Vraiment désolée pour l'énorme retard. Mais j'ai eu beaucoup plus de travail que prévu cette année et après j'ai eu du mal à me remettre dans l'histoire. Surtout depuis que j'ai vu la saison 3 de Sherlock. Ce n'est pas qu'elle m'a déplu mais le personnage de Mary vient perturber ma vision de la relation John/Sherlock. Enfin, peu importe. Pas de Mary dans mon histoire et voici enfin le dernier chapitre de cette fic. Toujours aussi barré je pense. Pas de point de vue particulier cette fois-ci ce qui m'a autant arrangée que perturbée. J'espère que cela vous plaira toujours…
Merci à tous les reviewers et bonne lecture !
Chapitre 8 :
« C… Colonel Moran ? bégaya le demi-frère de Moriarty. Mais vous étiez le bras droit de Jimmy !
_ Ouais… euh… à ce propos…
_ Le Colonel a toujours eu de mauvaises fréquentations, sourit John alors que Mycroft lui jetait des regards menaçants, promettant mille morts s'il arrivait quoi que ce fût à Sherlock. »
Mycroft détestait ne pas être maître des évènements et si l'arrivée impromptue d'Harold Stangerson lui avait déjà fait perdre le contrôle de la situation, les derniers événements n'avaient fait qu'empirer les choses. Depuis quand John était-il une sorte de super soldat et connaissait-il le colonel Moran ?
« Il faut comprendre, poursuivit John sans prêter attention aux yeux écarquillés de ses proches, c'était juste après que Sherlock ait… »
John grimaça. Encore maintenant, il était incapable de prononcer les mots.
« J'étais émotionnellement instable. Aussi, quand le Colonel est venu m'avouer ce qu'il avait fait, le plan de Moriarty…, j'ai peut-être suggéré que si Moriarty était encore vivant et que le Colonel voulait se faire pardonner, alors il devait me ramener la tête de Moriarty au bout d'une pique… »
Mycroft sentit sa mâchoire se décrocher. Sherlock regardait John fixement mais son inquiétude pour lui l'empêchait de réfléchir clairement.
« J'avais oublié à quel point le Colonel peut prendre les choses au premier degré… Le plus dur a été de se débarrasser de la chair. C'est pour ça que j'ai donné la cocotte en fonte à Sherlock pour ses expériences… Oh, ne me regardez pas comme ça ! Je pensais que vous m'auriez demandé depuis longtemps d'où venait le second crâne sur la cheminée ! »
La surprise avait touché toutes les personnes présentes – enfin presque toutes, les amis de John étaient particulièrement amusés – et John en profita. Il tira une balle qui vint se loger pile entre les deux yeux de Stangerson sans qu'une seule mèche de cheveux de Sherlock ne fût dérangée. Enfin, encore plus dérangée que sa coiffure ne l'était déjà. La luxueuse coupe de Mummy avait disparu depuis un moment. Paix à son âme…
« Je vous suggère maintenant de déposer les armes, déclara simplement John aux survivants. »
Un concert de chute d'armes suivi. John se précipita vers l'amour de sa vie, le redressa et saisit son visage entre ses mains.
« Sherlock ? Es-tu blessé ? Montre-moi ton visage…
_ John…
_ Je te jure, s'il t'a blessé, je le ressuscite et je le retue après !
_ John…
_ Laisse-moi essuyer le sang qu'on puisse y voir quelque chose…
_ John… »
John se calma un instant pour examiner plus attentivement Sherlock. Le détective avait l'air hagard et serrait ses mains sur les bras de John, peinant à croire que son fiancé était finalement arrivé.
« Je suis là, Sherlock. Je suis là…
_ Tu es venu, murmura Sherlock d'un air émerveillé.
_ Evidemment que je suis venu ! Il n'y a pas d'endroit au monde où je voudrais plus être !
_ John…
_ Oui Sherlock. Viens, allons nous asseoir un petit moment… »
Désormais, John s'inquiétait pour Sherlock. L'homme semblait en état de choc. Ce qui était parfaitement compréhensible, bien sûr ! Mais un peu surprenant de la part de Sherlock tout de même.
« John… Embrasse-moi. »
John s'exécuta avec plaisir.
Sherlock se reput du baiser. Il respirait enfin. Il finit par relâcher la bouche de John en entendant le concert d'applaudissements.
« Ne te préoccupe pas d'eux, grogna John en essayant de reprendre leur activité. »
Mais le baiser avait rendu ses esprits à Sherlock – John se jura cependant d'éviscérer ses amis – et le détective observa ce qui l'entourait. Les cadavres répandus un peu partout, le sang qui redécorait les murs, les amis de John qui applaudissaient, une arme au moins dans chaque main… Le nombre d'invités avait particulièrement décru, la plupart s'étant enfui dès qu'ils avaient pu. Il ne restait désormais que la famille et les amis proches – les amis de John ayant débarrassé la salle des criminels survivants, ils les avaient entassés dans l'une des chambres froide après la morgue, la prison.
« Je suis désolé, murmura Sherlock. J'ai tout gâché…
_ Que veux-tu dire ?
_ Notre mariage ! A cause de moi, il est terminé avant même d'avoir commencé…
_ Premièrement, ce n'est pas de ta faute si un psychopathe de plus a essayé de te tuer. Ce serait davantage de la mienne cette fois-ci puisque je suis responsable de la mort de Moriarty…
_ Pourquoi Moran a-t-il tué Moriarty pour toi ? demanda Mycroft qui s'était approché.
_ Euh… C'est une longue histoire ? tenta John. »
Il se sentit rougir sous les regards scrutateurs des deux frères Holmes. Ils avaient toujours su lire en lui comme un livre ouvert. Encore qu'ils ne s'étaient jamais aperçus que ses dossiers militaires étaient… incomplets disons.
Sherlock portait ses regards alternativement sur John et sur le colonel Moran qui s'était éloigné pour leur laisser un moment d'intimité mais qui restait assez proche pour les protéger si le besoin s'en faisait sentir. Sherlock lisait une relation très étrange entre les deux hommes, violente et douloureuse, peut-être un peu malsaine mais aussi une étrange confiance, un certain pardon…
Mycroft fronçait les sourcils. Il ne parvenait pas à comprendre ce qui unissait les deux hommes et cela l'inquiétait.
« Cet homme est un criminel, finit-il par dire. Il devrait être en prison.
_ C'est le cas, répondit Victoire en aidant Billy à trainer un cadavre à l'écart. On l'a juste fait sortir pour le mariage. Il y retournera dès qu'il sera terminé.
_ Le mariage est annulé, murmura Sherlock.
_ Pourquoi ça ? demanda John. »
Sherlock ouvrit des yeux de merlan frit. Comment John pouvait-il ne pas voir que le mariage ne pouvait pas avoir lieu ?
« Les invités de mère et le personnel ont pris la fuite. Nos tenues sont couvertes de sang. Le prêtre s'est évanoui. Des cadavres jonchent le sol… »
A chaque phrase, John levait plus haut son sourcil gauche – il n'avait jamais réussi à faire la même chose avec le droit. Sherlock se tut soudainement.
« Oh !
_ Oui, acquiesça John. Un mariage qui nous ressemble. Quand je t'ai embrassé la première fois, j'ai embrassé toute la folie qui t'accompagne…
_ Comme s'il n'en tenait pas déjà une couche, murmura Victoire assez fort pour que tout le monde l'entende.
_ Là au moins, on vous reconnait bien ! approuva Sally Donovan en écartant du pied une arme qui trainait par terre. »
Grégory Lestrade s'accorda trois secondes pour être horrifié avant d'aider les amis de John à déplacer les cadavres. Un petit peu de ménage ne ferait pas de mal…
« Il reste un problème, rappela Anthéa. Le prêtre est dans l'incapacité de célébrer la cérémonie…
_ En même temps, depuis quand les prêtres acceptent-ils de célébrer des mariages homos ? demanda Harry. »
Tous les regards se tournèrent vers Mummy Holmes qui, toujours impeccable, leva un élégant sourcil. Si elle voulait qu'un prêtre célébrât l'union de son fils et d'un autre homme, un prêtre le ferait, loi ou pas ! Et elle ferait comprendre à cette fragile petite chose qu'était l'évêque de Londres que s'évanouir avant de célébrer le mariage de son fils était inadmissible.
« Qui est-ce qui célèbre les mariages normalement ? demanda John en tenant toujours Sherlock dans ses bras.
_ Un officier de l'Etat civil, répondit Harry qui connaissait tout ce qu'il y avait à savoir sur la question. Mais n'importe quel officiel devrait convenir… »
Tous les regards se tournèrent vers Mycroft. L'homme soupira. Que ne ferait-il pas pour son petit frère. Il lui avait appris à faire ses lacets – Sherlock avait deux ans – à lire – quatre ans moins cinq jours – à observer et déduire – quatre ans et onze mois – à manipuler – sept ans six semaines – lui avait donné un manuel de self-défense la première fois qu'il était revenu de l'école avec un coquard, l'avait forcé à suivre plusieurs cures de désintox, sorti de prison… Quoi d'étonnant à ce qu'il le mariât du coup…
« D'accord, je vais célébrer le mariage. Vous avez les alliances ? »
Evidemment, les alliances avaient disparu dans la cohue. En même temps, ce n'était pas comme si elles plaisaient à Sherlock et John c'était Mummy qui les avait choisies. Mycroft soupira à nouveau. Caring is really not an advantage. Il ôta la bague qu'il portrait et la tendit à son frère.
« Prends ça.
_ Mais c'est… commença Sherlock.
_ Laissons le passé où il est, répondit Mycroft. Il est plus que temps d'aller de l'avant. Prends-la ! »
Sherlock saisit la bague que lui tendait son frère, étrangement ému.
« Passez-moi vos plaques militaires, Cap'tain, demanda Teddy. »
John s'exécuta, curieux de ce qu'allait faire l'homme. Teddy, contrairement à ce que son prénom de nounours laissait supposer – encore que – était un géant de deux mètres sept avec la carrure d'un deuxième ligne au rugby croisé avec un bûcheron canadien. L'homme avait aussi un don pour dessiner des cartes parfaitement à l'échelle après un seul coup d'œil au terrain – et était capable d'évaluer la taille de n'importe quoi – mais ne pouvait boire une goutte d'alcool sans rouler sous la table.
Teddy jeta un coup d'œil aux doigts de Sherlock, serra l'une des plaques militaires dans sa main géante puis tendit ce qui ressemblait à une bague, parfaitement à la taille de l'annulaire du détective consultant. Désormais, ils avaient des alliances.
Mycroft appela tout le monde pour pouvoir débuter la cérémonie. Enfin, tous les gens qui restaient. A peine plus d'une vingtaine de personnes. Vu les dégâts laissés par la bataille, tout le monde resta debout, au milieu du sang et de divers substances et morceaux non identifiés. John avait l'impression de se trouver dans leur réfrigérateur.
John et Sherlock se tenait l'un en face de l'autre, les yeux dans les yeux… Une image qui aurait pu apparaître parfaitement idyllique si Sherlock n'avait pas eu le visage tuméfié et des morceaux de cervelle dans les cheveux et que John ne portait pas un fusil sur l'épaule. S'aimer dans les bons comme dans les mauvais moments, murmura Mycroft sans pouvoir s'empêcher de penser que John et Sherlock n'avaient probablement pas la même définition de bons et mauvais moments que le commun des mortels.
Mycroft commença la cérémonie. Il n'avait bien entendu jamais célébré le moindre mariage mais – bien que peu fan des comédies à l'eau de rose – il avait suffisamment de connaissances sur le sujet pour énoncer les bons propos. Et puis ce n'était pas comme si qui que ce fût allait lui reprocher s'il changeait un mot ou deux…
« Nous sommes ici, dans ce magnifique manoir éclaboussé de sang, pour célébrer le mariage de William – Sherlock grogna et Mycroft dût se retenir de lui tirer la langue – Sherlock Holmes et de John Hamish Watson. Devant leurs familles, amis, cadavres de leurs ennemis, ils vont unir leur destin et se jurer amour, fidélité, respect, assistance… Ce qui veut dire que vous devez aller sauver l'autre chaque fois que c'est nécessaire mais pas que John est censé t'aider à fabriquer du napalm maison…
_ C'était pour une affaire ! s'offusqua Sherlock.
_ … ni que Sherlock ne t'aide à cacher des cadavres, poursuivit Mycroft sans se soucier de l'interruption de son frère.
_ Pas grave, en tant que beau-frère, tu m'aideras bien, non ? sourit John. »
Mycroft soupira.
« Pour ce qui est de la fidélité, étant donné qu'en dehors de John Sherlock n'a jamais éprouvé d'intérêt que pour les psychopathes…
_ Je ne préfère pas analyser ce que ça veut dire sur moi, murmura John.
_ … quant à toi, John, je te rappelle que mon frère est capable de déduire ce que tu as fait rien qu'en observant tes lacets... et que je te ferai disparaître définitivement si jamais tu fais souffrir Sherlock…
_ On n'a pas eu déjà cette conversation ? Dans un entrepôt de carcasse de porcs avec une douzaine d'agents des forces d'intervention ? »
Mycroft avait en effet encore une fois enlevé John quand il avait appris que Sherlock et lui comptaient se marier. En tant que grand-frère, il se devait d'avoir LA conversation avec son futur beau-frère. Et Mycroft ne faisait jamais les choses à moitié. D'où l'entrepôt réfrigéré où pendaient des carcasses de porcs et les agents armés. John avait failli mourir de rire et il avait passé les deux jours suivants à faire des grimaces à toutes les caméras qu'il croisait. Sherlock avait fait livrer un pâté en croûte explosif à son frère en représailles mais uniquement après avoir reproché à John de ne pas lui avoir ramené une carcasse de porc pour ses expériences.
« Quant au respect, poursuivit Mycroft dans l'espoir d'en finir le plus rapidement possible avec cette corvée – et non ce n'était pas pour se précipiter sur le repas ! Il n'était pas boulimique, merci ! – vous n'avez probablement pas la même définition de ce mot que le reste des mortels. Le mariage est un premier pas vers la constitution d'une famille… »
Mycroft s'arrêta alors qu'une pensée effrayante traversa son esprit. Et si Sherlock et John avaient des enfants ?! Qu'il s'agît d'enfants adoptés ou portant les gènes de l'un des deux, Mycroft imaginait parfaitement des gamins jouant au milieu des béchers de Sherlock plein de substances corrosives, dont les premiers mots seraient « meurtre », « psychopathe » ou « kalachnikov », habitués à voir leur père recoudre leur autre père ou flinguer les méchants, nourris à la nourriture chinoise à emporter et les appels incessants des professeurs pour les informer que « non, votre fils ne peut pas emmener son crâne à l'école, même s'il le considère comme son animal de compagnie… surtout s'il le considère comme son animal de compagnie », « non, je ne pense pas que les étapes de la décomposition d'un corps soit le sujet idéal pour l'exposé de biologie de votre fille », « votre fils a proposé une visite scolaire… à la morgue ! », « C'est la semaine où les parents viennent expliquer leur métier en classe… Nous vous prions instamment de ne pas venir, les parents d'élèves sont encore traumatisés par votre dernière intervention »… Ce serait un désastre ! Tellement de paperasse…
« Oubliez ça, les enfants ce n'est pas pour vous….
_ Bien sûr qu'ils vont avoir des enfants ! rétorqua Mummy Holmes, les sourcils froncés. Je compte bien devenir grand-mère. Et prochainement. Je ne suis plus si jeune… »
Mycroft étouffa un gémissement de désespoir. Il croisa le regard de l'inspecteur Lestrade qui envisageait de se faire muter en Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud(1) plutôt que de devoir risquer de babysitter la progéniture de John et Sherlock. Il y a des choses qui sont au-delà de ce qu'un homme peut supporter.
« Vous pouvez vous embrasser… »
Mycroft n'avait pas terminé sa phrase que John et Sherlock s'étaient jetés l'un sur l'autre et échangeaient un baiser digne des meilleurs films de Hollywood… interrompu quand un morceau de corps non identifié tomba du lustre où il avait été propulsé lorsque l'ancien propriétaire avait eu la cervelle explosée, sur les cheveux de Sherlock avant de glisser jusqu'au sol dans un splatch peu appétissant. Sherlock se figea.
« Mais bien sûr ! s'écria-t-il. Il n'y avait pas de troisième meurtrier !
_ De quoi parles-tu ? lui demanda John que personne n'avait encore informé du meurtre qui avait précédé l'invasion du château. »
Les différentes personnes qui avaient participé à l'enquête lui firent un topo alors que Sherlock courait un peu partout en cherchant quelque sol sur le sol. Sherlock poussa finalement un cri de joie en brandissant un morceau métallique.
« Qu'est-ce que c'est ?
_ Un morceau de lustre ! C'est le troisième assassin ! Celui qui a fracassé le crâne de la victime ! La forme correspond parfaitement ! Et il y a même une goutte de sang…
_ Tu veux dire que c'était un accident ?! s'étonna Sally Donovan.
_ Deux personnes ont tenté de l'assassiner et il s'est pris un morceau de lustre ? Y en a qui n'ont vraiment pas de chance ! s'exclama Harry, donc le degré d'empathie – généralement peu élevé – avait atteint le zéro.
_ Il a au moins occupé Sherlock pendant quelques heures. Considère ça comme un cadeau de mariage de la part de ton cousin, sourit John en retirant l'objet contendant des mains de son désormais époux puis en embrassant ledit époux comme s'il n'y avait pas de lendemain. »
Mycroft soupira. Finalement, Sherlock et John étaient mariés. Son petit frère était casé, aussi improbable que cela fût. Grégory Lestrade s'approcha.
« Alors, qu'est-ce que ça te fait d'avoir marié ton frère ? demanda-t-il au gouvernement britannique.
_ Soulagé, admit Mycroft.
_ Tu étais inquiet que quelque chose empêche le mariage ? »
Mycroft leva un sourcil moqueur. Après tout, ce n'était pas comme s'il avait une bonne raison de croire cela… Greg rougit. Pendant ce temps, John et Sherlock continuaient de s'embrasser comme s'ils étaient seuls au monde.
« Bon sang, prenez-vous une chambre ! s'exclama Harry. »
John lui tira la langue dans une preuve flagrante de maturité.
« La chambre nuptiale est au troisième étage, les informa Mycroft. »
Il regarda le couple se diriger tant bien que mal vers les escaliers, handicapés par le fait qu'ils refusaient de se lâcher ne serait-ce qu'une seconde.
« John a toujours ses armes, remarqua Sally Donovan. Vous croyez que…
_ Pitié ! Je ne veux rien entendre sur la vie sexuelle de mon petit frère ! s'horrifia Mycroft sous les rires de l'assemblée.
_ Mycroft, fait appeler mon chauffeur ! Je crois qu'il est temps de laisser le jeune couple profiter de sa nuit… déclara Mummy. »
Les invités restants erraient plus ou moins dans la salle. Certains avaient entamé de dévaliser le buffet. Tous savaient qu'il ne servait à rien d'attendre le retour des mariés. Il était plus qu'improbable qu'on revît l'un des deux avant le lendemain matin. Au plus tôt…
« Je peux vous offrir un verre ? demanda Harry à Anthéa.
_ Je croyais que vous ne buviez plus… reprocha l'assistante de Mycroft.
_ Je n'ai jamais dit que j'allais prendre de l'alcool ! Mais le château est grand et je suis sûre que nous pourrions trouver un endroit tranquille pour faire plus ample connaissance… »
Anthéa hésita. Elle jeta un coup d'œil à son patron – en pleine discussion avec l'inspecteur de Scotland Yard. Apparemment, il n'allait pas avoir besoin d'elle prochainement. Et ce n'était pas comme si elle envisageait de quitter le manoir. Elle accepta et les deux femmes quittèrent la salle.
Sally Donovan s'approcha du buffet. Il s'agissait toujours de ces cocktails de bourges et de ces canapés aux ingrédients imprononçables ou inidentifiables – sang et morceaux de cervelle exceptés. Sally soupira. Elle était bonne pour jeûner.
« Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour une bière ! maugréa-t-elle. Et une barquette de frites bien grasses…
_ Vous lisez dans mes pensées ! s'exclama Billy en s'approchant. J'ai aperçu un village en venant. Je suis sûr qu'ils doivent avoir un pub. Intéressée ? »
Sally le regarda. Il s'agissait de l'un des amis de John. Un de ceux qui étaient armés et se comportaient comme les membres d'un commando. Et il était plutôt sexy. Elle sourit. Finalement, elle n'aurait peut-être pas besoin de se procurer des chats…
« Ça ne vous gêne pas qu'on prenne ma mini ? demanda-t-elle.
_ Du tout. De toute façon, je n'ai pas le permis voiture, juste le permis hélico et tank. Et j'adore les endroits étroits… »
FIN
(1) Ces îles existent vraiment et appartiennent au Royaume-Uni. Elles sont situées dans l'océan Atlantique, pas très loin de la pointe de l'Argentine. (C'était la minute instructive).