Pour les quatre ans de l'histoire — bientôt cinq — je vous offre une remise à neuve ( hallelujah ), que j'espère totalement corrigée ( mais bon l'espoir fait vivre il paraît ) & un peu arrangée.
L'histoire est la même; un peu mieux brodée — j'espère.

Enjoy ~


Sasuke —

Tu me regardais. Je te regardais. Nous nous regardions. Je souriais intérieurement face à ma brillante déduction Ô combien inutile. Tu détournais les yeux, gêné par mon regard troublé. Parce que oui je l'étais. Toi, la personne que j'étais censé détester le plus au monde, la personne qui était amis avec tous les énergumènes possibles, avait commis un acte qui changerait les choses. Toi, l'agaçant gars qui souriait plus vite que son ombre, qui trouvait toujours le moment approprié pour lâcher de stupides blagues particulièrement osées, et qui avaient toujours eu le don de me faire rougir jusqu'aux oreilles.

Je ne comprenais pas non plus une chose. Une chose si importante et qui pourtant, ne semblait gêner personne. Ou alors ne s'en étaient t-ils pas aperçus ? Je la voyais pourtant, moi. Enfin non, justement. Je ne la voyais plus.

Ou était passé cette petite lueur joyeuse dans tes yeux si clair ? Ou était t-elle ? Cette petite étincelle qui faisait chavirer les cœurs ? La joie de tes yeux. C'était ce qui attirait les gens comme la lumière avait tendance à attirer les papillons de nuit. Cette supposée lumière censé illuminer ton regard comme un phare en pleine nuit ? Parce qu'il n'y avait plus de doute possible. Un phare. Tu ne pouvait être qu'un phare en pleine nuit. Un phare brillant de milles feux; un phare dont la lumière guidait les bateaux et sauvait les âmes en peine de la noyade.

C'était pour ainsi dire; impossible d'ignorer un type comme toi. Un type qui avait prit comme credo que; la vie ne méritait pas d'être vécue sans un sourire. Tu disais aussi qu'elle était trop courte pour la passer à froncer les sourcils et faire la gueule.

Si tu savais combien de temps j'ai pu te haïr pour cela. Bonté Divine; tu me jugeais moi; le prétendu asocial ( à raison, certes ) du patelin; incapable d'étirer la moindre esquisse du moindre sourire.

Quel égoïste tu pouvais être. Injuste aussi.

Hypocrite, assurément.

Ou était passé le type souriant ? Ce petit gars blond, qui passait son temps à sourire, comme s'il voulait défier le soleil de briller plus que lui ? Tu semblais de plus en plus te renfermer, si bien que les gens se demandaient si tu avais encore perdu un de tes pari avec Rock Lee. Un pari dont le perdant aurait dû copier les faits et geste de ma propre personne. Les Uchiha au grands complet s'en seraient retournés dans leurs tombes, crois-moi. Pour ma part et bien.. je m'en serai vexé; sans aucun doutes.

Le fait était; que tu n'étais désormais plus que l'ombre de toi même. Tes yeux étaient devenu si sombre. C'était une teinte douce-amère; c'était une douleur que je reconnaissais sans mal, sans pourtant en connaître le pourquoi du comment.. Mais comment aurais-je pu deviner que le fautif se tenais là ? Qu'il portait mes traits, mes gestes, mes mots. Constamment, tu faisais mine que rien ne pouvait d'atteindre. Mes insultes; mes humiliations. Jour après jours, tu t'en retrouvait rabaissé. Pour ma propre fierté; ma propre colère; mon hypocrisie.

Tu ne hantais plus mes journées. Tu hantais aussi mes nuits. Tu hantais mes fantasmes et parfois même, mes pires cauchemars. Je t'avais dans la peau avec bien plus de raison que je portais ma haine comme une écharpe en plein blizzard.

" Sasuke ? "

Ta voix me tira un frisson, aussi simplement que ça. Depuis la plante de mes pieds à la point de mes cheveux. Je frissonnais.

" C'est pas que t'es lourd.." disais-tu mi-gêné, mi-ennuyé, " .. mais je ne peux plus respirer.. Tu m'écrases.. Mmh.."

J'en sursautais, surpris. " Oh.. " Oh. Oui, certes. Nous étions toujours dans cette situation pour le moins gênante — tellement clichée à dire vrai. Bon sang. N'avais-tu pas pu regarder ou mettre les pieds ? N'avais-tu pas pu faire attention pour une fois — pour cette fois-ci tout du moins ? Une partie de moi, pourtant, désirais que ce soit de ton fait. Une partie de moi ronronnait de part cette simple pensée; bonté divine. Les joues comme chauffée à blanc, je me redressais.. non sans bafouiller de vagues excuses. Je bafouillais devant toi et je me détestais aussitôt de paraître si.. effarouché.

Ce n'était qu'un baiser, par tous les dieux !

Un baiser produit par accident. Un simple accident que nous ne tarderons guère à oublier; n'est-ce pas ?

Ton rire résonnait à nouveau; j'en frissonnait plus encore. Tu riais nerveusement tout en te redressant; probablement aussi gêné que moi. Gêné et plein de regrets. J'en fronça mes sourcils sans parvenir à refréner cet agacement qui vint poindre dans mon cœur. Était-ce donc si terrible d'avoir embrasser l'horrible Uchiha Sasuke ? Ma présence insupportait donc t-elle à ce point ta précieuse personne ? En éprouvais-tu un tel dégoût ? Avais-je seulement le moindre droit que de t'en vouloir ? Après moi, après tout ça — les humiliations et tout le reste ?

" Sasuke ? " fis-tu à nouveau.

Cette voix encore. La tienne. Bon sang, comment une voix pouvait provoquer de telles.. choses ! Je secouais ma tête, tentant vainement d'échapper au gouffre de mes pensées. L'instant d'après, tes lèvres s'écrasaient contre les miennes, en un 'baiser surprise ' et j'en manquais presque de te repousser avec violence. Merde; tant de clichés réunis dans un seul être. Étais-ce seulement possible ?

La caresse de tes lèvres se fit plus pressante; plus passionnée; plus désireuse. Mon cœur manqua un battement, mon estomac se tordit dans tous les sens et une douce chaleur se répandit dans le creux de mon ventre tandis que les frissons couraient ma peau comme de l'eau sur une vitre. Je m'entendis vaguement jurer contre tes lèvres. Celles-là même qui filèrent un sourire.

Plus tard; je constatais le rouge de tes joues et le sourire de tes yeux.

Tu souriais. Je souriais. Nous sourions. Il n'y avait rien ajouter. Tout avait été dit, en quelque sorte. Les jours s'étendaient sous mes yeux, sous nos étreintes, sous tes rires. Les mois filèrent entre nos doigts, dans nos gestes; dans nos mots. Une année passé. Une autre — un énième. Malgré ça; le phare resta atteint. Et les bateaux, tous ces bateaux censé trouver leurs chemins dans la nuit noire coulèrent.

Et les marins pouvaient bien essayer; essayer encore et encore de nager; de battre des pieds et des bras dans l'eau glacial, tu sais. Ils pouvaient essayer tant qu'ils le voulaient, sans la lumière du phare; sans espoir; ils coulaient inlassablement. Épuisés; ils coulaient. Et même lorsqu'ils étaient finalement capable de redresser le menton, ouvrir les yeux et crier à l'aide, une vague les surplombaient et ils coulaient; incapable de respirer.


— Suigetsu.

C'était un beau jour. De ceux qui donnent envie aux mères de filer en balade avec les morpions ; de ceux qui donnent envie à ces derniers de sortir les jeux d'eaux ; de ceux qui affolaient les adolescents les plus taciturnes ; les nerds ; les geeks et autres binoclard piégé devant leurs écran d'ordinateurs à longueur de journée ; le joystick de leurs consoles alors fortement sollicités.. C'était un jour de plage. Un jour chaud. Un jour pour une canicule. Un jour parfait pour la petite faune en éternelle quête de chaleur.

Les oiseaux chantaient, le ciel était bleu — le même bleu de ces yeux — sans un pet de nuage. Le soleil rayonnait haut dans le ciel, au Zénith. Il brillait si fort qu'un instant je crus qu'il s'agissait là d'un signe quelconque. Un inespéré désolé de dernière minute, peut-être ?

C'était bien trop demander; même pour lui. Même pour lui qui était à l'honneur en ce jour radieux, même pour lui qui avait tant fait pour moi, même pour lui — l'unique raison de notre présence à tous en ce radieux et parfait jour.

...

Trois ans que nous avions quittés le Lycée, je m'en souviens comme si c'était hier, tu abordais un large sourire complètement niais, chose complètement impossible, voir irréaliste.

Le grand Uchiha Sasuke, affublé d'un sourire é-cla-tant.

Ton père s'en serait retourné dans sa tombe, pour sûr.

Après tout, personne ne t'avais jamais vu en près de dix ans; étirer la moindre risette. Pas depuis leurs morts en tout cas. Un cliché, voilà de quoi tu était fait. Le type un peu ténébreux sur les bord, riche comme pas deux; qui se contrecarre de tout et de tout le monde. Égocentrisme bonjour.

Ça me faisait rire à l'époque, j'en ris encore aujourd'hui; entre deux sourires doux-amer.

Puis, par une belle nuit étoilée, voilà que tu t'étais pointé sur mon palier. Trois heures du matin, une veille d'examen. Comment ne pas en venir à souhaiter ta mort de toutes les manières, après ça ? ( La vengeance viendrait un jour, crois-moi ).

Le fait était que tu te tenais là, un peu dégingandé et un large sourire— aussi grand que le sien lorsqu'il mangeait au Stand — de plaqué sur ta gueule. Sur le coup, je me suis imaginé un scénario de film d'horreur ( ou au moins une fin du monde; la fameuse.. ! ); tu sais ?, quand ton meilleur pote débarque tout sourire alors qu'il ne souris JAMAIS ? Ça laisse largement le temps de penser à des possessions et autre horreurs cinématographiques. Mais non. Pas de « Bloody Mary » pas plus que l'esprit malicieux d'une gamine coincée dans le corps d'un type chiant et aigri à pas même vingt-cinq ans. Puis après vérification, pas de fièvre non plus.

Tu étais là, et tu souriais de ton plein gré et sincèrement.

Amoureux. Voilà ce qui clochait chez toi; tu étais tombé amoureux; de la même façon niaise et agaçante qu'une adolescente énamourée. Qui l'aurait crus ? Toi ? Doté de sentiments ? C'était comme tenter de mélanger l'huile et l'eau. Impossible.

Et pourtant..

La meilleure, fut d'apprendre l'identité de ta fameuse chérie; oh la fameuse ! Une tentative de meurtre à mon égard; voilà ce qu'avait été ton introduction tardive dans mes appartements. Pourtant; après trois shooter et une promesse solennelle de ta part; j'ai bien dû m'y résoudre. Mon meilleur ami avec le Soleil du lycée — ou le lutin jaune; peu importait réellement le surnom, après tout.

Et toi.. Tu débordais de joie. Tu souriais comme si tout allait bien, bonté divine. Tu riais et vous vous câliniez. Ce fut l'une des principales raison de mes aller-retours chez divers psychologues. Une atteinte à la pudeur commune; voilà ce que vous étiez, à vous tripoter sans arrêts. Bon sang. La gêne était censé exister pour refréner ce genre de comportement non ? Vous n'aviez pas dû être au courant de ce fait; pour sûr. Je râlais la plupart du temps — je m'en excuserai peut-être un jour. Peut-être pas. Le fait était; qu'au fond; j'étais heureux moi aussi.

Que rêver de mieux que de voir ses deux meilleurs amis filer le parfait amour ? Vous qui aviez tant fait pour moi; pour m'aider à remonter la pente ? Vous aviez le droit à un peu de bonheur aussi. Autant que possible; avant que le temps n'en décide autrement. Si je fût son ami le plus dévoué jusqu'au bout; en contre parti, Sasuke; je fut le traître parmi les tiens.

Il avait suffi de quelques mots de sa part. Il savait que de n'importe qui; j'étais celui qui placerait toujours ton bien-être avant tout autre chose. Il savait que je serais celui qui te protégerait. Il savait, tout simplement. Sous ses airs de nabot sot.. Voilà qu'il m'avais surprit de son intelligence. Pas si con que cela, le fourbe renard.

Appelez cela un chantage; après tout. Il s'agissait de mon secret contre le sien.

Et quel secret; dieu. Quel secret.

Malade. Six lettres. Un mot, unique, petit — destructeur.

Vous vous chuchotiez vos projets d'avenir au coin de l'oreiller, toi persuadé qu'un trois pièce serait trop étroit pour vous deux; lui faisant mine de s'y intéresser de tout son cœur; tout en sachant que ce fameux trois pièce deviendrait bien trop grand pour toi. Toi et seulement toi.

Il y avait les balades mains dans la mains, les sorties entre amis; les promesses; les rires; les fou-rires; les pleurs aussi. On est parrain d'un premier enfant; qu'une fois dans sa vie. Une première expérience que vous aviez fêté de bien des manières que je n'osais imaginer de peur d'en voir mon cœur éclater. Ah les enfants; les fameux. Comment imaginer que le type qui avait passé sa vie à éviter les gens et faire la tronche, puisse avoir envie d'une grande et nombreuse famille ?

Moi je savais. Je savais que ton cœur était grand, suffisamment grand pour aimer une probable dizaine de gamins que vous auriez probablement (bis) adoptés en grands fous que vous étiez — que tu était.

Pas lui. " On est mieux à deux." qu'il disait tout sourire. " Juste nous deux, Sas'ke." Pas parce qu'il ne voulait pas de cette famille heureuse et nombreuse, mais parce qu'il ne le pouvait pas.

Le temps est un bel enfoiré, Sasuke, t'sais ça ? Un bel enfoiré.

Pourquoi se casser le cul à enfiler un si beau smoking autrement; en plein été ? Un cagnard d'enfer; un mois d'Août beaucoup trop chaud et pourtant, nous voilà vêtu de nos plus beaux et coûteux vêtements. Tous. Toute la promos; d'anciens professeurs; de nouveaux amis; les bambins, les amis; les profs. Pas de parents; pas de frères et sœurs; vous en étiez orphelins tous deux. Mais les gens étaient là et c'était ceux qui avaient compté. Du vieux libraire à la fleuriste en passant par le cuisto du Stand. La serveuse était là aussi; et ce type de l'entretien qu'on avait longtemps gentiment charrié. Le premier de la classe; le cancre de cette dernière; l'ex copain; l'ex copine; bon sang; même ce cabot que vous aviez sortis de nombreuses fois juste pour aider cette vieille dame de temps à autre; lorsque ses articulations devenaient trop douloureuses.

...

Et tout n'est que sanglots et reniflements. Détestable journée pourtant Ô combien magnifique. Les oiseaux chantent; les gens pleurent; certains jurent; certains cris — Toi en fait. Tu hurles. Tu as hurlé de longues minutes; frappé les arbres; et balancé les chaises de la cérémonie en l'air; si tu veux tout savoir — pas sûr que tu t'en souvienne demain, vu les litres de boissons avalée. Et tu n'es, bien-sûr, pas mélodramatique sur les bords. Mais de quoi je me mêle après tout ? Ce n'est pas comme si j'étais connu pour ma compassion. Chacun fait son deuil comme il veut.

" Il pleut." que tu fini par dire.

Le ciel est clair; les oiseaux chantent, les gens pleurent ( pleuvent.. ? ). Pas une goutte d'eau ne file aux travers des nuages — aucune depuis des jours pour être honnête. Pourtant je hoche la tête. Évidemment qu'il pleut.

" Rentrons alors." je dis en glissant ma main contre ta nuque. " Pour ne pas être mouillés."

Une simple pression. Je suis là. On va s'en sortir, on s'en sort toujours. Tu tournes les talons et t'en va d'un pas rageur. Je n'en prends pas ombrage — pas plus que d'habitude. Et je reste là. Je reste là un peu comme un con. Les yeux rivés sur un morceau de marbre trop parfait, trop droit, trop rangé. Pour un bordélique tel que lui; c'est presque une honte. Je suis persuadé qu'il doit s'en retourner dans sa tombe à cette heure.

Peut-être est-ce la raison pour laquelle d'un mouvement du poignet, j'envoie tout valser. Les peluches, les fleurs, les pots de ramen — bonté divine ! — les bougies et tout ce que vous vouliez. Au sol; tous; dans un parfait bordel.

" T'es vraiment chiant; tu sais ?." je finit par grogner en tapant du bout de ma chaussure contre sa pierre tombale à lui. " Je viendrais te botter le cul, dans quelques années; t'en as conscience ? "

Bien-sûr que non, il est mort; abruti.

" En attendant, essaie de pas trop foutre le bordel. C'est le paradis; pas une piaule d'adolescent, pigé ? "

Et je me sens con. Con de parler à un mur; littéralement; con d'être là encore. D'essayer encore de comprendre comment on peut haïr et aimer un ami en même temps. D'essayer de comprendre si j'ai fais les choses bien. Et si.. Et si j'avais craché le morceau ? Si je t'avais prévenu, Sasuke ? Auriez-vous filé le parfait amour jusqu'à la fin ? Jusqu'à la fin votre couple aurait-il duré ?

" Le bateau a coulé. Et il ne remontera pas. T'a coulé le bateau; Naruto. T'a coulé le bateau et le marin s'est noyé. Il s'est noyé et c'est de ta faute. Connard d'égoïste vas. "

Et faute de mieux, je file un coup de pied dans le marbre trop parfait de sa tombe, persuadé que ça apaisera au moins ma colère. Mais que dalle. Plus loin, une rouquine s'agite en gueulant.

" Suigetsu, bordel ! Bouge ton cul ! "

Je lève les yeux au ciel et me retient de lui dédier mon majeur; toute politesse dehors.

" J'arrive.. !" je gueule en retour.

Ouais. Après tout, il faut bien quelqu'un pour ramasser les morceaux, maintenant, non ? Franchement..