Bonjour bonjour !

En ce début de week-end pluvieux (chez moi en tout cas) je vous présente le chapitre 4 de cette histoire. J'espère, pour ceux qui aime le foot, que votre équipe se débrouille bien. J'avoue que personnellement, le foot, ça ne m'intéresse pas. Et pourtant, j'adore la coupe du monde. Pourquoi ?

Parce que mon père déteste le foot, et que comme on n'arrête pas d'en parler, il est toujours en train de pester devant sa télé. C'est juste hilarant de voir sa tête ! X'D

Allez !

Bonne lecture !


Chapitre 04 : Départ

L'encens s'élevait doucement vers le ciel moucheté de blanc, dansant avec la légère brise froide qui caressait le cimetière de Namimori. Iemitsu, la gorge serrée et un petit sourire crispé, regardait sans ciller la pierre tombale de Nana, tellement blanche, tellement pure, tellement… Vraie. Définitive. Immuable.

Il se demandait quand est-ce qu'il reviendrait ici. Déjà, de son vivant, il n'avait pas pu être aussi présent qu'il aurait voulu l'être. Maintenant qu'elle était morte…

Iemitsu se détourna, retourna avec ses deux amis et subordonnés, passant devant d'autre tombe plus ou moins entretenues, et ils repartirent tout les trois en silence en direction de l'hôpital. Tsuna avait besoin de lui, aujourd'hui plus que jamais.

Tsuna… N'avait pas bien prit la nouvelle de la mort de Nana. Il était persuadé que c'était à cause de lui qu'elle était partit. Iemitsu se souvenait d'une conversation d'il y avait quelques mois avec Nana, où elle lui avait expliqué avec angoisse et frustration ce qui arrivait à leur fils, et son insécurité, sa peur d'être abandonné. Il avait insisté auprès de Nono pour se libérer en urgence afin de venir voir de par lui-même ce qui se passait.

Il n'avait rien vu. Tsuna était toujours Tsuna pour lui. Timide, adorablement faible et maladroit, mais énergique, respirant à plein poumon le bonheur et la joie.

Il n'avait prit conscience de ce que voulait lui dire Nana il n'y avait que quelques jours. Tsuna avait été hystérique en apprenant le départ de sa mère. Il ne cessait de dire que c'était de sa faute, qu'il ne demanderait plus jamais rien, qu'il était désolé d'être un mauvais garçon, désolé d'être maladroit, désolé, désolé, désolé. Les médecins avaient dû le droguer pour qu'il se calme, mais jusqu'à ce qu'il s'endorme, il n'avait pas arrêté de demander pardon à sa mère.

Profondément secoué, Iemitsu n'avait plus hésité après ça à faire appel à un pédopsychiatre, et il lui avait expliqué la peur d'être abandonné de Tsuna et son origine, lui répétant presque mot pour mot ce que lui avait expliqué Nana. Et ainsi, la seconde fois que Tsuna s'était réveillé, il était là, et avec son aide, ils avaient réussi à calmer Tsuna, assez pour lui expliquer ce qui c'était passé.

Cela avait prit de longues heures, sur plusieurs jours, mais grâce à la présence de son père, et à l'aide du psychologue, il avait finit par comprendre et accepter la disparition de sa mère. Il restait encore beaucoup de travail pour convaincre Tsuna qu'il n'allait pas être abandonné, mais ce sera un travail à longue terme, peut-être même des années. Mais le psychiatre avait été clair. La présence de son père auprès de lui était indispensable pour que son esprit ne se brise pas définitivement.

Ça n'avait que renforcé la décision de Iemitsu. Il avait commencé les préparatifs pour le déménagement, vidant la maison, et chargeant une agence de la revendre pour lui. Pendant ce temps, il avait prévenu Nono qu'il ne reviendrait pas seul. Son supérieur s'était montré étrangement complaisant, lui qui avait horreur d'impliquer des innocents dans la mafia. Mais en même temps, c'était cette bonté et cette sagesse qui faisait de lui un des meilleurs Boss que la Famille ait connu.

Malheureusement, il ne pouvait pas s'éterniser à Namimori. Même si Lal s'occupait du CEDEF avec une main de maitre, elle ne pouvait pas s'occuper de tout. De plus, elle n'avait pas vraiment la patience pour… Il devait rentrer en Italie.

Il ne fut donc pas étonné quand, en rentrant dans la chambre de Tsuna, il trouva Hiko-sensei en train de parler à Tsuna en l'attendant. Ce dernier, ayant entendu la porte s'ouvrir, se tourna vers l'entrée et se crispa un peu, ne sachant pas qui était entré. Iemitsu fut rapide à le rassurer avec un grand sourire sur son visage.

- Tsuna, tu es prêt à sortir de l'hôpital ?

Tsuna se détendit et eu un petit sourire, mais le docteur lui se renfrogna. Se levant, il prit la parole.

- Sawada-san, si je peux me permettre…

Sachant ce qui allait arriver, Iemitsu hocha la tête avant de se retourner vers son fils.

- Tsu-kun, Oto-chan doit aller parler avec Hiko-sensei. Je te laisser avec Turmeric et Oregano, d'accord ?

Tsuna hocha doucement la tête, mais le sourire avait disparu. Iemitsu essaya de le rassurer comme il pu.

- Ne t'en fait pas, Oto-chan revient très vite.

Il sortit dans le couloir avec le docteur et referma la porte. Hiko-sensei ne perdit pas de temps à exprimer ce qu'il pensait.

- Sawada-san, votre fils est encore faible, et instable au niveau mental. La mort de votre femme a été terrible, et le fait de ne pas pouvoir voir est aussi très stressant… Il demande souvent si on peut lui enlever ses bandages. Je ne pense pas qu'il soit sage de changer son environnement à nouveau alors qu'il commence à peine à s'y habituer.

- Je comprends, sensei, soupira Iemitsu en se grattant le derrière de la tête. Mais je n'ai pas le choix. Je dois retourner en Italie pour mon travail, et je ne peux pas le laisser là. Il aura les meilleurs soins qui soient, et je pourrais être là presque aussi souvent que maintenant. Quand à ses yeux, vous ne pouvez toujours pas enlever les bandages ?

Hiko-sensei eu l'air peiné, et frustré. Il jeta un coup d'œil en direction de la porte de son malade avant de les rediriger vers le père.

- Nous avons fait un test hier. Quand nous avons changé les bandages, nous n'avons pas mit de gazes. Et nous avons ensuite attendu qu'il se réveille pour promener une lampe sur les yeux. Il n'a absolument pas réagit.

Iemitsu se crispa, un sentiment de crainte naissant dans son estomac. Il n'osait comprendre.

- Peut-être que… Que les bandages étaient trop épais ? Ça plus la paupière ensemble peuvent, peut-être, empêcher la lumière de…

Hiko-sensei secoua la tête.

- Je crains que non, malheureusement. Même si elle n'avait pas été vive, il y aurait eu un changement, et n'importe qui aurait instinctivement réagi. Nous avions prévu des examens plus poussé pour savoir si le problème venait des yeux ou du cerveau. Mais si vous voulez vraiment partir… Je n'aime pas ça, mais je ne peux pas l'empêcher.

Iemitsu sembla hésiter, mais finit par soupirer avec frustration.

- Non, je ne peux pas remettre ce voyage. Je dois partir.

Hiko-sensei observa le père de famille, et retint ses nouvelles objections. Elles ne serviraient à rien. Il se contenta de hocher la tête et de demander simplement.

- Il faudra signer une décharge à l'accueil, et nous communiquer l'adresse de l'établissement qui va accueillir Tsunayoshi-kun, afin de leur transmettre son dossier médical. Vous comptez partir dans combien de temps ?

- Si Tsuna en est capable, aujourd'hui.

- Aujourd'hui ? s'exclama le docteur, surprit. Sawada-san, votre fils est incapable de marcher, et est encore sous médication… Et il doit le rester pendant un moment, sinon il va souffrir inutilement.

- Je peux acheter un fauteuil roulant, et je peux me fournir la médication nécessaire pour le trajet en avion, insista Iemitsu.

- Mais, les soins-

- Nous avons quelques connaissances dans ce domaine. Nous pouvons aussi engager une infirmière pour la durée du voyage.

Hiko-sensei s'empêcha malgré lui de reprendre la parole. Cet homme était décidé à partir d'ici, le plus vite possible, et rien ne l'en empêcherait, sauf son fils. Mais son fils, bien qu'invalide, était désormais physiquement parlant assez stable, et il ne pouvait pas utiliser son état pour le forcer à rester. Il ne pouvait légalement rien faire.

- Très bien, soupira-t-il. Quand est-ce que je dois demander aux infirmières de préparer Tsunayoshi-kun ?

- Faite le maintenant, répondit aussitôt Iemitsu, avant de retourner dans la chambre de son fils, ignorant l'air éberlué du docteur.

Tsuna était en train de discuter doucement avec Oregano. Mais il n'eut pas le temps de savoir de quoi ils parlaient qu'une fois de plus, Tsuna se tourna vers la porte en l'entendant s'ouvrir, inquiet et apeuré, incapable de savoir qui venait d'entrer. La décision qu'il avait prise la veille au soir, alors qu'il essayait désespérément de dormir à l'hôtel, qui avait été renforcé par sa discussion avec le docteur lui apparut alors comme la seule chose à faire.

Il ne doutait pas de la qualité des soins de l'hôpital, ils étaient compétents. Mais les Vongola avaient quand même bien plus de moyen, et une technologie plus avancée. Ils ne pouvaient pas tout soigner, mais ils s'y évertuaient chaque jours un peu plus. Tsuna avait sûrement plus de chance de recouvrer la vue là-bas.

- Tsuna, commença Iemitsu en s'asseyant sur le lit, qui s'affaissa sous son poids.

Tsuna poussa un petit cri de surprise quand il fut emporté par le changement d'équilibre. Il atterrit bien en sécurité dans les bras de son père. Il releva la tête, vers où il pensait être la tête de son père. Il sût qu'il souriait de toutes ses dents en écoutant sa voie enjouée.

- Que dirais-tu de venir à mon travail ?

Tsuna ouvrit la bouche de surprise.

- Je… Je vais aller voir des zèbres ?!

Iemitsu ignora le coup d'œil étonné qu'échangèrent Turmeric et Oregano et secoua la tête.

- Non, pas tout de suite, Tsu-kun. Tu dois encore rester à l'hôpital pendant un moment.

Tsuna se mit à bouder. Il ne comprenait pas.

- Mais Oto-chan à demander à son patron s'il ne pouvait pas faire du travail de bureau pendant ta convalescence- pendant que tu dois rester couché, expliqua-t-il à l'air perdu de Tsuna. Et mon patron à dit oui ! Alors on va partir en Italie, c'est un pays d'Europe. Tu te souviens où est l'Europe Tsuna ? Tu te rappelles que je te l'avais montré sur une carte ?

Tsuna fouilla sa mémoire. C'était possible qu'il ait demandé à son père où est-ce qu'il travaillait, et qu'il ait répondu qu'il allait partout dans le monde, mais que principalement, il travaillait…

- Oh ! Se souvient-il brusquement. La botte qui tape dans un ballon crevé ?

- Oui, c'est ça, répondit-il fièrement.

- Mais c'est loin !

- Ne t'inquiète pas, Tsuna. Mon patron m'a prêté un avion. Ca ira vite.

- Il est gentil ton patron.

- Mais bien sûr ! Tu ne te souviens pas de lui ? C'est le vieux monsieur qui nous a rendu visite, l'année dernière…

- Jii-chan ?

- Oui !

- Mais je ne savais pas que c'était ton patron !

Iemitsu éclata de rire, tellement Tsuna avait l'air scandalisé. Il le vit rougir et se mettre à bouder, mécontent que l'on se moque de lui. Il ne savait pas que celui qu'il appelait grand-père était si important… Okaa-chan lui avait expliqué ce qu'était un patron, et-

Okaa-chan. Sa gorge se serra, et ses yeux cachés se remplirent de larme.

- O-Oto-chan, et Okaa-chan ? On va la laisser seule ici ? Demanda brusquement Tsuna d'une petite voix tremblante.

Iemitsu se fit plus sérieux et plus triste. Au même moment, deux infirmières entrèrent dans la chambre, faisant sursauter Tsuna. Iemitsu le serra un peu plus fort avant de se détacher de lui.

- Tsuna, les infirmières qui sont entrée sont là pour te préparer à venir avec moi. Tu les laisses faire, d'accord ?

Tsuna hocha la tête et s'immobilisa, se tendant légèrement quand des mains inconnues le touchèrent mais il se détendit rapidement quand les infirmières se mirent à lui parler, lui expliquant gentiment et simplement ce qu'elles faisaient. Pendant ce temps, Iemitsu demanda à Turmeric d'aller s'occuper du fauteuil roulant, et de prévenir le jet d'un départ dans quelques heures.

- Vous comptez vraiment partir aussi vite ? Demanda Oregano.

Iemitsu hocha la tête, et attendit que les infirmières soient partit dans la salle de bain pour doucher son fils pour leur expliquer l'état des yeux de Tsuna.

- Je veux les meilleurs soins pour lui, et le plus rapidement possible.

Les deux membres du CEDEF lui sourirent tristement avant que Turmeric ne s'incline et obéisse à son ordre. Oregano dit à son tour qu'elle allait s'occuper des médicaments. Iemitsu prit une grande inspiration et descendit à l'accueil pour signer le formulaire de décharge, et pour appeler Nono, afin qu'il puisse communiquer à l'hôpital une adresse écran qui communiquerait avec les Vongola.

Il était de plus en plus pressé. Cette ville n'avait plus guère de bon souvenir et ça lui faisait du bien de faire quelque chose, enfin, pour son fils. Il n'était plus quelqu'un qui se contentait de regarder, et c'était merveilleux pour son moral.

Prit d'un optimisme soudain, il se dit que tout irait bien.


Tsuna était effrayé. Il était sorti de l'hôpital, poussé dans un fauteuil roulant par son père. Ses jambes ne pouvaient pas le porter, tant à cause de sa blessure que des médicaments qu'on lui faisait prendre. Mais bon. Il ne voyait toujours rien, parce que même s'il avait insisté, personne ne voulait lui enlever les bandages autour de la tête. Alors même s'il avait pu marcher, il n'aurait pas pu aller où que se soit.

Mais là, il ne voulait pas aller explorer. Il voulait rentrer chez lui, ou au moins dans sa chambre d'hôpital, qui était sûre et silencieuse. Maintenant qu'ils étaient dehors, il y avait plein de bruit. Des chaussures qui tapent par terre, des bruits de voitures qui accélèrent ou freinent sans prévenir, le surprenant et le crispant invariablement, des personnes qui parlent ou rient, des bruits de frottement en plastique et encore plein d'autre qu'il n'arrivait pas à identifier.

Il se cramponnait aux accoudoirs du fauteuil pour se rassurer, en espérant que son père ne le lâche pas dans cette jungle terrifiante. À un moment, ils s'arrêtèrent, et il entendit son père faire le tour du fauteuil pour se mettre à côté de lui. Tsuna leva la tête, interrogatif.

- On va devoir te mettre dans une voiture. Tu ne bouges pas, d'accord ?

Tsuna hocha la tête.

- Bien mon grand. Lève les bras tu veux ?

Tsuna obéit docilement et il sentit son père le prendre par la taille. Il y eu quelqu'un d'autre qui lui prit les jambes, et il sursauta. La voix de Turmeric s'éleva aussitôt, contrite.

- Désolé, Tsunayoshi. J'aurais dû te prévenir. Je vais juste prendre doucement tes jambes pour aider ton père, d'accord ?

Un peu penaud de s'être affolé pour rien, Tsuna hocha la tête et sourit un peu, en murmurant des excuses. On lui caressa les cheveux. Ce devait être Oregano, qui l'encouragea :

- C'est un garçon courageux ça.

- Bien sûr ! C'est mon fils, se venta alors son père.

Les collègues de travail se mirent à rire, et lui-même sentit son sourire s'élargir. Il fut après ça déposé délicatement dans un siège de voiture et on trafiquota à côté de lui. Il se demanda pourquoi, et comprit quand on tira maladroitement sur un des tubes, qu'ils étaient en train d'installer les per-fu-sions dans la voiture. C'était comme ça qu'ils appelaient les médicaments qu'on lui donnait. Il était fier d'avoir appris un mot aussi compliqué !

Il finit par entendre le zip d'une ceinture que l'on tirait. Il sentit une bande s'installer contre son torse et ses jambes et puis un petit clic qui indiquait que la ceinture était bouclée. On finit par fermer la porte, et pendant quelques secondes seulement, il se retrouva seul. Mais il n'eut heureusement pas le temps d'avoir peur que trois autres portières s'ouvrirent et la voiture tangua alors que tout le monde s'installait.

- Ça va Tsu-kun ? Vint la voix de son père à ses côtés. Pas trop déstabilisé ? Pas de douleur ?

- Hu-uh, répondit Tsuna en secouant la tête.

- Est-ce que c'est la première fois que tu montes dans une voiture Tsuna-kun ? Demanda Oregano, qui était devant lui.

Turmeric devait être le chauffeur alors. Ce dernier alluma le moteur, et ils commencèrent à bouger, alors que Tsuna se concentrait avant de prendre la parole.

- N-Non. Okaa-chan et moi, on a été à la plage lors de la Golden week. On a utilisé le train, le bus et la voiture quand on ne pouvait pas aller à pied.

- Oh, tu es allez à la plage ? C'était bien ? Continua la femme.

Tsuna se redressa un peu.

- Oui ! J'ai fait des châteaux de sables avec Mimi-chan et Toki-kun ! Et puis on a joué à la balle, et puis Okaa-chan m'a acheté une glace.

- Tu aimes les glaces, Tsuna-kun ?

- Oui !

- Comme tous les enfants du monde, rigola doucement Turmeric.

- Vous… Vous aimer les glaces, Tumeriku-san ? Demanda timidement Tsuna, ayant beaucoup de mal à prononcer son nom.

- Bien sûr qu'il les aime, intervint son père. C'est un grand n'enfant !

Turmeric grogna avec amusement alors que les deux autres adultes rigolaient, et Tsuna se détendit imperceptiblement. Ils étaient gentils, les copains de son père. Les collègues. Beh. C'était pareil apparemment.

Ils étaient en train de se déplacer. Il le savait parce que la voiture vibrait sous son siège, et parce qu'il entendait le bruit du moteur accélérer et ralentir à tour de rôle, ainsi que les mains de Turmeric qui bougeait sur le volant. Oregano continuait à lui parler, lui demandant toujours plein de chose sur ce qu'il aimait ou pas. Mais au bout d'un moment, la fatigue prit le dessus, et il s'endormit en plein milieu d'une réponse.

Oregano se retourna, et remarqua sans surprise que l'enfant s'était affalé autant qu'il pouvait dans son siège surélevé, et que sa tête bringuebalait sur le côté. C'était prévisible, et puis les réponses de Tsuna s'était faite de plus en plus lente et douce. Elle vit son patron caresser avec tendresse le front de son enfant, les yeux brillants.

- C'est étonnant qu'il n'ait pas plus peur que ça des voitures… Remarqua Turmeric doucement.

Iemitsu secoua la tête.

- Il n'a que peu de souvenir de l'accident. Tout ce qu'il se rappelle, c'est qu'il était en train de marcher dans la rue avec Nana.

- Le pauvre, murmura Oregano. C'est peut-être mieux ainsi.

Iemitsu acquiesça doucement, un petit sourire amer sur le visage.

- Où est-ce qu'il sera installé ? Demanda le chauffeur tandis que Iemitsu prenait précieusement la main la plus proche de son fils.

- J'ai discuté avec Nono, répondit Iemitsu, se réinstallant confortablement dans son siège, sans lâcher la main. Et il a accepté que mon bureau soit déménagé, provisoirement, dans le manoir Vongola, pour que je sois proche de Tsuna. Il sera dans l'aile médicale, jusqu'à ce qu'il se sente mieux. On avisera à ce moment là.

Tout dépendait vraiment des yeux de Tsuna. Qu'il soit dans le manoir Vongola ou au QG du CEDEF, s'il était aveugle, il serait presque constamment en danger. Ils n'avaient que peu d'espions, et encore moins de traitre, mais il ne suffisait que d'un seul fruit pourri pour que Tsuna soit mis en danger. Et Iemitsu ne le supporterai pas. C'était un point d'angoisse pour lui, et il ne savait vraiment pas quoi faire…

- Peut-être qu'un garde du corps sera nécessaire, murmura-t-il plus pour lui que pour les autres.


Tsuna fut réveillé en sursaut par une cacophonie horrible. Il cria de peur, et aussitôt, la voix de son père, élevé, mais n'arrivant pas à cacher le reste des bruits, s'adressa à lui.

- Ne t'en fait pas Tsuna, ce n'est pas dangereux. On est juste à l'aéroport. Il y a beaucoup de bruit, mais ce n'est vraiment pas dangereux, je te le promets. Tu me crois ?

Tremblant, Tsuna hocha frénétiquement la tête, se remettant de sa frayeur. Il entendit la portière claquer, et rapidement celle qui était de son côté s'ouvrit, et l'odeur de son père fut omniprésente. Il sentit les bras de son père l'entourer et il répondit sans attendre. Rapidement, son père se recula, et lui caressa les cheveux. Il entendit le monde s'activer autour de lui, et puis à nouveau, son père lui parla.

- Allez bonhomme. On recommence, comme pour rentrer. Tu lèves les bras ?

Tsuna obéit une nouvelle fois, et ne fut pas surprit cette fois quand Turmeric lui prit les jambes. Et le déposa dans son fauteuil. Il entendit les portières se refermer et puis un bruit de couinement le surpris à sa gauche. Mais il n'osa pas demander ce que c'était et pourquoi ça approchait tellement de lui. Son air terrifié avait dû être visible, parce qu'Oregano prit la parole

- Tsuna-kun, le couinement, ce n'est qu'un chariot, pour nos bagages. N'hésite pas à demander des précisions sur ce que tu entends, d'accord ?

Tsuna hocha la tête, se sentant presque stupide d'avoir eu peur d'un simple chariot. Mais ça le rassurait de savoir ce qui se passait. Ils se mirent en mouvement, et le bruit de couinement les suivit dans l'aéroport. Mais il fut vite noyé par toutes les activités qui s'y passaient. Il y avait un brouhaha continuel, des crissements, des claquements, des bruits de chutes, et aussi des annonces précédées de jingle. Mais en fond de tout ça, il y avait un vrombissement continuel qu'il n'arrivait pas à identifier.

Il se laissa faire, découvrant cet endroit comme il le pouvait. Il demandait des précisions sur des bruits soudains qui le surprenait ou bien sur des bruits continuels qu'il n'arrivait pas à identifier. Sans faillir, on lui répondait. Parfois, cela prenait du temps, parce qu'il y avait vraiment beaucoup de bruit et les adultes ne savaient pas tout le temps duquel il parlait.

Enfin, ils passèrent des portes qui firent un "swiff" discret, et quand elles se refermèrent, Tsuna cru qu'il n'entendait plus rien. Mais même s'ils étaient efficacement étouffés, il arrivait quand même à percevoir les bruits de l'aéroport. Son père se pencha vers lui.

- Voilà Tsuna, chuchota discrètement Iemitsu. On est dans une salle d'attente. Il n'y a pas trop de bruit ici. On va attendre quelques minutes que l'avion soit près à partir, et puis on repartira. D'accord ?

Soulagé, Tsuna offrit un beau sourire à son père. Tous ces bruits le fatiguaient à la longue. Et puis il remarqua qu'il manquait du bruit.

- Où sont Orageno-san et Tumeriku-san ?

Il entendit son père rigoler doucement et une main familière trouva son chemin dans ses cheveux.

- C'est Oregano, et ne t'inquiète pas pour eux, ils sont partit finaliser notre départ.

Il ne corrigea pas son fils sur Turmeric, parce qu'il trouvait ça tellement adorable~!

- Oh, rougit un peu Tsuna.

Le silence s'installa. Parfois quelqu'un entrait, et les bruits revenaient, faisant sursauter Tsuna à chaque fois. Boudeur, il préférait quand quelqu'un sortait. Au moins, il l'entendait s'approcher de la porte, et pouvait se préparer. Il attendit encore un peu avant de rassembler tout son courage et de reposer la question que son père avait ignoré, ce matin.

- Oto-chan…

- Hm ?

- Je… Je pourrais revenir voir Okaa-chan ?

Iemitsu ferma le magazine qu'il avait prit et s'agenouilla près de son fils, presque soulagé que ce dernier ne puisse pas voir la souffrance sur son visage. Il prit une grande inspiration et répondit doucement.

- Bien sûr qu'on viendra lui rendre visite. On va devoir attendre que tu ailles mieux, mais je t'emmènerais dès que possible.

- Je ne lui ai même pas dit au revoir, fit Tsuna d'une voix étranglée.

- Je sais. Je suis désolé pour ce départ précipité, mais tu dois être soigné rapidement, et moi je dois retourner à mon travail. C'est pour ça que nous partons en Italie tout les deux.

Iemitsu prit son fils dans ses bras et le serra.

- Je suis désolé, Tsuna. Vraiment, vraiment désolé.

Son père le serrait un peu trop fort, mais Tsuna ne dit rien, et essaya de répondre à l'embrassade de toutes ses forces. Ses larmes débordaient de ses yeux fermés, mais étaient tout de suite absorbées par les bandages autour de sa tête.

Il n'y allait pas très souvent, peut-être une ou deux fois par an avec sa mère, mais il savait ce qu'était un cimetière, et une tombe. Ils allaient parfois rendre visite aux grands-parents qu'il n'avait jamais connu. Mais ces jours là, il apportait des fleurs et de l'encens, le faisait brûler et leur disait bonjour. Après, sa mère lui racontait plein de souvenir qu'elle avait d'eux, des bêtises qu'elle avait faite et des punitions qu'elle avait reçues.

C'était drôle à imaginer que sa mère ait pu faire des bêtises comme lui, et encore plus étrange de savoir qu'elle avait aussi été punie.

Et puis ils leur disaient au revoir et repartaient chez eux, parfois en passant dans le parc, où ils s'achetaient une glace. Il avait dû mal à imaginer, même maintenant, qu'il devrait désormais faire la même chose non plus avec sa mère, mais pour elle. Il n'y arrivait vraiment pas.

La porte s'ouvrit soudainement, le faisant sursauter (encore !) dans les bras de son père. Se dernier releva la tête un instant avant de lui parler, toujours aussi doucement pour ne déranger personne.

- Tsuna, on va devoir y aller. Il ne faut pas t'inquiéter, mais ça va faire beaucoup de bruit, parce que l'on va s'approcher de l'avion très près.

Fébrile, Tsuna laissa son père partir, et hocha la tête, sa gorge trop serrée pour parler. Il ne sut pas vraiment combien de temps cela prit, mais brusquement, il sentit la chaleur du soleil sur son visage, le vent jouer avec ses cheveux et…

Le vrombissement qu'il n'avait pas identifié, mais des centaines, des milliers de fois plus fort !

- HIIIIII ! ! ! Cria-t-il, se collant à son siège.

- Ahah ! Je t'avais prévenu Tsuna ! Cria son père, pourtant presque étouffé par le bruit.

Bouche bée, il se laissa transporté de plus en plus près du bruit monstrueux. Il avait les oreilles qui bourdonnait tellement c'était fort. Il se colla les mains dessus pour les protéger. Ça étouffait un peu, mais il pouvait l'entendre encore vrombir jusque dans son ventre ! Comme il aurait aimé voir cet avion ! Et en même temps, qu'est-ce que c'était effrayant !

Les oreilles bouchées, il n'entendit pas les instructions de son père, et fut surpris quand on le toucha, mais il se laissa faire. Brusquement, son fauteuil fut secoué, mais ne bougea pas. Après quelques secondes, il fut à nouveau secoué, et la prise que quelqu'un (son père il pensait) avait sur son bras disparu, et il sentit son fauteuil aller de l'avant. Il passa quelques obstacles avant que le bruit de l'avion s'étouffe et ne vienne que de derrière lui.

- Et bien. Quelle aventure, n'est-ce pas Tsuna ! Fit son père avec énergie.

Il hocha vigoureusement de la tête.

- On est dans l'avion ? Devina-t-il.

- Oui, on vient de rentrer. Turmeric et Oregano vont bientôt nous rejoindre. Je vais t'installer en attendant, d'accord ?

- Hm !

On le roula dans l'avion, le son monstrueux des moteurs efficacement étouffé par la carlingue. Il était maintenant étrangement aigu, mais gênait beaucoup moins. Son père le prit dans ses bras et le posa dans un siège confortable. Il avait pu le faire seul, n'étant pas gêné par la carrosserie de la voiture cette fois. Pendant qu'une nouvelle fois, il déplaçait les perfusions, il vit son fils tourner la tête curieusement dans tout les côtés. Amusé, il demanda :

- Un problème Tsuna ?

Son fils se tourna vers lui, un adorable air confus sur le visage.

- On est tout seul ?

- Oui, répondit Iemitsu avec un grand sourire. Tu sais que c'est l'avion de mon patron. Ce n'est pas un avion public, seulement ceux qui ont l'autorisation peuvent monter dedans.

L'air émerveillé de Tsuna fit agrandir son sourire et il menaça de se précipiter sur lui pour l'étouffer de son amour. Heureusement pour Tsuna, Turmeric choisit ce moment pour sortir du cockpit, et annonça :

- L'avion est prêt, patron. On part quand vous voulez.

- Bien, dès qu'Oregano est là, on y va.

Ladite Oregano, qui s'occupait de leur bagage, ne mit que quelques secondes à arriver.

- Tout est prêt de mon côté.

- Parfait ! Dit à Turmeric de décoller.

Elle acquiesça en s'inclinant et partit vers l'avant. Iemitsu se tourna vers son fils et lui expliqua.

- Bon, Tsuna. Je sais que c'est une nouvelle expérience pour toi, mais il ne faut pas avoir peur, d'accord ? Je vais t'attacher pour que tu ne bouges pas, et ensuite tu vas sentir l'appareil bouger, et puis il va se pencher en arrière et on va décoller. Tu auras peut-être un peu mal aux oreilles, mais il suffit de bailler pour que ça aille mieux. Et après ça, on sera en train de voler !

Tsuna gigota sur son siège, tant d'excitation que d'appréhension. Il aurait vraiment aimé voir ce qui se passait, mais en même temps, il se demandait alors s'il aurait eu le courage de le faire.

Le bruit des moteurs s'intensifia brusquement, et comme son père l'avait dit, il sentit l'appareil se mettre en mouvement. L'excitation gagna sur la peur, et il s'exclama :

- On bouge Oto-chan ! On bouge !

Iemitsu eu un grand sourire et caressa les cheveux de Tsuna. Il était heureux de le voir aussi énergique. Il se doutait que ça ne durerait pas, il y avait encore beaucoup d'épreuve qui attendait Tsuna, mais il était décidé à apprécier le moment présent.

Il surveilla du hublot sa terre natale qui disparaissait peu à peu, sans remarquer Oregano qui s'installait en face de Tsuna pour se remettre à discuter, occupant efficacement le jeune enfant qui avait vraiment plein de chose à dire sur ce qu'il vivait.

Il eu un pincement de cœur pour sa Nana, qu'il laissait à Namimori, et lui dit un dernier adieu silencieux.

Et puis il entendit les piaillements enjoués de Tsuna qui demandait s'ils étaient vraiment en train de voler, et à quelle vitesse et à quelle hauteur et ils étaient vraiment en train de voler comme des oiseaux ?!

Il éclata de rire et s'évertua avec l'aide de la snipeuse à répondre à toutes les questions qui venaient à l'esprit de Tsuna, jusqu'à ce qu'il s'endorme.


Et les voilà partit pour l'Italie ! Qu'est-ce qui va arriver à Tsuna là-bas ? Et bien d'abord, il va devoir affronter un bébé armé jusqu'aux dents. Devinez qui c'est ?