Après avoir été complètement charmé par la fanfiction de twobirdsonesong j'ai décidé, avec la permission de l'auteur, de la traduire et de la publier sur FF. net :)

J'espère qu'elle vous plaira autant qu'elle m'a plu!

Vous pouvez retrouver cette histoire en VO ici: scarvesandcoffee. net viewstory. php?sid=5483&warning=20

Le Tumblr de l'auteur: twobirdsonesong. tumblr. com

Rating: Je dirais K+ en général mais certains chapitres seront M, je préviendrais en début de chapitre, donc T met tout le monde d'accord.

/!\ Pour ce chapitre j'ai traduit l'un des nombreux prompts qu'a écrit l'auteur à côté et je l'ai incorporé au chapitre, ce prompt a était écrit après que l'histoire principale et était entièrement écrite mais il suit la chronologie de ce chapitre. Je me suis dit que ne pas traduire toutes ces scènes avec Cooper seraient dommage ;) /!\


Blaine jette un oeil à l'horloge.

07h35 du matin.

Il lui reste encore cinq minutes avant qu'il arrive. Blaine observe la ligne interminable de clients qui s'étend le long du comptoir, passe la vitrine pleine de pâtisseries et continue jusqu'à la porte. S'il commence à faire le café maintenant, il va être froid avant qu'il ne puisse l'obtenir. Et la dernière des choses que Blaine désire est de lui donner un latte tiède avec une crème décomposée.

Cela fait une semaine. Une semaine depuis que le grand et beau jeune homme avec une peau lisse, pâle et des yeux captivants, s'est frayé un chemin pour la première fois dans le Starbucks animé de Blaine le lundi matin, les bras chargés de cahiers et de trop nombreux sacs calés sur ses larges épaules.

Blaine ne l'avait jamais vu auparavant. Il avait commandé un verre selon ce qui était inscrit sur un bout de papier et s'était démené un peu avec la carte de crédit pour payer, aux prises avec ses sacs et cahiers. Blaine avait été au comptoir ce matin-là, comme il l'est presque toujours, et avait renversé au moins deux tasses d'expresso et brûlé un pichet de lait en essayant de jeter de petits regards à l'homme qui était vraiment trop bien vêtu pour n'être qu'un simple touriste.

D'après ce que Blaine pouvait voir depuis le dessus de la machine à expresso, l'homme portait un manteau noir, adapté à sa silhouette mince, avec un foulard bleu clair drapé autour de son cou, même si nous étions en septembre et qu'il faisait encore chaud. Ses cheveux étaient coiffés en arrière, mais stylisés et paraissaient doux au toucher. Non pas que Blaine voulait toucher ses cheveux. Ce serait étrange et inapproprié.

Il n'a fallu que quelques minutes pour que la commande du jeune homme n'arrive entre les mains de Blaine, mais quand il commença à la préparer, il ralentit son rythme effréné de d'habitude, étrangement désireux de faire ce café du mieux qu'il put, et pour être parfaitement honnête, il savait comment faire une sacrée bonne tasse de café. Il chauffa le lait avec soin, agacé et pas pour la première fois, avec les machines automatiques qui ne possèdent pas la subtile habilité nécessaire pour créer une très belle mousse. Mais réussit, et la cuillerée qu'il ramassa à travers la coulée de la boisson (une mousse légère), qui dissimulait une crème mielleuse et dorée, était douce et soyeuse. Parfait.

Blaine n'avait pas pris la peine de lire le nom sur la tasse jusqu'à ce qu'il fasse l'appel:

"J'ai un venti, sans sucre, mousse légère, deux Splenda latte pour Mme Bradshaw."

Blaine cligna plusieurs fois des yeux surpris devant le nom.

"C'est pour moi, merci." Le jeune homme aux cheveux parfaits et aux beaux vêtements tendit la main pour la boisson, mais Blaine ne l'avait pas lâché. Leurs doigts s'effleuraient presque sur le gobelet.

"Mme Bradshaw? "Blaine avait demandé, bêtement.

L'homme avait joliment rougi et se mordit la lèvre. "C'est pour mon patron", il avait admis, et Blaine frissonna au son de sa douce voix. «C'est mon premier jour. Je ne savais pas que je devais apporter son café. Personne ne me l'a dit. "

"Oh. Le voici. "Blaine lâcha enfin la boisson et espèra que son sourire n'était pas aussi stupide que la façon dont il se sentait. Il n'a même pas remarqué le mauvais regard que leur jetaient les autres clients alors que les commandes commençaient à s'accumuler sur le comptoir.

"Merci. J'espère qu'il est bon," le jeune homme désigna de la tête la boisson dans sa main, et redressa un peu les sacs sur son épaule. "Je vais être viré si ce n'est pas le cas."

Le visage de Blaise se décomposa et il resta bouche bée devant le jeune homme, qui avait l'air vraiment très sérieux, malgré l'étincelle de malice dans ses yeux magnifiques. "Quoi?"

L'homme sourit et roula des yeux. "Je plaisante, je plaisante. Votre tête était inestimable cependant".

Blaine avait cherché à répondre quelque chose, quelque chose d'intelligent, plein d'esprit et qui ferait rire le jeune homme, mais un téléphone portable se mis à vibrer de quelque part dans son manteau et le jeune homme jura doucement dans sa barbe.

«Merde, merde,» murmura-t-il. «Je vais être vraiment en retard. Merci encore." Et puis il était parti, poussant la porte avec son épaule et disparut dans l'agitation de Times Square.

Blaine le regarda passer devant la grande fenêtre. «J'espère que je ne vais pas vous faire virer."

Le jeune homme était revenu le lendemain matin, une heure plus tôt et cette fois sans rien sauf une sacoche en cuir. Il avait l'air plus calme, moins anxieux, et il se tenait toujours impeccablement habillé dans la ligne jusqu'à ce qu'il ait atteint la caisse et ait ordonné la même commande que la veille.

"Je vois que je ne vous ai pas fait virer», déclara Blaine, lorsque le jeune homme atteint le comptoir où sa boisson parfaitement préparée était déjà prête pour lui.

"Et je vous en remercie," avait-il répondu, ses yeux étaient d'une nuance de bleu un peu différente de ce qu'ils avaient été le matin précédent. "J'aime assez ce travail, ou du moins je pense que je l'aime. C'est seulement ma deuxième journée. Nous verrons si je ne fous rien en l'air dans les neuf prochaines heures. "

"Eh bien voici l'espoir d'un troisième." Blaine était soulagé qu'il ait réussi à dire quelque chose de légèrement non muet. Sa langue, déjà à la base pas très vive, était lourde dans sa bouche quand il s'agissait de parler à ce magnifique et intrigant inconnu.

Le jeune homme avait récupéré sa tasse des mains de Blaine et s'en alla avec un autre sourire.

Il revenait chaque matin de la semaine, à la même heure, et ordonnait exactement la même commande. Et Blaine ne savait toujours pas son nom.


Il était encore un peu trop tôt pour qu'il fasse son apparition, mais cela n'empêcha pas Blaine de regarder par-dessus la foule à chaque fois qu'il entendait la porte s'ouvrir ou qu'il voyait celle-ci bouger du coin de l'œil. Cela faisait seulement quelques jours, mais Blaine attendait avec impatience la rapide petit minute d'interaction qu'il obtenait avec lui. Il rendait Blaine nerveux, incertain et parfois tout ce qu'il pouvait faire, c'était se moquer de lui-même une fois que l'homme quittait le magasin et disparassait dans l'agitation de Times Square. S'il était honnête avec lui-même, il se réjouissait de cet instant, beaucoup trop. Le jeune homme l'accueillait toujours avec un salut ou un bonjour et il le regardait droit dans les yeux quand il le disait, comme si Blaine valait la peine qu'il prenne son temps et son attention. Blaine mémorisait ce regard et le retenait profondément enfoui à l'intérieur de lui là où cela le réconfortait et lui permettait de passer la journée.

C'est juste un gars, il devrait être juste un gars. Blaine voit des centaines d'hommes attrayants, de tous types, chaque jour. Il y a les hommes d'affaires en costumes chers avec les mallettes vides et les sourcils froncés en permanence, il y a des touristes avec des cartes de métro qui se rassemblent autour de petites tables à essayer de comprendre les quartiers chics du centre-ville, il y a les tous maigres, les genres artistes mignons avec les cheveux striés et piercings à l'arcade sourcilière qui semblent l'observer, mais ne disent jamais rien. Personne ne lui a jamais vraiment rien dit.

Blaine est pratiquement sûr qu'il a vu tout ce que Manhattan a à offrir. Mais maintenant il y a ce gars. Ce gars avec ses longues jambes et ses yeux brillants, ses larges épaules et ses vêtements étonnants. Cet homme n'est pas n'importe qui, Blaine le sait, même s'il ne sait pas qui il est du tout. Il est quelque chose que Blaine n'a jamais rencontré auparavant. Il est quelque chose.

Blaine sent quelqu'un planer sur le comptoir, et l'observer, juste en dehors de son champ de vision, et il veut l'ignorer. Il y a une légère accumulation de boissons depuis qu'une femme a décidé qu'elle voulait quatre frapuccinos, et non un seul, et toutes de différentes saveurs, et il ne voulait pas être stoppé dans son élan par n'importe quelle question ou demande stupide. Les gens sont constamment en train de l'interrompre pour différentes choses - la clé des toilettes, un plateau en verre, juste un peu plus de soja dans leur café, même s'ils sont censés payer pour cela à ce moment-là. Blaine a mille choses à se soucier à chaque instant de son quart de travail et de temps en temps ces petites choses qui s'ajoutent à la pile deviennent de trop.

Il se baisse pour prendre un nouveau litre de lait juste pour se donner un moment pour souffler un coup avant d'aborder la personne qui attend de toute évidence que Blaine la remarque. La poubelle sous le comptoir se remplit à nouveau et il a besoin de Jeff pour lui rapporter plus de lait, mais Jeff est occupé à essayer de couper un sandwich en moitié pour le petit déjeuner de la femme qui a pensé qu'il serait autorisé d'apporter une poussette pour jumeaux dans le magasin et de la laisser dans le milieu de l'allée occupée.

"Puis-je avoir un café, s'il vous plaît?" La personne demande enfin et il a un accent anglais. Cela ne veut pas déstabiliser Blaine, il a l'habitude avec les touristes de tous horizons.

"Certainement, monsieur», dit Blaine, versant le lait dans un café avec beaucoup plus de force que nécessaire, et il se bat pour garder sa voix neutre. "Mais vous allez devoir commander à la caisse. C'est de l'autre côté du comptoir. "

Allez faire la queue comme tout le monde merde, il pense et souhaite pouvoir le dire. Blaine est bon à garder la tête baissée, sa langue entraînée à dire des oui monsieur et des non madame. Mais il y a des jours où même Blaine, qui se force à garder son sang-froid et à rester pondéré, veut juste s'en aller et dire ce qu'il pense vraiment de certains de ses clients. Peut-être lors de son dernier jour.

"Qu'est-ce qu'un gars doit faire pour obtenir une tasse de thé ici?" L'homme dit, et il y a une note d'agacement dans sa voix qui met les nerfs de Blaine au tapis. Il en a assez et il n'est même pas 8h du matin.

Il se retourne, prêt à dire quelque chose qu'il espère ne pas dire, mais sa mâchoire tombe ouverte et il lâche presque la tasse de ses mains quand il voit de qui il s'agit.

«Cooper?" Il siffle et regarde autour de lui pour s'assurer que personne ne leur prête la moindre attention. Il ne peut presque pas croire que son frère est là. Mais il y est, appuyé nonchalamment contre le comptoir du bar, juste assez loin pour être principalement hors de vue de la ligne. Ses yeux bleus scintillent - de couleur si différente par rapport à ceux de Blaine - et sa bouche s'étire en un sourire familier. Il a un costume mince, avec une cravate fine noire, et il porte un chapeau. Un foutu chapeau fedora. Blaine veut rouler des yeux en voyant cela, mais il lui va bien. Tout semble bien sur Cooper.

"Hey B. Tu ressemblais à quelqu'un qui était réellement en train de devenir fou pendant une seconde. Comment tu te sens?"

"Que fais-tu ici?" Blaine tente de garder sa voix basse de peur qu'il n'attire l'attention de quiconque. Cooper Anderson ne peut pas simplement venir valser dans un Starbucks dans le milieu de ce foutu Times Square et espérer que tout ça passe bien.

"Puis-je simplement passer chez mon petit frère?" Cooper penche la tête, interrogateur, boudant un peu, et Blaine veut savoir comment Cooper sait même qu'il travaille aujourd'hui. Ce n'est pas son poste habituel. Blaine ne prend plus le même depuis que Cooper a appelé le magasin pour vérifier son emploi du temps.

Jeff se glisse derrière lui et laisse tomber quelques sandwichs pour le déjeuner sur le comptoir, et quand il aperçoit Cooper, ses yeux s'écarquillent et semblent confus quand il le reconnaît, mais il ne dit rien. Il jette juste à Blaine un regard interrogateur, accepte le subtil mouvement de tête de celui-ci, et se dérobe. Parfois, Blaine aime vraiment Jeff.

"Pourquoi parles-tu avec un accent britannique?" Demande Blaine.

"Je pense à auditionner pour un rôle ", répond Cooper. "Super script. C'est un escroc. Il voyage partout. Toutes sortes d'identités différentes. Mon anglais est pas mal, mais je pense que mon Écossais a besoin d'être travaillé. Comme le chapeau? "Cooper dirige ses doigts le long de la crête de son chapeau fedora avant qu'il ne l'enlève et fasse un petit mouvement compliqué avec lui avant de le replacer. «Je pense que ce serait un bon trait de caractère."

«Je ne savais pas que tu auditionnais encore pour des choses."

"Eh bien, c'est une sorte de formalité." Cooper hausse les épaules. Blaine ne comprend pas comment son frère est toujours aussi nonchalant à propos de sa propre gloire et de son succès. «Alors, tu finis quand? Occupons-nous de déjeuner ou dîner. Ou les deux. Je suis en ville pour un moment. "

Et tu sais que mes placards sont essentiellement vides, Blaine pense, la honte ayant un goût amer et terrible dans sa gorge. Mais il l'avale. Il le fait toujours. Cooper se porte bien financièrement et il ne peut pas blâmer son frère pour sa sollicitude. Même s'il y a toujours une lourde pierre d'humiliation dans son estomac quand il pense à sa propre situation financière.

Blaine veut dire quelque chose d'acerbe sur la façon dont il pourrait déjà avoir des plans et que Cooper ne peut pas faire irruption comme ça quand il le veut, mais ils savent tous deux ce n'est pas vrai.

Il ouvre la bouche pour dire à Cooper qu'il termine à deux heures, mais il entend alors une commande familière être criée et son coeur rate un battement.

"Venti, sans sucre, mousse légère, deux Splenda latte."

Blaine regarde vers la ligne de clients pour le voir debout à la caisse. Il porte une chemise blanche et Blaine peut juste voir un soupçon du pantalon rouge qu'il porte. Blaine a une paire similaire, il a des papillons dans le ventre et se sent heureux rien qu'à penser qu'ils partagent un petit rien. Il ne porte pas de foulard ce matin, mais il a une cravate à carreaux noirs et blancs noués habilement autour de son cou. L'homme lève les yeux de son portefeuille et attrape le regard de Blaine qui le fixe. Il sourit, visiblement pas contrarié par le regard flagrant de Blaine, ses yeux sont si bleus et le soleil brille à travers les grandes fenêtres se reflétant sur les reflets plus clairs dans ses cheveux et Blaine ne peut plus respirer.

Bonjour, tu es le meilleur moment de ma journée, se dit-il à lui-même car il ne peut pas le dire à haute voix.

"Oh, je vois." dit Cooper, ses yeux pétillants de joie. Blaine rougit de gêne et d'irritation et ne veut rien de plus que frapper Cooper.

"Tu n'as rien vu", marmonne-t-il. Il prend la tasse annotée de la commande du jeune homme et commence le processus fastidieux de la préparation de son café. Blaine sait que ce n'est pas pour lui, mais pour son patron, mais cela n'a pas d'importance. Blaine espère qu'un jour, peut-être, il va pouvoir faire pour ce jeune homme une boisson uniquement pour lui. Il pense qu'il pourrait être un moka, ou un chai - quelque chose avec un peu de douceur pour compléter le profond goût terreux de l'expresso. Blaine veut le voir lever le verre à ses lèvres et fermer les yeux quand il savoure pour la première fois le goût parfait. Il ne pense pas au combien il veut lui aussi goûter à la saveur sur la bouche du jeune homme avec ses propres lèvres.

"Tu l'aimes bien." Chantonne Cooper.

«Je ne le connais pas."

«Mais tu l'aimes bien. Il est très beau. "

"Vas-t'en, Cooper." Il souhaite pouvoir faire taire Cooper. Mais impossible de faire taire son frère une fois qu'il a mis la main sur quelque chose d'intéressant.

«Tu devrais lui demander de sortir."

"Coop"

Je ne sais même pas son nom, Blaine pense amèrement. Cela a le goût de l'échec et de la déception. Il a eu toutes ses chances au cours des trois derniers jours pour demander à ce magnifique, charmant mec complètement d'un autre monde que le sien, et il ne peut même pas faire ça. Il est pathétique.

"File-lui ton numéro. Oh, tu sais ce que tu devrais faire? Tu devrais marquer ton nom et ton numéro sur sa tasse, ce serait adorable. Fais le." Cooper agite ses doigts vers le marqueur perpétuellement caché dans la poche du tablier de Blaine.

Blaine ne peut rien dire pour sa défense parce qu'il s'approche du comptoir. Blaine tire ses épaules en arrière et se tient un peu plus droit, comme pour se faire plus grand, plus attrayant.

Tu es ridicule.

«Bonjour», dit-il, et sa voix est toujours aussi douce et merveilleuse. Elle glisse le long de la peau de Blaine comme de la soie et Blaine réprime un frisson. Il veut fermer ses yeux et laisser le son de la voix de ce homme juste déferler sur lui, pénétrer profondément dans sa peau jusqu'à ses os. Blaine peut sentir les yeux ennuyeux de Cooper sur le côté de sa tête et il souhaite presque pouvoir se réfugier dans l'un des réfrigérateurs pour l'aider à refroidir ses joues brûlantes.

"Bonjour", répond Blaine. Sa voix est rugueuse et ridicule à ses propres oreilles. «Voici votre boisson." Blaine lui tend le latté, et il voit que leurs doigts s'effleurent presque. Il y a assez d'espace blanc sur la tasse pour un autre nom, et éventuellement un numéro.

"Je vous remercie, comme toujours. Mon patron dit que ce sont les meilleures lattes de sa vie », dit l'homme, et il bat un peu des sourcils. Ses lèvres sont roses et semblent douces, sa peau est si pâle mais parsemée d'un blush sur ses pommettes. Il ne semble pas remarquer Cooper, parce que ses yeux ne quittent jamais Blaine. Blaine remarque le regard du jeune homme vacillant sur son visage et ses cheveux et même le long de son corps. Il se souvient trop tard qu'il a déboutonné le bouton du haut de son polo ce matin et un petit bout de sa poitrine est visible.

"Je vous en prie. Je ferais tout pour vous empêcher d'être congédié avant que votre première semaine ne soit écoulée". La langue de Blaine est lourde et maladroite dans sa bouche, et il tord un chiffon désinfectant entre ses mains pour se donner quelque chose à faire.

"Jusqu'à demain," dit-il avec un petit clin d'oeil, et agite la boisson dans la direction de Blaine avant de se détourner du comptoir et de se diriger vers la porte. Blaine l'observe, ses yeux suivent la largeur de ses épaules et la longue courbe de son dos jusqu'à ce qu'il le perde de vue dans la foule. Blaine soupire et sa posture s'effondre. Il est complètement et totalement désespéré.

"Wow," dit Cooper, amusé et consterné en même temps. "C'était pas brillant."

"Va te faire foutre." Blaine jette le chiffon et se réjouit quand il frappe le Fedora de Cooper qui tombe au sol. Il va faire acheter à Cooper quelque chose d'incroyablement cher pour le dîner, juste comme ça.


C'était un autre lundi matin et Blaine était déjà prêt à le recevoir. Un pichet de lait frais et des verres propres préparés à l'avance juste pour la commande du jeune homme. Il avait fait en sorte de gérer tous les commandes au comptoir, ce qui n'était pas bien difficile en soit, tout le monde sait que de tout le magasin il est celui qui prépare les meilleures boissons.

L'horloge affiche une nouvelle minute de passée et Blaine lève la tête juste au moment où la porte s'ouvre et il fait son entrée, grand et majestueux dans son long manteau et ses bottes hautes.

Les yeux du jeune homme trouvent immédiatement les siens à travers la foule de clients et Blaine lui esquisse un petit salut, frissonnant jusqu'aux orteils quand l'étranger lui sourit et lui agite ses doigts (ses doigts longs et minces) en retour.

Blaine ignore tout de sa formation Starbucks et commence à préparer la boisson du jeune homme, en avance sur les autres gobelets en ligne.

Il entend qu'on lui crie une autre commande de boisson et voit un gobelet annoté être posé à côté de lui. Il y jette un oeil: grand moka sans sucre. Le nom griffonné en haut du gobelet est "Kurt." Blaine prend un autre pichet de lait écrémé fumant et finit les venti latté avec une légère maitrise artistique pour ce qui est de l'agencement de la mousse que Mme Bradshaw ne remarquera certainement jamais cependant, mais il plaît à Blaine de le faire de toute façon.

"Voici votre boisson, assistant de Mme Bradshaw," dit-il, en délaissant un peu la timidité dans sa voix. Il avait eu quelques jours de repos dont il avait bien profité ce week-end, il avait terminé tous ses devoirs, c'est un beau lundi matin, et il se sentait courageux.

Le jeune homme lève les yeux au ciel, mais prend sa commande. «Vous êtes bien trop bon avec moi. Je vous ai vu commencer ma boisson avant celle des autres personnes. Je peux seulement imaginer les émeutes s'ils venaient à l'apprendre".

«Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez." Blaine est impressionné dans la façon dont il arrive à flirter, juste un peu, tout en faisant un moka.

"Oh, bien sûr que non. Je dois surement faire erreur." Le jeune homme mord sa lèvre inférieure, et Blaine voudrait savoir ce que ça fait. Il se concentre sur le gobelet en face de lui, et pas sur la largeur des épaules de l'étranger, ou sur la longueur de son cou pâle exposé par le bas drapé de son écharpe.

"Puis-je avoir un plateau?" Demande le jeune homme, en désignant de la tête la pile de plateaux en carton sur le comptoir.

"Pour un café?" Blaine demande, confus. Ce n'est pas la première fois que quelqu'un a demandé un plateau pour un petit verre, mais c'est la première fois que l'étranger a demandé quelque chose.

"Oh, celui-là est le mien aussi. J'ai finalement commandé quelque chose pour moi. Mon patron m'a crié dessus pour avoir négligé ma dépendance à la caféine. "L'homme hausse légèrement les épaules, évidemment un peu gêné, et encore en train de sourire à la remarque de son patron. Cela doit être son premier vrai travail, et il a de la chance que son employeur ne semble pas être un abruti.

Blaine jette un oeil au gobelet sur lequel il vient de mettre un couvercle.

Kurt.

Le nom du jeune homme est Kurt. Il n'est plus "l'assistant de Mme Bradshaw", c'est Kurt.

«Kurt», dit Blaine, et rougit à son ton idiot.

"C'est moi."

"Grand moka sans sucre."

"Ouais, c'est aussi moi."

Blaine hésite à remettre au jeune homme, à Kurt, son café. Il l'a fait par automatisme, aucun détail, aucune finesse, juste la répétition de mouvement longtemps pratiqué. Pas comme le latte sur lequel, même s'il avait su que ce n'était pas pour Kurt spécifiquement, il avait toujours passé un peu plus de temps à le peaufiner.

"Permettez-moi de le refaire», dit-il, déjà à mi-chemin vers la poubelle. La crème au chocolat n'est probablement pas bien incorporée dans le lait et c'est probablement agglutiné au fond de la tasse. Il ne peut servir ça à Kurt.

"Quoi? Non, je suis sûr qu'il est bien." Kurt tend la main et prend la tasse des mains de Blaine, et cette fois, leurs doigts s'effleurent. Blaine frissonne, même s'il fait toujours aussi chaud derrière le bar avec les machines à expresso en face de lui et le four dans son dos. Il espère que ses joues ne sont pas aussi rouges qu'elles ont l'air de l'être.

«Mais-"

"Nope." Kurt place la deuxième boisson sur le plateau et le ramasse. "Si ce n'est pas bon, je vais revenir et te faire virer." Il fait un clin d'oeil à Blaine, un foutu clin d'oeil, et Blaine sait que son visage est rouge et que sa mâchoire est tombée.

"Rendez-vous demain, barista." Et puis Kurt est parti, retourné dans la cohue éternelle de Times Square. Blaine tente de l'apercevoir, le grand dans la foule, pour voir où il va après son départ chaque matin, mais Kurt tourne au coin sur Broadway et disparaît du champ de vision.

Blaine sait que Kurt sera de retour demain matin, et il va avoir le meilleur foutu moka sans sucre en attente pour lui.


N'hésitez pas à me laisser vos impressions pour ce premier chapitre par review! :)