Bonjour à tous.

Ayant reçu des réponses et encouragements très positifs, j'ai décidé de reprendre cette fanfiction et de la réactualiser. J'espère sincèrement que cela vous conviendra, et je m'excuse pour 'l'abandon' présumé de cette histoire.

Genre: Univers alternatif, romance, aventure, guerre, relation homosexuelle.

Pairing : Principalement HarryPotter/TomJédusor

Disclamers: Les personnages ne m'appartiennent pas, mais à l'excellente J.K. Rowlings. Les personnages hors HP sont ma propriétés ainsi que la trame de l'histoire.

Raiting : +18

Contexte : Cette histoire se passe dans un univers parallèle. Il n'y a pas de magie mais la révolution industrielle est en plein essor.


Chapitre 1 : Une nouvelle rencontre.

Mars 1862, Angleterre du Sud

Le bruit des pas se faisait précipité sur le sol fraichement lavé. Un cri, un appel. Des yeux émeraudes fixant l'étendue verte qui s'étalait devant lui à travers la fenêtre. Un cheval arrivait au galop, s'arrêtant juste devant le porche de sa maison. Un jeune homme blond prit à peine la temps de descendre de son destrier, qu'il appelait déjà l'un des résidents. Celui-là même qui regardait le paysage.

- Harry !

Celui-ci esquissa un sourire à la vue de son ami. Il sortit de la maison et alla l'enlacer une fraction de secondes avant de l'inviter à entrer. Harry James Potter était le fils d'un bourgeois tout a fait acceptable. Bien que pas très riche, il avait une notoriété dans le comté du Hampshire en Angleterre, due à sa gentillesse et à son dévouement face à l'injustice.

Âgé d'à peine 18 ans, ses parents cherchaient déjà une jeune épouse qui le comblerait. Le jeune homme avait beau revendiqué qu'il avait encore le temps avant de penser à cette formalité, sa mère n'hésitait pas à l'éconduire car elle était plus qu'impatiente de satisfaire ses envies maternelles.

Lorsqu'il s'assit avec son ami dans le petit salon privé décoré dans le plus pur style victorien, il demanda à la servante 2 tasses de thé, puis enchaina directement afin de questionner son ami.

- Drago, que t'arrive-t-il pour que tu sois si pressé ?

Le dénommé Drago Lucius Malfoy était un jeune bourgeois du même âge qu'Harry habitant à un peu plus de 3 miles des Potter. Sa famille possédait l'un des plus grand manoir du comté et était l'une des plus fortunée.

La servante revint assez vite et posa le plateau contenant la fragile vaisselle et le liquide précieux sur la petite table qui était située entre les deux hommes. Elle ne manqua pas d'adresser un sourire au jeune blond.

En effet, si ce dernier était riche, il n'était pas en reste du côté physique. D'une carrure assez grande et élancée, il dépassait Harry d'une tête. Le blond avait des traits qui rappelaient le sang aristocratique coulant en lui. Ses yeux gris miroitaient l'espièglerie et la fougue de la jeunesse. Sa chevelure blonde platine faisait honneur à celle familiale, et il n'hésitait pas à les porter longs, tout comme son père, Sir Lucius Malfoy, un homme bien mystérieux, froid et distant. Malgré tout, son fils se montrait chaleureux avec ses amis, ce qui contrariait souvent son père qui trouvait qu'il était trop léger et fréquentait des familles bien trop peu estimées à son goût.

- Harry, T'avais-je dit que mon père allait recevoir quelqu'un d'important ?

Celui-ci opina du chef. Il avait effectivement reçu une missive quelques jours plus tôt où Drago le lui disait brièvement. Il pouvait aisément qualifier ce dernier de "meilleur ami" ou "d'homme de confiance" car il le lui avait prouvé à maintes reprises.

- Il est arrivé. Aujourd'hui ! s'écria le blond tel un enfant excité par la nouvelle comme si cette dernière était exceptionnelle.

- Mais alors, Dray, que fais-tu ici ? Ne devrais-tu pas accueillir ton invité comme il se doit ?

Le jeune brun ne s'offusqua pas plus que cela du manque de manière de Drago, le connaissant assez. Et puis lui l'appelait bien par un diminutif affectueux. Mais peut-être que cet invité si "spécial" ne passerait pas à côté de ce manque de bienséance. Bien sur, il y avait son père, Lucius, qui - à ce qu'avait compris Harry - était l'un de ses plus vieux amis. Mais tout de même…

- J'ai réussi à m'échapper du manoir. Il se repose dans ses nouveaux appartements…Mais tu ne sais pas la meilleure. Il est arrivé avec un de ses amis !

Le blond ne semblait plus se calmer et parlait toujours avec la même vivacité. Allons bon, ces nouvelles arrivées allaient remuer le comté qui était assez calme en ce moment. Les gens de prestiges préféraient habituellement la ville à la campagne, car les activités et relations étaient bien plus diversifiées. Harry passa une main dans ses cheveux bruns qui étaient toujours en batailles. Il aimait les garder assez courts. Sachant qu'il était plutôt androgyne avec ses traits fins et ses yeux verts, rappelant l'éclat de l'émeraude, il préférait les porter ainsi afin de se démarquer de la réputation de fillette que certaines personnes n'hésitaient pas à lui faire.

- Dray, Dray, calmes-toi…Je ne sais même pas de qui tu parles.

Harry ne put s'empêcher d'esquisser un sourire devant la joie et l'excitation de son meilleur ami. Il y avait un petit moment qu'il ne l'avait pas vu ainsi. Tout était bien trop calme pour l'aristocrate hyperactif qui s'ennuyait et cela faisait toujours penser au calme avant la tempête. Mais à l'approche du printemps, il savait que bons nombres d'évènements remédieraient à l'ennui de son ami.

- Lord Riddle ! Thomas Riddle ! Et son ami, le taciturne Severus Snape.

Harry prit sa tasse en main et but une gorgée. Restant silencieux un moment, il chercha dans son inconscient si ces sonorités lui rappelaient quelqu'un.

- Riddle ? cela me dit quelque chose…

Le jeune homme essaya avec toute la bonne volonté du monde de trouver qui pouvait bien être ce mystérieux Riddle. Mais il ne lui venait en tête que les lèvres de son père prononçant le fameux nom et ce, d'un air sarcastique. Cependant, les propos qu'avait énoncé ce dernier restaient vagues.

- Cela devrait, oui. Il possède le tier des terres du Hertfordshire, un manoir qui ressemble plus à un château qu'autre chose ainsi qu'une rente de 10 mille livres, s'émerveilla son ami en agitant les bras pour montrer l'étendu de la richesse du Lord.

- Dray, Dray…se répéta le brun, je suis content pour lui mais je ne vois pas en quoi cela m'intéresserait qu'il ait 10 milles livres de rentes.

Drago soupira. Se calmant un peu, il plissa son costume malgré l'absence visible de plis. Les vêtements de ce dernier étaient toujours impeccables. Encore une marque de la haute aristocratie dont faisait partis les Malfoy.

- Oui, mais cependant, j'ai une autre nouvelle. Pour célébrer leur venue, mon père à organisé un bal qui accueillera une trentaine de musiciens. Ce sera le moment de te présenter à eux, de faire connaissance et surtout... De faire la fête.

- J'en serais très heureux, bien sur.

Le visage de l'androgyne était illuminé par cette bonne nouvelle. Un bal. Excellent. Cela relancerait l'activité sociale le temps d'une soirée. Drago se leva, prenant en main sa cape de voyage verte foncée ainsi que son chapeau haut de forme. Avant de se retourner pour partir, il sortit une lettre qu'il tendit eu brun.

- Dans ce cas, tout est parfait. Voici l'invitation. Ne sois pas en retard. Bien sur, ta sœur et tes parents sont invités…

Harry esquissa un sourire. Ah... La générosité des Malfoy…Il allait suivre son ami quand celui-ci se retourna vivement.

- Ah, j'allais oublié de te prévenir. Mr. Riddle est un peu…Froid et hautain, mais tout en splendeur alors ne sois pas surpris. Et puis mets-toi en beauté !

Harry soupira devant le clin d'œil malicieux de son ami, avant de le pousser dehors. Bien sur, ce dernier le taquinait. Il savait aussi que son homosexualité n'était plus un secret entre eux. Évidemment, cela n'avait pas été simple au début pour le blond d'accepter cette orientation. Les homosexuelles n'étaient pas bien vus, persécutés et parfois même tués. Les gens les appelaient encore "sodomites" alors il valait mieux pour lui de ne pas trop s'étendre sur le sujet au risque d'avoir au mieux une peine de prison…

Quant à Drago, celui-ci n'arrivait pas à se "définir". Il était très libertin et avait autant de relations avec des femmes, qu'avec des hommes, "pour bien en profiter avant de sceller les liens mariage" disait-il…

Lorsque Harry vit le fougueux cheval noir s'élancer à travers les bois, il se retourna, fermant la porte dans un soupir. Bien qu'heureux, il s'arma de courage pour aller l'annoncer à ses parents. Ces derniers, même s'ils aimaient beaucoup sortir, se sentaient toujours obligés de prendre mille et une précautions par rapport aux personnes présentes ou les hôtes. Sur protecteurs, ils ne laissaient rien au hasard.

- Bon…Il ne me reste plus qu'à convaincre mes parents…

L'enveloppe blanche fermée d'un ruban bleu roi trônait toujours dans ses mains. L'auscultant légèrement, il remarqua la fine écriture de Sir Malfoy. Fine mais sure. Les diverses arabesques qui terminaient la lettre « P » de Potter et le soulignage du nom montraient la sincérité de l'homme. Si sincérité il y avait vraiment et non hypocrisie.

C'est ainsi qu'il prit la direction du bureau de son père d'un pas déterminé. Mais l'affaire fut vite réglée. En effet, le fait d'annoncer que Mr. Riddle participait à la soirée où ils étaient conviés rendit sceptique son père. Mais sa mère le convainquit que c'était une très bonne chose.

Eh oui, deux célibataires en vogue et très fortunés qui étaient dans le Hampshire, au même bal, était une heureuse occasion pour elle de leur présenter sa fille.

OoOoO

Manoir Malfoy

Des voitures, plus belles les unes que les autres, s'arrêtaient à tour de rôle avec leurs laquais devant la grande porte du manoir. Harry attendait patiemment à l'intérieur d'une, avec sa famille. Sa jeune sœur, de 2 ans sa cadette, ne tenait plus en place. Elle avait hâte de faire la fête et surtout de se faire courtiser et cela aisément il pouvait le comprendre. Il était à peu près dans le même état d'excitation qu'elle, mais il arrivait tout de même à se contenir.

Lors de leur entrée dans la propriété des Malfoy, il avait pris le temps d'observer l'allée de peupliers, illuminée par une centaine de torches plantées le long de celle-ci. Le lac devant le manoir était aménagé de sorte que l'on pouvait y prendre l'air en s'asseyant sur des bancs. La vue y était magnifique et reflétait la bâtisse.

Lorsque qu'il pénétra à l'intérieur de la demeure, la vision lui coupa le souffle. Le manoir était éclairé de toute part, part des torches de différentes tailles. Les invités se pressaient à l'entrée qui était encadrée de voiles tombantes d'un vert pâle. Il entendait déjà la musique qui s'animait pour les premiers danseurs. Avec un sourire, il monta les escaliers en vieilles pierres, sa sœur à la main.

Il retrouva Drago et son père à l'entrée du grand salon, accueillant les convives. Harry fit un beau sourire à son ami avant de s'incliner respectueusement devant son père. Ses parents félicitèrent alors Sir Malfoy pour la splendeur de leur soirée pendant que Drago s'éloignait un tantinet avec son ami.

- Tu es magnifique ce soir Harry.

Celui-ci le remercia et lui retourna le compliment. Le jeune Potter était vêtu d'un pantalon droit noir tombant sur ses chausses vernies. Il portait une redingote tout aussi noire avec un gilet homme dans les tons beige clair décoré de fins ornements en fils d'or, le tout agrémenté d'une chemise légèrement ouverte dans les mêmes teintes. En somme, un magnifique complet à la mode. Drago en portait aussi un, et ce totalement noir, en ressortait juste sa chemise d'un vert foncé. Les deux jeunes hommes savaient qu'ils faisaient partis des célibataires les plus prisés et s'amusaient à se montrer dans leurs plus beaux atouts. Bien sur, tout cela n'était qu'un jeu pour eux. Une fois rentrée, ils redevenaient de simples fils.

- Attends moi près du buffet, j'arrive tout de suite.

Harry opina du chef avant de partir vers celui-ci. Sa sœur le suivait de près, s'exclamant à chaque robe qu'elle trouvait magnifique ou à un petit détail du décor qu'elle jugeait amusant. Leur parents avaient déjà rejoint leur cercle d'amis et bavardaient avec eux, un verre de punch à la main. Harry soupira avant de dire à sa sœur d'aller retrouver ses connaissances et, par la même occasion, un cavalier.

- Harry, je veux d'abord voir Drago et ensuite ces deux mystérieux hommes…J'ai hâte de les rencontrer. On m'a beaucoup dit de choses à leur propos.

Elle était plus jeune que lui mais sa détermination était sans équivoque Il savait qu'un jour elle arriverait à ses fins en trouvant un riche parti. Et puis, il adorait le sourire radieux qui était en ce moment même appliqué sur les lèvres de sa sœur. Il était merveilleux et rassurant, dégageant une chaleur que seule elle et ses yeux d'un brun doré arrivaient à lui faire ressentir. Une dizaine de minutes plus tard, son ami arriva. Il enlaça Meredith avant de se servir un verre.

- Je suis heureux que vous soyez là. Tu es ravissante Meredith.

Celle-ci rougit avant de prendre les pans de sa robe crème et de tourner sur elle-même telle une princesse. Adoptant une moue enfantine, elle répliqua.

- Vraiment ?

Son ton innocent fit éclater le blond de rire. Il adorait la jeune fille. Étant fils unique, il la considérait comme sa propre petite sœur et la gâtait trop souvent au goût d'Harry. Il acquiesça avant de reporter son attention sur le buffet. Là, il y prit un verre de punch et un d'un mélange de jus qu'il tendit à Meredith. L'autre était destiné à Harry. Ils trinquèrent tous ensemble, se souhaitant une bonne soirée et santé, non sans une pluie de protestations venant de la jeune fille qui disait qu'elle était en âge de boire de l'alcool. Harry secoua négativement la tête avec un sourire. La dernière fois que Meredith avait bu était encore un sujet de conversation très animé entre eux. En effet, l'alcool était vite monté à la tête de la jeune fille qui avait commencé à chanter et danser n'importe comment. Depuis, son frère s'était juré de faire attention et ce à tout jamais.

Bien des minutes passèrent pendant lesquelles Harry rigolait avec légèreté aux blagues de son ami, se laissant envoûter par la musique. Sa sœur, d'ailleurs, ne cessait de harceler Drago dans l'espoir qu'il l'invite. Finalement, après 10 minutes de bataille, elle le convainquit. Il l'emmena alors sur la piste de danse pour une valse viennoise. Harry ne put s'empêcher d'esquisser un sourire devant l'expression qu'avait sa sœur. Elle irradiait de bonheur. Étant les deux seuls enfants de la famille Potter, il la "sur"-protégeait. Il ne pouvait s'en empêcher. Elle était tellement adorable et si innocente. Elle l'avait tellement de fois soutenue, et vice-versa. Malgré les dires des relations frères-sœurs, la leur était empreinte de fraternité et d'amour. C'était son trésor.

Il admira un instant la grâce avec laquelle le couple dansait. L'air majestueux de Drago et le port royal de sa sœur s'accordaient parfaitement, laissant place à l'imagination fougueuse du jeune homme aux yeux émeraudes. Il adorait se laisser emporter à travers celle-ci. Souvent emplie de romance, d'actes héroïques et d'actions, il pensa avec un amusement certain, qu'il n'était excessivement pas plus différent que les jeunes filles de son âge. Sauf qu'elles pouvaient laisser ressortir leur imagination librement... Pas lui. La musique l'envahit petit à petit. Il adorait cet art. Lui-même jouait du piano depuis sa plus tendre enfance et ne se lassait pas de l'instrument. La musique était pour lui d'un grand réconfort.

Soudain, un bruit l'interpella. Harry se retourna alors pour observer la porte qui menait sur le salon d'à côté. Une petite foule entrait dans la salle et semblait encercler quelques personnes. Curieux de nature, il voulu s'approcher lui aussi, mais une main sur son bras le retint. Se retournant, il vit son meilleur ami lui adressant un sourire qui l'encourageait à rester avec lui. Harry se demanda alors pourquoi mais sa réponse vint bien vite. Effectivement, le groupe de personne s'arrêta devant eux. Lucius Malfoy les accompagnait. Il sourit alors à Harry avant de se tourner vers ses hôtes.

- Messieurs, laissez-moi vous présenter Mr. Harry Potter, le meilleur ami de mon fils, et sa sœur, Mlle Meredith Potter. La famille Potter est l'un de nos plus proche voisin…Tenez, voilà d'ailleurs James et Elizabeth Potter.

Ses parents venaient d'arriver, un sourire aux lèvres afin de se présenter. Harry ne remarqua pas sa sœur qui faisait une révérence, ni son père entrain de serrer la main des personnes présentes et de féliciter Lucius pour son bal réussi. Non, Harry ne pouvait détacher son regard du couple en face de lui. Se tenait à droite un homme d'une trentaine d'années, les cheveux coupés courts et aussi noirs que ses yeux. Il était vêtu d'un complet noir, des plus simple mais qui laissait voir la coupe parfaite du vêtement dans un tissu surement très couteux.

- Laissez-moi vous présenter mes amis, Mr. Severus Snape, reprit Lucius Malfoy.

L'homme à droite fit un hochement de tête respectueux avant de reprendre un visage insondable. Son teint cireux fit frisonner Harry.

- Et Lord Riddle, acheva Mr Malfoy avec un sourire, mes hôtes…Pendant une bonne période, je l'espère.

Le regard du Lord et d'Harry se croisèrent alors le temps d'une seconde, se détaillant minutieusement. Harry comprenait maintenant pourquoi Drago disait qu'il était des plus attrayant… Il était juste magnifique. Ses longs cheveux, aussi sombres que les ténèbres, étaient attachés à l'aide d'un catogan en velours. L'on pouvait aisément s'imaginer cette cascade de cheveux tomber finement sur ses épaules bien bâties. Son visage était aussi fin que celui d'une statue grec. Quant à ses yeux, ils étaient aussi noirs que l'ébène, n'en ressortait qu'une touche grenat. Son complet tout aussi sombre que le reste, était des plus complexes mais lui sciait magnifiquement bien. Ne venait entacher ce tableau que son expression froide et hautaine. Harry en fut presque choqué. C'était bien la première fois qu'on lui adressait un regard si méprisant.

- Enchanté…

Ce fut le seul mot que souffla Harry. Il ne bougeait plus, ne pouvant détacher son regard de cet homme à la beauté glaciale et foudroyante. Il l'hypnotisait réellement. Soudain, ce dernier eut un sourire, des plus mesquin avant de répondre qu'il était lui aussi enchanté. Harry fronça les sourcils. La voix du Lord n'avait pas été normale et accueillante mais plutôt sec et cassante. Puis ses parents reprirent leur conversation avec les invités de marque et le maître des lieux. Le jeune Potter secoua légèrement la tête avant de contempler le sol, perdu dans ses pensées.

- Que faites-vous dans la vie Mr Potter ?

N'entendant plus personne parler, Harry releva la tête pour rencontrer le regard grenat de son interlocuteur qui semblait attendre une réponse de sa part. Ce qu'il faisait dans la vie ? Harry répondit, peut-être un petit peu trop vite.

- Oh…je ne travaille pas encore…

Le Lord hocha la tête avec compréhension avant de continuer sur sa lancée.

- Vous étudiez je suppose ? L'économie, peut-être la politique ?

- Non, my Lord.

- Non ? C'est bien étrange avec les progrès sulfurant que font la science et les techniques, il est bien rare de voir un jeune homme hors de ces avancées nouvelles…

Son ton avait été claquant, comme un reproche. Harry savait évidemment ce qui se passait autour de lui, ainsi que les nombreux changements et progrès. Mais pour lui, ce n'était pas aussi intéressant que de poser ses doigts sur la touche ivoire de son piano ou de feuilleter un bon livre.

- Je préfère l'art, monsieur…, répondit-il évasivement.

- L'art ? Je vois…Il releva son regard dédaigneux vers le père du jeune garçon. Mr Potter, peut-être devriez-vous enseigner à votre fils les bases de l'économie. Je crois savoir que vous tenez une petite entreprise, ouverte récemment, non ?

- Oui, monsieur mais…

- Cela ne lui fera que le plus grand bien, le coupa-t-il

- My Lord, Harry n'est pas très enclin à étudier ces sujets, croyez-moi, argumenta-t-il

- Peut-être devriez-vous insister, après tout ce n'est que pour son avenir. Et puis vous êtes son père et faites -normalement- preuve d'autorité sur lui, comme lui de respect et d'obéissance envers vous.

- Je ne vous mens pas en affirmant avoir déjà essayé, Mr. Riddle. Le ton de Sir Potter s'était un peu élevé à la fin de sa phrase, comme s'il essayait de se contrôler. Mais il était clair qu'il bouillonnait de colère intérieurement de voir ce citadin lui dire comment diriger la vie de son fils. Pour qui se prenait-il ?

- Oui, je vois cela. Après tout, c'est votre choix. Je ne peux rien y faire si cela ne vous gêne pas de laisser votre fils dans l'ignorance la plus complète.

Un silence glaciale s'installa. Le Lord arborait une mine indifférente par rapport à celle vexée de Mr Potter. Quant à Harry, il replongea son regard vers le sol, admirant ses chaussures et en se triturant les mains. Jamais il n'aurait cru être confronter un jour à une telle humiliation. Surtout devant son père. Il avait juste l'air à cet instant, d'être quelqu'un d'incapable et de terriblement ignorant. Ce qui le fit le plus honte n'était pas les remarques, mais son incapacité à se défendre.

Voyant la détresse de son ami, le jeune Drago congédia leur présence avant de partir plus loin, l'entrainant à sa suite. Ils montèrent à l'étage, là où personne n'était autorisé à entrer, c'est à dire les appartements de Malfoy fils.

Une fois la porte fermée, celui-ci se tourna vers son ami avant de planter son regard acier dans le sien.

- Ça va ?

Harry secoua la tête positivement avant de s'asseoir dans l'un des confortables fauteuils en velours vert. Tout s'était déroulé tellement vite. Harry n'arrêtait pas de se repasser la scène dans sa tête, essayant de comprendre ce comportement si froid et méprisant. Lui-même, qui d'habitude n'hésitait pas à répliquer, n'avait dit mot. Peut-être était-ce parce que le Lord dégageait une aura de puissance qui contraignait au silence ? Il voulut y croire afin d'apaiser, ne serait-ce qu'une partie, son malaise. Soupirant, il enfonça ses ongles dans le velours. Drago s'était assis en face de lui. Les bras croisés sur ses genoux, il ne quitta pas des yeux son ami.

- Quelle attitude. Il n'a pas été très "poli", va-t-on dire. Il a même été pire.

Harry releva les yeux vers son ami. Ils étaient empreints d'une légère détresse.

- Suis-je vraiment si méprisable ? Est-ce une honte de ne pas aimer l'économie et de préférer l'art ? Toi, me vois-tu ainsi ?

- Non…Non…Ne t'inquiètes donc pas de ces commentaires futiles. Tu resteras toujours le même à mes yeux.

Harry baissa la tête avant de sentir la main de Dray qui s'était levé et massait à présent l'épaule de son ami dans un geste de réconfort. Le blond n'avait jamais douté des capacités de son ami, mais savait parfaitement que l'économie ou l'industrie le rendaient indifférent. Quand lui travaillait avec son père à l'entreprise familiale -ou plutôt l'Empire Malfoy-, Harry, lui, faisait plutôt du piano ou une ballade à cheval. Mais jamais, il ne l'avait considéré comme inférieur. Soudain, la voix d'Harry s'éleva, plus confiante et déterminée, brisant ainsi le silence.

- Le Lord est quelqu'un de…

- Froid…Et calculateur, mais j'ai pu remarqué que sa beauté ne t'avait pas laissée indifférent.

Un sourire se plaqua sur les lèvres du blond. Il avait remarqué plus tôt comment leurs regards s'étaient accrochés. Comment le jeune homme s'était perdu dans la contemplation du Lord. Oui, Drago connaissait trop bien son ami pour affirmer avec conviction qu'il avait été sensible à ce charme démoniaque.

- Un moment oui, mais lorsque l'on voit sa vraie nature…

Harry esquissa une figure de dégoût. Malheureusement, si Drago reconnaissait quand Harry était fasciné, il connaissait aussi le Lord et savait que celui-ci ne laisserait même pas une chance à son ami de l'approcher.

- Ah, Harry, je t'avais prévenu. Son caractère est bien connu de tous, mais il est clair que c'est ainsi qu'il a su grimper très haut et avoir cette place bien méritée. Tu sais, mon père m'a dit que malgré le fait qu'il fait croire à tous qu'il est issu d'une famille noble, ce n'est pas vraiment le cas. C'est par sa détermination et sa force à broyer les objectifs des autres qu'il a réussi.

Harry hocha la tête. Il ne remettait pas les compétences du Lord en cause. Il était même sur que c'était un très bon homme d'affaire, qu'il ne devait son ascension qu'à lui-même et à son acharnement. Une fortune ne se construisait pas si facilement, malgré tout les racontars que l'on pouvait entendre. Malgré tout, cela ne pardonnait pas toutes les fautes commises. Pourquoi aurait-il plus de droits que d'autre ? Pourquoi devrait-il se sentir supérieur ?

- En tout cas, j'espère ne plus le croiser à l'avenir.

Il avait dit cela d'un ton enfantin et Drago ne put s'empêcher d'émettre un petit rire. Le blond s'approcha alors de la fenêtre pour regarder le magnifique jardin à la française. Se retournant, il lui demanda :

- Veux-tu retourner à la fête ou attendre encore ici ?

Harry se leva et adressa un sourire à son ami. Drago était à son égard très prévenant, mais il ne voulait pas le retenir ici. En bas, la fête continuait, et il était dommage pour les convives d'être privés d'un des meilleurs cavaliers du Comté.

- Je vais passer par la salle de bains pour me rafraîchir avant de te rejoindre en-bas.

- D'accord, à tout de suite alors.

Il lui adressa un petit mouvement de tête avant de prendre la porte. Harry attendit un moment et lorsqu'il n'entendit plus le bruit de ses pas dans le couloir, il se dirigea vers une porte se trouvant derrière lui. Il connaissait presque par cœur le manoir Malfoy, surtout les appartements du fils, pour y avoir séjourné pendant de longues heures autour du feu de cheminé, si réconfortant en hiver après une longue et froide ballade à cheval.

La salle de bains en marbre blanc l'accueillit comme dans un cocon. Il ouvrit alors le robinet avant de s'asperger le visage d'eau glacée. S'appuyant sur le rebord, il regarda son reflet dans la glace. Il ne comprenait pas pourquoi il avait été tant bouleversé par les remarques du Lord. Il ne le connaissait pourtant pas et aurait dû oublier l'épisode de suite après l'altercation. Mais il n'arrivait pas à enlever le sourire mesquin de Riddle de sa mémoire. Se pinçant doucement l'arrête du nez, il se trouva soudainement ridicule.

Se redressant, il offrit un sourire à son reflet. Pourquoi se laisserait-il faire ? Après tout, il ne le reverrait jamais, n'est-ce pas ? Autant profiter de la soirée et oublier. C'est sur cette note encourageante qu'il ferma la porte des appartements de son meilleur ami avant de descendre d'un pas léger les escaliers pour retrouver ce dernier et sa sœur. En marchant ver le buffet, il rencontra une paires de yeux grenats qu'il ignora superbement. Arrivé au buffet, il attrapa une coupe de champagne avant de localiser son ami et quelques amis. S'approchant du groupe formé par 3 hommes et une jeune fille, il but une gorgée du liquide dorée tout en s'écriant:

- Dray, Théo, Pansy, Blaise, bonsoir !

Les trois adolescents se retournèrent pour l'accueillir et lui répondirent, un sourire plaqué sur le visage. Harry s'approcha un peu plus de son ami avant de lui demander au creux de l'oreille.

- Où est Meredith ?

- Elle danse avec Ron Weasley...répondit le blond d'un air maussade.

Théodore Nott, fils d'un riche entrepreneur prit l'épaule d'Harry en main. Secouant ses mèches ébènes de droite à gauche, il lui dit dans un soupir.

- Franchement, je sais pas ce qu'elle lui trouve à ce gars. Il est ridicule. Ta sœur vaut mieux que ...ça.

- Théo...

Harry capta le regard bleu de son ami avant de rigoler. Lui non plus ne savait pas. Weasley n'était pas méchant, mais sa famille était bizarre...Lui-même était bizarre. Bref, beaucoup de préjugés étaient apparus dans le petit groupe d'amis qui ne cherchait pas plus à le connaître. Harry reporta son attention sur les autres membres du cercle. Blaise Zabini, un grand noir aux yeux d'un brun charbonneux esquissait des sourires charmeurs vers quelques jeunes filles plus loin, qui pouffaient devant son attitude. Bien que souvent sérieux, Blaise se laissait aller lors de telles soirées et faisait souvent office de "charmeur attitré". A sa droite se tenait Pansy Parkinson dans toute sa splendeur, une longue robe rose pastel l'habillant. Elle était issue d'une famille noble. Étant la seule fille du groupe, il ne fallait pas se fier à ses longs cheveux noirs bouclés, à son sourire charmeur ou à ses grands yeux verts enchanteurs. Elle savait parfaitement se défendre, se faire respecter et n'était pas aussi angélique qu'elle le laissait paraître.

Soudain, une jeune indienne, Parvati Patil, demanda une danse à Harry. Esquissant un sourire, il s'empressa d'accepter sous le regard rieur de ses amis. Encore une étrangère qui succombait au charme du brun.

Ce dernier n'avait que faire des réflexions de ses amis. Oui, il allait profiter de la soirée.