Crédits: The Walking Dead ne m'appartient pas, je ne touche aucun bénéfice de mes fictions.
Bonjour à tous ! Voici donc ma toute nouvelle fiction, centrée sur Shane, pour changer. Bien que je voue un amour sans limites à Daryl, Kat et TLD, j'avais envie de changer un peu de décor et de personnages. Et comme j'adore Shane et que j'ai adoré écrire La femme de mon meilleur ami, le sujet de mon nouveau projet s'est imposé de lui-même. Oh, et il y a un OC aussi. Une femme. Mais vous la découvrirez bien assez tôt.
Cette fiction est actuellement finie, par conséquent je vais pouvoir publier souvent (d'autant plus que les chapitres sont courts) et cela vous permettra de patienter pour la suite de TLD. Elle compte en tout et pour tout six chapitres, j'y ai préféré un style qui se rapproche plus de celui de La femme de mon meilleur ami, dans le genre concis et efficace. Enfin bref, vous verrez bien :)
Dernière chose: cette fiction est classée M, parce que, eh bien, ceux qui me lisent savent que je ne fais pas dans le bisounours. Le titre est plutôt évocateur, non ?
Sur ce, je vous laisse tranquille avec mon blabla et je vous souhaite une bonne lecture ;) Et comme d'habitude, n'hésitez pas à me laisser votre avis, bon ou mauvais :)
Chapitre 1
La sensation d'humidité sur sa joue. Ce fut la première chose qu'Elizabeth Jane Clark ressentit. Une sensation désagréable, qui lui collait à la peau et qui lui donna l'impression d'avoir une partie du visage anesthésiée. Elle ouvrit la bouche, la referma, et avala plusieurs fois lorsqu'elle se rendit compte que sa bouche était pâteuse. Liz, encore à moitié endormie, fronça les sourcils. Elle détestait cette sensation. D'un geste mécanique, elle bougea sa main pour venir se saisir du verre d'eau posé sur sa table de nuit. Son bras percuta quelque chose de mou, et s'y enfonça dès qu'il s'y fut posé. Elle bougea la tête, se demandant de quoi il s'agissait, et se résolut finalement à ouvrir les yeux. Elle le regretta au moment où ses pupilles se posèrent sur l'immonde et détestable tissu vert qui la protégeait des intempéries. Elle le regretta en voyant l'ombre des arbres danser lentement dessus, faisant varier la lumière autour d'elle. Elle le regretta lorsque, tournant les yeux vers son bras, elle comprit qu'il reposait sur l'horrible bâche kaki qui séparait son matelas crasseux du sol. Elle le regretta lorsqu'elle réalisa qu'elle n'était pas chez elle.
Non. Elle était dans ce camp. Coincé entre deux montagnes rocheuses et une carrière. Situé à une petite demi-heure d'Atlanta. Lizzy sentit une vague de désespoir l'envahir. Elle n'en pouvait plus. Elle n'en pouvait plus de se lever tous les matins depuis deux mois dans ce foutu campement, de devoir se préparer dans sa minuscule tente qui n'était même pas étanche, avant d'être forcée de sortir pour vivre avec des personnes qu'elle n'appréciait pas, qu'elle n'aurait jamais choisi de côtoyer autrement. Elle n'en pouvait plus de manger avec eux, un repas qu'elle était forcée de préparer, de porter les mêmes vêtements dégoûtants, qu'aucun savon n'arrivait à laver. Elle n'en pouvait plus de cette vie. Tout ce qu'elle voulait, en cet instant, comme tous les jours d'ailleurs, était de se blottir dans la couverture, de fermer les yeux et d'espérer que tout cela n'était qu'un rêve. Un horrible rêve duquel elle se réveillerait, chez elle, au sec, au calme, en sécurité.
Mais auparavant, il fallait qu'elle se lève. Qu'elle affronte cette journée. Peut-être qu'aujourd'hui quelque chose changerait… Elle secoua la tête, grommelant lorsqu'elle se mit à voir trente-six chandelles. Elle n'était pas encore tout à fait réveillée, et cela expliquait le manque de clarté de ses pensées. Elle ne devait pas se faire engloutir par tant de souvenirs néfastes. Sa vie était ici maintenant, ses parents étaient morts, elle devait s'y faire. Sa vie, son ancienne vie, celle qu'elle avait tant rêvée, avait disparu. D'une main déterminée, elle défit la fermeture éclair de son sac de couchage, passant ses bras à l'extérieur. La brise fraîche la fit frissonner, mais, avant qu'elle ne soit tentée de se replonger dans le monde chaleureux qu'elle venait de quitter, elle leva la cuisse, et la fermeture éclair s'ouvrit rapidement vers le bas, dévoilant sa poitrine, son ventre, ses hanches et ses jambes. Elle repoussa le tissu loin d'elle et se redressa, s'asseyant sur le mince matelas qui lui servait de lit.
Ses mouvements l'avaient définitivement tirée du sommeil, et le monde se précisa autour d'elle. Les sons envahirent ses oreilles, désespérément agressifs. Une casserole percutant une autre, dans un bruit qui agaça la jeune femme. Le bruit des conservations, des mots criés dans l'aube, des « comment ça va ? » qui n'intéressaient personne. Le bruit d'un arme que l'on charge, peut-être le fusil de Dale, et cela décida Elizabeth à se lever. Elle aplatit son t-shirt, enfila un gilet par-dessus, et passa un peigne dans ses cheveux. C'étaient les seules ablutions qu'elle pouvait faire. Elle n'avait pas pu profiter d'une bonne douche depuis cinq jours, celle présente dans la caravane de Dale étant tombée en panne, précurseur du sort qui finirait un jour ou l'autre par s'abattre sur la vieille carcasse du véhicule. Lizzy détestait se laver dans le lac qui bordait leur campement. Elle avait l'impression de mettre encore plus de saletés sur son corps à chaque fois qu'elle s'y plongeait. Elle grogna lorsqu'elle passa une main dans ses cheveux. Ils n'avaient jamais été aussi sales. Il n'y avait pas moyen qu'elle séduise un homme comme cela…
Avec tout le courage qu'elle put rassembler, elle se rapprocha de l'entrée de sa tente à quatre pattes, ouvrant la fermeture éclair d'un geste ample. La toile tomba progressivement, et elle eut bientôt l'espace suffisant pour passer. La lumière l'assaillit de tous les côtés. Elle referma brusquement les yeux, trop fort, trop vite, et grommela une nouvelle fois. Elle détestait se réveiller ici… Elle détestait cette tente, ce camp, ces survivants qui n'étaient que des incapables de bons à rien. Elle détestait cette vie, cette nouvelle vie, si réelle, si crue. Elle mit une de ses mains en visière, et rouvrit un œil, lentement. Le soleil était toujours aussi puissant, mais sa chair la protégeait de ses rayons mortels. Elle était en sécurité. Elle retrouvait son ancienne maison. Sa maison d'où elle n'était pas obligée de sortir, où elle pouvait rester toute la journée à fixer le plafond si elle le souhaitait. Elle détestait cette vie en communauté forcée.
Soupirant, elle glissa un pied en dehors de la tente, chancela un peu, se retint à un des pans de la toile, et trouva finalement du bout de l'orteil une tong qui avait un jour été blanche. Le camp de survivants était déjà parfaitement réveillé. Les femmes étaient toutes regroupées près d'un des foyers, sur lequel quelques chemises finissaient de sécher. De là où elle était, Lizzy entrevit Carol, qui pliait un vêtement tandis qu'elle gardait un œil sur sa fille, Sophia. Amy était assise à côté et agitait elle ne savait trop quoi dans les mains. La jeune femme riait avec sa sœur, Andrea, debout près d'elle, dont le chapeau clair glissait sur les yeux. Les femmes d'un blond vénitien exaspéraient Lizzy. Elles étaient toujours en train de parler pour ne rien dire, attiraient l'attention de tout le monde sur elles et n'avaient jamais un mot gentil pour ceux qui ne rentraient pas dans le moule de perfection qu'elles se donnaient.
Mais ce n'était rien comparé à Lori. Lizzy serra les dents lorsqu'elle vit la jeune maman, assise sur une chaise de camping à l'écart des autres, tenant son fils par la taille. Carl était penché sur un cahier ouvert dans lequel il écrivait. Lizzy soupira. Les morts étaient revenus à la vie et sa mère s'inquiétait qu'il prenne du retard sur ses devoirs. Elle trouvait cela pathétique, même pour Lori. Enfin, cela avait au moins le mérite d'occuper Carl, l'empêchant un instant de venir embêter les grandes personnes. Comme si elle avait senti son regard sur elle, Lori releva la tête et croisa les yeux de Lizzy. Elle sourit, un sourire crispé qui donna des envies de meurtres à Elizabeth. Mais elle devait paraitre convaincante, elle le savait. Elle ne devait pas laisser croire aux autres ce qu'elle pensait d'eux, elle devait être ouverte, et souriante, et faire ami-ami avec tout le monde. Aussi Liz esquissa une grimace qui pouvait passer de loin pour un sourire, et se détourna rapidement avant que cela ne donne idée à Lori de venir l'aborder. Rien ne serait pire que cela.
Ses yeux se posèrent sur une voiture à côté du camping-car de Dale. Quelques hommes étaient réunis autour du capot, discutant énergiquement. Souriant, sincèrement cette fois, Liz défroissa son gilet, ouvrit la fermeture éclair sur quelques centimètres, et passa une main dans ses cheveux. Inspirant légèrement, elle se décida enfin à s'avancer vers le groupe d'hommes. Ils étaient cinq. Liz vit en premier T-Dog, le seul noir de la bande. Il était négligemment appuyé contre une portière du pickup, son bras tendu vers le reste des hommes alors qu'il parlait. De l'autre côté du véhicule, Glenn, un jeune asiatique un peu timide, était crispé, son visage grimaçant face aux paroles du black. Il tenta à plusieurs reprises de parler, sa bouche s'ouvrant en un « o » silencieux alors que le reste du groupe continuait leur discussion. Liz était à présent à quelques pas de la voiture, et se glissa silencieusement à côté de T-Dog, recueillant un regard désintéressé de la part de l'homme.
- Vous ne pouvez pas tous partir, les gars, dit Jim, un mécano ressemblant à une brindille tant il était fin.
- Je sais, mais on peut pas y aller à deux, contra T-Dog, reportant son attention sur l'homme.
- Glenn, t'as b'soin de combien de personnes ?
Le cœur d'Elizabeth manqua un battement en entendant cette voix. C'était un son doux, comme un bruissement de feuilles, qui venait caresser la peau de la jeune femme, tel un tissu de soie roulant lascivement le long de ses bras, de ses jambes, l'enroulant dans une chaleur réconfortante. C'était là où elle devait être, elle le savait. C'était là où elle devait être maintenue. Cette voix la garderait en sécurité, de sa force brute, de cette force qui pouvait ébranler le monde, tel un marteau divin. La jeune femme tourna la tête vers l'ancien policier, qui, appuyé contre le capot, fixait l'Asiatique, ses sourcils broussailleux froncés. Avec fascination, Liz remarqua qu'il n'avait pas fini de boutonner sa chemise et que le haut de son torse était visible. Elle sentit son corps prendre feu devant cette vision, et s'humecta les lèvres, espérant que Shane tourne la tête vers elle. Qu'il la regarde, comme elle le regardait, lorsqu'il avait la tête tournée. Que leurs regards se croisent, que le temps s'arrête, qu'ils se plongent l'un dans l'autre à tel point que jamais rien ne puisse les défaire. Elle serait liée lui à tout jamais, comme lui serait lié à elle. Indéfectible lien.
- J'sais pas, juste assez pour porter les vivres. Peut-être trois ou quatre.
- Je viens avec toi, déclara T-Dog, adressant un regard complice au jeune homme.
- Ce serait pas mal que Morales vienne aussi, ajouta Shane, évitant de regarder le père de famille alors qu'il prononçait la terrible sentence.
Après un moment d'hésitation, l'Hispanique accepta, regardant déjà ses enfants qui jouaient plus loin. Dale, qui n'avait encore rien dit, profita du silence pour ajouter :
- Andrea voulait venir aussi. Je pense qu'elle pourrait vous aider.
Le chef considéra le vieil homme pendant quelques instants, et finit par hocher la tête, passant déjà à autre chose. Il chargea Jim de réunir les quelques armes qu'ils avaient, demanda à Dale de vérifier le moteur d'une des voitures et d'en faire le plein d'essence. Liz regarda avec attention l'homme tenir son rôle de leader. Debout, droit et fier comme un conquérant, il ressemblait à un de ces chefs d'état qui avaient forgé leur nation. Il dégageait de lui une assurance qui intimidait la jeune femme autant qu'elle la fascinait. Un homme comme cela était né pour survivre, elle en était sûre. Il était né pour aider les autres, les sauver et recréer la société qui avait sombré.
Comme s'il avait entendu ses pensées, il tourna la tête vers elle. Liz sourit immédiatement. Shane n'avait pas besoin d'encouragement pour s'intéresser à elle. Liz ne comptait plus le nombre de fois où elle avait surpris un regard dans sa direction, un regard fiévreux qui ne laissait aucun doute sur ses intentions. Elle rougissait à chaque fois, même si elle savait pertinemment qu'elle n'avait pas à être gênée, ou surprise, par ce geste. Dès que son sourire étira ses lèvres, les pupilles de Shane bougèrent, descendant rapidement pour fixer ses prunelles. T-Dog dit quelque chose, au loin, et les yeux de Shane quittèrent les siens.
Le groupe se disloqua sans qu'une parole ne soit échangée. Avec un soupir, Liz s'éloigna de la voiture, peu satisfaite d'elle-même. Elle s'était retrouvée à quelques pas de Shane, mais elle n'avait pas saisi l'occasion pour lui parler, pas même un bonjour, si anodin mais qui n'aurait pas manqué d'attirer l'attention de l'homme sur elle. Elle était ridicule. Se maudissant, elle rejoignit sa tente, ne voyant pas l'intérêt de rester plus longtemps. Elle ne voulait pas prendre part aux sourires faux que s'échangeaient les survivants, ces sourires si aimables, si humains, alors qu'aucun d'entre eux ne lèverait le petit doigt pour aider leurs congénères. Ils étaient tous les mêmes. Tous, sauf Shane. Shane n'était pas comme eux. Il disait la vérité, uniquement la vérité, et ne cherchait pas à la masquer. Shane était authentique. Des bruits à l'extérieur la sortirent de sa torpeur. Curieuse, elle sortit et s'apprêta à rejoindre Jacqui et Jim près de la caravane lorsqu'une voix tonitruante stoppa tout mouvement dans le campement :
- Hé, négro ! On m'a dit qu't'allais t'balader en ville. B'soin d'un peu de compagnie ?
Liz leva les yeux au ciel en voyant Merle Dixon se diriger à grand pas vers T-Dog, le pistolet qu'il avait à la main se balançant d'avant en arrière. Elle n'avait jamais vu un homme aussi grossier que celui-là. Tout en lui rebutait la jeune femme, de son marcel crasseux, de son accent du sud, jusqu'à son regard lascif et trainant quand il fixait une femme. Il était tout le contraire de Shane, il était grossier et immonde, et Liz préféra faire un pas en arrière lorsqu'il passa près d'elle, ne lui adressant pas un seul regard quand son bras percuta le flanc d'Elizabeth, la poussant en arrière. Elle se réceptionna brutalement contre une voiture et grogna à l'encontre de l'homme. « Quel être ignoble », songea-t-elle avec force.
Merle arriva près de T-Dog qui soupira :
- Dixon…Qu'est-ce que tu m'veux ?
- Faut qu'j'aille en ville, faire deux-trois courses. J'ai b'soin d'un chauffeur.
- Et pourquoi t'y vas pas tout seul, hein ? T'as une bécane, non ?
- Eh, j'sais qu'les blacks ont un QI limité, mais fait un effort mon chou, tu veux ? Tu crois vraiment qu'j'suis assez con pour risquer ma peau tout seul dans c'putain d'enfer ?
- Maintenant que t'en parles…
En un instant, Merle était près de T-Dog, son torse frôlant celui du redneck. Liz se désintéressa aussitôt de la conversation. Ces deux hommes avaient à peu près autant de charme qu'une limace crevée sur le bord de l'autoroute. Elle avait cessé de surveiller les mouvements du bouseux au moment où elle avait remarqué le regard de Shane sur elle. Shane la regardait. Elle se redressa, faisant fi de la chaleur qui embrasa son ventre. Elle ressentait toujours cette sensation lorsque Shane faisait attention à elle. Cette sensation qui lui tordait l'estomac, comme lorsqu'elle regardait un film romantique, Autant en emporte le vent, son film préféré.
Elle lui servit son plus beau sourire, bougea légèrement la tête pour remettre ses cheveux en place et, lorsqu'il s'approcha d'elle, elle sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Il faisait un premier pas. Devant tout le monde. L'esprit de Liz s'échauffa à cette pensée. Elle ne put réfléchir davantage, Shane étant à quelques pas d'elle. Elle ne pouvait pas réfléchir quand il était près d'elle. Il s'avançait d'un pas vif, et Liz saisit l'occasion au vol :
- Salut Shane !
L'homme la regarda brièvement, un millième de seconde, avant de répondre, ne prenant pas la peine de ralentir :
- Hey, Lucy.
Et quittant des yeux la jeune femme stupéfaite, il la dépassa, sans un regard en arrière. Lizzy resta là, immobile, incapable de bouger. Il l'avait appelé Lucy. Il s'était trompé sur son prénom. Cela faisait trois mois qu'ils cohabitaient, qu'ils partageaient les mêmes mètres carrés, qu'elle faisait à manger pour lui, qu'elle lavait son linge et il ne connaissait même pas son prénom. Une colère sourde s'empara d'elle alors qu'elle réalisait que l'homme ne ressentait strictement rien pour elle. Il ne l'avait même pas remarquée !
Liz se retourna brusquement, emplie d'une rage qui la consumait. Elle voulait lui crier dessus, lui faire comprendre qu'il allait regretter de l'avoir ignorée. Puis elle cessa tout mouvement. Elle remarqua que Shane allait vers quelqu'un. Lori. Et elle comprit. Cette petite salope le menait par le bout de la queue, écartant les jambes lorsqu'elle voulait le convaincre. Shane était aveuglé par cette femme, par ses attributs, son affection pour elle l'empêchant de voir quelle pute elle était. Liz allait changer cela. Elle allait lui faire comprendre qu'il n'avait pas besoin de Lori. Qu'il pouvait décider. Qu'il allait décider. Liz s'en fit la promesse solennelle.
A suivre...