Disclamer: Je ne possède pas Harry Potter.
Note: Et voila le dernier chapitre de cette fic que j'ai mis presque un an à finir, snif ça me fait quelque chose ^^! En tout cas merci beaucoup d'avoir eu la patience d'attendre et de lire cette histoire jusqu'au bout. Mon style d'écriture a du changer en un an et c'est surement sur cette fic que ça ce remarque le plus. Bonne lecture!
Beta: Blues-moon.
Tout s'était passé très vite. Trop vite même...
Cette journée avait pourtant commencé normalement... Enfin autant que possible...
Normal: cette notion déjà bien relative était devenue encore bien plus floue depuis l'incident de potion d'il y a quelques mois...
Bref, tout se passait bien jusqu'à ce qu'on vienne frapper à leur porte.
L'instinct, ou la méfiance, appelez ça comme vous voulez après tout cela importe peu, d'Harry lui fit ressentir ces coups comme la sonnerie lente et grave d'une cloche d'église, et le fît se tourner avec inquiétude vers Drago.
S'il cherchait du réconfort, il en fut pour ses frais quand il vit le corps du blond se tendre : lui aussi le savait, le sentait...
Ces trois coups sur la porte sonnaient le glas de leur petite vie de famille sans histoire...
Les enfants furent vite mis sous la surveillance des elfes pendant que les adolescents étaient conduits, dans un silence presque religieux, vers le bureau du directeur.
On ne leurs donnât pas d'explication et ils n'en demandèrent pas non plus.
Voilà pourquoi maintenant, ils étaient bêtement assis sur leurs chaises en attendant que le vieil homme daigne ouvrir la bouche.
Ce qui ne tarda pas :
- Mes chers enfants, nous n'allons pas tourner autour du pot trop longtemps : vous êtes intelligents, vous avez surement déjà compris pourquoi vous êtes là...
Harry se mordit les lèvres avant de proposer, avec tout de même l'espoir de se tromper :
- Vous avez trouvé le moyen de rendre leurs âges à Sirius et Sev' ?
Malheureusement, le vieil homme acquiesça.
Les deux adolescents se regardèrent avec une lueur de désespoir dans les yeux : ils en auraient pleuré si leur fierté n'avait pas pris le dessus...
- Un très vieil ami, qui réside en Égypte, a réussi à mettre la main sur quelques manuscrits sauvés de la bibliothèque d'Alexandrie. Expliqua le directeur. Après plusieurs semaines de recherche assidue, il a trouvé une potion pouvant rendre leurs corps à vos parrains.
- Rendre leurs corps...et leurs esprits aussi, n'est-ce pas ? demanda Draco soudainement.
Il imagina, un instant, jouer aux Légos avec un Sirius de trente-sept ans pendant qu'Harry donnait le biberon à un Severus du même âge. *
C'était une image perturbante, voir assez terrifiante...
- Oui, rassurez-vous monsieur Malfoy, leur esprit et tous leurs souvenirs seront rendus en même temps que leurs corps.
- Et... ils se souviendront de ce qu'ils ont vécu avec nous ? Demanda Harry la gorge serrée par l'émotion. Des dernières vacances par exemple ? Ou de toutes les sorties que l'on a faites tous ensemble ? Ou même tout simplement de la complicité qu'ils partagent ?
- Je ne sais absolument pas... soupira le vieil homme. Personne n'a eu besoin de cette potion depuis plusieurs siècles, mais aucun texte ne spécifie qu'ils oublieront quoi que ce soit.
- Mais aucun texte ne dit non plus qu'ils garderont tout en mémoire, n'est-ce pas ?
Le vieil homme hocha négativement la tête.
En ce moment, dans cette situation, il faisait vraiment son âge. Et quel qu'il soit, il était assurément très élevé...
- Ça sera douloureux ? Leur transformation je veux dire...
- Je ne vous cache pas, messieurs, que de passer de quatre-vingt-dix centimètres à un mètre quatre-vingt-cinq en quelques minutes n'est pas une expérience des plus agréable. Harry, toi à qui on a déjà dû faire repousser un os il y a quelques années, tu le sais mieux que personne. Surtout qu'ils vont retrouver tous leurs souvenirs et…
- Quatre-vingt-un et quatre-vingt-six centimètres...
- Pardon Harry ? Je ne t'ai pas entendu...
Avant que quiconque ne puisse réagir, le brun se leva d'un bon frappa le bureau de ses poings serrés et se mis à faire les cent pas dans la pièce en laissant exploser toute sa colère :
- Ils ne font pas quatre-vingt-dix centimètres, mais quatre-vingt-six pour Sirius et quatre-vingt-un pour Sev' ! Ils sont très proches, limite fusionnels et ne se disputent presque jamais ! Severus a peur du noir, adore et réclame sans arrêt des câlins, ne peut pas dormir sans son doudou et est allergique à la fraise ! Quant à Sirius il ne peut pas se passer de dessiner sur le mur avec ses pastels grasses, arrive toujours à sortir de son parc sans que l'on sache comment, casse une quantité incroyable d'objets par jours et déteste la poire !
Le brun respira un grand coup en se frottant énergiquement les cheveux avant de pointer un doigt accusateur sur son directeur et de reprendre :
- Et vous savez comment je sais tout ça ? Comment on sait tout ça ? Parce que ce sont nos enfants ! Ils sont heureux et entourés de gens qui les aiment, et vous n'avez pas le droit de leur enlever ça ! De nous enlever ça !
Un objet reposant sur l'étagère explosa soudainement alors que la magie d'Harry crépitait de plus en plus fort autour de lui.
Draco se "réveilla" de l'état de choc dans lequel l'avait plongé la crise de rage de son petit-ami et s'empressa d'aller lui prendre la main tout en passant l'autre dans le dos du brun pour le réconforter.
- Harry a raison, professeur. Et vous le savez mieux que personne. Adultes, ils se noyaient dans leur tristesse et leurs douloureux souvenirs. Leur rendre leur condition serait comme les tuer. Vous ne pouvez pas nous demander de leur faire ça...
Le griffon, calmé, posa sa tête sur l'épaule de son compagnon avant de murmurer assez fort pour que le directeur puisse entendre :
- Je ne pourrai pas, je n'aurai pas la force de les regarder, de leur parler, s'ils redeviennent adultes...
Le blond déposa un baiser dans l'épaisse chevelure brune avant de jeter un regard presque... suppliant au vieil homme. Le jeune serpentard n'avait pas réussi à le dire avec ses propres mots, mais lui non plus n'aurait pas le courage de faire comme si de rien n'était si leurs professeurs revenaient "à la normale".
- Très bien, soupira Dumbledore en invoquant deux parchemins, si vous pensez réellement que c'est mieux pour tout le monde, alors...
Il étendit sur son bureau les deux formulaires que les jeunes hommes identifièrent sans peine comme étant des demandes d'adoption.
- Après tout, comme vous êtes leur seule famille, je pense que personne ne pourra vraiment contester.
Il tendit une plume au brun en le regardant droit dans les yeux.
- J'espère que vous prenez bien conscience tous les deux, qu'une fois ces papiers signés, il n'y aura plus de retour en arrière possible. Vous serez entièrement responsable de ces enfants. En signant ce formulaire, vous renoncez à une vie de famille normale.
- Au contraire, lui répondit le griffon en prenant la plume et en apposant son nom sur le parchemin, quoi de plus normal qu'un couple qui s'aime avec leurs deux enfants ?
Le serpentard apposa ses initiales à son tour avant d'arborer un petit sourire mi-supérieur, mi-heureux.
- La normalité, c'est surfait de toute façon...
Quand, plus tard ce jour-là, ils rentrèrent chez eux, c'est le rire de Severus qui les accueillit, remplissant le salon d'un son cristallin qui ne fît que les conforter dans l'idée qu'ils avaient fait le bon choix.
- Papa ! Maman ! s'écria Sirius en courant vers eux pour les serrer dans ses petits bras avec la délicatesse d'un joueur de rugby. Je suis content de vous voi' !
- Moi aussi ! s'exclama le petit brun en arrivant à toute vitesse vers eux.
Harry s'empressa de les prendre contre son torse pour masquer les quelques larmes qui dévalaient ses joues contre sa volonté. Il ne voulait pas pleurer, mais c'était plus fort que lui : il les avait retenues trop longtemps.
Draco lui passa une main qui se voulait apaisante dans les cheveux. Ce dernier savait exactement ce que ressentait son compagnon, lui-même avait beaucoup de mal à contenir son émotion.
- Pourquoi tu pleures ? demanda Severus, inquiet. Tu t'es fait mal ?
- Non, mon chéri, ne t'inquiète pas...
Comment expliquer à des enfants que l'on peut pleurer à la fois de joie et de deuil ?
De deuil, oui, car aujourd'hui leurs parrains étaient définitivement morts. En signant ce papier, ils avaient accepté, l'un comme l'autre, de les laisser partir. De ne plus jamais revoir ces hommes qui pendant des années avaient été à la fois : leur père, leur grand-frère, leur meilleur ami et leur confident.
Leur seule et unique famille en somme...
Mais de joie aussi, car en signant ce même papier ils étaient aussi devenus les heureux parents de deux adorables petits garçons à qui il fallait tout apprendre et tout faire découvrir. Deux petits garçons à qui ils avaient énormément d'amour à donner et avec qui ils allaient former une bien jolie famille.
Une de celles qu'ils n'avaient jamais eu...
Alors, finalement, si c'était par la fin que tout commençait...?
* Merci à Akira de m'avoir mis cette image en tête grâce a sa review ^^
Encore merci de m'avoir encourager tout ce temps, je souhaite de tout coeur ne pas vous avoir déçu et a bientôt j'espère!