Heeey~ ^^
Comme je l'avais dit en postant le chapitre 4, cette fic n'est pas abandonnée... et je recommence enfin à poster des chapitres à un rythme pas trop catastrophique ! Bon, d'accord, j'ai quand même mis trois mois à écrire celui-ci, mais... Trois mois, c'est toujours mieux qu'une année... Je trouve... Bref. xD Encore une fois, ce chapitre est plus long (beaucoup plus long, pardon TT) que d'habitude, mais pour une fois j'ai une bonne raison : je voulais absolument finir de raconter le mardi dans ce chapitre (et je voulais pas bâcler la fin de journée non plus).
Du coup, beaucoup d'Aomine et beaucoup de Kise dans ce chapitre - j'espère qu'ils ne vous ennuieront pas trop... XD Enfin, de toute façon, les autres (en tout cas Momoi et Midorima) reviendront dans le chapitre 6. ^^ Sur ce, je vous laisse, et j'espère que ce monstrueux machin vous plaira !
Mangasdu03 : Merci beaucoup pour ta review ! T'en fais pas, comme promis, je n'abandonnerai pas. :) Et je suis tout à fait d'accord avec toi pour le QI de ces deux abrutis, ahah... xD (je rigole mais en fait ils me désespèrent *bam*)
Pomme : Non non, je n'abandonne pas, promis ! Il me faut des semaines pour écrire un chapitre, mais je le boucle quand même... la preuve avec celui-ci ! xD En tout cas merci beaucoup pour ta review, ça m'encourage ! ^^
Comme très souvent, un énorme merci à Edward Creed, Mnesyah et Plume Sombre pour leur soutien et leur aide précieuse ! x3
Chapitre 5 : Mardi – 3
« ... que se passe-t-il avec Kise-kun ? »
Il ne fallut pas plus d'une seconde à ces quelques mots pour s'échapper des vestiaires par la porte entrouverte et tomber droit dans l'oreille d'Akashi, qui s'arrêta aussitôt.
L'entraînement du club de basketball du collège Teikou s'était terminé depuis presque une demi-heure déjà, et le capitaine de l'équipe venait de finir de s'entretenir avec les différents coachs qu'il secondait (ou plutôt, dans la plupart des cas, qui le secondaient – car c'étaient plus souvent eux qui soutenaient ses idées et se ralliaient à sa stratégie que l'inverse). Aussi, il se dirigeait d'un pas rapide vers les vestiaires, non pas pour s'y changer – puisqu'il s'était douché et changé avant de rejoindre ses enseignants –, mais pour vérifier qu'aucun membre du club n'y traînait encore et pour en verrouiller la lourde porte jusqu'au lendemain.
Cette simple question, toutefois, suffit à stopper net son pas pourtant bien décidé.
Immédiatement, il cessa d'évaluer les décisions prises en compagnie des coachs et se concentra sur la porte à moins d'un mètre de lui ; en effet, il avait clairement reconnu la voix de Tetsuya et il avait de bonnes raisons de croire que la personne à qui le joueur fantôme s'adressait n'était autre que Daiki. Depuis la veille, déjà, l'as de l'équipe semblait... différent. Le changement était infime, certes, mais Akashi Seijuurou voyait tout et savait tout – et en l'occurrence, il voyait qu'Aomine jouait moins bien, et il savait que le génie du basketball lui cachait quelque chose.
D'ailleurs, la question de Tetsuya ne faisait que confirmer ses doutes – apparemment, Daiki avait bel et bien un problème, et apparemment, ce problème n'était pas sans relation avec Ryouta.
« Disons que..., Akashi entendit-il Aomine répondre derrière la porte des vestiaires. Il s'est passé un truc vachement bizarre, hier. Mais faudrait que t'en parles à personne, tu vois ? »
Alors comme ça, Daiki ne souhaitait pas que quiconque soit au courant de son secret, sinon Tetsuya ? Intéressé, le capitaine de l'équipe fit un pas de plus en direction de la porte entrouverte et espéra que ses coéquipiers décideraient de parler un peu plus. En temps normal, il n'était pas du genre de ceux qui écoutaient aux portes et lorgnaient par les serrures, mais dans ce cas précis, le moment de faiblesse d'Aomine risquait de mettre toute l'équipe en danger – et ça, c'était quelque chose qu'Akashi, en tant que capitaine, ne pouvait pas tolérer.
Malheureusement, il n'eut pas l'occasion d'en apprendre beaucoup plus ; tout au plus Daiki répéta-t-il que Tetsuya ne devrait parler de ce problème à personne, mais l'as de l'équipe avait d'ores et déjà la main sur la poignée de la porte et il n'en fallut pas plus à Akashi pour comprendre que la discussion entre ses deux coéquipiers était close, pour l'instant du moins.
Alors, le capitaine de l'équipe décida de prendre les devants et ouvrit lui-même la porte, avant que ses deux camarades n'aient la possibilité de sortir des vestiaires et de le surprendre immobile dans le couloir.
Sans surprise, le jeune homme s'offrit ainsi le spectacle d'un Aomine qui, déséquilibré, manqua de s'écrouler à terre, avant de se rattraper de justesse à la porte désormais grand ouverte.
« Ah ! Mais putain, qu'est-ce que-
– Daiki, le coupa aussitôt Akashi, feignant la surprise comme il reculait légèrement. Je voulais savoir si je pouvais fermer les vestiaires.
– Tu peux, Akashi-kun. Nous étions justement en train de partir. »
Dès lors, il suffit d'un signe de la tête et d'une ou deux formules de politesse au capitaine de Teikou pour laisser partir l'ombre et la lumière du club. Bien sûr, Akashi aurait tout à fait pu suivre discrètement les deux amis, jusqu'à ce qu'ils se décident à poursuivre leur plus récente conversation – mais mener une telle filature n'était pas sans risque, et le roux n'était pas partisan de ces méthodes issues tout droit d'un feuilleton policier ou d'un mauvais roman noir. Tout en verrouillant la porte des vestiaires, il les regarda donc s'en aller côte à côte ; et sans plus attendre, il se fit la promesse solennelle qu'il découvrirait, aussi tôt que possible, ce qu'il pouvait bien se passer avec Kise.
Il était déjà presque huit heures du soir lorsque Kise prit la pose pour la dernière fois de la journée, et le photographe du Zunon Boy appuya sur le bouton de son appareil high tech avant de lui sourire, satisfait.
« C'est terminé !, annonça-t-il gaiement. Bon boulot, Ryouta ! »
A ces mots, le blond ne fit même pas l'effort de retenir un soupir, et l'accompagna même d'un petit rire nerveux. Il avait beau apprécier le mannequinat (ce n'était pas sa passion, en toute honnêteté, mais il aimait prendre la pose et se faire photographier, il aimait que l'on fasse ressortir sa beauté et qu'on l'affiche en couverture des magazines), il se sentait toujours un peu soulagé à la fin de ses shootings. Enfin, il supposait que c'était ce que ressentaient tous les adultes qui arrivaient au bout de leurs heures de travail et sortaient enfin du bureau pour rentrer chez eux – et certes, il ne passait pas la journée dans un bureau, et il n'était pas adulte non plus, mais sa situation était la même. Après une heure et demie de séance photo (laquelle intervenait d'ailleurs après deux heures d'entraînement et toute une journée de cours), il était fatigué et, quand même, un peu content que ce soit terminé.
Rapidement, il remercia le photographe tant pour ses compliments que pour son travail, puis sa manager (toujours présente, quoi qu'il fasse, peu importe où il le faisait) lui confirma ses prochains rendez-vous de la semaine et, enfin, il fut autorisé à prendre congé.
Apparemment, il aurait encore une séance photos pour un hors-série vendredi en fin d'après-midi et une interview le dimanche dans la matinée – mais en dehors de cela, il était libre, et il pouvait consacrer le temps qu'il lui restait à ce qu'il voulait. Il aimait cette liberté, quelque part ; il aimait le fait que malgré ses obligations, malgré le club de basket, le mannequinat et la deuxième année de collège, il restait dans son planning de la semaine des plages horaires totalement vides, qu'il pourrait passer à faire du shopping aussi bien qu'à regarder la télévision ou qu'à demander des one-on-one à Aominecch-
Aominecchi.
Le hasard, qui faisait toujours si bien les choses, voulut que Kise soit justement en train de sortir du bâtiment et vienne justement d'attraper son téléphone portable au moment où cette idée lui traversa l'esprit – Aominecchi.
Eh merde. Il l'avait complètement oublié, jusqu'ici.
Enfin, non, pas complètement ; il y avait pensé en arrivant, et au début du shooting, mais il s'était repris lorsque le photographe lui avait fait remarquer qu'il n'était pas suffisamment concentré, et... En conséquence, il avait oublié. Aominecchi lui était sorti de l'esprit. Et maintenant, il se retrouvait immobile (il ne s'en était pas rendu compte, mais il avait cessé net d'avancer lorsque la vérité l'avait frappé), les yeux rivés sur son téléphone portable, avec la certitude qu'il fallait qu'il appelle, non, qu'il l'appelle, et en même temps, l'appréhension qui s'insinuait en lui, doucement, petit à petit.
Ce n'était pas sorcier, pourtant : il avait promis à son coéquipier qu'il l'appellerait lorsque sa séance photos serait terminée. Or, le shooting en question venait de toucher à sa fin, et Kise s'apprêtait justement à prendre le chemin qui le ramènerait chez lui – il fallait qu'il appelle Aominecchi. C'était simple comme bonjour. En théorie du moins.
Car dans la pratique, le blond ne se voyait absolument pas chercher le nom d'Aominecchi dans ses contacts, et encore moins poser le doigt sur son numéro affiché à l'écran, l'appeler et entendre sa voix lui répondre à l'autre bout du fil – il ne se voyait pas lui téléphoner maintenant, non. Il ne savait même pas quoi lui dire ! Pas alors qu'il avait oublié de le prévenir pour le shooting, et pas alors que son ami s'était (à juste titre) énervé contre lui... Si ça se trouvait, Aominecchi n'avait même plus envie qu'il l'appelle. Si ça se trouvait, d'ailleurs, Aominecchi n'avait même jamais voulu qu'il l'appelle – et peut-être même qu'il était toujours fâché contre lui, et peut-être même qu'il lui en voulait... Kise sentit son cœur se serrer à cette pensée.
Bizarrement, l'idée qu'Arisa puisse se mettre en colère, lui hurler dessus ou le détester ne l'avait jamais dérangé, et il n'avait jamais été sincèrement désolé d'avoir oublié de la prévenir, la fois où il s'était rendu au travail plutôt qu'au cinéma avec elle ; mais Aominecchi... Aominecchi, c'était différent. Le blond mannequin haïssait jusqu'à l'idée de se disputer sérieusement avec lui.
Non sans un soupir un peu désespéré, Kise se remit en route et jeta un dernier coup d'œil à son portable, avant de sélectionner le numéro de son coéquipier et d'appuyer sur la touche d'appel. Il n'avait pas franchement envie de parler à Aominecchi, mais c'était son ami, et peut-être même son petit ami, et... Décidément, il aurait dû le prévenir pour le shooting.
C'était lui qui était en faute, et il fallait qu'il s'excuse. Il n'avait pas le choix.
Chez lui, Aomine ne fit rien de toute la fin de l'après-midi.
Certes, confier à Tetsu ce qui le préoccupait lui avait fait du bien, beaucoup de bien même ; mais il ne suffisait pas de parler d'un problème pour le résoudre, malheureusement, et Daiki ne le savait que trop bien. Sa conversation avec son meilleur ami l'avait soulagé, mais à peine était-il rentré qu'il s'était remis à penser à Kise – et merde, il avait quand même fini par mettre quelqu'un au courant de leur relation, alors qu'il avait promis de ne pas le faire, finalement. Enfin... Il pouvait faire confiance à Tetsu ; mais il n'avait quand même pas respecté l'une des deux conditions de Kise, et quelque part... ce n'était quand même pas comme s'il l'avait trahi, si ?
Avec un soupir aussi dépité que désespéré, le collégien referma son cahier de mathématiques et s'empara de son téléphone portable pour vérifier l'heure qu'il était. 19h57. Déjà presque huit heures, et il n'avait rien fait, même pas ses devoirs de maths – il avait bien essayé, à vrai dire, mais il n'avait pas réussi à se concentrer, et... Ah, il s'en voulait. Ou alors était-ce la faim qui lui tiraillait ainsi les entrailles et la poitrine ? Il fallait dire qu'à cette heure-ci, il n'avait toujours pas mangé, et-
Non, sérieusement. Il s'en voulait, et il le savait, et il aurait voulu le nier, mais... Au fond de lui, il en avait trop conscience pour s'empêcher de se l'avouer. Il n'aurait pas dû parler ainsi à Kise ; et dire qu'il l'aimait, merde ! Il n'aurait jamais dû s'énerver, il n'aurait jamais dû lui crier dessus, et d'ailleurs il n'aurait jamais dû croire que cet abruti de blond jouerait assez le jeu de leur relation pour penser à le prévenir de ses shootings et autres rendez-vous professionnels.
L'espace d'un instant, Aomine ferma les yeux, inspira à fond et expira lentement. Puis, il jeta un nouveau coup d'œil à son téléphone ; 19h59. Il soupira.
C'était lui qui était en faute, et il fallait qu'il s'excuse. Seulement voilà : son imbécile de blond camarade était actuellement en pleine séance photos, il était donc impossible de l'appeler. D'ailleurs, Daiki n'avait pas la moindre idée de l'heure à laquelle pourrait bien se terminer ce shooting – et d'un côté, force était de l'avouer : ça l'arrangeait un peu. Ça l'arrangeait, oui, de ne pas avoir à taper lui le numéro de Kise sur l'écran de son portable, de ne pas avoir à presser lui la touche d'appel, et de pouvoir se réfugier derrière l'excuse que, de toute manière, son coéquipier lui avait dit qu'il l'appellerait, et surtout, que ce n'était pas dit qu'il le ferait vraiment.
A vrai dire, ça l'arrangeait tellement qu'il en oublia de réfléchir à ce qu'il pourrait bien répondre si, effectivement, Kise l'appelait et si, effectivement, son téléphone sonnait, là, maintenant ; tant et si bien que ça ne manqua pas, et que les vibrations de l'appareil contre le bois de son bureau le firent bientôt sursauter sur sa chaise.
Surpris, il n'eut pas le temps de penser à quoi que ce soit sinon à l'heure – 20h01 – qui s'affichait à l'écran, et il fit comme lorsque, sur le terrain, son esprit trop lent se retrouvait dépassé par la vitesse à laquelle s'enchaînaient les événements : il se fia à son instinct.
« Ah, heu, allô ! Répondit-il donc, d'un ton aussi détendu que possible.
– Aominecchi, fit la voix de Kise à l'autre bout du fil. J'avais dit que je t'appellerais, alors... »
Dans sa poitrine, Daiki sentait son cœur battre à toute vitesse, et s'il adorait cette sensation lorsqu'elle n'était due qu'à l'effort physique et à l'adrénaline en plein milieu d'un match, dans l'immédiat, il la détestait – parce qu'elle n'était due, justement, qu'à Kise et à sa voix qui grésillait dans le combiné.
L'espoir qu'un geste aussi futile puisse l'aider à se calmer lui fit fermer les yeux, rien qu'une seconde durant. Puis, il les rouvrit, et chercha quelque chose d'un tantinet intelligent à dire ; il ne trouva pas. A toute vitesse, il passa en revue les différentes possibilités qui s'offraient à lui – l'entraînement, la façon dont ils s'étaient quittés, le shooting, et bientôt ce furent des mots comme je ne veux pas me disputer avec toi et je m'en veux et je suis désolé qui lui traversèrent l'esprit.
Mais le silence entre eux commençait à se faire pesant et, une fois encore, Aomine décida d'esquiver le problème qui le préoccupait.
« Ah, ouais, c'est vrai, lança-t-il. Et donc, heu... Ce shooting... ça a été ? »
Sur le moment, il eut envie de se frapper pour avoir posé une question aussi débile – alors que c'était lui qui était en tort, et qu'il fallait qu'il s'excuse auprès de Kise pour l'avoir engueulé, merde.
« Oh, oui, bien sûr ! Dit alors Kise, et il rit doucement. C'était un peu fatiguant et j'ai vraiment la dalle, mais ça valait la peine ! D'ailleurs, tu verras, le mois prochain, en couverture du-
– Tu veux venir manger un morceau à la maison ? »
En s'entendant prononcer ces mots, Aomine manqua de fracasser son crâne contre son bureau de bois dur ; mais quel imbécile il faisait, putain ! Il était censé s'excuser, pas proposer à Kise de venir bouffer chez lui ! Certes, il n'avait pas encore mangé, mais sa mère était sans doute en train de préparer le dîner, et son père allait bientôt rentrer, et ses parents n'accepteraient jamais... Mais en même temps, le blond, son petit ami, venait de lui dire qu'il avait très faim – et puis, si Kise venait, au moins, l'as de Teikou n'aurait plus d'excuse pour ne pas lui parler, pour ne pas s'excuser.
Au fond, la seule chose qui pourrait empêcher son coéquipier de venir dîner chez lui ce soir-là était la mère de Daiki ; mais le jeune homme se convainquit qu'il réussirait à lui faire accepter d'inviter Kise, et il soupira, un peu soulagé.
« Ce soir ? S'étonna d'ailleurs le blond, sans doute surpris de cette soudaine invitation. M-Mais, Aominecchi... tu es sûr que ça ne dérange pas ?
– Non, pas du tout, mentit Aomine sans hésiter une seconde. Ça me fait plaisir. »
Et ces derniers mots, en revanche, ne relevaient pas du mensonge, mais de la pure et simple vérité.
Malgré leur dispute, malgré son cœur qui battait à deux cents à l'heure et malgré l'appréhension qu'il ressentait à l'idée de devoir s'excuser, Daiki ne pouvait s'empêcher d'avoir hâte de revoir Kise.
« Ah, heu... eh bien... j'arrive, alors ! J'ai tellement faim que je vais manger encore plus que toi, Aominecchi, héhé ! »
Kise se sentait con.
Debout, au milieu de la rue, les doigts serrés contre son téléphone, fort, presque trop fort, avec sa voix tremblante que les grésillements de l'appareil ne suffisaient pas à faire paraître confiante, il le savait ; et il se sentait terriblement con.
Pourquoi avait-il appelé Aominecchi, déjà ? Parce qu'il le lui avait promis – oui, mais encore ? Pour s'excuser. Parce que c'était lui qui était en faute, parce qu'il aurait vraiment dû le prévenir pour le shooting, et parce qu'il fallait qu'il s'excuse. Maintenant. Et pourtant, il n'arrivait pas à trouver les mots ; il se contentait de prononcer les mêmes phrases qu'à son habitude, sur le même ton qu'à son habitude, la conviction en moins, le rire nerveux et embarrassé en plus, et... Il ne trouvait pas les mots. Il n'arrivait pas à placer dans la conversation ce qu'il devait dire. Et maintenant, voilà que son coéquipier, qui par ailleurs n'avait plus l'air fâché du tout, lui proposait de venir dîner chez lui. Ce soir. Avec ses parents, probablement.
Kise se maudit lorsqu'il se prit à songer qu'il n'était jamais allé manger chez aucune de ses ex-petites amies, pas même chez Arisa, et à l'autre bout du fil, son camarade reprit la parole.
« C'est ce qu'on va voir ! Lança la voix d'Aominecchi, pleine de défi. Je t'attends, alors. Tu sais encore comment venir chez moi ?
– Bien sûr que je sais ! »
Bien sûr qu'il le savait. Après tout, il s'était déjà rendu plusieurs fois chez son ami, que ce soit pour jouer à la console tout l'après-midi, pour se casser la tête avec lui sur les devoirs à rendre le lendemain ou simplement, plus souvent aussi, pour prendre une bonne douche après une intensive séance de one-on-one ; c'était juste que cette fois, ils...
Au téléphone, Aomine et lui échangèrent encore quelques banalités, puis l'as de Teikou raccrocha et Kise se retrouva seul, dans la rue presque déserte et le silence du début de la soirée. C'était juste que cette fois, ils sortaient ensemble. Ils étaient en couple. Pour rire, certes, sans doute, mais ils étaient chacun le petit ami l'un de l'autre, et après l'entraînement d'aujourd'hui, le blond l'avait bien compris – Aominecchi était son petit ami, et il fallait qu'il le considère comme tel. Il était le petit ami d'Aominecchi, et il fallait qu'il se comporte comme tel. Même si ce n'était qu'une blague. Même si ce n'était que pour une semaine.
Par conséquent, l'idée de passer la soirée chez Aominecchi et de manger avec lui ainsi qu'avec ses parents mettait Kise un peu mal à l'aise. Il savait, pourtant, qu'il ne devait pas se prendre la tête, que son camarade n'avait pas mis sa famille au courant de leur espèce de pari et que, de toute manière, il avait des problèmes plus importants à résoudre en priorité – par exemple, sa dispute avec son coéquipier, tiens.
Et pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'angoisser un peu... Mais peut-être son état était-il dû aussi, en partie, à l'appréhension qu'il ressentait quand il songeait qu'il allait bientôt se retrouver face à Aominecchi, et qu'il n'aurait plus d'autre choix que de s'excuser, à ce moment-là.
Non sans un léger soupir, Kise éteignit l'écran de son téléphone portable et le glissa dans son sac en bandoulière. Il n'avait déjà plus le choix, de toute manière ; il fallait qu'il y aille, maintenant qu'il avait accepté l'invitation d'Aominecchi.
Aomine entendit l'interphone sonner un peu après huit heures et quart.
Inutile de préciser que depuis l'instant où il avait raccroché, les mains encore tremblantes d'avoir invité Kise sans autorisation aucune, le cœur encore battant de n'avoir pas réussi à s'excuser aussi, il n'avait rien fait, rien pensé, et ne s'était employé qu'à convaincre sa mère de le laisser ouvrir la porte au blond lorsqu'il arriverait. Fort heureusement pour lui, sa chère maman était une personne compréhensive et elle lui avait vite donné son accord – à condition qu'il s'occupe de la vaisselle ce soir-là, bien sûr, mais au moins, Daiki était tiré d'affaire.
Ou du moins, il n'aurait pas à repousser Kise quand celui-ci se présenterait en bas de l'immeuble, et c'était déjà une bonne chose en soi ; ne restait désormais plus que la question de réussir à s'excuser ou pas.
A vrai dire, le jeune homme n'avait plus pensé à sa dispute avec Kise, trop occupé qu'il était à parlementer avec sa mère – mais maintenant que le blond avait sonné, et maintenant qu'il était là, devant l'immeuble, juste en bas, Aomine sentait le poids des remords retomber sur ses épaules, et... Pourquoi n'avait-il même pas été fichu de trouver les bons mots pour se faire pardonner au téléphone, déjà ?
Enfin, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui – pour ne pas en avoir été capable, déjà, et pour avoir voulu revoir le blond malgré tout, pour avoir écouté son instinct et pour s'être laissé dominer par ses émotions. Alors, il soupira et tâcha se reprendre avant d'ouvrir la porte de l'immeuble à Kise.
Quelques instants après, le mannequin avait grimpé les escaliers et entrait dans l'appartement, et il gratifia Aomine d'un sourire si éclatant que l'as de Teikou se sentit obligé de cligner des yeux.
« Aominecchi ! Lança-t-il avec entrain. Merci pour l'invitation ! »
Il fallut bien quelques secondes à Daiki pour reprendre ses esprits et penser à s'écarter du passage, histoire de laisser l'autre garçon entrer et retirer ses chaussures.
« Heu, y'a pas d'quoi, répondit distraitement le génie du basket. Mais-
– Ah, bonsoir ! L'interrompit soudain la voix de sa mère, qui arrivait de la cuisine et s'inclina légèrement pour saluer Kise. Je n'ai pas encore fini de cuisiner, alors vous n'avez qu'à aller jouer dans la chambre de Daiki en attendant, d'accord ? »
Sur le coup, Aomine voulut lui dire qu'ils n'étaient plus des enfants et qu'ils n'avaient plus besoin d'aller « jouer » pour patienter avant le repas (et que d'ailleurs sa chambre n'était pas rangée, merde, il pouvait quand même pas laisser Kise la voir dans cet état !), mais le blond ne lui en laissa pas la possibilité. Non sans un nouveau sourire digne du top model qu'il était, il remercia Mme Aomine et retira ses baskets dans l'entrée, avant de se diriger, tout naturellement, vers la chambre de Daiki, ne laissant plus à ce dernier d'autre choix que de lui emboîter le pas – et lorsqu'il referma la porte derrière eux, l'as de Teikou comprit qu'il allait falloir qu'il le fasse, décidément.
Parce qu'il n'arriverait jamais à avoir une discussion normale avec Kise sans s'être excusé auparavant.
Ou du moins, c'était ce qu'il croyait.
Avant que cet abruti de mannequin ne prenne ses aises, ne se permette de s'asseoir sur son lit, comme si de rien n'était, et ne se mette à lui parler de tout et de rien à un débit de paroles si rapide que Daiki se sentit obligé de lui proposer une partie de PlayStation 3 pour le faire taire.
A l'infini soulagement du propriétaire des lieux, heureusement, Kise accepta la proposition et se tut à l'instant même où son camarade lui tendit l'une des deux manettes qu'il possédait.
Assis devant son lit, Aomine se pencha en arrière jusqu'à ce que son dos rencontre le matelas et se retint de soupirer. Certes, il n'aimait pas quand son blond camarade parlait pour ne rien dire, mais en même temps, le silence entre eux n'était pas des plus apaisants... Ou du moins, à ce qu'il lui semblait. Dans tous les cas, il n'aimait pas franchement l'ambiance qui s'était installée entre eux ; parce qu'il n'arrivait pas à parler à son coéquipier, il ne savait pas quoi lui dire, et il ne se voyait pas lui lancer tout de go qu'il était désolé, et...
Au moment même où il allait soupirer, il entendit Kise bâiller, juste derrière lui.
Sans réfléchir, le jeune homme attrapa un coussin qui traînait plus ou moins devant lui, quelque part sur la droite entre son sac de cours et son classeur de maths, et le lança en arrière – de sorte que, moins d'une seconde après, il entendit le blond couiner et il ne se gêna pas pour se moquer de lui.
« T'as l'air crevé, expliqua-t-il, le ton moqueur.
– En même temps, j'ai eu une dure journée ! Geignit alors Kise, un peu boudeur. Non seulement j'ai été en cours, mais y'a aussi eu l'entraînement, et après le boulot... C'est normal que je sois crevé !
– Ou alors t'es juste trop faible pour tenir le rythme... »
Aomine n'eut même pas besoin de se retourner pour savoir que son camarade lui tirait la langue, ou imitait l'une des grimaces que Satsuki lui adressait souvent lorsqu'elle était en colère contre lui (c'est-à-dire très souvent), ou les deux en même temps. Alors, il garda les yeux rivés sur la télévision, devant lui ; la seconde d'après, il entendit Kise se laisser tomber sur le matelas et jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.
En cet instant précis, le mannequin n'avait plus de sa profession que l'apparence, et encore, vaguement – l'air fatigué, épuisé même, il avait ramené contre lui le coussin que Daiki lui avait jeté un peu auparavant, et il s'efforçait de tenir sa manette à deux mains, fermement, comme pour éviter de la lâcher par inadvertance.
A vrai dire, l'as de Teikou manqua tout d'abord de rire à cette vision, un peu amusé (et un peu attendri, aussi) ; malheureusement pour lui, l'envie de se moquer de Kise fut vite remplacée par une autre idée dans son esprit – en fait, cette position lui rappelait vaguement celle de l'héroïne (de la sublime héroïne terriblement sexy) d'un jeu auquel il avait joué il n'y avait pas si longtemps de cela, et... Tout à coup embarrassé, le jeune homme se força à tourner la tête et à reporter toute son attention sur l'écran télévisé ; non, non et non, comparer Kise à l'une des héroïnes de son dating sim préféré n'était pas une bonne idée.
« Ahem, eh bien, commença-t-il en s'éclaircissant la gorge, comme si le simple fait de tousser pouvait suffire à faire fuir la chaleur à ses joues. Je lance Need for Speed, ça te va ?
– Hm », approuva l'autre.
Et ils n'échangèrent pas un mot de plus.
Aomine n'avait pas franchement envie de jouer à Need for Speed, en vérité – mais il n'avait pas franchement envie de jouer à un autre jeu non plus, aussi il ne dit rien. De toute manière, ils ne jouaient que pour patienter ; que pour attendre, le temps que le repas soit prêt, le temps que son père rentre, le temps que sa mère vienne les chercher, et... Ah. En temps normal, l'as de Teikou avait toujours plus ou moins envie de passer du temps avec Kise, et tout à l'heure, lorsqu'il l'avait appelé, il avait eu sincèrement envie de le revoir – mais maintenant que le blond était là, près de lui, pour de vrai, le garçon se sentait mal à l'aise et il n'avait pas envie de lui parler. Il ne savait pas quoi lui dire. Ou plutôt, il ne savait pas comment lui dire.
Pardon. Je suis désolé. Je n'aurais pas dû. Ce n'était pas ta faute. Je n'avais pas à te hurler dessus.
Tout en sélectionnant lentement les paramètres de la course qu'ils s'apprêtaient à disputer, Daiki poussa un long soupir. C'était pas bien compliqué, pourtant ! Il savait s'excuser, merde, il l'avait déjà fait des tonnes de fois – enfin non, d'accord, peut-être pas des tonnes de fois, mais... Depuis qu'ils étaient tout petits, Satsuki l'obligeait régulièrement à s'excuser, à dire pardon, à elle comme à ses copines ou à divers camarades, et il avait toujours réussi. Seulement, cette fois, c'était Kise ; Kise qui agissait comme si rien ne s'était passé, Kise qui n'avait pas l'air embarrassé le moins du monde, Kise qui lui souriait joyeusement alors qu'il s'était fait engueuler plus tôt dans la soirée, et... Aomine ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il aurait l'air terriblement con si, par hasard, le blond ne lui en voulait pas ou lui avait, par miracle, déjà pardonné.
Et pourtant, il devait s'excuser. Il le fallait.
Alors, comme à la seconde qui précédait son entrée sur le terrain, l'adolescent ferma les yeux et inspira doucement – puis, seulement, il se concentra et laissa son instinct lui dicter les mots à prononcer.
« Heu... Kise, commença-t-il, légèrement hésitant. C'est sans doute pas le bon moment pour dire ça, et si ça se trouve tu t'en fous un peu, mais, heu... pour tout à l'heure, pardon de t'avoir gueulé dessus. J'aurais pas dû. »
Puis, sur ces mots, il se tut. Une seconde. Puis deux. Puis trois, puis dix ; et au bout de quinze secondes, presque vingt, aucune réponse ne lui était encore parvenue.
« Heu... Kise ? » Appela-t-il, incertain, pas sûr d'avoir le droit de se retourner.
A ce moment, il était tellement persuadé que son camarade était en colère qu'il en aurait mis sa main à couper ; la seconde qui suivit, cependant, lui prouva qu'il avait tort.
En effet, le blond laissa échapper un gémissement étrange, à mi-chemin entre le râle et le bâillement, et Aomine se retourna instinctivement – pour le trouver allongé, les yeux fermés.
« Hm... Pardon, Aominecchi, tu as dit quelque chose ? »
Et cet abruti se redressa, doucement, et il bâilla, lentement, et il frotta ses paupières alourdies, délicatement.
« Héhé, je suis désolé... Je crois que je me suis mis à somnoler sans le vouloir... »
Il avait l'air embarrassé, certes, un peu gêné d'avoir ainsi failli s'endormir, certes, mais sur le coup, Daiki dut se retenir de le frapper. Merde, quoi, c'était pas possible d'être aussi con ! Et il n'était pas question de lui, pour une fois – mais Kise... Franchement, quel idiot était capable de s'assoupir au moment précis où son (petit !) ami trouvait enfin les mots pour s'excuser auprès de lui ?!
« Mais putain- », lança-t-il alors – et c'est alors qu'il se souvint.
Le ton qu'il avait utilisé. Les mots précis qu'il avait employés. La manière dont il s'était adressé et dont il était en train de s'adresser à Kise ; la raison exacte pour laquelle il devait, absolument, s'excuser.
Lorsqu'il réalisa qu'il était à deux doigts d'engueuler Kise pour quelque chose dont il n'était pas responsable et ce, pour la deuxième fois de la journée, Aomine sentit toute sa colère s'évaporer et il s'en voulut un peu – immédiatement, il se sentit obligé de se rattraper.
« Enfin, heu, non, bredouilla-t-il donc. T'es vraiment crevé, toi, hein... T-T'es sûr que tu veux pas dormir un peu ? »
En face de lui, toujours allongé sur le lit (sur son lit, d'ailleurs), le blond cligna de ses yeux fatigués.
« Heu, mais, Aominecchi... »
Il allait continuer, mais un nouveau bâillement l'en empêcha et son camarade en profita pour reprendre la parole.
« T'en fais pas, dit-il en éteignant la PS3, c'est pas un problème. Tu peux te reposer un peu, je t'appelle quand on mange, okay ? »
L'as de Teikou n'attendit pas de réponse ; déjà, il se levait et se dirigeait vers la porte de sa chambre. Il n'était pas vraiment sûr d'avoir pris la bonne décision, mais quelque chose au fond de lui lui disait que Kise était vraiment épuisé, trop épuisé pour protester d'ailleurs – il avait vraiment besoin de repos, et Daiki n'avait pas envie de le forcer à jouer, à manger, ou à faire quoi que ce soit d'autre. Pas maintenant. Pas dans ces conditions.
Il avait un peu honte de l'avouer et il se sentait un peu idiot de le penser, mais il aimait trop le blond pour l'empêcher de se reposer alors que c'était, de toute évidence, ce qui lui ferait le plus de bien – la seule et unique chose dont il avait vraiment besoin.
Lorsqu'il ouvrit les yeux, Kise n'avait aucune idée de l'heure qu'il était.
Les paupières encore lourdes de sommeil, il ne savait pas non plus où il se trouvait, à vrai dire, et encore moins comment il était arrivé là – alors, il bâilla, et c'est moins d'une minute plus tard que la mémoire lui revint.
A l'instant même où il se rendit compte qu'il était chez Aominecchi, là, maintenant, et plus précisément dans son lit, Ryouta se redressa d'un bond et regarda tout autour de lui.
Mais quel imbécile il faisait ! Dans un geste mi-fatigué mi-désespéré, il prit son visage entre ses mains et passa les doigts dans ses cheveux blonds. Il se rappelait, maintenant. Il se rappelait comme il s'était senti angoissé rien qu'à l'idée de devoir appeler Aominecchi ; comme il avait paniqué lorsque son ami l'avait invité à passer la soirée chez lui ; et comme il n'avait pas réussi à rester naturel, comme il n'avait pas su se montrer à l'aise, comme il s'était senti obligé de beaucoup parler et d'accepter de jouer à la PS3 alors qu'il était épuisé, comme il s'était finalement-
Endormi.
Il avait accepté l'invitation à dîner d'Aominecchi et il était venu jusque chez ce dernier pour s'excuser, et il s'était endormi. Comme le plus parfait des abrutis.
Sur le coup, Kise eut envie de se frapper et, potentiellement, d'écraser son crâne contre la première surface dure qui lui tomberait sous les yeux – malheureusement, son métier lui interdisait de causer le moindre dégât à son joli petit minois, aussi il ne fit rien et se contenta de soupirer. Quelle heure était-il ? Aominecchi n'était plus dans la chambre, et le blond était prêt à parier que sa mère avait déjà terminé de préparer le repas depuis longtemps... Le mannequin n'avait pas de montre, mais son portable se trouvait dans son sac et, par chance, il ne l'avait pas laissé dans l'entrée ; rapidement, il attrapa donc l'appareil au fond de ses affaires.
20h58 et deux messages non lus. Génial.
D'après ses calculs (approximatifs), le jeune homme avait dormi un peu plus de trente minutes ; et les deux messages venaient, bien sûr, de sa grande sœur préférée. Kise n'avait aucune envie de les lire ou d'y répondre, mais il n'avait pas prévenu son aînée qu'il rentrerait plus tard que prévu, ce soir-là, aussi il s'y sentait obligé. Rapidement, il ouvrit les deux messages, ne les lut même pas et se hâta de répondre quelque chose comme je vais manger chez un ami, ne m'attends pas, désolé ! ^^" avant de ranger son portable – puis, seulement, il se leva.
De sa vie, jamais le blond n'avait eu autant honte d'ouvrir une porte.
Et pourtant, il fallait qu'il ouvre celle de la chambre et qu'il en sorte, quitte à se retrouver nez-à-nez avec la mère, ou pire, avec le père d'Aominecchi ; parce qu'il était leur invité, et que s'ils étaient en train de l'attendre pour manger... Il préférait ne pas y penser.
Alors, il secoua énergiquement la tête, tâcha tant bien que mal de retrouver son sourire de mannequin professionnel, et sortit rapidement de la pièce, sans se retourner.
« A-Aominecchi ? » Appela-t-il doucement, sa voix trahissant presque son inquiétude.
Du salon provenaient des voix et le son de la télévision allumée, mais aucune réponse ne lui parvint – peut-être ne l'avaient-ils pas entendu ? Peu sûr de lui, Kise fit quelque pas de plus en avant et entra bientôt dans la pièce la plus éclairée de l'appartement.
Là, assise sur le canapé, Mme Aomine semblait plongée dans l'émission qu'elle était en train de regarder ; et elle tournait le dos au blond garçon, mais juste à côté d'elle, visiblement passionné par on ne savait trop quel jeu sur sa PSP, se trouvait affalé-
« Aominecchi... ? »
Aominecchi, qui sursauta en entendant son surnom et se releva presque d'un bond.
« Ah, Kise ! Lança-t-il, l'air un peu surpris et un peu soulagé, aussi. Réveillé ? »
Il n'attendit pas qu'on lui réponde pour quitter le canapé, poser sa console de jeu sur la table basse et se rapprocher rapidement de son coéquipier.
« Mon pauvre, fit alors la mère de Daiki, le ton sincèrement inquiet, tu devais être épuisé... Est-ce que tu veux manger quelque chose ? »
Embarrassé, Kise voulut refuser – certes, Aominecchi l'avait invité à dîner, mais une proposition ainsi formulée ne pouvait signifier qu'une chose, que la famille avait déjà mangé, et le blond avait trop honte de son propre comportement pour accepter – mais la main que son camarade déposa sur son épaule l'en empêcha.
« Daiki t'a attendu pour dîner, reprit la maîtresse de maison, apparemment amusée. Daiki, je te laisse vous servir, d'accord ? »
Aomine acquiesça et lâcha Kise pour se diriger vers la cuisine ; et à partir de cet instant, le blond ne prononça plus un mot.
Docilement, il suivit son ami jusque dans la cuisine, le laissa le servir, s'assit lorsque l'autre l'invita à le faire, et commença à manger en silence, mais... Aominecchi l'avait attendu pour manger. Il en doutait un peu, au début, mais à voir l'énergie et l'appétit avec lesquels le jeune homme engloutissait la (délicieuse) cuisine de sa mère, c'était vrai : Aominecchi l'avait attendu. Aominecchi l'avait laissé dormir et il l'avait attendu. Il avait laissé ses deux parents manger seuls, il ne l'avait pas réveillé, il s'était contenté de rester dans le salon et il l'avait attendu... Ah.
Cette simple idée embarrassait Kise au plus haut point, et pourtant, c'était vrai.
Les choses n'étaient pas censées se passer comme ça, pourtant ! Et le blond ne s'était toujours pas excusé, n'en avait toujours pas trouvé le temps – mais Aominecchi l'avait attendu pour manger, et maintenant qu'ils dînaient ensemble, assis l'un en face de l'autre... Le mannequin avait de la peine à le regarder. A vrai dire, il n'osait plus le regarder. Lever les yeux sur lui, prendre le risque de croiser son regard – non, c'était impossible, Kise rougissait rien qu'à cette idée.
Et dire qu'Aomine et lui « sortaient ensemble »... Pour la première fois, cette idée lui laissait comme un arrière-goût amer dans la bouche. Bien sûr, le blond trouvait toujours cette situation plutôt drôle, et il avait toujours conscience qu'Aomine ne le lui avait proposé que pour rigoler, mais... C'était étrange, maintenant qu'il y pensait. Après l'entraînement déjà, Aominecchi lui avait reproché de ne pas l'avoir prévenu pour le shooting (ce qu'il aurait effectivement dû faire), et maintenant, Aominecchi le laissait se reposer chez lui, l'attendait pour manger, le servait, prenait le temps de dîner en tête-à-tête avec lui...
Kise n'était pas sûr de tout comprendre, mais sur le coup, il avait l'impression qu'Aomine s'en sortait bien mieux que lui et quelque part, ça l'agaçait un peu. C'était lui le petit ami idéal, normalement – c'était lui qui faisait rêver toutes les filles du collège, et pourtant... Aominecchi s'en sortait bien. Vraiment bien. Mieux que lui.
Non seulement Aominecchi était meilleur au basketball, mais en plus, maintenant, il faisait un bien meilleur petit ami que lui...
Kise soupira.
Il était jaloux. Un peu.
Pour dire les choses franchement : Aomine crevait la dalle.
Il n'était pas spécialement en colère contre Kise (il avait un peu de peine à en vouloir au blond, de toute manière, et il s'était promis de ne plus jamais l'engueuler pour des trucs aussi débiles qu'un shooting dont il ne lui avait pas parlé), mais il avait quand même dû attendre un bon moment que la Belle au bois dormant se réveille, et... Il crevait la dalle. Vraiment.
Aussi, il s'était servi aussi vite que possible, il avait servi son invité juste après, et maintenant, il dévorait plus qu'il ne mangeait les légumes préparés par sa mère avec toute l'énergie qu'il lui restait. Il fallait dire que regarder ses parents manger sans pouvoir toucher au repas avait été une vraie torture ; mais maintenant, au moins, il pouvait manger avec son coéquipier, et il ne regrettait pas d'avoir patienté. Ce n'était pas que l'idée de dîner en tête-à-tête avec son plus-ou-moins petit ami lui plaisait particulièrement (enfin si, quand même un peu) – c'était surtout qu'il n'aurait pas pu réveiller Kise, ou pire, lui demander de manger seul, après. Il s'en serait voulu.
« Ah, m'man, c'est super bon ! Lança-t-il en souriant, avant de se lever pour se resservir. Kise, si t'en veux encore, hésite pas, hein ! »
Sur ces bonnes paroles, il revint à sa place et se laissa tomber sur sa chaise.
En face de lui, son camarade acquiesça et continua de manger en silence, les yeux rivés sur son assiette. Daiki, lui, ne put s'empêcher de lui trouver l'air un peu fatigué ; l'espace d'un instant, il se demanda si son coéquipier avait bien dormi, mais c'était vrai qu'il n'avait pas dormi très longtemps, et... Rah. Aomine se sentait encore un peu mal à l'aise en le regardant.
Il avait réussi à s'excuser, pourtant ; mais cet imbécile de Kise dormait à moitié, et il n'avait rien entendu, et de toute manière il faisait comme si de rien n'était, mais... Enfin – Aomine se retint de soupirer et avala une nouvelle bouchée de légumes, un nouveau morceau de viande. Kise était un peu chiant, des fois, très chiant même d'autres fois, mais il avait l'air vraiment fatigué, aujourd'hui. En toute franchise, l'as de Teikou n'osait même pas envisager le niveau d'investissement et d'organisation que devait lui demander son métier – d'autant plus qu'il le menait en parallèle aux cours obligatoires du collège et aux activités du club de basket.
Alors, dans tous les cas, Kise ne méritait pas qu'on passe ses nerfs sur lui.
Il était stupide, certes, et il n'y avait que lui pour s'assoupir au moment précis où Aomine lui disait ce qu'il fallait lui dire, certes, mais ce n'était pas une raison pour l'engueuler ou lui en vouloir. Du moins, Daiki avait décidé de prendre sur lui, d'accepter la situation telle qu'elle était, de ne plus se fâcher et, surtout, de trouver un autre moment pour s'excuser – il finirait bien par y arriver, quand même.
« Au fait, Kise-kun, lança soudain la mère de Daiki, tu restes dormir, ce soir ? »
Et ces quelques mots suffirent à ce que son fils manque de s'étouffer avec le bout de viande qu'il était en train de mâcher – c'était quoi cette blague, encore ?! Bon d'accord, il aimait Kise et il avait envie de passer du temps avec lui, et d'ailleurs c'était lui qui l'avait invité à dîner, mais... Le blond ne pouvait pas rester dormir chez lui, c'était impossible ; l'as de Teikou ne se voyait pas passer la nuit à ses côtés, absolument pas. Il se sentait rougir rien qu'à l'idée.
Fort heureusement, son coéquipier ne sembla pas remarquer sa gêne. Au lieu de ça, il releva brusquement la tête et jeta à la maîtresse de maison un regard des plus déconcertés (ce que, bien sûr, Aomine ne remarqua pas non plus, trop abasourdi qu'il était par le rythme des battements de son propre cœur).
« Ahah, eh bien, c'est que..., bredouilla-t-il, visiblement mal à l'aise. M-merci, mais je vais pas pouvoir, ma famille m'attend à la maison ! »
Comme pour appuyer ses paroles, il porta à sa bouche les derniers légumes de son assiette et les avala rapidement avant de reprendre.
« D'ailleurs, tout à l'heure, m'a mère m'a envoyé un message pour me dire de ne pas rentrer trop tard... Alors il va bientôt falloir que j'y aille... Héhé... »
Quelque part, Aomine était un peu soulagé. Encore une fois, ce n'était pas qu'il n'avait pas envie de passer le reste de la soirée (et de la nuit) avec Kise, mais... Rah, merde, voilà que son visage se remettait à chauffer ; mais sérieusement, il n'était pas prêt, il ne s'était même jamais préparé à cette éventualité et, de toute manière, ce n'était pas le bon moment – alors oui, quelque part, il était un peu soulagé d'apprendre qu'il n'aurait pas à dormir en compagnie de son camarade.
Rapidement, il inspira à fond et termina son assiette, pendant que sa mère expliquait à Kise qu'elle comprenait tout à fait, qu'il n'y avait aucun problème et qu'elle se ferait un plaisir de l'accueillir une autre fois ; puis il se leva, proposa à son ami de débarrasser son assiette, et laissa tous les couverts dans l'évier avant de se tourner vers son coéquipier.
« Du coup, Kise... commença-t-il, un peu hésitant. Tu veux y aller maintenant, ou... ? »
Le blond, qui avait d'ores et déjà quitté sa chaise, acquiesça silencieusement. Puis, sans plus tarder, il retourna chercher dans la chambre de son camarade le sac qu'il y avait oublié ; et moins d'une minute plus tard, il était debout dans l'entrée, en train d'enfiler ses chaussures, prêt à s'en aller.
Aomine, lui, se tenait debout à ses côtés et attendait sagement, un peu nerveux cependant. Alors ça y est – Kise allait partir, et lui, il n'avait toujours pas réussi à s'excuser correctement... Un peu agacé, il fourra les mains dans ses poches et maudit son cerveau de ne pas être rapide pour trouver vite une solution au problème qui le préoccupait.
« Eh bien... encore merci pour ce soir, alors ! S'exclama tout à coup Kise, avant de se relever ; puis il tourna les yeux vers Daiki et lui sourit. Merci beaucoup de m'avoir invité, Aominecchi, c'était vraiment sympa de ta part ! »
Embarrassé, l'autre garçon détourna le regard et s'éclaircit la gorge.
« Heu..., tenta-t-il, pas très sûr de ce qu'il devait dire. De rien... Ça m'a fait plaisir. »
Vite.
Il lui fallait une idée. Une solution. Une formule magique. Une invocation. Vite.
« Mais au fait, Kise-kun ! Les interrompit alors la maîtresse de maison. Est-ce que tu voudrais que mon mari te ramène jusque chez toi ? »
Surpris, Daiki cligna des yeux.
En temps normal, il n'était que très rarement fier de sa mère, qu'il avait toujours tendance à trouver un peu trop collante et un peu trop maternelle ; mais là, dans ce cas précis, force était d'avouer que... Elle le sauvait. Elle lui sauvait la vie. Parce que si son père prenait la voiture pour ramener Kise chez lui, alors inévitablement l'as de Teikou les accompagnerait, et par conséquent il aurait mille autres occasions de s'excuser, et-
« Ah ! Oh, non merci, c'est bon, y'aura pas besoin ! »
Et cet imbécile de Kise venait encore de faire foirer tous ses plans et Daiki commençait à en avoir sérieusement marre, au point qu'il se demandait maintenant s'il était vraiment utile de se faire pardonner d'un crétin pareil.
Une dernière fois, Aomine dut retenir un long soupir lorsqu'il salua Kise et lui conseilla, sur le ton de la plaisanterie (mais il était plus que sérieux, au fond de lui), de faire attention sur le chemin du retour – puis le blond lui sourit, encore, toujours, de ce même sourire un peu gêné et un peu gentil qui bouleversait le rythme des battements de son cœur, et il s'en alla.
Un dernier signe de la main, un dernier hochement de tête, et il s'en alla.
Daiki le regarda descendre les premières marches, espéra un instant qu'il reviendrait sur ses pas, et le blond ne se retourna pas ; alors le jeune homme recula, ferma doucement la porte de son appartement, et soupira. Il ne pouvait pas continuer comme ça – non, décidément, il ne pouvait pas continuer à faire semblant de sortir avec Kise pour rigoler alors que tout ce dont il avait envie, c'était de le serrer contre lui, de le prendre dans ses bras.
Kise descendit les escaliers d'un bon pas, sans jamais s'arrêter ni se retourner, et ne ralentit que lorsqu'il eut (enfin) atteint le rez-de-chaussée de l'immeuble qu'habitait Aomine.
Même maintenant qu'il était sûr et certain que son coéquipier ne le voyait plus, il n'était pas complètement rassuré, à vrai dire ; en fait, il était tellement gêné qu'il avait l'impression que tout l'immeuble sentait pratiquement les rougeurs à ses joues et l'hésitation dans sa voix. Mais ce n'était pas sa faute, en même temps – enfin, pas vraiment...
Avec un soupir, le blond poussa la porte de l'immeuble et, une fois dehors, passa les deux mains dans ses cheveux. L'air frais de la nuit tombée lui faisait du bien, le calmait un peu.
Mais décidément, et définitivement, Aominecchi s'en sortait mieux que lui. Mille fois mieux, même – tellement mieux que ça le mettait mal à l'aise, et qu'il ne savait plus quoi répondre, et que c'était lui qui rougissait, alors que c'était son rôle de faire rougir les filles. Bon, bien sûr, son coéquipier n'était pas une fille ; mais pour cette semaine, il avait pris la place de sa petite amie, et... Il ne se comportait pas comme tel. En fait, plutôt que d'exiger de Ryouta mille et un rendez-vous, tout autant de cadeaux et des dizaines d'attention, il prenait soin de lui, l'invitait à dîner, lui proposait même de rester dormir ou de le raccompagner...
Encore plus embarrassé qu'auparavant, le mannequin secoua énergiquement la tête et prit d'un bon pas la direction de chez lui.
Il ne fallait pas qu'il pense à tout ça – il ne fallait pas qu'il s'extasie et se gêne devant le comportement d'Aomine envers lui, pour la simple et bonne raison qu'il ne le méritait pas. Non seulement il avait oublié de prévenir son ami pour le shooting, mais en plus, il s'était comporté comme le pire des petits amis ayant jamais existé durant toute la soirée... et franchement, quel idiot il faisait.
Lorsqu'il arriva chez lui, près d'un quart d'heure plus tard, Kise délaissa négligemment ses chaussures dans l'entrée ; et il n'eut pas le temps de poser son sac que déjà, sa très estimée grande sœur débarquait devant lui, un immense sourire accroché aux lèvres.
« Ryouta ! S'exclama-t-elle joyeusement. Alors, cette soirée, c'était bien ? Il faut que je te dise, j'ai une super nouvelle ! »
Lentement, Kise retira son sac de son épaule et s'approcha de son aînée, qu'il suivit jusque dans le salon.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda-t-il pour la forme, sachant pertinemment qu'elle le mettrait au courant de la « nouvelle » même s'il le refusait.
– Ta stalker hystérique ! Y'a du progrès, elle a appelé qu'une fois aujourd'hui ! »
Ah... C'était donc ça.
Étonnamment, le jeune homme n'avait pas entendu parler ni même pensé à Arisa de toute la soirée, mais cela ne le dérangeait pas le moins du monde – et sur le coup, il lui semblait bien qu'il préférait encore s'en vouloir de n'avoir pas su s'excuser auprès d'Aomine, plutôt que de réfléchir au harcèlement que cette furie lui infligeait.
Enfin, au moins, si elle n'avait appelé qu'une fois, cela signifiait qu'elle commençait à s'en lasser... Ou du moins, il l'espérait.
« Mais n'empêche, j'en ai un peu marre de devoir imiter maman au téléphone, poursuivit Lalako. Ce serait bien si tu t'en retrouvais une, ça la calmerait peut-être... Enfin. Si tu t'en retrouvais une qui s'inquiète un peu plus de ton bien-être, quoi. »
Fatigué, Kise se laissa tomber sur le canapé. Une fille qui s'inquiète un peu plus de son bien-être, hein... Aominecchi n'était pas une fille, mais sinon, il remplissait ce rôle à la perfection – et le blond ne savait pas s'il devait en rire, s'en sentir gêné ou s'en vouloir de n'avoir toujours pas pu s'excuser.
Alors, il passa la soirée à tenter de se distraire, à ne pas y arriver, et lorsqu'enfin il fut suffisamment épuisé pour aller se coucher, il récupéra son portable au fin fond de son sac ; là, seulement, il chercha dans la liste de ses contacts le nom d'Aomine, et décida de le contacter.
Mais que dire ? Que faire ? Et si l'autre garçon n'était pas fâché – parce qu'il n'avait pas l'air de l'être, parce qu'il n'avait plus l'air d'y penser ? Ah... Kise détestait s'excuser, et il détestait encore plus l'idée qu'Aominecchi puisse se moquer de lui s'il lui demandait pardon sans raison ; alors, il effaça rapidement les quelques pardon et autres je suis désolé pour cette après-midi qu'il avait écrits, et il se contenta d'un simple bonne nuit.
Quelques minutes après, son téléphone vibra entre ses doigts.
Espèce d'abruti, tu m'as réveillé !
Et au moment où le blond, mi-agacé mi-amusé par cette réponse, s'apprêtait à écrire quelque chose en retour-
Sérieux Kise t'es con, je dormais bien...
Une seconde, à peine, encore.
Enfin, c'est pas grave. Bonne nuit.
En lisant ces quelques mots sur son écran, Kise peina à retenir le sourire qui menaçait d'étirer ses lèves en une moue attendrie. Ah, Aominecchi, quel idiot... et en même temps, quelque part, c'était touchant – c'était touchant de voir qu'un garçon comme lui était capable de ravaler sa colère en un instant, tout ça pour dire bonne nuit convenablement à son petit ami-
Lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il venait de penser, le blond sursauta et manqua de se frapper. Certes, Aominecchi était son petit ami en théorie, mais ce n'était que pour une semaine, ce n'était que pour rire ! Et il était censé en rire, de cette situation ; il était censé en profiter pour se moquer de son coéquipier, pas rougir en lisant ses messages, et encore moins sourire à l'idée de sortir avec lui !
C'est alors que son téléphone vibra à nouveau, et le top model en ralluma aussitôt l'écran.
Et au fait... Je suis désolé.
Le jeune homme cligna des yeux. Aominecchi, désolé de s'être agacé et de l'avoir insulté ?
Le mannequin avait envie de hurler. Aominecchi était capable de s'excuser pour quelque chose d'aussi stupide, tandis que lui, il n'arrivait pas à lui demander pardon d'avoir oublié de le prévenir – mais quel imbécile. Mais quel idiot. Mais quel abruti de première !
Il fallait, vraiment, absolument qu'il s'excuse – mais là, tout de suite, maintenant... Il ne s'en sentait pas capable. Une fois de plus.
C'est rien, Aominecchi ! ^o^, écrivit-il donc, sans sourire. A demain !
Et il ferma son téléphone avec la ferme intention de ne plus l'ouvrir jusqu'au lendemain.
Et voilà... J'avoue que je suis pas à 200% satisfaite de la fin de ce chapitre, mais j'espère quand même que c'est pas trop catastrophique ;;
En tout cas merci beaucoup de l'avoir lu, j'espère qu'il vous a plu, ne serait-ce qu'un peu. ^^ Je vais m'atteler au sixième chapitre dès que possible, et avec un peu de chance, j'arriverai à le poster dans pas trop longtemps ! Merci à tous de m'avoir lue jusqu'ici, et merci pour vos reviews à ceux qui en ont laissées... je vais continuer à me donner de la peine ! nwn