Blaise Zabini attendait tranquillement sur le quai n°9 ¾ de la Gare King's Cross en ce 31 août, veille de sa rentrée en septième et dernière année d'études à Poudlard. Ses amis n'allaient pas tarder à arriver, et il ressentait le besoin grandissant de leur parler de ce qui s'était passé pendant ses vacances, cet été. Enfin, parmi la foule, il aperçut quatre têtes masculines bien connues qui dépassaient des autres personnes venues s'agglutiner aux abords du train… Les filles arriveraient sûrement un peu plus tard.
De loin, il distingua des cheveux blond platine bien plaqués en arrière, et il sourit en pensant que Drago ne changerait jamais. À la droite du Prince des Serpentard, les cheveux roux de Ron semblaient ne plus vouloir s'arrêter de pousser, et il se dit que Molly devait avoir renoncé à les lui couper. De l'autre côté de Drago, un autre Prince, celui des Gryffondor, cette fois, aussi connu sous le nom de Harry Potter, dont les cheveux plus en bataille encore que l'année d'avant lui donnaient un air plus séduisant que jamais. Il nota enfin, et ce avec une pointe d'amusement, que Théo avait essayé de le copier…
Il fit de grands gestes dans leur direction et ils bifurquèrent vers lui lorsqu'ils l'aperçurent.
– Salut les gars ! Alors, comment allez-vous ?
– Impec ! répondit Harry. J'étais en train de leur raconter que mes parents m'ont emmené voir la Coupe du Monde de Quidditch en Espagne en juillet ! C'était le pied !
– Waouh ! T'en as de la chance ! s'écria Blaise en tapant l'épaule de son ami.
– Et toi, Zab' comment vas-tu ? demanda Ron.
– Oh, et bien, moi… en fait… je préfère être dans le train pour vous en parler… c'est une longue histoire…
– Ok mec ! Comme tu veux... De toute façon, voilà les filles qui arrivent… dit Théo en se mettant sur la pointe des pieds pour parvenir à dépasser la foule du regard.
En effet, deux minutes plus tard, Hermione, Ginny et Luna firent leur apparition. Ginny se précipita dans les bras de son Harry adoré et Luna, dans ceux de Ron qui dévora sa bouche sous les yeux moqueurs et les quolibets de leurs amis. Levant les yeux au ciel, et clairement amusée par la situation, Hermione embrassa sagement la joue de chacun des garçons en souriant.
Ils entrèrent ensemble dans le Poudlard Express à la recherche d'un compartiment vide. Une fois installés confortablement, ils attendirent que le chariot à confiserie soit passé et commencèrent à se raconter leurs vacances respectives. Finalement, le tour de Blaise arriva :
– Bon… commença-t-il, gêné. Je voulais vous dire que… Daphné et moi, c'est fini…
– QUOI ?! s'écrièrent-ils en chœur.
– Mais, vous étiez ensemble depuis presque deux ans ! s'étonna Théo.
– Qu'est-ce qui c'est passé ? l'interrogea Luna, les sourcils froncés. Même si elle et leurs amis n'avaient jamais vraiment apprécié Daphné Greengrass et sa sœur, elle éprouvait de la peine pour Blaise, qu'elle savait amoureux.
– Et bien… je me suis rendu compte que je n'étais pas le seul à passer dans son lit… Un silence abasourdi suivit la déclaration du Serpentard noir.
– Tu l'as su comment ? demanda Hermione, redoutant la réponse.
– Complètement par hasard, en fait… Je voulais lui faire une visite surprise pendant les vacances. On devait se voir le 14 juillet pour son anniversaire, mais j'ai décidé d'aller la voir la veille pour lui proposer un week-end entier tous les deux, pour fêter ça… Quand je suis arrivé chez elle, ses parents n'étaient pas là, mais la porte d'entrée n'était pas fermée à clé. Je me suis donc dirigé tout de suite vers sa chambre, comme je le fais d'habitude… Et là, et bien… comment dire… sa porte étant entrebâillée, j'ai entendu des bruits un peu bizarres… en y regardant de plus près, j'ai remarqué qu'elle était très occupée… enfin, sa bouche, plus exactement… avec un type qui avait l'air de grandement apprécier ce qu'elle lui faisait !
– C'est pas vrai ! s'indigna Ron, horrifié, tandis que les autres avaient l'air de poissons hors de l'eau.
– Qu'est-ce que tu as fait ? demanda Harry, complètement écœuré pour son ami. Et ils furent tous étonnés de le voir sourire.
– Et bien… ma première intention a été de leur jeter un sort à tous les deux, tellement ce que j'avais vu m'avais mis en colère. Mais, je me suis rendu compte qu'ils ne m'avaient pas vu… alors, j'ai refermé tout doucement la porte que j'ai scellée et insonorisée avec ma baguette et je suis redescendu dans le salon. Là, sur le canapé familial, j'ai réfléchi… à ce que je ressentais, là, devant le fait accompli, à ce que je ressentais réellement pour elle, à plein d'autres trucs du même genre…
Et finalement, j'ai compris que je n'étais pas si bouleversé que ça… visiblement, c'était seulement mon amour propre qui en avait pris un coup… alors, j'ai décidé d'avoir ma petite vengeance, juste pour mon égo… Et, comme si Merlin m'avait entendu, ses parents sont arrivés juste à ce moment-là. J'ai pris un air affolé en leur disant bonjour, et je leur ai demandé de me suivre parce que je m'inquiétais en attendant des bruits bizarres dans la chambre de Daphné et que je n'arrivais pas à ouvrir la porte. Après tout, je ne suis pas sensé faire de magie en dehors de Poudlard !
Inquiets, ils m'ont suivi et son père à défoncé la porte à coups de baguette. Et là, le spectacle qui s'offrait à nos yeux était hilarant ! – du moins pour moi – parce que je ne suis pas sûr que se faire surprendre par ses parents alors qu'elle se faisait prendre sauvagement en levrette par un type qu'ils ne connaissaient pas, lui ait beaucoup plu, à elle ! Bref, continua Blaise alors que ses amis étaient pris d'un énorme fou rire, j'ai pris un air confus et outragé à la fois, et j'ai fais de mon mieux pour ne pas éclater de rire quand son père a chopé le type, à poil, par la peau du cou et l'a foutu dehors avec un coup de pied aux fesses, et qu'elle, s'est pris un aller-retour par sa mère… je suis sûr qu'elle a encore les marques de doigts sur ses joues !
Enfin… je ne lui ai pas laissé le temps de s'inventer une excuse bidon, et je lui ai dit que c'était fini entre nous, que je ne voulais plus jamais entendre parler d'elle, et je suis parti… Le plus drôle a été lorsque ses parents se sont confondus en excuse pour avoir été témoin de ce spectacle immoral, et qu'ils espéraient profondément que mes yeux innocents n'avaient pas été choqués outre mesure… après tout, à leurs yeux, nous avions une relation des plus chastes ! S'ils avaient su… pouffa le Serpentard. Voilà… vous savez tout…
– Et bien, dis donc ! souffla Drago qui s'efforçait de ne pas trop rire, malgré la peine pour un de ses meilleurs amis.
– Et toi, comment tu vas ? demanda Hermione compatissante.
– Oh, je vais bien… j'ai avalé la pilule… mais je sais maintenant que je vais avoir du mal à me lancer dans une nouvelle histoire… crois-moi, je ne risque pas de retomber amoureux de si tôt !
Hermione pris sa main et pressa ses doigts, compréhensive. Il lui sourit en retour. Il savait que ses amis seraient toujours là pour lui.
Quelques heures plus tard, alors que Ron et Luna revenaient tout sourire d'une escapade incluant un wagon vide, une banquette confortable et le besoin pressant de rattraper le temps perdu après plusieurs semaines de séparation, le train entra enfin dans la gare de Pré-au-Lard. Les huit amis rassemblèrent leurs affaires et quittèrent calment le train pour rejoindre les calèches tirées par des Sombrals invisibles à leurs yeux.
Hermione sautillait d'excitation : elle savait que cette année, elle serait Préfète-en-Chef des Gryffondor. Elle avait attendu ça pendant deux ans, puis avait sauté de joie en recevant sa lettre pendant l'été, où elle avait découvert l'Insigne tant espéré. Elle se demandait qui serait celui ou celle qui partagerait les appartements aux-quel elle avait droit cette année. La logique voulait que ce soit un Serpentard, puisque les parités étaient toujours Poufsouffle-Serdaigle et Gryffondor-Serpentard. Cependant, elle avait la possibilité entre deux Vert et Argent : Blaise et Pansy Parkinson, étant tous les deux Préfets depuis la cinquième année.
Blaise n'en ayant pas parlé dans le train, elle supposait que ce serait Pansy… Or, elle n'était pas si enchantée que ça : elle n'aimait pas trop la jeune fille… pas qu'elle soit méchante, non, mais elle était superficielle et commère… et, nouvelle ombre au tableau, c'était la meilleure amie des sœurs Greengrass… et après ce que leur avait raconté Blaise dans le train, elle n'avait vraiment pas envie de se retrouver avec ces trois chipies jacassant comme des pies dans sa salle commune !
Arrivés à Poudlard, et toujours émerveillés par la splendeur du Château, même après toutes ces années d'étude, ils se précipitèrent dans la Grande Salle, l'estomac dans les talons, se séparant pour rejoindre leurs tables respectives.
Une fois la répartition des nouveaux élèves terminée, Minerva McGonagall fit disparaître le Choixpeau et son tabouret à trois pieds. Le Directeur Albus Dumbledore se leva, et entama son éternel discours de début d'année :
– Mes Cher Élèves, mes Chers Enseignants, je suis heureux de vous accueillir en cette nouvelle année scolaire, en espérant, pour les plus anciens, que vous n'avez pas oublié tout ce que vous avez déjà appris !
Je profite pour vous rappeler que la Forêt Interdite n'a pas changé de statut et que les Centaures n'arrêtent pas de se plaindre d'être sans cesse dérangés… alors, s'il-vous-plaît, si vous avez un tant soit peu de considération pour l'amitié qu'ils me portent encore, n'allez pas les ennuyer !
Je vous présente le corps professoral, pour ceux qui ne le connaissent pas : Severus Rogue pour les Potions, Sirius Black pour les Défenses contre les Forces du Mal, Minerva McGonagall pour la Métamorphose, Filius Flitwick pour les Sortilèges, Pomona Chourave pour la Botanique, Sybille Trélowney pour la Divination, Charity Burbage pour l'Étude des Moldus, Rubéus Hagrid pour les Soins aux Créatures Magiques, Aurora Sinistra pour l'Astronomie, Septima Vector pour l'Arithmancie et enfin Babeth Babbling pour l'Étude des Runes.
Nous avons cette année quatre nouveaux Préfets-en-Chef : Hannah Abbot pour Poufsouffle (la table concernée applaudit lorsqu'elle se leva), Terry Boot pour Serdaigle (les mêmes applaudissements retentirent), les Gryffondor seront représentés par Hermione Granger (une ovation s'éleva à sa table, ce qui la fit rougir) et pour les Serpentard (Hermione croisa les doigts sous la table), il s'agit cette année de Blaise Zabini. Les Vert et Argent applaudirent tandis que le Préfet en question faisait de grands sourires à Hermione en levant les pouces en l'air comme pour lui dire « Cool, hein ? ». Hermione sourit à son tour, soulagée.
Voilà… termina Dumbledore. Maintenant, il est temps de faire honneur au délicieux festin que nous ont préparé les Elfes de Maison si chers à nos cœurs… Bon appétit !
Les plats apparurent, remplissant les espaces vides sur les tables, et les élèves, ainsi que les professeurs, se servirent avec des grognements appréciateurs.
Hermione sourit à tout un chacun, recevant les félicitations de certains, les encouragements, des autres. Elle laissa son regard glisser un peu partout dans la Salle. S'attardant un moment sur la table des Professeurs, elle sourit en voyant Sirius, le parrain d'Harry, en grande conversation avec un Severus Rogue visiblement écroulé de rire. L'Animagus devait encore être en train de lui raconter les dernières frasques qu'il avait vécues avec les autres Maraudeurs. Le Maître des Potions semblait avoir du mal à s'en remettre, à en juger par les larmes qui coulaient joyeusement le long de ses joues.
La Gryffondor continua ses observations : elle vit Ron quitter la table et se diriger vers celle de Luna… elle se doutait que la Serdaigle ne dormirait pas dans son lit ce soir… Elle regarda en direction de Ginny, qu'elle vit rougir en écarquillant les yeux à l'écoute de ce qu'Harry lui disait à l'oreille… non, elle non plus ne dormirait pas dans son lit…
Elle chercha ses autres amis des yeux : Drago et Théo étaient visiblement déjà en chasse pour ce soir, à la recherche de bras réconfortants pour bien débuter cette nouvelle année. Ces deux là butinaient de fleurs en fleurs sans jamais se poser… mais après tout, ils profitaient de leur jeunesse et de leurs hormones en ébullition.
Ce qui la fit réfléchir sur sa propre vie… elle avait presque dix-huit ans et n'avait personne pour calmer ses hormones à elle, qui étaient tout autant en ébullition que celles des autres… Elle n'avait plus été avec un mec depuis le milieu de sa sixième année, et ça commençait à lui peser… elle avait besoin d'un homme dans sa vie. Oh, pas forcément d'Amour avec un grand « A »… Celui-là, elle avait bien le temps de le trouver ! Non ! Elle avait besoin de trouver un exutoire. Sans prise de tête… Autrement dit, un mec qu'elle verrait juste pour s'envoyer en l'air ! Pas d'amour, pas de romantisme ou autre niaiserie de ce genre ! Juste. Du. Sexe ! C'est tout ce dont elle avait besoin ! Drago et Théo le faisaient bien, eux… et ils ne s'en portaient que mieux ! Il faudrait qu'elle y pense sérieusement !
Elle fut sortie de ses pensées par un brouhaha lui indiquant que les élèves se levaient pour sortir de la Grande Salle et rejoindre leurs dortoirs respectifs. Hermione remarqua le Professeur McGonagall se diriger vers elle, avec un Blaise tout sourire dans son sillage.
– Miss Granger, bonsoir !
– Bonsoir Professeur.
– Vous et Monsieur Zabini allez me suivre. Je vais vous conduire à vos nouveaux appartements.
– Bien Madame.
Les deux nouveaux Préfets-en-Chef suivirent docilement la Directrice Adjointe à travers les couloirs du château. Enfin, quelque part au quatrième étage, dans l'aile Ouest de Poudlard, ils s'arrêtèrent devant un grand tableau sur lequel était peint un Elfe des Bois qui arrosait son jardin.
– Vous voilà arrivés. Votre mot de passe est « Pierre de Lune ». Je vous laisse visiter et vous rappelle que vous aurez une ronde de nuit à faire trois fois par semaine. Nous aurons également une réunion avec les autres Préfets-en-Chef tous les mois. La première se déroulera jeudi soir. Voilà… Bonne soirée jeunes gens.
– Merci Professeur ! répondirent-ils en chœur. Puis, Hermione annonça le mot de passe au tableau qui pivota en dévoilant l'entrée de leur nouveau chez eux. Blaise sourit à son amie, puis, attrapant sa main, se dépêcha d'entrer, pressé de voir l'intérieur. Arrivés dans leur Salle commune, ils stoppèrent net :
– Non, mais t'as vu ça ! s'extasia le Serpentard, les yeux écarquillés en lâchant sa main.
– Incroyable ! souffla la Gryffondor.
– T'imagines les soirées qu'on va pouvoir faire ici ? Blaise avait déjà les yeux rêveurs, ce qui fit rire son amie.
Il est vrai que leur pièce commune y serait propice. Avec ses deux énormes fauteuils et son canapé trois places, en regard de la cheminée, devant laquelle se trouvait une petite table basse ouvragée, ainsi qu'une grande table à manger pouvant facilement accueillir une dizaine de convives, leur salle commune était des plus accueillantes. Les tons beiges et bruns lui donnaient un petit cachet assez cosy et chaleureux.
Deux portes se découpaient dans les murs opposés à droite et à gauche, ouvrant sur leurs chambres respectives. Une autre porte, un peu plus loin, indiquait la salle de bain, accessible également par chacune des chambres.
Les chambres, respectivement aux couleurs de Gryffondor et de Serpentard, se composaient d'un lit à baldaquin, d'un bureau et d'une armoire. Simples, pratiques, mais douillettes.
La salle de bain était, à peu de choses près, la même que celle des Préfets, au cinquième étage : une baignoire-piscine ornée de pas moins de dix robinets différents et des buses permettant de le transformer en jacuzzi, une douche à l'Italienne, entourée d'une cabine de verre assez spacieuse, ainsi que deux lavabos et une grande glace. Une petite porte sur le mur du fond menait aux toilettes. Les murs et le sol étaient faits de marbre blanc aux reflets irisés, donnant une clarté assez conséquente à la pièce.
Une fois leur visite des lieux terminée, Hermione et Blaise s'installèrent chacun dans un fauteuil, face à la cheminée, dans un silence reposant et appréciant le calme de cette fin de journée.
Ils parlèrent un moment de tout et de rien, ainsi que de leur organisation pour les rondes qu'ils devraient faire ensemble et de l'ordre de passage à la salle de bain le matin.
Après s'être souhaité une bonne nuit, chacun rejoignit sa chambre pour ranger ses affaires et se mettre au lit, afin d'attaquer les cours du lendemain au meilleur de leur forme.