voir le dernier Marvel (ou DC comic, Jackson n'avait jamais su faire la différence adapté en film. Cela convenait en fait assez bien car c'était un film d'action avec une histoire pas trop compliquée et un léger fond romantique. Le film était assez prenant et finalement, s'il y eu bécotage, Stiles ne le remarqua même pas.

Au fast food, la discussion post-film fut animée. Lydia trouvait tous les défauts au long métrage alors que Stiles lui trouvait beaucoup de qualités, même si ce n'était pas fidèle au comic. La conversation dériva, et de fil en aiguille, on arriva à des sujets moins passionnés mais ayant l'avantage d'être plus calmes. Jackson trouva finalement que McCall n'était pas le benêt qu'il laissait paraître : il était juste un peu primitif dans ses réactions, faisant énormément confiance à son instinct et avait une réelle envie de faire plaisir aux personnes qui lui était proche.

Jackson s'aperçut aussi que le Stiles public de la cantine n'était pas vraiment différent du Stiles privé qu'il pouvait voir pour le moment. Il était certes plus à l'aise mais n'avait pas par exemple une propension comme certaines personnes à dire du mal des autres dans leur dos (excepté Harris) ou à faire des privates jokes intempestives et incompréhensibles avec son meilleur ami. Stiles était lui-même en toutes circonstances. A la différence de lui qui cessait d'être un trou du cul quand il se retrouvait seul avec Lydia. Il laissait par exemple gagner Danny en un contre un en crosse, parce que c'est fatiguant d'être tout le temps le meilleur et que Danny n'est vraiment pas mauvais.

Le temps passe et les sorties tous les cinq se multiplient, parfois accompagné de Danny. Ils vont manger des glaces, vont à la fête foraine, au théâtre d'extérieur, pique-niquer sous l'insistance des filles, parfois juste des sorties pour faire des minies parties de cross ou de football, que les filles préfèrent. Au lycée, Stiles montait progressivement en grade dans la hiérarchie estudiantine grâce à quelques petits faits : ses progrès en Crosse - les match amicaux avec Danny, Scott et lui-même l'aidaient beaucoup en vérité, ça et le fait que Jackson soit pratiquement sûr qu'il fasse du jogging désormais l'amitié relative affichée avec lui l'attention que lui accordait Lydia - qui d'ailleurs s'est mise à lui donner des conseils vestimentaires qu'il suivait désormais et le corps qu'il était lentement en train de se sculpter.

Jackson avait déjà surpris le regard nouvellement concupiscent de filles dans les couloirs et Jackson n'aimait pas qu'on regarde Stiles de cette manière. Stiles devait éprouver de l'admiration pour lui, les gens ne devaient pas éprouver de l'admiration pour Stiles. Ce n'était pas le but recherché, ce n'était pas le plan, ça ne devrait pas être un effet collatéral. (NdB : MOUHAHAHA, il se fait avoir par son propre plan ! NdA : Déjà jaloux le pauvre petit. ^^)

Il arrivait de plus en plus souvent qu'il ait des conversations avec Stiles et pas forcément provoquées par lui-même. Stiles avait désormais assez de confiance en Jackson pour venir lui parler sans avoir peur de se faire envoyer paître et c'était une petite victoire dans la tête de Jackson. Non pas qu'il pensait que cette intimité était une bonne chose en soi mais c'était sûrement le chemin pour l'admiration que prenait Stiles, et en cela, c'était une bonne chose.

Bien sûr, Jackson gardait toujours en tête son plan et attendait le meilleur moment pour mettre à exécution la suite. Il devait faire en sorte que Stiles lui doive plus de faveurs et l'occasion se présenta bientôt.

L'ordinateur de Lydia eut un problème, elle demanda donc à son petit ami de venir voir s'il pouvait le régler. Elle fit cette demande au milieu du repas et Jackson sauta sur l'occasion. Il se dévalorisa légèrement, au profit de Stiles, disant que c'était ce dernier qui pouvait l'aider au mieux (ce qui était faux puisque c'était Danny le petit génie en informatique). Evidemment Stiles se jeta la tête la première dans l'ouverture, partant dans un monologue au jargon obscur, que Lydia stoppa bien vite, lui intimant l'ordre de venir chez elle après les cours. Stiles se tut et joua rêveusement avec sa nourriture tout le reste de son déjeuner.

Cette fois, au grand soulagement de Jackson, son meilleur ami ne lui fit aucune remarque sur son comportement. Cela aurait pu paraitre suspect d'envoyer le mec amoureux de sa copine chez elle avec sa bénédiction mais Danny devait être soulagé de ne pas avoir été désigné et il ne devait pas vouloir en parler de peur que Jackson ne change d'avis. Tant mieux, cela convenait parfaitement à son plan.

Jackson profita de l'absence de Lydia après l'entrainement de crosse pour jouer un petit peu à son jeu vidéo de combat, ce qu'il n'avait jamais l'occasion de faire quand il était accompagné, que ce soit de sa petite amie ou de son meilleur ami, ni l'un ni l'un n'aimaient ce genre de jeux virtuels. Il profita aussi de sa solitude pour s'épiler le torse et les fesses (NdB : J'imagine la scène, c'est assez drôle XD !) : c'était plus pratique, plus hygiénique et surtout plus esthétique. Seule Lydia savait qu'il le faisait mais elle l'avait poussé à en prendre l'habitude.

Il pensa à Stiles et Lydia qui devaient être ensemble en ce moment. Il espérait presque que Stiles arriverait à embrasser Lydia pour qu'il lui soit encore plus reconnaissant et le fait qu'il se sentirait coupable servirait beaucoup à son plan. Jackson n'était pas vraiment jaloux à l'idée que Lydia embrasse une autre personne. Elle l'avait fait à d'autres avant lui et elle le ferait après. Alors que Stiles, ce serait sûrement son premier baiser et il n'aimait pas l'idée qu'il soit pris par une femme avec tellement peu de scrupules que Lydia. Jackson était sûr que pour Stiles, un premier baiser avait de l'importance. Et il ne doutait pas que Lydia puisse lui prendre sans aucune considération, en ne lui laissant que ce simple et amer souvenir d'un amour interdit et douloureux qui ne lui avait jamais rien apporté, pas même le bonheur. (NdB : il devient poete Jackson ^^ ).

Elle n'était pas du genre à le tromper sexuellement mais il lui arrivait d'embrasser d'autres mecs (parfois d'autres filles, en soirée, quand elle pensait que personne ne le saurait), de flirter, de les chauffer mais elle ne faisait jamais vraiment de gestes déplacés. Jackson tolérait cela tant qu'elle restait la petite amie amoureuse et irréprochable aux yeux des autres, tant qu'elle assurait de bien jouer son rôle de faire-valoir.

D'ailleurs, Jackson pensait qu'elle avait parfaitement compris ce qu'il attendait d'elle et c'était pour ça qu'elle jouait le rôle de gourde alors qu'elle était sûrement deux fois plus intelligente que McCall. Mais cela allait beaucoup mieux à la copine du capitaine de l'équipe de crosse de paraître moins intelligente que lui, même si c'était faux. Non pas que Jackson pense qu'elle était plus intelligente que lui, c'était une fille quand même (NdB : Jackson, sale macho x) !), mais il reconnaissait qu'elle avait une vivacité supérieure à la normale, tout comme Stiles.

Etait-il attiré par les personnes malignes ? Non c'était ridicule, parce qu'il n'était pas attiré par Stiles et il n'aimait pas quand Lydia se montrait meilleure que lui, dans n'importe quelles circonstances. C'était juste que les personnes intelligentes étaient attirées par lui comme papillon et flamme, voilà tout. (NdB : Ahaha, il accepte paaaaaaaas)

Alors qu'il démêlait ses pensées, sa mère l'appela pour le dîner que la femme de ménage avait préparé pendant l'après-midi et laissé au four. Sa mère ne cuisinait jamais et Jackson n'était même pas sûr qu'elle sache. Ils mangeaient soit des plats cuisinés du supermarché ou du traiteur, soit ce que la femme de ménage avait préparé, soit au restaurant quand il n'y avait vraiment rien. Stiles devait être rentré chez lui déjà. (NdB : Super la dernière phrase ! Ca montre bien que ses pensées reviennent toujours à Stiles :3 !)

Après avoir mangé, il hésita à appeler Lydia pour savoir comment s'était passé l'après-midi mais il pensa que cela paraîtrait suspect : ce n'était jamais lui qui appelait sa petite amie, c'était toujours elle qui prenait l'initiative. Habituellement Jackson n'aimait pas entendre son babillage après les cours, alors qu'elle lui avait déjà cassé les oreilles toute la journée et aurait tout le temps de lui parler le lendemain. Lydia était tyrannique sur certains points (elle tenait elle aussi beaucoup à sa réputation) mais elle lui laissait quand même de l'intimité quand il lui faisait savoir qu'il en voulait. Ne pas appeler tous les soirs et ne pas monopoliser son temps faisaient partie de ces choses.

Le lendemain, il se leva et se prépara avec entrain, pressé d'avoir le compte rendu de la soirée. Il savait que Stiles essaierait de cacher un éventuel baiser, et qu'il n'y parviendrait pas, au contraire de Lydia. Il serait sûrement gêné, fuyant ou rêveur.

Jackson était impatient de voir la fin du plan arriver et il se demanda si deux faveurs ne suffisaient pas. Il pouvait compter sur la loyauté et l'honnêteté de Stiles, alors avait-il besoin qu'il lui soit redevable une fois de plus ?

Lydia ne fit d'abord aucun commentaire sur la soirée de la veille quand ils s'assirent côte à côte dans leur première classe du matin. En fait cela ne devait pas être un grand évènement pour elle. Même si Stiles était adorable avec elle et extrêmement serviable, elle ne lui portait pas une grande attention. Elle préférait vanter ses performances de capitaine en crosse, son statut de plus belle fille du lycée, celle avec le plus de style et la fameuse réputation de ses soirées.

Il ne vit pas Stiles avant le déjeuner, et effectivement, il était rêveur, et McCall semblait se moquer gentiment de lui, avec Alisson qui était plus compatissante. Cela ne voulait pas dire qu'il s'était passé quelque chose mais cela ne l'excluait pas non plus. McCall était plutôt du genre taquin avec son meilleur ami, qui le lui rendait bien, et Alisson était secrètement séduite par cet amour impossible, pourtant profond et sans limite.

Jackson n'arriva pas à faire parler Stiles pendant le repas. Il n'arrivait pas à faire dériver la conversation où il voulait, car Lydia, pernicieusement, contrait ses tentatives. Si Lydia s'y mettait, c'était qu'ils devaient effectivement avoir fait quelque chose.

A la fin de la journée, Jackson réussit enfin à prendre Stiles à part, après l'entrainement de crosse, dans les vestiaires. McCall avait filé et Danny prenait encore sa douche (il les aimait chaudes et très longues... les douches) (NdB : BOUHAHA XD). Il lui demanda si le problème de Lydia avait été long à régler et Stiles répondit évasivement. Jackson comprit bien la manœuvre d'évitement, mais il ne lui permit pas de s'en tirer de la sorte.

Jackson prit un ton plus menaçant et lui demanda s'il avait quelque chose à se reprocher. Stiles avait le regard fuyant mais il répondit fermement que non. Jackson insista, gronda et Stiles le regarda. Ses yeux étaient brillants de larmes et une expression de détresse était peinte sur son visage. Jackson se tut mais Stiles parla.

Il avait fait sa déclaration à Lydia, qui l'avait repoussé. Il dit qu'elle avait été le plus diplomatique et conciliante possible mais c'était quand même un rejet. Elle lui avait demandé d'abandonner ses espoirs et Stiles ne pouvait s'y résoudre. (NdB : Stilesounet i_i 3 !)

Jackson écouta Stiles raconter combien il l'aimait, depuis combien de temps et surtout pourquoi, sans le couper. Tous les membres de l'équipe de crosse partaient les uns après les autres et il finit seul avec Stiles qui murmurait son désespoir. A la fin de son monologue, il releva les yeux vers Jackson, attendant sa réaction. En voyant ses yeux tristes, il ne put rien dire de méchant ou d'humiliant. Il lui tapota simplement l'épaule et lui caressa le crâne en se levant puis partit, sans aucune parole. Mais il entendit le soupir soulagé de Stiles.

Le lendemain, il paraissait plus enjoué que la veille. McCall le touchait beaucoup (NdB : AAAAAH... Pardon, c'est mon esprit pervers qui s'est agité quand j'ai lu cette phrase xD), comme pour lui assurer sa présence, et il avait vu Allison lui prendre la main et lui chuchoter quelques paroles réconfortantes. Jackson adressa un signe de tête en guise de bonjour à son coéquipier et partit rejoindre sa classe.

Le midi, voyant bien le malaise entre Lydia et Stiles, il se décida à faire en sorte de les rabibocher. Ce serait la troisième faveur. Il proposa pour le vendredi suivant une sortie tous les six (avec Danny) au billard. Stiles et Lydia aimaient beaucoup le billard pour son côté à la fois géométrique et physique. En fait, avoir le compas dans l'oeil faisait qu'ils étaient tous deux très forts, et Lydia faisait moins d'effort qu'à l'ordinaire pour le cacher. L'idée de sortie apporta le premier sourire de la journée sur le visage de Stiles.

En attendant, il parla à Lydia de la confession de Stiles, et en prétextant qu'un joueur avec un chagrin d'amour était moins efficace sur le terrain, lui fit promettre d'essayer d'être amie avec Stiles. Ce ne fut pas si difficile, parce que bien qu'elle le cache bien, elle appréciait le garçon et cela la peinait de le voir aussi malheureux.

La soirée arriva, et sur le parking du bar billard, il retint Lydia qui allait sortir.

- Ce soir, pas question de t'écraser Lydia.

Elle le regarda, étonnée.

- Tu vas sortir le grand jeu. Tu vas exploser les scores, et le mien au passage. Tu vas montrer que tu es la championne du billard, et pas seulement parce qu'on manipule des queues.

Lydia sourit. Les sous-entendus graveleux avaient généralement un impact sur elle.

- Je veux que ce soir, tu donnes le meilleurs de toi-même. Je veux que tu défies Stiles et que tu fasses tout pour le battre et qu'il s'amuse. Je veux que ce soir soit le début de votre amitié.

- Il n'y aura aucune vengeance de ta part, aucune humiliation, aucune remarque ?

- Tu as ma parole.

- Alea jacta est.

Lydia sourit voracement et sortit de la voiture. Elle marchait vers le bar avec le panache d'une reine, reprenant son attitude de poupée. Mais le message était passé.

Les parties se succédaient, sans merci. Seul Danny arrivait à rattraper un peu le niveau des adversaires, mais dans l'ensemble, c'était un match sans pitié. Cela faisait du bien à Lydia de se mesurer pour de vrai à quelqu'un et de ne pas recevoir un regard mauvais et cela plaisait à Stiles d'être considéré comme un véritable rival et une personne à part entière de ce fait. Il sentait que Lydia le regardait, le scrutait, tentait de trouver ses failles et il mit tout ce qu'il pouvait pour la déjouer en retour.

McCall, Allison et Danny jetaient à intervalles réguliers des regards approbateurs à Jackson. Ils voyaient d'un bon œil la réconciliation des deux adolescents.

Ce soir-là, Lydia le remercia de manière sauvage, mais il prit vraiment du plaisir à la pensée que Stiles serait dès lundi la pipelette qu'il avait toujours été.


Merci d'avoir lu ! A la semaine prochaine pour la suite !