And one time he didn't

Il y a ce moment de bonheur qui se produit entre le sommeil et la conscience, juste à l'instant où vous vous réveillez mais avant d'ouvrir les yeux, lorsque vous ne pouvez vous rappeler de faits arbitraires tels que la date, la saison, ou même la ville dans laquelle vous vous êtes endormi. Ce moment fut projeté dans une clarté surprenante lorsque John se réveilla soudainement, rempli de la crainte qu'il ne pouvait en effet se rappeler ni la date, ni la saison, ni la ville, ni même son nom. La panique s'empara de lui, et il essaya de ralentir son rythme cardiaque, ok, alors que savait-il ? Il garda ses yeux résolument fermés alors qu'il luttait pour se rappeler les bases.

John. John Watson. Oui. Cela sonnait juste. D'accord respire. Bon… quoi d'autre. Ah oui, Londres en été… Londres sans aucun doute, incontestablement l'été puisqu'il avait chaud et qu'il était collant. Alors où était le reste ? Alors que la vie de John commençait à lui revenir par bribes, il constata une curieuse lacune – la dernière chose dont il se souvenait était qu'il prenait un café avec Greg (Le…strade ?) en attendant Sherlock (Ah ! Sherlock, oui il était difficile à oublier) qui faisait quelque chose d'intelligent et résolvait le problème du moment. Mais il avait du mal à se souvenir des détails de l'affaire, et plus rien après ce moment à Scotland Yard. Il y avait un chat mort quelque part dans un recoin de sa tête mais il y avait aussi des pyjamas qui se transformaient en vicieux serpents mangeurs d'homme de deux mètres de long – il confondait ses souvenirs avec ses cauchemars. Il déglutit et ouvrit les yeux, heureux de constater qu'il était sain et sauf dans sa propre chambre. Eh bien, ils étaient rentrés à la maison (Maison: 221B Baker Street) en toute sécurité – c'était une bénédiction qu'il ne fallait jamais prendre pour acquise.

Il roula sur le côté pour tenter de stimuler ses muscles à défaut de sa mémoire, et faillit avoir une crise cardiaque lorsqu'il se rendit compte qu'il n'était pas seul dans son lit. Sherlock était couché sur le dos à ses côtés, encore endormi, étalé sur le lit, une masse de cheveux noirs bouclés faisant un contraste saisissant sur les draps pâles de John, serrés autour des hanches de Sherlock. Oh mon Dieu. Oh mon Dieu qu'avait-il fait ? D'accord… bon alors, ne pas sauter aux conclusions. John souleva les couvertures pour découvrir qu'il était en fait complètement nu, Sherlock seulement vêtu d'un boxer noir. Ça n'aidait pas à calmer le martèlement de son cœur. Bon et bien… la chose évidente était arrivée. Ou pas ? Sherlock portait toujours son boxer… était-il le genre d'homme qui le remettait après l'acte ?

Du lubrifiant – oui… ce serait un signe flagrant. John se déplaça vers le haut, faisant attention à ne pas perturber le détective endormi paisiblement (depuis quand Sherlock dormait de toute façon ?!) et ouvrit sa table de chevet à la recherche de la bouteille de lubrifiant personnel qui l'avait aidé dans sa vie de célibataire. Au lieu d'être poussé à la hâte au fond du tiroir comme il l'était d'habitude, l'ensemble du contenu du tiroir était en désordre et échevelé comme si quelqu'un avait cherché dedans à la hâte, et le lubrifiant était couché sur son côté sur le dessus. Merde. John tenta de déterminer s'il en manquait mais se rendit compte qu'il n'avait vraiment pas en cet instant ce genre de puissance cérébrale. Il jeta un regard en arrière vers Sherlock, sa peau parfaitement blanche brillant dans la lumière du soleil matinale. Pas de traces de morsures… ah, correction, des griffures sur ses biceps. Mince – et John qui essayait toujours de ne laisser aucune trace sur ses amants.

Bon alors… l'alcool semblait être une réponse évidente, mais John n'avait absolument aucun souvenir d'avoir bu quelque chose, et bien qu'il ait la tête confuse et que sa mémoire s'y infiltrait au compte-goutte, il ne semblait pas avoir la gueule de bois. Très étrange. John se contenta de fixer le vide. Pour une raison ou pour une autre il n'arrivait pas à se rappeler les circonstances qui avaient conduit Sherlock Holmes à se retrouver allongé à moitié nu dans son lit, et cette pensée était bien triste parce qu'il savait ce qu'il ressentait à propos de Sherlock, il le savait depuis un long moment mais n'avait jamais rêvé agir en conséquence. Le détective ne donnait pas dans l'amour et la romance, ni le sexe pour autant que John le sache, mais ça avait apparemment été jeté aux oubliettes. John espéra qu'importe ce qui s'était passé, il avait eu la décence et la bonne disposition d'esprit d'expliquer à Sherlock que ce n'était pas seulement du sexe. Il se pencha et effleura l'une des boucles de Sherlock juste au-dessus de ses yeux fermés. Il était magnifique, si calme et tranquille – inhabituel pour lui.

S'il avait été enclin à des élans romantiques, il aurait dit que Sherlock était beau comme ça – et pourquoi pas ? Bon sang, Sherlock était beau comme ça. Peut-être était-ce juste la rareté de sommeil, ou peut-être la lueur post-orgasmique (John ressentait ce vide familier, qu'il sentait très souvent après avoir passé la nuit avec une femme), qu'importe la raison, Sherlock était sublime, son torse s'élevant doucement à chaque respiration. Ce qui soulevait une question – comment John s'accrochait à lui maintenant ? Il devait y avoir eu des termes la nuit dernière, des règles et des accords surement ? Sherlock avait-il convaincu John que c'était une expérience unique, un évènement qui ne se reproduirait jamais ? John aimait à penser qu'il aurait eu la volonté de refuser une telle offre, mais avec le corps de Sherlock exposé aussi effrontément à sa vue, même un homme hétéro aurait eu du mal à dire non à ça…

Ou John avait-il persuadé Sherlock de s'engager dans une relation, dans plus qu'un coup d'un soir ? Si seulement il arrivait se souvenir… à quoi ressemblait Sherlock dans le feu de l'action ? Cette bouche parfaite en forme de cœur ouverte sous la surprise et le choc de nouvelles sensations. Etait-ce une nouvelle sensation ? Sherlock n'avait jamais eu d'amants durant les presque deux ans que John l'avait connu… en avait-il eu un avant que le médecin n'entre dans sa vie ? Les filles n'étaient pas vraiment son domaine, un petit ami peut être ? Un autre homme avait-il déjà posé ses mains sur la peau de Sherlock comme John l'avait fait la nuit passée ? De quelle façon John avait posé ses mains sur lui la nuit dernière ? L'arrière-train de John était fort heureusement sans douleur, et il ne voyait pas Sherlock comme un homme abandonnant le contrôle aussi facilement. Etaient-ils allés jusqu'au bout ? Une fellation mutuelle peut être ? Dieu il espérait que ça avait été mutuel, il se sentirait comme un vrai trou du cul s'il avait jouit et pas Sherlock… était-ce la raison pour laquelle il portait toujours son boxer ? Non… non, qu'importe ce qui s'était passé, John était un amant attentionné, il aurait fait en sorte que Sherlock ait un orgasme d'une façon ou d'une autre.

Et ces pensées commençaient à avoir un effet sur son corps lent et léthargique, toutes ces possibilités l'excitait. John n'avait aucun souvenir d'avoir été avec cet homme (ou n'importe quel autre homme en fait, Sherlock était l'exception à la règle) – la pensée de muscles développés (qu'étonnement Sherlock possédait; pour un gars maigre qui n'avait que la peau sur les os, ils définissaient bien son corps sec) sous ses mains à la place de courbes douces était étrangement émoustillante. Qu'avait-il ressenti à toucher, taquiner, gouter chaque centimètre de cet homme ? Il essaya de conjurer des souvenirs, mais se retrouva seulement relégué dans les recoins de son esprit – tombant sur les rêves érotiques qu'il était tellement enclin à avoir à propos du dégingandé sociopathe auto-proclamé.

Sociopathe. Exactement. Ne donne pas dans les liens affectifs. Il semblait de moins en moins probable que John ait convaincu Sherlock d'avoir quelque chose de plus qu'un rapide coup d'un soir. John avait pensé, durant ces dernières semaines, que les choses avaient progressé entre eux… il n'avait jamais vraiment eu beaucoup d'espoir sur le fait que Sherlock ferait volte-face et voudrait tout à coup être son petit ami ou quoi que ce soit d'autre, mais il y avait eu définitivement plus de petits touchers électriques et de regards en coin et l'… ardeur générale entre eux semblait avoir augmenté. Et bien c'était bel et bien foutu maintenant, n'est-ce pas ? John soupira, ses doigts effleurant brièvement les pommettes anguleuses de Sherlock – ravissant, vraiment. Sa peau était douce et chaude, tout à fait contraire à l'aura froide qui émanait de lui.

John supposait qu'il se devait de réveiller Sherlock et de tout simplement lui demander, il ne le voulait pas, mais il le devait probablement. Il était en train de se pencher pour secouer Sherlock par l'épaule lorsqu'une idée lui vint. Il y avait une autre façon de réveiller sa belle au bois dormant… non. Non, il ne pouvait pas faire ça… le pouvait-il ? Ils avaient déjà eu des relations sexuelles… surement les règles de la nuit dernière pouvaient se prolonger de quelques heures dans la matinée pas vrai ? De plus, John était doué dans ce domaine… enfin… il était doué avec sa bouche quand il était question des femmes, et que Dieu lui en soit témoin, il avait une assez longue liste de petites amies pour avoir été coaché sur le sujet. John essaya de renverser la situation pour la rationnaliser… s'il avait couché avec une fille folle amoureuse de lui et qu'elle décidait de le réveiller de la euh… façon agréable… oui, ça semblait bien. Qui sait, peut-être que s'il était un assez bon coup Sherlock aurait assez pitié de lui pour le garder à ses côtés et si non et bien… cela amortirait certainement le choc s'ils devaient se séparer quand même.

John tira les couvertures un peu plus loin, exposant Sherlock dans son intégralité. Comme une pensée de dernière minute, John attrapa le lubrifiant et l'installa à côté de la hanche de Sherlock, juste au cas où il s'avérait terrible avec sa bouche et qu'il finirait par recourir à la solution de prendre les choses en main. La position de Sherlock rendait les choses trop faciles, allongé sur le dos avec les jambes légèrement écartées… parfait. John prit une profonde inspiration avant de glisser ses pouces sous l'ourlet du boxer (satin ?... soie peut-être ?) noir et le glissa vers le bas sur les cuisses de Sherlock, avant de décider qu'il allait se trouver sur son chemin et de l'enlever complètement. Sherlock avait le sommeil rare, mais lorsqu'il y succombait il avait apparemment un sommeil profond puisqu'il ne bougea pas d'un pouce.

John prit un moment pour inspecter Sherlock, aussi nu qu'il pouvait l'être, étendu face à lui. Son torse était presque entièrement dépourvu de poils, d'occasionnelles boucles curieusement rousses disséminées çà et là. Ses aisselles étaient finement décorées de sombres poils raides, ceux de ses jambes étaient clairsemés et doux (John passa un doigt dessus pour vérifier), au-dessus de son pénis flasque trônait une toison épaisse de boucles brunes s'aventurant juste assez haut pour dépasser du boxer de Sherlock avant que John ne le lui enlève. Le pouls de John s'accéléra en considérant le danger de la situation. Bon alors… ça ne pouvait pas être tellement difficile, pas vrai ? John s'installa entre les jambes de Sherlock, plaça ses mains sur le lit de chaque de la taille du jeune homme et commença un délicat parcours de baisers sur le ventre tendu devant lui.

Il ne fallut que quelques doux baisers bouche entrouverte pour qu'il sente le sexe endormi de Sherlock frémir d'intérêt, juste sous son menton.

Il jeta un regard plus haut, Sherlock était toujours profondément endormi – génial, ça n'allait pas le faire si Sherlock se réveillait avant d'être complètement excité, ce pourrait être gênant. Au train où allaient les choses, il ne faudrait pas longtemps cependant. John réussit à émoustiller Sherlock en traçant du bout de sa langue le relief de l'os de sa hanche, sa peau semblait propre et fraiche au goût, plus chaude qu'au niveau de son abdomen. Le torse du détective était long et au moment où les baisers de John, qui ressemblaient plus à des pirouettes de sa langue, taquinèrent le haut de son os pubien, les bras de du détective étaient tendus. Le docteur les déplaça légèrement le long des flancs du brun, les creux du bassin de Sherlock étaient en adéquation parfaite avec les pouces de John et il leur fit décrire de légers cercles – baissant la tête vers sa cible.

Presque entièrement en érection, Sherlock était plus impressionnant que ce qu'il laissait penser au premier abord – peut être John aurait-il dû être intimidé par sa taille (environ 7 pouces ½* en érection apparemment, définitivement au-dessus de la moyenne nationale) mais la palpitation insistante de l'excitation engourdissait tous les doutes qu'il aurait pu avoir. Il balaya prudemment sa langue sur la pointe, rencontrant un goût salé inconnu mais pas tout à fait désagréable. Ce fut juste au moment où John prit le manche de Sherlock en main, faisant rouler son prépuce d'avant en arrière sur la tête, que les yeux du détective s'ouvrirent.

"John ! Qu'est-ce que…" commença-t-il, dans le flou à cause du sommeil et de la confusion mais avec un ton alerte et légèrement paniqué. C'est maintenant ou jamais pensa John, et il prit en bouche le membre de Sherlock aussi loin qu'il le pouvait – ce qui n'était pas aussi loin qu'il l'aurait souhaité.

"Oh…" dit Sherlock dans un souffle – tout sauf un signe de protestation. John remonta lentement, ses lèvres scellées contredisant sa langue tourbillonnant en de lents cercles.

La main de Sherlock descendit et pour un fol instant John ne sut dire si Sherlock avait l'intention de le tirer en arrière par les cheveux ou le forcer à aller plus profond (et pourquoi, oh pourquoi cette pensée le ragaillardissait autant ?). Il ne fit ni l'un ni l'autre, sa main gauche s'accrochant à l'épaule droite de John dans un silence encourageant, ses doigts l'enserrant fermement. Après ça, il fut facile de montrer exactement à Sherlock de quelle façon John aimait que ce soit fait, mais il n'était pas question des gouts de John – il voulait découvrir ce que Sherlock voulait, comment lui faire plaisir au mieux, alors sa technique commença à varier entre de lentes taquineries bouche ouverte sur la verge de Sherlock et de courtes succions sur le bout.

Les bruits que Sherlock faisait étaient fascinants et délicieusement inattendus. Dans les rêves de John Sherlock avait toujours été un amant calme, fort et silencieux, mais il avait eu extrêmement tort. Sherlock alternait entre des halètements et des soupirs presque féminins, à des gémissements et des grognements ouvertement masculins qui faisaient vibrer tout son corps de plaisir. Chaque son envoyait des impulsions directement à l'aine de John, encourageant son effort – certainement pas une tâche, une tâche impliquait que ce n'était pas agréable et là c'était le paradis. C'était bien sûr différent de faire plaisir à une femme, mais pas différent dans le mauvais sens, le poids du sexe de Sherlock contre sa langue le faisait délirer, la chaleur lui donnait le vertige et oh mon dieu Sherlock était tellement réactif avec ses frémissements, ses frétillements et ses gémissements.

Le seul inconvénient de la fellation selon John était que, après un certain temps, sa mâchoire commençait à lui faire légèrement mal. Il se retira avec un bruit humide légèrement obscène et fit parcourir ses lèvres entrouvertes et un peu gonflées le long de la face inférieure, sa langue surgissant occasionnellement pour lécher une veine qu'il suivait. Il tendit une main pour prendre à coupe les testicules de Sherlock, et les masser légèrement provoqua une réaction bizarre chez l'homme confus sous lui qui essayait de libérer sa cuisse droite de sous le coude de John. Le docteur bougea quelque peu et dès que la jambe de Sherlock fut libre le détective écarta les jambes sans vergogne et presque instinctivement, donnant un meilleur accès à John.

Eh bien… si ce n'était pas une invitation John ne savait pas ce que c'était – ses lèvres s'arrêtèrent sur le bout de la verge de Sherlock, reliées par un fin filet de salive, et il jeta un coup d'œil pour voir si Sherlock était en train d'essayer de l'encourager ou si le mouvement avait été accidentel. John ne s'était pas préparé à ce qu'il vit; la main libre de Sherlock tenait les draps dans un poing serré, son corps tout entier rayonnait d'une très légère nuance de rose, la tête repoussée sur les oreillers avec les yeux fermés et la bouche ouverte en un 'oh' silencieux. John fit rouler son pouce sur la fente, qui glissa facilement avec la salive et le liquide pré-éjaculatoire. Il regarda le visage de Sherlock qui continuait de se contorsionner, il pouvait littéralement voir chaque souffle qui se bloquait dans sa gorge. Le détective était exceptionnel, l'incarnation physique du sexe. John déglutit, oui, il allait certainement prendre cela comme une invitation.

Abaissant ses lèvres une fois de plus sans jamais retirer sa bouche de la verge de Sherlock, il réussit à retirer le bouchon de la bouteille de lubrifiant qu'il avait idéalement placée, il savait qu'il était bien trop généreux avec la dose mais à cet instant il fut surpris de se rendre compte qu'il pouvait se rappeler de sa propre date de naissance (un jour en Mars pensa-t-il oisivement, peut être Avril). Les doigts beaucoup trop lubrifiés, il plaça la paume de sa main contre les testicules de Sherlock, les frottant doucement et laissant l'excès de lubrifiant tomber au goutte à goutte de ses doigts le long des jambes écartées de Sherlock. Ce n'est que lorsque Sherlock frissonna que l'idée frappa John qu'il aurait probablement dû réchauffer le lubrifiant en premier lieu – il s'en souviendrait pour la prochaine fois… s'il y avait une prochaine fois.

Il fit sortir le bout de sa langue et la fit courir en un cercle autour de la couronne soyeuse, teintée d'un rouge brillant de désir, et la main de Sherlock bougea à cet instant. Elle avait été jusque-là posée sur l'épaule de John, serrant si souvent et parfois griffant, à présent elle reposait dans les cheveux du docteur – à nouveau John se demanda si c'était le moment où Sherlock agirait comme Sherlock et manipulerait John pour l'avoir là où il le voulait d'une remarque acerbe, et là encore il fut agréablement surpris, le toucher n'était ni puissant ni critique en aucune façon, les doigts de Sherlock caressaient les cheveux sur le côté de la tête de John doucement et gentiment.

Même si ce ne fut que pour un moment, John réalisa que c'était ce qu'on devait ressentir lorsqu'on était aimé par Sherlock – l'homme était fort, impétueux, impoli, violent et un peu timbré mais il était capable d'une telle intimité sans prétention, son pouce effleurant doucement le lobe d'oreille de John. Sherlock ne traitait pas les gens de cette façon, alors John était quelqu'un de spécial, même si le détective ne ressentait pas la même chose – il estimait toujours certainement John en tant qu'ami et espérons-le en tant que personne. John récompensa ce petit élan d'affection en abaissant sa bouche sur l'érection du détective, recommençant à sucer au lieu au lieu de lécher et taquiner, ignorant la douleur dans sa mâchoire. Il l'associa en brossant du plat de son index son anus, provoquant une secousse involontaire des hanches de Sherlock vers le haut – si John faillit s'étrangler à la soudaineté de tout cela, il le cacha très bien.

Sherlock essaya de balbutier ce qui était peut-être des excuses pour son mouvement brusque, mais seul un cri fut exprimé. Inspiré, John se força à descendre un ou deux pouces plus bas, la couronne cognant contre le fond de sa gorge. Il identifia le summum du cri et choisit ce moment précis pour appuyer le bout de son index à l'intérieur de Sherlock qui, pendant un moment, se tendit terriblement sous l'intrusion, son corps entier se raidissant sous la panique, avant d'abaisser ses hanches vers le lit et de se détendre un peu. Après un petit moment, la confusion de Sherlock devint évidente, il ne savait pas s'il devait lever les hanches vers la chaleur accueillante de la bouche de son compagnon ou les abaisser pour s'empaler davantage sur le doigt explorateur de John, faisant lentement son chemin en lui. John prit la décision pour lui, léchant une large bande de la verge avant de se retirer – être multitâche était trop difficile.

Il plaça quelques baisers sur le ventre de Sherlock et décala toute sa concentration vers sa main, faisant glisser son doigt vers l'extérieur en essayant d'ignorer le fait que les muscles internes de Sherlock se resserraient et essayaient de le garder à l'intérieur (parce que cela lui faisait penser aux autres choses que ces muscles en particulier pourraient avaler), avant de le presser à nouveau à l'intérieur, tordant et repliant son doigt qui n'était pas assez long pour atteindre son but. Une seule chose à faire alors. Il ajouta (avec précaution) son majeur, et Sherlock tressaillit légèrement à l'étirement mais il y avait assez de lubrifiant pour que la sensation ne soit pas trop désagréable, avant qu'il ne cède, miaulant bizarrement alors que John bougeait ses doigts en ciseaux à l'intérieur de lui. Effectivement le majeur de John était juste assez long pour effleurer la prostate de Sherlock à chacune de ses poussées – ce qui résulta en un Sherlock très surpris, jappant et faisant décoller en flèche ses hanches du matelas dans un tressautement surpris qui traversa son corps entier.

"Oh mon Dieu" gémit Sherlock, les premiers vrais mots qu'il réussit à articuler depuis le commencement de cette affaire – et il recommença "oh mon Dieu". John se sourit à lui-même, silencieusement heureux de pouvoir tirer ses mots de Sherlock (qui était ce que John décrivait comme un 'fervent athée') avec seulement deux doigts habilement placés. Il continua à taquiner, faisant l'amour à Sherlock avec ses doigts qui, sous cet angle, étaient seulement capables de tourmenter, ne fournissant pas assez de pression sur le point le plus sensible de Sherlock. Combiné avec le fait que John n'entretenait plus le détective oralement (le baiser occasionnel sur l'estomac de Sherlock ne comptait pas), l'excitation de Sherlock augmentait mais n'avait aucun exutoire véritable. John inséra un troisième doigt au tableau, analysant les halètements de Sherlock – s'assurant que c'était des bruits de plaisir et non de douleur.

L'intimité de Sherlock était torride et la chaleur ne faisait qu'augmenter à chaque torsion des trois doigts de John.

"John" souffla faiblement Sherlock, s'adressant directement à lui. John s'arracha à la vision de lui-même enfreignant l'arrière-train du détective, et leva les yeux vers lui – les yeux désormais ouverts, larges et pâles, il avait un air plutôt sauvage et même s'il n'avait fait que prononcer le nom de John, ce dernier comprit la gravité derrière le mot, que Sherlock posait 10 millions de questions avec ce regard brulant et John ne voulait dire non à aucune d'entre elles.

Il regarda autour de lui – des préservatifs ? Il n'y avait aucune preuve qu'ils en avaient utilisé un la nuit dernière, ce qui n'était que peu étrange puisque John travaillait sur la théorie selon laquelle ils avaient pris une douche après leur rapport sexuel la nuit précédente, Sherlock avait un goût trop propre pour s'être endormi juste après. John essaya de se rappeler son dernier test sur les MST… il ne put cerner la date exacte mais il savait avec certitude qu'il n'avait pas eu de rapports non protégés depuis (il avait à peine eu des relations sexuelles depuis lors – pathétique). Ce qui laissait Sherlock. Sherlock avait fermé les yeux et rejeté sa tête en arrière une fois de plus, se délectant du frétillement délicieusement lent des doigts de John, calme alors qu'il pensait.

Sherlock ne semblait pas du genre à aller coucher avec la moitié de Londres sans préservatif, mais John n'avait strictement aucune idée du passé sexuel de son colocataire, jusqu'à hier encore il aurait été prêt à jurer que le détective n'en avait pas, et puis il y avait la consommation de drogue – John était au courant de ça. Bon sang il le voulait, il le voulait vraiment mais il serait irresponsable et dangereux de…

"Oh pour l'amour de Dieu, John, je suis sain – si tu as l'intention de le faire, fais-le !" dit Sherlock d'un ton sec. Ah, voilà le bâtard romantique que John connaissait et aimait, mais tout le venin derrière ses mots fut sapé alors qu'il gémissait une fois de plus à la sensation de John glissant ses doigts hors de lui avant de récupérer à nouveau la bouteille. John s'assit sur ses talons alors qu'il lubrifiait sa propre érection ignorée, conscient des yeux de Sherlock réduisant leur analyse à cette partie spécifique de son anatomie, qui trembla dans sa prise alors que John essayait de ne pas frissonner sous le regard affamé. John n'avait pas à se sentir honteux dans le domaine de la taille, certes pas tout à fait aussi long que Sherlock mais d'une taille décente tout de même. De plus ce n'était pas vraiment la taille qui comptait, plutôt la façon dont on l'utilisait – et il n'avait eu aucune plainte à ce niveau sur trois continents. Il sentit un frisson le parcourir le long de sa colonne vertébrale quand il réalisa que Sherlock le regardait se masturber, et son emprise se resserra instinctivement.

Il s'avança, notant mentalement de tuer Sherlock s'il mentait à propos du fait d'être sain, et se positionna au-dessus du détective, ses mains pales agrippant ses épaules alors qu'il s'alignait. John avait l'intention d'y aller lentement, d'être prudent et doux – il ne savait pas s'il avait fait cette partie spécifique avec Sherlock la nuit dernière. Les actions du détective indiquaient qu'ils l'avaient fait; alors que John commençait à entrer timidement la tête émoussée de son propre sexe dans l'ouverture de Sherlock (oh, n'était-ce pas tout simplement divin), le détective croisa ses chevilles à l'arrière des cuisses de John et poussa vers l'avant, prenant l'intégralité de John en un mouvement fluide. Le sifflement de Sherlock fut étouffé par le halètement de John – bien alors, rien de toute cette 'douceur' absurde ne serait tolérée apparemment. John leva les hanches, se retirant presque entièrement avant de s'enfoncer une fois de plus – et putain c'était génial.

John était un homme raisonnable, il n'avait pas de rapports non protégés très souvent, il ne pouvait se rappeler que de trois fois dans sa vie où il avait pris le risque – les trois fois il avait été un peu ivre et incroyablement excité (miraculeusement il n'avait jamais rien attrapé ni mit une fille enceinte). Il avait été jeune et stupide alors, mais la sensation d'être à l'intérieur de quelqu'un était infiniment mieux sans la fine barrière de latex entre lui et son amant, et être à l'intérieur de Sherlock était totalement différent d'être dans une femme – plus serré, plus chaud, d'une certaine manière plus intense. John ne savait pas si c'était le fait que Sherlock était un homme et que l'anatomie était très différente qui rendait cette sensation étonnamment époustouflante ou alors le fait que Sherlock ne le quittait pas des yeux – ses pupilles élargies avaient presque éclipsé ses pâles iris d'argent, il avait toujours l'air sauvage, indompté, confus, à la fois fascinant et fasciné. John ne laissa pas leurs yeux rompre le contact, sentant l'électricité dans cette connexion et s'y complaisant alors qu'il commençait un va-et-vient avec ses hanches, entrant et sortant de Sherlock qui, après avoir initié en grande partie la première poussée, était depuis ce moment largement soumis, ses chevilles toujours accrochées autour des cuisses de John, l'encourageant.

John suspectait qu'il était submergé rien qu'en étant allongé là en laissant John le prendre, puisque ses yeux se fermèrent à nouveau, sa bouche entrouverte une fois de plus – complètement dépourvue de mots acerbes ou de commentaires acérés, mais crachant des demi-mots et des supplications désespérées qui ne s'étaient jamais tout à fait formées entre son cerveau et sa langue.

'Mon Dieu' vint à quelques reprises, plusieurs monosyllabiques 'Oh' et 'Ah' (avec des volumes et hauteurs variables, plus forts et plus élevés lorsque John cognait contre sa prostate nota-t-il avec frénésie), ainsi qu'un plutôt amusant 'Ne t'arrêtes pas' – comme si John allait s'arrêter en plein coït et partir. John ne pensait pas qu'il aurait pu s'arrêter même s'il avait voulu – et il ne le voulait pas, il voulait être enfoncé jusqu'aux testicules dans Sherlock pour toujours, ses muscles serrant, agrippant John très fort, l'attirant en lui à plusieurs reprises, sans relâche.

La bouche de Sherlock allait leur causer des ennuis sous peu s'il n'était pas plus silencieux – la dernière chose qu'ils voulaient était de voir Mme Hudson venir frapper pour s'assurer qu'aucun d'entre eux n'était en train de se faire assassiner. Dans une tentative pour le faire taire John s'allongea encore plus à plat sur Sherlock de façon à ce qu'ils soient torse contre torse, le sexe de Sherlock coincé entre leurs abdomens. Cette position changeait l'angle d'entrée de John dans Sherlock, garantissant presque que les coups du docteur effleureraient le paquet de nerfs présents très profondément dans le détective. La friction supplémentaire sembla faire l'affaire pour Sherlock, mais avant qu'il puisse gémir son approbation, John l'embrassa. Le baiser sembla effrayer le jeune homme, bien plus que tout ce qu'ils avaient fait jusqu'à présent et il se figea, le souffle coupé alors que John ne fléchissait pas, continuant à le culbuter sérieusement, frottant toujours l'érection de Sherlock avec son corps. Ou peut-être, peut être Sherlock s'était figé pour une toute autre raison – oh.

Il vit l'orgasme de Sherlock avant de le sentir. Le détective arracha ses lèvres de celles de John pour rejeter sa tête sur l'oreiller, son dos s'arqua et les décolla tous les deux du lit, ses ongles s'enfoncèrent dans les épaules de John et le cri étouffé qu'il poussa était presque inhumain. Puis il commença à se resserrer, ses parois serrant John dans un étau, sa verge frémissante crachant de chauds rubans blancs sur leurs estomacs et sur sa poitrine, son corps tout entier tremblant sous le docteur qui, lui, avait oublié comment respirer alors que l'orgasme de Sherlock les ébranlait tous les deux – il se força à continuer, trouvant la force dans les vagues de plaisir qui les assaillaient. Il réussit à donner quelques coups supplémentaires avant qu'il ne soit lui aussi submergé par la chaleur et vienne si fort qu'il vit des étoiles, chevauchant une dernière fois pendant un des contrecoups de Sherlock jusqu'à ce qu'ils soient tous les deux tremblants de la tête aux pieds, se reposant à bout de souffle sur le matelas.

John ne perdit pas de temps à récupérer, toujours à l'intérieur de Sherlock il commença à placer des baisers sur la mâchoire de celui-ci, les faisant courir jusqu'à son nez et sa gorge. Sherlock parla le premier, ayant l'air complètement choqué.

"Bon sang qu'est-ce que c'était… que ça ?" dit-il dans un souffle.

"Des excuses" murmura John dans le creux de l'épaule du détective.

"Ok, d'accord." Il ne semblait pas tout à fait là, un air vague et onirique sur le visage. "Et tu t'excuses à propos de quoi ?" demanda-t-il, encore haletant. John soupira, il allait devoir être honnête pour le coup – même s'il détestait l'admettre. Il releva la tête pour regarder Sherlock dans les yeux pendant qu'il parlait.

"Je suis désolé… je ne m'en souviens pas" souffla-t-il, levant une main pour brosser une boucle imbibée de sueur sur le front de son compagnon. "Je souhaiterais pouvoir et je ne sais pas pourquoi je ne peux pas, mais je ne me souviens pas de notre première fois. Je ne sais pas quelles règles nous avons mis en place ou quoi que ce soit, j'espère juste que c'était à moitié aussi incroyable que ce que nous venons de faire." Sherlock avait pâli légèrement, la rougeur post-coïtale se fondant rapidement sur ses pommettes saillantes. "Et si ça ne suffit pas comme excuses, si tu peux attendre encore 45 minutes je serai heureux de te présenter des excuses à nouveau" murmura-t-il.

"Oh…" Le 'oh' de Sherlock n'était pas celui d'un homme anticipant un autre rapport sexuel, non, c'était un 'oh' rempli d'effroi et John se sentit immédiatement inquiet. "John… je pense que nous ne nous sommes pas compris" continua-t-il, détournant les yeux pendant une fraction de seconde.

"Hm ?" Le détective le regarda à nouveau.

"Nous n'avons pas couché ensemble la nuit dernière… ni fait quoi que ce soit de nature sexuelle" dit-il doucement.

"Ne sois pas stupide, bien sûr que nous…" John se figea, sentant son sang se glacer… en fait, quelles preuves avait-il ? "Mais… mais j'étais nu… les griffures sur tes épaules…" balbutia-t-il maladroitement. Le visage de Sherlock s'était complètement transformé, passant de béatitude post-coïtale à incroyablement sérieux en l'espace de quelques secondes.

"Je peux t'expliquer…" commença-t-il alors que John commençait à s'éloigner, le visage furieusement rouge, mais il resserra son emprise sur les épaules du docteur pour le maintenir en place.

"Laiiiissemoiii" marmonna John embarrassé.

"Si je te lâche, me laisseras-tu m'expliquer ?" demanda sévèrement Sherlock, ne radoucissant pas son emprise maladroite.

"Oui juste…" John se libéra de l'emprise de Sherlock, qui s'était un peu relâchée au mot 'oui', et roula sur le côté, s'extirpant de l'anus glissant de Sherlock avec un frisson de plaisir malvenu. Il se coucha sur le dos à côté de Sherlock, qui se redressait pour s'asseoir contre la tête de lit.

"Qu'est-ce qui s'est passé la nuit dernière ?" demanda John, essayant de ne pas paniquer avant de connaitre tous les faits. Il regardait fixement le plafond, incapable de se résoudre à regarder Sherlock, dont l'apparence débauchée n'aidait en rien à faire passer l'étrangeté du moment.

"Tu as été drogué… tu ne te souviens de rien ?" demanda prudemment le jeune homme, John nia de la tête. "Holly Walker… le vétérinaire qui testait des médicaments illégaux destinés à l'usage humain sur ses clients animaux, dans le cadre d'un procès sur la drogue…" John y réfléchit intensément, quelque chose lui parlait mais c'était lointain et incertain. "Nous étions à la morgue chez le vétérinaire, examinant le corps d'un chat…" Oh oui, le chat mort. "Quand elle est entrée et nous a surpris… elle t'a poignardé dans le bras avec une seringue pleine d'une drogue non homologuée…" John commença immédiatement à vérifier ses bras à la recherche d'une marque de piqure, et Sherlock la lui fit remarquer, une minuscule marque rouge de la taille d'une tâche de rousseur sur le bras gauche de John, pas étonnant qu'il ne l'ait pas remarquée… La peau de John brûla là où le bout du doigt de Sherlock l'avait touché, brièvement cependant.

"Elle m'a griffé dans la lutte…" Sherlock indiqua les égratignures rouges superficielles sur ses avant-bras, que John avait pris pour des marques faites dans le feu de l'action. "Elle a été arrêtée… Apparemment Lestrade ne me fais pas confiance pour aller seul sur le terrain alors il nous a fait suivre, ils étaient sur place cinq minutes après nous." Sherlock parlait assez timidement. "Tu as été emmené à l'hôpital… tu semblais aller bien dans l'ensemble, juste un peu étourdi, tu voulais seulement rentrer à la maison et avoir une 'putain de tasse de thé bien méritée'…" cita Sherlock.

"Mme Walker a expliqué les plus petits détails – les effets secondaires de la drogue, confusion, perte de mémoire, lenteur, délire… l'hôpital m'a fait signer une décharge qui me faisait promettre de te ramener chez nous et de garder l'œil sur toi vu que c'est une drogue non homologuée et non testée. Tu as dit à tout le monde que tu allais bien et que 'le ruban rouge était une putain de nuisance' alors je l'ai signée… nous sommes rentrés…" Sherlock fronçait les sourcils, essayant d'attirer l'attention de John, mais le médecin évitait résolument le contact visuel, regardant toujours le plafond comme s'il essayait d'y faire un trou en le brulant.

"Et ensuite quoi ? Tu as pensé que c'était une bonne idée d'enlever nos vêtements et de nous mettre au lit ?"

"Non…" dit sèchement Sherlock. "J'avais l'intention de m'asseoir dans le fauteuil près de ton lit pendant que tu dormirais mais le délire a frappé… tu as perdu tout semblant de lucidité pendant que j'étais sous la douche – tu voyais des poils de chat partout. Je t'ai laissé approximativement six minutes et quand je suis revenu tu interrogeais le miroir… " Il n'avait pas l'air impressionné – pas du tout. John supposait que la vue de leur colocataire discutant avec des objets inanimés aurait été comique pour n'importe qui. Pas pour Sherlock Holmes apparemment.

"J'ai passé une demi-heure à essayer de te calmer pendant que tu saccageais ta chambre… tu as vidé la moitié de tes tiroirs – quand j'ai enfin réussit à te faire asseoir, tu continuais de vouloir te lever et partir parce que ton – et je cite 'colocataire fou pouvait revenir d'un instant à l'autre'…" John grimaça légèrement à ça. "Tu n'arrêtais pas de t'appeler toi-même James et insistait sur le fait que Mycroft avait mis ta canne sur écoute avec un gadget électronique…"

"Ce dernier point pourrait être vrai…" dit John du bout des lèvres.

"Il ne l'est pas, il ne met sur écoute que mes biens, il s'en fout de ce que tu fais quand tu n'es pas avec moi" lui dit dédaigneusement Sherlock. "Je t'ai convaincu de te mettre au lit, ait réussi à te faire mettre ton pyjama mais tu n'arrêtais pas de me dire qu'il essayait de te manger… tu hurlais à propos de serpents et tu l'enlevais – après la troisième fois j'ai arrêté d'essayer – tu étais de toute évidence dans une grande détresse." Ah… le serpent mangeur d'homme de 2m de long…. Ouais.

"Et pourquoi tu étais dans mon lit ?" demanda un John exaspéré, essayant de passer au crible ses hallucinations dans sa tête.

"Vers trois heures du matin tu as commencé à avoir une conversation à voix basse avec la lampe, lui disant que tu avais peur et que l'homme dans le coin – ce devait être moi – t'observais. Ce que tu disais n'avait pas vraiment de sens mais tu semblais penser que la lampe c'était moi… tu n'arrêtais pas de lui demander – de me demander de venir au lit avec toi parce que l'homme dans le coin était terrifiant… J'ai donc allumé la lumière et tu as… fondu en larmes" dit Sherlock d'un ton dégouté, désapprouvant bien sûr. "Les larmes ne sont pas mon point fort."

"Je sais…"

"C'était évidemment dû à la drogue encore présente dans ton système. Tu m'as supplié… enfin, tu as supplié la lampe, de s'allonger avec toi – alors je l'ai fait. C'est l'été, il fait trop chaud pour des vêtements et tu ne voulais pas me laisser partir pour aller chercher mon pyjama alors j'ai grimpé dans le lit avec seulement mon boxer, et tu t'es tout de suite endormi de ton côté du lit…"

"Et ensuite ?" demanda John, un peu désespérément.

"Il n'y a pas d'ensuite… je dois m'être endormi vers cinq heures du matin et quand je me suis réveillé tu étais… en train de faire ce truc avec ta bouche." Sherlock fit un geste vague en direction de son abdomen.

"Une fellation Sherlock, on appelle ça une fellation… pourquoi diable ne m'as-tu pas arrêté ?" Il poussa un profond soupir.

"Oh oui, excuse-moi de ne pas avoir compris que tu avais des relations sexuelles avec moi uniquement parce que tu pensais avoir déjà eu des relations sexuelles avec moi" dit Sherlock sarcastiquement. "C'était évidemment la conclusion logique." Il leva même les yeux au ciel, faisant John se sentir encore plus bête qu'il ne se sentait déjà.

"Je viens juste de coucher avec mon meilleur ami – sans aucune raison." Il gémit, plaçant une main sur son visage – il était un putain d'idiot.

"Eh bien ce n'est pas entièrement vrai" contra Sherlock. "Tu es de toute évidence attiré par moi – c'est généralement une raison assez acceptable pour avoir des rapports sexuels."

"Tu ne m'aides pas" marmonna sombrement le docteur.

Il y eut un long silence gêné, John massant son front et se maudissant pour avoir commis l'erreur cruciale contre laquelle Sherlock l'avait toujours mis en garde: ne jamais théoriser sans avoir tous les faits. Toutes les preuves menaient à la conclusion d'une relation sexuelle – les preuves avaient tort. Stupide.

"Alors…" dit finalement Sherlock, se rallongeant et copiant la pose de John, regardant le plafond. "C'était du sexe…" Il parlait avec le ton de quelqu'un discutant de la météo.

"Sans déconner, Sherlock" grogna John, se demandant comment il était censé présenter des excuses pour ses précédentes excuses complètement hors de propos.

"C'était… intéressant" reconnu-t-il. "Très sale" ajouta-t-il avec dégoût, lorgnant les salissures sur son estomac. John se retourna et saisit les mouchoirs sur sa table de chevet, balançant une liasse d'entre eux à Sherlock qui commença à se nettoyer.

"Ecoute, je suis vraiment désolé…" commença-t-il mais Sherlock leva une main pleine de mouchoirs.

"Ne le sois pas" dit-il, les jetant sur la table de chevet de son côté du lit alors que John se nettoyait à son tour. "C'était agréable pour les deux parties." Ce fut au tour de John de lever les yeux au ciel en signe d'exaspération, faites confiance à Sherlock pour être aussi… Sherlock.

"Je me sens comme un con" grogna-t-il, roulant en boule les mouchoirs et visant sa corbeille à papier. Il la rata de peu.

"Pour un homme qui vient d'avoir un orgasme assez spectaculaire, tu as l'air plutôt désolé pour toi…" observa Sherlock, tournant la tête sur le côté pour profiter de la vue de John, qui se hâta de tirer les couvertures sur lui-même dans une dernière tentative de pudeur. Un peu tard pour cela. "Je pensais que c'était ce que tu voulais ?" l'interrogea Sherlock, déconcerté par le soudain repli sur soi.

"Voulais ? Non Sherlock, ce n'était pas ce que je voulais…" Il soupira profondément, parce que le semi coup d'œil qu'il lança aux traits du visage de Sherlock lui révélait que le détective était confus. Eh bien, il supposait qu'être réveillé par une fellation de son colocataire prétendument hétérosexuel était suffisant pour rendre confus n'importe qui. "Je ne veux pas d'un coup d'un soir ou d'un… coup d'un matin ou qu'importe ce que c'était. Je te voulais toi… tout de toi, les baisers, bon sang – les câlins si ça te convenait, tu vois une réelle relation d'adulte." Les sourcils de Sherlock se fronçaient au fur et à mesure que John parlait, mais il regardait toujours catégoriquement le plafond comme si celui-ci lui avait personnellement fait du tort.

"Est-ce qu'un orgasme nuit toujours à ton intelligence ?" John était assez certain du fait que Sherlock venait de le traiter d'idiot – il n'allait pas dire le contraire cette fois-ci, il était un imbécile fini. Il avait royalement foiré ce coup-ci, et apparemment Sherlock allait lui faire payer son erreur par des insultes et de l'indifférence. "C'est ce que je propose John." Le docteur cligna des yeux plusieurs fois – il était toujours léthargique à cause de la drogue encore présente dans son système et Sherlock avait partiellement raison au sujet de l'orgasme affectant ses sens.

"Quoi… tu… une relation ?" demanda-t-il un peu incrédule.

"Nous nous sommes cherchés pendant des semaines, des mois même. Il était grand temps que l'un de nous fasse quelque chose à ce sujet." Il haussa les épaules, et John roula sur le côté, regardant Sherlock pour la première fois depuis leur orgasme. Il essaya de détecter une étincelle d'humour dans les yeux de Sherlock mais il n'y avait rien, ses traits étaient calmes et sérieux.

"Attends… tu as dit plus tôt qu'il était évident que je suis attiré par toi… tu savais" l'accusa-t-il, la réalisation que Sherlock n'avait pas été insensible à lui le frappant comme un coup de massue.

"Tout comme toi, je t'ai vu surveiller les touchers les plus infimes, cataloguer les trop longs regards" dit simplement Sherlock.

"Pourquoi n'as-tu rien dit ?" gémit John. Sherlock avait l'air perplexe.

"Je pensais que nous savions tous les deux où nous nous situions sur ce sujet ? Ah… apparemment je me suis trompé." Il nota l'expression exaspérée de John pendant qu'il parlait. "J'ai choisi de ne pas agir parce que je croyais que peu importe les liens romantiques qui se développaient – nous étions sexuellement incompatible" expliqua-t-il simplement.

"Attends alors… tu étais attiré par moi, tu savais que j'étais attiré par toi, mais tu n'as rien fait à ce sujet parce que tu pensais que je ne serais pas intéressé par du sexe gay ?" Il y avait un ton évident de plainte dans sa voix.

"Bien au contraire" dit-il en secouant la tête. "Que tu me désirais d'une manière sexuelle était une chose assurée, ton rituel de douche matinale exigeait treize minutes supplémentaires, tes habitudes masturbatoires indiquaient que tu étais très attiré par moi sexuellement."

John supposait qu'il aurait dû se sentir embarrassé que Sherlock ait connaissance de ces branlettes matinales dont il était le sujet de fantasme, mais il n'était pas du tout gêné ou surpris par cela. C'était Sherlock Holmes. "Non, ta sexualité n'a jamais été un problème. Le fait est que jusqu'à ce matin je n'avais pas eu d'érection volontaire depuis mes dix-neuf ans." John pensa qu'il pourrait avoir besoin d'un moment pour traiter cette information mais Sherlock continua.

"Oh, nous allons faire toute la partie 'récit fastidieux sur mon passé' n'est-ce pas ? Tu ferais mieux de te mettre à l'aise." Sherlock ouvrit un bras, indiquant à John de s'y loger – le docteur était complètement et totalement embrouillé, il n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait, dans un souffle Sherlock lui avait dit qu'il était attiré par lui et s'était rétracté la seconde d'après. "Je crois savoir que les câlins post-coïtaux sont plus ou moins obligatoires après que quelqu'un vous ait permis de le pénétrer analement" dit Sherlock, sur un ton tellement plein de bon sens que John, en dépit de ses réserves, estima qu'il n'avait pas le choix et s'allongea aux côtés de Sherlock, son visage dans le creux du cou du détective.

"D'accord… explique" dit John, inhalant doucement alors que le bras étendu de Sherlock s'enroulait autour de lui, sa main se posant sur l'épaule de son compagnon. Sherlock sentait désormais la sueur et le sexe – c'était enivrant, quelques boucles lâches chatouillaient le front de John et il dut admettre que c'était plutôt agréable de se reposer comme ça dans les bras de Sherlock – même s'il ne savait pas où tout ça le menait.

"J'ai… correction – n'avais pas de désir sexuel… quand j'étais au lycée et les autres garçons étaient emplis d'un cocktail d'hormones en ébullition, copulant ou tentant de copuler avec des adolescentes n'ayant pas grand-chose dans la tête derrière l'abri à vélos: je n'y voyais aucun intérêt. Ça ne me dérangeait pas, je devais m'occuper de mes études. Le sexe et la sexualité étaient triviaux – l'érection occasionnelle était traitée de la même manière que tous les autres inconvénients, aussi rapidement et efficacement que possible."

"Tu n'es pas un robot Sherlock…" dit doucement John. Sherlock leva les yeux au ciel.

"Si tu as l'intention de devenir sentimental et d'avoir pitié de moi pour ma sexualité, je n'hésiterai pas à me dégager de cette étreinte. Tu ne plaindrais pas quelqu'un étant hétéro, bisexuel ou homosexuel, alors ne fais pas comme si c'était une terrible tragédie." John remua un peu cette remarque, gêné.

"Je ne voulais pas…"

"Une personne asexuée n'en reste pas moins une personne et je déteste ta comparaison" lui dit froidement Sherlock.

"Oui je sais, désolé… je voulais juste…" marmonna John, se sentant un imbécile complet. Sherlock avait raison bien sûr.

"Quoi qu'il en soit" le coupa Sherlock avec douceur, avant que John ne tente de s'excuser. "C'était quelque chose que je trouvais facile à réprimer. Quand je suis arrivé à l'université, la virginité est devenue tabou. Chaque élève de l'école couchait avec un autre, ou même un enseignant dans certains cas. Vous ne pouvez pas être un puceau de vingt ans et quelques dans la société d'aujourd'hui, c'est inacceptable. Alors, malgré le fait que ça ne m'intéressait pas, j'ai fait quelques… tentatives." Il s'arrêta, soudainement assailli par des souvenirs qu'il ne s'était pas remémoré depuis une longue période. Il serra distraitement l'épaule de John. "Trois tentatives, trois personnes différentes. A chaque fois j'étais réticent ou incapable de maintenir une érection. Les partenaires étaient… pas très emballés, chacun semblait le prendre personnellement pour une raison."

John dut y penser, s'il avait été un jeune homme dans la vingtaine, à l'université et dans le lit de Sherlock Holmes (qu'il imaginait plus décharné mais tout aussi beau dans sa jeunesse), aurait-il été offensé de ne pas pouvoir faire jouir Sherlock ? Il pouvait tout à fait comprendre pourquoi ils l'avaient pris personnellement, et il ressentit un sentiment de culpabilité commencer à ronger son estomac.

"Après cela, j'ai arrêté d'essayer. Le sexe ne fonctionnait manifestement pas pour moi, il n'y avait aucun intérêt à battre un cheval mort pour ainsi dire. Je n'ai jamais convoité le corps d'une personne – ce qui nous amène à aujourd'hui" poursuivit le détective.

"Et par aujourd'hui tu veux dire moi ?" demanda John, et il sentit brièvement le menton de Sherlock effleurer ses cheveux, indiquant que ce dernier avait hoché la tête.

"Je n'avais aucun doute sur le fait que toi et moi étions romantiquement compatibles, je sais reconnaitre les symptômes d'attraction, ils ne me sont pas inconnus. Nous avons ce à quoi les gens se réfèrent idiomatiquement comme une 'alchimie'. Il y a eu plusieurs fois dans ma vie où j'ai admiré le cerveau de quelqu'un, son courage ou sa personnalité – asexué n'équivaut pas à dénué de romantisme. Alors oui, j'étais attiré par toi… mais je n'avais pas de désir sexuel pour toi." Il fit une pause avant d'ajouter, presque en s'excusant – rare pour Sherlock. "Ne le prends pas personnellement."

"Je ne le prends pas mal" promit John, sachant que c'était loin d'être personnel – ce n'est pas que Sherlock n'était pas sexuellement attiré par lui, c'est que Sherlock n'était attiré sexuellement par personne.

"J'ai considéré plusieurs options. Je savais que tu ne serais pas heureux avec une relation sans sexe. J'ai brièvement courtisé l'idée d'un scénario sexuel unilatéral – te permettre d'utiliser mon corps comme tu l'entendrais."

"Je ne ferai jamais…" commença John, horrifié par l'idée, mais Sherlock le coupa à nouveau.

"Je sais que tu ne le ferais pas, c'est pourquoi je ne l'ai pas proposé. J'aurais été content de cette situation cependant, cela aurait été une tâche mais je l'aurais volontiers endurée."

Cela faisait physiquement mal à la poitrine de John d'entendre Sherlock parler comme ça. Il n'aurait jamais rêvé de compromettre volontiers la sexualité de Sherlock – du sexe quand un des partenaires était réticent ou incapable d'en tirer du plaisir n'était pas du sexe, c'était de l'abus, et pourtant Sherlock était tellement désinvolte à ce sujet. Il avait effectivement considéré le fait de laisser John le prendre de cette façon.

"J'ai essayé" dit Sherlock, presque à voix basse. "J'ai tenté de m'exciter avec des images mentales, j'ai passé des heures à essayer d'atteindre une jouissance en pensant à toi et ça ne s'est pas produit." John savait qu'il ne devait pas avoir pitié de Sherlock pour cela, mais il l'eut. Ce n'était pas les paroles d'un homme à l'aise avec sa sexualité, c'était les paroles d'un homme qui avait tout essayé pour cesser d'être ce qu'il était. Presque instinctivement, John déposa un baiser délicat dans le cou de Sherlock – le détective se crispa au contact.

"Et puis… ce matin tu es arrivé et tu as mis tout sens dessus-dessous." Sherlock avait l'air réellement impressionné. "Non seulement j'ai eu une érection, je l'ai maintenue et j'ai atteint un orgasme époustouflant." John rougit un peu à ces mots, juste un peu.

"Je n'avais pas l'intention… je ne savais pas… je n'aurais pas…" Il n'arrivait pas à former ses mots.

"Je suis en fait assez content que tu n'aies pas su. Aurais-tu nourri les mêmes croyances que moi, nous n'aurions jamais fini en sachant ce que nous savons désormais."

"Ce qui est…" commença John avec incertitude. Sherlock poussa un profond soupir avant de remettre John au-dessus de lui, levant les yeux pour maintenir le contact.

"Je suis, apparemment, attiré sexuellement par toi…"

"Sherlock, une fois n'efface pas toute une vie de…" John semblait fatigué, tout cela pouvait finir très mal.

"Tais-toi et écoute moi" ordonna Sherlock. "Il est vrai que si tu n'avais pas forcé ça sur moi," John détestait ça. 'Forcé'. Il était un odieux monstre. Ugh. "Je n'aurais pas eu l'envie de faire le premier pas" dit-il, levant une main pour prendre à coupe la joue de John. "Mais à cet instant ? Je suis au lit avec toi, nous sommes nus tous les deux… je suis un peu trop fatigué pour un deuxième round, mais donne-moi une minute, je n'ai plus dix-neuf ans." Il sourit d'une manière féline, le faisant paraitre un peu maniaque, mais John avait toujours l'air incertain. "Dis-moi que tu ne le sens pas ?" souffla Sherlock, bougeant sa tête plus près de John, leurs lèvres se touchant presque.

"Sentir… quoi ?" demanda prudemment le médecin, déchiré entre ce qu'il voulait et ce que Sherlock pouvait ne pas vouloir réellement. Sherlock approcha ses lèvres encore un peu plus, dangereusement près et pourtant pas tout à fait assez proche.

"La passion" murmura Sherlock alors que les yeux de John s'élançaient vers sa bouche avant de remonter. "Ivresse, adrénaline, besoin, envie, furieux désir" ronronna-t-il, se délectant des anicroches de la respiration de John. "C'est un peu nouveau… mais c'est définitivement là." Sa voix était à peine audible à présent, la tension dans la pièce insoutenable alors que John attendait: attendait de s'entendre dire que c'était n'importe quoi et de dégager de là, ou attendait d'être embrassé. Sherlock sourit.

"Si tu as l'intention de le faire, fais-le" répéta-t-il d'un ton faible mais pressé, choisissant ses mots avec soin, sachant les images et les sensations qu'ils évoqueraient dans l'esprit de John. La tentation était trop grande et John réduit l'écart infime entre leurs lèvres, rencontrant la bouche de Sherlock en un baiser qui n'aurait pu être chaste même s'il l'avait voulu. Sherlock avait raison – il avait toujours raison, il y avait un désir certain des deux protagonistes, deux langues se balayant l'une l'autre, deux dentitions grignotant tour à tour des lèvres inférieures. John se retira pour de l'air et fut agréablement surpris de voir les pupilles de Sherlock à nouveau dilatées – non seulement d'excitation mais également avec le choc de se sentir excité, une combinaison franchement étonnante.

"Oh oui" dit-il, toujours souriant alors qu'il passait sa langue sur sa lèvre inférieure, dégustant John sur lui-même. "Définitivement là." Il posa ses deux mains sur les hanches de John, le faisant glisser légèrement vers le bas le long de son corps pour montrer au docteur la preuve physique de son état d'excitation, le laissant sentir les préludes de la seconde érection matinale du détective pressant contre son dos. Voilà peut-être une demi-heure qu'ils avaient terminé, ils avaient parlé pendant un certain temps, l'endurance de John n'était pas tout à fait aussi bonne que la moyenne mais il supposa que si Sherlock avait tenu jusqu'au début de la trentaine sans sexe sa période réfractaire serait assez rapide aussi.

"Alors… pas asexué ? murmura John.

"Alors… pas hétérosexuel ?" contra Sherlock, apparemment le bécotage n'avait pas enlevé le sourire de son visage. Il posa sa main sur la pommette de John, puis sur son menton, retraça avec deux doigts les courbes de la gorge du docteur et était à mi-chemin sur sa poitrine quand il l'entendit haleter. "Tout un nouveau monde de possibilités à explorer." Il utilisait sa voix la plus grave, celle qu'il savait que John trouvait sexy, grognant à moitié ses mots. John hocha silencieusement la tête. "J'ai une personnalité addictive tu sais… je pense que tu es ce qu'ils appellent un facilitateur" dit-il à John, alors que sa main s'abaissait, ses doigts dansant sur l'abdomen du médecin. "Ce pourrait être dangereux" ajouta-t-il, et ce fut au tour de John de sourire, regardant Sherlock avec émerveillement et affection.

"Tu veux en voir un peu plus ?" offrit-il, jouant le jeu de Sherlock aussi bien qu'il le pouvait. Avant que le détective ne puisse répondre une réponse évidente, John lui fit relever les hanches, pressant la verge semi-dressée de Sherlock contre sa joue. Le détective gémit mais réussit à dire, quoique d'un ton fortement voilé qu'il n'avait pas l'intention d'utiliser:

"Oh mon Dieu oui."


*environ 19 cm

Et voilà, histoire terminée *petite larme :'(* Merci à tous ceux qui ont suivi cette histoire, qui ont reviewé, me donnant du courage pour continuer la traduction. Merci à l'auteur pour nous avoir écrit de si jolies histoires et pour m'avoir laissé la faire partager avec la communauté française.

J'espère vous retrouver sur une prochaine traduction :)

Merci encore à tous ! :D