Me revoilà après mes vacances !

Je vous avais promis deux chapitres, et je suis au regret de vous annoncer que ce ne sera pas le cas.

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Non, il y aura 3 chapitres ! Vous avez bien lu. Un de Due Cieli, un de Blood and Legacy et un de Ryuuketsu !

Concernant ce chapitre, je ne dirais rien, vous laissant profiter de cette lecture que vous aurez longtemps attendu ^_^

Bonne lecture !


Honnêtement, Harry se demandait si son arrivée à Poudlard avait déjà été aussi étrange que lors de sa troisième année. Certes, durant sa première année, il avait fait une traversée du lac sur une barque, mais c'était la tradition. Durant sa deuxième année, il était venu à bord d'une voiture volante qui s'était écrasée sur l'unique arbre dangereux à des kilomètres à la ronde et qui avait tenté de les écraser. Mais définitivement, son arrivée à Poudlard, cette année-là, était la plus étrange de toutes.

Il s'était fait enlacé par un détraqueur. Il en savait peut-être peu au sujet du monde des sorciers, mais ce détail en particulier, il était à peu près certain qu'il ne faisait pas partie de la norme. Le regard que lui avaient donné ses amis tout le reste du trajet en train depuis cet incident était une preuve suffisante.

Au début, il avait apprécié leur inquiétude. Toutefois, passé la première demi-heure, cela l'avait vite énervé. Il avait juste eu un moment de faiblesse, il n'était pas en sucre pour autant. Il ne fallait pas exagéré. Il y avait à peine trois mois, il affrontait un basilic avec une épée qui aurait pu servir de cure-dent au serpent géant.

Harry avait cependant refoulé sa colère de son mieux. Après tout, Ron, Hermione, Ginny, Dean et Neville pensaient bien faire. Probablement. En fait, à la réflexion, seule cette fille, Luna, semblait avoir compris que passer à autre chose était ce que le dhampire désirait le plus à l'heure actuelle. Ou alors elle n'avait juste pas conscience de son entourage, c'était difficile à dire à cause de son air lunatique.

Ainsi, le reste du voyage en Poudlard Express sembla interminable. Harry, après le câlin du détraqueur, n'avait plus envie de lire. En fait, il était assez apathique. Il l'aurait été totalement s'il n'avait pas été aussi énervé que ses meilleurs amis le croient en verre. Il avait pourtant prouvé le contraire des dizaines de fois.

Enfin, le train commença à ralentir. Ils étaient enfin à proximité ce que Harry considérait comme son chez lui. Hermione accompagna alors Ginny vers le second compartiment pour se changer, emmenant de force une Luna qui semblait d'une indifférence rêveuse à la pensée que les garçons se changent en sa présence. Elle était définitivement bizarre, mais le dhampire ne parvenait pas à savoir si c'était dans le bon ou le mauvais sens.

Lorsque tout le monde fut enfin en robe de sorcier, ils se regroupèrent et attendirent en silence l'arrêt complet du Poudlard Express. Une fois le train immobilisé, Harry se précipita dehors. Il avait besoin d'air frais et ne plus penser à ce détraqueur. Il lui fallait de quoi se changer les idées, n'importe quoi...

« Qu'est-ce que c'est que cette chose ? » sursauta soudainement le fils Potter.

Dans son empressement à sortir du train, il avait foncé vers les calèches. Il se retrouvait à présent juste à côté de plusieurs étranges chevaux noirs et ailés, mais c'était une description très approximative. Leur corps au pelage noir était squelettique, comme s'il n'avait rien mangé depuis des semaines. La forme de leur tête faisait d'avantage penser à celle d'un dragon. Leurs ailes ressemblaient à celles des chauves-souris. Ils possédaient tous une longue queue et des crocs à l'apparence dangereuse. Quelle espèce de cheval possédait des crocs en guise de dentition ? Étaient-ce seulement des chevaux ? Mais le plus effrayant était leurs yeux. Ils étaient blancs et globuleux. Leur regard était vide, comme celui d'un aveugle.

Pourtant, la raison du sursaut d'Harry n'avait rien à voir avec leur apparence. Le « cheval » le plus proche s'était soudainement tourné vers lui à son arrivée, hennit avec force, avait essayé de reculer, entraînant la calèche et les autres étranges créatures harnachées avec lui. Puis, sans raison, il se cabra avec panique et tenta de s'enfuir. Il fut alors retenu par la main massive de Hagrid qui le caressa d'une manière apaisante.

- Tout doux, ma belle, lui murmura-t-il doucement. Tout va bien. Qu'est-ce qui t'a effrayé à ce point ?

- Harry les a simplement surpris alors que son esprit était envahi de wrackspurts, fit la voix rêveuse de Luna juste à côté d'Harry.

- Oh... fut la réponse maladroite de Hagrid, qui n'avait jamais entendu parler de quelque chose comme les wrackspurts. Je suppose que ça doit être ça.

- Hagrid, intervint alors Harry. Ces... animaux, que sont-ils ?

- De quoi vous parlez tous ? Demanda alors Ron. Je ne vois rien.

- Moi non plus, avoua Hermione les sourcils froncés.

- Pareil, continua Ginny.

- Je... Je les vois, déglutit un Neville mal à l'aise.

Quant à Dean, il n'était plus là. Sans doute avait-il eu assez d'émotions fortes pour la journée et était partit rejoindre ses amis habituels. Dans tous les cas, Harry était perplexe. Pas sur la réaction des « chevaux », qui était sans aucun doute lié au fait qu'il était un demi-vampire, détail qu'il devenait urgent de régler, mais sur le fait que lui, Neville et cette Luna les voyaient, alors que ce n'était pas le cas pour Ron, Ginny et Hermione.

- Ce sont des sombrals, informa fièrement Hagrid. Je les ai élevé moi-même. Ils vivent dans la forêt interdite. Ce sont aussi eux qui tirent les calèches qui emmènent les élèves à Poudlard chaque année. Je ne suis d'ailleurs pas étonné que tu puisses les voir Harry.

- D'accord... fit lentement Ron. Mais pourquoi est-ce que moi je ne peux pas les voir ?

- Tout le monde ne peut pas, expliqua le garde-chasse. Normalement, vous devriez les étudier en cinquième année dans le cours de soin aux créatures magiques, mais au vu de la situation, je peux aussi bien l'expliquer. Il faut déjà avoir vu la mort pour voir les voir.

- Ce sont des créatures de ténèbres ! Cria alors Hermione d'une voix aiguë, Ron hochant la tête furieusement à côté d'elle.

- Certainement pas, s'offusqua Hagrid. Certains sorciers pensent que les voir est un mauvais présage à cause de cette histoire de mort, mais c'est faux. Ils sont des animaux très utiles et intelligents. Ils ne feront jamais de mal à quelqu'un s'ils ne sont pas agressés en premier. Bien, à présent je dois réunir les premières années pour leur traversée du lac.

Et sur ce, il s'en alla, après avoir fait un très peu discret signe de la main à Harry, qui le lui rendit en souriant. Une fois que Hagrid fut hors de vue, le dhampire se permit une grimace. On ne pouvait voir les sombrals que si on avait vu la mort auparavant. Cela devait vouloir signifier avoir vu mourir quelqu'un. Mais qui avait-il vu mourir ? À la réflexion, il y avait pas mal de choix. Le basilic, mais il n'était pas sûr que cela comptait. Tom Jedusor, mais étant un souvenir, il n'était pas sûr non plus de pouvoir le classifier comme une mort. Quirrel, mais Harry était déjà évanoui au moment de sa mort. Voldemort, mais il n'était pas vraiment mort à proprement parlé. Alors qui ?

Harry sentit une sueur froide lui couler dans le dos en songeant qu'il connaissait la réponse. Ses parents. Il avait dû voir ses parents mourir. Il avait été là, il le savait. Le détraqueur lui avait montré. Non, c'était plus compliqué que ça. Il ne lui avait pas montré, mais réveillé un souvenir de quand il était tout petit.

« Pas Harry... Je vous en supplie... Pas Harry ! »

« Pousse-toi... Allez, écarte-toi ! »

« Pas Harry... Je vous en supplie... Pas Harry ! »

« Je ne me répéterais pas... »

« Pas Harry... Tuez-moi à sa place... »

Ces deux voix, il les connaissait. La plus aiguë et agressive, il n'eut aucun mal à la reconnaître pour l'avoir déjà entendu à la fin de sa première année. Il ne pouvait pas oublier qui était son propriétaire. C'était Voldemort. La seconde, celle qui suppliait pour la vie d'Harry, devait donc être celle de sa mère, Lily Potter. Le dhampire n'aurait jamais cru qu'un jour il aurait pu entendre la voix de sa mère, même dans de telles circonstances. Il n'était plus sûr s'il devait continuer à maudire le détraqueur pour l'avoir mis dans un tel état de faiblesse ou le remercier pour lui avoir permis d'entendre la voix, même désespérée, de celle qui a donné sa vie pour le protéger.

Distraitement, Harry s'installa dans la calèche, essayant de paraître indifférent aux piaffements nerveux des sombrals qui y étaient attelés. Luna prit place à côté de lui, tandis que les autres débattaient encore intérieurement s'il devait monter ou non. Surtout Hermione, qui ne croyait que ce qu'elle voyait.

- Merci Luna, murmura-t-il à l'intéressée. C'était gentil à toi de mentir pour moi. Tu n'étais pas obligé.

- Oh, tu as deviné ? Fit la jeune fille. Ton esprit n'était pas vraiment envahi de wrackspurts. En fait, ils semblent avoir peur de toi. Je ne les ai jamais vus réagir ainsi. Pour le moment, ils préfèrent infester l'esprit de tes amis.

La réponse de Luna prit Harry au dépourvu. Il avait pensé que cette histoire de wrackspurts était une invention, mais peut-être pas. Le fait qu'elle ait ajouté qu'ils avaient peur de lui était une preuve suffisante pour lui que ce passage était la vérité. Les animaux fuyaient les vampires comme la peste. Seuls les humains n'avaient pas un instinct de survie suffisamment développé pour réagir de la même manière.

- Qu'est-ce qu'un wrackspurt ? Demanda Harry.

- Ce sont de petites créatures invisibles qui entrent dans les oreilles des gens pour confondre leur esprit. On peut les voir avec des lorgnospectres.

- Ah... Et qu'est-ce qu'un lorgnospectre ?

- Des lunettes pour voir certaines créatures invisibles comme les wrackspurts.

- Et les sombrals ?

- Tiens, je n'ai jamais essayé. J'ai toujours pu voir les sombrals.

- Tu as perdu quelqu'un qui t'est cher, comprit Harry.

- Ma mère, expliqua patiemment Luna avec la même voix rêveuse. Elle expérimentait des sorts quand l'un d'eux a mal tourné. J'avais neuf ans.

- Je suis désolé.

- Il ne faut pas. Ce sont des choses qui arrivent.

Harry hocha la tête. Oui, c'étaient des choses qui arrivaient, hors de notre portée. Quelque chose que l'on aimerait changer, mais que l'on ne pouvait pas. Tout ce qui restait à faire, était de serrer les dents et avancer. Cela expliquait peut-être la raison de l'étrangeté de Luna. Peut-être cet air lointain était-il un masque pour ne pas afficher sa douleur. Ou peut-être pas.

- Dit-moi, demanda finalement Harry. Tu ne portes pas de lorgnoscopes, alors comment savais-tu pour les wrackspurts.

- Oh, s'exclama Luna avec un enthousiasme rêveur, je peux les voir sans.

- As-tu une sorte de don de double-vue ou de troisième œil ? Voulut savoir Harry, incertain que ces notions existaient même dans le monde des sorciers, ou qu'ils avaient le même sens que chez les moldus.

- Je ne sais pas, admit Luna rêveusement. Je n'y avais jamais pensé avant.

Leur conversation s'arrêta là, car Hermione, Ginny, Neville et Ron montèrent finalement dans la calèche, bien qu'avec réticence pour certains. La Granger, était très méfiante de ces créatures qu'elle ne voyait pas et le Londubat tremblait légèrement, probablement à la découverte de ce qu'impliquait de voir les sombrals. Lui aussi avait perdu quelqu'un.

Le trajet pour Poudlard se fit presque dans le silence. Ron, qui semblait ne pas pouvoir supporter plus de quelques minutes de calme, tenta d'engager la conversation, mais personne ne semblait d'humeur à discuter, si bien qu'il monologua une bonne partie du chemin. Pour couronner le tout, la pluie se mit à tomber avant qu'ils n'aient atteint les portes du château. Ce fut donc dans une grande pagaille que le groupe entra dans le hall.

Harry, pour sa part, resta quelques instants de plus dans la calèche, la tête en direction du ciel, sans se soucier des gouttes d'eau s'écrasant sur son visage. Au contraire, il profita pleinement de cet instant. Il était de retour chez lui. Même s'il semblerait que cette année encore, il y aurait du danger, il ne voudrait être ailleurs pour rien au monde. C'était là qu'il voulait être. Inspirant à fond, il se laissa s'imprégner de ce sentiment de paix.

Une fois passé les portes du château, il serait pris dans la frénésie des élèves et ses instincts vampiriques pourraient se réveiller à tout moment. Le détraqueur a bien fait son boulot pour les repousser temporairement, mais Harry ne comptait pas sur la chance, qui lui faisait plus que souvent défaut, pour garantir la sécurité de ses camarades.

Harry savait qu'il devrait en parler au directeur Dumbledore. C'était la chose la plus raisonnable à faire. Lui saurait comment réagir et mettre en place des mesures. Pourtant, le dhampire ne le ferait pas. Pas tout de suite, du moins. Tout était encore si flou. Il voulait savoir pourquoi et comment il était devenu un dhampire. Lequel de ses parents l'avait été avant lui. Qui que cela avait été, il était forcément un demi-vampire que son fils, puisque les 100% vampires n'étaient pas des sorciers.

Tant de questions et si peu de réponses, et Harry voulait en trouver quelques-unes avant de parler de sa nouvelle condition à Dumbledore. Tant qu'il restait prudent et qu'il s'assurait de ne faire de mal à personne, ça devrait aller. Et s'il se sentait flancher, il pourrait toujours revoir cette déclaration.

Retenant un soupir, Harry passa finalement les portes de Poudlard. Ses amis étaient encore à essorer leurs vêtements dans le hall. Lorsque ce fut fait, ils se rendirent vers la grande salle, où les autres élèves de chaque année se rendaient déjà par petits groupes. Toutefois, au moment où ils s'apprêtaient à y entrer, ils furent interpellé par le professeur McGonagall
- Monsieur Potter, Miss Granger, puis-je vous parler un instant en privé ?

Les deux concernés échangèrent un regard. Si Harry n'avait qu'une vague idée de la raison pour laquelle il avait été demandé par sa directrice de maison, Hermione, elle semblait tout à fait au courant. Cela se voyait à ses yeux brillants d'excitation. Avec un léger hochement de tête, ils se séparèrent du groupe et suivirent le professeur McGonagall jusqu'à son bureau.

En entrant, Harry eut la désagréable surprise de trouver Madame Pomfresh déjà présente. Il avait désormais une assez bonne idée de ce qui l'attendait. Il ne cacha pas sa grimace, ce qui valut un léger sourire de la part de l'infirmière.

- J'avoue que je ne m'attendais pas à vous revoir aussi tôt dans l'année, monsieur Potter.

- Sans vouloir vous offenser, répliqua-t-il, j'aurais préféré ne pas voir revoir de toute ma scolarité.

- Aucune offense prise, mais j'hésite encore à vous réserver un lit pour l'année. Vous êtes probablement l'un de mes patients les plus réguliers.

- Et j'en suis vraiment navré.

- La raison pour laquelle j'ai appelé Poppy est simplement pour s'assurer que vous vous remettiez bien de l'incident, intervint alors le professeur McGonagall. Ensuite, nous pourrons parler de la raison pour laquelle je vous ai demandé de me suivre.

« Donc, une visite chez l'infirmière n'était pas la seule raison… » Analysa mentalement Harry, sans vraiment comprendre ce que pourraient être les autres.

- Je vais bien, tenta le dhampire tout en sachant qu'il ne convaincrait personne. J'ai vécu pire.

- Le pire est que vous avez probablement raison, admit Madame Pomfresh avec un soupir résigné. J'espère que vous vous rendez-compte qu'il n'est pas normal de ne pas considérer une rencontre avec un détraqueur comme la pire chose que vous auriez pu vivre.

- Parlez-moi de normalité, grimaça Harry.

En première année, il s'était fait envoyer à l'infirmerie après avoir affronté Quirell et l'avoir empêché de s'emparer de la pierre philosophale. Banal, vraiment. En seconde année, il y avait été envoyé à nouveau parce que Dobby, l'ancien elfe de maison des Malfoy, avait été persuadé qu'il courait un danger à Poudlard et avait tenté de le blesser pour le convaincre de rentrer chez lui. Lockart, l'actuel professeur de défense contre les forces du mal, n'avait fait qu'empirer les choses et faisant disparaitre tous les os de son bras en voulant les ressouder.

Il avait également passé une bonne partie de la seconde année à visiter Hermione à l'infirmerie, après avoir été pétrifié par ce qui se révéla être un basilic. Basilic que Harry tua et lui aurait valu un nouveau séjour à l'infirmerie et peut-être même au cimetière s'il n'y avait pas eu Fumsec. Donc, pour ce qui était de la normalité, il faudrait repasser. Pendant qu'il réfléchissait, madame Pomfresh jeta plusieurs charmes pour s'assurer de l'état de santé d'Harry, avant de soupirer et de ranger sa baguette avec résignation.

- Vous allez bien, monsieur Potter. Votre corps est encore un peu faible de votre rencontre avec le détraqueur, mais c'est tout. Un peu de chocolat et une bonne nuit de sommeil réglera ça.

- Le professeur Lupin nous a déjà donné du chocolat, informa Harry tout en omettant le fait qu'il ne l'avait jamais mangé.

- Enfin un professeur de défense contre les forces du mal qui sait quoi faire et dans quelles circonstance, s'exclama madame Pomfresh avec bonne humeur. J'ai bien cru que ça n'arriverait jamais.

Après avoir donné néanmoins quelques carrés de chocolat à Harry avec instruction précise de les manger d'ici ce soir, madame Pomfresh s'en alla en marmonnant sur l'idée stupide d'apporter des détraqueurs à Poudlard et du travail supplémentaire que cela allait apporter à l'infirmerie. Il a également été question d'aller aux cuisines pour faire un stock de chocolat, juste au cas où…

Harry regarda les carrés marron dans sa main avec un air stoïque, dissimulant soigneusement le dégout récent qu'il avait pour la nourriture humaine. Du chocolat et du sommeil ? Les vampires ne pouvaient faire ni l'un ni l'autre. Les posant sur le bureau de sa directrice, il se retourna vers le professeur McGonagall, attendant les explications concernant sa présence dans son bureau. Celle-ci ne tarda pas, voyant qu'elle avait l'attention de deux de ses élèves préférés.

- Si je vous ai demandé de venir me voir alors que l'année scolaire n'a pas encore commencé, c'est pour vous parler de vos emplois du temps respectifs. Comme vous le savez déjà, pour votre troisième année, vous étiez tenu de choisir au moins deux nouvelles matières. Toutefois, vous ne l'aurez probablement pas remarqué, l'année dernière, mais vos emplois du temps ne vous permettent pas de prendre plus de trois matières. Or vous monsieur Potter avez pris quatre matières, et vous Miss Granger en avez pris cinq.

Harry fronça les sourcils. Pourquoi le professeur McGonagall leur disait ça la veille du début des cours ? Et surtout, pourquoi avoir accepté de les inscrire dans autant de matières si elle savait que ce n'était pas possible. Il lui manquait une information, mais quoi ?

- D'ordinaire, j'aurais refusé de vous inscrire à plus de trois matières supplémentaires, surtout vous monsieur Potter. Je ne doute pas de votre bonne foi, mais vous n'êtes pas à proprement parlé un exemple d'assiduité.

Le concerné grimaça, mais ne répliqua pas. C'était la vérité, il n'avait vraiment pas été un élève modèle au cours de ses deux dernières années. Il faisait ses devoirs au dernier moment, bâclait par moment, et s'était beaucoup appuyé sur l'aide qu'acceptait de lui fournir Hermione. Mais cette année, il voulait prouver qu'il pouvait être plus mature. Il voulait vraiment avoir la chance de montrer qu'il était responsable et bon élève. Il en avait presque oublié que l'emploi du temps ne pouvait intégrer que jusqu'à trois nouvelles matières. Presque.

- Toutefois, continua le professeur McGonagall avec un demi-sourire, il se trouve que Miss Granger est un exemple d'assiduité. Et comme vous êtes de bons amis, j'ai décidé de vous laisser le bénéfice du doute. Vous pourrez donc assister aux quatre matières que vous avez demandées.

- Mais l'emploi du temps… commença Harry.

- Peut être rallongé, révéla mystérieusement sa directrice de maison. Miss Granger sera responsable de vous emmener tous les deux à l'heure pour chaque cours, étant donné que vous partagez les mêmes matières. Elle vous expliquera cela elle-même demain. Compris ?

- Oui professeur.

- Bien, à présent Miss Granger, il nous reste quelques détails à régler et nous en auront fini. Monsieur Potter, pouvez-vous nous attendre dehors ?

Harry hocha la tête et sortit du bureau, réfléchissant à ce qu'il venait d'apprendre. A la réflexion, il aurait dû remarquer qu'il ne pouvait pas inclure plus de trois matières dans leur emploi du temps. Bon, il avait été assez distrait par la pétrification d'Hermione pour se soucier de choses sans importance, donc il y avait prescription. Mais dans ce cas, pourquoi le professeur McGonagall disait-elle qu'il pourrait assister à quatre matières supplémentaires ?

« Les emplois du temps peuvent être rallongés… » Songea Harry.

Voulait-elle faire référence à des cours du soir ? Le dhampire n'avait jamais entendu un élève plus âgé parler quelque chose comme ça. D'un autre côté, il ne devait pas y avoir beaucoup d'élèves décidant de prendre plus de cours que ce que leur emploi du temps ne pouvait contenir. C'était intriguant. Et pourquoi Hermione serait-elle responsable dans ce cas ? Ce n'était pas contre elle, mais Harry devrait être en mesure de trouver une salle de classe, même pour un cours du soir. C'était vraiment très étrange…

Il fut interrompu dans ses pensées, quelques minutes plus tard, lorsqu'Hermione sortit du bureau, visiblement heureuse. Le professeur McGonagall elle-même se permettait l'un de ses rares sourires.

- Bien, il ne nous reste plus qu'à se rendre à la grande salle pour profiter du banquet de début d'année, déclara-t-elle.

Fronçant les sourcils, Harry sortit Virga et jeta un rapide Tempus, qu'il ne prit même pas soin d'être discret, au grand amusement des deux autres personnes l'entourant. Le dhampire vit que, d'après l'heure, le banquet avait dû commencer depuis au moins une dizaine de minutes. Mais alors…

- Qui s'est occupé de la cérémonie de répartition ? s'exclama Harry, puisque la tradition voulait que ce soit le directeur adjoint, ici la directrice adjointe, qui place le choixpeau sur la tête des nouveaux élèves.

- Moi, répondit Minerva toujours aussi amusée. Ne vous inquiétez pas, monsieur Potter, j'ai encore le temps de mener la cérémonie à son terme.

Cela rendit Harry encore plus sceptique et soupçonneux. La cérémonie de répartition était déjà terminée, à moins qu'elle n'ait été décalée à après le banquet. Mais ce n'était probablement pas le cas, car les nouveaux élèves, n'ayant pas encore été répartis, n'auraient pas eu d'endroit où s'asseoir. Le dhampire était certain qu'il manquait quelque chose d'important. Qu'est-ce qu'il loupait ?

- Harry, tu devrais voir ta tête, rigola alors Hermione. Allez dépêchons-nous, si nous voulons qu'il reste quelque chose à manger.

- A ce propos… déclara Harry. Je n'ai pas vraiment envie d'assister au banquet. Je n'ai pas faim et je suis vraiment fatigué. Professeur, pensez-vous qu'il soit possible que j'aille directement à la salle commune de Gryffondor ?

- Je suppose, répondit sa directrice de maison avec indulgence. Une rencontre avec un détraqueur est toujours quelque chose d'éprouvant et vous voudrez sans doute être en forme pour le début des cours demain.

Elle lui donna alors le mot de passe et Harry s'en alla, après avoir souhaité une bonne soirée au professeur McGonagall et à Hermione. Sans se presser, il se rendit au septième étage et s'arrêta devant le portrait de la grosse dame le temps de lui donner le mot de passe et continua ensuite sa route. Il se dirigea directement vers le dortoir des garçons des troisièmes années, celui où il avait déjà passé deux ans. Ses affaires étaient déjà là. Le dhampire se demanda brièvement qui les y avait emmenées, puisque tout le monde était censé se trouver dans la grande salle pour le banquet.

S'asseyant sur son lit, il se remémora la première fois qu'il était arrivé à Poudlard, sa traversée du lac, son entrée dans le château et l'étrange cérémonie de répartition à laquelle il avait participé et même été le centre de l'attention, bien malgré lui…

Flash-Back :

- Potter, Harry.

Sitôt que son nom fut prononcé, le garçon entendit des chuchotements s'élever de toutes les tables. Des dizaines de têtes se tournèrent vers le groupe de futurs élèves, dans l'espoir de le voir. Cela le mit mal à l'aise. Il hésita à avancer, mais croisa le regard sévère du professeur McGonagall et puisa juste assez de force pour se diriger vers elle.

Sous l'assaut des regards, il resta concentré sur le choixpeau magique dans les mains de la sorcière. Lentement, il s'approcha du tabouret. Prenant une légère inspiration, il s'assit et son visage fut recouvert par l'objet qui allait le répartir. Après quoi, il attendit.

« Hum, ce n'est pas facile. » dit une petite voix à son oreille. « C'est même très difficile. Je vois beaucoup de courage. Des qualités intellectuelles, également. Il y a du talent et… ho ! Ho ! Mon garçon, tu es avide de faire tes preuves, voilà qui est intéressant… Voyons, où vais-je te mettre ? »

Harry crispa les doigts sur le bord du tabouret. Dans quelle maison le choixpeau magique allait-il l'envoyer ? Il ressentait une appréhension grandissante.

« Hum… » Dit la petite voix. « Vraiment difficile… Tu as d'immenses qualités, sais-tu ? Je le vois dans ta tête. Chaque maison possède les compétences nécessaires pour révéler ton potentiel, ça ne fait aucun doute. Alors ? Où vais-je bien pouvoir t'envoyer ? J'hésite encore… Je sais, tu es définitivement un… irrépartissable. »

Harry resta immobile, incertain de la réaction qu'il devait adopter. C'était quelle maison les irrépartissables ? Après une seconde de réflexion, le garçon se rendit compte que ce n'était pas une maison. Qu'est-ce que cela signifiait dans ce cas ? Venait-il d'être refusé à Poudlard ? Il avait à peine découvert la magie et son monde, et il allait déjà devoir la quitter ?

Non, il ne voulait pas. Pas si vite. Pas alors qu'il n'avait fait qu'effleurer la surface de ce qu'il était. Il fut interrompu dans ses pensées par le rire léger du choixpeau qui résonnait dans ses oreilles. Ce son l'apaisa, juste un peu.

"Ne t'inquiète donc pas autant" fit sa voix amusée. "Tu ne quitteras pas Poudlard parce que tu es irrépartissable. Cela signifie simplement que tes qualités et tes défauts s'équilibrent de tel façon qu'il m'est impossible de choisir une maison pour toi."

"Mais alors..."
"Alors, il t'est offert un choix que peu peuvent se vanter d'avoir reçu. Tu vas pouvoir choisir en toute objectivité la maison qui t'accueillera."

" J'ai le choix ? Vraiment ?" s'exclama mentalement Harry, soudain beaucoup plus heureux.

"Vraiment." confirma la petite voix. "Alors quelle maison souhaites-tu rejoindre ?"

Harry prit le temps de la réflexion. Il ne connaissait vraiment que deux maisons. Gryffondor et Serpentard. Draco Malfoy, qui était à Serpentard, lui avait fait une très mauvaise impression. A l'inverse Ron Weasley, qui était à Gryffondor, lui avait laissé une plutôt bonne impression. Pour ce qui était de Poufsouffle et de Serdaigle, il n'avait pas vraiment d'opinion. En fait, en dehors du garçon roux, il ne connaissait personne. Son choix fut alors assez rapide.

"Je vais choisir Gryffondor."

"Soit. Ce sera donc..."

- GRYFFONDOR !

Aussitôt, la table des rouge et or explosa en applaudissement et en hurlements. Dans le brouhaha, Harry entendit quelque chose qui ressemblait à "Potter avec nous" répété plusieurs fois. Le choixpeau fut retiré de sa tête et le garçon rejoignit ceux qui allaient devenir ses camarades pour toute sa scolarité...

Fin de Flash-Back !

Oui, comme pour le reste de sa vie, cela avait été une étrange cérémonie de répartition. Harry se remémora avec un léger amusement sa panique de l'époque. Il était loin le temps où se soucier de découvrir le monde de la sorcellerie était sa principale priorité. Désormais, il devait s'assurer de rester en vie, ce qui n'était pas si facile lorsque l'on s'appelait Harry Potter.

Le dhampire leva alors les yeux et observa le mur, à côté de son lit. Il y avait là deux choses qui y étaient accrochés. La première était son Nimbus 2000, qu'il n'avait pas pu transporter avec lui chez les Dursley. Cela lui aurait évité bien des tracas s'il avait juste pu s'enfuir sur son balai volant, ce jour-là...

Intrigué, Harry se demanda quelles pouvaient être les pensées de son Nimbus. Il connaissait déjà à peu près comment cela marchait pour les baguettes. Sa Virga possédait une sorte d'esprit désincarné, qui ne ressentait pas vraiment les émotions. C'était, selon elle, tout à fait normal. Le seul moment où elles exprimaient un réel sentiment était quand elles se liaient à leur sorcier pour la première fois. Cela expliquait la différence entre la baguette de Ron et la sienne, du moins pour le moment.

Se concentrant, il utilisa sa magie sylvestre pour écouter les pensées de son Nimus 2000. Il ne fut qu'à moitié surpris.

"La vitesse... La vitesse... La vitesse... Ne pense à rien d'autre. Rien d'autre ne compte que la vitesse... La vitesse..."

Le balai continuait à monologuer ainsi en boucle, sans jamais s'arrêter. Il répétait toujours le même mantra, si bien qu'Harry cessa rapidement d'écouter. Le Nimubs 2000 ne prononça qu'une seule phrase de différente à un moment donné, lorsqu'il affirma qu'il ne se laisserait jamais vaincre par sa version plus récente, le Nimbus 2001. Harry se demanda alors si c'était vraiment raisonnable de continuer le Quidditch. Si un balai était capable de le distraire, qu'est-ce que ce serait avec 14 balais, autant de joueurs, le public et le commentateur ?

Non, ce n'était pas le moment de penser à ça. Harry secoua la tête pour arrêter de dériver. Il se concentra plutôt sur l'autre objet accroché au mur. C'était une épée forgée dans l'argent le plus pur et sertie d'un rubis de la taille d'une noix. Sa conception était assez basique, mais elle avait été conçue pour combattre et non pour faire jolie. Il était cependant possible de voir gravé les mots "Godric Gryffondor" sur la lame.

Oui, cette arme était l'épée de Gryffondor. L'épée avec laquelle il avait tué le basilic. L'épée à cause de laquelle son bras et celui de Ginny étaient marqués d'un tatouage incompréhensible et dont la portée de la signification réelle les dépassait. Elle lui avait sauvé la vie, et l'avait lié à elle. Elle avait choisi son porteur, un peu comme une baguette choisissait son sorcier.

"Non." Intervint alors Virga. "Ce que cette épée a fait peut sembler similaire au lien entre une baguette et son sorcier, mais cela reste fondamentalement différent."

"Pourquoi ?" demanda Harry.

"L'épée de Gryffondor s'est liée à celui qu'elle a considéré comme étant le plus digne de la manier. Nous autres baguettes nous lions à notre sorcier car il est celui qui nous complète. Il n'y a rien telle que la synchronisation avec cette épée. Soit tu peux te servir de la magie à travers elle, soit non. Il n'y a aucune alternative."

"Je vois."

"C'est une arme de guerre. Il est normal que ses fonctionnalités reflète son utilité."

"Je suppose... Merci de m'avoir éclairé Virga."

"A ton service."

Harry se leva et s'approcha du mur, prêt à prendre l'épée de Gryffondor. Il connaissait son poids par-cœur, presque comme s'il l'avait porté toute sa vie. Il ne l'avait pourtant eu en main qu'une heure, au grand maximum. Alors que sa main entra en contact avec le pommeau, son ouïe de dhampire l'avertit que les Gryffondors, anciens comme nouveaux, venaient d'entrer dans la salle commune et s'approchaient des dortoirs.

D'un bond, il se jeta dans son lit et glissa la couverture sur lui. Ce n'était pas important qu'il soit habillé ou non, puisque de toute façon, il ne resterait pas dans son lit cette nuit. Il ne dormait plus, alors il pouvait tout aussi bien profiter de ce temps pour faire quelque chose de plus productif.

Lorsque ses camarades de dortoir furent tous dans leur lit et profondément endormis, Harry sortit du sien, attrapa doucement l'épée de Gryffondor et quitta la chambre. Il ne s'attarda pas dans la salle commune, ne se laissant que le temps de la traverser.

Il parcourut lentement Poudlard, descendant de plusieurs étages, s'assurant à chaque fois qu'il ne croiserait pas le chemin d'un professeur en patrouille. Son ouïe lui fut très utile et lui permit d'éviter le professeur Chourave et le professeur Sinistra une fois chacune. Il arriva finalement à destination: les toilettes des filles du deuxième étage. Vérifiant que Mimi n'était pas dans les environs, il se posta devant l'un des éviers, qui avait la particularité d'avoir un petit serpent gravé sur le côté.

- Ouvre-toi. S'exclama Harry d'une voix sifflante typique des fourchelangs.

Comme la première fois, le robinet se mit à briller d'une lumière blanche en tournant sur lui-même, avant que le lavabo ne bascule et disparaisse, révélant un énorme tuyau. Sans hésitation, il se jeta dedans et glissa pendant un long moment. Il eut à nouveau l'impression de se trouver dans un toboggan géant. De toutes les choses bizarres, celle-ci était surement la plus raisonnable.

Lorsque le tuyau redevint finalement horizontal, Harry ne perdit pas de temps à se relever et continuer son chemin. Ce qu'il faisait était stupide. Pourquoi avait-il décidé de retourner dans la chambre des secrets ? Simplement parce qu'il restait peut-être des réponses qu'il avait loupé la dernière fois. Passant devant la mue du basilic, le dhampire se demanda dans quelle mesure cet ingrédient serait différent de la mue de serpent classique pour les potions.

Harry arriva enfin devant la porte d'entrée de la chambre des secrets. Récitant rapidement le mot de passe en fourchelang, il poursuivit sa progression, plus prudemment. Il était certain d'évoir tué le basilic, il lui avait transpercé le crane avec l'épée de Gryffondor, mais qui savait qu'elles autres créatures il pouvait y avoir, tapies dans l'ombre. Arme levée dans sa main gauche et Virga dans sa main droite, il s'approcha du serpent géant, qui était toujours dans le même état que quand il était partit, presque trois mois plus tôt. C'était là que le serment avait été effectué...

Flash-Back:

C'était terminé. Le cauchemar était fini. Tom Jedusor venait de mourir. Harry tenait encore le croc du basilic dont il s'était servi pour transpercer le journal intime. Recouvert du sang de la créature, il observait à présent, fasciné, la vie réintégrer le corps de Ginny Weasley. Elle commença par respirer plus facilement et plus fortement. Ensuite, elle reprit des couleurs, avant de finalement commencer à s'agiter. Elle ouvrit finalement les yeux et croisa le regard de son sauveur, avant de se détourner de honte.

Lentement, avec précaution, elle se releva. Elle était encore faible, mais retrouvait ses forces rapidement, maintenant que Jedusor était mort. Harry, toujours silencieux, l'observa faire, prêt à la rattraper si son corps n'était pas capable de la supporter. Il semblerait que ce fut une précaution inutile, car elle se mit en position assise assez facilement.

- Je suis désolé, déclara enfin Ginny d'une voix où se mélangeaient épuisement et hystérie. Je ne voulais pas... Jedusor m'a obligé...

- Du calme, Ginny. Tout va bien. Jedusor ne te fera plus de mal, j'ai détruit son journal. Tiens regarde.

Pour lui prouver son point, Harry tendit le journal perforé en son milieu par un des crocs du basilic même qu'il avait contrôlé. En voyant cela Ginny poussa un profond soupir de soulagement. Un léger rire s'échappa de ses lèvres. On y percevait encore une pointe d'hystérie, mais c'était principalement un rire de joie et de libération.

Ce fut à ce moment-là que le corps d'Harry se détendit. Oubliant sa nature de demi-vampire, il se lécha les lèvres distraitement et ingéra par ce fait, une goutte du sang de basilic. Dès l'instant où celle-ci pénétra son organisme, elle sembla le ronger de l'intérieur comme de l'acide. C'était pire que lorsque le croc du basilic avait pénétré sa chair. C'était insoutenable.

Il l'avait pourtant lu: un vampire ne devait jamais boire un sang dont la densité magique était trop supérieure au sien. Même une simple goutte pourrait le tuer. Or le sang de basilic contenait une magie effroyablement dense. Ainsi, son organisme se mit à lutter contre la goutte de sang, cherchant à assimiler sa magie, tandis que celle-ci détruisait lentement son corps de l'intérieur.

Le combat ne dura toutefois que quelques minutes, durant lesquelles Harry se roula sur le sol, hurlant de douleur, le corps parcouru de spasmes, tandis que Ginny hurlait de terreur, ne sachant que faire. Dans son malheur, le Potter avait eu de la chance. Ayant été mordu par le basilic et guérit par une larme de Fumsec, le phénix de Dumbledore, les propriétés curatives et régénératrice de la larme étaient encore présentes dans son organisme.

Lorsque la magie du sang entra en conflit avec celle d'Harry, le reste du pouvoir de guérison de la larme stimula l'organisme du dhampire, qui put finalement absorber totalement cette goutte de sang de basilic. Aussitôt, il se sentit mieux, plus fort. Ses pouvoirs vampiriques semblaient plus puissants aussi.

Il reporta alors son attention sur Ginny, qui était debout à côté de lui, le regard incertain. Harry hésita. Devait-il lui dire ce qui venait de se passer ? Non, ce serait juste compliquer d'avantage une situation déjà bien garnie. Le dhampire essaya de se relever, mais ses muscles soudainement plus puissants ne lui obéirent pas correctement et il s'écrasa contre le sol.

Avisant alors l'épée de Gryffondor, il l'attrapa d'une main et s'en servit comme d'une canne pour se relever. Il se retrouva ainsi, un genou au sol, les deux mains sur le pommeau de l'épée, comme s'il s'inclinait devant Ginny, lorsque celle-ci trouva enfin le courage de lui poser une question.

- Est-ce... Est-ce que ça va, Harry ?

- Ce serait plutôt à moi de te demander ça, Ginny. Tu as failli mourir.

- Je vais bien, assura-t-elle. Mais toi ? Tu te tordais de douleur il y a un instant.

- Juste quelques crampes, la rassura Harry. J'ai eu un combat épuisant juste avant, et mon corps m'a rappelé mes limites. Mais ce n'est pas pour moi qu'il faut s'inquiéter. Ginny, je te répète que tu as failli mourir.

- Mais tu m'as protégé, prit alors conscience Ginny en rougissant.

- Et je continuerais de te protéger du danger, je te le jure.

Harry avait voulu dire qu'il protégerait tous ses amis, dès lors que la situation l'exigeait. Toutefois, ses paroles provoquèrent quelque chose d'inattendu. La position de Harry, un genou au sol et les mains sur l'épée tenu verticalement, pointe au sol, couplé à son discours, avait fait briller la lame de Gryffondor d'une lumière argenté et aveuglante. Aussitôt, une légère chaleur, qui n'était pas désagréable, se propagea sur le bras droit d'Harry.

Lorsque le dhampire pu à nouveau voir quelque chose, la première chose qu'il remarqua fut l'étrange tatouage qu'il était possible de voir sous sa manche déchirée. Un rapide coup d'œil à Ginny l'informa qu'elle avait la même chose au même bras, simplement d'une couleur différente. Pris d'un sentiment étrange, Harry déclara alors:

- Ceci est mon serment. Je te protégerais toujours, Ginevra.

- S'il te plait Harry, grimaça la jeune fille de plus en plus rouge, appelle moi Ginny...

Fin de Flash-Back !

C'était ainsi que cela s'était passé. Un concours de circonstances, associé à des mots au sens ambigu, et Harry avait prononcé un serment sans même le savoir. Il était venu dans l'espoir de trouver une réponse, car c'était là que tout avait commencé. Mais pour le moment, il ne trouvait rien. Pas même de quoi étancher sa soif vampirique.

La goutte de sang de basilic qu'il avait ingéré l'avait presque tué. Certes, il n'avait plus ressentit le besoin de se nourrir pendant deux mois, mais il ne voulait pas prendre le risque de mourir d'une overdose de magie. Ce serait vraiment contre-productif. Soupirant, Harry regarda le cadavre du basilic, quand une pensée lui vint.

"Ça va être une longue nuit..."


Et voilà pour ce chapitre !

Je suppose que certaines questions auront trouvé une réponse.

Si ce n'est pas le cas, je lis toujours vos commentaire et y réponds dès que j'ai le temps. Aussi, si vous voulez une réponse, faîtes en sorte que je puisse vous répondre !