Avertissement : les personnages appartiennent à J.K Rowling ; l'auteur de cette fanfiction est Expectopadfoot que je remercie pour m'avoir donné l'opportunité de traduire cette histoire en français. Cet OS étant assez long, je l'ai divisé en 3 parties. Les reviews sont appréciées !


Une Très Bonne Raison

« Ca va Potter ? »

Harry Potter ignora superbement l'apostrophe de son ennemi. Mais malheureusement pour lui, Drago Malefoy n'était jamais découragé par le silence de sa cible favorite. « Ton animal de compagnie ne te manque pas trop, Potter ? », continua-t-il d'une voix mielleuse.

Ron, connaissant le tempérament d'Harry, saisit fermement son bras. « Ignore le, mon vieux. Il n'en vaut pas la peine. »

« Dix points en moins pour Gryffondor, monsieur Weasley. Parler dans ma classe n'est pas autorisé », émergea soudain la voix soyeuse de Rogue derrière eux.

Harry se retourna, furieux. « Et pourquoi est-ce que vous ne lui retirez pas de point, à lui ? » répondit-il en pointant Drago du doigt. Ce dernier n'essayait même pas de cacher le sourire narquois qui s'étirait sur ses lèvres. « Cinquante points en moins pour Gryffondor, Potter », répondit-il d'une voix dangereuse. « Je pense également que vous asseoir au fond de la classe comme d'habitude, n'est pas une bonne idée. Allez-vous asseoir près de miss Greengrass. Monsieur Wealsey quant à lui se déplacera près de monsieur Zabini. Vous devrez vous en tenir à ces places pour le reste de l'année. »

Encore en colère, il se dirigea vers une jeune fille blonde assise à la table devant le bureau du professeur.

« Bouge de là, Greengrass », dit-il durement.

Daphné Greengrass arqua un sourcil et se déplaça de quelques centimètres. Frustré, Harry jeta sans ménagement ses livres sur sa table et s'assit. La Serpentard se tourna vers lui.

« Contrôle-toi un peu, Potter. Contrôle-toi lorsque tu es avec moi ou tu vas avoir tellement de problèmes que tu souhaiteras ne jamais m'avoir rencontré. »

Après cette phrase, elle retourna à son travail et l'ignora complètement.

« C'est ça, si tu crois que tu me fais peur. J'aimerais bien savoir ce que tu me ferais », murmura-t-il sarcastiquement. Par chance, elle n'entendit pas – ou si elle l'entendit, n'y prêta aucune attention. « Super », pensa le jeune homme. « Être débarrassé de cet abruti de Malefoy pour se retrouver avec cette idiote. »

En soupirant, il commença à lire les instructions écrites sur le tableau derrière Rogue. La potion était supposée être faite en binôme, ce qui signifiait qu'il allait devoir travailler avec Greengrass.

Prenant une profonde inspiration pour se calmer, il demanda doucement :

« Greengrass ? »

Elle hocha la tête pour montrer qu'elle écoutait, ne prenant pas la peine de se tourner vers Harry.

« Il faut que l'on travaille ensemble pour fabriquer la potion. »

Elle acquiesça de nouveau. Harry ferma les yeux.

Cela allait être un très, très long cours.


On aurait pu penser que la potion allait être un désastre, compte tenu de la non-communication du jeune Gryffondor et de la jeune Serpentard. Pourtant, elle était proche de la perfection. Elle avait l'odeur caractéristique des oignons et des roses rouges comme décrit dans le livre. La seule erreur était sa couleur rouge sang au lieu de celle pourpre que devait normalement prendre la potion à la fin de sa préparation. Harry était relativement content : sans Ron comme obstacle ou Hermione essayant de tout faire à sa place, il en conclu qu'il n'était pas mauvais en potion. S'ils avaient eu un autre professeur, il était sûr qu'il aurait obtenu un Optimal à ses BUSEs, qui se rapprochaient désormais.

Rogue arriva devant eux pour examiner leur potion. Il la remua un peu puis la renifla du bout du nez. « Vingt points pour Serpentard, miss Greengrass », annonça-t-il finalement. « Mais la prochaine fois, je vous enjoint à laisser monsieur Potter ici présent participer à la réalisation des potions. Je sais que cela est handicapant, malheureusement je me dois de le noter également. »

Harry attendait qu'elle dise qu'en réalité, ils avaient partagé les tâches et qu'ils avaient fabriqué la potion ensemble. Mais la Serpentard hocha simplement la tête. « Oui, professeur. »

Quelle garce !

Alors que Rogue s'en allait vers un autre plan de travail, Harry se tourna vers sa voisine de table, mais elle leva le doigt, lui enjoignant de se taire. « Comprend moi bien Potter, tu n'es pas mon ami et défendre ton intelligence ne serait pas bien vu par le professeur Snape et me créerait des problèmes. »

Harry la regarda fixement pendant quelques secondes.

« Qu'aurais-tu fait si j'avais été ton ami ? », demanda-t-il finalement.

La question la prit totalement au dépourvu et elle le fixa, interdite.

« Je ne sais pas, Potter. » répondit-elle enfin d'une voix hachée.

Elle ramassa ses affaires et les rangea dans son sac puis, sans un regard derrière elle, quitta les cachots.


Au déjeuner, il retrouva Ron, affublant Rogue de toutes les insultes possibles et imaginables pour l'avoir fait asseoir à côté de « ce bâtard visqueux de Serpentard », pour reprendre ses propres mots. Harry, qui ne connaissait pas ce Blaise Zabini, demanda à Ron que ce dernier lui avait fait pour qu'il réagisse de la sorte. Ron le regarda un moment, confus.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« T'as-t-il fait quelque chose ? » redemanda Harry.

Ron réfléchit un moment et répondit qu'il ne lui avait rien fait de particulier. « Pourquoi dis-tu de lui que c'est un bâtard visqueux, alors ? » Ron regarda son ami comme s'il était en train de parler à un enfant de cinq ans. « Parce qu'il est à Serpentard, Harry. » lui dit-il comme si la réponse était évidente. Le visage d'Hermione, qui écoutait attentivement leur conversation, assise à côté de Ron, se renfrogna. Harry eut une petite idée sur les pensées de sa meilleure amie mais ne dit rien, ne voulant pas se disputer avec Ron. Harry savait qu'Hermione plaisait à Ron : il le suspectait d'avoir perdu sa dernière chance avec l'élève studieuse de Gryffondor.


Plus tard dans la soirée, il était dans le bureau d'Ombrage pour faire sa retenue et bien qu'ayant à couper sa main droite encore et encore, il s'ennuyait. Incapable de trouver un sujet qui pourrait engendrer un débat sur sa santé mentale, il commença à réfléchir à la façon dont Greengrass lui avait dit qu'elle ne savait pas ce qu'elle aurait fait s'il avait été son ami. Elle avait l'air vulnérable ; sa façade de glace avait paru craqueler, comme si il avait touché un point sensible pour elle. Il ne savait même pas pourquoi il lui avait demandé cela. Elle était une vraie Serpentard, se dressant fièrement, se défendant elle-même et les gens qu'elle aimait ardemment. Sournoise, maligne.

Il entama un débat intérieur sur pourquoi il n'aimait pas les Serpentard. Voldemort jouait un rôle important, bien sûr, et cette fouine de Malefoy n'arrangeait pas les choses. Mais à part cela ? Une petite voix dans sa tête lui rappela qu'ils avaient fait les pires choses pour battre l'équipe de Gryffondor au Quidditch et qu'ils avaient fait de sa vie un enfer lors du Tournoi des Trois Sorciers. Ils avaient également été très inamicaux en deuxième année, lorsque Ginny avait rouvert la Chambre des Secrets. Mais une autre voix lui remémora que seuls l'équipe de Quidditch de Serpentard le tourmentait (ainsi que les autres membres de sa propre équipe) en accord avec quelques-uns de leurs supporters. En réalité, le peu de Serpentard qu'il connaissait étaient les seuls à le provoquer. La majorité d'entre eux l'ignorait complètement. Il se souvint aussi que durant sa deuxième et quatrième année, les élèves de toutes les maisons confondues étaient contre lui. Il devait admettre qu'il y avait une rivalité entre Gryffondor et Serpentard, mais il ne pouvait pas blâmer uniquement les serpents. Les membres de sa maison avaient initié la moitié de leurs bagarres régulières.

Le toussotement d'Ombrage le sortit de ses pensées. Il regarda le sol et vu sa robe de sorcier tachée du sang qui s'était écoulé de la paume de sa main. Ombrage regardait le tableau avec un sourire heureux. Harry se surprit à ressentir de la pitié pour cette femme à la place de sa rage habituelle.

« Professeur Ombrage ? »

Le crapaud le regarda avec surprise : Harry n'avait pas l'habitude de parler durant ses retenues. D'une voix mielleuse, elle lui demanda s'il avait besoin de quelque chose. Un peu hésitant, il se lança.

« Professeur, quand j'étais en chemin pour venir vous voir et faire ma retenue, j'ai entendu des élèves parler de la façon dont ils avaient réussi à mettre une caméra dans votre bureau. »

Comme il s'y attendait, Ombrage ne savait pas ce qu'une caméra était. Il dû lui expliquer comment ces dernières marchaient et comment elles pouvaient être très bien cachées. Ombrage le regarda, alarmée et l'enjoignit à poursuivre. Prenant une grande inspiration - et se battant pour garder son expression neutre-, il continua. « Ils disaient qu'ils avaient placé une caméra dans un coin, bien cachée, et que la caméra enregistrerait tout ce qui arriverait dans votre bureau. Vous savez professeur, je suis toujours un paria pour les élèves, même si quelques amis croient en moi, et si jamais quelqu'un arrive à voir que je mutile ma propre main, on se fichera de moi. Je n'ose même pas imaginer ce qui arrivera si cette vidéo arrive à circuler dans Poudlard. » Finit-il en tremblant. Il fut satisfait de voir le visage d'Ombrage pâlir dramatiquement. En supposant que cette – fausse – vidéo sorte, sa carrière et peut être même sa vie seraient en danger. Harry poussa le bouchon un peu plus loin. « Professeur, et si cette vidéo était déjà en train d'être visionnée ? Est-ce trop tard ? » Dit-il avec une expression horrifiée. Ombrage bégaya des mots incompréhensibles pendant quelques minutes avant de se ressaisir. Le crapaud demanda au Survivant s'il avait des informations sur les élèves ayant dit cela. Si elle avait posé cette question le jour précédent, Harry aurait immédiatement répondu « Serpentard », mais maintenant, il ne savait plus ce qu'il devait faire. Il choisit de dire simplement qu'il ne les connaissait pas et qu'il n'était pas assez près pour voir leur visage. Ombrage le congédia rapidement, non sans lui avoir dit que ses retenues se feraient désormais avec sa directrice de maison, le professeur McGonagall.

Harry, après s'être assuré qu'Ombrage était complètement hors de vue, sauta de joie et entama une danse ridicule dans le couloir désert. Après un mouvement particulièrement grossier, il desserra la cravate qui lui enserrait le cou marcha en direction de la tour de Gryffondor, se sentant heureux pour la première fois depuis de nombreuses semaines.

Comme Harry l'avait présumé, tous les dortoirs furent fouillés dans la journée du lendemain. Grâce à l'avertissement de Harry (ils n'avaient raconté sa blague à personne : Ron aurait été s'empresser d'avertir l'ensemble de l'école et Hermione aurait fortement désapprouvé son initiative et lui aurait fait un long sermon), les jumeaux Weasley ne perdirent aucun de leurs produits farceurs, les ayant caché dans un des passages secrets inconnu du professeur Ombrage et plus particulièrement de Rusard, mais beaucoup de magasines assez explicites furent confisqués aux garçons et, selon Hermione, plusieurs filles se firent attraper avec des filtres d'amour cachés sous leur lit ainsi qu'avec un petit nombres d'objets qui devaient être agréables pour elles régulièrement. A la mention des dits-objets, le teint de Ron se colora d'un rouge soutenu jurant horriblement avec ses cheveux roux. Il se demandait secrètement qui possédait ces objets mais n'osa pas demander à Hermione.

Lorsqu'ils entrèrent dans la Grande Salle, les conversations étaient beaucoup plus bruyantes que d'habitude. Sans nul doute, tout le monde parlait du récent raid qui avait eu lieu dans leurs dortoirs respectifs. Avant qu'Harry ait pu se réjouir de l'impact qu'avaient eu ses paroles sur Ombrage sans que personne ne le sache, la voix du professeur McGonagall se fit soudain entendre derrière le Trio.

« Suivez-moi, Potter. »

Oh, putain.