Hello, cela faisait longtemps. Plus longtemps que je ne l'aurai souhaité ou même cru possible. Je suis désolée d'avoir mis autant de temps pour mettre à jour cette histoire : j'ai été promue à mon boulot à la rentrée, ce qui a fait que j'ai été moins disponible dans les premiers mois qui ont suivi et surtout j'ai bloqué un bon moment sur un passage de ce chapitre.

Pour ceux qui suivent également mes autres histoires, j'ai également avancé sur plusieurs d'entre elles ainsi que sur une nouvelle histoire. J'espère sortir le prochain chapitre de MAS et les deux premiers chapitres de ma nouvelle fic bientôt.

Dans une note plus réjouissante, le Coven Halliwell a dépassé les 10.000 visualisations. Merci à tous mes lecteurs ! Bisous !

Chapitre 08 – Les Etres de Lumière

Après leur entrevue avec les Halliwell, les trois Fondateurs et les trois Etres de Lumière retournèrent Là-Haut. Zola convoqua immédiatement les autres Fondateurs pour une session extraordinaire et se rendit dans la chambre des débats avec Lalita et Gideon, laissant les trois Etres de Lumière à leurs occupations. Léo ne tarda pas à s'absenter à son tour, car une de ses charges en Australie requérait son aide tandis que Lily et Reg se regardèrent pendant quelques instants, puis le plus jeune (en apparence) lança :

-Je pensais retourner dans la demeure ancestrale des Black et regarder si je peux trouver des informations sur ce qui est arrivé à Sirius. Notre mère a retiré son nom de la tapisserie familiale, mais je pourrai peut-être la restaurer et il me semble qu'il y a des livres rares sur les Horcruxes dans notre librairie. Je les ramènerai à Gideon ensuite.

-Bien. De mon côté, je vais aller à Godric's Hollow et voir ce qu'il reste du cottage et si le Livre des Ombres des Campbell est toujours à l'endroit où je l'ai caché.

-Cela ne va pas être trop dur de retourner là où tu es morte ?

-Non, oui… enfin je ne sais pas. J'ai parfois l'impression que c'était dans une autre vie, en fait, c'était dans une autre vie, mais j'ai du mal à croire que cela ne fait que deux ans. Je ferai ensuite mon rapport à Gideon.

-D'accord.

Ils s'éclipsèrent alors chacun de son côté.

Reg retourna au 12, Square Grimmaurd après s'être assuré que personne ne se trouvait à proximité. Il n'avait guère prêté attention lors de sa visite-éclair, mais la demeure était encore plus sinistre que dans ses souvenirs et le ménage semblait ne pas avoir été fait depuis quelques temps. Il se rendit dans le salon et se dirigea directement vers la tapisserie familiale. Celle-ci indiquait sa propre mort en 79 et il eut un pincement au cœur en constatant que son père était mort deux semaines après lui. Sa mère était toujours vivante et bien que le nom de Sirius ait été effacé de leur arbre généalogique (il eut des frissons en se souvenant de l'air dément de sa mère ce jour-là), on pouvait encore voir sa date de naissance. Il n'y avait pas de date de décès, mais cela pouvait être dû au sort de sa mère.

Il regarda attentivement l'arbre et constata que ses trois cousines étaient vivantes et que Narcissa avait eu un fils avec Lucius Malfoy en 1980, Draco. Visiblement, alors que ses parents avaient choisis de s'écarter de la tradition familiale en la nommant, sa cousine avait décidé de s'y conformer… En examinant les générations précédentes, il fut surpris de constater que la plupart d'entre eux étaient encore en vie car leur santé n'était pas particulièrement florissante avant sa propre mort mais d'après la tapisserie ses deux grands-pères, Arcturus et Pollux Black, son oncle Cygnus, sa tante Lucretia et même sa grand-tante Cassiopeia Black s'accrochaient toujours à la vie. Il fronça les sourcils et se demanda comment s'était réglée la succession après sa mort. Leur mère avait déshérité Sirius mais elle n'en avait en réalité pas le pouvoir car, selon le droit sorcier britannique, seul un homme pouvait être le chef de famille. Leur grand-père paternel, Arcturus, était le véritable chef de famille même s'il avait laissé une partie de ses responsabilités à son fils (et père de Regulus) Orion et ni l'un ni l'autre n'aurait été assez stupide pour déshériter officiellement Sirius malgré ses nombreux actes de rébellion. Ils préféraient encore un héritier Gryffondor à la disparition de leur famille et Sirius, s'il était encore en vie, était le seul à pouvoir engendrer des Black désormais.

Regulus décida de ne pas s'appesantir sur le sujet avant d'en apprendre plus sur le destin de son frère et se demanda s'il devait ou non tenter de réparer la tapisserie. Connaissant sa mère et son obsession pour leur famille, elle s'apercevrait très vite si les marques des Reducto qu'elle avait lancés contre ceux qu'elle avait déshérités disparaissaient. Il décida d'en rester là pour l'instant et se demanda s'il devait fouiller la bibliothèque des Black ou aller parler à Kreattur d'abord, avant de se décider pour la bibliothèque dans le cas où son entrevue avec l'elfe de maison des Black se passerait mal, ou s'éterniserait. Il s'éclipsa dans la bibliothèque privée de son père où celui-ci gardait ses livres les plus précieux et les plus dangereux. Orion Black avait été particulièrement doué pour les sortilèges de protection et avait une fascination pour les arts sombres bien que, contrairement à certains de leurs ancêtres et à ce que son frère Sirius pouvait penser, cet intérêt ait été purement académique. Alors que dès l'enfance, Sirius avait tout fait pour quitter la maison, passant de longues heures chez leurs cousines, puis chez les Potter, Regulus avait fui les crises de leur mère, qui avait montré des signes de la folie des Black très tôt dans leur enfance, en se réfugiant dans l'étude de leur père.

Celui-ci lui avait longuement parlé des arts sombres, avec une fascination mêlée de crainte et de respect, et lui avait conseillé de ne jamais sous-estimer leur puissance et leur potentiel de malveillance. Il l'avait encouragé à étudier des sorts sombres afin de pouvoir les identifier si jamais lui ou l'un de ses proches en était la victime (une pratique courante entre familles sombres) et d'utiliser le contre-sort adéquat. Contrairement à ce que la plupart des sorciers pensaient naïvement, la seule manière de soigner une personne atteinte par un sort sombre n'était pas un sort clair mais un contre-sort sombre. C'était sa grande connaissance des contre-sorts sombres et cette sagesse qui faisaient que, lorsque quelqu'un était admis à Sainte-Mangouste victime d'un sort sombre particulièrement rare ou vicieux, les guérisseurs contactaient en premier lieu Orion Black, dont la réputation n'était plus à faire dans ce domaine.

Malheureusement, dans un monde aussi étroit d'esprit que le Monde Sorcier, la plupart des gens ne retenaient que le fait que le Chef de la Famille Black avait une grande connaissance et pratique des arts sombres et non tout le bien qu'il faisait autour de lui grâce à son érudition. Les habitants du Monde Sorcier ne voyaient la vie qu'en noir et blanc et restaient obstinément aveugles aux zones grises. Orion plaisantait parfois sur le sujet quand ils étaient tous les deux (et évidemment jamais devant sa femme) et disait qu'il aimerait pouvoir choquer le Monde Sorcier britannique en changeant leur nom de famille Black en Grey pour mieux correspondre à sa philosophie. Orion lui également avait dit un jour qu'il soupçonnait que ses parents se doutaient qu'il était plus gris que sombre et qu'ils avaient arrangé son mariage avec sa virulente cousine pour être sûrs qu'il ne conduirait pas sa famille à sa perte en devenant un vieux garçon érudit ou pire, un traître à son sang.

Regulus n'était pas stupide et savait lire entre les lignes. Son père n'aimait pas particulièrement sa mère, et avait laissé échapper plusieurs fois qu'il était surpris que quelqu'un puisse être à la fois aussi dépourvu de logique et aussi férocement obstinée dans ses croyances. La réponse préférée de sa mère quand elle était à court d'arguments sur les raisons pour lesquelles les Black devaient détester les Moldus, Nés-Moldus et autres traîtres à leur sang ou que ses fils devaient obéir à ses ordres souvent contradictoires avait toujours été « parce que ». Pour un homme aussi intelligent et érudit qu'Orion Black, avoir une femme telle que la sienne avait du être un cauchemar.

Mais Orion n'était pas un homme particulièrement courageux et il était heureux de faire ce que ses parents voulaient et de laisser Walburga régner sur leur demeure tant qu'il pouvait s'isoler dans son étude. Regulus soupçonnait d'ailleurs que son père avait très tôt dans son mariage compris que son épouse était mentalement instable et qu'il fallait mieux lui laisser l'illusion qu'elle contrôlait son environnement pour éviter les plus violentes de ses crises. De même, Regulus avait appris très jeune qu'il valait mieux jouer les fils dévoués et faire semblant s'adhérer aux croyances de sa mère pour avoir la paix et obtenir ce qu'il voulait, mais Sirius n'avait jamais saisi qu'il fallait parfois faire des concessions ou faire semblant d'en faire pour obtenir ce qu'on voulait.

Son frère avait toujours été trop Black pour son propre bien : entier, campant sur ses convictions jusqu'au fanatisme. Sirius était certes intelligent et rusé mais il n'avait aucun sens de sa propre préservation et ignorait les compromis. Dès sa petite enfance, il s'était heurté à leur mère, étouffant dans le carcan des règles illogiques et rigoureuses qui régissaient leurs vies. Alors que Regulus trouvait refuge dans des activités silencieuses ou auprès de son père, évitant d'attirer l'attention de leur lunatique de mère, Sirius ne pensait qu'à fuir le 12, Square Grimmaurd. Orion avait subtilement tenté d'inculquer à son aîné qu'il devait être indépendant mentalement mais loyal envers sa famille quand nécessaire, mais Sirius n'avait retenu de ses leçons que ce qu'il voulait et avait reporté sa loyauté sur son petit cercle d'amis dès qu'il été entré à Poudlard, oubliant que Regulus avait été son meilleur ami jusque là et que, malgré leurs désaccords, il aimait leurs parents.

Walburga avait fait une crise atroce lorsqu'elle avait appris que Sirius avait été envoyé à Gryffondor, la pire dont Regulus avait été alors témoin et son père avait fini par faire venir leur Guérisseur personnel pour la mettre sous potions. Plus tard, Regulus avait surpris son père en train de relire la lettre de Sirius en buvant un cognac et en riant, et avait réalisé que son père était fier de son aîné. Il avait ressenti un petit pincement de jalousie car il avait été toujours été celui qui était plus proche de leur père avant de réaliser que Sirius ne saurait probablement jamais combien leur père était fier de lui. Parce que malgré tout l'amour et l'admiration qu'il portait à son père, Regulus n'était pas aveugle à ses défauts et savait qu'il n'aurait jamais le courage de s'opposer directement à leur mère.

Regulus n'était pas sûr que sa famille n'aurait pas fini par se désintégrer de toute façon si Orion avait été plus courageux car Sirius avait été littéralement ensorcelé par James Potter dès leur première rencontre et cette amitié n'avait fait que renforcer certaines des idées de Sirius sur sa famille, les Serpentards et les familles sombres en général. Son frère était un rebelle, et durant sa première année à Poudlard, il avait commencé à se comporter en bigot d'un autre genre que leur mère et à ignorer Regulus qui avait été son meilleur ami jusque-là. Et Reg pouvait admettre aujourd'hui qu'il avait souffert de l'attitude de son frère envers lui. Lors de son onzième anniversaire, Orion Black avait discrètement fait venir son cadet dans son bureau et lui avait dit qu'il savait que Regulus avait l'astuce d'un Serpentard, le courage d'un Gryffondor, l'intelligence d'un Serdaigle et la loyauté d'un Poufsouffle, mais que lors viendrait la Répartition, il devrait faire de son mieux pour convaincre le Choipeau de le placer à Serpentard.

Etre envoyé à Serpentard l'avait éloigné encore plus de son frère, mais cela lui avait également permis d'avoir une meilleure vision des choses. Il avait aux premières loges pour comprendre comment Voldemort parvenait à séduire ses condisciples et recruter des mignons mais aussi pour réaliser que Dumbledore n'était pas le leader sans fautes de la lumière et qu'il avait contribué tout autant, voire plus, que Voldemort à pousser de nombreux Serpentards de la génération de Regulus dans les bras du Seigneur des Ténèbres par son flagrant favoritisme envers les Gryffondors.

Regulus secoua la tête, ne désirant pas s'appesantir plus sur le passé et se mit au travail. Il avait rassemblé une pile assez conséquente quand il entendit le pop caractéristique signalant l'arrivée d'un elfe de maison.

Ignorant s'il était toujours debout, Lily choisit de se rematérialiser devant le cottage de Godric's Hollow, invisible aux yeux de tous pour éviter d'attirer l'intention. Elle aurait pu facilement changer son apparence, mais il lui sembla plus important que personne ne voit quelqu'un entrer dans le cottage que ne reconnaisse le visage d'une femme morte depuis trois ans. Elle sentit qu'il y avait un sort sur la maison, probablement destiné à la dissimuler des mortels. L'Etre de Lumière eut un reniflement peu élégant. Sur le papier, le Pré-au-Lard était le seul village de Grande-Bretagne habité uniquement par des sorciers tandis que d'autres villages, comme Godric's Hollow ou Loutry Ste Chaspoule abritaient d'importantes communautés de sorciers qui cohabitaient avec les Moldus mais la réalité était bien différente.

La plupart des Sangs-Purs ne pouvaient pas s'empêcher de faire de la magie à tout bout de champ et à parler à voix haute de Quidditch ou autre… James en avait été un exemple flagrant tandis qu'étrangement, vu sa famille, Sirius avait été plus apte à se fondre parmi les Moldus. Les rares familles de Moldus qui habitaient dans les villages en question avaient tellement été souvent soumis au sort d'Oubli qu'il ne restait que des bribes de leurs capacités intellectuelles, et les rares non-sorciers qui n'étaient pas des légumes étaient soient mariés à des sorciers, soit des Cracmols et ils n'étaient donc pas concernés par le Statut du Secret. Les sorciers, y compris les membres de l'Ordre, semblaient ni voir aucun mal et se fichaient des conséquences sur ceux à qui ils jetaient le sort d'Oubli, et se servaient même des exemples que représentaient ces Moldus décérébrés, pour prouver qu'ils leur étaient supérieurs et qu'il était donc normal qu'ils prennent des décisions à leur place. Lily n'avait découvert cet aspect du Monde Sorcier que durant la dernière année de sa vie et avait réalisé que pour Dumbledore, tous les autres êtres vivants étaient comme ces pauvres bougres : trop stupides pour penser par eux mêmes et qu'étant donné sa propre intelligence, il se devait de prendre les décisions pour eux.

Elle secoua la tête. Ce n'était pas le moment de se perdre dans son amertume au sujet de Dumbledore qui avait une nouvelle fois faillit à ses yeux en confiant Harry à Pétunia malgré toutes les histoires qu'elle lui avait racontées sur sa sœur et son époux et son testament. Mais bien sûr Albus devait penser qu'il connaissait sa sœur mieux qu'elle qui l'avait connu durant pratiquement toute sa vie… Elle décida de rediriger son attention sur la maison qui visiblement n'avait jamais été réparée, il y avait même toujours le trou dans le toit causé par le sort de protection qu'elle avait placé sur Harry. Elle se demanda avec inquiétude si quelqu'un avait eu le bon sens de protéger le cottage de la pluie et dans quel état elle allait retrouver les objets qu'elle y avait caché.

Lily ferma les yeux et se concentra sur le sort entourant le cottage, avant de les ouvrir. Comme elle s'y attendait quelqu'un avait placé un sort pour le cacher à la vue des Moldus, mais il y avait également une barrière scellant la maison. Elle en comprit la raison lorsqu'elle s'approcha et vit une plaque commémorative et des graffitis. Apparemment, le cottage était devenu un lieu touristique du Monde Sorcier. Lily plissa le nez, ne sachant pas trop quoi penser de la situation. Finalement, elle haussa les épaules et s'éclipsa à l'intérieur de la barrière qui n'était calibrée que pour les utilisateurs de baguette. Visiblement le travail du Ministère. Erreur classique, songea-t-elle.

Lily réapparut dans le salon et fut surprise de voir que la pièce était recouverte d'une épaisse couche de poussière. Elle eut un claquement de langue désapprobateur en pensant aux heures qu'elle avait passé à nettoyer cette maison, à la manière moldue. Sa mère avait été une excellente ménagère et Lily avait toujours trouvé relaxant de faire le ménage, d'autant qu'elle n'avait pas tellement d'occupation durant son « exil » à Godric's Hollow. James n'avait pas vraiment de conversation (ou du moins de conversation intéressante) et Harry était un bébé facile qui dormait beaucoup, surtout au cours de sa première année.

Elle décida d'explorer la maison plus tard, pour voir s'il restait des objets de valeurs et des souvenirs qu'elle pourrait donner à Patty pour Harry. Mais tout d'abord, elle se rendit à la lingerie où elle avait caché son Livre des Ombres et d'autres objets importants, car c'était le dernier endroit où James, Albus ou Voldemort se rendraient… s'ils savaient même ce que c'était.

Deux heures plus tard, Lily se rematérialisa à l'école de magie où se trouvaient Gideon et Léo pour les informer qu'elle avait trouvé le Livre des Ombres des Campbell, puis suggéra plusieurs dates de rendez-vous avec Patty qui était actuellement la seule avec Harry à pouvoir le déplacer. Reg les rejoignit peu après et remit au Fondateur une petite pile de livres dont certains semblaient très anciens et qui dégageaient une désagréable aura de magie noire. Il leur apprit qu'il s'agissait de tous les livres appartenant à la bibliothèque de son père et faisant référence aux horcruxes qu'il avait pu trouver, avant d'ajouter que son interrogatoire de Kreattur n'avait été guère concluant. La pauvre créature était en effet bouleversée de le revoir après avoir assisté à sa mort et avait vécu plusieurs années avec sa mère qui avait de toute évidence sombrée dans la folie au cours des années qui avaient suivies son décès. A cause de la Loi de Séparation, il ne pouvait pas sentir son frère mais d'après certaines des paroles qu'avait laissé échapper l'elfe de maison et son absence dans la vie d'Harry, il semblait plus qu'évident que son frère avait du être tué peu après les Potter…

Concernant Orion Black

On ne sait pas grand-chose sur ce personnage à part qu'il a épousé une cousine née Walburga Black avec qui il a eu deux fils Sirius et Regulus, qu'il est mort la même année que son fils cadet, en 1979, qu'il approuvait les idées de Voldemort sans faire partie de ses partisans et qu'il avait une grande connaissance des défenses magiques. Je n'avais pas vraiment l'intention de faire autre chose que de citer ce personnage en passant dans la scène où Regulus regarde la tapisserie des Black mais en écrivant ce chapitre, l'inspiration m'est venue et il est devenu le mentor de son cadet, à qui il a montré la possibilité d'une troisième voie. Le passage où il plaisante sur le fait de changer le nom familial de Black en Grey est bien sûr un jeu de mot sur noir (black en anglais) et arts sombres d'un côté, et gris (grey) et neutralité de l'autre.

Dans les romans, Sirius mentionne que ses parents approuvaient les idées de Voldemort sans être des Mangemorts et qu'ils l'ont déshérités parce qu'il était un Gryffondor, mais sa mère semble avoir été la plus vindicative des deux. Néanmoins, Sirius n'a pas été vraiment été déshérité puisqu'il est le maître du Square Grimmaudet de Kreattur quand l'Ordre du Phoenix a ses quartiers généraux dans sa maison familiale. Il est plus probable qu'il ait seulement perdu son droit d'aînesse quand il a fuit le domicile familial pour être réinstallé comme héritier à la mort de son frère.

Dans le Coven Halliwell, Orion Black était plus gris que sombre et s'intéressait plus aux arts sombres dans un but défensif et intellectuel, un peu comme Severus Rogue. Dans l'excellente fic "Come Once Again and Love Me" de laventadorn, il est dit que seul un contresort sombre peut briser un sort sombre et que la grande différence entre les sorts sombres et les sorts clairs n'a rien à voir avec la notion de magie blanche ou de magie noire comme la plupart des gens le pense naïvement. Les arts clairs utilisent la magie résiduelle de la personne qui lance le sort tandis que les sorts sombres puisent dans son énergie vitale et demande donc une plus grande maîtrise. Il est également souligné que l'usage des arts sombres a un contrecoup et nécessite une période de repos car cela peut avoir des répercutions sur la santé mentale de son utilisateur si on en abuse (Bella serait ainsi devenue folle en abusant du sortilège Doloris). Dans les romans, quand Dumbledore met l'horcruxe et que sa main est atteinte par un mauvais sort, il ne va pas voir Pomfrey mais contacte Severus, qui a une vaste connaissance des arts sombres, ce qui me fait penser que cette théorie se tient.

Pour en revenir à Orion, dans mon histoire, ses parents se doutaient qu'il était plus modéré que le reste de la famille et ont donc organisé son mariage avec une cousine qui avait totalement embrassé les valeurs de la famille et qui montra relativement vite qu'elle n'était pas stable mentalement, peut-être justement à cause de sa dévotion aux arts sombres. Orion n'étant pas stupide (surtout vu l'habitude de sa femme de lancer des Reducto sur la tapisserie familiale pour un rien), il n'a jamais partagé ses vues ouvertement et surtout pas avec sa femme. Sirius étant fait du même bois que sa mère, même s'il a adopté des positions radicalement différentes sans doute pour se rebeller contre la mauvaise réputation de sa famille, il n'a pas abordé ce sujet avec lui et s'est tourné vers son cadet dont il était plus proche et qui était plus ouvert.

Je n'ai jamais considéré Sirius comme un personnage fondamentalement bon. Lui et James étaient aussi mauvais et intolérants, voire pire car c'était des hypocrites, que ceux qu'ils détestaient et brutalisaient. Je pense qu'entre leurs « blagues » cruelles et l'aveuglément de Dumbledore qui leur laissait les coudées franches, ils ont poussé beaucoup de Serpentards et sans doute des membres d'autres Maisons, dans les bras de Voldemort. Dans le Coven Halliwell, Orion Black savait qu'il était inutile d'évoquer les zones de gris à son fils aîné qui a toujours été cru que le monde n'était qu'en noir et blanc et qui s'acharnait à rejeter tout ce que ses parents lui disaient en les taxant de maléfiques bigots, sans se rendre compte qu'il tombé dans l'excès inverse. Et que lui en parlait pouvait se retourner contre lui car Sirius était trop flamboyant.

Dans le canon, il est possible qu'Orion ait approuvé le discours au départ car je doute que ce dernier ait tout de suite parlé d'éradiquer les Moldus et qu'il a plus du séduire les vieilles familles en parlant de restaurer les anciennes pratiques (comme Yull et Samhaim qui semblent être tombées en désuétude face aux fêtes moldues de Noël et Halloween dans le Monde Sorcier et autour desquelles il n'y a aucun cérémonial à Poudlard). Je pense qu'il a d'abord dit ce que les gens voulaient entendre, comme Hitler ou la plupart des dictateurs et que la violence et le concept de génocide n'est venu qu'après.

Mon Orion était plus un érudit qui n'appréciait pas de voir des gens comme Dumbledore et certains Nés-Moldus tenter d'assimiler le Monde Sorcier et d'imposer le mode de vie moldu. Il a fini par voir Voldie tel qu'il était, mais quand on a des gens comme Walburga ou Bellatrix à sa table le dimanche, ce n'est pas le genre de sujet que l'on aborde si on tient à sa vie. Même si je ne vais sans doute pas (quoique…) aborder cet aspect dans ma fic, je pense que Orion avait compris les véritables intentions de Regulus en rejoignant les Mangemorts et qu'il était fier de lui, même si lui n'avait pas le même courage (et plus de responsabilités en tant que Chef de Famille dans les faits, son père étant toujours vivant).