Outtakes de The bigger they are de différents points de vue. Ça n'a aucun sens de les lire si vous ne connaissez pas l'histoire principale. Bella est veuve avec quatre enfants. Edward est militaire et célibataire endurci. Il ne fait pas dans l'engagement et elle, elle a beaucoup de bagages...

The harder they fall est à LadyExcalibur2010

Je ne fais que traduire

A lire après le chapitre 3

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DEUX HOMMES A LA PORTE

Bella

J'entends frapper à la porte mais je n'y prête pas vraiment attention. Je m'étais enfin endormie oubliant difficilement que j'étais de nouveau seule dans le lit. Je déplie mon bras par habitude mais le côté de Mac est... froid. Putain. Puis je m'assis dans le lit vide et je réalise que quelqu'un a frappé à la porte. Je regarde l'heure.

Merde. Six heures quinze? Ce ne sont pas de bonnes nouvelles qui arrivent si tôt. Mon cœur commence à battre à tout rompre dans ma poitrine. La crainte s'installe, le corps devient lourd. Je hausse les épaules et enfile une robe de chambre puis titube dans l'escalier. Je vois les silhouettes de deux hommes éclairées par la lumière du porche. Je laisse toujours la lumière allumée la nuit quand Mac n'est pas là. Et je les ai laissées souvent allumées durant notre mariage. Je sens la solitude qui me transperce comme une lame tranchante mais les deux hommes qui attendent à ma porte font partir cette peur. La terreur chasse la solitude.

Je me redresse, carrant mes épaules. Je suis femme de militaire. Nous connaissons le risque. Même avant d'avoir ouvert cette porte je sais. Mes voisins doivent savoir aussi. Nous regardons chaque voiture par habitude. Une partie de notre tête attend toujours... attend juste. Nous avons vu la voiture s'arrêter chez d'autres, chacun d'entre nous a vu d'autres familles brisées. Et nous avons attendu notre tour. Mais sans croire vraiment qu'il viendrait un jour.

La plupart d'entre nous dans cette rue a quelqu'un là-bas ... en danger. Pour une raison quelconque cette phrase me donne envie de rire. Ça semble tellement ... poétique. Alors que c'est dangereux, une sale guerre meurtrière.

Et Mac est au cœur de l'action.

L'aube commence tout juste à répandre sa lumière dorée sur le paysage du Texas. Je cligne des yeux en regardant les deux hommes en uniforme. "Madame Isabella James?" demande le plus grand, sa voix et son visage sont ... emplis de pitié.

Le monde se balance et tout à coup il bascule pendant qu'ils me font rentrer. Ils disent beaucoup de mots mais peu d'entre eux sont vraiment importants. Mort. Mort au combat. Emmett McCarty James. Quelqu'un doit être prévenu. Des mots, juste des mots. Sans valeur, paroles inutiles et je refuse d'y faire attention.

"Si vous avez besoin de quoi que ce soit. " Le plus grand bouge, mal à l'aise. Quel sale boulot il fait. "Bonjour Madame. Je suis désolé de vous informer que votre mari a fait le sacrifice ultime et est mort pour son pays." Pour le moment je le hais lui. Que fait-il ici sain et sauf dans son uniforme impeccable alors que mon mari est là-bas et mort.

Est-ce que j'ai besoin de quelque chose? Est-il sérieux?

Bon sang oui j'ai besoin de quelque chose. J'ai besoin de Mac. J'ai besoin de mon mari. Mais il ne reviendra jamais. Jamais plus. Puis d'autres bras s'enroulent autour de moi. Je regarde c'est Linda, ma voisine la plus proche. Ils font toujours venir un ami ou un voisin. C'est la procédure. Linda est un bon choix, stable et impassible. Elle ne craquera pas sous la pression. Elle m'empêchera de faire quelque chose de stupide. Ou du moins elle va essayer.

Son mari Ray, sert avec Mac. Nous vivons les uns à côté des autres depuis deux ans maintenant. Nous nous entendons bien. Elle est un peu plus âgée que moi mais nos enfants s'entendent bien. Et c'est suffisant pour moi.

Maintenant elle est là pour moi alors que j'essaie de donner un sens à cette nouvelle, mon mari a été tué. Je réalise à peine que je n'ai pas saisi les mots qui expliquaient exactement ce qui lui était arrivé. Un tir de sniper? Une bombe artisanale? Un accident impliquant un véhicule. Il semblerait qu'il y ait un million de possibilités pour mourir dans une guerre. Mac et moi en avions parlé une fois. Je n'ai pas envie de me rappeler cette conversation pour le moment.

Linda pleure. Attends. C'est moi. Je ne le réalise pas jusqu'à ce que Linda me tende un mouchoir et me prenne contre elle. A cet instant il me semble qu'elle est ma mère et je sanglote. Ce doit être le choc. Je ne peux pas encore sentir la douleur. Elle ne m'a pas encore frappée. Pas encore. Elle le fera. Elle arrive comme une bête de proie. Je peux la sentir me traquer. Je peux sentir son souffle chaud sur ma nuque.

Oh oui, j'allais souffrir. J'allais m'effondrer. Ce serait une affreuse souffrance, ce genre de souffrance qui divise votre vie en "avant" et "après".

Ensuite je sens deux petites mains attraper les miennes et je baisse la tête pour voir Jakey. Il est tout flou et je me dis que c'est la faute de mes larmes. Je le serre si fort que je lui fais sans doute un peu mal, puis je le relâche. Il enfouit sa tête dans mon cou.

"Qu'est ce qui ne va pas maman?" Il ne m'avait pas appelé comme ça une seule fois cette année. L'année dernière j'étais devenue M'am. Il m'avait expliqué que ses copains de maternelle n'appelaient plus leur mère comme ça. Mon bébé sait. Ma vieille âme sage, bien sûr qu'il sait.

Je ne peux pas lui répondre ; je ne peux pas dire les mots. Linda m'offre d'aller chercher les autres garçons pour moi. Suis-je prête? Par l'enfer non. Mais il faut que je fasse comme si je l'étais. C'est une partie de mon travail. Je suis une femme de militaire et je vais faire le boulot, tout comme Mac avait fait le sien.

Tout d'un coup j'ai besoin plus que tout que mon père soit près de moi. Après Mac. Je veux Mac plus que tout. Mais il est parti.

Ensuite Emmett apparait, les lèvres tremblantes, l'expression agressive et les yeux pleins de larmes qu'il ne versera pas. Il a vu les uniformes et son visage a changé. Je l'ai vu grandir à cet instant. Son enfance est finie et il le sait.

Seth arrive ensuite tout ensommeillé. Il regarde Emmett et commence à pleurer. Mon petit, mon garçon sensible. Bien sûr, il sait. Ils sont des gosses de l'armée, ils connaissent le prix aussi. Ils avaient assisté à des funérailles. Ils avaient vu leurs amis plier bagages et partir loin quand leur père était mort là bas. Nous vivions sur la base. La mort et les visites matinales sont juste une chose de la vie. Mort. Vie. Cela a-t-il vraiment une importance?

Puis Sam glisse sa main dans la mienne en la serrant fort. Il déteste se réveiller tôt mais aujourd'hui il est bien réveillé. Comme la plupart des enfants ils peuvent deviner ce que les adultes leur cachent. A présent, Jake et Seth pleurent tous les deux mais ni Emmett ni Sam. Sam serre la mâchoire et essaie d'écouter ce que les hommes en uniforme essaient de nous dire. On dirait presque qu'il voudrait prendre des notes.

Linda hoche la tête et leur répond. Je suis muette mis à part les sanglots. Je ne trouve pas assez d'air. C'est ça le problème.

"Je vais en haut juste une minute," dis-je et je me précipite dans la salle de bain. Ma salle de bain à présent je suppose. Non pas la mienne. Nous allons bientôt déménager. C'est ainsi que ça fonctionne.

J'arrive tout juste aux toilettes avant que mon estomac ne se vide. Je m'accroche à la cuvette pendant un temps assez long, le temps d'une vie. Mon estomac se soulève et proteste. Mac ne peut pas ne plus être là.

Non. Il m'a promis qu'il rentrerait. Il m'a dit que les choses iraient mieux et qu'il rentrerait à la maison. Promesses faites. Promesses non tenues.

Je me balance d'avant en arrière sur le sol et j'entends un cri de lamentation qui ressemble à celui d'un animal pris dans un piège et qui se ronge sa propre patte pour se libérer. Je veux me libérer. Je veux me libérer. Va-t-en!

Oublier cette douleur. L'oubli est mieux que cette agonie...

La colère est mieux que la douleur. La rage flotte au bord de ma douleur.

Alors je la laisse venir et je l'accueille. Putain, je me délecte d'elle.

"Va te faire foutre Mac, va te faire voir. Je tape contre le sol avec mes poings. Le carrelage blanc est bientôt maculé de stries rouges. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi ni ce que c'est. Peu importe. Je continue à taper. Mieux vaut taper que pleurer. Boum boum boum. La douleur cuisante dans mes mains est un soulagement. Le rouge de la colère flotte autour de moi et me tient fermement sous son emprise. Elle est en sécurité là, pas de douleur autorisée.

Mais elle ne peut pas durer. Elle m'abandonne et c'est la douleur qui se remet à couler à sa place.

Le sol de la salle de bain est frais contre ma joue. Je l'aurais nettoyé . Je l'aurais nettoyé si j'avais su.

Mac. Oh mon Dieu Mac comment vais-je continuer sans toi?

Mac! Tu avais promis. Tu as menti.

Et je suis seule.


Pour celles qui l'ont demandé voilà la succession des chapitres et des bonus :

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