Bien, le dernier chapitre. Je n'ai pas vu le temps passer, c'est passé tellement vite. Je vous le dis honnêtement, en écrivant ce chapitre, j'ai pleuré. Mais vous comprendrez pourquoi. C'est court, je sais, mais je me suis tellement attachée à ma Kairen que je n'ai pas pu en écrire plus tellement j'ai pleuré comme une madeleine. Je ne ferai pas de commentaire à la fin du chapitre, je veux que ça se finisse sur une phrase bien précise. Alors je vous le dis maintenant. Merci de m'avoir lu jusqu'au bout, merci pour tout ces reviews. Ça me touche énormément. Bien sûr, même si c'est fini, si l'envie vous prend de laisser un review j'y répondrai soyez en sûr! Je vérifie tous les jours mes reviews/PM. Sur ce, encore merci et peut-être que je vous retrouverai sur une autre de mes fanfictions.


Chapitre 32: Fin.

Un grand espace blanc. Le silence. Le vide total. Une femme au corps mutilé se tenant debout, au milieu de cet espace. Elle chercha une sortie du regard, reconnaissant que trop bien cet endroit. Elle avait peur. Elle pensait être libre et voilà qu'elle se retrouvait de nouveau ici. Mais étrangement, il n'y avait pas de liquide rouge. Juste du blanc. Pourquoi du blanc au fait? Cette salle aurait pu être noire.

Des bruits de pas retentirent derrière elle, mais elle restait immobile. Elle savait qui c'était. Elle ne voulait pas la voir, de peur de verser des larmes inutiles. Alors elle lui montrait son dos à la grande marque de brulure et aux plaies suturées. Une petite voix retentit derrière elle.

-La pureté.

-... Pardon?

-Tu te demandais pourquoi cet endroit est blanc n'est-ce pas?

-Yaana...

-C'est parce que tu es pure, Kairen. Cet endroit te représente. Tu n'es pas un monstre.

La fillette se rapprocha d'elle et lui fit face, levant la tête pour mieux voir son visage. Elle agrippa son poignet de ses petites mains.

-Grande sœur, tu es quelqu'un qui a du cœur. Ne te considère plus jamais comme un monstre.

-Mais j'ai fait des choses horribles...

-Ce que tu as fait n'est rien comparé à ce que tu as subit.

-Yaana...

Des larmes coulèrent le long de ses joues. Elle tomba à genoux et prit dans ses bras le petit corps frêle qui lui faisait face.

-Yaana... Pourquoi m'as-tu rappelé ici?

La petite se dégagea et s'éloigna un peu avant de tendre la main vers elle. Non. Pas encore. C'était comme les dernières fois. Et elle n'entendit de nouveau plus ce qu'elle disait. Elle voyait simplement ses petites lèvres remuer. Elle voulut crier mais rien ne sortit de sa gorge. Quelque chose s'échappa des mains de la fillette. Une carte. La jeune femme la ramassa et l'observa plus précisément. C'était une carte étrange. Elle était bleu, une croix jaune recouvrant une autre noire. Elle tourna la carte et la lâcha brusquement lorsqu'elle vit ce qu'il y avait au dos. La faucheuse.

Elle se réveilla une nouvelle fois en sursaut. Elle se releva rapidement, la respiration saccadée et des gouttes de sueur perlant sur son front. Elle observa son corps tremblant: elle était encore nue. Elle tourna le regard vers là où elle pensait trouver quelqu'un. Personne. Elle se leva et fit le tour des pièces. Rien. Il n'était plus là. Elle ne comprenait pas. Elle jeta un coup d'œil par la fenêtre. Le soleil était déjà haut dans le ciel. Combien de temps avait-elle dormi?

Et à ce moment là, quelque chose lui revint à l'esprit. Son rêve de passer dans le nouveau monde. Sa venue de la veille. Elle l'avait coupé alors qu'il parlait de son équipage. Et maintenant il avait disparu. Elle attrapa les premiers vêtements qui lui tombèrent sous la main et les enfila. Ces vêtements n'étaient autres que son jean noir, sa veste noir aussi, son débardeur blanc et ses bottes à lanières de cuire. Elle sortit précipitamment de chez elle.

Elle courait à travers les grooves, sous les yeux effrayés des passants, étonnés pour d'autre de la voir aussi rapide. Elle n'espérait qu'une chose: qu'il ne soit pas encore partit. Elle avait peur. Allait-elle arriver à temps?

Son équipage s'activait sur les derniers préparatifs. Lui, n'était capable de rien. Une seule pensée l'obsédait. Était-ce une bonne idée de partir sans la prévenir? Après ce qu'ils avaient vécu, après tout ces sentiments. Il allait la briser, c'était sûr. Elle avait dit être heureuse, elle devait sûrement être réveillée à présent. Comme allait-elle réagir en découvrant qu'il était partit? Et son équipage avait beau dire quoi que ce soit, rien n'attirait son attention. Sur le pont extérieur du navire, l'ours osa aller le voir.

-Dites capitaine...

-...

-Capitaine!

-... Pardon? Dit-il, sortant de ses pensées.

-... Vous pensez qu'on va la revoir avant de partir?

-Pourquoi voudrais-tu la voir?

-Ben... elle était marrante avec nous. On s'est un peu attachés à elle avec les autres et ces temps ci... elle était invisible...

-... Je ne pense pas qu'elle vienne.

-Pourquoi? Demanda l'ours, déçu.

-Parce qu'il ne lui a pas dit notre départ, intervint le géant.

-Mais... capitaine!

-C'est bon Bepo, laisse moi. Je préfère ça plutôt qu'une séparation émouvante où elle va forcément se mettre à pleurer. Et j'ai horreur de ça.

Shachi, qui avait tout entendu, trouva intelligent d'intervenir.

-Mouais, dit-il. Moi je pense surtout que vous ne voulez pas la voir malheureuse.

Il ne répondit pas et le gratifia d'un regard noir qui se voulait très expressif. Un des pirates se rajouta au groupe, les prévenant que tout était près et qu'ils pouvaient partir. Le capitaine, ayant repris ses esprits, se leva.

-Bien. Allons-y alors.

À ce moment là, une voix plus que familière retentit derrière eux.

Elle était à bout de souffle. Ses jambes ne la portaient plus. Dans la précipitation, elle avait réussi à prendre un mauvais chemin et à se perdre. L'inquiétude et l'angoisse s'étaient emparés d'elle. Elle espérait qu'il ne soit pas trop tard. Elle réussit à retrouver son chemin et fut soulagée de voir qu'ils étaient encore là. Elle les vit discuter sur le pont extérieur avant que le capitaine ne se lève. Elle se rapprocha encore un peu, lentement et reprenant son souffle. Elle ne savait pas si ce qu'elle ressentait à présent était de la colère ou du soulagement. Elle pris une grande inspiration et trouva la force de crier.

-Espèce d'enfoiré!

Tous les regards se tournèrent vers elle. Tous sauf l'enfoiré en question qui marchait tranquillement vers la grande porte en acier. Entre chacun de ses pas, elle criait.

-Ne m'ignore pas!

Un pas.

-Dis quelque chose! Regarde moi!

Deux pas.

-Tu comptait partir sans me dire au revoir peut-être?!

Trois pas.

-Je sais que c'est ton rêve de vouloir passer dans le nouveau monde!

Quatre pas.

-Mais tu n'as pas le droit de partir comme ça! Après tout ce qu'il s'est passé, tu ne peux pas disparaître de cette manière!

L'équipage, silencieux, assista avec effroi à la scène qui suivit. Tout se passa rapidement. Cinq pas. Plus aucun hurlement. Un coup de feu. Le cri de joie d'un marine caché qui a touché sa cible. Du sang. Une personne qui porte la main à sa poitrine avant de la porter devant son visage. Une femme aux cheveux blancs qui s'écroule. Pendant sa chute, devant elle, une fillette tendant la main. Des paroles à présent claires.

«Viens avec moi grande sœur, tu t'es bien battue. Il est temps pour toi d'être libre.»

Un bruit sourd. L'herbe se teintant de rouge autour du corps. Les yeux écarquillés d'un capitaine. Les cris de tristesse d'un équipage. Une grande quantité de sang s'échappant de la poitrine de la jeune femme, à l'endroit du cœur. Des souvenirs lui revenant en mémoire. Un homme. Les yeux bleus métalliques. La peau mate, un sourire ornant ses lèvres. Deux anneaux dorés à chaque lobes. Des sentiments. Des souffrances. Des larmes. Des joies. Des malheurs. Des contacts physiques. Des mots. Un passé. Une histoire. Une liberté qui n'était qu'une illusion.

La liberté lui échappait encore. Le bonheur l'avait abandonné. Des larmes s'écoulèrent du coin de ses yeux, allant s'écraser contre l'herbe humide de sang. Elle se sentait partir. Avec le peu de force qu'il lui restait, elle dirigea son regard vers lui.

Il était figé. Figé de surprise, figé de peur. Il était incapable de penser. Celle qu'il aimait était en train de mourir devant ses yeux. La prédiction du magicien. Il était déconnecté de la réalité. Il n'arrivait pas à y croire. Il ne percevait plus aucun bruit autours de lui. Il la vit articuler faiblement deux mots. Les fameux deux mots qu'on ne prononce pas à la légère. Non. Il ne voulait pas. Il avança lentement, mais son équipage le retint de justesse.

-Capitaine non! C'est trop tard, on ne peut plus rien faire! Dit l'un, en larme.

-Et la marine va rappliquer! Ajouta un autre, en larme aussi.

Ils avaient raison. Il était contraint de la voir mourir, sans pouvoir rien faire. Tout ce qu'il avait fait pour elle, tout ce qu'il avait du faire pour accepter ses sentiments, tout était en train de s'envoler sous ses yeux. Elle ferma lentement les yeux. Non. Impossible. Pas déjà. Il surprit une larme couler sur sa propre joue, devant les regards mouillés de ses hommes. Elle lâchait prise. Sa poitrine bougeait de moins en moins. Ses yeux étaient totalement clos. Un sourire aux lèvres. Sa poitrine cessa tout mouvement. Elle allait enfin être en paix. Elle allait retrouver sa sœur. Elle avait dit au revoir à ce monde. Elle avait dit au revoir à toutes ses souffrances. Elle avait dit au revoir à tout son bonheur. De son sourire, elle avait dit au revoir à tout ce qu'elle avait vécu. Elle avait dit au revoir à celui qui avait su la faire vivre. Elle avait dit au revoir à celui qu'elle aimait. Une âme était rendue au ciel.

C'était donc cela la liberté?