Titre: La malédiction (Deuxième partie)
Genre: Fantastique/Romance
Rating: Tout public. (K+)
Personnages: l'équipe de Gibbs
Résumé: Et si lors d'une enquête plutôt spéciale, une malédiction venait à frapper Ziva et Abby ? Les symptômes ? Une longue queue de poisson et un comportement légèrement déviant.
Disclamer: Le NCIS ne m'appartient pas
Spoiler: Aucun


La malédiction
Deuxième partie : le lac d'Hérence

"Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer ? demanda l'ancien marine en se tournant subitement vers la propriétaire des lieux.
-Bien sûr, fit cette-dernière. Voici le seul moyen de retrouver votre marine disparu, déclara-t-elle en désignant des deux jeunes femmes à présent transformées en sirènes. Vous devez le retrouver et moi, il a quelque chose qui m'appartient, je trouve cette arrangement plutôt...
-Mais je me fous de ce marine ! se fâcha Gibbs les poings serrés. Que leur avez-vous fait ? ! cria-t-il.
-Ah ça, c'est la malédiction des femmes..."

Elle jeta un œil aux deux sirènes et celle-ci nièrent de la tête. Gibbs ne devait pas savoir apparemment que la malédiction était liée aux sentiments amoureux.

"... c'est la malédiction des femmes d'Hérence, toutes jeunes femmes au cœur pur sera transformée en sirènes au contact de cette eau, récita la vieille femme en montrant l'eau du doigt. Mais nous vous inquiétez pas, cela cessera dès qu'elles auront quitté le village.
-Ce n'est pas rationnel, murmura Ducky d'un air bouleversé.
-Oh oui, je sais, acquiesça-t-elle. Mais votre amie a fait des analyses, cette eau contient un élément qu'elle n'a jamais vu et...
-Oui, c'est surprenant Ducky. C'est une sorte de dérivé de l'Ununseptium et il n'est plus présent lorsque l'on sort de cet endroit", expliqua la scientifique avec passion et en englobant la cavité toute entière.

Un peu sonné, le légiste ne put détacher ses yeux d'Abby durant quelques secondes.

"Tu as une très jolie voix, finit-il par murmurer.
-Merci", répondit la jeune femme avec un sourire.

Elle se hissa sur le rebord aisément et attrapa une serviette. Lorsqu'elle en tendit une à Ziva, celle-ci recula comme si c'était la pire chose au monde.

"Non, non Abby. Je reste encore un peu", déclara-t-elle avec douceur, loin de l'habituelle Ziva.

Elle replongea sans laisser le temps à son amie d'argumenter et nagea à une vitesse impressionnante à travers tout le bassin. Plusieurs fois elle fit quelques bonds hors de l'eau, décrivant une rotation sur elle-même, puis replongea accélérant encore. Si elle s'était montrée intimidée tout à l'heure, elle ne l'était plus du tout maintenant et les autres durent s'éloigner pour ne pas qu'Abby y retourne.

Ils traversèrent le tunnel et remontèrent aux chambres d'hôtes. Pressés, ils s'installèrent dans une pièce au calme et discutèrent de leur plan, bientôt rejoints par Ziva. La jeune femme fut détaillée par les deux hommes. Était-elle normale ? Le regard menaçant qu'elle leur lança les rassura. Leur Ziva était de retour. En fin de matinée, et sans aucune nouvelle des deux autres agents, ce qui était tant mieux, et ils retournèrent au bassin dans le but de tester l'équipement apporté au cas où par Abby : des caméras et oreillettes utilisables dans l'eau.


"Allez le bleu ?! s'impatienta Tony sur le perron. Ils n'ont pas besoin de nous pour le moment. On peut en profiter ! s'exclama l'italien émerveillé par le temps étincelant de cette journée.

-Je ne sais pas Tony, hésita McGee.
-C'est tout décidé. On ne peut pas se baigner, mais une balade sur la petite plage que j'ai vu en bas du village ne nous tuera pas !"

À ces mots, il attrapa le bras du bleu, ne lui laissant aucun échappatoire.


"Alors, vous êtes sûre qu'elles ne craignent rien ? interrogea Ducky indécis.

-Non, elles ne s'éloigneront pas du bord pour la première fois, mais sachez que toutes les sirènes que j'ai connu sont toujours revenues de leur excursion dans le lac. C'est un endroit magique vous verrez", fit la vieille femme à l'attention de Ziva et Abby dans le bassin.

Elles portaient toutes les deux un collier encerclant leur cou et contenant en son centre une caméra.

"Et vous en avez connu beaucoup des sirènes ? questionna Gibbs.
-Là n'est pas la question !" répliqua Madame Johnson d'un air féroce.

Gibbs mît son comportement soudain sur le compte d'une grande tristesse, certainement dû la mort d'une des sirènes en question et haussa les épaules en silence.

"Alors ? demanda Ziva qui n'était pas à l'aise dans son pauvre pull blanc détrempé s'approcha du bord.
-Vous y allez et vous restez près des rives", ordonna Gibbs d'une voix ferme.

Il s'accroupit à côté de l'israélienne et lui tendit une oreillette qu'elle glissa dans son oreille. Elle en profita pour enlever son pull, dévoilant un débardeur tout aussi blanc et prit l'autre oreillette pour la donner à Abby.

"Encore une chose, les villageois ne risquent pas de les voir ?" questionna Ducky inquiet pour ses amies.
-Il est midi, beaucoup sont partis travailler dans les villes alentours et au pire, ils associent une apparition, et il y en a eu, à la légende. Cela les effraie un peu, mais on croit à ces légendes. Il n'y aura pas de problèmes avec un villageois.
-On y va alors !" s'écria Abby joyeusement.

Elle s'éloigna, nageant allègrement jusqu'à l'autre bout du bassin, et sortit de l'eau. Toute contente, elle se fit rouler jusqu'à un autre bassin beaucoup plus petit, mais qui lui s'enfonçait sous la roche. Sans attendre, elle plongea dans le tunnel sous marin.

Gibbs mît en route l'ordinateur et se maudit. Il ne savait pas se servir d'un tel engin. Ducky lui vint en aide et finalement ce fut Ziva qui rampa jusqu'à la table où elle activa la transmission des images caméras puis le son des oreillettes. Une voix inaudible se fit entendre et seulement Madame Johnson et Ziva comprirent ce qu'elle disait.

"J'arrive, déclara cette-dernière à l'attention de son amie. Par contre j'aurais bien besoin d'aide", fit-elle en regardant Gibbs puis la longue queue qui hors de l'eau était un véritable handicap.

Gibbs se baissa et attrapa la taille de la jeune femme, la soulevant à sa hauteur. Elle passa un bras par dessus son épaule, l'aidant comme elle le pouvait, et il l'emmena au petit bassin. Il la fit glisser dans ses bras et la mît au-dessus de l'eau.

"Joli soutien-gorge", murmura-t-il avant de la lâcher.

Elle plongea, maugréant quelques mots à l'encontre de son patron et disparut dans le tunnel. Effectivement, son tee-shirt blanc trempé, bien qu'épais, dévoilait son soutien-gorge en dentelle noire et elle se maudit de l'avoir mis aujourd'hui.

Une lumière dansante lui indiqua qu'elle arrivait au bout du tunnel. Elle s'arrêta à côté d'Abby, elle aussi émerveillée par la beauté du lac. Des sortes du coraux de toutes les couleurs ondulaient au fond et la luminosité extérieure créait des vagues de lumières tout simplement magiques. Les poissons étaient nombreux, nageant en bande et ils ne semblaient nullement effrayés par les deux sirènes. Elles nagèrent un peu, laissant leur regard se balader quand la voix de Gibbs résonna dans leur oreille.

"Restez au bord", ordonna l'ancien marine.

Obéissantes, elles tournèrent vers la gauche, direction du village et se rapprochèrent jusqu'à être à une dizaine de mètre de la côte à en juger par la profondeur de l'eau. Elles nageaient entre les coraux, ondulant souplement.

"C'est merveilleux, lâcha Abby après un moment.
-Je ne te le fais pas dire", approuva son amie.
-On ne comprend rien, fit Gibbs apparemment énervé.
-Elles disent que c'est merveilleux", traduit la vieille femme dans l'oreillette.

Les deux femmes rigolèrent. Elles se comprenaient parfaitement, mais eux étant humains, non. Ce qui signifiait que Madame Johnson avait dû être une sirène un jour. Elles se remémorent le temps qu'elle avait passé avec elle, elle ne l'était plus. Qu'était devenu son amour ? Oubliant ses tristes pensées, elles se souvinrent de pourquoi elles étaient ici et cherchèrent un quelconque indice au fond de l'eau. Quelques instants plus tard, une ombre passa au dessus-d'elles. Elles relevèrent la tête et tous virent la cale d'un bateau défilé. Un homme ramé à l'intérieur. Interloquées, elles le suivirent vers le large. Gibbs grommela.

"Vous ne vous éloigniez pas de lui", déclara-t-il.

Un bruit d'eau lui répondit et il prit ça pour un oui.

"Les bateaux ont le droit de circuler ? questionna-t-il en se tournant vers la propriétaire des chambres d'hôtes.
-Et bien, ils évitent, mais tant qu'ils ne plongent pas. Ils reviennent sans problème. Enfin sauf quand ils s'approchent de l'île et des côtés sauvages toutes au nord."

Gibbs acquiesça.

"Vous avez entendu ! Si l'abruti qui est sur ce bateau fait mine de s'approcher de l'île ou de la côté nord, dissuadez-le", intima l'ancien marine.

Un bruit d'eau lui répondit, signe qu'elle avait entendu et compris.


Une dizaine de minutes plus tôt, DiNozzo fut ravi de trouver ce qu'il cherchait. S'il n'avait pas le droit de se baigner, il allait tout de même visiter le lac. Aidé d'un McGee réticent, ils poussèrent la vieille barque sur l'eau et montèrent dedans. Tony commença à ramer. Par où allaient-il commencer ? Apercevant une sorte d'île au loin, il s'y dirigea, ignorant les lamentations de McGee. Un quart d'heure plus tard, il en était toujours aussi loin.

"Je crois qu'on n'avance pas, déclara McGee qui n'avait pas quitté l'île des yeux.
-Et moi j'en suis sûr le bleu ! rétorqua Tony en lui tendant les rames. Tiens, essaye."

Il essaya, mais cinq minutes plus tard, ils se trouvaient toujours au même endroit.

"Reprenons des forces !" déclara l'italien en sortant deux sandwichs de son sac.

Il en tendit un McGee et ils mangèrent avec appétit.

Sous l'eau, les deux jeunes femmes se demandaient soudainement pourquoi ils s'étaient arrêtés de ramer. Elles avaient déduit, au changement de rameur il y a cinq minutes, que deux hommes devaient se trouver dans la barque.

Après quelques minutes, il n'y avait toujours aucun signe de mouvement. Elles étaient à l'avant du bateau pour empêcher son avancé et attendaient un peu inquiète. Et si les deux hommes étaient morts, après tout, la menace ne venait peut-être pas du lac ? Elles parlèrent de cette hypothèse à Gibbs, enfin à Madame Johnson qui transmit et il leur dit d'attendre un peu.

Après un moment, Ziva remonta lentement à la surface, contre la barque pour ne pas être vue, et se hissa tout doucement en essayant de ne pas faire tanguer le bateau.

Elle reconnut aussitôt la voix de Tony et fulmina. Lui et McGee discutaient, certainement allongés au fond de la barque et un soupire agacé lui indiqua que Gibbs était dans le même état qu'elle. Elle commença à se laisser couler lorsque le bateau bougea violemment. Tony s'assit aussitôt et l'aperçu, la prenant par la même occasion comme la source de ce tremblement. Inquiète pour Abby, Ziva mît la tête sous l'eau et la vue de son amie indemne à quelques mètres d'elle la rassura.

"Il m'a vu, ne te montre pas", déclara Ziva avant de sentir les bras puissants de Tony la remonter.

Elle se maintint dans l'eau et le fusilla du regard.

"Ziva ! Qu'est ce que tu fais ici toute seule ?! s'écria-t-il d'un air très inquiet.
-Je ne suis pas seule ! répliqua aussitôt l'israélienne.
-Ah bon, et tu es avec qui ?" questionna Tony en regardant tout autour d'elle.

La sirène glissa sa queue sous le bateau, la ramenant contre elle-même, de peur qu'ils ne la voient avec cette eau si claire.

"Je... esquissa Ziva en réalisant son erreur. Je suis... avec... les poissons", déclara-t-elle, ce qui était vrai, enfin en partie.

Plus sous l'emprise de la colère, sa voie redevint chantante et Ziva se rassura en voyant qu'ils ne le remarquèrent pas parmi son hésitation. Les deux agents la dévisagèrent, surpris de sa réponse puis Tony posa une main sur son front, angoissé.

"Ziva, tu es sur que ça va ?" interrogea-t-il en se rapprochant.

Elle sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Il était trop près, beaucoup trop près. Son regard dévia irrémédiablement vers ses lèvres et elle ne dût son salut qu'à l'intervention d'Abby qui tira discrètement sur son tee-shirt. Il y avait un problème.

"Euh... Si vous voyez Gibbs, dites lui que... je suis en balade", fit-elle en déformant comme elle le pouvait sa voix.

Elle se laissa glisser sous l'eau, les lèvres de Tony occupant encore son esprit.

"Mais Ziva !?" appela Tony alors qu'elle lui échappait.

Il se redressa et jeta un œil à McGee.

"Qu'est ce qui lui arrive ? murmura l'italien. Déjà hier soir, elle m'a ignoré royalement et maintenant elle se baigne au beau milieu du lac alors que d'habitude elle suit les ordres de Gibbs et puis, elle n'a pas pu arriver là toute seule !" s'énerva-t-il en se levant brusquement faisant violemment tanguer la barque.

Il se pencha au dessus de l'eau, essayant de distinguer quelque chose. Il ne percevait que son reflet dans l'eau calme. Et Ziva qui ne remontait pas ! Elle ne portait pas d'équipement pourtant.

"McGee ! Appelle Gibbs, déclara Tony inquiet. Je vais la chercher !"

Avant que Tony ne puisse plonger, le bateau qui avait dérivé sans qu'ils ne s'en rendent compte, se mît à avancer très rapidement, propulsant Tony au sol. Il tomba sur les fesses et lui et McGee se regardèrent étonnés et paniqués.


Ziva venait de fausser compagnie à Tony et se tourna vers Abby, souhaitant savoir ce qu'elle lui voulait et si possible l'origine de la secousse de toute à l'heure.

"Il y a quelque chose qui nous tourne autour", chuchota la scientifique comme si elle avait peur d'être entendue.

Elle désigna les alentours devenus soudainement sombre et lança un regard apeuré à Ziva quand un bruit se fit entendre. Brusquement, la barque s'éloigna et les deux sirènes se lancèrent à sa poursuite, ne comprenant pas. Elles le rattrapèrent rapidement et remarquèrent un câble accroché sur l'avant du bateau. Ziva tourna la tête vers sa provenance et vit avec horreur une sorte de mini sous-matin actionné par une puissante hélice. Elle et Abby essayèrent en vain de libérer leurs amis et Ziva décida de remonter le câble.


Dès l'avancée rapide du bateau, McGee sortit son portable et appela Gibbs. Par miracle, il avait du réseau.

"Patron, euh en fait Tony et moi...
-Je sais McGee ! cria Gibbs à l'autre bout pour couvrir les bruits d'eau.
-Bien, mais vous savez quoi...
-Vous êtes en train de vous faire enlever McGee !
-C'est ça Patron, fit le bleu surpris. Et pour Ziva...
-Ne t'inquiète pas pour elle !
-Ok et nous que faisons-nous ? interrogea Timothy qui se demandait finalement pourquoi il l'appelait.
-Vous me dites comment faire pour comprendre les sons marins McGee ! fit Gibbs qui devinait un début de discussion chez les deux sirènes, mais qui ne comprenait toujours rien.
-Les sons marins ? répéta McGee sans comprendre.
-Oui ! Imaginons deux secondes que quelqu'un parle à une autre personne sous l'eau. On ne comprend rien, moi je veux comprendre ! ordonna Gibbs penché sur l'ordinateur.
-Bien, il faut supprimer une partie de la fréquence", déclara McGee sous l'œil interloqué de Tony.

McGee lui expliqua comment faire et Gibbs raccrocha dès que ce fut fini, en leur rappelant de se tenir près et de ne pas s'inquiéter pour tout -il insista sur le tout- ce qu'ils pourraient voir. McGee répéta les mots de Gibbs à Tony et tous les deux chargèrent leurs armes, prêt au pire.


Sous l'eau, Ziva longeait le câble, mais elle s'aperçut bien vite qu'elle ne pourrait pas le sectionner, son couteau se trouvant dans son pantalon, qu'elle n'avait évidemment plus.

"Ça ne sert à rien, constata Abby avec gravité.
-On va les suivre, mais sans se faire voir, déclara Ziva.
-Faites ça, approuva Gibbs.
-Gibbs ! Tu nous comprends !" s'émerveilla Abby en faisant un tour sur elle-même.

Il rigola en la voyant faire.

"Oui Abby, je vous comprends. Faites ce qu'a dit Ziva, mais ouvrez l'œil. Tony et Timothy vont bien", déclara-t-il après un moment.

Les deux femmes furent soulagées. Elles se laissèrent distancer et nagèrent loin derrière le bateau, proches des fonds marins. Parmi les coraux, il était difficile de les voir. Le sous-marin contourna l'île et s'enfonça encore plus dans le lac, jusqu'à être près de la rive nord. Ils entrèrent dans une grotte et les deux femmes se cachèrent à l'entrée de celle-ci. Quelques minutes plus tard, le sous-marin répartit et disparut au loin. Les deux femmes, d'un commun accord avec Gibbs, pénétrèrent dans la grotte.


Quelques minutes plus tôt :

Tony et Timothy observèrent subjugués la minuscule entrée qu'ils passèrent et virent le plafond s'agrandirent petit à petit. Ils se trouvaient dans une immense cavité. Devant eux, une plage s'étendait et au mur, des torches éclairées entièrement la grotte. Sitôt assez près du bord, ils sautèrent hors de la barque et gagnèrent la terre ferme. Dans un grand bruit, une forme sombre remonta à la surface et une sorte de trappe s'ouvrit. De là sortit la jolie blonde de la librairie qui les dévisagea, visiblement ravie. Les deux hommes braquèrent leur arme sur elle.

"Où sont-elles ?" interrogea-t-elle d'une voix autoritaire.

Elle n'avait plus rien de la jeune femme qu'ils avaient vue deux jours auparavant.

"De qui parlez-vous ? questionna McGee qui comme Tony ne comprenait pas.
-Les sirènes ! rugit la blonde. Où sont-elles ?!"

Ils se regardèrent, ne sachant pas quoi faire, et haussèrent les épaules.

"Bien, vous me direz dans quelques jours si vous ne voulez toujours pas coopérer !"s'énerva la kidnappeuse en refermant son sous-marin.

Elle partit aussitôt.

"Eh le bleu ! appela Tony. Je ne veux pas t'alarmer, mais regarde", fit-il en s'approchant d'un coin sombre de la grotte.

Il désigna une forme noire et tout deux se précipitèrent dessus en comprenant qu'il s'agissait d'un homme. Ils l'aidèrent à se redresser et Tony sortit sa bouteille d'eau de son sac pour le faire boire un peu.

"Lieutenant Rogers ?" interrogea-t-il pas sûr de l'homme qui se trouvait devant lui, au vu de son état physique.

Ce-dernier hocha la tête et il reprit ses esprits peu à peu.

"Elle va revenir, murmura-t-il après un peu de temps. Elle veut trouver les sirènes... elles sont en danger..."

Il gémit de douleur et les deux agents se demandaient vraiment s'ils n'étaient pas tous fous.

Dans l'eau à quelques mètres de là, Ziva observa la scène discrètement et le regard de Rogers croisa le sien. Elle s'immergea.

"Elles sont là..." murmura le marine en la désignant du doigt.

Les deux hommes se retournèrent. Le bruit de l'eau leur indiqua qu'il y avait effectivement quelqu'un et dans l'oreillette des deux femmes, Gibbs leur ordonna de se montrer.

Abby fut la première à remonter, elle avança près de la plage et à la lumière des torches, on voyait sa queue de sirène ondulait doucement dans l'eau transparente.

"Abby ?!" s'étonna McGee en se levant.

Il fronça les sourcils et garda la bouche ouverte sans comprendre. Sa Abby avec une queue de poisson ? Sa Abby était une sirène ?

Rogers se leva alors, s'appuyant sur les deux hommes et avança jusqu'à la sirène tendant une main tremblante.

"Enfin, je vous rencontre, murmura-t-il fébrilement. Vous parlez notre langue sous votre forme sirène ?" questionna-t-il en se laissant tomber au bord de l'eau, à un mètre à peine de la laborantine.

Abby rigola et un franc sourire éclaira son visage, rassurant ses deux collègues.

"Bien sûr", affirma-t-elle d'une voix chantante.

Les trois hommes la regardèrent alors d'une façon très étrange et elle se recula légèrement.

"Non !" s'écria le marine en voulant saisir la main de la sirène pour l'empêcher de partir, mais Ziva fut plus rapide.

Elle sortit de l'eau brusquement et tira Abby hors de portée. Les trois hommes la dévisagèrent alors et Ziva eut l'impression que ce n'était pas une si bonne idée.

"Ziva ?!" lâcha Tony éberlué.

Elle acquiesça, méfiante et le regard de Tony se fit soulagé. Elle allait bien.

"Ça me rappelle ce film... où..., il fit une pause et fronça les sourcils. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ? demanda-t-il finalement.
-On n'a pas le choix", fit Ziva en se hissant comme elle le pouvait sur la berge.

Elle ne modula pas sa voix et celle-ci subjugua ses collègues et le marine.

"Cette malédiction n'en est pas une", déclara joyeusement Abby en sortant de l'eau.

Elle tenta de s'asseoir, mais abandonna, restant sur le ventre dans l'eau peu profonde.

Ziva la rejoignit.

"En fait...
-Vous vous êtes baignées dans le bassin de Madame Johnson, dévoila le marine.
-Euh oui, c'est tout à fait ça, approuva Ziva étonnée. Comment ...
-J'ai fais mes propres recherches euh... madame."

Ziva ne releva pas et le laissa continuer.

"Je savais que la marine lancerait des hommes pour me retrouver, mais je ne pensais pas qu'ils y arriveraient.
-Madame Johnson nous a aidé, informa Ziva.
-Oui, elle est adorable. Si je suis venu ici, c'est pour aider une amie à moi qui a eu le même problème que vous, mais avant que je ne la retrouve, j'ai été fait prisonnier.
-Comment saviez-vous qu'elle était une sirène ?
-Elle me l'a écrit, fit-il sortant des lettres trempées dans sa veste.
-Pourquoi nous cherche-t-elle ? demanda Abby.
-Jessica ? Celle qui nous a enlevé ?"

Abby acquiesça.

"Je n'en sais rien, mais elle n'a pas dû trouver Alice et ça me rassure", murmura-t-il plus pour lui-même.

Il semblait aller un peu mieux, et Ziva se souvint alors de quelque chose.

"Qu'avez-vous pris à Madame Johnson ?" questionna-t-elle en soulevant sa longue queue hors de l'eau.

Elle se méfiait et, connaissant le poids pesé par sa queue, elle avait bien l'intention de s'en servir comme arme s'il se trouvait être de l'autre côté.

"Rien, nia l'autre. Pourquoi ? Elle... Ah... fit-il comme s'il comprenait. C'est ce qu'elle vous a dit pour que vous alliez dans le lac. Qu'il fallait me retrouver, je suppose. En réalité, elle cherche Alice, déclara le marine. Quand j'ai disparu, elle a du penser que je me trouvais avec elle et signaler la disparition d'un homme est moins risqué je suppose que celle d'une sirène."

Ziva la jaugea quelques secondes et le crut. Elle se tourna vers Tony, attendant son verdict par rapport à l'histoire du marine, mais il ne l'avait pas écouté. Les yeux fixés sur Ziva, il n'en revenait pas.

"Gibbs est au courant ? demanda-t-il hébété.
-Oui, nous lui avons dit ce matin, répondit Abby avec sérieux. Il ne l'a pas trop mal pris, mieux que nous en tout cas", rigola-t-elle en regardant Ziva.

Son amie rigola en se souvenant de sa propre réaction.

"Oui, c'est sûr.
-Mais vous êtes de jeunes sirènes alors ? interrogea Rogers curieux. Excusez-moi, se reprit-il. Mais j'ai passé tellement de temps ici que j'en suis venu à me demander si les sirènes existaient réellement.
-Ce qui est la phrase le plus sensée des cinq derniers minutes, se moqua Tony en s'asseyant sur le sable. Donc, vous vous êtes fait avoir toutes les deux et transformées en sirènes dans le seul but de retrouver cette Alice ? récapitula-t-il.
-Oui, c'est ça, approuva Abby avec un sourire.
-Elle a intérêt à être mignonne, moi je vous le dis !" lança-t-il avant de soupirer.

Le silence s'abattit dans la grotte.

"Ce n'est pas définitif ? Je veux dire... hésita McGee en s'approchant d'Abby avec inquiétude.
-Non, non. On ne se transforme qu'au contact de l'eau, répondit celle-ci en le laissant poser sa main sur sa joue.
-Et on ne se transformera plus une fois quand on aura quitté le village", précisa Ziva aussitôt après.

Ils furent soulagés et Rogers remarqua alors ce qui sautait aux yeux.

"En tout cas, dit-il après un moment. Madame Johnson a eu de la chance de tomber sur des femmes amoureuses parce que de nos jours, le véritable amour est très rare, ajouta-t-il subtilement.

À ces mots, même Gibbs fronça des sourcils et la vieille femme jugea alors plus prudent de lui révéler cette partie de la malédiction. Il comprit alors.

"Des femmes amoureuses, répéta McGee sans comprendre.
-Oui, pour pouvoir se transformer en sirène, les femmes qui se baignent dans le bassin doivent être amoureuses, comme celle de la légende.
-Donc, si je suis cette logique, fit Tony soudainement intéressé. Vous..."

Il ne termina pas sa phrase car derrière ses deux collègues, une troisième sirène venait d'apparaître. Elle disparut dès qu'Abby et Ziva se retournèrent et aussitôt, l'israélienne plongea à sa suite dans un claquement de queue.

"C'est Alice ? interrogea Tony en se tournant vers Rogers.
-Oui", affirma-t-il en se rapprochant de l'eau fébrile.

Abby, qui s'était éloignée, plongea à son tour aider l'israélienne. Elles remontèrent quelques secondes plus tard, soutenant chacune par les bras, une jeune femme visiblement évanouie. Elles la ramenèrent sur la plage et l'allongèrent. Aussitôt Rogers s'approcha d'elle et la secoua d'une manière désespérée, tout en l'appelant. Tony le repoussa et au même moment, ses paupières papillonnèrent. Tous se penchèrent au-dessus d'elle et Gibbs leur cria de la laisser respirer. Ziva et Abby s'écartèrent. Alice se redressa vivement et retomba prise de vertige sur le sable. Elle repoussa ses cheveux roux, comme fiévreuse et se retourna sur le ventre pour glisser dans l'eau. Rogers le retint et elle secoua la tête.

"Tu ne peux pas m'aider, elle te tuerait, murmura-t-elle avant de se tourner vers Ziva. Il faut vous cacher. Si elle voit votre visage, c'est finit ! s'exclama-t-elle avec une voix empreinte de désespoir.
-Je ne comprends pas, fit Ziva. Vous vous cachez pour lui échapper ?"

La rousse acquiesça et, plongeant ses yeux dans ceux magnifiquement verts d'Alice, elle la crut.

"Et vous avez appelé Rogers à l'aide en vous sachant repérée", compléta Abby.

Encore une fois, elle approuva d'un signe de tête avant de prendre un air désespérée.

"Je me cache dans ce lac depuis des jours. Elle patrouille dès qu'elle en a l'occasion.
-Que veut-elle aux sirènes ? interrogea Tony avec sérieux.
-Je ne sais pas, je crois qu'elle cherche le moyen d'en devenir une, hasarda Alice en secouant la tête par dépit.
-Ah oui ! s'étonna Ziva. Moi je trouve ça très contraignant, sitôt un contact avec de l'eau et on se transforme.
-Peut-être, mais il y a des avantages tout de même. Le lac est magnifique et je crois avoir aperçu quelques objets brillants et des coffres ou je ne sais quoi.
-Elle a un sous-marin, elle ne doit pas avoir de problème pour les remonter ou visiter le lac, nota Abby.
-Oui, c'est pourquoi j'en ai conclu qu'elle voulait juste être une sirène ou nous étudier..."

Les jeunes femmes acquiescèrent.

"Elle va revenir, il faut partir", déclara Alice soudainement.
Elle attrapa la main d'Abby et la tira vers l'eau.
"Non ! fit celle-ci. Vous n'allez pas vous cacher toute votre vie ! Cet homme que vous aimez doit vous attendre quelque part !" déclara Abby en la ramenant sur la plage.

À ces mots, Alice se tourna vers Rogers, lui dévoilant par la même occasion ses sentiments. Il l'attira à lui et la prit dans ses bras, de façon à ce qu'elle ne puisse plus partir. Leurs yeux reflétés tous les problèmes que posaient leur relation.

"Je sais que ce n'est la vie que tu voulais Alice, murmura-t-il après un moment. Mais moi je t'aime alors viens vivre avec moi ! s'écria Rogers d'une telle manière que cela ressemblait plus à une supplication.
-Qui t'a dit que ce n'était pas la vie que je voulais, répliqua-t-elle les larmes aux yeux. Moi aussi je t'aime, je ne peux pas vivre sans toi. Je crains pour ta vie que je sois ici ou là-bas ! s'exclama la rousse révoltée. Laissons-nous juste le droit d'être heureux, murmura-t-elle finalement avant de l'embrasser.

Les spectateurs de la scène se sentirent soudainement gênés.

"Ton audace ne serait pas liée à tes sentiments surdéveloppés de sirène ? questionna Rogers, goguenard.
-Peut-être", fit-elle en souriant.

Ils s'embrassèrent à nouveau et tous sursautèrent en entendant le sous-marin sortir de l'eau. Un rire triomphant leur parvint et McGee et Tony dirigèrent leur arme vers Jessica.

"Enfin ! éructa celle-ci. Vous me permettez enfin de vous voir !
-Que nous voulez-vous !? lança Ziva en se plaçant devant Abby.
-Je veux vous rejoindre et vous allez me dire comment faire ! intima la blonde en sortant entièrement du sous-marin.
-Eh oh ! fit Abby. Demandez le nous plus poliment, rien ne nous force à vous répondre !"

Jessica se pencha alors et revint, un pistolet à la main.

"Si je n'ai pas ma réponse, il y aura du sang de sirène qui coulera !
-Lâchez votre arme ! déclara Tony d'une voix forte aussitôt imité par McGee.
-Vous deux, je ne vous ai pas parlé. D'ailleurs, vous ne me servez plus à rien", déclara Jessica en braquant son arme vers les deux hommes, prête à tirer.

Abby et Ziva plongèrent brusquement et de deux coups de queue bien placés, elle firent tomber Jessica. Ziva lui plongea aussitôt dessus et la plaqua contre le mur, mais déjà, son cœur s'était arrêtée de battre. Elle était morte soit dans sa chute, soit par la force des deux sirènes. Alice soupira de soulagement et se blottit un peu plus dans les bras de Rogers.

"C'est fini, chuchota ce-dernier aussi apaisé.
-On va vous ramener, déclara Ziva en déposant le corps sur la berge.
-Et elle, on en fait quoi ? questionna Abby en désignant le cadavre.
-Vous nous l'amener, fit Gibbs. On a des masques à oxygène pour DiNozzo, McGee et le lieutenant Rogers.
-Oui chef ! obéit la scientifique d'une voix forte.

Elle entendit le soupire amusé de Gibbs dans son oreillette et sourit.

"Ziva ! appela ce-dernier. Laisse ton pendentif à Alice et Abby donne ton oreillette à DiNozzo."

Les deux sirènes obtempèrent et disparurent rapidement avec le corps. Elles revinrent un quart d'heure après avec les masques et des lunettes de plongées.

"Vous voulez dire qu'on va revenir à la nage ? interrogea McGee pas du tout rassuré.
-Exactement Tim, mais ne t'inquiète pas, fit Abby, ce qui eut le don de l'angoisser encore plus. C'est moi qui vais te ramener.
-Je ne suis pas sûr de..."

Mais avant qu'il ait pu finir sa phrase, Abby l'avait mis à l'eau. Il remonta trempé et installa ses lunettes et son masque.

"Je compte sur toi Abby, déclara-t-il tandis qu'elle rigolait.
-Mais oui, allez on y va", fit cette-dernière en attrapant le bras de McGee.

Celui-ci se retrouva bien vite sous l'eau et noua ses bras autour des épaules d'Abby. Elle frissonna.

"Ça ne va pas ? questionna le bleu.
-Si, tout va bien, répondit Abby en essayant d'éloigner les pensées malsaines qui la hantaient.
-Excuse moi Abby, mais je ne comprends rien, fit McGee.
-Moi je comprend !" s'enthousiasma Tony à quelques mètres derrière lui.

Il lui montra son oreillette d'où était retransmise les paroles des sirènes. McGee lui fit signe qu'il avait compris puis fronça les sourcils.

"Comment fais-tu pour me comprendre moi ?
-Par les masques, le bleu, rigola Tony en se cramponnant un peu plus à Ziva.
-N'en profite pas", fit cette-dernière.

Derrière eux, Alice et Rogers les suivaient en silence.

"Regardez ! s'écria soudainement la rousse en désignant une entrée sous-marine dans l'île. Je me suis cachée ici quelques jours.
-Ça n'a pas du être facile", concéda McGee.

Elle secoua la tête.

"Non, heureusement que la faune marine est très amie avec les sirènes. Ils m'ont beaucoup aidé.
-Les poissons ?" questionna Tony surpris.

Elle acquiesça.

"Génial ! lança l'italien. On va pouvoir tourner la petite sirène en réel.
-Tony ! s'énerva Ziva. Arrête de dire des bêtises !
-Euh... quand vous parlez de la faune marine, la forme noire qui s'avance vers nous en fait partie ?" questionna McGee d'une voix tremblante.

Abby plissa les yeux, si par forme noire il parlait de la magnifique otarie qui nageait vers eux, alors ils ne risquaient pas grand chose. Elle l'esquiva gracieusement, mais la joueuse revint sous l'air médusé de McGee et les rires de Tony. L'animal poussa quelques cris et Abby éclata de rire.

"C'est ça oui, je ne m'avancerais pas trop si j'étais toi, fit la laborantine qui apparemment ne semblait pas avoir de problème pour comprendre le mammifère.
-Abby, rappela Ziva. McGee n'a pas vraiment l'air pour."

Abby leva les yeux au ciel, enfin à la surface de l'eau et souffla.

"On m'a lancé un défi et je ne peux pas ne pas le relever", déclara-t-elle combative.

Aussitôt, elle accéléra le mouvement et rattrapa l'otarie.

"Abby ! cria Ziva derrière.
-Ziva, rattrape la ! fit Gibbs inquiet.
-Quoi !? s'exclama Tony. Mais je suis là moi aussi !"

L'israélienne accéléra sans tenir compte des appels de Tony et les rattrapa à une vitesse prodigieuse.

"Quoi ! fit Abby. Toi aussi tu veux faire la course ?
-Non, rétorqua Ziva. Je dois te suivre."

Mais déjà, elle avait filé. Ziva la rattrapa à nouveau et la dépassa même, virant sur sa droite. Elle piqua vers les coraux et zigzagua sans problème parmi eux. Puis elle remonta et entra dans le tunnel menant au bassin. Normalement, Abby devait être sur ses traces. Elle lâcha Tony dans le petit bassin et bondit hors de l'eau pour replonger dans le grand bassin, à quelques mètres de là. Évidemment, Abby arriva à ses trousses et s'arrêta nette en voyant où elle était.

"Traître, gronda-t-elle faussement en colère. J'avoue, tu m'as bien eu !"

Elle lâcha McGee pétrifié et se hissa sur le bord pour retomber dans le second bassin. Elle envoya une rassade d'eau à une Ziva pliée en deux à force de rire et rigola à son tour. Quelques minutes plus tard, Alice arriva et derrière elle, l'otarie, bonne dernière, poussa des cris. Elle rampa jusqu'au second bassin et vint s'amuser avec les sirènes.

"Profitez bien, déclara Gibbs. On part demain. Rogers était bel et bien ici, et tout c'est passé comme ça, mais vous étiez habillée en plongeuse, il n'y a jamais eu de sirènes et elle était folle, fit l'ancien marine en désignant le cadavre. Je veux vos rapports demain soir sur mon bureau et vous Lieutenant Rogers, rejoignez votre unité.
-Oui monsieur ! répondit-il énergiquement en le saluant. Merci monsieur."

Gibbs esquissa un sourire et gagna le tunnel. Il avait bien mérité un café. McGee et Tony en firent autant, mais ils revinrent cinq minutes plus tard avec des maillots de bain et des vêtements secs. De son côté, Madame Johnson s'occupa d'Alice et Rogers qui avait plus que besoin de reprendre des forces.


"Quoi !? s'exclama Tony. Mais tu as passé la journée dans l'eau !

-J'ai besoin d'un bain bien chaud !" déclara Ziva qui portait à présent un maillot de bain.
Elle s'installa dans la baignoire avant Tony et fit couler l'eau chaude. Aussitôt, elle se transforma et ramena contre elle sa nageoire. L'italien la regarda faire bouche-bée et s'adossa à la baignoire comme l'avait fait Abby la veille.

"Merci de ne pas nous avoir abandonné", fit-il après un moment.

Il semblait triste et elle lui frappa la tête.

"Idiot, tu crois vraiment que j'aurais pu te laisser dans cette grotte ?"

Il lui sourit, la tête penchée en arrière et ferma les yeux. Ziva bascula et posa son menton à côté de lui, les bras repliés sous sa tête.

"Qu'est ce qu'il y a ?"

Il rouvrit les yeux et les plongea dans ceux de l'israélienne.

"Qui est-ce ?" questionna-t-il comme abattu.

Il était vulnérable à ce moment-là et Ziva ne comprit pas tout de suite sa question. Il détourna le regard.

"L'homme que tu aimes Ziva, qui est-ce ?" demanda Tony.

Elle ouvrit de grands yeux et sentit ses joues se coloraient. Alors, il était inquiet ou jaloux. Il la fixa quelques secondes avant de se redresser.

"Tony attends ! s'écria-t-elle attrapant son bras.
-Qu'est ce qu'il y a ? questionna-t-il en essayant tant bien que mal de lui sourire.
-C'est toi", lâcha aussitôt la jeune femme de peur qu'il ne parte.

Elle savait que sous cette forme, elle ne pourrait pas le rattraper.

-Quoi ? fit-il, son visage exprimant une profonde surprise.
-Tu m'as très bien comprise, c'est à cause de toi que je suis dans cet état, répéta l'ancienne agent du Mossad quelques peu sur les nerfs. Je ne vais pas te le dire en hébreu tout de même", s'emporta Ziva avant de sentir les lèvres de Tony furieusement plaquées contre les siennes.

Elle passa ses bras derrière son cou, l'attirant un peu plus à elle et approfondit leur baiser. Il la relâcha à bout de souffle et la regarda droit dans les yeux. Elle sentit un frisson parcourir son corps et regretta soudainement d'être transformée. Il devait penser la même chose car son regard dévia sur sa queue de sirène. Elle rigola et il lui fit un sourire des plus charmeur avant de l'embrasser à nouveau.


McGee éternua. Il était enrhumé maintenant et cela lui paraissait évident au vu de tout le temps qu'il avait passé dans l'eau. Il regarda Abby continuer de jouer dans le bassin et ne pu s'empêcher de sourire. Même si un autre homme faisait sa vie avec elle, la savoir heureuse, au moins comme maintenant, lui suffisait.

Elle lui fit un signe de la main.

"Alors McGee, tu ne te baignes plus ? questionna-t-elle déçue.
-J'arrive", déclara ce-dernier avant d'éternuer à nouveau.

Abby se hissa sur le bord.

"Ça va aller ? interrogea-t-elle, inquiète.
-Oui", répondit-il en la rejoignant.

Il lui sourit et elle lui rendit son sourire. Abby se rapprocha de lui et posa doucement ses lèvres sur celle de McGee. Trop surpris, il ne réagit pas et elle le libera. Elle le regarda dans les yeux.

"J'ai toujours regretté notre rupture", murmura-t-elle en guise d'explication.

Sachant qu'il devait réagir, il opina et posa une main sur sa joue.

Abby l'aimait ? C'était tellement surréaliste. Pourtant ses yeux verts le fixaient avec appréhension. Il ne laisserait pas passer sa chance. Il l'attira à lui et l'embrassa passionnément.


Le lendemain matin, en montant en voiture, tous avaient les yeux cernés, mais un sourire satisfait sur le visage. Ils firent leur adieux au village et Madame Johnson les guida jusqu'à la prochaine grande ville. Les deux jeunes femmes gardèrent leurs yeux rivaient sur le lac le plus longtemps possible et bientôt, celui-ci disparut de leur vue. Au détour d'un virage, ils quittèrent la vallée et Tony sortit sa bouteille d'eau.

"Au non ! Je te préviens, tu fais ça Tony je..." s'écria Ziva, mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà l'italien lui envoyait une gerbe d'eau au visage.

Elle lui lança un regard surpris qui devint bien vite menaçant et s'apprêtait à répliquer lorsqu'elle remarqua qu'elle ne s'était pas transformée. Abby la regarda étonnée puis elle comprit. Les deux jeunes femmes semblaient avoir oublié qu'hors du village, elles ne se transformeraient plus.

Sans rien pouvoir y faire, les larmes coulèrent sur les joues de Ziva et Tony la prit dans ses bras.

"On y retournera", murmura-t-il dans le creux de son oreille.

Il se tourna vers McGee qui tenait une Abby larmoyante dans ses bras, et Ducky le regarda d'un air désolé. Malgré tout, Tony ne regrettait pas d'être venu. Il avait appris que Ziva l'aimait et maintenant, il était là pour la consoler et il sourit en sachant qu'il le serait toujours et pour également bien d'autres choses.