Histoire originale ici : www*fanfiction*net/s/7232178/1/I-Wanna-Hold-Your-H and (remplacez les * par des points)


I wanna yold your hand

By Vampire Pam

Ch 1 - You and Me

La première fois que ça arriva, c'était quelques jours après qu'ils aient eu ce petit accrochage avec un conducteur de taxi trop zélé. Harvey et Mike venaient juste de terminer ce qui constituait typiquement leur routine matinale : d'abord, Harvey avait volé le café de Mike, puis Mike avait revêtu sa face de chiot aux grands yeux, et finalement Harvey avait soupiré et l'avait laissé se joindre à lui pour l'entretien avec le client.
Ray avait brandi un nouveau CD - The Moody Blues cette fois - et, accompagnée par le son enjoué de la guitare sur "You and Me", Harvey avait commencé à expliquer à Mike à quel point il était important de prendre ce nouveau client dans leur filet - un génie de la programmation de 30 ans qui avait transformé son projet de thèse en une compagnie pesant un billion de dollars en l'espace d'à peine deux ans.
Soudain, il y eut un bruit de grincement de frein et de klaxon et Ray écrasa la pédale de frein.
- Désolé, lança-t-il depuis le siège avant, je n'avais pas l'intention de vous secouer.
Harvey s'apprêtait à lancer un rapide "Ne t'inquiète pas pour ça" quand il fut distrait par une sensation de pression sur sa main gauche. Baissant les yeux pour investiguer, il ne fut pas peu surpris de voir que Mike avait cramponné sa main droite à la main gauche d'Harvey et la serrait avec une force surprenante.
Harvey chercha sur le visage de Mike une explication quelconque mais Mike regardait ostensiblement par la fenêtre. Harvey s'était décidé à faire quelque chose, lancer une plaisanterie ou juste récupérer sa main, quand il entendit une petite voix à l'arrière de son crâne lui disant de n'en rien faire.
Il réfléchit pendant un moment, laissant la main de Mike s'accrocher à la sienne pendant qu'il scannait son impressionnante collection de données mentales à la recherche d'une quelconque raison expliquant pourquoi diable lui, Harvey Specter, avocat sans pitié, requin légal, bâtard sans cœur comme certains - ou au moins Louis - l'auraient dit, devrait autoriser son associé à tenir sa main sans même un commentaire.
A l'instant où il accéda au dossier mental s'épaississant sans cesse et libellé "Mike Ross" cependant, une petite alarme s'enclencha dans la tête d'Harvey. Mon Dieu, ses parents, l'accident de voiture, songea-t-il, lançant à son associé un autre coup d'œil, notant cette fois sa pâleur inhabituelle et le léger tremblement de la main qui tenait toujours fermement celle d'Harvey.
A mesure que les engrenages tournaient dans sa tête, Harvey parvint rapidement à joindre ensemble le reste des pièces. La collision avec le taxi doit avoir ravivé des souvenirs assez terribles, pensa Harvey. Bien qu'il ait été trop occupé à sauver Ray d'un désastre légal pour vraiment le remarquer à ce moment-là, à présent qu'il y repensait, Harvey se souvint que Mike avait semblé un peu flageolant après qu'ils aient heurté la voiture. Il avait juste relié ça avec le basique choc de l'accident et des hurlements qui avaient suivis, mais il réalisait maintenant que ça avait eu un impact plus personnel sur Mike.
Pauvre gamin, pensa-t-il, un sentiment de sympathie spontané l'envahissant. Harvey décida que ça ne ferait de mal à personne si la main de Mike occupait par hasard un espace adjacent à la sienne durant le temps réduit du trajet en limo. Après tout, raisonna-t-il, il n'y avait personne pour le voir en dehors de Ray, et il avait sans conteste été témoin de beaucoup de choses plus scandaleuses que cela durant les 8 ans de son emploi en tant que conducteur d'Harvey.
Aussi Harvey reprit-il son explication sur le client comme si rien n'avait changé, même si, quand il questionna Mike sur les particularités du billionnaire et que le gamin répondit sans faire d'erreurs, Harvey fit en sorte de lui sourire un peu plus que d'habitude. Le temps qu'ils arrivent au bureau du client, Mike semblait à nouveau complètement lui-même aussi Harvey ne vit-il pas de problème à simplement faire glisser sa main de sous celle de Mike quand ils sortirent tous deux de la limo. Et ça aurait du s'arrêter là.
Et peut-être que ça aurait été le cas, sans les routes de campagne sinueuses sur lesquelles ils se retrouvèrent tous deux lancés quelques jours plus tard. Le client était un des plus anciens de Pearson & Hardman, un colonel d'armé retiré dont la vaste fortune n'avait d'égale que ses nombreuses excentricités, l'une desquelles étant de refuser tout entretien ailleurs que dans sa cabane de chasse à 1h de la ville.
La dernière demi-heure de voyage se déroula entièrement sur une route de campagne mal pavée, ce qui, même avec l'habileté supérieure de Ray pour la conduite, eut pour conséquence de secouer brutalement Mike et Harvey sur la banquette arrière. Pendant un virage particulièrement serré, la voiture pencha à gauche si brusquement qu'Harvey n'eut pas le temps de se retenir et se retrouva à serrer la main de Mike pour éviter de s'étaler sur ses cuisses.
Mike rit, et bien qu'il se reprenne rapidement sous le regard noir d'Harvey, ses lèvres conservèrent au niveau des commissures la trace de son hilarité. Après qu'ils aient tous les deux regagné leur calme, ils reprirent leur discussion à propos de la restructuration d'entreprise qu'ils allaient tenter de vendre au colonel. Ce fut seulement quelques minutes plus tard qu'Harvey réalisa qu'il avait d'une manière ou d'une autre oublié de relâcher la main de Mike.
Il sentit une chaleur envahir ses joues - visiblement il faisait trop chaud dans la limo, conclu-t-il, parce qu'il n'y avait absolument aucune chance qu'Harvey Specter puisse rougir - et il voulut instinctivement battre en retraite, embarrassé. Avant qu'il puisse, cependant, une étrange pensée lui vint qui le fit s'arrêter : il était peu probable que Mike non plus n'ait pas remarqué, et pourtant il n'avait montré aucun signe de gène ou de confusion, ni tenté de récupérer discrètement sa main. Non, Mike avait continué à discuter et élaborer des stratégies comme s'il n'y avait pas la plus petite étrangeté dans le fait qu'Harvey tienne sa main pendant qu'il lui prodiguait des conseils à propos d'un client.
Harvey devait l'admettre, c'était plutôt agréable. C'était très différent de la manière ouvertement sexuelle dont il touchait les conquêtes d'un soir de son tableau de chasse comme des coups de poings et des claquement de paumes chargés de testostérone qu'il échangeait avec ses camarades de basket. Il y avait une intimité décontractée dans ce geste qu'il n'avait jamais expérimentée avec personne d'autre.
Harvey se dirait plus tard que c'était simplement la nouveauté de la sensation qui l'avait poussé à garder dans la sienne la main de Mike jusqu'à ce qu'ils arrivent à la cabane de chasse, et pas l'étrange sentiment enfoui bien plus loin qu'il ne pouvait pas vraiment nommer.
Alors, vraiment, ça n'aurait pas dû autant surprendre Harvey quand ça arriva à nouveau la semaine suivante. Mike et lui prenaient finalement la voiture en direction du bureau après une journée plus que difficile au tribunal ; Harvey s'était battu comme un lion pour éviter que cette foutu vidéo de leur client soit reconnue comme admissible, citant tous les textes de lois depuis la Constitution jusqu'à la loi civile française, mais le juge avait rejeté toutes ses objections et il était plutôt inquiet à l'idée que cet échec signe pour eux la perte du jury.
En conséquence, il ne se sentait pas l'audacieux, arrogant Harvey Specter que tout le monde attendait qu'il soit ; il se sentait juste fatigué. Et puisque personne en dehors de Ray et Mike n'était là pour le voir, Harvey se permit un moment de mauvaise humeur, appuyant sa tête contre le dossier avec un grognement et fermant les yeux. Il les rouvrit presque à nouveau sous le coup de la surprise quand, venant de nul part, il sentit les doigts de Mike s'entrelacer aux siens, qui pendaient mollement en dehors du siège, et serrer sa main très légèrement.
Harvey lutta contre l'instinctif réflexe d'ouvrir les yeux, cependant, craignant d'effrayer Mike et de le faire battre en retraite, car à cet instant, Harvey fut surpris de découvrir qu'il n'y avait rien qu'il désirait plus que de simplement rester ainsi, avec les doigts de Mike reliés aux siens. Après quelques minutes, Mike commença à bouger son pouce en léger cercles sur la paume d'Harvey, et Harvey du résister à l'envie de laisser échapper un son qui, il le craignait, aurait été proche du ronronnement.
Quand ils arrivèrent finalement devant le bâtiment de Pearson & Hardman, Mike murmura un rapide "Bonne nuit Harvey" avant d'extraire lentement ses doigts et se glisser hors de la limo. Ce fut seulement quand il fut sûr que Mike était parti qu'Harvey ouvrit enfin les yeux, bien qu'il les ferme à nouveau après une minute, et il fut ébahi de constater qu'il pouvait encore sentir le fantôme de la main de Mike pressé contre sa paume.
Dans les semaines qui suivirent, Harvey observa que sa main d'une manière ou d'une autre, parvenait à trouver son chemin vers celle de Mike lors d'occasions de plus en plus nombreuses. Que ce soit l'un d'eux réconfortant l'autre après une mauvaise journée ou le résultat de la conduite de Ray - et Harvey aurait juré qu'elle était devenue plus erratique ces derniers temps - ou n'importe laquelle d'une douzaine de raisons parfaitement sensées, d'une façon ou d'une autre, Harvey et Mike se tenant la main dans la voiture était devenu une partie de leur routine quotidienne.
Ce n'était pas étrange, se dit Harvey ; après tout, il n'y avait pas vraiment assez de place sur la plage arrière pour qu'ils puissent poser tous deux leurs mains sur le siège du milieu sans les joindre, alors vraiment, quand il y pensait, tout se résumait à un simple problème de gestion d'espace. Ce n'était pas comme si ça signifiait quelque chose, continuait-il à se dire, bien qu'il commençât à réaliser qu'une part grandissante de lui-même n'y croyait pas une seconde.

TO BE CONTINUED…


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