Hello everyone!
J'ai récemment travaillé sur Sexy Meta... Et je n'arrive pas à avancer. Je veux dire, j'ai le scénar et tout, et c'est un dénouement sympa même que je vais continuer après sur toutes ces histoires de romances et moins de politiques machin tout ça...
Ceci est évidemment la suite que vous attendiez de Secret. Alors je vais mettre un rated T voire M à cause des scènes et du langage que vous pourrez trouver (il y aura certainement des scènes d'amour entre diverses personnes, je vous conseille d'ord et déjà d'être ouvert d'esprit).
Et pour ceux qui penseraient cette fic inaccessible parce qu'étant une séquel, détrompez vous! J'ai fait attention à ne perdre personne en route, mais si vous vous égarez, n'hésitez pas à me poser des questions! Ah oui et si vous avez besoin d'un conseil ou deux sur vos fics n'hésitez pas à me demander.
Dernière petite chose, pour ceux qui voudraient une suite à Dragon Insanity, ce n'est pas possible. Déjà parce que c'est un Oneshot (prévu pour un concours, donc je ne vais pas le modifier et venez voter sur mon blog VioletZombie sur Sky si vous avez le temps...) et parce que presque tout le monde est mort. Mais merci aux lecteurs de cette fic, vous m'avez prouvé que je peux écrire du bon Fairy Tail, et de bonnes horror fic.
I love you all!
A comme ANBU
La lame du ninja passe le long de mon visage. Je n'ai que le temps de m'écarter pour éviter qu'elle n'entaille mon masque. Perché sur son arbre, Chat attend que j'ai fini d'exécuter ma basse besogne. C'est un coriace que j'ai face à moi. Certainement un nukenin de rang A voire plus. Et il était plus que doué dans le maniement d'une épée.
Mon épée à moi git par terre quelque part dans la boue. Autour de nous une pluie drue crépitait. Elle rebondissait avec un bruit métallique sur les plaques de mon armure légère. La boue collait sous mes sandales, s'infiltrant entre mes doigts de pied et faussant mes mouvements. Mes appuis glissaient ou collaient trop. Je ne parvenais pas à me mouvoir avec autant d'aisance que d'habitude.
Et ces fichus sceaux de restriction que Tenzo-Senpai m'avait mis sur le corps pour me rendre plus lourde et m'interdire le recours au Ninjutsu !
Je respirais lourdement sous mon masque, mais je ne pouvais l'enlever pour chasser la vapeur d'eau qui s'y condensait. En n'entendait pas grand-chose dans le chaos de la nature. La pluie effaçait tout.
Au bout d'un moment, un coup de pied bien placé de mon adversaire percuta mon abdomen et j'ai gémi de douleur avant de choir sur le sol plus loin. Alors que je tentais de m'extirper de la boue, il arriva sur moi et la pointe de sa lame passa devant mon masque.
_ Que te reste-t-il maintenant que tu n'as pas d'armes ? Ricane mon adversaire avant de se tourner vers les frondaisons. Et toi, tu ne viens pas aider ta copine ? Je vais la tuer, tu sais.
Chat ne répondit pas, il connaissait la réponse à ces deux questions. Sans un mot, j'écartais le katana avec mon protège bras, tandis que ma main libre envoyait de la boue dans son visage nu. Il se mit à cracher de la terre en jurant, incapable de garder les yeux fermés. Ma main continue son geste circulaire et d'abat sur son poignet dans un craquement sec. L'autre main saisit la lame qui retombe au sol, et je transperce mon ennemi avec sa propre lame. Un liquide chaud se mêla aux gouttes de pluie sur mon masque. Privé de vie, le corps retomba mollement sur moi. Je me dégageais avec quelques difficultés avant de me remettre sur mes pieds.
Sans faire aucune remarque supplémentaire, Chat redescend au sol. Pour ma part je retrouve Senritsu et la range de nouveau à sa place contre ma cuisse. Senpai passe sa main contre la carotide de l'homme pour vérifier qu'il est bien mort. Malgré la boue et le sang, je remarque que la peau de ma victime s'éclaircit. Dans la pénombre, je n'avais pas pu remarquer que son apparence n'était pas tout à fait humaine. Quelque chose se bloqua au fond de ma gorge tandis que des souvenirs affluaient dans ma tête. Ceux qui me prouvaient que j'étais la personne la plus méprisable que je connaisse. Ceux qui concernaient un garçon brun.
Je me tournai vers l'homme à mes côtés et cherchai une réponse dans son attitude.
_ Orochimaru ?
Un seul mot. Un seul hochement de tête positif. Je serrai les dents avant de soupirer. Je me relevai et suivis mon collègue tandis qu'il s'enfonçait de nouveau dans la forêt du Pays du Riz. S'il y avait une expérience ici, il devait y en avoir d'autres. Restait à savoir si elles seraient aussi agressives les unes que les autres.
Ce qu'il me reste lorsque je n'ai plus d'armes ? Quelle question ! Je suis une arme. Je m'appelle Namikaze Naruto, et je suis ANBU au service de Tsunade-sama.
B comme Bijuu
C'était présentement l'idée la plus stupide que j'aie jamais eue. Mais que faire d'autre. Une menace planait sur moi et mes semblables. Mais que pouvais-je faire d'autre ? Je voulais aider. Et je pouvais faire quelque chose. Même si ce n'était presque rien. Même si cela n'aboutissait pas.
C'était la première fois que je tentais des expéditions aussi périlleuses avec seulement des Kage Bunshin. Je n'étais pas sans savoir la durée de vie desdits clones. La moindre contrariété et ils partiraient en fumée. Et tout serait à refaire.
Je mis longtemps à réserver assez de chakra pour envoyer encore et encore de nouveaux clones. Et tout ce qu'ils pouvaient faire c'était sillonner la région à la recherche d'indices. Si l'Akatsuki était parvenu à savoir ce qu'il était advenu du Kyuubi « mystérieusement » disparu il y avait quinze ans, ils avaient été certainement capables de savoir où se trouvaient les autres Jinchuuriki.
S'ils avaient eu accès à ces informations, je le pouvais aussi. Je devais les rencontrer. Je devais leur parler.
Parce que tout seul on ne reste pas en vie très longtemps. Ou alors on ne vit pas. A quoi bon courir toute sa vie pourchassée par ses frères les hommes qui ne voient en nous qu'un démon ? Je voulais ouvrir les yeux à mes confrères. Et peut-être trouver un peu de soutient.
Peut-être que les aider comme j'avais aidé Gaara était un moyen de se sentir mieux dans ma peau. De pouvoir me pardonner les actes que j'avais commis. J'étais incapable de me regarder en face quelques fois.
Je voulais aider. Je voulais être aidée. Est-ce que les autres discutaient avec le monstre scellé dans leurs entrailles ? Est-ce qu'ils étaient eux aussi l'écho de la haine qu'avaient ces monstres pour le monde et les hommes qui y vivaient ?
Alors j'avais cherché pendant longtemps à l'insu des autres. Prétendant à Tenzo-Senpai que je repérait la géographie mondiale afin d'être plus apte à me déplacer discrètement lors de nos traques. Prétendant à Jiraya que j'aimais bien sortir ses clones pour des marches digestives.
Parfois le soir je ne sentais plus mes jambes et tout mon corps était perclus de crampes chaque fois qu'un des clones explosait. Mais ils dureraient plus longtemps. Je finirai par trouver la solution. Et dans ses nuits je rêvais de ces kilomètres de forêts, de montagnes, de champs et de villages parcourus à pied. A tous ces gens à qui j'avais parlé. A tous ces documents que j'avais lus.
Jusqu'à ce que j'aie l'idée de génie qui lui permit d'envoyer quelques doubles au loin pour un temps infini. Que mon réel corps repose auprès de ce tortionnaire de l'ANBU. Un peu plus de souffrances prétendument issues de ses exercices ne se verrait pas. Que mes clones fragiles demeurent auprès de Jiraya, de ses rouleaux de parchemin, de ses livres grivois, de ses grenouilles en méditation.
Ils étaient cinq à être partis. Six si on comptait la cruche photogénique. Elle espérait que ce serait suffisant. Parfois elle s'inquiétait de ces clones trop longtemps coupée d'elle. Une journée c'était un long souvenir qu'elle mettait du temps à assimiler. Et le processus ne se ferait pas sans douleur. Elle était prête au sacrifice à consentir.
C comme Chuunin
L'adage dit de cultiver un esprit sain dans un corps sain.
Je cultivais mon esprit auprès d'un vieil ermite qui écrit des livres cochons et qui parle à des grenouilles. Et pour la santé mentale je crois qu'on repassera.
Et j'entrainais mon corps tous les jours auprès d'un ANBU spécialiste de la traque. Et spécialiste dans la contention de Kyuubi. Ce qui voulait dire : pas de régénération miraculeuse, et pas de supers pouvoirs. Je n'étais que Namikaze Naruto, jeune Genin qui aspirait un jour faire partie des services spéciaux de Tsunade.
Techniquement c'était déjà le cas. Qui avait eu l'idée de m'utiliser comme espionne dans une situation qui se trouverait dangereuse ?
Bref, je m'étais toujours crue condamnée à rester officiellement Genin toute ma vie. Sauf que le destin en avait décidé autrement.
On avait décidé aussi d'informer le Daily Shinobi de la manœuvre. En quelques instants, l'examen qui avait failli me coûté la vie, s'était mué en un défilé de mode avec interviews et shooting photos.
Ma seule joie fut de savoir que personne en dehors du personnel ninja ne pourrait jamais jeter un œil à mes performances lors de l'examen. La première partie se fit dans un marécage emplie de bestioles sympathiques où il nous fallut assembler trois rouleaux de parchemin (Le corps, l'esprit et la volonté), ce qui ramena le nombre total de participants de plus d'une centaine à une grosse quinzaine. Dans notre équipe, chacun dut retenir les informations sur son rouleau et les défendre à l'issue d'un interrogatoire mené par un gradé des services Information et Torture du village qui nous accueillait (Kiri, quel endroit merveilleux !). Je fus l'une des rares à passer cette étape.
Je préférais m'abstenir pour le tournoi final. Je me savais capable de vaincre mes adversaires, mais peut-être pas avec une performance qui expliquerait pourquoi quelqu'un avec mes compétences avait été relégué inexplicablement à un poste aussi peu enviable. A moins d'être une espionne. Vu les déductions qu'on pouvait en tirer, je préférais m'en aller.
Lorsque je quittai mes camarades Chuunin, personne ne me remit la veste verte ou ne me dit quoi que ce soit. Seule la styliste était mécontente que j'aie sali les affaires qu'elles m'avaient mises sur le dos pour rien. A quoi servait-il que je serve de panneau publicitaire ambulant si je ne participais pas à l'évènement où tout le public était réellement convié ?
Ce fut la dernière fois où j'acceptais de poser pour ce magazine stupide, au grand dam de son éditeur. Marre de montrer mes courbes à tous les pays du monde. Pendant plus d'un an, j'avais fait connaître le visage de Namikaze Naru. N'importe quel ninja me croisant serait plus susceptible de me demander un autographe, voire quelques minutes de mon temps plutôt que d'engager le combat.
Ce fut la seule fois où j'utilisai mon véritable corps pour travailler avec le magazine. Je cédais cependant aux jérémiades de mon clone accro aux flashs des appareils. Après tout, elle pourrait se révéler utile puisqu'elle était moi. De temps en temps je la faisais sortir et elle allait me glaner quelques informations utiles.
Au final j'obtins ce que je souhaitais lorsqu'un aigle dépêché de Konoha envoya son nouvel ordre de mission pour Senpai et moi. Pour l'ANBU Chat et le Chuunin Namikaze Naruto.
D comme Démon
De temps en temps, j'avais besoin de m'isoler du commun des mortels. Dans ces moments là, tous mes clones se plaignaient étrangement de maux de tête ou de ventre qui ne s'arrêtaient que lorsque la crise était passée. Et les crises survenaient de plus en plus souvent.
Il ne faut pas croire que parce que j'hébergeais un démon et qu'il était logé nourri blanchi dans mon corps que nous étions les meilleurs amis du monde. Pour Jiraya, le fait d'être Jinchuuriki faisait de moi quelqu'un d'exceptionnel et de ce fait, il m'enjoignait à utiliser le pouvoir de Kyuubi le plus souvent possible. Pour Tenzo-Senpai, le fait d'être Jinchuuriki faisait de moi quelqu'un d'exceptionnellement dangereux et de ce fait il m'enjoignait à ne pas recourir à Kyuubi.
Si au final ma décision fut de couper les ponts avec lui, ce ne fut absolument pas à cause des avis biaisés de mes professeurs. Ils n'étaient pas ce que j'étais, ils ne savaient pas. Les seuls qui auraient pu m'apporter des réponses étaient les autres Jinchuuriki, et les enseignements que j'avais tiré de ces gars n'étaient en faveur ni de la sécurité d'autrui, ni de ma propre sécurité.
Kyuubi commençait à s'impatienter dans mon corps. Et entendre sa voix commenter tout et rien était particulièrement agaçant. Mais il n'y avait pas que cela. Chaque démon apportait à son porteur une capacité unique due à sa présence dans notre corps. Par exemple Ichibi protégeait Gaara d'une armure de sable tandis que Kyuubi me soignait. Sauf que si soigner le corps plus vite est une chose, il faut rappeler que les cellules ont un nombre de division cellulaires déterminées à la naissance.
Le problème commença à se poser lorsque mes missions en tant qu'ANBU ne se limitèrent plus à la simple observation et infiltration des activités d'Orochimaru. Peu de temps après avoir quitté Konoha, j'avais officiellement intégré les services secrets en revêtant le masque du Renard. Seulement l'officialisation de mon grade, bien que je n'aie pas encore été promue Chuunin ni Jounin, m'obligea à une prise de risque plus grande. Je fus dépêchée à l'élimination des fidèles d'Orochimaru, qu'ils portent la marque maudite ou non.
Je n'avais pas peur de me blesser, sachant qu'une nuit de sommeil serait réparatrice. Sauf que Kyuubi se mit à profiter de mes nuits et de ses pouvoirs de soin pour s'infiltrer dans mon corps et mes canaux de chakra. Petit à petit, je me rendis compte que mon corps s'affaiblissait parfois. Ce n'était pas grand-chose, des petites plaies qui mettaient du temps à se résorber, un rhume qui durait plus longtemps que prévu pour moi (je guérissait toujours plus rapidement qu'une personne normale).
Le démon commençait à me faire payer le fait d'avoir été enfermé dans mon corps. Chaque instant de relâchement et il me murmurait des paroles haineuses et des cajoleries en tête pour me faire flancher. Il me balançait mes erreurs et les avantages de le libérer tour à tour.
Plus je combattais, plus mon corps était faible. Et plus j'étais faible, plus la pression de Kyuubi s'accentuait sur moi.
Et le village et Tenzo semblaient en vouloir toujours et encore plus.
J'ai fini par craquer, le jour où j'ai fini par cracher du sang en toussant. Je n'ai jamais avoué à Chat pourquoi je quittais les services secrets. Je n'étais plus Namikaze Naruto mais une simple machine à tuer. Et je savais que Kyuubi finirait par me dévorer de l'intérieur. J'espérais que ce ne serait pas trop vite. J'avais encore une promesse à tenir envers Sasuke.
E comme Eau
L'une de mes affinités élémentaires était le Suiton. Les rares fois où j'avais tenté de l'utiliser en dehors des possibilités prévues par mon mince entrainement avec Kakashi-Sensei à mon premier passage de l'examen Chuunin avaient été… Désastreux. J'avais cassé le bras de Shikamaru en voulant lui sauver la vie, et à part deux techniques de bas niveau, je n'avais jamais vraiment eu l'usage des Ninjutsu hydrauliques.
Fort heureusement pour moi, Tenzo savait manier cette affinité élémentaire avec une précision redoutable. Lorsqu'on en venait à ses leçons, je savais que j'allais souffrir de longues heures.
Mes pires expériences furent celles de la cascade et de la rivière. Pourquoi ? Parce qu'il avait la sale manie de me faire comprendre comment se comportait l'eau en m'y immergeant entièrement. Le temps avait beau être pluvieux, neigeux ou tout ce que vous voulez, je devais me plonger dans l'eau et travailler la nage et les passages dangereux. Les torrents et les rapides me projetaient brutalement contre les pierres avec violence. Et il ne bronchait pas. Ne daignait même pas l'offrir une main charitable pour me sortir de l'eau.
Et je continuais de ne pas comprendre ce qu'il voulait de moi.
La théorie était relativement simple. Je devais rendre mon corps et mon chakra aussi fluide que l'élément que je manipulais. Dit comme ça, on part d'une évidence. Mais en pratique c'était tout à fait autre chose… Si mon corps n'était pas spécialement rétif aux séances d'assouplissements de mon professeur (je parvenais même à exécuter des figures qu'il ne pouvait pas, vu que j'étais une femme et lui un homme), c'était une toute autre question à propos de mon chakra.
Mon salut vint du clone durable parti à la recherche de Gaara. Ce fut en l'observant manier son sable que j'eus l'idée de lui poser la question pour savoir comment il faisait. Il me parla d'une histoire de magnétisme à base de chakra que je n'assimilais pas du tout. Mais il m'avoua ensuite qu'il avait dû, pour lui-même, faire évoluer la technique de ses ancêtres du fait de la présence de Shûkaku. En effet, ses réserves de chakra ainsi augmentées lui permettaient de contrôler le mouvement du moindre grain de sable. Son contrôle du chakra était remarquablement plus pointu que le mien. Je l'interrogeais alors sur ce que faisaient ses prédécesseurs pour contrôler le sable. Ce fut l'histoire de courants de Cchakra qui me mit sur la piste.
Au lieu de considérer l'eau comme un assemblage de petites gouttelettes, comme me le serinait à longueur de temps Tenzo-Senpai, je devais au contraire l'imaginer comme un mouvement de groupe.
Les différentes expériences que je menais par la suite sur mon contrôle de l'eau et la création d'eau à partir de Chakra m'amenèrent à réfléchir sur cette notion de flux de chakra. Il était facile de faire aller celui-ci dans un seul sens. La difficulté suivante fut d'ajuster la puissance que je mis dans ce chakra. Au lieu d'aller du plus petit au plus grand, comme l'avaient toujours fait mes camarades avec leurs petites réserves d'énergie, je m'attelais à des tâches de plus en plus pointues.
Jusqu'au jour où je parvins au niveau de maîtrise qu'avait Gaara avec son sable. Contrôler la moindre goutte d'eau et la faire aller dans le sens où je voulais.
Le jour où je compris cette histoire de flux irréguliers, je n'eus besoin que d'une seule main pour mes Rasengan.
F comme Fû
Trouver la personne que tout le monde détestait au pays de la Cascade fut une tâche facile. A chacun de ses déplacements les chuchotements s'élevaient autour d'elle tandis que les yeux se détournaient de son chemin.
La première occasion que j'eue de la rencontrer seule à seule fut un jour de tempête. Du fait du temps lourd et menaçant, les habitants s'étaient réfugiés chez eux et moi dans l'auberge où je logeais. Mon apparence était la même qu'à l'ordinaire. Je ne portais pas de bandeau de village et tout le monde se fichait que je sois là. Nombreux étaient ceux qui venaient dans ce pays calme pour recommencer une nouvelle vie.
Ce jour là, toujours en pleine observation de la Jinchuuriki aux cheveux turquoise, je remarquais qu'elle se dirigeait vers les bains publics. Comme je le pressentais, personne ne viendrait en même temps qu'elle dans l'établissement. Personne sauf moi.
Lorsque j'entrais dans la salle des femmes recouverte de ma serviette de bain, j'avais encore en tête les yeux pleins de reproches de la gérante. Elle me prenait pour une folle. Totalement immergée, Fû s'était retournée brusquement à mon arrivée. Ses yeux orange incrédules me fixaient avec méfiance. Je ne tentais rien pour le moment, me contentant de la saluer avec le sourire.
Après m'être savonnée et rincée, je la rejoignis dans le bain quelques instants plus tard. Elle continua ses ablutions en m'ignorant superbement, mais je savais qu'elle m'observait comme une bête curieuse. Puis avec violence elle s'était levée et m'avait fixé avec douleur :
_ Qu'est-ce que tu essayes de faire avec cette attitude amicale ! Je sais que tu ne vaux pas mieux que les autres ! Je suis Fû et je suis un démon ! Maintenant tu peux t'en aller te vanter que tu m'as approché. Je n'ai pas besoin de toi.
J'ai patiemment attendu la fin de sa diatribe. Je n'ai pas cessé de la fixer.
_ Je m'appelle Uzumaki Naruto. Et je ne vois aucun démon dans la pièce.
Et j'étais partie en la saluant de loin, sous ses yeux ronds. Les semaines s'étaient écoulées. Et à chaque tempête, je retrouvais Fû aux bains, toujours irascible, mais habituée à ma présence. Parois dans la rue elle me croisait et je lui souriais. Les gens autour de moi commençaient à m'éviter.
Ma sympathie envers la Jinchuuriki m'attira de nombreuses inimitiés. Après les commerces qui me refusaient l'accès, ce fut l'aubergiste qui me boula dehors. Je ne me suis jamais plainte, me contentant d'installer ma tente en dehors de la ville. Un soir, j'ai trouvé Fû assise en tailleur devant l'entrée. Et elle m'avait trainé jusqu'à sa cabane avec une tête de cochon. J'étais invitée chez elle à vie en tant que première amie.
_ Tu sais, je crois que je t'aime bien, m'avoua-t-elle quelques jours plus tard.
Avant de tenter de m'embrasser. Je me suis détournée d'elle au dernier moment. Avant de commencer à lui expliquer ce que je faisais ici. Ce que je faisais réellement ici. Au début, ses poings s'étaient serrés en entendant ma traitrise, avant de finalement se détendre.
_ Je voulais rencontrer les gens comme moi, pour apprendre à ne pas faire du mal à ceux que j'aime.
_ Est-ce qu'il y a quelqu'un que tu aimes, là-bas à Konoha ? demanda-t-elle d'un ton hésitant.
_ Je pense qu'en terme d'amour nous sommes toutes les deux aussi perdues l'une que l'autre, ais-je dis avec sagesse. J'ai des amis à Konoha, qui savent ce que je suis, et qui respectent ma façon d'être.
_ Je veux dire, est-ce qu'il y a un garçon ou une fille qui te fait te sentir spéciale ? Quand je vois des couples dans le village, j'ai parfois du mal à contenir mes émotions.
_ Ah, ce genre d'amour, murmurais-je
Je me tus, fixant le plafond de la cabane en silence. Le rêve où mes camarades s'entretuaient pour ma main me revint en tête dans un ricanement de Kyuubi. Je le chassait avec une grimace. Appuyée sur le flanc, Fû observait mes émotions changeantes. Je repensais à Neji et à Sasuke. Le goût de la culpabilité me vint aux lèvres. Une larme solitaire d'aventura sur ma joue et se nicha dans mon cou. Sa jumelle cascada sur e même chemin, recueilli par le doigt d'une jeune fille à la peau sombre. Elle porta son doigt à sa bouche.
_ C'est salé.
Un son entre le soupir et le rire me vint aux lèvres. N'avais-je déjà pas eu la même scène avec Gaara ? Ma consœur se releva totalement avant de s'installer sur mon ventre et d'enfouir ses doigts dans mes cheveux.
Cette fois je n'ai pas repoussé ses lèvres lorsqu'elles se joignirent aux miennes. Je ne me sentis pas honteuse d'embrasser une fille. Après tout, c'est possible d'aimer quelqu'un du même sexe que soi. Embrasser Fû, c'était comme embrasser Gaara. C'était panser les blessures de l'autre avec la tendresse qu'on n'avait jamais reçue.
C'était agréable. Ce n'était juste pas de l'amour.
Mais privée du contact de mes amis de Konoha depuis si longtemps, sentir les mains de la jeune femme et son visage près du mien étaient une félicité. Ses jambes s'enroulèrent autour des miennes et nos hanches se murent dans la même envie de plaisir.
Dans ma tête, Kyuubi sortit :
« Eh bah, t'es à voile et à vapeur. J'aurais jamais cru ça possible »
« Oh ta gueule toi ! »
Nos caressent durèrent longtemps. Nous n'avions même pas la notion du temps qui filait tandis que nos corps soulageaient les pulsions bestiales. Nous n'étions que deux adolescentes en chaleur, à la recherche de leurs réels désirs.
La lumière du jour nous avait stoppés dans notre élan, et j'avais étouffé un bâillement en serrant les dents. A côté de moi, le visage d'une jeune femme somnolente mais heureuse me fit sourire. Je regardai le soleil qui se levait avec appréhension. Le lendemain, je lui dirais tout à propos de l'Akatsuki. Et puis, il faudrait que je continue mon exploration. J'avais encore à découvrir les Jinchuuriki du Pays des Roches.
Quelques jours plus tard, je l'avais quitté. Elle était furieuse. Surtout contre elle-même d'avoir cru que je resterai à ses côtés. On s'était écrit de longues lettres pendant longtemps. Jusqu'au jour où je ne reçus plus aucune réponse. Dans le ciel noir de tempête au dessus de moi, les nuages étaient rouges. Et j'ai pleuré.
G comme Genjutsu
_ Hey, Ermite-pervers ! Il y a un truc que je ne comprends pas.
Il grogna encore une fois en m'entendant l'appeler à l'aide du surnom qu'il déteste. Puis il se tourna vers moi, abandonnant son manuscrit en pleine création pour me faire face. Jiraya n'essayait plus de m'inculquer quoi que ce soit. Depuis que mon vrai corps avait «élu domicile chez lui et plus la bande de clones surexcités, il avait changé son approche par rapport à moi.
Peu après ma querelle avec Senpai, je m'étais réfugié chez lui. Je ne voulais plus être une arme. A quoi cela servait-il que je m'affirme autrement qu'en Jinchuuriki, pour servir de machine à tuer pour Konoha ? J'avais vu assez de sang et de morts pour le moment. Mon parrain s'était contenté de m'ouvrir ses bras pour que je m'y jette en pleurant.
Depuis, j'avais libre accès à sa bibliothèque de rouleaux et il me laissait le champ libre. Si je voulais m'entrainer ou lui poser une question, il se rendait immédiatement disponible. Il y avait de nombreuses choses que je ne savais pas, mais il avait deviné d'un coup d'œil que je n'avais plus besoin d'un professeur, juste d'un appui. L'omniprésence de Chat et les rapports humains trop rares m'avaient rendu quelque peu sauvage et rétive.
Plus qu'un temps d'apprentissage, vivre avec Jiraya était une réhabilitation. J'avais passé deux ans de souffrance à apprendre la mort sous toutes ses formes. J'étais là pour réapprendre à vivre.
_ Qu'est ce que tu ne comprends pas cette fois ? demanda-t-il.
_ Le Genjutsu. Je comprends cette histoire de flux et tout, mais seulement dans ma tête. Je veux dire…
Il me regarda en face avant de faire quelques signes. Je commençai à me sentir avec la tête qui tournait. Quelque chose n'allait pas. La droite, la gauche, le haut et le bas que je voyais ne coïncidaient pas. La nausée me prit et je tombai sur le plancher. Je le sentais sous mes doigts, mais mes yeux ne le percevaient pas. Je fermais les yeux et pris ma tête dans mes mains.
Tout à coup tout s'arrête. Jiraya me regarde avec un air un peu désolé.
_ Je pensais que tu savais au moins les arrêter. Comment tu te sens ?
_ Super mal… J'ai eu l'impression de voir l'image déformer et tourner.
_ C'est normal. Te rappelles tu ce qu'est un Genjutsu ? La définition.
_ Ils affectent… Ils affectent les perceptions sensorielles de la cible en affectant les méridiens de chakra et sa circulation en… Oh !
Je venais de réaliser ce que venait de me faire Jiraya. Il m'avait piégé dans un Genjutsu visuel.
_ Tu as compris maintenant ? De toute façon ce n'est pas ton style de combat. Ne te prends pas la tête avec les illusions.
_ Il y a marqué que ça correspond aux gens imaginatifs ! Je suis imaginative !
_ Pour les farces peut-être, pas pour le combat !
_ J'ai une question quand même. Le lanceur attaque les flux de chakra de la cible, parce que notre corps en a toujours en circulation. Qu'est ce qui se passe si j'arrête totalement le flux ?
Le sourire de Jiraya m'indiqua que j'étais sur la bonne piste.
H comme Han
Si j'avais été capable de trouver Fû et de me lier à elle sans trop de difficultés, trouver le porteur de Gobi fut nettement plus problématique. D'une part à cause d'une brouille avec le Tsuchikage, il avait comme qui dirait déserté. Et d'autre part personne ne pouvait savoir qu'il était Jinchuuriki. Vu les préjugés envers ceux qui possédaient une lignée particulière ou un démon, ce gars n'allait certainement pas le crier sur tous les toits.
Cependant, pour vivre, il fallait bien que ce type ait une rente quelconque. Après de long temps de recherches sur un inconnu que je ne connaissais d'ailleurs même pas (je n'avais aucune idée de son sexe, de son âge ou de ce à quoi il pouvait ressembler !), je finis par un coup de chance, par tomber sur un bingo book d'Iwa. Bon d'accord, je l'avais volé, mais c'était un détail
Tout d'abord je remarquais que les informations qu'ils avaient sur les autres villages étaient différentes de celles que j'avais. Me remémorant un peu de mes cours de géopolitique, je me souvins qu'Iwa était opposé à Konoha depuis longtemps. Si Suna partageait avec nous ses informations selon les termes de notre accord, ce n'était pas le cas d'Iwa. Ce fut d'ailleurs très drôle de voir leur vision de nos soldats.
La simple décortication des informations me prit un sacré temps, mais je dégageai quelques possibles Jinchuuriki. La plupart d'entre eux étaient considérés comme des déserteurs. Et souvent à la suite d'une dispute avec leur chef. La vache il ne devait pas être commode pour que tous ces gens souhaitent se barrer du village.
Mes recherches portèrent finalement leurs fruits lorsque je pus me faire engager dans une équipe de chasseurs de primes commandée par un dénommé Han. Ses hommes prétendaient qu'il était capable de se vaporiser et de disparaître dans l'air.
Il me fut impossible de rentrer dans les bonnes grâces de ce type. Car le sceau de maintien sur mon corps de clone m'empêchait tout changement de forme. Et ma forme de départ était mon apparence ordinaire. Le portrait craché de mon père. Je pouvais toujours prétendre que c'était une coïncidence. Mais Han ne fit jamais vraiment confiance à la fille qui ressemblait tant au Yondaime Hokage.
D'autant plus que ma notoriété dans ce journal stupide avait même atteint ces contrées reculées. J'avais beau prétendre que je voulais ressembler à Namikaze Naru parce que j'étais une grande fan, ça m'attirait plus de mains sur les fesses et de regards grivois qu'un réel climat de confiance.
Cependant je parvins finalement à obtenir une conversation avec le chasseur de primes. Je décidai de lui dévoiler directement que je savais ce qu'il portait en lui, et comment quelqu'un sans lignée particulière était doté d'un tel pouvoir sur la vapeur. L'affinité des ninjas d'Iwa était le Doton, je n'en démordrais pas. Il s'ensuivit un combat entre nous deux, et j'eus du mal à ne pas me faire exploser. Cependant je parvins à li faire concéder qu'il était le porteur de Gobi.
Il n'y eut pas d'entente entre nous comme avec d'autres Jinchuuriki que j'avais rencontré. Peut-être une tolérance l'un de l'autre. Aucune confiance, vu qu'il savait que je venais de Konoha et qu'il était d'Iwa, qu'importent nos conflits respectifs avec les autorités des autres villages. J'obtins de lui la localisation de Roshi, l'autre Jinchuuriki d'Iwa.
Et il ferait attention à la venue d'étrangers vêtus de manteaux noirs ornés de nuages rouges.
I comme Itachi
L'Akatsuki était mes ennemis, je le savais. Ils me recherchaient, et avaient su par j'ignorais quelle source, que j'étais le Jinchuuriki de Kyuubi. N'empêche c'est vrai quoi ! Le Sandaime avait fait une loi pour que tout le monde ferme sa gueule. Et il y avait même un festival pour la défaite de Kyuubi qui tombait chaque année aux environs de mon anniversaire.
Alors forcément quand un soir j'étais tombée sur Uchiha Itachi en plein dans la maison de l'ermite pervers, vous imaginez bien ma réaction.
Et pourtant elle ne fut certainement pas aussi spectaculaire que vous vous l'imaginez. Et lui non plus. Peut-être s'était-il attendu à une furie blonde. Mais je savais des choses que je n'aurais pas dû savoir.
Un de mes clones durables s'était transformé en enfant, et s'était infiltré dans l'orphelinat de Konoha. Je conviens qu'il est étrange de s'infiltrer dans son propre village. A l'origine c'était pour tester si les censeurs de Chakra réagissaient aux émissions de mon clone scellé comme pour moi. Visiblement non. Alors au lieu de se dématérialiser comme je le lui avais demandé, mon clone, s'est mis à m'envoyer régulièrement des informations.
Mes recherches avaient été assez vagues au début. C'était juste pour voir jusqu'où je pouvais pénétrer les systèmes de défense de la ville sans me faire repérer. Autant dire que je ferais un joli rapport à Tsunade-baachan quand le moment serait venu.
Savoir qui étaient mes parents avait été intéressant. De fil en aiguille, j'étais passé du fichier de Namikaze Naruto, à celui d'Uzumaki Kushina, avant de filer vers celui de sa meilleure amie Uchiha Mikoto. La mère de Sasuke et Itachi. Et chose intéressante, le dossier d'Itachi n'était même pas là. Enfin, il s'arrêtait à sa promotion très jeune au rang de Jounin. A onze ans.
Comme mon fichier qui s'arrêtait à mon (mes) examen Chuunin. Pas de trace de passage dans l'ANBU.
On gardait trace des moindres fautes des soldats de la ville. Des farces qu'il commettait, aux meurtres. Ça existait, j'avais vérifié. Alors forcément, Itachi qui décime sa famille… n'apparaissait pas dans son dossier ? Tiens donc.
C'est là où j'avais commencé à soupçonner quelque chose à propos du massacre des Uchiha.
J'ai donc fais des recherches en alliant des anecdotes que m'avait rencontré Tenzo sur la gestion des conflits internes du village et en comparant avec les dossiers des ANBU que je connaissais. Et ne pourrais jamais dénoncer, parce que si je le faisais je me ferais emprisonner voire assassiner pour violation de secrets d'état.
On avait couvert le massacre des Uchiha au niveau administratif, comme une banale mission d'ANBU.
Alors quand j'ai vu Itachi chez Jiraya, je me suis demandé si ses missions d'ANBU n'étaient pas allées plus loin. Après tout, il ne m'avait pas donné à l'Akatsuki.
Je l'avais regardé. Il m'avait regardé. Et j'avais lu dans son regard la confirmation que je cherchais. On ne cesse jamais d'être ninja de Konoha, qu'importent les sacrifices que ça demandait.
J comme Jounin
J'avais passé deux ans avec Tenzô-Senpai à travailler pour l'ANBU. Parce que c'était la plus courte période qu'on pouvait passer dans l'ANBU avant de revenir à la vie civile. Au bout d'un an, je me répétais déjà qu'il ne me restait plus que la moitié. Un an m'avait suffi pour commencer à me décatir de l'intérieur. Au bout de deux, j'ignorais si j'étais vivante ou non.
Je n'avais que seize ans. J'avais l'impression d'en avoir vécu cent fois plus.
Et je suis rentrée chez Jiraya. L'autre raison pour laquelle je n'ai pas attaqué Uchiha Itachi en le voyant, fut mon état dévasté. Mon esprit partait en lambeaux. Et bien que mon corps soit sain, je n'avais plus la volonté de le mouvoir.
Cela me prit du temps pour réapprendre les contacts humains. De longues balades solitaires dans la nature. Quelques soirées à discuter de tout et de rien avec mon parrain. Et des nuits à refaire le monde avec l'ennemi juré de Sasuke.
Quand j'y repense, je crois que c'est lui que je dois remercier le plus.
Grâce à lui, j'ai pu me concentrer de nouveau sur les ordres que m'envoyaient Konoha. J'avais piétiné ma formation dans les services secrets. J'avais balancé ma participation au journal Daily Shinobi. Il fallait que je me rattrape.
J'y parvins en passant mon examen Jounin. Quelques examinateurs virent passer un mois chez Jiraya pour observer mon comportement et mes conditions de vie. Sans en avoir vraiment l'air, ils me testèrent, et je me donnais à fond. Combattant avec toute ma science jusqu'à ce que le moindre de mes os soit moulu. Résolvant les énigmes qu'ils me posaient.
Peut-être que ce qui orienta leur décision fut mes quelques descentes en ville pour aider les villageois qui avaient besoin d'aide. J'étais un ninja, mais je n'avais pas besoin de tuer. Je préférais même éviter les affrontements et aller vers la discussion.
Et il y avait les enfants avec qui je jouais. Enfin au début. Ici, il n'y avait pas beaucoup de sécurité. La majeure partie des personnes qui vivaient là profitaient du climat de paix. Ils n'étaient pas prêts à affronter qui que ce soit en cas d'attaque. Alors pour les enfants curieux, j'avais commencé à donner des cours d'autodéfense. Puis vinrent des mères de familles et d'autres parents curieux qui s'adonnèrent aux petits exercices que je leur donnais.
Je crois que c'est ce sens des responsabilités et d'entraide qui, plus que tout, m'a fait mérité mon passage de grade au niveau de Jounin.
Encore une chose. Depuis que j'étais redevenue moi-même, j'avais accédé aux requêtes du village et repris contact avec un journal traitant des arts ninjas. Celui-ci avait une parution bimestrielle ce qui permettait de meilleures informations. Au début, dans ma chronique sur les arts ninjas que je faisais paraître, je reçus de nombreuses lettres de récriminations comme quoi je n'étais pas un vrai ninja et que je savais juste parader en maillot de bain.
Je n'ai jamais répliqué à aucune de ces provocations, me contentant de donner à un plus grand public, les conseils que j'avais donnés à ces villageois paisibles. Qu'on m'agonise d'insultes si on le souhaitait. Je savais résister à ce genre d'attaques comme je résistais à toutes les autres. Après tout, j'étais « morte » et je renaissais. Mais parfois, quand j'étais seule, les doutes revenaient…
K comme kaolins (1)
Jiraya me laissait souvent le champ libre pour réapprendre à vivre. Il ne me forçait pas. Ouvrait les portes de la connaissance pour moi. Me laissait partir et revenir sans prévenir à toute heure du jour et de la nuit. Il se contentait de me réveiller le lendemain matin pour me faire constater de l'avancement de la Stratégie du Batifolage. Si parfois je parvenais à le surprendre par mes expériences passées (d'accord, j'avais un peu déconné en rencontrant certains de mes condisciples Jinchuuriki), mes remarques touchaient souvent la description des paysages. C'était des endroits où il était allé dans sa jeunesse.
J'eus alors envie de poser mon pied là où mon maître avait posé le sien. Embarquant ses tomes précédents et en zappant les passages grivois, je me lançais comme défi de découvrir à quels paysages ses livres faisaient allusion.
Et c'est ainsi que je l'ai revu. Par pur hasard.
La première fois que j'avais croisé cet individu, je travaillais encore pour le Daily Shinobi. C'était un ancien ami d'Hiro, mon partenaire attitré pour la plupart des photos. Les deux anciens amis avaient décidé de se retrouver autour d'une coupe de saké, et j'avais été gracieusement invitée. Immédiatement, mes yeux avaient scruté l'individu et remarqué que lui au moins pouvait être considéré comme un réel ninja. Il y avait une totale différence d'attitude entre moi qui cachais mes compétences, lui qui les affirmait et Hiro qui était peu doté.
Nous avions sympathisé. Il s'appelait Deidara. Hiro blaguait sur mon côté garçon manqué et mon prénom masculin et sur l'androgynéité du nom et de l'apparence de son ami.
C'est en voyageant que nos chemins se sont croisés quelques fois encore. Je pus dire du premier coup d'œil qu'il avait changé. Peut-être pas autant que moi, mais il y avait une aura différente autour de lui, plus dangereuse.
Et fait exprès, il surgissait souvent à l'improviste, et c'était lui qui faisait le premier pas. Principalement parce que je me trouvais souvent dans les ennuis.
L'ennui majeur que je veux évoquer se nommait Orochimaru, dont les sbires avaient apparemment retenu mon visage et celui de Sasuke. Le serpent s'impatientait. Je lui avais volé son réceptacle. Je l'avais empêché de le rejoindre (devenant par ce biais la personne la plus méprisable que je connaisse). Dès qu'un agent d'Oto me repérait, cela n'y manquait pas : je me faisais attaquer.
Le seul problème était que je me baladais sous les traits de Namikaze Naru, l'idiote photogénique et assez peu futée. Si je pouvais tirer profit de l'élément de surprise, je devais généralement agir vite et malheureusement éliminer toutes traces des ninjas qui m'attaquaient. Je continuais mon travail d'élimination des agents du Sannin renégat, alors que c'était ces actions mêmes qui m'avaient conduite à renoncer à ma carrière dans l'ANBU.
Ma seule issue viable restait donc la fuite. Et mis à part quelques accrochages, tout se déroula bien. Et quand je parle d'accrochages, ce n'était pas moi qui avais tué les hommes d'Orochimaru. Deidara était responsable.
Me mettant sur le dos une dette dont j'aurais largement préféré me passer. Ce type était dangereux. Ce type était toujours là où je m'y attendais le moins. Et le hasard commençait sérieusement à me plomber. Mais ce fut le seul shinobi de mon âge que je vis en trois ans.
L comme lame
Tenzo-Senpai était quelqu'un de très cultivé. Ses capacités, malheureusement, étaient principalement orientées au niveau traque d'ennemis. J'ai appris de nombreuses choses avec lui sur l'art de se dissimuler et de suivre sa proie sans se faire repérer. Je lui en ai d'ailleurs voulu lorsque j'ai compris que c'était lui qui m'avait suivi pendant des lustres au beau milieu de Konoha afin de tester mes capacités.
En quelques mois de formation, j'ai malheureusement compris qu'à part son Mokuton et les affiliations élémentaires qui composaient son Kekkei Genkai… Il ne valait pas grand-chose.
Ce fut donc par moi-même que j'améliorais tout ce qui était visée, vitesse et autres paramètres des armes de jet. Ebisu-Sensei s'était foulé pendant un long temps pour réapprendre les bases à un cancre comme moi.
Mes plus grands progrès dans le maniement des armes de jet sont issus de mes rencontres avec Itachi. Je pouvais dire durant nos entrainements qu'il méritait son grade de capitaine de l'ANBU. Il ne l'avait pas eu dans une pochette surprise. Ses lancers étaient redoutables. Je ne sus si c'était par pitié, ou s'il m'appréciait réellement qu'il consentit à m'enseigner la voie des armes.
Je crois que nous étions liés par ce sentiment commun de culpabilité envers Sasuke. Il avait voulu le protéger et le rendre fort, ainsi que je l'avais fait. Et chacun d'entre nous avait sa responsabilité dans cette personne exécrable qu'était devenu mon coéquipier en ce jour. Itachi l'avait rendu soif de vengeance et de pouvoir, afin de l'endurcir, malheureusement cela avait exacerbé son côté « je suis un génie, je n'ai pas besoin de m'entrainer pour vous battre ». Et moi, j'avais montré à Sasuke qu'en un mois d'entrainement j'étais devenue plus puissante que lui. Et incapable de le sauver de ses démons, j'avais préférer nier sa propre existence. J'avais bel et bien sauvé quelqu'un de sa folie meurtrière. Mais ce n'était pas Sasuke.
Ce sentiment de fraternité mal exprimée envers le brun m'avait lié avec son frère. Peut-être aussi notre vision du monde que nous jugions trop violent et inapte à la paix.
Et Itachi m'avait également appris à me servir de ma lame fétiche, Senritsu. Lorsque je concentrais du chakra en elle, elle vibrait avec une force incroyable, et pouvait trancher au travers de tout. Le chant de la lame qui frémissait d'énergie lui donnait ce nom si particulier.
Que ce soit avec des dagues courtes ou longues, des kunais, des shurikens ou des senbons, mon professeur s'était montré impitoyable. J'avais plus appris avec ses leçons, lorsque celui-ci venait rapporter à Jiraya ce qu'il avait appris au sein de l'Akatsuki qu'en deux ans de meurtres barbares aux côtés de Chat.
Le reste, je pus tenter par moi-même d'améliorer mes capacités physiques. Les cals et les blessures que je me faisais aux mains à force de frapper mes cibles d'entrainement se résorbaient chaque matin sous la puissance du démon renard.
Peu à peu, ma propre puissance s'augmentait, et je cessai même d'adresser la parole au démon. Je crois que cela, plus que l'ascèse provoquée par le collier du Shodaime et les sceaux de Tenzo-Senpai me permirent d'aller mieux dans mon corps. Mais j'en avais touché un mot avec Itachi, et nous le savions tous les deux. La maladie finirait par me rattraper, tout comme le chakra de Kyuubi. Nous savions que la cause n'était pas le recours au manteau du démon, mais son chakra lui-même présent à l'état naturel dans mon organisme. Toute la question était de savoir quand.
M comme méprisable
C'est moi. Je suis la cause d'une partie des maux de Sasuke. Et même si un jour hypothétique il me pardonnera, je ne sais s'il en existera un où je saurais me pardonner mes fautes.
Sasuke avait toujours été quelqu'un de sensible. Mais je me rappelais de lui les premiers temps où j'étais à l'académie. Le temps où j'étais déguisée en garçon parce que ça valait mieux. Le temps où je faisais des farces aux villageois pour leur donner quelque chose pour rire et quelqu'un à haïr.
Sasuke et moi avions toujours vécu dans des mondes totalement opposés. Il était le petit prince du clan Uchiha, un garçon talentueux que tout le monde aimait. J'étais le cancre que tous détestaient et cachait ma réelle identité derrière des faux semblants.
Et puis il y avait eu le massacre du clan Uchiha par un de ses membres.
Et Sasuke avait changé. Son regard noir était hanté. Les gens qui ne l'osaient pas l'approcher parce qu'il était d'une famille beaucoup plus noble, n'osèrent plus à cause de son attitude ténébreuse. Il se referma sur lui-même et endurcit son cœur. Perpétua la coutume des Uchiha qui se croyaient plus malins que les autres.
Nous étions de deux mondes opposés, et pourtant le hasard nous fit nous rencontrer au sein de l'équipe sept. Il la jouait totalement solo. Pourtant, ce fut lui qui fit le premier pas vers le travail en équipe en contrevenant aux ordres de Kakashi lorsque j'étais attachée à ce poteau de bois. Lui qui me sauva la vie au Pays des Vagues et que Haku faillit tuer. Lui, enfin, qui découvrit le premier que j'étais une fille.
Et tout avait changé. Parce qu'il avait fait quelque chose que ni lui ni moi n'auraient cru possible. Il était tombé amoureux de moi.
Ma simple présence à ses côtés le faisait aller mieux. Il était susceptible, fier comme un paon et jaloux comme ce n'était pas permis, mais il guérissait. J'aurais pu le sauver. Tenter d'arrêter cette vengeance qui gangrénait son corps. Mais il faut croire que je n'étais pas assez forte.
Au lieu de faire un choix définitif, au lieu de lui dire que je ne l'aimais pas comme il m'aimait, j'avais cédé. A l'issue d'une énième bataille entre lui et Neji pour une relation que je ne souhaitais entamer ni avec l'un, ni avec l'autre j'avais craqué. Je leur avais montré qui j'étais. Et ils avaient rencontré Kyuubi.
Et Sasuke m'avait accepté. Sasuke m'avait pardonné. Il était même allé me chercher lorsque les ninjas d'Orochimaru m'avaient enlevé dans le but qu'il se livre au serpent. Parce qu'il m'aimait.
J'avais eu de nombreuses chances que je n'avais pas saisies. Parce que je savais que d'être avec Sasuke ne me rendrait pas heureuse. Je n'étais pas amoureuse de lui, et tôt ou tard, ça allait prêter à ma figure. Confrontée entre le choix de lui dire tout de suite que je ne l'aimais pas ou de le laisser le découvrir après un temps de relation, j'ai choisi une troisième alternative. Dans les deux premiers cas, Sasuke se sentirait trahi, et il repartirait sur le sentier de la guerre, à la poursuite d'Itachi.
Alors j'avais décidé de lui faire oublier. Parce que son attitude le mettait en danger ainsi que le village. J'ai fait mon choix : la sécurité du village avant la salvation de Sasuke.
N comme Niibi
Etre un clone n'est pas une chose aisée, même si j'avais pris soin d'utiliser un sceau de maintien afin de ne pas exploser à la moindre attaque. Le sceau empruntait le chakra dont j'étais composée pour me maintenir en forme, et je devais donc régulièrement faire des pauses pour me restaurer. Je me déplaçais à la même vitesse qu'un non civil. Je pouvais accélérer si je le souhaitais, mais l'énergie utilisée serait proportionnelle au temps qu'il me faudrait pour malaxer mon chakra. En définitive, marcher normalement et profiter du paysage était donc la meilleure chose à faire.
Kumo n'était pas non plus un grand ami de Konoha ni de Suna, et je regrettais quelque peu de ne pas avoir eu l'idée de changer de forme avant de poser le sceau sur mon corps aqueux. La vie de Mizu Bunshin n'était pas de tout repos.
Le temps fut assez long pour arriver jusqu'à Kumo, mais j'avais pu glaner assez d'informations en chemin pour découvrir qui étaient mes cibles.
La première personne que je m'employais à traquer fut Yuugito Nii. Et il me fallut me rendre à l'évidence : mes techniques de filature ne servaient pas face à elle. Tout comme je possédais le don de m'auto régénérer, elle possédait des capacités sensorielles hautement supérieures aux miennes.
Elle savait parfaitement que je la suivais. Et je sentais son dos se raidir chaque fois que je me trouvais à portée de ses sens. Je n'ai pas immédiatement tenté le contact. Et petit à petit, je me suis rendue compte qu'elle en était presque venue à anticiper ma présence. Comme une ombre derrière la sienne. Je ne l'ignorais pas, et je ne lui voulais pas de mal. C'était quelque chose de nouveau pour elle.
Elle travaillait la plupart du temps en solitaire, et j'estimais son niveau d'habileté à celui d'un Chuunin très expérimenté ou d'un petit Jounin. Je me doutais qu'elle était bien plus performante lorsqu'elle recourrait à son Bijuu.
Un jour, j'ai décidé de ne pas aller à sa rencontre et de concentrer assez de Chakra dans l'éventualité d'une confrontation. Assez frustrée, elle mit trois jours pour se décider à partir à ma recherche et à me rencontrer. Il s'ensuivit un match entre nous assez spectaculaire. A l'issue de celui-ci, je déclarais forfait, après tout je ne possédais tout au plus qu'un dixième des réserves de chakra de mon corps réel. Nous n'étions pas devenues amies. Mais nous nous supportions l'une l'autre.
Je lui ait ensuite dit qui j'étais, avant de goûter à son incrédulité. Nous évoquâmes nos vies, et je la mis en garde contre l'Akatsuki. Nii était une femme assez franche, bien que peu loquace, et sa décision fut prise immédiatement de continuer à s'entraîner. Elle voulut également prévenir son collègue Jinchuuriki. Je lui annonçais que je souhaitais le rencontrer par moi-même.
Assez intriguée, je lui posais quelques questions sur ses rapports avec le porteur du Hachibi. Elle m'expliqua qu'il était incroyable. C'était lui qui lui avait appris à enter en contact avec son démon, et à adoucir leurs mœurs. Sauf que ma question portait surtout sur leurs rapports sociaux. De ceux que j'avais rencontrés, j'avais eu de fortes affinités avec certains des Jinchuuriki. Certainement parce que je souhaitais répondre à nos besoins mutuels d'affection. Prodiguer l'affection et l'amitié que j'avais reçue en travaillant dur pour me faire accepter de mes camarades. Elle ne répondit pas à ma question, et son visage n'exprimait rien de particulier à propos de l'autre Jinchuuriki. Il n'y avait pas eu d'interactions comme j'en avais eues avec Gaara, Fû ou encore Utakata. Cependant selon elle nous nous ressemblerions beaucoup, Killer Bee et moi. Je ne comprendrais ses mots que bien plus tard.
O comme oubli
Parfois je me demandais si mes camarades pensaient à moi.
C'est vrai, j'étais partie depuis plus de deux ans, sans voir aucun visage connu. Les seules personnes que j'avais autour de moi étaient Tenzo-Senpai et Ero-Sennin. Il est vrai que je m'étais fait de nombreux autres amis durant mes voyages (majoritairement parmi les Jinchuuriki). Mais ceux que j'avais eu pendant longtemps me manquaient cruellement.
Le seul de mes clones qui était déguisé, était celui que j'avais posté dans Konoha. De temps en temps, au lieu de fouiller illégalement dans les archives du village, mon clone allait dans les terrains d'entrainement pour voir comment se portaient mes amis. Garçons et filles grandissaient à leur rythme et s'amusaient tout en devenant de plus en plus forts.
Et puis il y avait également Sasuke. Qui n'avait plus aucun souvenir de moi ni de son frère. Il n'avait plus aucun souvenir du tout. Mon Kage Bunshin n'était arrivé que tardivement, le temps que je mette en place mon sceau de maintien. J'avais donc découvert mon coéquipier tout aussi peu expansif qu'avant, main dans la main avec Sakura.
J'étais contente pour eux. Elle s'occupait bien de lui. Peut-être que personne ne lui avait donné les raisons de l'amnésie de Sasuke. Peut-être qu'elle savait. Je n'étais pas au courant.
A cause du système ninja, nous étions parfois obligés de prendre des missions où nous devions séduire la cible voire plus si affinités. Konoha avait proposé que les jeunes shinobi et kunoïchi soient liés par des parrainages afin de découvrir entre eux les tenants et les aboutissants de l'amour et du sexe. Etant quelque peu passé au travers d'une faille du système du fait de mon transvestisme et de mon statut de Jinchuuriki (qui voudrait que son enfant se trouve dans les bras d'un tel monstre ?), j'avais été dispensée de l'exercice.
Sasuke devait parrainer Sakura, car ils étaient dans la même équipe. Et visiblement leur relation s'était plutôt bien arrangée. Dans ma tête, je me demandais si le brun était réellement intéressé par notre coéquipière ou s'il effectuait simplement son devoir. Et qu'en était-il de moi qui n'existais plus dans sa vie.
Il fallut me rendre à l'évidence : il est impossible d'effacer totalement la mémoire de quelqu'un. Les souvenirs ne sont pas de simples informations qu'on peut gommer et réécrire. Sasuke était toujours aussi renfrogné qu'après le meurtre des membres de son clan (parce qu'il l'avait appris sur le tas ou parce que quelque chose le lui rappelait ?). Et il avait également un péché mignon qui me fit craindre pour le pire.
Il avait acheté tous les numéros du Daily Shinobi. Et parfois en plusieurs exemplaires. Un jour que j'étais passé dans son appartement, j'avais trouvé un pan de mur recouvert de photos de moi. Sasuke était devenu un fanatique de Namikaze Naru. Et ça m'inquiétait fortement. Sa bibliothèque comportait les numéros des magazines concurrents où j'avais écrit quelques articles de temps à autres pour répondre aux attentes de Tsunade. Et les numéros spécial maillots de bain étaient dissimulés parmi quelques revues à caractère pornographique. Les pages cornées indiquaient à quelle fréquence il les consultait.
Quelque part, disparaître de la vie de Sasuke et lui faire oublier ma présence avait été impossible. Je ne pouvais pas situer à quel degré se situaient les réminiscences il avait de moi, mais je craignais le pire quant à nos retrouvailles
P comme Photographie
Le flash crépita encore un instant et je m'appuyai encore un peu plus contre le torse nu d'Hiro. Je tendis mes bras vers les cieux et attrapai son visage comme pour l'approcher du mien. Dans nos yeux brillait la même soif de l'un vers l'autre. Nous gardions cette même image de désir figé tandis que le photographe tournait autour de nous en poussant quelques encouragements. Encore une fois nous changions de position avec mon partenaire. Sa bouche descendit dans mon cou comme pour y déposer un baiser et je fixai l'horion avec un regard un peu vide.
_ Allez, Na-chan ! Mets un peu de plaisir dans ce regard. Imagines que ton petit ami est en train de te faire ça.
Je me raidis un peu dans les bras du garçon qui me tenait. Je n'ai PAS de petit ami. D'une part parce que je n'ai pas le droit. D'autre part parce que c'est dangereux. Et puis à cause de ce qui est arrivé à la dernière personne avec qui je suis allée aussi loin. Malgré tout j'arrive à rougir un peu et à me mordre les lèvres d'embrassement.
_ Ah, je ne pensais pas à cette gamme d'émotions, mais j'adore, nous lance le photographe. C'est bon Hiro-kun, tu peux lâcher Na-chan pour le moment.
Qu'est ce que je pouvais détester qu'on m'appelle ainsi ! Si j'acceptais que mon nom soit raccourci en « Naru-chan » par mes proches, entendre les personnes pour qui je travaillais s'autoriser une telle familiarité était très dérangeant. Hiro cessa de me tenir et je passai une main dans mon cou humide. Il m'avait bavé dessus en plus !
Je marchais avec lui jusqu'au bord de la scène où nous attendaient quelques autres personnes en séance de maquillage. Tandis que l'on me capturait pour me faire subir le même sort, j'observais mes compagnons d'infortune de mon œil aiguisé.
Si nous sommes là, c'est pour les shootings photo du Daily Shinobi, le journal sur les ninjas adressé aux citoyens non ninjas. Oui, moi aussi je trouve l'idée assez débile. Bon, dans le fond, ça sert à tenir les gens (un peu) informés, et à resserrer les liens entre les différentes parties de la population mondiale. Sauf que les articles sont à propos de TOUT, sauf des ninjas. C'est impossible de vouloir publier quotidiennement un numéro avec des choses sur nous. D'une part ce que nous apprenons fait partie des secrets de nos villages cachés respectifs. D'autre part qu'y a-t-il de nouveau à raconter à notre sujet tous les jours ?
En définitive, on n'exposait de nous que notre côté clinquant et spectaculaire, alternant des clichés de combat simulé et une explication de quelques techniques basiques de self défense. Le genre de choses qu'on apprend à l'Académie. Et ceux qui se trouvent avec moi, les « ninjas » des autres villages sont simplement les enfants bien nés, héritiers d'illustres clans qui n'ont malheureusement pas eu l'occasion de briller dans une grande carrière. Et puis il y a moi. Qui suis embusquée dans tout ce fatras parce que l'Hokage me l'a demandé. Heureusement que je peux faire ce travail par des clones, parce que c'est sérieusement la mission la plus longue et la plus barbante que j'ai jamais eue.
Voilà qui je suis à présent. Je suis Namikaze Naru, la face publique de la kunoïchi la plus imprévisible du village de Konoha.
Et pourtant c'est incroyable mais vrai, tout le monde veut travailler (coucher) avec nous. Et les civils me reconnaissent dans la rue et veulent mon autographe. Quelle bande d'idiots !
Q comme Querelle
Je crois que c'est après la destruction d'un laboratoire de tests d'Orochimaru dans le pays de l'herbe que j'ai définitivement cessé de faire quoi que ce soit.
Nous étions en train de brûler les corps des gens que nous venions d'abattre dans la cour de l'immeuble. Enfin, moi je les trainais jusque dans le brasier. Chat passait en revue diverses paperasseries. Je n'avais pas voulu partir avant de laisser à ces pauvres hères une sépulture décente. Alignés contre un mur, les survivants du massacre, ceux qui n'avaient pas encore été victimes des tests du Sannin renégat me regardaient passer avec les cadavres.
Je puais la mort. Mes vêtements étaient déchirés, et la fumée grasse de chair brûlée m'emplissait les poumons. Demain je n'aurais plus aucune cloque ni blessure. Comme si rien de tout cela n'était jamais arrivé. Mais c'était arrivé. Et je ne voulais pas oublier.
Nous sommes des ninjas, et nous tuons sur ordre de quelqu'un. En quoi sommes-nous plus dans le vrai que les ninjas des pays adverses ? Eux aussi ne font qu'exécuter les ordres. Et nous continuons à nous entre-déchirer. Ce monde ne mérite peut-être pas la paix. Pas dans l'état dans lequel nous nous trouvons. Sil ne change pas, alors rien de bon ne pourra jamais surgir.
Sans m'en rendre compte, je m'étais mise à pleurer. Les larmes ruisselaient sur mon visage souillé de suie et de sang. Je ne connaissais pas les gens que j'incinérais. Mais je pleurais pour eux. Contrevenant à la règle selon laquelle nous ne devrions pas montrer d'émotions.
Mais avant d'être des soldats, nous étions des êtres humains. Je ne voulais pas tuer des gens dans le simple but de les éliminer car ils auraient pu être dangereux. Ces types étaient morts parce qu'ils étaient sous le joug de la marque maudite d'Orochimaru. Celui-là serait peut-être devenu bucheron, ou paysan, ou vendeur dans une autre vie. Et maintenant ils étaient morts.
J'ai marché vers Chat.
_ Pourquoi tuons nous ? Pourquoi ne les a-t-on pas libérés comme on a fait avec les autres ?
_ Ils étaient potentiellement dangereux, mets toi ça dans le crâne.
_ A ce stade là tout le monde ici peut présenter un danger. Toi, moi, et les autres là-bas. Si c'était vraiment pour ça qu'on les tue, on devrait tuer ceux-là aussi.
Un enfant se mit à pleurer doucement à mes mots. Un homme se mit à prier.
_ Alors pourquoi tuons nous ?
_ Renard, cesses de poser des questions inutiles et va te laver.
_ Juste un moyen d'éviter d'avouer ton ignorance, murmurais-je. Si toi-même tu ne connais pas la réponse à cette question, alors je ne veux plus travailler avec toi.
_ Cesses de faire l'imbécile, les ordres sont les ordres ! Tu sais ce qui arrive à ceux qui ne les respectent pas.
_ Je sais surtout que ceux qui ne respectent pas la vie d'autrui sont pires ! criais-je. Je ne travaillerais plus jamais avec toi, ou avec quiconque me demande de tuer sans raison ! Si tu veux éliminer un autre « danger potentiel », il faudra commencer par moi !
Sur ces mots, je retirai mon masque et l'ai brisé sous mon pied. La main de Chat se posa sur mon bras et je devinais qu'il était blême de rage. Je me suis dégagée avant de m'installer parmi les prisonniers. Mon Senpai a continué de trier ses documents importants avant d'envoyer un faucon messager à Konoha. Le lendemain je partais rejoindre Jiraya. J'étais libre.
R comme Rap
Entrer en contact avec le porteur du Hachibi n'avait pas été trop difficile avec l'aide de Yuugito Nii. Elle me faisait confiance. Contrairement à Iwa, Kumo n'avait que faire des gens qui ressemblaient à quelqu'un d'autre. Je n'avais eu qu'à prétendre que j'aimais prendre la forme de Namikaze Naru parce qu'elle m'inspirait et le tour avait été joué.
C'est donc dans un bar que j'avais pu entrer en contact avec le « frère » du Raikage. Et là ça avait été le drame.
Il n'avait presque pas prêté attention à ma petite personne, plus intéressé par les seins de mon amie que par notre rencontre. Je n'avais même pas eu le temps de lui dire qui j'étais réellement. A la fin du repas, je me suis levée et ait remercié Yuugito.
_ Je ne pense pas que ma présence soit nécessaire ici.
_ Attends, Naruto ! Je croyais que tu…
_ Je crois que j'ai compris pourquoi tu disais que lui et moi nous ressemblions. Il a les mêmes réactions que moi quand on en vient aux regards des autres sur nous. Et puis je t'ai déjà dit tout ce que j'avais besoin de te dire. Tu sauras lui expliquer mieux que moi les dangers qui guettent les nôtres.
Et je les ai plantés là. Et puis chose incroyable, les yeux du Jinchuuriki se sont enfin attardés sur moi.
_ Hey girl si t'as un blem avec Killer Bee, donne lui une raison de chatter avec lui, yeah !
Après un temps de pause, je soupirais avant d'exploser de rire à l'entente de son rap de bas étage. Si c'était ainsi qu'il fallait le prendre…
_ Mon nom est Namikaze Naruto, et je voulais te prévenir bro', qu'il fallait que tu fasses gaffe dattebayo !
Il y eut un autre moment de silence, avant qu'il ne se mette à sourire. Il sortit un petit carnet avant d'y noter ma dernière rime avec intérêt. Puis il sortit à mes côtés, plantant ses élèves avec Nii qui n'avait pas trop l'air de savoir y faire. Il m'emmena dans un endroit plus calme où mois d'oreilles indiscrètes pourraient nous écouter.
_ Vas-y dis-moi ton deal Bondie, t'as eu le cran de dire ton nom ici, alors que t'es une ennemie !
_ Je suppose que je suis obligée de raper ?
Une voix caverneuse se fit entendre dans ma tête lorsque je choquai mon poing avec Bee. Je devinais qu'il s'agissait d'Hachibi.
_ Par pitié, épargnez moi avec vos rimes ! e plaignit la bête. Qu'es-ce que… non. Kyuubi !?
_ Bon, maintenant que je peux parler avec quelqu'un d'un peu plus sensé, allons droit au but. Depuis quelques temps, une organisation du nom d'Akatsuki s'est mise en chasse des Jinchuuriki comme nous. J'ai pris sur moi d'aller prévenir mes… mes collègues disons.
_ Pourquoi ? me demanda le taureau croisé de poulpe.
_ Parce que je ne veux pas de morts inutiles. Nous avons déjà assez souffert. Et je voulais que l'on se rencontre. Parce que nous avons-nous aussi le droit de vivre comme des êtres humains.
S comme Sceaux
La première fois où nous avions vraiment parlé de mes parents avec Jiraya, j'appris que ma mère venait du pays des Tourbillons. Trop petit pour se défendre contre d'autres grandes puissances, il s'était allié au pays du Feu. Malheureusement cette alliance n'avait guère pu durer au travers des guerres et le plus grand avait annexé l'autre. Cependant, la spirale était devenu le signe de l'alliance dans Konoha comme un signe de ce passé commun.
La spécialité de ma mère, qu'elle avait par la suite transmise à mon père étaient les sceaux. Ils avaient des sceaux spécifiques pour toutes occasions. Pour un maître en la matière comme Jiraya, la relation entre mes parents lui avait permis d'approfondir ses connaissances en la matière.
Je devais avouer que dans ce domaine, j'étais comme qui dirais une élève un peu rétive. Je comprenais e que m'expliquait les rouleaux de parchemin et les mots de mon maître, mais je ne parvenais pas à obtenir la volonté de continuer dans cette voie. Le scellage était un art compliqué. Chaque combinaison de kanji permettait d'obtenir un effet désiré, tant qu'on savait comment le manier.
Malgré mon intérêt en la matière, même si j'aurais dû m'y atteler plus sérieusement, la seule évocation du mot sceau me faisait bailler. J'en comprenais néanmoins les bases. Au bout de longues séances pesantes à lire sur la matière, je parvenais à déduire vaguement à quoi servait tel ou tel sceau en fonction des inscriptions qui le constituaient. Je savais refaire certains sceaux de mémoire, les plus simple (stockage, notes explosives, fumigènes…).
C'était comme pour le Genjutsu : j'avais l'imagination qui allait avec mais aucun moyen de la mettre en œuvre pour que ça fonctionne. J'essayais de toutes mes forces, mais je n'y parvenais pas.
Et puis je n'avais pas vraiment le temps de m'y mettre sérieusement. Lorsque Jiraya avait voulu gagner mon intérêt pour les sceaux, il pensait que ça me remonterait le moral. Moi, enfermée dans mon monde rouge et noir de sang et de violence, la simple idée d'aller explorer des parchemins ne m'atteignait pas.
Je n'avais jamais été un rat de bibliothèque à la base.
Après de longs mois passés à explorer les endroits où mon maître avait jadis posé le pied, à rencontrer des gens et à en aider d'autres, j'avais recommencé à vivre. Et les souvenirs de mes autres clones m'étaient revenus en tête peu à peu. Je n'avais même pas inventé ce sceau de maintien. Je l'avais juste piqué dans un vieux livre et appliqué sur mes clones.
Le scellage ne m'inspirait guère, et j'étais bien plus concernée par l'envie de me remettre à vivre ma vie à cent à l'heure plutôt que de m'enfermer dans une salle d'étude à tracer des signes ésotériques stupides sur du papier et voir ce que cela faisait.
Alors oui, je faisais certainement honte à mes ancêtres qui pouvaient d'un simple toucher générer un sceau explosif ou une attaque de Ninjutsu. Mais je m'en sentais incapable.
Au bout d'un certain temps, Jiraya avait voulut retourner à Konoha pour avoir une petite discussion avec Tsunade à propos des informations qu'il avait glanées sur Akatsuki en faisant ses « recherches ».
Il était temps de rentrer à la maison
T comme Taijutsu
On pouvait penser tout ce qu'on voulait de Jiraya. Qu'il était un ivrogne doublé d'un obsédé sexuel. Qu'il était désespérant à force de draguer des filles qui pourraient presque avoir mon âge. Qu'il était attristant à toujours espérer pouvoir se marier avec Tsunade un jour futur.
Mais moi je savais pourquoi il méritait son titre de Sannin.
De tous les combats que nous avions engagés, je n'en avais jamais gagné un seul. Jamais. Et bien que les temps de nos affrontements aient lentement augmenté, je n'étais jamais parvenue à le vaincre. Exception faite à l'hémorragie nasale. Cependant je n'étais pas d'humeur à me battre avec des farces et des astuces aussi ridicules.
Et parfois lorsque Kyuubi se faisait trop présent dans ma tête, je me rendais dans la forêt à côté, et j'entrainais mon corps jusqu'à ce que je m'endorme sur place. Combien de fois m'étais-je réveillée appuyée contre un tronc, du sang séché sur les poings et les vêtements tout déchirés ? J'avais arrêté de compter.
L'énergie dont j'avais eu besoin en tant que membre de l'ANBU stagnait dans mon corps, me poussant à être utilisée. Je voulais aller au maximum de mes compétences. Je commençais tous les matins très tôt, courant dans les bois autour de la maison de campagne du vieil homme, et terminait le soir à frapper de pauvres arbres qui ne m'avaient rien fait.
Je m'entrainais également contre mes clones. Et mes sceaux de maintien me permettaient de prendre encore plus de plaisir aux battle royales que j'organisais dans le jardin. Plusieurs fois il me fallut repiquer des parterres de fleurs écrasées par des pieds de milliers de sagouins vêtus d'uniformes militaires.
Il n'y avait pas un soir où je m'endormais sans être couverte d'égratignures ou de blessures. Elles se résorbaient plus ou moins vite avec l'aide de Kyuubi que j'étais obligée d'accepter. Parfois, un nez cassé m'avait apporté deux beaux yeux au beurre noir avec le déplacement du sang le long de mes arcades sourcilières. On n'avait pas manqué de m'appeler « Panda » à ces occasions.
Je dus m'acheter un nouvel uniforme de combat avec le décès officiel de mon ancienne tenue ainsi que de mon uniforme d'ANBU. Je commençais déjà par fixer des bandages mon épaule gauche, à l'emplacement du tatouage qui m'affiliait aux services secrets. J'ai également bandé ma poitrine qui devenait sérieusement volumineuse avec ma puberté. Sauter et courir devenaient douloureux. J'avais toujours une passion particulière pour l'orange, mais j'étais bien consciente que cette couleur n'avait rien à voir dans un attirail de ninja.
J'ai donc adopté le pantalon couleur camouflage tout ce qu'il y a de plus réglementaire avec des pochettes de projectiles au niveau des fesses et de la cuisse droite. Je portais des sandales aux pieds avec un petit talon. J'étais déjà grande pour une fille, inutile de monter encore plus. Pour le haut, je portais le fameux maillot en mailles et une veste noire sans manches avec un tourbillon orange dans le dos. Là où mes bandages s'arrêtaient, je portais des mitaines avec renfort de métal sur le dos des mains. La dernière chose que j'achetais avant de repartir pour Konoha fut un nouveau bandeau. Terminé le temps où je portais sur ma tête le bandeau frontal d'Iruka-Sensei. A présent mon épaule gauche s'ornait du signe de fidélité à Konoha.
J'avais hâte de retrouver mon foyer
U comme Utaktata
Parfois les crises qui survenaient à cause de Kyuubi avec le corps principal étaient si violentes que nous arrivions à le sentir alors que nous distancions mon corps réel avec des centaines de kilomètres.
Le hasard fit qu'une de ces crises m'arrive en plein milieu d'un combat avec des soldats de Kiri. Ils m'avaient repéré en train de faire mes recherches pour découvrir où pouvait se cacher le Jinchuuriki du pays des brumes. Faisant le lien avec Namikaze Naru qui posait dans les magazines, ils décidèrent de ne pas me faire aller plus loin. Qui que je sois réellement, ma présence sur leur territoire était suspecte et requerrait une élimination.
Le fait est que ces ninjas chasseurs de déserteurs n'étaient pas originellement à ma poursuite mais à celle d'un jeune homme que j'avais croisé sur la route en venant, lequel m'avait poliment ignoré lorsque je lui avais demandé où se trouvait le village le plus proche.
Ce fut lui qui me sauva lorsque je m'allongeais au sol, mes pupilles se faisant fentes et mes iris rouges. Je pouvais quasiment entendre la voix de Kyuubi qui tentait de prendre possession de mon corps principal. Et je psalmodiais des mots sans queue ni tête pour ne pas succomber et disparaître. Je devais encore trouver le Jinchuuriki de ce pays.
L'arme étrange du jeune homme se trouva sur mon cou alors qu'il me demanda qui j'étais. Il avait l'air très intéressé par moi tout d'un coup. Et j'ai compris.
_ Tu es un Jinchuuriki toi aussi ! ais-je murmuré avant de sombrer dans l'inconscience.
Je pensais que j'aurais réintégré mon corps avec mes souvenirs après cette rencontre fortuite, mais il sembla qu'au lieu de me détruire, Utakata (car tel était son nom), s'était senti pousser une âme charitable, et m'avait entrainé à l'écart. Nous étions à présent deux dans une grotte auprès d'un feu crépitant.
Cela me prit du temps pour l'apprivoiser. Il me rappelait deux bruns ténébreux de Konoha par certains côtés. Mais notre lien privilégié lui avait quelque peu ouvert les yeux et le cœur et il était assez enclin à me raconter ses souvenirs. Il m'évoqua son enfance auprès de son maître qui avait tenté de le tuer. Cet évènement l'avait tant marqué qu'il en faisait des cauchemars la nuit.
Alors prise de compassion, je le serrai contre moi et lui caressai les cheveux jusqu'à ce qu'il s'endorme.
Je pense que c'est à partir du moment où j'ai décidé de rentrer à la maison et de me dissoudre qu'il a commencé à se faire plus entreprenant. Il voulait me garder auprès de lui, moi qui lui étais tant semblable et dont pourtant il ignorait presque tout.
Tout comme avec Gaara et Fû, nos âmes blessées tentaient de se réconforter. Il n'y avait pas d'amour dans cela, mais c'était tendre et doux. Pour moi qui ressentais la solitude et la douleur de mon corps d'origine, c'était un moyen d'oublier la violence de ce monde cruel. Je ne ressentais pas d'excitation particulière à être dans ses bras. Et pourtant je laissais ses mains me toucher et son corps se fondre en moi.
Un sentiment fort me liait aux autres Jinchuuriki. J'ignore s'il s'agissait d'amour. Mais il était présent entre nous et ne se briserait jamais.
V comme Violence
Ce monde part à la dérive. Il n'a ni queue ni tête. Pas de début, et pas de fin. Tous les recueils que j'ai pu trouver, de tous les pays, traitent de violence. Qu'il s'agisse d'histoire, de techniques de Ninjutsu ou de contes pour enfants, on revient toujours à la violence. On l'inculque à nos enfant, elle fait partie de toutes les sociétés.
A vivre dans ce monde, je ne sais si la paix à laquelle j'aspire n'est pas une utopie.
Les traces d'écriture remontent bien plus loin que cela, je le sais. Mais toutes les chronologies amènent à une première période pourtant si proche : la guerre des clans. Chaque ninja a forcément parmi ses ancêtres un membre de clan. Et même les civils si on regarde de plus près. Il n'y a de réels civils que parce que les temps de paix sont revenus. Les civils sont simplement ceux qui n'ont pas appris à se battre car ils n'étaient pas en besoin.
Ensuite les clans se sont alliés les uns aux autres pour mieux pouvoir réagir face aux autres clans. Pas du tout dans un besoin d'union. Les villages cachés sont nés de cela, centres de violence des puissances majeures. La violence était justifiée et légalisée.
J'ai le parfait droit de tuer mon prochain. Et je ne serais pas arrêtée si je trouve une légitimation suffisante.
Quelques personnes cependant ont réussi à faire émerger un semblant d'ordre parmi ce fatras de violence. Mais à quoi bon vouloir la limiter ? Elle est présente partout !
Il ne faut pas seulement apprendre à nos enfants à se défendre et à tuer. Il faut leur apprendre à canaliser cette violence qui existe en chaque être humain. Toute personne est soumise à ses pulsions internes de violence. Quelques unes parviennent à faire émerger de belles choses de leurs pulsions. L'art est une forme de violence. Mais il est moins agressif que le maniement du couteau.
Quand j'en viens à parler du cycle éternel de la haine avec Jiraya et Itachi, nous avons ensuite de longues discussions où nous refaisons le monde et proposons nos solutions. C'est pour cela que je m'entends si bien avec le frère de Sasuke. Parce qu'il n'est pas dans les ténèbres, lui. Ce n'est pas comme si ses actions étaient foncièrement bonnes, mais il y avait cette aura autour de lui. Il fallait s'habituer un peu au personnage car Itachi ne parlait pas beaucoup. Il n'était pas très communicatif non plus, mais sa présence avait quelque chose d'apaisante.
_ Je ne pourrais jamais amener la paix, me dit-il un jour. J'ai beau y réfléchir et trouver des moyens d'endiguer la violence. Je ne pourrais jamais le faire.
_ Ouais, répliquait Ero-Sennin. Lui personne ne l'écoute et moi je n'ai pas les solutions. T'as intérêt à brailler assez fort pour qu'on te remarque Naruto !
Je veux aider les gens, c'est certain. Mais je serais incapable de ramener la paix sur cette terre. Parce que ce monde aurait besoin de quelqu'un de bien plus fort que moi. J'ai beau dire que je n'abandonnerais jamais, il y a pourtant quelqu'un que j'ai abandonné : Sasuke.
Dans ces moments là, Itachi posait sa main sur mon épaule et disait :
_ Tu as le droit de faire des erreurs Naruto. Mais ne t'arrêtes jamais de briller.
W comme Walkyrie (2)
Souvent je me suis demandée ce que pouvaient bien ressentir mes ennemis lorsque nous combattions. Et lorsque je les tuais.
La plupart des gens que j'ai eu à affronter durant mon temps dans l'ANBU étaient majoritairement des soldats fidèles à Orochimaru. Jiraya-Sensei trouvait une nouvelle cachette et l'indiquait à Konoha. Nous étions ensuite dépêchés sur place pour régler le problème.
C'est pourquoi la question me trottait en tête de savoir, comment nos adversaires me percevaient. Qu'étais-je pour eux ? La dernière chose qu'ils voyaient était mon masque de renard taché de sang, voire mon visage pour les plus chanceux.
Comme ces déesses nordiques, j'étais l'image d'une guerrière qui emmenait ces valeureux guerriers dans l'au-delà. Mais que ressentaient-ils réellement à mon égard ? J'en avais vu qui me suppliaient de les épargner. D'autres qui s'arrêtaient simplement et attendaient la fin. Et moi je la leur donnais.
Est-ce qu'ils me détestaient pour accomplir mes ordres ? Je ne savais pas.
De nombreuses fois, j'avais tenté d'établir des plans d'action et de les soumettre à Tenzo-Senpai. Il s'appuierait contre un arbre et attendrait que j'aie fini de parler. Puis il relèverait son masque et se gratterait la tête en réfléchissant. Enfin, il me jetterait un coup d'œil maussade et me renverrait toutes les failles de ma stratégie. Avant de dégainer et de partir au massacre.
_ Tu n'es pas un dieu, Naruto, se plaisait-il à me répéter sans cesse. Tu ne peux pas sauver tout le monde.
Mais moi je ne supportais pas ces tueries qui n'avaient aucun sens. Pourquoi ces gens ne pouvaient-ils pas avoir une seconde chance ? Je savais que parmi eux pouvaient se trouver des innocents, des gens qui souhaitaient simplement nourrir ou protéger leur famille de ce monde de brutes. Lorsque j'objectais, Tenzo-Senpai avait cette réponse qui m'agaçait :
_ Nous n'avons pas de temps à perdre pour chercher les réponses Naruto. L'innocent qui se cache parmi eux est un risque collatéral que nous sommes prêts à prendre.
C'était les yeux de cet hypothétique innocent que je cherchais dans la galerie de monstres qu'Orochimaru mettait face à nous. C'était ses yeux que je souhaitais voir au moment de la mise à mort. Pourquoi lui ne pouvait-il vivre quand d'autres prisonniers si ? Que pensait-il de moi lorsque je fondais sur lui et lui donnais la mort ? Était-il heureux d'être libre ? Ou tout simplement avait-il peur du dernier moment ?
Et qu'y avait-il après la mort ? Est-ce que j'aidais ces pauvres hères en les tuant ? Est-ce que ce n'était pas moi qui n'étais pas du bon côté ? Et tous ceux qu'on avait épargné, que pensaient-ils de moi ?
Ces questions m'assaillaient encore lorsque je m'assis parmi les prisonniers après ma querelle avec Tenzo-Senpai. Et il n'avait pas tenté de m'aider. A un moment, ses yeux s'étaient posés sur moi, et j'ai senti qu'il était désolé. Peut-être que les services spéciaux du village n'étaient pas pour moi, après tout. Depuis combien de temps n'avais-je pas partagé un moment agréable avec mes camarades ? Je ne me rappelais même plus comment sourire. Ni même pleurer. J'étais vide.
X comme Xylophage (3)
_ Ne, Itachi-san ?
Le jeune homme se retourna vers moi. Son regard accrocha le rouleau de parchemin que je tenais sur l'histoire de Konoha.
_ Quelles informations te font encore défaut, Naruto ?
_ Je ne comprends pas comment tu as pu rentrer avec ton coéquipier jusque dans Konoha alors qu'il y a marqué que nous sommes protégés par la meilleure barrière de détection du monde ninja.
_ Ah ! Tu parles des arbres d'Hashirama, n'est-ce pas ?
_ Hein ? Quel rapport avec les arbres du premier Hokage ?
Itachi s'installa près de moi sur le parquet et saisit un rouleau vierge et mon crayon. Il dessina un premier cercle représentant Konoha. Puis de petits triangles représentant les arbres autour de notre village.
_ Je ne sais pas si tu as remarqué, mais la forêt autour de Konoha reste verte toute l'année.
_ Ah bon ? Il me semblait que le sol était recouvert de feuilles mortes en automne. Ces feuilles viennent bien des arbres non ?
_ Oui, mais tous les arbres ne sont pas ordinaires dans cette forêt. Les arbres du Shodaime ont poussé grâce à lui et son affiliation au Mokuton. Ils ne se nourrissent pas que d'eau et de soleil, mais également de Chakra.
_ Maintenant que tu le dis, j'ai toujours pensé que la forêt de la mort avait une atmosphère différente. Pas que parce que c'est une réserve naturelle de bêtes dangereuses…
_ Eh bien ces arbres se nourrissent de chakra et tissent une barrière tout autour de Konoha. C'est la raison pour laquelle notre village est celui caché derrière les feuilles.
_ C'est une jolie histoire.
Il y eut une longue pause, et je sentis qu'il voulait me dire quelque chose. Pendant cela je réfléchissais à toute allure sur ce qu'il m'avait raconté. D'après lui, des ennemis de Konoha ne pourraient pas approcher à cause de cette barrière, non ? Alors comment avait-il fait pour pénétrer directement le village ? Je lui posais la question.
_ Je te rappelle que j'étais chef de l'ANBU. Je connaissais les techniques pour passer le système de détection. Tout soldat de Konoha a dans son système de chakra un peu du pollen émis par les arbres. Il m'a suffit d'étendre cette « protection » à mon coéquipier.
_ C'est pour ça que les hommes d'Orochimaru ont pu s'infiltrer pour m'enlever et prendre contact avec Sasuke, alors.
_ Il y a aussi… D'autres facteurs. Les arbres d'Hashirama sont très solides, tu sais. Et pourtant, j'ai remarqué qu'ils commençaient à mourir.
Encore une fois j'ai senti qu'il souhaitait me passer un message, me communiquer quelque chose sans trop savoir comment le dire. Peut-être était-il incertain à propos des informations qu'il détenait. Ou peut-être que ces informations était si dangereuses que le simple fait de les connaître me mettraient en danger.
_ Les arbres d'Hashirama meurent ? Mais moins il y a d'arbres, moins la barrière fonctionne.
_ Tu devrais… Peut-être protéger les arbres, tu sais…
_ Je rêve. Uchiha Itachi a des tendances écologiques. J'aurais tout vu.
Y comme Yonbi
Les informations de Han s'étaient révélées exactes. Il s'avérait que le porteur du Yonbi vivait en ermite dans une grotte dans le pays des roches. Trouver sa location précise ne fut en revanche pas une partie de plaisir.
Ensuite, ce n'était pas tant de le trouver mais de le convaincre qu'il était en danger qui était important. Si j'avais été capable de le débusquer par mes propres moyens, je savais que les membres de l'Akatsuki qui étaient certainement plus doués que moi parviendraient à le trouver tout aussi aisément.
Ce fut Roshi qui m'ouvrit les yeux sur les actions que j'avais entamées. J'étais pleine de bonne volonté, il sut en convenir après que l'essuyais plusieurs semaines de ses refus. Parce que c'était un vieil homme très têtu. Mais j'avais la particularité d'être plus obstiné que lui. Dans ce match de volonté qui nous opposa, ce fut finalement moi qui parvins à pouvoir lui parler.
Je mis environs trois mois pour cela.
A l'issue de cette période de probation, le Jinchuuriki dut me prendre en pitié. Je ne sus pas s'il me crut lorsque j'affirmais être le réceptacle du Kyuubi. Tout ce qu'il savait c'était que j'étais du clan Namikaze, et qu'il se souvenait parfaitement de l'ordre de fuite sans engager le combat qui était associée à l'image de mon père dans le Bingo Book.
Au moins, en tant qu'ermite, il n'avait pas été touché par toute cette publicité faite par le Daily Shinobi. Je m'étais sentie très bête lorsque je lui avais demandé s'il me reconnaissait avec un grand sourire et qu'il m'avait répondu « Non, j'devrais ? » d'un ton bourru.
Et Roshi m'avait ouvert les yeux. J'étais venue sûre de mes moyens, afin de lui expliquer qu'en tant que Jinchuuriki nous serions tous les deux visés par l'Akatsuki.
_ Tu sais petite, depuis que je suis né je passe mon temps à me faire courir après par des fous. Que ce soit cette organisation ou une autre je m'en fous. J'ai survécu deux guerres mondiales Shinobi. Alors ton danger de mort je me torche avec.
Et devant mon air scandalisé, il avait continué à fumer sa pipe et à faire des ronds de fumée. Avant d'ajouter :
_ Tu sais ce que tu as fait ? Tu leur a facilité le travail à ces fumiers qui nous collent au derche.
_ Euh… pardon ?
_ Tu t'es sans doute crue super importante en partant à notre recherche. Et t'as dû être super heureuse de nous trouver avant eux.
_ Ben, si je vous trouve avant eux, c'est qu'ils ne vous ont pas encore trouvés, et que vous pourrez être saufs plus longtemps.
_ Non, si ces gars sont les mêmes que ceux qui t'ont attaqués, alors il leur suffira juste de retracer tes mouvements pour trouver tous les Jinchuuriki qu'il leur faut. S'ils ont pu s'attaquer sans peine au porteur de Kyuubi, alors tu peux dire adieu à tous les autres.
Ce fut à partir de ce moment là que je me mis à douter au plus profond de mon être. Et si c'était vrai ? Si Fû avait été attaquée par l'Akatsuki parce que je les avais menés à elle ? Le clone qui avait patrouillé dans Iwa se désagrégea. C'était le dernier à revenir. Avec un goût de bile.
Z comme Zephyr (4)
Je n'étais pas uniquement dotée d'une affinité Suiton, mais également Fuuton, ce qui était beaucoup plus rare.
Ce fut encore une fois à Suna auprès de Gaara et des siens que je m'initiais à la lecture du vent et à sa maîtrise. Cette affinité ne venait pas seulement avec du Ninjutsu, mais avec un réel art de vivre et diverses attaques.
L'homme qui m'apprit cela se nommait Ebisu, et c'était un ancien parmi les anciens. Il vivait reclus avec sa sœur ainée en haut d'une grotte dans un recoin de la falaise qui abritait Suna des tempêtes de sable. Ses enfants étaient depuis bien longtemps partis et peu étaient encore en vie à ce jour.
Convaincre le vieillard de m'enseigner la voie du vent ne fut pas chose aisée. Mais la motivation qu'il lut dans mes yeux, et peut-être l'espoir de voir son héritage ne pas se perdre dans le néant finit par le convaincre que je pouvais devenir son disciple. Bien que venant d'un pays étranger. Bien qu'étant une femme.
A chacune de mes visites, j'étais accueillie par la sœur, une dénommée Chiyo, par une moue grincheuse et une œillade mauvaise. Qu'elle pense ce quelle veut ! Mon nom est Namikaze Naruto, et j'allais devenir une princesse du vent
Tout comme j'avais peiné à maîtriser les flux aqueux, m'imprégner de vent et danser avec lui ne fut pas de la tarte. Je passais des jours à méditer dans le désert, à regarder le vent sculpter d'éphémères statues d'ocre dans les dunes. A l'écouter chanter à mes oreilles.
Et Ebisu-Jii-Sama était strict. Très strict. Je ne compris pas en quoi ses assouplissements me serviraient en quoi que ce soit à contrôler le vent. J'appris par la suite qu'il s'agissait de diverses danses qui imitaient les mouvements de l'élément agité. Grâce à lui, mon style de combat devint bien différent de celui que j'employais d'ordinaire. Il me fallut désapprendre le style trop direct appris à l'Académie Ninja de Konoha pour intégrer ces mouvements de pure grâce.
_ Konoha est un village tellement brutal à la base. De tels enchaînements ne conviennent absolument pas à une constitution fine et souple comme la tienne. Tu es faite pour frapper précisément et couper profond avec ton affinité Fuuton. La force ne te donnera rien de plus dans l'art que je t'apprends.
Et j'ai travaillé d'arrache pied sous ses ordres impitoyables. J'avais la volonté. Et puis je commençais à peine à revivre. Cette nouvelle Naruto qui était morte et qui renaissait. Cependant, si l'affinité avec le vent était plutôt rare, je compris que ses prédécesseurs manquaient cruellement d'originalité au niveau des Ninjutsu qu'ils avaient inventés. A part les lames de vent qui étaient bien plus discrètes que de simples kunais, elles constituaient toutes à détourner le cours du vent pour former des tornades ça et là. Plus rien à voir avec cette danse macabre qu'on m'avait apprise. Ces techniques là demandaient du sang, du sang et du sang !
A la fin de mon entraînement, Ebisu-Jii-Sama s'inclina face a moi et me remis un coffret en bois laqué. A cette occasion, Chiyo émit encore sa désapprobation la plus totale. Il venait de me remettre les éventails qui se transmettaient à leurs héritiers. Malheureusement ceux-ci n'avaient pas eu le temps ou la bonne affinité pour obtenir ces artéfacts.
A présent, il était temps de retourner à Konoha.
(1) Les kaolins sont des argiles blanches, friables et réfractaires, composées principalement de kaolinite, soit des silicates d'aluminium. Découverts à l'origine en Chine, ils sont à la base de la fabrication de la porcelaine, mais sont surtout utilisés pour l'industrie du papier (Dixit Wikipédia)
(2) Les Valkyries, ou Walkyries, dans la mythologie nordique, sont des vierges guerrières, des divinités mineures qui servaient Odin, maître des dieux. (Dixit Wikipédia)
(3) Un xylophage est un organisme vivant dont le régime alimentaire est composé de bois. Ces animaux, à l'état larvaire ou adulte, mangent les branches, les troncs ou les racines des arbres morts ou vivants. (Dixit Wikipédia)
(4) Zéphyr (en grec ancien Ζέφυρος) est la personnification du vent d'ouest dans la mythologie grecque.