Përshëndetje!

Disclamer: Ils sont déjà dans les chapitres précédents…. Quoique les nouvelles venues m'appartiennent !

Raiting: M

Blabla: Alors là, je n'ai aucune excuse… Quoique les mauvais connexions ont joué une grande part dans le retard de ces 15 derniers jours. Et la flemme m'a eu aussi... Mais je ne vous abandonne pas ! Par contre le chapitre est un peu plus court que les autres. J'ai dû le couper en 2 parce qu'il commençait à toucher la page 22 et j'étais loin d'avoir terminé. Alors pour vous offrir de quoi vous mettre sur la dent 'ai pas eu le choix xD
Ce chapitre, comme promit, nous lance dans le passé des sigmas sans pour autant oublier le présent. Quelques petites surprises aussi (je m'y attendais pas non plus je vous assure…)

Ladydragonfly : Tu sais, même si Théo meurt, ce ne sera pas une Drarry…. xD
Lu : on effleure la raison du coup de magie entre Draco et Harry dans ce chapitre, mais je pense l'éclaircir dans le chapitre suivant.

Tout ce beau travail de correction, je le doit à MlleLucifer ! Merci merci merci merci merci !

Précédemment dans Division Alpha :

Théodore était allongé, un pic d'argent planté dans le cœur. A la seconde où Draco fut près de lui, le blond poussa un cri et crispa la main sur son cœur avant de s'effondrer à son tour.


Division Alpha

Chapitre VII


Harry tournait comme un lion en cage devant la porte. Depuis deux heures, il attendait le verdict des medicomages. Il ne faisait pas attention à ses vêtements couverts du sang de Théo, ni aux regards étranges qu'on lui lançait. Blaise posa sa main sur son épaule et le regarda longuement dans les yeux.

- Ils sont forts Harry, ne t'en fait pas, ils guériront, lui dit-il.

Harry soupira et hocha la tête.

- Pour Draco, j'en suis sûr mais c'est le cas de Théo qui m'inquiète. Et si Théo ne survis pas, j'ai peur que Draco ne se laisse mourir pour le rejoindre.
- C'est un scénario plus que probable, dit Blaise avec une peine notable dans la voix.
- Comment tu arrives à rester aussi calme ? demanda Harry.
- J'ai déjà vu Draco revenir d'entre les morts, littéralement, un bras en charpie et la moitié du torse écrasé par un reducto mal lancé, confia Blaise d'une voix atone.
- Quoi ? sursauta Harry. Quand, comment, Où ?
- Avant le programme, répondit Blaise. On a croisé des aurors lors d'une de nos sorties. Nous sommes revenus à notre planque, dans un sale état. J'avais les poings enflés d'avoir tabassé celui qui a fait ça à Draco. Je tenais à peine sur mes jambes. Théo avait le dos en miettes et un poignet éclaté. Draco a pris le pire des sorts juste pour protéger Théo. Il était encore conscient quand on l'a posé sur le lit. Il était tellement fatigué, que même sa magie n'arrivait plus à le maintenir en condition. Son cœur s'est arrêté douze minutes après qu'on soit rentrés. On venait de lui faire avaler une bonne dizaine de potions. Son corps commençait à guérir, mais son cœur a lâché.

Harry regarda Blaise les yeux ronds. Comment Draco avait-il survécu à ça ?

- C'est Théo, lui avoua Blaise après avoir surpris son regard. Il est devenu comme fou. Et avant que je n'ai pu faire quoique ce soit, il... il a carrément vendu son âme pour faire revenir Draco, murmura le noir avec un frisson de terreur. Il a invoqué cet esprit. Et il a échangé son âme contre la vie de Draco. Mais ça n'a pas suffi. Ils avaient besoin de sang.
- Et tu étais le seul disponible à ce moment, réalisa Harry.
- Mon sang coule dans leurs veines c'est vrai, lui répondit Blaise avec un sourire.
- Que s'est-il passé ensuite ? demanda l'auror, curieux.
- Je ne sais pas, répliqua Blaise. Je me suis réveillé une semaine plus tard, mes mains étaient guéries, Draco dormait tranquillement sur le lit à côté du mien, en un seul morceau et Théo était effondré sur le sol. Il m'a avoué ensuite avoir passé la semaine à nous soigner sans s'occuper de lui. Draco s'est réveillé après trois semaines d'inconscience et Théo, juste la veille. J'ai bien cru les avoir perdu un instant, reprit le noir dans un murmure.

Harry réfléchit un instant à ce que Blaise venait de lui dire. La relation entre Théo et Draco s'expliquait beaucoup mieux maintenant qu'il avait ces informations. Être capable de donner son âme pour quelqu'un... Il ne savait pas s'il en serait capable. Pourrait-il aller jusque-là pour sauver Théo, Draco ou même Blaise ? Pire, irait-il jusqu'à vendre son âme pour ramener Hermione ou Ron ? Il se sentit soudainement mal à l'aise. Comprendre aussi brutalement qu'il n'était qu'une pièce rapportée dans la relation qu'entretenaient les deux sigmas lui faisait réaliser combien il était inutile dans leur couple. Il soupira doucement. Il ne savait pas vraiment quoi ressentir. Ce n'était pas comme s'il s'était imaginé vivre avec Draco et Théodore dans son manoir. Il n'avait même pas eu l'occasion d'insérer la présence des deux sigmas dans ses plans futurs. Il la voulait toujours sa grande famille. Il tourna le dos à la chambre et lança un regard à Blaise avant de s'en aller. Il passerait prendre des nouvelles le lendemain.

.HP.

Dès qu'Harry et Blaise eurent passé la porte du Manoir, Hermione se précipita dans les bras du brun.

- Nom de dieu Harry... je... je suis tellement désolée, pleura-t-elle. Ce n'était pas censé arriver ! Théodore ne devait pas être touché. Oh mon dieu Harry, j'ai tué Théo, est-ce que tu pourras jamais me le pardonner ?!
- De quoi parles-tu Hermione ? Demanda Harry, inquiet par la réaction de son amie.
- Le sort, murmura-t-elle. Le sort qui a fait exploser Baxter. Je... je l'ai trouvé dans les livres de la bibliothèque des Black, dit-elle d'une voix atone. Je... je ne pensais pas que quelqu'un serait touché. Je ne voulais pas leur faire de mal.

Harry et Blaise se regardèrent les yeux ronds. Comment Hermione en était arrivée à fomenter la mort de Baxter ? Le fait qu'il la violait était-il suffisant pour cet acte de barbarie ? Harry fronça les sourcils. Hermione devait être dans un état beaucoup plus grave que ce qu'il avait pensé. Il regarda son amie se précipiter dans les bras de Blaise, et ce dernier l'enlacer tendrement comme si elle était la chose la plus précieuse au monde. Il ouvrit grand les yeux. Il ne savait pas qu'Hermione et Blaise entretenaient une relation.

- C'est pas grave Hermione, ce n'est pas de ta faute, réussit-il à dire. On en parlera demain d'accord ?

Sans attendre une réponse, Harry s'engouffra dans l'escalier secret qui menait à sa chambre au sous-sol. Il se déshabilla lentement, par automatisme, et se laissa glisser dans un bain chaud que Lizzy lui avait préparé. Il ferma les yeux, sentant clairement d'amères larmes couler sur ses joues. Pourquoi pleurait-il ? Il ne pouvait même pas le dire.

D'un autre côté venait le cas Hermione. Que devait-il faire ? Selon la logique, il devait l'arrêter pour utilisation de magie noire et pour meurtre. Mais elle était avant tout sa meilleure amie, et il avait peur de la perdre. Il avait déjà perdu Ginny, il ne pouvait pas se permettre de perdre la brunette. De plus, elle avait retrouvé l'amour en la personne de Blaise et Harry ne se voyait pas les séparer. Il soupira. Cette histoire allait lui rester sur la conscience et il le savait. Il se laissa couler dans le bain, jusqu'à ce que son nez frôle l'eau et resta ainsi une bonne demi-heure. Ce fut Mekat qui vint lui annoncer que le dîner serait bientôt servi. Il lui demanda de lui préparer et de lui amener un plateau directement dans sa chambre, parce qu'il n'avait ni l'envie, ni le courage de monter dîner ce soir.

Dès sa sortie du bain, il enfila un tee-shirt un peu trop grand pour lui et se pencha sur sa pensine. Il y déposa les souvenirs de la dernière mission et les rangea calmement dans de petites fioles bleues qu'il étiqueta minutieusement. Il y déposa ensuite le souvenir de la confession d'Hermione et le rangea dans une fiole orange qu'il cacha dans un compartiment secret.

Le lendemain matin, tandis qu'Harry se promenait dans son jardin dans une vaine tentative de s'aérer l'esprit, Luna se présenta dans la salle d'arrivée par cheminette. L'une des elfes lui avait indiqué le jardin et elle s'y était précipitée pour retrouver son ami. Harry l'accueillit avec un sourire légèrement forcé et l'enlaça fortement, comme si son bien être en dépendait. Il sentit les mains de Luna l'enserrer tendrement et il soupira.

- On dirait que les Flamabars avaient raison de me dire de venir ici. Tu as un nid de Nargole au-dessus de la tête, lui dit-elle avec un sourire mutin.
- Oh Luna, murmura Harry.
- Raconte-moi ce qui ne va pas Harry.

Et étonnement, Harry s'exécuta. Il lui raconta tout ce qu'il avait sur le cœur. Il lui parla de son travail stressant et prenant. De son envie de fonder une famille, de Théo, de Draco, de leurs capacités, il lui parla de l'amitié qui les liait tous à présent. Il lui parla de sa peur de se retrouver seul à la fin, alors que tout le monde semblait avoir quelqu'un. Luna se contenta de l'écouter, caressant doucement son dos, dans le même geste qu'une mère qui câlinerait son enfant. Après avoir vidé son sac, Harry soupira, comme s'il avait été soulagé d'un fardeau. Il leva des yeux brillants vers son amie.

- Merci Luna, murmura-t-il. Merci de m'avoir écouté.
- De rien Harry, c'est pour ça que sont faits les amis, répondit-elle avec un grand sourire. Puisqu'on en est aux révélations, je vais bientôt être maman.
- Quoi ? S'exclama Harry en se redressa. Quand ? Comment ? Qui ?

Luna rigola longuement devant la réaction d'Harry.

- Ma compagne et moi avons décidé de demander l'aide de Lysandre, avoua-t-elle. Nous avons cherché parmi les techniques moldues. Et quand il ou elle naîtra, nous l'adopterons par le sang, ce qui fera que notre enfant aura un peu d'elle et un peu de moi.
- Ta… compagne ? Demanda Harry.
- Oui, répondit-elle.
- Ta compagne..., reprit Harry, comme perdu.
- Oui Harry, pourquoi ?
- Et Neville ?
- Neville quoi ?
- Je croyais...

Et Luna d'éclater de rire une seconde fois.

- Tu pensais que Neville et moi … ?
- Eh bien, vu comme vous agissiez à la fin de la guerre, j'ai pensé... enfin...
- Neville est mon meilleur ami Harry, dit honnêtement la blonde. Il sait que je fréquente une femme. D'ailleurs, tant qu'on y est. Ça te dirait de venir à notre mariage ?
- Heu... oui bien sûr, acquiesça Harry, encore perturbé par la révélation.
- On veut faire quelque chose de simple. Juste toi, Hermione, Lysandre et Neville.
- Et Blaise, lui dit Harry. Je pense qu'Hermione voudra venir avec lui.
- Et Blaise alors, accepta Luna. Merci Harry, tu ne sais pas ce que ça signifie pour moi. Je te l'aurais bien demandé, mais c'est Lysandre qui va me conduire.

Harry se contenta de hocher la tête. Il posa ensuite une main sur le bras de Luna et la fixa d'un regard inquiet.

- Luna, qui est vraiment Lysandre Bommelaer ?

Les deux jeunes gens se regardèrent pendant ce qui leur sembla de longues minutes.

- Je ne peux pas répondre à cette question Harry, avoua Luna. C'est à lui que tu dois demander. Je n'ai pas le droit de parler en son nom. Surtout pour ça.

Harry hocha sèchement la tête, prévoyant déjà de passer à la Galerie du chemin de traverse. Après avoir regardé Luna partir, il s'enfonça dans les profondeurs de sa propriété dans le seul but d'éviter la conversation qu'il devait avoir avec Hermione.

.sigma.

Théodore ouvrit les yeux doucement alors que les rayons de lune filtraient à travers les persiennes abîmées. Il gémit doucement et se blottit contre le corps chaud et nu de Draco à ses côtés. Il venait de faire le plus étrange des rêves ou il se battait aux côtés d'Harry dans une sorte de grand bâtiment. Un hangar peut-être. Il fronça les sourcils. Depuis quand appelait-il Potter, Harry ? Il balaya ses doutes d'un clignement de cils. Il aimait bien l'appeler Harry. Il appréciait particulièrement la façon dont son prénom roulait sur sa langue. Une langue qu'il avait goûtée dans son rêve. Il sentit la main de Draco remonter le long de son dos et il sourit. Il leur suffisait d'un regard pour les salutations matinales qu'ils scellèrent d'un baiser.

Théo se redressa doucement, regardant autour de lui la chambre de fortune qu'ils squattaient depuis presqu'un mois. Il faudrait bientôt qu'ils bougent. Les aurors ne tarderaient pas à les trouver. Ils étaient devenus étrangement efficaces depuis qu'Harry avait battu le Lord. Les mains de Draco se frayèrent un passage jusqu'à son torse et ses lèvres fines embrassèrent son cou. Théo gémit doucement et ferma les yeux.

- Draco, murmura-t-il d'une façon si sensuelle que son amant redoubla d'efforts.

Théodore s'abandonna dans un petit rire et d'une main taquine, caressa les jambes du blond.

- D'accord, murmura le brun. On peut reporter notre sortie d'une heure, dit-il en s'abandonnant de nouveau aux caresses de Draco.

.sigma.

Blaise gémit de douleur en retirant le poignard de son bras gauche. Merde. Et lui qui était gaucher. Il trouva son chemin entre les marches des escaliers et se glissa par une petite porte presqu'invisible. De là, il se glissa dans un jardin bien entretenu et grimaça devant l'apparente perfection de sa cible. Il se faufila alors parmi les ombres et emprunta un autre escalier qui semblait descendre dans les entrailles mêmes de la terre. Parfait c'était là qu'il devait arriver. L'alarme sonnait encore sur la propriété et il dut se jeter dans un buisson proche pour éviter leregard scrutateur d'un garde. Imbéciles de sorciers qui se croyaient tellement en sécurité qu'ils en oubliaient d'utiliser des sorts de détection. Le noir grimaça et se laissa guider par les marches. Arrivé devant une porte, il tenta de l'ouvrir avec un alohomora, mais elle était protégée par ce qu'il remarqua plus tard être des runes de protection anti-intrusion. Il comptait se la jouer discret, attirer le regard ailleurs, mais là, son portoloin programmé s'activerait dans moins de dix minutes et il n'avait plus le temps de jouer.

Envoyant un puissant confringo, il explosa la porte en question et profitant de la poussière et des morceaux de bois en suspens dans l'air, il se précipita dans la pièce. Il ne fit pas attention à la fillette qui le regarda passer les yeux exorbités d'horreur et s'élança, poing le premier sur un homme d'âge mûr. Celui-ci évita de peu la collision et utilisa sa cane pour frapper Blaise à l'épaule gauche, le faisant grimacer. Le noir lança un sourire froid à l'homme qui venait de le blesser. Il n'aurait jamais dû le toucher. Il ne maîtrisait pas encore cette capacité mais il lui ferait payer. Il fit appel à toute sa concentration et enfila une paire de poings américains. Avec un sourire de glace, il se jeta sur son adversaire. Son poing s'écrasa sur le visage de l'autre homme et celui-ci répondit immédiatement par une tentative d'uppercut. Du coin de l'œil, il s'assura qu'ils étaient toujours seuls sur le toit de l'immeuble et il se jeta à corps perdu dans la bataille.

Après une lutte acharnée qui dura tout au plus neuf minutes, Blaise se redressa et regarda autour de lui. Ce fut à ce moment qu'il réalisa que la fillette était encore là, trop choquée pour faire le moindre bruit. Il suivit des yeux son regard qui était figé sur le corps sans vie de son père aux pieds du noir. Blaise sembla réfléchir une demi-seconde, attrapa sa baguette et eut le temps de lancer un oubliette assez puissant, avant que le portoloin ne l'attire, lui et sa cible, là où ils étaient attendus.

.sigma.

Théodore bougea de quelques millimètres sur la droite, évitant ainsi un pot de crème pour les mains qui valait pas moins de 26 gallions les 100g sur le chemin de traverse. Il regarda avec un air de profonde tristesse le délicat pot en verre s'écraser misérablement contre le mur, laissant son contenu glisser morbidement vers le sol. Son regard tomba sur un miroir à main qui avait subi le même sort auparavant et sur les centaines de plumes qui avaient été extirpées de divers coussins et qui maintenant jonchaient le sol. Il leva les yeux vers Draco et hésita entre avancer et fuir le plus loin possible. Il frissonna et sa main droite se referma sur l'horrible tatouage qui ornait à présent son bras gauche. Le Lord ne pouvait donc-t-il pas choisir un plus beau design ?

- Je me suis fait avoir Théo ! Comme un vulgaire sang-de-bourbe ! Et le Lord, ce putain de connard !
- Que s'est-il passé Draco ?

Ils se regardèrent un instant, en chien de faïence, comme si Draco le jugeait.

- Je ne sais pas si je dois t'en parler... j'ai confiance en toi Théo, mais c'est en moi que je n'ai pas confiance. Il m'a confié une mission impossible à réaliser... Si mon abruti de père n'avait pas tout fait foirer, je n'en serais pas là, soupira le blond avant de lui voler un baiser.
- Quoique tu fasses, je te soutiendrai...
- Merci Théo... tu sais pas... tu sais pas combien ça compte pour moi...

Oh si, il savait. Il savait parce que Draco comptait tout autant pour lui.

.HP.

Harry ouvrit les yeux brutalement. Il regarda à droite et à gauche. Il était dans la chambre d'hôpital de ses amis. Il avait dû s'endormir. Un raclement de gorge amusé le surprit alors qu'il allait se lever et il fixa immédiatement les yeux sur un Draco qui lui souriait avec arrogance. Sans pouvoir s'en empêcher Harry lui rendit son sourire avec un brin d'insolence.

- Depuis quand es-tu réveillé ? Lui demanda-t-il alors.
- Depuis quand tu joues les infirmières ? Rétorqua Draco.

Les deux éclatèrent de rire et Harry se rapprocha pour s'asseoir à ses côtés.

- Ça fait un semaine que Théo et toi êtes dans le coma, lui apprit Harry.
- Comment va Théo ? s'inquiéta aussitôt le blond.

Harry secoua la tête, le regard hagard.

- Ses constantes ne changent pas, mais il ne se réveille pas, soupira Harry.
- Tu as fait demander la medicomage Van Dervan? demanda Draco.
- Qui est-ce ? s'étonna Harry.
- C'est la medicomage qui s'est occupée de Théo et moi à Azkaban, répliqua le blond en refermant doucement les yeux.
- Je vais essayer de la faire trouver, en attendant repose-toi, ordonna Harry avec sa meilleure interprétation de Mme Pomfresh.

Draco sourit puis gloussa. Un rire qui se transforma rapidement en quinte de toux qui le laissa à bout de souffle. Un infirmier se précipita dans la pièce et gronda Harry pour ne pas l'avoir fait appeler une fois Draco conscient. Le blond se laissa ausculter, marmonnant de temps à autre quelques réponses.

- Alors ? Demanda Harry.

Le medicomage regarda Draco puis se tourna vers Harry.

- Monsieur Malfoy va survivre, dit-il en lançant un regard inquiet à Draco qui menaçait de s'effondrer au moindre moment. Nous ne savons toujours pas ce qui a pu conduire à ce coma, reprit-il en s'adressant à Draco cette fois-ci.

Harry soupira de soulagement et sourit à Draco avant de reporter son regard sur le medicomage. Après une petite discussion à trois, Harry quitta l'hôpital, direction le Chemin de Traverse. Robards leur avait accordé à Blaise et à lui quelques jours pour se remettre. Harry avait été le plus durement touché. La moitié de son équipe était en incapacité et le temps de remettre en place un planning, ils avaient droit de se reposer. Harry savait que le boss allait les dispatcher dans deux équipes différentes le temps que Draco et Théo guérissent et ça ne le dérangeait pas plus que ça. Il avait toujours été curieux de la dynamique des autres équipes. Et surtout, depuis ce début d'entraînement, les membres de l'équipe Epsilon l'intéressaient au plus haut point.

Le jeune homme s'assit sur la terrasse de son café préféré et commanda un simple thé. Devant lui, se trouvait la petite allée qui conduisait à la galerie d'Art. Harry soupira. Dès qu'il aurait arrêté tous les mangemorts et ce fameux Ice, il avait bien l'intention de remettre sa démission. Il espérait que les rumeurs concernant un programme de réhabilitation étaient vraies. Au moins Blaise et Hermione pourraient avoir une vie rêvée. Il s'en assurerait. Et d'un autre côté, peut-être qu'il pourrait offrir quelque chose à Draco et Théo aussi. Si on lui avait dit qu'un jour il s'inquiéterait du bien être des Serpentards, il aurait éclaté de rire. Mais à présent, et aussi étrange que cela puisse paraître, il les considérait comme des amis proches et n'hésiterait pas à mettre sa vie entre leurs mains. Il n'était pas sûr que la réciproque soit vraie, mais il sentait que les sigma lui faisaient confiance. Le destin pouvait s'avérer avoir un humour douteux...

Harry termina sa tasse de thé et entra dans la galerie à la suite d'un jeune couple. Et tandis qu'il marchait entre les tableaux, Harry se dit que le métier d'auror lui avait apporté plus d'ennuis qu'autre chose ces derniers temps. Bien sûr il avait retrouvé Blaise, Théodore et Draco, mais Hermione avait changé du tout au tout, jusqu'à aller utiliser un sort de magie noire qui l'enverrait direct à Azkaban si jamais quelqu'un d'autre l'apprenait. Il regarda une photo d'une fillette qui, sous la pluie, regardait vers le ciel avec le plus merveilleux des sourires tandis que son ours en peluche tombait sur le sol. Tout d'un coup il se dit que dès que tout cela serait terminé, il se remettrait en quête d'une mère pour ses enfants. En attendant, il devait faire le deuil de la pseudo relation qui s'était insinuée, telle une épine douloureuse entre Théodore, Draco et lui. D'un vague geste de la tête, il salua Lysandre avant de rentrer chez lui, de nouveaux objectifs en tête.

.sigma.

Théodore regarda Draco s'énerver pour la seconde fois cet été-là. S'il paraissait de glace, le jeune homme pouvait se montrer d'une violence incroyable quand il était en colère. Il se recroquevilla sur lui-même, remontant les draps sur son corps nu et se lança un sort de protection tout en regardant quelques objets voler dans la pièce. La magie accidentelle était rare à un tel âge. Rare car maîtrisée. Mais dans le cas présent, Draco paraissait si choqué et si énervé, qu'il ne semblait pas remarquer les objets en lévitation autour de lui. Soudain, le blond poussa un cri d'une rageuse impuissance qui fit frémir Théo.

- Que se passe-t-il encore ? demanda-t-il à son petit-ami.
- Il m'a menti, murmura Draco, sous le choc.
- Qui t'a menti ? interrogea le brun en se rapprochant.
- Père... non le Lord... non... ils m'ont tous les deux menti, abusé...
- Raconte-moi, insista Théo en se débarrassant des draps.
- Il n'y a pas de remède.

La voix de Draco était plane, comme s'il ne ressentait plus rien. Théodore s'inquiéta immédiatement et s'agenouilla sur le sol, le prenant dans ses bras.

- Je suis fichu, continua le jeune homme d'une voix qui se fit soudainement lasse. Il n'y a pas de remède... C'est impossible d'augmenter ma magie. Le Lord m'a menti. Il n'existe aucun moyen de le faire. Il m'avait promis Théo, il m'avait promis...

.sigma.

Blaise s'accroupit sur le rebord du toit et observa, sous son sort d'invisibilité, les mouvements de sa cible. Cela faisait trois jours qu'il le suivait et il commençait à noter une récurrence dans sa routine. Il raffermit sa prise sur son manteau et le resserra sur son corps, tandis que les gouttes de pluie s'infiltraient contre son cou. Il se releva et dans un mouvement silencieux, il transplana dans son repère. Il ôta son sort avant d'entrer dans l'appartement. Il avait emménagé dans un petit immeuble de Londres et avait agrandi à l'extrême l'intérieur du 11m2 qu'il occupait. Des runes repousse-modules avaient été gravées sur la porte de l'appartement, suivies d'une trentaine de runes protectrices. Il ouvrit la porte et laissa pendre son manteau sur la patère. Il jeta à peine un regard aux deux personnes endormies sur son canapé et alla se chercher une serviette pour s'essuyer. Certes la magie avait ses points positifs mais il aimait sentir la douceur du tissu-éponge contre son visage.

- Blaise ? Demanda une voix.
- Oui, je suis rentré Théo, répondit-il. Vous auriez pu aller dormir dans la chambre...
- On voulait t'attendre, reprit la voix endormie de Draco.

Blaise gloussa doucement et se rapprocha du canapé.

- Je repars dans vingt minutes, je suis juste parti me chan... qu'est-ce que c'est que ça ? s'étonna-t-il.

Son sol en marbre était jonché de sang et de traces de bougie. Il pouvait à présent sentir l'odeur de l'encens et du naphta. Il frémit. Et si jamais... Ah non, ce soir c'était une lune noire. Le ministère n'aurait rien pu détecter.

- Désolé d'avoir raté votre cérémonie, murmura-t-il.
- Pas de soucis, répondit Draco. Tu as ton travail...
- Non, sérieux j'aurais aimé y assister...
- Ne t'en fais pas pour ça, répliqua Théodore. D'ailleurs nous avons un cadeau pour toi.

Théodore se leva, encore nu, et Blaise ne put qu'admirer sa plastique. Il récupéra un paquet sur la table basse et le lui tendit.

- Nous avons trouvé ça dans une boutique à l'allée des embrumes. Draco et moi avons passé l'après-midi à l'enchanter pour toi et avons profité de la cérémonie pour y ajouter un peu plus de protection.

Blaise hocha la tête et ouvrit le paquet. Quand il vit la dague il resta sans voix. Il avait déjà son arme héritée de la famille, mais cette dague était tout simplement magnifique. Il pouvait sentir les sorts pulser contre ses mains. Il ferma les yeux et se concentra. Les sorts semblèrent apparaître derrière ses yeux. Il ne les voyait pas, il les sentait. Il savait qu'ils étaient là et quels étaient leur rôle.

- Tu les sens ? demanda Théo d'une voix fascinée.
- Oh oui, murmura Blaise d'une voix exaltée.
- On a pensé que ça te ferais plaisir, ajouta Draco en posant une main sur son épaule.
- Putain les gars, vous êtes les meilleurs potes qu'on puisse avoir...

.HP.

Le soleil se couchait à l'horizon quand Harry débarqua devant une maison qui ressemblait largement à la maison de Xenophilius Lovegood. Une unique tour de quelques mètres de haut, entourée d'un immense jardin, tant potager qu'utile à la culture d'ingrédients de potions. Harry cligna des yeux une ou deux fois avant de se tourner vers Hermione. Celle-ci haussa simplement les épaules et glissa sa main sur le bras de Blaise. A peine furent-ils entrés dans le domaine, qu'un elfe se matérialisa devant eux et leur sourit. L'elfe – visiblement de sexe féminin – portait une étrange robe d'été violette et jaune canari qui jurait atrocement avec la couleur de sa peau.

- Maîtresse Granger madame, maître Potter monsieur, maître Zabini monsieur, Tipsy va vous conduire.

Le petit groupe, précédé de l'elfe, arriva derrière le bâtiment, ou était dressé, sur un petit monticule de terre, un autel dans sa plus grande simplicité, entouré de lanternes. Il ressemblait à s'y méprendre à un tronc d'arbre coupé. Harry remarqua deux femmes qu'il ne connaissait pas. La première était d'un âge avancé. Elle portait une robe de couleur vive. Une robe du même style que celle que Parvati avait porté lors du bal. Harry en déduisit immédiatement qu'elle devait être indienne. Elle était couverte de bijoux et sourit en leur faisant signe. La deuxième femme ne devait pas dépasser la trentaine. Elle portait une robe bleue très sombre, avec une large ceinture dorée et était coiffée d'une dizaine de tresses savamment arrangées.

- Liam ! interpella une voix.

Le petit groupe se retourna pour voir un Lysandre imposant dans une robe de type druidique du même bleu sombre que celle qu'il venait d'appeler. La susnommée, se précipita à l'intérieur de la maison, laissant le soin à Neville de faire les présentations.

- Votre nom vous précède monsieur Potter, dit la femme qui était restée. Mon nom est Maitreyi Iqbal et je vais officier la cérémonie à laquelle nous allons assister.

Avant qu'il ne puisse dire autre chose, Maitreyi alla se placer derrière l'autel et Neville leur indiqua de prendre place, de façon à ce qu'ils soient en nombre pair, chacun d'un côté de l'autel. Sans autre musique que le bruit du vent dans les feuilles, deux couples s'avancèrent. D'un côté il y avait Liam et une jeune fille dans une légère robe de cérémonie verte. La jeune fille, dont le visage était caché par l'action du vent dans ses boucles brunes, tenait dans sa main une bougie blanche. De l'autre côté, Lysandre et Luna se tenaient de la même façon et Luna avait elle, une bougie rouge dans sa main libre.

Ils s'approchèrent de l'autel devant le regard curieux des invités. Aucun d'entre eux n'avait jamais assisté à ce genre de cérémonie. Mais Luna étant Luna, personne se songea à dire quoique ce soit. La susnommée lança un sourire à ses amis et, quittant l'étreinte de Lysandre, elle s'avança vers l'autel. Pour la première fois, Harry put enfin voir celle qui avait volé le cœur de sa Luna. Lucrèce était une sorcière originaire de la Nouvelle-Orléans. Elle avait la peau couleur chocolat et une cascade de cheveux noirs qui lui arrivaient au milieu du dos.

- De tout temps, la bougie a été un puissant symbole : le symbole de la lumière, le symbole de l'âme par excellence, commença l'indienne. Ces deux chandelles symbolisent Luna et Lucrèce, chacune avec son identité et sa personnalité, à la fois séparée et unique. Ces chandelles honorent également les deux magies qui s'unissent aujourd'hui, à travers leur mariage. Elles entourent une bougie qui symbolise leur union.

Luna se tourna vers sa compagne et tendit la bougie.

- En cette première Gibbeuse, moi Luna Nannaris Edyna Lovegood, acquise du cuivre, voue mon âme, ma magie et mon être tout entier à toi, Lucrèce Melody Blanchard, ma muse, ma plume et mon étoile. Devant les Arcanes je te prends pour épouse, devant le troisième Principe, sous la protection du cycle éternel de la nature. Ego Nullam Papam, et recipit vos in ludo meo, in domo mea.

La blonde embrassa délicatement la bougie et la présenta ensuite à l'officiante. Ce fut autour de Lucrèce d'énoncer ses vœux. Avec un accent chantant, elle fit une étrange promesse.

- Par cette lune de croissance, moi Lucrèce Melody Blanchard, fille d'Ayida Wedo, me mets entre les mains de Papa Legba. Qu'il place mon âme dans la tienne et qu'elles soient bénies. Je te prends toi Luna Nannaris Edyna Lovegood, fille de la Lune, comme consort, comme ancrage, comme lueur dans les ténèbres. Me rudes, et posuit me in custodiam accipio ludum.

Lucrèce embrassa alors sa bougie avant de l'offrir. Hermione fronça les sourcils mais resta silencieuse. Harry la regarda, comme si quelque chose d'important venait d'être dit. Il tourna son regard vers Blaise, qui possédait lui aussi cet air étonné. La cérémonie continua comme si les autres ne notaient rien d'étrange. Luna et Lucrèce allumèrent leurs bougies et les rapprochèrent d'un cierge doré.

- Cette bougie que vous êtes sur le point d'allumer est un cierge de mariage, cadeau des Principes et symbole de l'âme de votre nouveau couple, reprit Maitreyi. Car il faut l'union de deux êtres, offrant une étincelle d'eux-mêmes, pour créer cette nouvelle lumière. A l'aide de vos deux chandelles, je vous invite à allumer ensemble la bougie de mariage. En réunissant les deux flammes de vos bougies, vous en allumez une troisième, plus belle et plus vive encore, celle de votre couple. Puisse cette flamme éclairer votre chemin et vous guider tout au long de votre vie commune...

.HP.

Harry entra dans l'aile de réanimation avec Blaise. Aujourd'hui était leur dernier jour de repos depuis l'accident de Théodore. Il n'avait toujours pas ouvert les yeux et Draco était dans un état pitoyable. Harry lui tenait compagnie au début, avant qu'on ne soit obligé de le transporter, dans la même chambre que Théo. La magie de Théo puisait dans la sienne pour l'aider à guérir et selon les dires du blond, c'était extrêmement douloureux. La seule raison pour laquelle il n'était pas encore devenu fou était grâce – ou à cause – de la magie qu'il avait partagée avec Harry et qui protégeait son noyau magique comme une dragonne protégerait son trésor.

Harry avait consulté le medicomage Van Dervan. Selon les premiers résultats, la magie d'Harry était toujours un élément imprévisible, mais lors de cette fameuse nuit, la magie d'Harry avait plongé au cœur même de celle de Draco et s'y était en partie installée. La chose la plus étrange était que le medicomage lui avait dit que ce genre de réaction était du domaine de la magie accidentelle. Comme si sa magie s'était soudainement libérée d'une prison et que, en trop grande quantité, elle n'avait pu que s'échapper. Franchement, il n'y avait rien compris, Draco non plus, et Van Dervan semblait tout aussi troublée. Il s'était promis de regarder ça de plus près.

Blaise s'assit sur le bord du lit de Théo, caressa sa joue doucement et soupira tandis qu'Harry allait se poser près de Draco, une main sur son épaule. Il laissa sa magie s'échapper pour lui donner un peu d'énergie comme Blaise lui avait appris. Aussitôt, Draco ouvrit ses yeux et gémit de douleur.

- Je sais que ça fait mal Drake, lui dit Harry dans un murmure. Mais on peut pas se permettre de te perdre toi aussi.

Le regard gris du Sigma croisa celui, vert de l'auror dans une supplique silencieuse.

- Je ne peux pas Draco, je ne peux pas te laisser tu m'entends ?

Sa voix avait quelque chose de désespéré. Il se rapprocha et posa ses lèvres sur le front de Draco, faisant passer encore plus de magie de par ce contact direct. Draco se tortilla sous lui, il gémit, cherchant par tous les moyens une voie pour s'échapper, mais Harry le tenait fort. Blaise se racla la gorge. Harry se décolla aussi rapidement que sa fatigue soudaine le lui autorisait. Ils avaient conclu cette ruse pour ne pas se faire surprendre par l'équipe médicale. Cela faisait trois jours qu'il venait le nourrir de magie et il espérait que l'amont de magie qu'il lui avait transféré cette fois-ci serait suffisant quand il reprendrait le travail le lendemain.

Tandis que Blaise rentrait au manoir retrouver Hermione, Harry se dirigea vers le service néo-natalité. Il s'était dit que puisqu'il était à Ste Mangouste, autant passer voir Neville. Il frappa doucement à la porte et entra dès qu'il y fut autorisé. Neville se tenait assis derrière son bureau, le visage plongé dans une pile de papiers, une plume en main. Harry rigola doucement et s'installa en face de lui.

- Comment ça va Neville ? Demanda-t-il.
- Très bien Harry et toi ? Comment ça a depuis la cérémonie ? Et Malfoy ? Et Nott ?
- Draco récupère lentement, mais Theo ne se réveille toujours pas. Quant à la cérémonie...

Harry, après avoir discuté avec Hermione et Blaise, se rapprocha de Luna et lui attrapa la main, l'entraînant sur la piste de danse. Il posa une main sur la hanche de la jeune mariée et de l'autre, engagea un pas de valse. Il s'était grandement amélioré depuis le bal du Tournois. Principalement à cause des nombreux événements sociaux instaurés par le Ministère pour célébrer tout un tas de choses plus futiles les unes que les autres.

- Luna, commença Harry. J'ai discuté avec Hermione et Blaise. Cette cérémonie...

Luna se contenta de sourire et posa un doigt sur ses lèvres pour le faire taire.

- Nombreux sont ceux au Ministère qui aimeraient m'arrêter uniquement parce que je suis alchimiste et ma compagne prêtresse vaudou, dit-elle.
- C'est à cause de ce Lysandre c'est ça ?
- C'est grâce à lui Harry. J'ai trouvé une nouvelle famille, ils ont été là aux pires moments. Lysandre surtout. Ne le juge pas uniquement parce que tu ne te sens pas à l'aise en sa présence. Il est un peu comme le frère que je n'ai jamais eu...

- Je... je croyais que c'était mon rôle, avoua Harry clairement déçu.
- Je comprends ta réaction, mais tu as été plus souvent avec Hermione et Ron qu'avec moi. Et le temps que j'ai passé avec Lysandre est deux fois plus grand que celui qu'on a passé ensemble, reprocha Luna. Quand tu chassais je ne sais quoi, Lysandre, lui était là.
- A Poudlard ?!
- Je l'ai rencontré bien avant. En été avec mon père. Harry, ne t'en fais pas, je suis une grande fille maintenant. Je suis mariée, et parfaitement en sécurité...

Qui aurait cru que Luna Lovegood, faisant partie d'une des nombreuses familles qu'on aimait appeler les "Blancs" de par leur refus d'utiliser de la magie noire, deviendrait une sorcière noire, selon les critères du ministère. Il éclata de rire.

- Si on m'avait dit il y a quelques années que Luna deviendrait une alchimiste, j'aurais moi aussi éclaté de rire, taquina Neville avec un sourire.
- Mais je ne comprends pas, répliqua Harry après s'être calmé. Être alchimiste en Angleterre n'est pas interdit, mais prendre des cours dans le but de devenir alchimiste l'est ?
- La plupart des sorts pratiqués par les alchimistes sont catégorisés comme noirs. Merde, la plupart des sorts que les medicomages utilisent aussi !
- Ah bon ? Je comprends pour les aurors, il nous faut parfois utiliser la force létale, mais les medicomages ?
- On a des sorts de découpe, d'éviscération, de bannissement et bien d'autres. Ils sont utiles dans le métier. Enfin, moi, de par ma spécialité, je n'ai droit qu'aux sorts de bannissement et quelques autres légers.

Harry hocha la tête.

- Je conçois c'est plutôt hypocrite, avoua Neville. Mais ce n'est pas moi qui fait les lois...
- En gros, tous les sorts qu'ils ne veulent pas voir sortir en public, ils les catégorisent comme noirs c'est ça ?
- A peu près. Les premiers sorts interdits étaient le Feudeymon, le Doloris et l'Imperium.
- Pas le sort de mort ? s'étonna le Survivant.
- Non, répondit Neville. A l'origine, il a été inventé par James et Henderson, un guérisseur et un animalier. Il avait été utilisé pour l'euthanasie avant qu'on ne vole la formule et que le sort se fasse connaître pour de moins... bonnes raisons.

.sigma.

Théodore planta sa dague dans la chair meuble et commença à découper. Son front était ruisselant de sueur et ses joues laissaient voir des traces étalées de sang. Il plongea ses mains dans le corps encore chaud et arracha le cœur. D'un geste habitué, il le déposa dans une urne avant de replonger dans sa basse besogne. Draco le regardait faire et scellait chacune des urnes qu'il remplissait. Ils en avaient une petite cinquantaine à présent et cette tournée était la dernière qu'ils pouvaient se permettre avant de se faire repérer par le ministère étranger. Il nettoya l'urne d'un coup de baguette et la rangea dans son sac qu'il avait magiquement agrandi.

- Il nous reste combien de temps ? demanda Théo en bannissant les os restants dans une malle.
- Deux heures à peine. Tu es sûr que tu ne veux pas que je t'aide ? répondit le blond.
- Je préfère que tu ne sois pas fatigué si jamais on a un souci. J'ai presque terminé de toute façon.

Théodore récupéra les deux dernières jarres de sang, ainsi que la dernière malle de chair et souffla.

- Plus que les griffes et j'aurais terminé avec ce dragon, marmonna-t-il en essuyant la sueur de son front avec le dos de sa main.

Draco hocha la tête en rétrécissant les jarres et les malles. D'un coup de baguette il sortit un coffre pour ranger la peau et une boite pour ranger les griffes. Une heure plus tard, il lançait des sorts de nettoyage à Théodore et tous deux disparaissaient, ne laissant derrière eux aucune trace de leur méfait. Les ingrédients leur assureraient une somme conséquente sur le marché noir anglais.

.sigma.

Blaise regarda avec horreur la marque qui ornait à présent son avant-bras gauche. Il revenait à peine de la cérémonie où il avait vu ses amis accepter d'être marqués comme du bétail avec un sourire. Il savait qu'ils comptaient prendre la marque. Ils en avaient discuté. Mais il ne s'était pas attendu à ce que sa mère le jette aux pieds du Lord. On lui avait dit qu'elle était retenue prisonnière ! Qu'ils allaient la tuer s'il ne prenait pas la marque ! Et sa mère était apparue, fière, pleine d'égoïsme et l'avait poussé aux pieds de son maître. Le Lord l'avait fixé avec ce sourire qui lui donnait froid dans le dos rien que d'y repenser. Et il l'avait marqué. Sali à jamais. Il posa sa main sur son hideux tatouage noir et se mit à gratte frénétiquement sa peau, jusqu'à la faire saigner. A s'en faire pleurer de douleur. Mais rien à faire. Elle était ici et elle resterait à jamais. Il le savait. Sa mère l'avait vendu uniquement pour que le Lord ait accès à la fortune de son père...

Blaise regarda blasé le corps sans vie de la née de moldu qui devait faire son entrée à Poudlard deux mois plus tard. Il ne pleurait plus leurs morts. Il ne pleurait plus sa condition. Il avait été enrôlé et quoi qu'il fasse à présent, il serait fiché comme mangemort. Il regarda ses "coéquipiers" qui rigolaient après avoir démembré la mère de famille. Du coin de l'œil il regarda le petit garçon de six ans qui était caché sous le buffet. Il avait les yeux exorbités d'horreur. Il tremblait. Leurs regards se croisèrent et le garçon blêmit encore, si cela était toutefois possible. Il se ratatina dans son coin et ferma les yeux. Sûrement dans l'espoir de ne pas se faire prendre. Blaise lui lança un silencio et un stupefix puis balança un portoloin sur son corps figé. Il s'en occuperait plus tard. Avec une nonchalance presque inquiétante, il leva sa baguette au ciel et murmura.

- Mosmordre...

Blaise regarda le corps à même le sol dans sa chambre. Il ne savait pas pourquoi il l'avait sauvé. Leurs informations s'étaient avérées incorrectes. La famille avait un petit garçon. Les autres ne le savaient pas. Blaise était le seul. Et il l'avait sauvé. Pourquoi ? Il avait bien longtemps perdu l'espoir de sauver quiconque. Depuis six mois il avait abandonné toute idée de rébellion, d'espoir, de lumière. Et pourtant, ce petit garçon était là, devant ses yeux. Il verrouilla sa chambre, puis lança une quantité impressionnante de sorts. Discrétion, anti-elfe, anti-écoute, silence. Tout ce à quoi il pourrait penser pour ne pas être dérangé. Puis il ranima le garçon. Celui-ci ne cria pas, il se contenta de le regarder, la peur se lisait dans son regard. Il craignait pour sa vie. Blaise s'agenouilla devant lui et de quelques sorts, il le nettoya. Il prit soin de lui pendant une semaine entière. Le nourrissant, le lavant. Mais il ne pouvait pas le garder et il le savait. Alors, ils en virent à un accord. Quelques coups de baguette plus tard tout était organisé. Blaise avait les compétences nécessaires. Deux jours plus tard, le garçon disparaissait par portoloin international.

Blaise regarda le corps inanimé sur le sol du salon. Ses mains étaient couvertes de sang. Du sang de sa mère. Il l'avait tué. Il n'en était pas fier, il n'en avait pas honte, il n'en était pas triste. Il ne savait pas comment se sentir. Sa mère avait découvert pour le garçon. Foutus elfes de maison. Elle l'avait menacé. Menacé d'aller tout raconter au Lord. Et il n'avait pas voulu qu'elle lui fasse du mal. Alors il avait attaqué. Sa mère était une bonne duelliste. Mais elle n'avait pas appris les sorts de la famille. Et Blaise l'avait attaqué à mains nues, lui arrachant la trachée, crachant sur sa dépouille. Il était débarrassé. Débarrassé et étrangement soulagé. Mais il ne pouvait pas faire revenir le garçon. Pas tant que le Lord était en campagne contre Potter. Des rumeurs disaient qu'ils l'avaient attrapé. Mais Blaise s'en fichait. Le garçon était sa priorité. Il brûla le corps de sa génitrice dans le jardin et exécuta tous les elfes de maison. Il était maintenant Lord du Manoir et Mordred savait que la famille Zabini quitterait l'Angleterre à la moindre occasion.

.HP.

Harry sortit de l'hôpital et se dirigea vers Charing Cross. Dans ses pensées, il remarqua à peine quand il entra au Chaudron Baveur, et n'entendit pas Ron l'appeler. Il entra directement chez Weasley, Farces pour sorciers facétieux. Il salua de la main Angelina, embrassa le front de Fred II et entra dans l'arrière-boutique.

- Hey Georges !
- Salut Harry, qu'est-ce qui t'amène dans mon humble boutique ?
- Toi qui connais bien le coin, tu ne saurais pas où je pourrais trouver un livre qui parlerait du partage de magie ?
- C'est de la magie noire mec...
- Ah ?
- Bon, t'es auror, j'te fais confiance. Il y a plusieurs sorts de partage de magie et la plupart demandent un sacrifice humain. Pas forcément le sang d'une vierge ou une connerie dans le genre, mais par exemple, un rituel sexuel, ou une adoption par le sang ou un rituel ou deux êtres humains sont forcément en jeu.
- Hum... tu as des détails ?
- Pas vraiment mec, mais je sais où tu pourrais trouver un livre sur le sujet. Je demanderai à Bill de te l'envoyer ok ? Et ne laisse personne le voir même pas Hermione et surtout, surtout ne laisse personne savoir d'où il vient.

Harry fronça les sourcils mais acquiesça tout de même.

- Je blague pas Harry, on peut nous arrêter simplement parce qu'on possède ce livre...
- Je m'en doute Georges, mais justement, pourquoi tu l'as ?
- Fais partie d'un set de livre que tante Muriel a légué à Bill...
- Oh je vois. Je ferais attention alors.

.HP.

- Harry !

Le jeune homme se figea un instant. Cette dernière semaine il avait tout fait pour éviter cette conversation et voilà qu'Hermione le rattrapait. Il envisagea un instant de transplaner pour fuir, mais Hermione avait toujours été là pour lui et ce serait contre tous ses principes de fuir ainsi une amie dans le besoin. Il se retourna lentement.

- Je... merci, dit-elle.
- Hein ? Merci pour quoi ? s'étonna Harry.
- Je sais que t'as aucune envie de discuter de... de ça avec moi, avoua Hermione. Je te connais Harry... mais... merci d'avoir été là jusqu'ici...

Le susnommé fronça les sourcils.

- Tu t'en vas ? demanda-t-il inquiet.

Hermione hocha la tête.

- Tu as accepté de me loger et je... j'ai blessé Théo... alors... je vais retourner dans mon ancien appart'.
- Tu es sûre ? Tu sais que Blaise ne pourra pas aller dans ton appart...
- Je sais Harry, mais... je ne veux pas te déran...
- Dis pas de conneries 'Mione, t'es chez toi ici. Si tu veux parlons. Je ne sais pas vraiment quoi te dire à part que je comprends ce que tu as fait. Parce que je pense que j'en serai venu à faire pareil moi aussi et que si jamais...

La fin de sa phrase fut coupée par la voix de Ron à travers sa cheminée.

- Harry ! On a une urgence ! Magne-toi !

Ron disparut rapidement et les deux jeunes gens se regardèrent. Deux transplanages plus tard, ils se retrouvèrent dans la zone spécialisée à cet effet du chemin de traverse, courant tous deux pour atteindre l'immeuble des aurors.

.HP.

Au moment où Harry et Hermione arrivèrent dans l'immeuble, l'équipe de Ron s'en allait par portoloin spécial. Ils avaient repéré Greyback et Ron avait une légère vengeance à prendre depuis qu'il avait exposé Bill. Harry le salua d'un geste de la main et monta directement à la salle de réunion. Depuis leur arrivée, les enquêteurs de la CIMS étaient en pourparlers avec leurs supérieurs afin de partager plus d'éléments de l'enquête en cours avec les aurors anglais. Ce matin-là, comme Harry le découvrit en entrant dans la salle, ils avaient eu carte blanche.

- Ah Potter, dit l'agent coréen en les accueillant. Et Granger, bien. Il ne nous manque plus que Dandridge et Vale.

Il y avait une bonne quinzaine de personnes dans la pièce. Blaise était seul dans un coin, une feuille en main, il semblait pensif. Il remarqua la présence de l'équipe Epsilon. Il échangea un hochement de tête en guise de salutation avec Graham, leur chef et alla se placer près de son ami. La réunion qui suivit fut assez impressionnante. La CIMS avait fait appel à l'aide d'une cracmol qui travaillait en tant que profiler aux États-Unis et en étaient venus à dessiner le profil de Ice. La profiler se présenta comme Rosalee Nyland, et imposa tout de suite son rythme.

- Le fait que le suspect agisse en plein jour nous montre qu'il n'a pas peur de ses actions. Comme s'il était sûr que jamais nous ne pourrions le trouver et nous allons lui démontrer le contraire. Ici c'est plus compliqué. Nous n'avons aucune arme du crime, comme si nous avions affaire à un sort ou une potion. Cependant l'autopsie n'a pour le moment mené à rien.

Elle regarda ses collègues et sembla attendre une confirmation. Une sorte de conversation silencieuse s'installa entre les trois agents spéciaux pendant quelques secondes avant que Nyland ne se lève, marchant de long en large dans la pièce, exposant le résultat de ses investigations.

- Nous cherchons un homme, un étranger, d'origine slave, entre 70 et 80 ans, il a passé des années à peaufiner ses recherches ce qui nous prouve son âge. Il a sûrement été victime de son apparence dans ses jeunes années et a disparu suite à un incident impliquant soit ses parents soit son voisinage. C'est un sorcier banal, sûrement pas très puissant. A peine de quoi maintenir des notes correctes en pratique magique. Cependant ses capacités théoriques sont grandes.

Elle prit un gobelet d'eau et avala une gorgée sous le silence oppressant des autres personnes présentes.

- Il a sûrement un casier judiciaire, un fichier criminel, reprit-elle devant l'incompréhension du terme moldu. Des petits délits, abus de magie légère, sûrement vente d'objets ensorcelés aux moldus. Il est organisé. Je soupçonne que si nous connaissons son existence, ou plutôt son retour, c'est parce qu'il le souhaite. Cela fait des années qu'il nous échappe et la quantité d'indices qu'il nous laisse depuis les six derniers mois est trop importante. Il n'a pas changé son mode opératoire non, il l'a amélioré. Les victimes semblent être choisies par hasard, comme s'ils n'étaient que des objets de test. Ce qui me pousse à dire qu'il prépare quelque chose de grand.

Elle riva ses yeux dans ceux d'Harry. Celui-ci se sentit comme scruté, sous microscope. Il finit par détourner le regard.

- Cependant sa dernière apparition était un brouillon, une œuvre inachevée. Et il est réapparu avec un sort perfectionné. Ce qui me pousse à croire qu'il n'est qu'un suiveur, qu'une carte dans un jeu plus vaste.

Le silence pesant qui suivit cette déclaration jeta un froid dans l'assistance.

- Qu'est-ce que vous voulez dire par "plus grand" ? Demanda Robards.
- Cette affaire est trop simple, avoua Nyland. Elle est si simple que ça doit cacher plus. C'est bien trop beau de penser qu'il a pu s'enfermer dans une cabane et monter son sort. Non, il faut du financement. Il lui a fallu un sponsor. Quelqu'un pour le financer, le loger, lui trouver des cobayes. Et ce genre de chose ne se trouve pas à tous les coins de rue... Messieurs, il était temps que vous fassiez appel à moi. Cette affaire est beaucoup plus vaste que ce que vos recherches ne montrent.


Dans le chapitre suivant : Ice bouge enfin, on plonge encore dans le passé des sigmas, Blaise et Ryry reprennent le boulot, une nouvelle menace apparaît paske oui, tout était bien trop calme depuis un moment ;)

Edellith