Partie 2 :

Hinata.

Ce fut l'électrochoc qui les tira de la voluptueuse rêverie à laquelle ils avaient tous succombés.

Neji, particulièrement choqué, avait la bouche entrouverte et continuait de fixer sa cousine comme si il n'arrivait pas à y croire. Naruto souriait béatement.

Hinata, la douce, timide et maladroite Hinata chantait dans une robe qui dévoilait outrageusement son corps en balançant ses hanches avec une lascivité envoutante.

Ils se regardèrent, confus, ne sachant pas comment réagir, quand leur attention fut attirée par une autre voix mélodieuse qui reprenait le refrain avec Hinata, bientôt suivi d'une autre, encore plus sensuelle.

Ils tournèrent le regard vers l'estrade et ils virent Ino et Sakura, dans des robes toutes aussi légères que leur amie, chanter en adressant à la salle un regard de pur délice.

Ino, déjà sûre de ses charmes, semblait prendre un malin plaisir à exciter les mâles de la salle, lançant des œillades coquines, souriant malicieusement, faisant admirer les courbes graciles de son corps, magnifiées par la robe qui épousait chacune de ses formes. Ses longs cheveux blonds semblaient caresser sensuellement son dos et ses épaules à chacun de ses mouvements fluides et aguicheurs.

Si Hinata incarnait une innocente gourmandise, Ino en revanche était « sexy » et sa prestation, ouvertement provocante, était au diapason de son caractère. Hinata envoutait, séduisait. Ino excitait et faisait fantasmer.

Sakura donna un coup de hanche sec qui fit voler le pan de sa robe, dévoilant ses jambes fines et sa peau pâle à l'assemblée. Hadoka se raidit un peu plus sur son fauteuil.

La jeune fille alternait les mouvements de danse lascifs, les gestes aguicheurs et les intonations envoutantes de sa voix avec une telle maitrise que les garçons restèrent muets d'admiration.

Son regard surtout. Sakura enflammait les hommes rien qu'en les fixant de ses prunelles de jade, qui semblaient leur promettre mille délices. Un véritable appel à la luxure.

Soudain, le refrain fut repris par une autre voix. Neji, jusque-là tendu les mains crispés sur la table, s'affaissa contre le dossier lorsqu'apparurent les yeux malicieux de Tenten. Kiba siffla. Et la mâchoire de Lee sembla se décrocher.

Sa peau, légèrement plus mate que les autres, ses longs cheveux châtains ondulés, son petit sourire coquin. Elle semblait être une gourmandise épicée destinée à taquiner les mâles.

Hadoka fit soudain signe à Sakura de s'approcher. Celle-ci descendit doucement de l'estrade, le tissu de sa robe caressant ses cuisses à mesure qu'elle descendait les marches, ses yeux envoutants plantés dans ceux de l'homme, un sourire coquin sur ses lèvres. Il se tendait sur son fauteuil à chacun de ses pas vers lui.

Sakura se glissa sur ses genoux, aussi souple et légère que de l'eau, sa main caressant son torse alors qu'elle murmurait les dernières paroles de la chanson au creux de son oreille. Soudain elle se redressa, terrifiée, et hurla.

« Il … Il est mort ! »

La panique que déclenchèrent ces quelques mots fut indescriptible. Tenten hurlait sur le patron, tout en tenant dans ses bras la délicate Hinata, qui se comportait comme si elle ne voyait pas.

« Que se passe-t-il, Tenten ? Il est arrivé quelque chose de grave ? »

« Vous nous aviez assuré que cet établissement était correct et que mes amies et moi ne risquions rien ! »

« Je v.. vous prie de… »

Le patron n'eut pas le temps de finir sa phrase car déjà les trois sbires d'Hadoka s'approchaient de lui, menaçants. L'un d'eux dégaina son arme.

Une bagarre générale éclata bientôt, tandis que les filles s'éclipsaient derrière le rideau accédant aux coulisses, un air de terreur toujours visible sur leur visage.

Les garçons sortirent rapidement, évitant deux bouteilles et une chaise qui volèrent à travers la pièce, s'écrasant sur le mur.

Lorsqu'ils furent dehors, ils s'éloignèrent le plus rapidement possible du village et ne s'arrêtèrent que plusieurs kilomètres plus loin, essoufflés, éreintés par cette soirée mouvementée, riche en émotions.

Lorsqu'ils furent tous assis, reprenant leur souffle, Naruto sourit.

« Putain, elles assurent quand même. »

« Tu as remarqué ? On ne distinguait même pas le chakra sur la main de Sakura lorsqu'elle l'a tué ! »

« Et Ino ? Elle a pris possession de trois mecs différents en l'espace d'une minute, pour qu'ils déclenchent la bagarre ! »

« Putain, je revois encore la tête de Tenten lorsqu'elle engueulait le pauvre gérant, une vraie comédienne ! »

« Comme comédienne, Hinata se défend aussi, tu as vu le coup de l'aveugle ? »

Ils rirent, puis le silence s'installa. Aucun d'eux n'avait envie de parler de leurs talents de danseuses, de chanteuses. Aucun d'entre eux n'avait envie de parler de leur sensualité, de leur volupté, de leur charme irrésistible.

Aucun d'entre eux n'avait envie d'avouer qu'il avait été envouté, par chacune d'entre elles.

Ils reprirent le chemin de Konoha et délivrèrent le rapport de leur mission aussitôt. Lorsqu'ils descendirent dans la rue, se dirigeant tous vers Ichiraku pour manger un peu avant de se séparer, ils rencontrèrent les filles qui avançaient dans la direction opposée, sans doute pour aller rendre elles aussi leur rapport.

Les regards se croisèrent et tous comprirent qu'elles les avaient vus lors de cette soirée. Les sourires complices, presque défiants, qu'elles leur adressèrent les figèrent. Elles les dépassèrent, sans échanger un mot, pleinement conscientes de leurs effets. Pleinement conscientes que eux aussi se seraient damnés pour ne serait-ce que caresser leur peau, ce soir-là.

Ils mangèrent en silence, un peu honteux. Ils avaient toujours considérer les femmes de loin, curieux sans être vraiment intéressés, troublés sans être réellement attirés. Ils avaient toujours considéré leurs partenaires féminines comme à part : ils admettaient que c'étaient des filles –et que cela expliquait pourquoi elles étaient chiantes- mais elles étaient comme asexuées, dénuées de capacité à les exciter, les émoustiller ou les intéresser.

Là, Ils venaient de prendre conscience de l'effet qu'elles pouvaient avoir sur eux. Ils venaient de prendre conscience que leurs amies, leurs coéquipières, étaient de superbes et talentueuses jeunes femmes.

Comme quoi, les apparences…