Et voila, on arrive à la fin de l'histoire, j'ai décidé de les laisser un peu tranquille. Mais ca ne va pas durer, une nouvelle fic est en préparation.
Alors, est-ce que ce goujat de Severus va arrêter un peu ses gamineries ?
Merci encore à tous et à toutes pour les review et d'avoir tout de même suivi cette histoire malgrés les retards de publications, et à bientot pour de nouvelles aventures !
Severus se laissa tomber sur une chaise dans la cuisine. La tasse de thé devant lui fumait gracieusement. Kreattur avait dû la lui préparer. Il la vida presque d'un trait malgré la chaleur du liquide, il en avait bien besoin. Il se sentait vidé, épuisé. Évidemment il avait tout prévu, saigner juste assez grâce au Sectumsempra, la potion antidote à portée de main. Il avait tout de même manqué s'évanouir, Hermione avait été plus longue à le rejoindre que prévu. Il avait rassemblé toutes ses forces pour lui exprimer ce qu'il ressentait. Mais il en avait eu besoin. Dire que tout ceci aurait pu s'achever il y a six ans dans cette foutue cabane... Mais non, la gamine s'en était mêlée, et voilà le résultat. Une Wyrmide qui jette son dévolu sur lui, le dévore, se nourrit de lui, de ses maux, de sa souffrance... Foutue parasite, oui. Elle le couve, l'envahit et puis... le séduit. Il s'est fait avoir comme un gamin. Il aimerait juste être seul, enfin, et tranquille.
Mais il ne peut pas se débarrasser d'elle aussi facilement, il le sait. S'il le fait brutalement elle s'accrochera encore plus, le poursuivra. Non, il va falloir lui faire mal, et lui trouver une nouvelle raison d'exister. Peut être l'envoyer à Sainte Mangouste ? C'est une idée à creuser.
Merlin, cinq ans de course poursuite... Pourquoi était-il resté avec elle ? Sans doute était-il redevable, oui. Mais encore ? Avait-il des sentiments plus fort pour elle ? Il en doutait finalement. Il n'avait rien ressenti de tel lorsqu'il l'avait vue arriver en titubant. Juste... de la colère.
Hermione se hissa sur le canapé. Elle était poisseuse du sang de Severus, qu'elle essuya du mieux qu'elle pouvait avec un coin du plaid. Elle sentait les larmes lui inonder les yeux. Qu'est ce qui se passait ? Pourquoi était-il aussi agressif ? Avait-elle raté quelque chose d'important pendant... Pendant qu'elle n' était plus elle-même ? Mais combien de temps cela avait-il réellement duré ? Elle avait vu l'homme changer au fil du temps. Il avait maigri, s'était creusé, il l'avait suivie partout. Et maintenant il lui en voulait ? Même si elle n'avait pas encore retrouvé toutes ses capacités de réflexion, elle ressentait toute l'injustice de la situation.
Elle fût réveillée quelques heures plus tard, par des voix féminines discrètes. On s'affairait autour d'elle. Elle entrouvrit les paupières, et aperçu la silhouette d'une grande brune qui déposait des piles de vêtements dans l'armoire proche. Une autre femme discutait avec Severus. Plus âgée, un chignon gris parfait... Minerva, songea Hermione. Au moins un nom était revenu du profond de sa mémoire. Elle remua doucement, attentive aux réactions de son corps. Elle avait mal partout, découvrait presque l'existence de nouvelles articulations. La femme inconnue remarqua ses mouvements, et se dirigea vers elle. Hermione se crispa, mal à l'aise.
- Madame, elle est réveillée, annonça-t-elle à haute voix.
- Miss Granger, vous revoilà parmi nous ! S'exclama avec peut être trop de gaieté Minerva McGonagal.
Hermione hocha la tête pour saluer son ancienne directrice. Puis son regard se posa sur Severus, qui était resté en retrait, les bras croisés, l'expression indéchiffrable. Elle sentit une pointe de tristesse lui déchirer le cœur.
- Comment-vous sentez-vous Miss ? Je suis Gladys, l'infirmière de Poudlard. Vous nous avez inquiétés mais je suis heureuse de vous voir éveillée.
Poudlard ? Il l'a ramenée ici ? Elle a toujours aimé ce lieu, celui où elle a débuté sa vie de sorcière, puis sa vie Wyrmide et enfin, sa vie avec lui... Mais existe-t-elle réellement ? Elle esquissa un faible sourire, pour dire, oui, tout va bien. Et si vous pouviez sortir maintenant... Mais évidemment, elles restent.
- Nous vous avons amené quelques vêtements, et tout ce qui pourrait vous être nécessaire, reprit Minerva. Il y a cependant quelques recommandations à savoir, pour tout le temps que vous souhaiterez rester ici. Je vous demande de rester ici, de ne pas vous montrer à un quelconque élève ou professeur hormis nous trois. Est ce bien compris ?
Hermione acquiesça distraitement. Peu lui importaient les autres. Le seul qui l'intéressait regarde ailleurs. Gladys s'approcha d'elle, et l'invita à la suivre. Elle hésita, appela du regard l'homme sombre qui l'ignore de son mieux. Soit. Elle se laissa conduire par l'infirmière dans la salle de bain. Elle l'aida à se nettoyer à l'aide d'un gant, et à s'habiller d'une robe noire et simple. Hermione reconnût le tissus de l'uniforme standard de l'école, elle sentait le bruissement si particulier entre ses doigts. Pourquoi se rappelait-elle de détails si insignifiants alors qu'elle reste incapable de parler ? Gladys la ramena dans le salon, la jeune fille la suivant docilement. Hermione se sentait comme étrangère dans cet environnement. Elle n'avait plus l'habitude de devoir fréquenter un autre humain que Severus. Enfin, sans que cela se termine par une mort tragique pour l'autre en tout cas.
Les deux femmes lui expliquèrent où étaient rangées les choses, que Kreattur était à leur disposition. Oui, oui, songea Hermione. Si vous saviez ce que je m'en fout... Elle s'était réinstallée dans son divan, face à Severus qui lui s'était assis dans un fauteuil club en cuir noir.
Hermione réalisa à peine qu'ils avaient été laissés seuls. Elle resta immobile, recroquevillée, lovée dans un plaid de laine, à observer en silence un homme qui ne la regardait pas, l'ignorait de son mieux. Il fixait un point invisible derrière elle. Que faire ? Elle était incapable de la moindre parole. Elle avait déjà du mal à rassembler ses pensées, à suivre un fil. Alors comment lui exprimer ce qu'elle ressentait ?
Elle se glissa finalement hors du canapé et avança des quelques mètres qui la séparaient de Severus. Il ne broncha pas. Elle s'agenouilla face à lui, et approcha une main de ses poings serrés sur ses genoux. Lorsque ses doigts les frôlèrent, elle le sentit tressaillir. Mais il regardait obstinément ailleurs. Elle s'assit au sol, tenant toujours ses mains dans la sienne. Elle le suppliait du regard, et enfin, il baissa les yeux sur elle.
Merlin qu'il détestait la voir ainsi, implorante, à ramper devant lui. Lorsqu'elle lui toucha les mains, il eût l'impression de recevoir un choc électrique. Il attendit quelques secondes, et daigna poser les yeux sur elle. Son visage autrefois si doux et lisse, était creusé, marqué. Les iris chauds avaient perdu leur éclat, semblaient éteints. Lui aussi avait souffert des années d'errance. Mais c'était sa faute à elle, non ? Il passa une main dans ses cheveux, alors qu'elle embrassait l'autre. Il soupira. Elle dût prendre cela pour un encouragement puisqu'elle se releva, et le chevauchant, l'enlaçant, elle resserra nettement sa prise. Severus se sentait doucement perdre pied. Elle parcourut son visage de baisers, s'attardant davantage sur ses lèvres. Mais il resta impassible. Elle se redressa, l'observant avec une pointe de tristesse. Elle commença alors à déboutonner sa robe, puis s'extirpa de ses manches, dévoilant ses seins d'un blanc éclatant.
Severus leva la main vers la poitrine de porcelaine. Il caressa du pouce un téton durci par le désir, mais aussi visiblement par le froid. Il fit glisser son autre main sur le creux des reins de la jeune fille. Sa peau était glacée. Il fronça les sourcils. Qu'est ce qui clochait encore avec elle ? Il l'enveloppa de ses bras et se releva, la soulevant sans difficulté. Elle soupira d'aise et appuya sa tête contre sa poitrine. Il se dirigea vers la chambre de la jeune fille, et la déposa dans son lit. Elle ne le lâcha pas pour autant, et il fût contraint de s'allonger à son côté. Elle se pelotonna le plus possible contre lui, et il la sentit doucement trembler au rythme de ses sanglots silencieux. Après quelques minutes elle finit par se calmer, et leva vers lui un regard beaucoup plus vivant qu'il ne l'avait été ces derniers temps.
- Vous me haïssez ? Demanda-t-elle d'une voix faible, presque éteinte.
Severus soupira nerveusement.
- Non Granger, je ne vous hais pas.
Elle trembla de plus belle.
- Pourquoi est ce que vous ne me regardez plus ? Reprit-elle dans un souffle
Il garda le silence. Que pouvait-il lui dire ?
- Vous ne me quittiez jamais avant. Quand j'étais... Vous m'en voulez?
Il se redressa et s'arracha de ses bras.
- Vous me dévorez, comprenez vous cela ? Répondit-il d'un ton sec. Depuis ce jour là, vous êtes toujours quelque part dans mes pensées, ou à me couver, à me suivre. Quand vous étiez dans ce dragon, j'étais étrangement plus libre que je ne l'ai jamais été. J'avais choisi de vous accompagner.
- J'ai fait tout ça pour vous, sanglota-t-elle.
- Je sais ! S'emporta-t-il.
Il se leva et fit quelques pas, tournant le dos à la jeune fille. Sa voix s'éleva, plus douce.
- Personne n'a jamais fait autant pour moi Miss Granger. Et je ne sais pas si je pourrais vous exprimer ma reconnaissance un jour, ce n'est pas dans mes habitudes. Je pense que vous l'aviez remarqué. Mais je ne supporte pas de vous voir... Dépendante.
Hermione cligna des yeux plusieurs fois, chassant ses dernières larmes.
- Je ne suis pas dépendante de vous Severus, murmura-t-elle. Pas comme vous semblez le croire. Je ne suis pas un parasite comme vous le pensez. Je...
La fin de sa phrase se brisa dans un souffle.
- … J'ai besoin de vous, acheva-t-elle.
Severus savait que ce n' étaient pas exactement les mots qu'elle voulait dire. Il savait aussi qu'il était déchiré entre l'envie de courir la prendre dans ses bras et l'emmener au loin avec lui, et le désir égoïste de l'abandonner là, seule.
Il était assis à la table de la cuisine, devant le ragoût de mouton qu'avait préparé Kreattur. Il mangeait d'un air distrait, son esprit trop encombré par son dilemme. Après tout, devait-il fuir toute sa vie ? Ou pouvait-il prendre le droit d'avoir enfin un peu de bonheur ? La jeune femme qui dormait actuellement dans la pièce voisine semblait voir en lui quelque chose qui lui plaisait tellement qu'elle en était venue à se damner, ou tout comme. Méritait-elle d'être abandonnée ? Elle se mourrait presque, il le savait. Mais ce n'était pas entièrement dû à sa sensation d'abandon. La Wyrmide ne trouvait pas de raison d'exister, voilà tout. Il fallait lui trouver rapidement de quoi se repaître. Un hôpital... Il réfléchit encore à cette idée qui avait germé en lui quelques jours plus tôt.
Appuyé contre l'encadrement de la porte, il la regardait dormir. Elle semblait avoir repris un peu de vitalité, son sommeil était paisible, pas raide et tendu comme il l'était quelques jours auparavant. Elle avait même déjà reprit un peu de poids. A cette vitesse, elle aurait récupéré totalement en à peine une semaine. Elle entrouvrit les yeux et l'aperçu. Elle sourit. Son sourire... Il n'y avait rien au monde qu'il appréciait plus que voir Hermione Granger sourire. Et c'était devenu si rare. Lorsqu'elle se redressa et tendit une main vers lui, il s'approcha lentement. Pas à pas. Chaque mouvement le rapprochait de son choix final. Il savait qu'une fois le dernier mètre franchi, leur sort serait scellé. Puis il attrapa sa main, et elle l'attira vers lui avec douceur, l'invitant à s'asseoir sur le lit. Elle saisit son visage entre ses mains si blanches... Elle caressa de l'index la vieille cicatrice en étoile que lui avait laissé Nagini. Elle y déposa un baiser, puis deux. Elle respirait à pleins poumons son parfum boisé, s'enivrant de Severus. Il avait l'air un peu raide, coincé, hésitant. Elle savait qu'il voulait que la décision lui revienne, qu'il ne fallait pas le brusquer, qu'il décidait quand il devait se dévoiler. Il en avait toujours été ainsi. Elle avait été une bête sauvage, mais ç'avait toujours été lui le plus farouche. Elle lui montrait qu'elle le voulait, il décidait s'il se livrait, voilà tout.
Il finit par lui rendre son baiser, avec une douceur infinie qu'elle ne lui avait jamais connue. Il caressa ses cheveux, y emmêla ses doigts. Elle l'entoura de ses bras fins, et ils basculèrent sur le lit. Elle posa la tête sur la poitrine. Entendre son cœur battre était un tel plaisir, elle pourrait passer des heures ainsi, juste à l'écouter. Elle sourit lorsqu'en le caressant, elle perçu l'accélération des battements. Il abandonna totalement sa guerre intérieure quand elle déboutonna sa chemise, embrassant sa poitrine, puis son ventre, et débouclant sa ceinture, ouvrit le passage vers les choses plus sérieuses. Il ferma les yeux, la laissa faire. Hermione n'avait jamais tenté ce genre de choses, mais si ce n'était pour lui, à quoi bon ? L'amertume légère mêlée de salé n'était pas déplaisante, et le sentir se contracter et retenir son souffle de plaisir n'avait pas de prix. Elle approfondit la fellation, à l'écoute de ses réactions. Brusquement, il siffla et se redressa, l'arrêtant net. Les doutes qui germaient en elle s'évanouirent quand il l'embrassa avec fouge et la renversa, se plaçant sur elle. Il n'avait pas voulu jouir si vite, voilà tout. Il la déshabilla avec délicatesse mais rapidité, faisant disparaître sa chemise de nuit et sa culotte en un instant. Il resta figé quelques secondes à l'observer nue. Elle savait que sa dualité noir et blanche l'avait toujours fasciné. Il caressa la délimitation de ses deux couleurs juste sous son nombril ce qui la fit frissonner. Il lui lança un regard de braise qui la fit fondre. Elle était magnifique. Elle n'était que beauté et joie lorsqu'elle était dans ses bras, cela le sidérait toujours de la voir ainsi irradier littéralement de bonheur juste parce qu'il la touchait, la regardait. Et maintenant qu'après cinq ans elle le retrouvait enfin contre elle, on aurait dit qu'elle venait d'atteindre le nirvana.
Après s'être débarrassé de son pantalon, il lui releva les jambes et les plaça sur ses épaules avant de s'installer entre ses cuisses. Il grogna de plaisir lorsqu'il la pénétra. Hermione tendit les bras, et il la laissa l'attirer contre elle, le serrant si fort dans ses bras encre frêles. Elle fourra son visage dans son cou, se noyant dans sa fragrance, étouffant ses gémissements. Il la sentait brûlante contre lui, vibrante, si vivante. Il faisait de son mieux pour retarder sa jouissance, totalement électrisé qu'il était de la sentir si avide de lui. Il voulait que cet instant dure toujours. Leur souffle s'accéléra, Hermione planta ses ongles dans le dos de Severus et l'orgasme les submergea en vagues puissantes. Elle perdit toute force dans ses bras et le lâcha, retombant doucement contre le matelas les yeux clos.
- Je t'aime tellement, murmura-t-elle dans un souffle.
Severus resta sidéré. Bien sûr qu'il s'en doutait, le savait, le devinait. Mais l'entendre de sa bouche était totalement dérangeant. Peut être parce qu'il n'avait jamais entendu ces mots prononcés à son intention. Même sa mère n'avait jamais eu ce genre d'attention à son égard.
Hermione dû remarquer son trouble puisqu'elle rouvrit les yeux et l'interrogea silencieusement, visiblement inquiète. Il se dégagea et commença à vouloir lui tourner le dos. Elle se redressa immédiatement et attrapa son poignet.
- Je t'en prie... Supplia-t-elle. Ne pars pas.
- Je ne pars pas, murmura-t-il, la voix peu assurée.
Hermione se leva et se colla contre son dos, et l'entoura de ses bras. Ses mains se rejoignaient sur sa poitrine, et elle pouvait sentir le cœur emballé de l'homme.
- Je suis désolée...
- Non, la coupa-t-il. Ne sois plus jamais désolée.
Il fit volte face et lui pris les mains. Il les embrassa avec douceur, et dans un murmure si bas qu'il en était presque mimé lui prononça enfin les mots qu'elle attendait depuis si longtemps.
- Je vous aime, Miss Granger.
Severus entassa les maigres effets qu'il comptait emporter avec lui dans une petite valise de cuir. Peut importe, ils achèteraient tout sur place. Il ne voulait plus rien de ce qui pourrait lui rappeler Poudlard, ou son passé. Il voulait se tourner vers quelque chose de plus important, le présent. L'avenir, s'il existe, aura bien le temps d'arriver.
Minerva avait malgré toutes ses réticences passées paru triste d'apprendre qu'ils partaient.
- La Nouvelle Zélande ? C'est un pays magnifique. Avait-elle commenté. Vous faites un bon choix.
Hermione affichait un sourire immense. Tout avait été décidé très vite. En premier lieu, quitter Poudlard et s'éloigner des directeurs envahissants. En deuxième, trouver un lieu calme, mais proche d'un communauté Sorcière importante. En troisième, que l'endroit soit pourvu d'un hôpital où Hermione pourrait laisser libre court à ses pouvoirs. Elle ne risquerait plus de s'autodétruire par manque de malades. La Nouvelle Zélande était parfaite. Le sud relativement sauvage abritait l'une des plus grande villes Sorcière. Et on n'y connaissait pas Severus. Il pourrait sans problème monnayer ses talents divers sans éveiller chez son interlocuteur un sentiment de haine ou de peur. Il avait réservé une chambre dans un bed and breakfast le temps pour lui de trouver la maison idéale qui abriterait pour toujours le sourire magnifique d'Hermione Granger.