Bonjour à tous !
Je tente une fic sur RE6.
A la fin de la campagne de Chris, la grande chochotte que je suis à pleuré pendant des semaines ! mais j'ai fini par aller de l'avant et maintenant je me venge de Capcom en écrivant des fanfics yaoi avec leurs personnages. Fallait pas me chercher :-) !
Post-injection 1.
Piers :
J'aurais voulu lui sourire. Sincèrement.
Alors qu'il frappait contre la vitre qui nous séparait, qu'il me hurlait des choses que je n'entendais même plus, j'aurais aimé lui faire un bête de sourire. Un truc lumineux, magique, pour qu'il comprenne bien que je regrettais pas. Lui dire que tout irait bien, qu'il était un héros, que je l'aimais. Que le monde l'aimait. N'importe quoi pourvu que ça l'apaise, ne serait-ce qu'un tout petit peu, du choc de me voir mourir.
Mais j'y arrivais pas. J'essayais, mais ça voulait pas. J'étais trop fatigué. J'arrivais à peine à me concentrer assez pour le regarder dans les yeux. Sans parler de la douleur, ça me brûlait de tous les cotés. J'arrivais pas trop mal à garder un visage impassible, mais si j'ouvrais la bouche, j'allais hurler. Et si mon capitaine remontait à la surface en emportant comme dernier souvenir de moi l'image d'un soldat hurlant de peur face à sa mort certaine, il ne s'en remettrait jamais.
Donc, tant pis pour le sourire. De toute façon, une partie de mon visage ne m'appartenait déjà plus, je le sentais. Tout ce que j'espérais, c'était ne pas trop donner l'impression de faire la gueule. ça non plus, il ne s'en remettrait pas.
Je l'ai regardé s'éloigner, et ça m'a brisé le cœur de lui faire ça. Mais quel choix j'avais ?
Le Haos s'est lancé à sa poursuite. Je lui ai tiré dessus. J'ai attendu un peu, pour voir si tout allait bien, et quand la capsule qui emmenait Chris a disparu de mon champ de vision, je me suis effondré par terre.
Et maintenant ?
Jake Muller, l'agent Birkin et Chris Redfield étaient saufs. Mission accomplie. J'étais à présent tout seul dans cette base sous-marine infestée de monstres. Heureusement, j'avais plusieurs choses à faire pour m'occuper. D'abord, mourir. Incontournable. Et détruire la base, si possible. Tuer les J'avos au passage. Mais ma priorité absolue, c'était de me séparer de cette horreur mutante qui me tenait lieu de bras. Je voulais pas mourir avec.
Je me suis traîné dans ce qui restait des couloirs. De l'eau entrait de tous les cotés, il y avait des J'avos et des cadavres de J'avos partout. J'ai trouvé une machette. J'ai tiré sur tout ce qui bougeait autour de moi et je me suis assis par terre, contre un mur.
J'ai regardé mes bras. Le droit n'était plus qu'une sorte de gros tas de matière organique plein de cloques, de veines énormes, pas humaines, d'organes sanguinolents, de pus et de trucs gluants tout mélangés, qui pulsait tout seul et prenait petit à petit possession du reste de mon corps. Un cauchemar.
Le gauche tremblait, la main serrée sur la machette.
J'ai hésité une seconde : Je coupais le bras, où je m'épargnais du temps et des souffrances inutiles en visant directement la gorge ?
C'est pas comme si j'avais le moindre espoir de m'en sortir vivant. A ce stade là, j'en avais même plus envie.
Pourtant j'ai visé l'épaule. Comment l'expliquer ? J'avais vu suffisamment de J'avos décapités pour savoir ce qui leur arrivait : un chose immonde comme mon bras leur sortait du cou et ils devenaient, au choix, des genres d'oiseaux, de chiens ou d'hommes-sauterelles dégueulasses.
Je deviendrai pas un homme-sauterelle. Ça changerait rien, de couper mon bras, mais je le voulais pas sur mon corps. Je le voulais le plus loin possible, et quand je l'aurais arraché, je déchargerai toutes les balles de mon fusil antichar sur cette chose jusqu'à ce qu'il n'en reste que de la bouillie. Ça me faisait pas peur. Non seulement ce serait la deuxième fois de la journée que je m'arrachais ce foutu bras, mais en plus, ce n'était même pas vraiment mon bras. Ce n'était qu'une mutation, ça ne m'appartenait pas. Mon vrai bras droit était à 300 mètres de là sous une caisse en métal.
D'où le virus. Quand mon bras s'est retrouvé coincé là-dessous, j'étais tellement obnubilé par le désir de sauver Chris que je n'ai pas réfléchi une seule seconde avant de tirer. De tirer mon bras, pour le dégager. Il en est pas sorti grand chose, mais j'ai pu ramper jusqu'à la seringue contenant le virus C et me l'injecter. Un bras mutant lanceur d'éclairs pour compenser celui qui est resté sous le bloc de métal. Grâce à ça, j'ai sauvé Chris. C'était tout ce qui m'importait. Mais maintenant qu'il s'envolait vers la surface, qu'il n'y avait plus aucun être humain à des kilomètres à la ronde, je pouvais l'admettre : cette chose me faisait horreur.
J'ai serré les dents et j'ai planté la machette dans mon épaule. Ce n'était pas facile, vu que j'étais droitier. Un coup n'était pas suffisant. Avec un gémissement de douleur, j'ai retiré la machette pour frapper une seconde fois.
Le bras a réagi, Il a bougé tout seul et a commencé à émettre de petits éclairs. Ça faisait bien plus mal que le coup de machette. Je me suis apprêté à frapper encore. J'ai visé la plaie que je venais de créer, et là...
J'ai hurlé.
A l'endroit où s'était plantée la lame, la plaie béante qui allait, je l'espérais, jusqu'à l'os, s'était mise à bouger.
Je peux pas décrire la terreur que j'ai ressenti. J'ai d'abord cru que la blessure se refermait toute seule, mais c'était pire que ça. Un bulbe ensanglanté en est sorti, comme un embryon de deuxième bras mutant qui grossissait, grossissait et fusionnait avec le premier.
J'ai paniqué complètement. J'ai éloigné ma tête autant que je le pouvais, et j'ai donné des coups de machette au hasard dans mon bras et dans mon épaule. Je sentais rien tellement j'avais peur. C'était insoutenable. J'ai fini par m'évanouir.
Jake :
des ascenseurs, des portes, encore des ascenseurs, des monstres qu'on ne peut pas tuer, des corps tranchés en quatre qui bougent toujours, des explosions, des passerelles au-dessus de la lave, c'était à devenir dingue. J'en pouvais plus, il fallait sortir de cette base.
D'après un plan qu'on avait trouvé, il devait y avoir une capsule d'éjection dans le coin. Les mecs du BSAA étaient sans doute passés par là parce qu'il y avait des cadavres partout. On pataugeait dedans.
- Jake ! m'a appelé Sherry.
Je l'ai rejointe. Elle se tenait debout devant ce que j'ai d'abord pris pour un cadavre de J'avo. Mais j'ai vite remarqué deux choses : la première, c'est qu'il était vivant. Il respirait douloureusement et je voyais bouger sa poitrine. La seconde, c'est qu'il portait l'uniforme du BSAA.
Merde.
- C'est le soldat qui était avec Chris, a dit Sherry
Effectivement, c'était pas facile de le reconnaître avec le virus C sur sa face, mais c'était bien lui. C'était bien sa petite gueule de teigneux, sous la couche de peau contaminée.
J'ai jamais pu blairer ce mec, mais je me suis quand même senti mal à l'aise en le voyant dans cet état. S'il était là, c'est parce qu'il était venu nous sauver.
- Putain c'est con de finir comme ça.
- Il est pas mort, Jake. On doit faire quelque chose !
Cette fille, toujours à vouloir sauver tout le monde. Allez.
- Met-le en joue. Au moindre risque, tu tires.
Elle a hoché la tête et a obéi. Je me suis approché du soldat.
- Hé.
Aucune réponse.
- Hé, ais-je répété en lui donnant un petit coup de pied pour le faire réagir.
Toujours rien. Il était inconscient. J'ai jeté un coup d'œil à Sherry. Elle le maintenait en joue, concentrée. Je me suis accroupi et tout en lui secouant l'épaule j'ai gueulé :
- Soldat ! Garde à vous !
Il a eu un sursaut et a ouvert les yeux d'un coup. Enfin, son œil, devrais-je dire, le droit étant bousillé. Il s'est vaguement redressé. Son regard allait de Sherry à moi, complètement désorienté. Mais pas hostile. Pas encore.
- Aaaarrrggh, a-t-il gémit.
Sherry s'est précipitée.
- Hé ! Tu nous entends ?
En ravalant les litres de sang, de bave ou de je ne sais quoi de dégueu qui avait l'air de vouloir sortir de sa bouche, il a hoché la tête.
- Ou es Chris ? A demandé Sherry.
Il a fait un gros effort pour parler.
- Parti... par la capsule.
J'ai rigolé. C'était pas le moment, mais j'ai pas pu m'en empêcher. Chris Redfield, le sauveur de l'humanité, s'était barré en abandonnant son chien de garde.
Il m'a regardé bizarrement, et soudain, il a eu l'air de se réveiller d'un coup.
- Mais qu'est-ce que vous foutez encore là, vous deux ? A-t-il craché avec colère en essayant de se redresser en position assise.
- On cherche une capsule pour sortir d'ici, a répondu Sherry. Bouge pas, on va t'aider. Jake ! Ton sang !
J'ai cligné des yeux. J'avais peur de comprendre.
- Quoi ?
Mais Sherry était déjà plantée devant moi, avec une seringue à peine propre entre les mains.
- Hé oh, super girl, tu crois vraiment que c'est le moment de faire des expériences biologiques ?
- On a pas le temps ! Il va finir par se transformer !
- Ouais et ben on pourra dire à sa mère qu'il est mort en héros...
- Jake !
Sherry avait ce regard plein de colère et d'espoir à la fois. Elle était tellement courageuse que j'avais pas envie de la décevoir. Je me sentais un peu nul à coté d'elle.
- Bon d'accord, allez. Mais vite.
On s'est tous les deux assis par terre à coté du soldat qui nous regardait sans rien dire. Sherry m'a prélevé du sang, puis l'a injecté dans son bras mutant. Ce truc a eu un genre de spasme et s'est tout recroquevillé, c'était horrible a voir. Le mec à d'abord hurlé comme une fillette, mais il s'est vite repris et a serré les dents. Genre.
- Encore une fois, juste pour être sûrs, a fait Sherry en me replantant la seringue vide.
- T'as pas le sida, au moins, ai-je demandé en rigolant au soldat.
La situation était tellement absurde que ça me faisait marrer. Mais pas lui apparemment. Il m'a à peine jeté un coup d'œil pour voir si j'étais sérieux, et il m'a ignoré superbement. Pff. Quand je pense que mon sang à cinquante millions de dollars était en train de partir gratuitement pour ce petit merdeux... c'est trop con.
Sherry lui a encore injecté mon sang, mais dans son bras valide, cette fois. Ça a eu l'air de le faire moins souffrir.
- Comment tu te sens ? A-t-elle demandé.
- Mieux...
- Bien.
Elle lui a fait un sourire qui m'a trop énervé.
- Je sais pas trop ce que je fais. Les quantités, tout ça c'est nouveau pour moi. Alors si tu sens que t'as besoin de plus d'anticorps, ou de quoi que ce soit d'autre, tu n'hésite pas à demander, d'accord ?
Bien sur, et si le petit chéri est en manque, Jake, la banque de sang gratuite est là pour ça, c'est ça ?
Il s'est levé péniblement. Son bras traînait par terre. Et j'en profite pour faire une remarque : son épaule était sérieusement défoncée. Ça ressemblait même plus à du J'avo, on aurait dit un chili con carne. Beurk.
- Vous devez sortir d'ici tout de suite. Nous a-t-il dit.
Même pas remis, et il commençait déjà à jouer au petit chef.
- Pas la peine de nous remercier de t'avoir sauvé la vie, ais-je râlé. Ça nous a fait teeeeellement plaisir.
- Je suis sérieux. On vous croyais dehors depuis longtemps !
- Ouais ben on a eu des complications.
C'est L'Ustanak qui nous avait empêchés de nous enfuir. Heureusement, cette ordure avait fini par se noyer dans de la lave en fusion. Bon débarras.
- T'inquiètes pas, va. On a un plan de la base. Y a une capsule d'éjection juste à coté d'ici.
Son visage s'est décomposé.
- Celle que Chris a prise ?
Merde.
On est tous restés silencieux pendant une bonne trentaine de secondes
- Putain, ais-je explosé, vous étiez censés nous sortir de là ! Pas vous barrer avec la dernière capsule !
- On croyait que vous étiez partis !
- Du calme ! Est intervenue Sherry. Il y en a d'autres, aux autres extrémités de la base. On peut y aller.
- Quoi ? Et tout se retaper ?
L'ascenceur ? Les couloirs au-dessus de la lave ? Et puis quoi encore ? La moitié de tout ça s'était effondré de toute façon.
Je croyais qu'on touchait au but. On était à deux doigts de s'en sortir vivants, contre toute attente, Sherry et moi. A deux doigts de revoir la lumière du jour.
Mais le capitaine Redfield s'était barré tout seul dans la capsule.
Ça me rendait dingue de rage d'y penser, et quelque part heureusement parce que si je n'avais pas ça, je crois que j'aurais tout bêtement perdu espoir.
- Allez Jake, m'a dit Sherry. On a pas le choix.
On avait presque plus de munitions, rien a manger. Soyons sincères : on avait aucune chance.
Et brusquement, on a entendu un grognement de zombie. On s'est tous tournés vers la porte : y en avait deux. Des gris, qui meurent pas. Ceux qui se reconstituent quand ils sont coupés en deux, avec des mains qui nous courent après même quand elles sont détachées du corps. Ceux qui nous coûtent cinq chargeurs de munitions à chaque fois. Putain, on peut dire qu'ils avaient bien choisi leur moment !
Je me préparais psychologiquement à sacrifier mes dernières balles juste pour ralentir ces choses qui se régénéraient à l'infini, mais soudain...
Le Salut. La Grâce divine, et je plaisante pas.
Une espèce d'énorme rayon laser électrique m'est passé devant et à carbonisé les deux zombies d'un coup. Les deux. D'un coup. Mains autonomes comprises, et je rappelle que ces trucs étaient censés êtres intuables.
Sherry et moi nous sommes retournés d'un même mouvement. Le Lieutenant de Redfield était retombé contre le mur. Son bras émettait encore des étincelles électriques.
- Putain c'était quoi ça ? me suis-je exclamé, abasourdi.
Il essayait de reprendre son souffle, sans nous quitter des yeux.
- On y va, a-t-il dit, peinant à se redresser. On va trouver une autre capsule et vous allez sortir d'ici vivants. Je passe devant.
J'y crois pas quel frimeur. N'empêche, je me sentais soudain beaucoup mieux. Quand il m'est passé devant comme il l'avait dit, plié en deux, je l'ai bousculé légèrement.
- Okay, Terminator, lui ais-je dit. Sors nous de là.
Chris :
Revoir le ciel, sentir l'air pur, j'en avais rêvé mais maintenant ça ne me faisait aucun effet. J'étais fou de colère et de douleur.
Pourquoi Piers avait-il fait une chose pareille ? Il savait pourtant que je ne supportait plus de voir mourir mes hommes, que j'en faisais des cauchemars. Comment il avait pu m'infliger ça ? S'il avait obéi à mes ordres, on s'en serait sortis tous les deux. Mais il a préféré se sacrifier, ce gamin égoïste. Il a préféré me laisser seul.
Je voulais retourner le chercher immédiatement. Il y avait une chance qu'il soit toujours en vie, et c'était mon rôle de capitaine de ne pas le laisser derrière.
Il a fallu quatre secouristes militaires pour me maîtriser. Je me débattais comme un fou furieux, mais ils m'ont fait une piqûre anesthésique.
Je me suis réveillé huit heures plus tard dans l'hôpital militaire pour apprendre que non seulement tout ceci n'était pas un cauchemar, Piers s'était bel et bien injecté le virus C et m'avait bel et bien poussé dans la capsule mais en plus, Jake et Sherry n'étaient pas réapparus.
C'était un échec sur toute la ligne. Jake Muller, le seul qui possédait les anticorps pouvant stopper l'attaque biologique, était toujours dans la base sous-marine. Le virus allait se propager partout dans le monde sans qu'on puisse rien faire, parce que le capitaine Redfield avait échoué.
C'est un sentiment que j'ai souvent ressenti : la honte de survivre.
Une pensée m'a traversé l'esprit: On m'avait empêché de retourner dans la base pour chercher Piers parce que ce n'était qu'un simple lieutenant, sa vie n'était pas si précieuse. Il n'était pas irremplaçable. Muller, en revanche, l'était.
J'ai appelé mon QG pour demander la permission de retourner chercher Muller. Le sort du monde en dépendait. S'il y avait la moindre chance qu'il soit en vie, il fallait tenter. Et qui était mieux placé que moi pour ce travail ?
Ils ont accepté. Ils m'ont envoyé une équipe de soldats pour me seconder. Ils avaient l'air fier d'être sous mes ordres. J'ai pensé avec amertume qu'ils risquaient encore une fois de tous mourir.
J'ai secoué a tête. Il fallait y croire. J'allais retourner en enfer et en ramener Jake et Sherry une fois pour toutes. Et cette fois je ne repartirai pas sans Piers.
Alors, accroche-toi, soldat, je viens te chercher.
Et voilà... j'espère que ce premier chapitre vous aura plu !
N'hésitez pas à me donner vos impressions, c'est seulement la deuxième fanfic que j'écris, je débute encore !