C'est LadyExcalibur2010 qui a imaginé cette très belle histoire : elle n'a fait qu'emprunter les personnages de S. Meyer mais elle confesse les avoir harcelé, ennuyé, torturé et exaspéré juste pour s'amuser.
Explications : The bigger they are, avait commencé à être traduite par bostondirty puis elle a été retirée du site par les administrateurs.
A la suite de ce retrait, bostondirty a proposé aux lectrices de leur envoyer les chapitres suivants par mail. J'ai moi-même continué à les recevoir de cette façon, puisque j'adore cette fic...
Ensuite d'un commun accord, bostondirty ayant moins de temps pour s'occuper de la traduction, j'ai repris la suite et j'ai décidé de reposter la fic, les 34 premiers chapitres ont été traduits par bostondirty, merci à elle de me les avoir confiés d'ailleurs.
Ce chapitre a été traduit par bostondirty, je n'ai fait que corriger.
...
N'oubliez pas que cette fic est rated M
THE BIGGER THEY ARE
(complète en 78 chapitres)
Chapitre 1
Voici pour vous, Mme James
Je soupirai en me glissant derrière le volant de ma voiture. Ça avait été une longue semaine et je n'avais rien de précis à faire ce week-end, c'était agréable de savoir que je pouvais dormir tout le temps si je le voulais. Je ne le ferais probablement pas, mais avoir cette option était agréable, c'était un petit luxe. Je me demandais si je devenais vieux. Je connaissais déjà la réponse à cette question, et c'était oui. Pourtant je ne pouvais pas me résoudre à ressentir de la culpabilité à profiter d'un peu de sommeil supplémentaire.
Par ailleurs, je devais encore m'habituer à être de retour aux Etats-Unis. C'était toujours un sentiment étrange de ne pas dormir dans une tente ou d'entendre des tirs de mortier pendant la nuit. Cela me manquerait presque… aussi étrange que cela puisse paraitre. C'était devenu familier après un certain temps… Et il me faudrait du temps pour me réhabituer à la paix et à la tranquillité.
C'était une belle journée en Caroline du Nord, le soleil brillait et une légère brise rafraichissait l'atmosphère. Sortant de ma réflexion, je fus surpris d'entendre quelque chose qui était nettement plus gros qu'un gravier de la route, venir heurter mon pare-brise. Je le regardai se fissurer pour former une toile d'araignée. Merde. " C'est quoi ce bordel … ? " murmurai-je en regardant le ciel, nope, toujours clair et magnifique. Donc ce n'était pas de la grêle. Dans le rétroviseur je regardai le viaduc et c'est alors que je le vis …
"Ce petit connard, " murmurai-je en faisant un demi-tour rapide sur la route pour rebrousser chemin. "Envoyer des merdes sur ma voiture?" Je m'étais occupé de trublions toute ma vie d'adulte, et celui-ci venait de dépasser les limites. Bon sang… Il allait payer, maintenant.
A ma grande surprise, le criminel me vit venir et s'enfuit sur … un vélo? Je souris. "D'autant plus facile à attraper…" soufflai-je. "Pas si bête hein…"
Il me fallut moins de deux minutes pour trouver la zone dans les broussailles où l'abruti avait essayé de se refugier dans les bois. Cela ne se passerait pas comme ça. Je n'avais jamais laissé personne m'échapper au cours de ma carrière et je n'allais pas commencer maintenant. J'avais enfoncé des portes à Bagdad, et chasser un petit provocateur dans les bois en Caroline du Nord ne m'inquiétait pas. Je sautai de ma voiture avant de réfléchir que pourchasser ce gars n'était peut-être pas la meilleure idée que j'ai eue. La probabilité qu'il ait une arme automatique sur lui était faible, donc je pris le risque.
Je pouvais le suivre à la trace grâce à ses bruits. J'avais presque passé le cap des quarante ans, mais je pouvais encore courir – les militaires s'en étaient assurés. Le vélo le ralentissait dans les bois et ça me donnait un avantage. Une autre minute de course et je pus saisir la chemise de ce petit merdeux et le virer de son vélo. Il s'étala à mes pieds et je ne pus que rester surpris, bouche bée devant lui.
Le corps était presque aussi grand que le mien mais le visage … putain. C'était un gosse. Il n'avait probablement même pas encore quinze ans. Assez vieux pour être un délinquant de toute évidence. "C'était quoi ce bordel, c'était quoi ça ?" demandai-je, en colère contre lui pour mon pare-brise et contre moi-même pour me laisser gagner par ma mauvaise humeur.
Le gamin eut du mal à se remettre sur ses pieds, haletant et le visage tout rouge. Je me sentais un peu essoufflé moi-même, mais que je sois damné si je le lui montrais. Je m'attendais à ce qu'il manifeste une certaine crainte, peut-être même un putain de petit remords. Je veux dire, j'étais en uniforme et royalement énervé. J'étais connu pour réduire des soldats aux larmes, une fois j'avais même failli réussir à ce qu'un caporal se fasse pipi dessus. Mais ce garçon plissa les yeux et cracha sur le sol.
" Je ne sais pas de quoi vous parlez," siffla-t-il. "Peut-être que vous ne devriez pas vous attaquer à n'importe qui !"
Sa attitude de défi était exagérée et il ne pouvait pas prouver son innocence. Je mis mes mains sur mes hanches et lui lançai mon meilleur regard noir à la "Tu viens de merder Soldat et tu es sur le point d'en récolter les conséquences ". Mes années de pratique avaient prouvé leur efficacité. Du moins jusqu'à présent. Le gamin cligna simplement des yeux face à moi. "Très bien, alors pourquoi ne pas appeler les flics et ils pourront nous aider à régler ce petit litige," lui dis-je en sortant mon téléphone de ma poche.
Sa attitude resta tendue et agressive pendant un moment jusqu'à ce que la colère le quitte progressivement. Il devint un garçon effrayé et je dus me battre pour maintenir mon expression dure. Ne jamais les laisser vous voir vaciller. "Non?" l'interrogeai-je. "Bon si tu n'aimes pas cette option que dirais-tu si nous appelions tes parents à la place ? Alors peut-être que nous pourrions tous nous asseoir et trouver un moyen pour toi de payer pour les dommages que tu as occasionnés à ma voiture."
Il secoua la tête.
"Quel âge as-tu?" m'enquis-je.
Il pinça les lèvres et siffla, " Quatorze". C'est bien ce que je pensais. Je soupirai. J'avais vu assez de gosses comme celui-ci pour reconnaitre leur colère quand je la voyais. Ce gamin était en rogne contre le monde en général et contre moi en particulier. Bien sûr, j'étais un peu énervé aussi.
"Fils, je te laisse le choix… soit j'appelle les flics, soit tes parents." Je lui laissais un moment pour considérer ses choix. "Lequel est-ce que ça va être ? " Je jouai avec mon téléphone. "Décide. "
"Appelez ma mère," murmura-t-il dans un souffle. Bon alors, papa n'est pas dans les parages je suppose. Quand est-ce que les gars vont apprendre qu'ils ne peuvent pas faire des enfants puis se barrer ? Combien de fois ai-je vu un jeune homme lutter pour atteindre son potentiel alors qu'il n'avait jamais eu d'image masculine comme exemple — de qui apprendre. Je pensai à mon père et réalisai, encore une fois, à quel point j'étais chanceux.
"Son numéro?" lui demandai-je.
Il murmura quelques chiffres que je composais sur le téléphone. Avant d'appuyer sur la touche 'Appel.' je demandai, "Son nom?"
"C'est Mme James pour vous," tenta-t-il de m'impressionner, je roulai des yeux, juste pour lui faire savoir à quel point j'étais impressionné. Stupide petit morveux…
" Bonjour?" me répondit une voix douce et rauque et je sentis un petit picotement courir le long de ma colonne vertébrale.
"Euh, Mme James? "
"Oui," répondit-elle. Elle semblait jeune, trop jeune pour être mère de ce géant.
"Je suis ici avec votre fils … " Merde je ne connaissais pas le nom de l'enfant. Je le regardais, interrogateur et il me répondit, "Emmett". Son ton fut bourru, son expression encore plus.
"Euh, avec votre fils Emmett," répétai-je. Je n'allais pas laisser ce gamin me faire perdre mon sang froid … je ne vais pas laisser ce gamin me…
Elle poussa un profond soupir. "Qu'a-t-il fait cette fois ?" Elle semblait résignée, fatiguée.
Ainsi le petit punk n'en était pas à sa première connerie, pensai-je. Il faudrait que quelqu'un lui apprenne les bonnes manières. Je me demandai si son père vivait assez près pour assumer ses responsabilités. Ou peut-être n'en n'avait-il tout simplement rien à foutre. Je réalisai que je pourrais avoir tort. C'était une ville militaire après tout et son père pouvait être déployé. J'espérais que ce soit le cas. Peut-être que je pourrais même lui rendre une petite visite pour l'informer directement des agissements de son fils. Faire appel à un père militaire est comme sortir la grosse artillerie, et généralement les mamans sont plus que capables de gérer les enfants qui perdent le contrôle. Elles y sont habituées. Il n'y avait pas pire dans l'armée que d'être le conjoint – l'époux ou l'épouse. C'était l'une des raisons pour lesquelles je ne m'étais jamais mis en ménage. Je savais combien ça pouvait être injuste pour celui ou celle qui attendait à la maison. Pourtant quelque chose devait être fait au sujet de cet enfant. J'allais voir comment la rencontre avec sa mère se déroulerait avant de considérer une éventuelle petite conversation avec le père.
"Et bien il a jeté une pierre ou quelque chose depuis le viaduc et mon pare-brise a éclaté." J'entendis hurler des enfants dans le fond. Elle couvrit le téléphone pendant un moment et parla rapidement. Je ne pouvais pas comprendre ce qu'elle disait, mais il était évident qu'elle avait les mains pleines. "Ecoutez, ce n'est pas tant pour les dégâts, mais il aurait vraiment pu blesser quelqu'un…"
"Non, non, vous avez absolument raison de m'appeler," dit-elle rapidement. "Euh écoutez, je ne peux pas venir maintenant. Est-il possible que vous le rameniez à la maison et que nous réglions les dommages ?" Elle fit une pause. "Je déteste demander, c'est juste que…"
"Bien sûr, " acceptai-je. Pour je ne sais quelle raison, j'étais très désireux de rencontrer la propriétaire de cette voix douce et rauque. Nous nous dîmes au revoir et j'attrapai le vélo du garçon pour le mettre dans le coffre. "Monte!" lui ordonnai-je. Il monta d'un air maussade, ce qui ne me dérangea pas. "Où?"
En me donnant les indications, il essaya de prendre un visage impassible. Et quand je m'engageai dans l'allée d'une petite maison aux volets jaunes, joliment entretenue je pus voir qu'il déglutissait difficilement. Sa nervosité était réellement bon signe. Il ne voulait pas contrarier sa mère, ce qui signifiait que d'une certaine façon il la respectait. Jusqu'où son respect allait-il et quel contrôle avait-elle sur lui? Ça restait à voir.
La porte d'entrée s'ouvrit et trois garçons en sortirent en se bousculant. Ils avaient tous des cheveux noirs, mais seul le plus vieux semblait avoir des boucles. Soudain je me demandais si sa mère avait les cheveux frisés et s'ils lui tombaient sur les épaules. Arrête, me dis-je. Elle pouvait être mariée. En fait elle l'était probablement. Et à un autre soldat. Personne n'aimait les Jody*. D'ailleurs elle pouvait tout aussi bien ressembler à Méduse*. Il se pouvait que ce soit juste sa voix qui soit attrayante et alors je serais embarrassé. Convoiter une gorgone n'est pas ton style, Cullen.
"Ohhhhh, Emmett a des ennuis! " fanfaronna le plus jeune. C'était bien un petit frère. Personne ne jubilait ainsi sauf si un frère était profondément dans la merde.
Un garçon d'environ douze ans secoua simplement la tête quand Emmett sortit de la voiture. Le plus jeune semblait avoir environ huit ans et sautait tout autour d'Emmett en le traitant de sale caboche. Il riait beaucoup en le montrant du doigt. Emmett se renfrogna, mais je remarquais que les plus petits ne semblaient pas être inquiets qu'Emmett les frappe. Cela révélait quelque chose sur les garçons et leur éducation. C'était bon signe : ils savaient que frapper n'était pas toléré. Je commençais à me sentir plus optimiste. Le quatrième garçon semblait avoir environ dix ans, il était plus proche de la maison, semblant attendre quelque chose – ou plutôt quelqu'un. Je reconnus l'attitude protectrice qu'ont certains garçons quand leur papa est absent pour une raison quelconque. Il était le gardien de sa mère, au moins tant qu'il était inquiet. La porte se rouvrit et en sortit ...
Putain…
Bien, bien … elle ne ressemblait définitivement pas à Méduse.
*Jody : un mec qui convoite votre petite amie/femme pendant que vous êtes déployé, ou loin de la maison pour des obligations militaires.
*Méduse : créature fantastique malfaisante et d'une telle laideur que quiconque ose la regarder dans les yeux meurt pétrifié.