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Une éclipse
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Elle le détestait. Aucun doute là-dessus.
Elle le détestait comme seule une femme en est capable, avec force, avec détermination et férocité. Froidement, obstinément. Sur le long, très long terme. Sans clémence ni trou de mémoire.
Elle le détestait. Et ça lui faisait du bien. Se focaliser uniquement sur ça et non pas ce qui l'entourait, sur ce qui l'avait entraîner dans cette région de sable, de vent chaud et d'intifada, son pays natal sur lequel elle croyait avoir tiré un trait, en pointillés. Et rencontrer ces personnes avec qui elle avait travaillé, ces personnes sans âmes, sans réelles forces de pensée, juste conditionnées comme elle-même l'avait été. Autrefois.
Oh oui, comme elle l'aimait l'avoir lui auprès d'elle en cet instant, pour ainsi pouvoir le détester.
Lui et sa façon de se comporter, sa vision des choses de la vie, ce qu'il attendait de celle-ci. Lui et l'influence qu'il avait sur sa façon de penser à elle, lui rendant impossible de se construire un avenir, la ramenant incessamment à ce passé qu'elle voulait tant oublier, éradiquer.
Lui et ces cauchemars dont il était à l'origine et qui peuplaient ses nuits à elle. Cet état de panique et de détresse lorsqu'elle se réveillait en sursaut alors qu'il faisait encore sombre dehors, sans aucun bruit distinct, cet état qu'elle subissait des heures durant lorsqu'elle tentait de rester obstinément éveillée, ces scènes terrifiantes qu'elle revivait encore et encore, à cause de lui.
Elle le détestait.
Pour ce sentiment d'impuissance et de fascination qu'elle ressentait lorsqu'il se tenait face à elle, lorsqu'il lui parlait, cette impression de retour en arrière, cette petite fille qu'elle redevenait lorsqu'il la corrigeait, la réprimandait, la commandait. Impossible de se rebiffer, tout juste parvenait-elle à ouvrir la bouche pour le contester. Parfois. Rarement.
Pour ce besoin irrationnel d'être à ses côtés, de partager son existence, de lui montrer la réelle Ziva, lui montrer qu'en dehors de tout ça elle existait quand même même si c'était sous une autre approche, sous une carapace différente. Elle le désirait tellement, mais elle savait aussi à quel point cela la blesserait au final, la détruirait. Car elle détestait ce qu'il représentait, ce qu'il symbolisait, cette image qu'il lui renvoyait et dont elle ne pouvait détourner les yeux. Elle la connaissait cette image, et elle savait aussi comment tout ceci se terminerait si elle se laissait aller, si elle baissait sa garde ne serait-ce qu'un instant. L'Amérique avait un dicton pour décrire cette situation, quelque chose en rapport avec un chat qui a peur de l'eau froide.
Oui, elle le détestait. Pour tout ça. Et encore plus.
Que ne donnerait-elle pas pour réussir à le faire disparaitre de sa vie, de son monde, pour lui dire de ne plus jamais l'approcher, l'aborder, même si son rôle, sa fonction rendait cela impossible.
Pour ne plus ressentir ce besoin qu'il provoquait en elle de creuser un trou bien profond et de s'y enfouir, de s'y calfeutrer et de disparaitre de la vue de tous, à la sienne à lui surtout.
Pour ne plus se concentrer que sur son travail, être la professionnelle que l'on attendait d'elle et non une midinette ou une de ces femmes perturbées et émotives qui passe son temps à fuir et à se cacher derrière tel ou tel prétexte, incapables qu'elles sont d'y faire face.
Elle le détestait.
Et le vase était bien rempli à présent. Encore une ou deux gouttes. Et à ce moment-là elle agirait. Et qui sait comment lui réagirait. Mal, elle espérait. Que tout ceci cesse enfin.
Elle était épuisée. De devoir le détester ainsi. Lui que tout le monde appréciait, lui qui savait se faire aimer lorsque la seule chose que l'on cherchait à faire était de le détester.
Antonio Icilio DiNozzo.
Tony.
Oui. Comme elle le détestait.
A s'en faire mal. A en hurler. Et à en pleurer. Le tout combiné.
Elle le détestait.
Presque autant qu'elle l'aimait.
Et ça elle ne pouvait l'accepter.
Et elle devrait très très vite y remédier.
Peut-être était-il temps de cultiver la graine de la haine. Même pièce disait-on, juste la face opposée.
Tout plutôt que de s'autoriser à l'aimer. A aimer.
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A suivre (?)
Alors, qu'en avez-vous pensez ? Pensiez-vous que c'était de Tony dont elle parlait ? De son père peut-être ? Ou de quelqu'un d'autre ?
Ce n'est pas par hasard que cette fic est une suite à « Mon ombre », car d'une certaine manière elle y est liée. La Ziva que je décris ici est la Ziva d'alors, avec son passé, avec Ari, et qui a évolué, qui a avancé, mais dans quelle direction (?) c'est là toute la question, et c'est celle que je vous pose à mon tour :
Si suite il y a :
- Comment voyez-vous les choses évoluer ?
- Quelle relation Ziva/ Tony dois-je créer ? Vers quoi les mener ? La destruction ? La souffrance ? La paix ? La séparation ? Attention à vos souhaits ^^
- Une Ziva qui « agit » en conséquence consiste en quoi pour vous ? J'ai ma propre petite idée mais je suis très très curieuse :-p
- Voulez-vous le reste de l'équipe présente ou dois-je réellement me focaliser sur ces deux-là ?
- Mais avant tout voulez-vous avoir une suite pour commencer ?
A vos claviers.
Car pour une fois je n'ai pas forcément envie que tout se finisse tragiquement, une happy-end ça pourrait me changer (un défi en quelque sorte) aussi je suivrai vos doléances et vos souhaits mais vous devez pour cela me les communiquer.
A vos claviers donc, en anonyme ou en compte actif, peu importe. Même en mp si vous voulez. Même si c'est pour ne répondre qu'à une seule des questions suscitées.
J'ai hâte, j'ai hâte. Une nouvelle aventure et expérience commence pour moi, enfin si vous acceptez de jouer le jeu et d'être à mes côtés.