Disclamer : Tous les personnages sont à maître Kishimoto. Le contexte et l'histoire sont à moi ^^

Pairing : NaruSasu

Rating : M. PWP. Yaoï. Lemon

Résumé : Le volcan islandais, Eyjafjöll a explosé, empêchant les avions français de voler. Et voilà comment notre Sasuke japonais se retrouve coincé en France pour une durée indéterminée. Heureusement un jeune blond lui servira de guide dans la capitale.


Et voici l'ultime chapitre de cette histoire qui aura mis deux ans à germer alors qu'elle est assez courte. Un chapitre un peu plus long que les précédents pour fêter ça dignement :)

Quand Eyjafjöll explose

Il était à peine 7 heures quand Sasuke se leva ce matin-là. En ouvrant les volets, il constata que le ciel de Paris était gris. Aussi gris que son humeur.

Le brun avait très peu dormi au cours de cette nuit agitée. Les paroles de Naruto ne cessaient de tourner dans sa tête. Le blond n'avait pas eu tort dans ses propos. Sasuke savait qu'il avait tendance à être très arrogant et froid. Mais ce trait de caractère cherchait plus à le protéger des autres qu'à faire preuve de sa supériorité. Et puis, même s'il était vrai qu'au début il n'envisageait aucune relation sérieuse et qu'il désirait uniquement assouvir un fantasme, le brun s'était peu à peu attaché au blond et ne savait plus trop quoi penser de cette situation. Certes, Naruto ne voulait pas d'histoire d'un soir, il pouvait comprendre. Mais lui, il n'avait jamais vécu autre chose que des histoires d'un soir et ne savait pas du tout s'il désirait se lancer dans une relation plus sérieuse avec Naruto. Et puis, quand bien même, comment vivre une relation alors que l'un vivait en France et l'autre au Japon ? C'était tout simplement inenvisageable.

Sasuke secoua la tête. Bon sang, mais il délirait carrément ! Depuis quand, lui le grand Sasuke Uchiha avait-il besoin d'une vraie relation et d'une histoire d'amour dans sa vie ? Cela faisait près de 25 ans qu'il vivait sans s'attacher à personne, se souciant uniquement de son travail et de sa famille et il ne s'en portait pas plus mal. Il n'allait pas se prendre la tête pour un français aux iris azur et au sourire ravageur ! Il n'avait besoin de personne dans sa vie.

Satisfait de sa conclusion, le brun fila dans la salle de bain, tout en se demandant à quoi il allait pouvoir passer le temps aujourd'hui.

XXXXX

Ce fut un coup frappé à sa porte vers 9 heures qui le fit sortir de sa profonde méditation non-constructive. Agacé, il leva les yeux au ciel en soupirant et ouvrit sa porte, prêt à hurler sur l'employé qui osait le déranger alors qu'il broyait du noir. Il faillit s'étouffer en tombant sur une paire d'yeux céruléens et un sourire éblouissant.

-Que…. ?

-Uchiha-san, comment allez-vous ? Vous avez bien dormi ? demanda l'Uzumaki qui semblait en pleine forme.

Incapable d'articuler le moindre mot, Sasuke contemplait le jeune blond qui se tenait devant lui avec un air décontracté, comme si la veille ils ne s'étaient pas quittés en mauvais terme. S'il s'écoutait, en cet instant précis, l'Uchiha aurait attrapé le français par le devant de sa chemise, l'aurait jeté sur son lit, sur lequel il lui aurait fait l'amour sauvagement. Mais bon, pas sûr que Naruto soit d'accord. Alors il réprima la faim qui pulsait dans son bas-ventre et retrouva son visage de marbre.

-Que faites-vous là ? s'enquit-il d'un ton polaire.

Ignorant son accueil glacial, Naruto repoussa une mèche qui lui barrait le front. Et le démon qui grondait dans le ventre de Sasuke se manifesta à nouveau, lui insinuant combien il serait agréable de passer ses doigts dans ces épis dorés.

-J'ai deux nouvelles à vous apprendre, expliqua le blond en tendant deux doigts sous son nez.

S'il s'était écouté, Sasuke les aurait suçotés. Mais bon, le moment n'était malheureusement pas du tout approprié.

-Hn ?

-La première c'est que le trafic aérien a repris et qu'on vous a trouvé un vol pour demain, 13 heures. Une hôtesse vous réveillera par téléphone vers 8 heures. Et votre taxi vous récupérera pour 11 heures.

Sasuke papillonna des yeux, surpris. Effectivement, ça c'était une bonne nouvelle.

-La seconde, c'est que nous avons toute la journée d'aujourd'hui pour aller visiter le Louvre. Alors chaussez de bonnes chaussures, on va beaucoup piétiner.

Ebahi, Sasuke enregistra lentement la dernière information. Puis ferma doucement la porte au nez du blond. Esquissa un pas vers l'intérieur de sa chambre. Se retourna et ré-ouvrit soudain la porte alors que Naruto s'apprêtait à toquer.

-Vous me faîtes quoi là, Uchiha-san ? demanda Naruto, interloqué.

« Vous me rendez dingue », aurait voulu lui répondre Sasuke.

-Je n'ai rien de mieux à faire aujourd'hui et puis je ne suis pas certain de revenir de sitôt en France. Alors allons voir cette fameuse Joconde qui fait tant parler d'elle, décréta l'Uchiha avec aplomb.

Lui-même ne comprenait pas les raisons de ses actes quand il était en présence du blond. Mais tout ce qu'il savait, c'est qu'il voulait passer cette dernière journée avec lui.

XXXXXX

Sasuke avait été impressionné par le nombre de richesses exposées dans le Louvre. Il avait enfin vu la fameuse Joconde dont le sourire énigmatique avait fait couler autant d'encre et bien qu'il eut trouvé le tableau très beau, il n'eut pas non plus un coup de cœur. En parcourant tous ces dédales de couloirs, admirant chaque œuvre d'art avec émerveillement, Sasuke avait noté à quel point Naruto maîtrisait le sujet. Il avait un esprit critique très affuté et la peinture en particulier semblait être son domaine de prédilection. Mais quand Sasuke lui avait demandé s'il peignait, le blond lui avait répondu par la négative et n'avait pas digressé sur le sujet. Les deux jeunes gens avaient alors parlé de tout et de rien mais surtout pas des raisons qui les avaient fâchées la veille. Sasuke avait beaucoup ri, comme d'habitude avec le blond. Il ne comprenait pas lui-même cette complicité qui s'était instauré entre eux en à peine quelques jours alors que l'Uchiha était d'ordinaire quelqu'un de très distant avec autrui. Naruto semblait avoir un don pour percer les murailles les plus épaisses.

Le soir était vite arrivé, sans qu'aucun des deux ne montrent le moindre signe de fatigue. Et c'est tout naturellement que Naruto lui proposa de finir la soirée dans un bar dansant.

Sasuke accepta et le blond le récupéra au pied de l'hôtel au volant de sa propre voiture, une polo noir lustrée. Sasuke avait admiré le petit bolide qui valait une coquette somme. Même s'il venait à peine de sortir de sa dernière année d'étude, comme le lui avait indiqué le blond, Sasuke se doutait que ce dernier était issu d'une famille ayant des moyens financiers assez importants. Bien que Naruto ne semblait y attacher aucune importance et était jovial et décontracté, il se comportait tout de même avec une certaine prestance et une certaine classe qu'il n'avait pu acquérir qu'après avoir reçu une éducation rigoureuse et élitiste. Mais le brun n'avait pas cherché à en savoir plus. C'était avant tout Naruto qui posait les questions dans leur tandem et ça arrangeait bien Sasuke.

Pour l'heure, il était assis près de l'homme qu'il désirait plus que tout et auquel il s'était efforcé de ne pas faire d'avances de la journée. Ce qui s'était révélé difficile.

Sasuke était assez perturbé par la circulation française qui se faisait à droite, à l'inverse de celle du japon.

-C'est vrai que c'est assez troublant, au début, reconnut Naruto en conduisant. Quand je suis au Japon, il me faut quelques jours avant de prendre la voiture, histoire de me faire à votre conduite à gauche. Et encore, il m'arrive d'oublier en pleine circulation surtout quand je suis seul à l'entrée d'un rond-point, ce qui peut se révéler assez dangereux.

-J'espère alors ne jamais vous rencontrer sur une route japonaise, le taquina gentiment Sasuke.

C'est alors que son cellulaire sonna pour la première fois depuis sa rencontre avec Naruto. Surpris, Sasuke constata qu'il ne s'agissait rien de moins que son grand-frère. Il décrocha.

-Moshimoshi.

-Sasuke ! Tu es en vie ! plaisanta Itachi à l'autre bout du monde.

-Que veux-tu ? lui demanda Sasuke, un brin agacé.

-Savoir comment va mon petit frère chéri coincé en France. Et accessoirement savoir à quoi elle ressemble ?

-Hn ? Qui ça ?

-La personne qui t'occupe depuis tout ce temps, bien sûr !

-Hn ?

-Voyons, Sasuke. Tu ne m'as pas appelé une seule fois en trois jours ! Pas un seul coup de fil pour t'informer des affaires du bureau ! Ou pour ne serait-ce que prendre des nouvelles de moi, ingrat petit frère ! Alors ne va pas me faire croire qu'il n'y a pas anguille sous roche !

-Je prends l'avion demain en début d'après-midi, répondit simplement le cadet.

-Seul ou en bonne compagnie ?

-Mon avion décolle pour 13 heures.

-Je vois, tu ne m'en diras pas plus, constata Itachi dépité. Mais bon, le simple fait que tu ne nies pas que tu as trouvé quelqu'un me confirme qu'il y a quelqu'un et comme tu n'abordes absolument pas le sujet, j'en déduis que cette personne est près de toi.

Sasuke soupira. Pas étonnant que son frère était considéré comme le génie de sa famille.

-J'ai seulement une question, reprit l'aîné. Homme ou femme ?

Sasuke ferma les yeux et soupira. Mais bon, son frère était son seul confident, tant soit peu qu'il ait des confidences à faire, alors il pouvait au moins lui faire ce plaisir.

-Homme, répondit-il d'un ton atone.

-Yata ! hurla Itachi.

Le cri défonça l'oreille du plus jeune qui raccrocha prestement avant que son aîné ne se mette à chanter.

Naruto fronçait les sourcils de son côté, intrigué par l'appel.

-Mon frère. Il aime chanter, expliqua brièvement Sasuke. Il valait mieux que je raccroche avant d'être sourd.

Naruto sourit, amusé.

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Le troquet dans lequel Naruto les avait entraîné était joli et intime. La clientèle était essentiellement constituée d'habitués dont Naruto semblait faire partie. Ils avaient été accueillis par un garçon à l'étrange coiffure en forme d'ananas, cigarette à la bouche, qui assis sur un tabouret, avait tapé dans la main de Naruto avant de lui indiquer la direction de leur table.

-Shikamaru est un vrai flemmard, expliqua Naruto en s'installant.

A peine était-il assis qu'un garçon châtain aux joues tatouées de triangle se précipita vers eux.

-Naruto ! Comment va ? demanda-t-il en français.

-ça va Kiba, et toi ?

-Tranquille…Je vous sers quoi ?

Naruto se retourna vers Sasuke et lui demanda en japonais ce qu'il désirait boire. Ce dernier voulu un whisky.

-Deux whiskys, s'il te plait.

-Il comprend pas le français ?

-Non, il est japonais.

-C'est ton nouveau copain ?

-Pas du tout.

-Pas encore tu veux dire, c'est ça ? lui dit-il d'un air taquin. Parce-que c'est tout à fait ton style de mec ça. Et je vois bien qu'il te plait et pas qu'un peu.

-Il repart au Japon, demain.

-Et alors ?

-Après je ne le verrai sans doute plus.

-Raison de plus, vieux ! Tente ta chance ! La vie réserve des surprises des fois.

-Tu es trop positif Kiba. Depuis que tu es avec Hinata, tu vois la vie en rose.

-Et toi, tu t'interdits beaucoup trop de choses et du coup, tu rates de nombreuses opportunités. Au pire, même si c'est seulement le temps d'une nuit, t'auras rien perdu. T'es pas encore amoureux que je sache ! N'est-ce pas ?

Naruto roula des yeux, surpris par la question. Mais il ne put répondre à Kiba car ce dernier était hélé par un autre client. C'était la première fois qu'autant de ses amis insistaient pour qu'il tente sa chance avec quelqu'un. Généralement ces derniers le laissaient gérer sa vie sentimentale comme il le désirait, mais depuis que Sasuke était là, tout le monde semblait vouloir s'en mêler. Peut-être ses 18 mois de désert amoureux les attristaient-il ? Il reporta son regard sur l'objet de ses rêves, assis près de lui et oublia de respirer en tombant dans les orbes onyx de son vis-à-vis. Il fallait bien qu'il l'admette, aucun homme ne lui avait jamais fait un tel effet. Dès l'instant où l'Uchiha lui avait ouvert sa porte plusieurs jours plus tôt, Naruto avait senti sa raison vaciller. Même s'il avait su garder son sang-froid en apparence, en réalité le japonais l'obsédait totalement. Au début il avait cru que ce ne serait que physique et que ça passerait. Mais en apprenant à le connaître, il s'était rendu compte que cela allait au-delà de ça. Tout lui plaisait chez lui. Même ses sautes d'humeurs, sa froideur et son arrogance. Naruto n'arrivait pas lui-même à s'expliquer cette attirance irrationnelle qui le poussait vers cet homme qui était tout son contraire. Mais ce qu'il savait, c'est que c'était cette même attraction qui l'avait ramené devant la porte de sa chambre ce matin pour l'entraîner au Louvre. Et que c'était également elle qui l'avait fait hésiter pendant près de dix minutes devant la-dîtes porte avant d'oser enfin la frapper.

Et si tous ses amis le poussaient dans les bras de l'Uchiha, c'est sans doute qu'ils le connaissaient suffisamment pour sentir à quel point ce beau japonais le bouleversait au-delà du raisonnable.

-A quoi pensez-vous ? lui demanda Sasuke, en saisissant le verre que Kiba venait de poser devant lui.

-A rien en particulier, mentit-il en prenant à son tour le verre.

Il avala distraitement une petite gorgée. L'alcool lui brûla la trachée. Bien qu'il aime le whisky, il n'était pas un grand buveur. Il jeta un coup d'œil à Sasuke et constata que ce dernier promenait son regard dans la salle, d'un air ravi. Les lieux semblaient plaire au grand Uchiha, constata Naruto en souriant et en avalant une nouvelle gorgée. Il avait devant lui l'un des hommes les plus beaux et les plus fascinant qu'il eut jamais rencontré et qui lui avait fait comprendre ne pas être contre une intimité plus poussée. Et lui, Naruto, comme un idiot avait trouvé le moyen de le repousser. Il y avait quelque chose dans son cerveau qui débloquait, c'était obligé. Après tout, même s'il n'était pas pour les aventures d'un soir, ne pouvait-il pas faire une exception pour l'Uchiha ?

-C'est un endroit très agréable, lui dit l'homme qui occupait toutes ses pensées.

Naruto lui répondit par un grand sourire ravi, qui eut pour effet de faire rougir le brun.

-Heureux que ça vous plaise.

-Il n'y a pas que ça qui me plait.

Naruto dévisagea son vis-à-vis, pas vraiment certain de ce qu'il sous-entendait. Mais quand il vit son air embarrassé, il sut qu'il ne se faisait pas des idées.

-Je sais quelle est votre opinion sur ce sujet et je m'étais promis de ne plus vous ennuyer avec ça, mais je crois que c'est plus fort que moi, expliqua Sasuke en vrillant ses perles obsidiennes dans les yeux bleu clair.

-Sas….

-N'en parlons plus, le coupa Sasuke en coupant le contact visuel. Je ne vous indisposerai plus.

Puis, gêné, Sasuke se leva, prétextant aller aux toilettes.

Surpris par cette retraite, Naruto soupira en se passant une main sur le visage. En temps normal, son crédo aurait été « si ça ne s'est pas fait, c'est que ça ne devait pas se faire ». Mais quand il vit les gros yeux que lui faisait Kiba de l'autre côté du comptoir, il sut que ce soir, il devait suivre ses envies et laisser sa moral sous le tapis. Il se leva avec une lenteur calculée, comme pour mesurer toute la portée de son acte. Puis il fit signe à Kiba de mettre les verres sur son ardoise avant de quitter la table. Shikamaru, toujours assis sur sa chaise, l'attrapa par la manche et lui expliqua que son compagnon était sorti prendre l'air. Et en effet, Naruto retrouva ce dernier devant l'établissement, en train de contempler d'un air absent la rue vide.

En l'entendant approcher, Sasuke se retourna et le contempla avec surprise.

-Naruto ? Que… ?

Il ne put en dire plus. Naruto le tira dans un petit renfoncement avant de le plaquer contre le mur.

-Ne dis rien. Ce soir, on oublie tout, murmura-t-il à Sasuke en passant au tutoiement.

Puis il posa ses lèvres sur celle de l'homme qui l'obsédait et goûta enfin à la saveur de ses baisers.

XXXXXX

Comment ils rentrèrent à l'hôtel, Sasuke ne savait pas. Mais ce qu'il savait, c'est qu'il était accro à la peau et aux soupirs de Naruto. Dès que ce dernier l'avait embrassé dans le renfoncement, Sasuke avait senti le sol s'effondrer sous ses pieds tandis que son cœur implosait dans sa poitrine.

Alors oui, ils avaient pris la voiture de Naruto pour rentrer à l'hôtel, oui, ils s'étaient arrêtés dans une pharmacie pour acheter préservatifs et lubrifiants et oui, ils avaient réussi à atteindre la chambre de Sasuke sans trop se faire remarquer. Mais la façon exacte dont tout s'était déroulé, l'Uchiha était incapable de la dire. Les phrases qu'ils avaient adressées au pharmacien, au maître d'hôtel, etc. il ne s'en souvenait absolument pas. Le désir le rendait ivre. Depuis que Naruto l'avait coincé contre ce mur, Sasuke avait l'esprit et les sens totalement embrouillés. Tout ce qui n'était pas Naruto ne comptait pas. Il ne savait pas ce qui avait décidé le jeune homme à lui céder et honnêtement il s'en moquait royalement. Tout ce qui était important en l'instant présent, c'était de sentir le corps du blond pressé contre le sien et de savoir que son désir répondait au sien. Le reste n'avait plus la moindre importance.

Pour l'heure, Sasuke avait plaqué Naruto contre un mur de sa salle de bain et s'employer à défaire sa chemise afin d'avoir enfin accès au buste qui lui donnait tant envie.

-Si ça continue, grogna-t-il entre deux baisers, je vais faire sauter les boutons.

Le rire clair de Naruto lui répondit alors que ce dernier lui ébouriffait les cheveux.

-Tu veux que je t'aide ?

-Non, je peux le faire, assura le brun en bataillant.

-Hmm, hmm…alors je te laisse faire. Mais ne me fais pas trop attendre car sinon, c'est moi qui vais les faire sauter ces boutons, répondit-il en l'embrassant à pleine bouche.

Après quelques secondes, le brun emporta enfin la guerre des boutons et délesta son amant de sa chemise. Il jeta un regard admiratif sur le torse puissant et hâlé. La musculature était harmonieuse et témoignait des heures passées à la salle de sport.

-Magnifique, susurra-t-il avant de mordre un téton.

Naruto gémit, montrant qu'il aimait bien ce genre de traitement.

-Tu es sur que tu veux qu'on aille se laver avant de….

Sasuke l'interrompit en l'embrassant avant de répondre.

-Oui, en Asie on n'a pas de rapport sans se laver avant. C'est une question d'hygiène et de respect pour son partenaire. Et puis, pour certains plaisirs sexuels, c'est mieux, non ? ajouta-t-il d'une voix incroyablement sensuelle en mâtant ostensiblement les bosses qui déformaient leurs pantalons.

-Sûre, murmura Naruto la voix enraillée par le désir.

Puis, sans faire ni une, ni deux, le blond les déshabilla tous les deux pour les pousser dans la douche italienne.

-J'ai trop envie de toi, je ne vais pas pouvoir attendre trop longtemps, expliqua-t-il en les savonnant.

Sasuke sourit et embrassa avec tendresse le bout du nez du français. Les caresses se firent alors plus enhardit et empressées. Alors qu'ils rinçaient leur deux corps nus, Sasuke se mit soudain à genoux, un air coquin dans les yeux, et commença à embrasser le membre lourd de désir du blond. L'Uchiha était peut-être d'un premier abord assez froid mais une fois au lit il se trouvait être très joueur et décomplexé.

Naruto enfonça les doigts dans la chevelure ébène, savourant la caresse buccale, réapprenant les sensations de plaisirs que 18 mois d'abstinence avaient réprimées.

-Sas'ke…c'est bon, gémit-il alors que le brun le prenait totalement dans sa bouche.

Noyé dans le plaisir, Naruto redessinait du bout des doigts le petit tatouage qui se trouvait à la jonction de la nuque et de l'épaule de son amant. Son amant été surprenant. Si en occident le tatouage était à la mode et n'était plus un signe de rébellion, au japon c'était très différent. Et il était très étonnant de voir un homme d'affaire comme Sasuke avec un tatouage, aussi discret qu'il soit. La musculature fine de l'Uchiha roulait sous sa peau pâle sur laquelle tranchait la chevelure ébène. Le blond ne pouvait s'empêcher d'admirer l'homme qui se tenait agenouillé devant lui et lui prodiguait la plus douce des attentions. Doucement il tira sur les épis noirs, forçant le brun à le lâcher et à le regarder.

-Sas'ke, allons dans la chambre, dit-il d'une voix rauque. Laisse-moi te posséder. Et puis t'appartenir.

Sasuke se redressa de toute sa hauteur et planta un baiser sur les lèvres gonflées de désir. Puis il lui prit la main et les fit sortir de la salle de bain sans prendre la peine de les essuyer pour les entraîner vers le grand lit. Naruto eut juste la présence d'esprit de ramasser au passage les préservatifs et les lubrifiants épars sur le sol.

Sasuke s'étendit dos sur le lit, appuyé sur ses bras repliés.

-Vas-y doucement car ça fait longtemps, dit-il en écartant les cuisses devant son amant.

Naruto le contemplait, émerveillé devant ce corps magnifique et glabre qui s'offrait à lui. Il avait l'impression d'avoir sous les yeux la statue en marbre blanc d'une divinité grecque.

Il se mit entre les jambes du brun, déposant son matériel près d'eux.

-Combien de temps ? demanda-t-il.

Le brun fronça les sourcils, perdu dans le décompte.

-Environ deux ans. Et c'était une femme donc elle n'a pas utilisé ce passage. Avec un homme, je crois que ça fait plus de trois ans. Et encore, je ne me souviens pas l'avoir laissé passer par là…

Naruto rit doucement, amusé et impressionné.

Comme Sasuke l'interrogeait du regard, le blond s'expliqua.

-Je n'arrive pas à croire que tu aies eu aussi peu de conquêtes.

-Pourquoi ? Tu en as eu beaucoup ? demanda le brun sur la défensive.

Naruto secoua la tête négativement tout en jouant avec le membre de son amant.

-Non. J'en ai eu très peu en fait. Ma dernière relation remonte à plus de 18 mois. C'était un homme. Et je suis resté presque deux ans avec lui. Et avant lui, c'était une fille.

Sasuke pencha la tête, rassuré. Il n'aimait pas les coureurs.

-Et je me sens incroyablement flatté que tu me laisses passer par le passage défendu, ajouta le blond en accentuant la pression de ses caresses sur le membre tendu du brun.

Ce dernier renversa la tête en arrière en expirant.

-Je suis mes envies. Et j'ai envie de toi, expliqua le brun alors que ses pensées commençaient à s'embrouiller.

-Je vois ça, dit Naruto, amusé en grignotant un genou. Puis il se rapprocha de son amant, l'embrassa pour finir par le coucher totalement sous lui. Sa main, elle, ne cessait d'aller et venir sur le sexe du brun. Il caressa plus particulièrement le gland, ce qui le fit se tendre.

-Ne t'arrête pas, gémit Sasuke.

Naruto sourit, satisfait de voir cet homme si fier en temps ordinaire, complètement soumis à sa volonté. Et tandis que sa main s'activait entre leur corps, sa bouche elle, explorait et parcourait la nuque et le buste qu'il dominait. Sasuke le guidait, insistant sur les points qui l'excitaient, enroulant ses jambes autour de la taille du blond, se tortillant et se cambrant sous certaines caresses particulièrement bien appuyées. Peu à peu, le blond descendit et rencontra un nombril dans lequel, avec sa langue, il mima l'acte de la pénétration. Ce qui fit pousser un léger râle de plaisir au brun. Curieux, Naruto continua son exploration et son visage finit par retrouver sa main qui n'avait jamais cessé de s'activer sur l'intimité du brun. Alors, doucement, il souffla sur la verge tendue avant de tracer du bout de la langue la circonférence du gland rougit.

-Naruto, s'il te plait…, geint le brun que ce jeu tendait à l'extrême.

Amusé, le blond le pris alors en bouche et lui fit subir mille délices. Sasuke enfonça ses doigts dans la chevelure indisciplinée et lui donna doucement le rythme qui convenait à son désir. Son souffle se faisait de plus en plus court et erratique. Et ses gémissements plus réguliers. Ses sons adorables qui sortaient de ses lèvres entraient en résonnance dans le corps de Naruto et gonflait son désir.

N'y tenant brusquement plus, le blond abandonna le membre turgescent de son amant et se saisit de la boite de préservatifs et des lubrifiants. Sasuke se redressa légèrement, impatient de le sentir enfin en lui. Il l'aida doucement à dérouler la protection sur son sexe tendu tandis que Naruto en faisait de même sur celui du japonais. Puis après l'avoir doucement préparé à son arrivée, le blond se positionna enfin devant son entrée et poussa doucement.

-Sas'ke, ça va ? demanda-t-il d'une voix rauque.

Les cheveux complètement décoiffé, les joues rougies par le plaisir, le brun qui était un appel à la débauche et à la luxure, lui fit signe de continuer. Quand le blond s'introduisit totalement en lui, il poussa un léger râle d'inconfort et de plaisir à la fois.

-Tu me sens Sas'ke ? lui murmura le blond à l'oreille. C'est moi ça. C'est tout moi ça.

-Oui, je te sens, répondit-il en s'agrippant à son torse. J'ai envie de te sentir plus fort.

Obéissant, Naruto fit quelques mouvements de hanche, jusqu'à trouver l'angle qui fit trembler son amant des pieds à la tête.

-Oui, c'est là, confirma le brun en ahanant.

Naruto recommença alors, d'abord doucement, puis de plus en plus vite et de plus en plus brusquement. Lui-même ne maîtrisait plus vraiment son rythme. Il répondait uniquement aux soupirs et aux râles du brun qui devenaient de plus en plus forts. Sasuke sentait que la boule de désir nichée au creux de son ventre n'allait pas tarder à exploser.

-Va plus fort, gémit-il alors que son esprit était complètement perdu dans les limbes du plaisir.

Il n'arrivait plus à avoir une seule pensée cohérente. Tout ce qu'il savait, c'est que Naruto était en train lui faisait vivre la plus incroyable des expériences. Brusquement, tout son corps se contracta et son esprit fit un black-out total. Et il sombra dans un gouffre de félicité sans fin.

Lorsqu'il reprit conscience, il avait le souffle court et il sentait le poids de Naruto complètement affalé sur lui. Doucement il caressa l'épaule caramel, conscient que son amant avait dû ressentir la même extase que lui. Il avait l'impression de comprendre enfin pourquoi les gens disaient que le sexe était bon. Jusqu'à présent, pour Sasuke le sexe était uniquement un soulagement physique auquel il fallait s'adonner de temps à autre. Mais avec Naruto, c'était radicalement différent. Le sexe avait été comme un accomplissement, une connexion intime et un partage qui les avaient mené tous les deux vers des sentiers qu'ils étaient les seuls à pouvoir parcourir.

Le visage niché dans sa nuque, Naruto commença à y faire doucement pleuvoir des baisers papillons. Avant de se redresser et de rouler sur le côté, entraînant Sasuke au creux de ses bras.

-C'était dingue, dit-il simplement alors qu'il reprenait peu à peu ses esprits.

Sasuke sourit et approuva. Oui, c'était dingue.

Les deux garçons restèrent là, étendu plusieurs minutes sans parler. Ils n'en avaient pas besoin. Ils se comprenaient parfaitement et se complaisaient dans cette intimité toute nouvelle. Puis au bout de quelques instants, alors que Naruto commençait à somnoler, Sasuke se mit à cheval sur lui et se pencha. Intrigué, le blond l'observait alors que le brun promenait son doigt sur les pectoraux puissants. Puis du bout des lèvres, il murmura, comme étonné.

-J'ai encore envie.

Naruto rit, amusé puis saisit le bras de Sasuke pour le forcer à se pencher davantage sur lui.

-D'accord dit-il avant de l'embrasser.

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Ce fut la sonnerie stridente du téléphone qui tira Sasuke de son sommeil. Somnolant, il décrocha difficilement l'appareil, se demandant qui pouvait le réveiller à une heure aussi indue.

-Moshimoshi.

-Bonjour Uchiha-san, lui dit une voix féminine en anglais. Il est 8 heures, l'heure de vous lever. Votre taxi viendra vous chercher pour 11 heures devant le hall d'entrée. Une bonne journée Uchiha-san.

Sasuke mit quelques secondes avant de réaliser que l'hôtesse avait raccroché. Il râla un peu en reposant le combiné, puis machinalement chercha le corps qui aurait dû se trouver près de lui. Avant de se souvenir que Naruto avait reçu un appel sur son cellulaire une heure plus tôt et qu'il était parti précipitamment afin de récupérer ses parents à l'aéroport. Apparemment ces derniers revenaient du Japon. Mais Sasuke était tellement fatigué par leur folle nuit, qu'il avait à peine enregistré ce que lui disait son amant avant de partir.

Le jeune japonais se leva et s'étira longuement. Son corps était complètement perclus de courbatures. Il avait même découvert des muscles dont-il ignorait l'existence jusqu'à ce jour. Il sourit en songeant combien la nuit avec Naruto avait été sportive. D'ordinaire, Sasuke n'était pas très endurant et se contentait d'un rapport avec ses amants de passage. Avec Naruto, ils avaient enchaîné quatre rapports sans aucune difficulté. Et en prenant à chaque fois leur temps. L'Uchiha avait l'impression d'avoir découvert un autre monde. Comment pouvait-on éprouver autant de désir pour une personne et prendre autant de plaisir ? C'était incroyable !

Il se dirigea vers la salle de bain et sauta sous douche avant d'aller préparer sa valise. Il s'activa tant et si bien que 10h30 arrivèrent sans qu'il n'ait vu le temps passer. Ni reçu les moindres nouvelles de Naruto, ce qui l'intriguait beaucoup. Il n'arrivait pas à se l'expliquer lui-même mais cette absence provoquait comme un manque chez lui. Et l'heure qui tournait l'angoissait. Bientôt il devrait partir et il réalisait qu'il n'avait aucun moyen de contacter Naruto. Comme deux imbéciles, ils n'avaient pas échangé leur numéro de téléphone et encore moins leur adresse mail. Décontenancé, Sasuke décida de descendre dans le hall. Après tout, peut-être qu'on pourrait lui expliquer où se trouvait l'imprévisible Uzumaki. Chargé de son unique bagage, Sasuke chercha à obtenir des informations à propos du blond, mais on lui répondit tout simplement qu'il était parti chercher ses parents à l'aéroport et qu'il n'était toujours pas revenu. Sasuke ne s'étonna pas plus que ça que les employés de l'hôtel sachent avec autant de précision de tels détails de la vie du blond. Sans doute les avaient-ils appelés pour excuser son retard. Puis on proposa à Sasuke de faire avancer son taxi car l'heure de partir à son tour à l'aéroport finit par arriver. Sasuke fut tenté de repousser de quelques minutes son départ. Mais il s'administra une claque mentale. Après tout, qu'est-ce que ça pouvait lui faire de partir sans avoir revu Naruto Uzumaki ? Sasuke n'avait jamais eu que des histoires d'un soir et cela ne l'avait jamais dérangé. Naruto savait très bien cet état des faits et avait semblé l'accepter la veille. Peut-être était-ce pour ces raisons qu'il n'était toujours pas revenu à l'hôtel avant son départ. Pour lui montrer qu'il avait parfaitement compris et accepter les conditions. Dans ce cas, c'était parfait. Pas besoin d'adieux longs et embarrassant. Tout ceci l'arrangeait au mieux, acheva-t-il de se convaincre en sortant sur le parvis pour attendre son taxi. Mais alors dans ces conditions, pour quelles raisons se sentait-il aussi dépité et malheureux ? Il avait l'impression que son cœur venait de se briser en mille morceaux en songeant qu'il ne verrait sans doute plus jamais Naruto et que ce dernier n'avait vu en lui qu'une histoire d'un soir. C'était vraiment le monde à l'envers. Il se fustigea longuement. C'était complètement ridicule ! Il était un Uchiha ou pas ?

Quelques secondes passèrent, puis brusquement, pris d'une inspiration soudaine, Sasuke pénétra à nouveau dans le hall et se dirigea vers le comptoir de l'accueil de l'hôtel et héla la sympathique hôtesse.

-Excusez-moi.

La jeune femme leva son regard noisette vers lui, rougit légèrement avant de répondre en anglais. Evidemment, le japonais n'était pas la langue la plus facile, ni la plus parlée au monde. Heureusement Sasuke maîtrisait parfaitement la langue de Shakespeare. Il sortit une carte de son porte-feuille. Comme tout bon asiatique, il possédait toujours des cartes professionnelles sur lui. Au dos de la carte, il écrivit son numéro de téléphone personnel. Il n'avait jamais fait ça auparavant et ignorait absolument ce qui le poussait à le faire à ce moment-là.

-Pouvez-vous remettre ceci à Naruto Uzumaki, dit-il en tendant la carte rapidement avant qu'il ne regrette son geste et la récupère.

-Bien sûr, assura la jeune femme, avec un petit sourire entendu. Si vous le désirez, je peux également vous remettre la sienne.

Sasuke arqua un sourcil de surprise. Il savait que Naruto travaillait ici, mais il s'étonnait que le jeune homme eu lui-même des cartes à son nom. Après tout, les français à la différence des japonais, n'étaient pas très friands de ces cartes de présentation professionnelle.

La jeune femme lui tendit néanmoins la carte qu'elle avait piochée le plus naturellement du monde juste devant elle.

Sasuke contempla le bout de carton, un peu surpris.

Naruto Uzumaki-Namikaze

Gestion et Marcketing

Hôtellerie Namikaze

06 xx xx xx xx

Pourquoi le nom du patron de l'hôtel était-il accolé au nom de Naruto ?

-Ce numéro de téléphone est semi-professionnel, expliqua l'hôtesse dans un sourire affectueux. Il vient à peine de finir ses études alors pour faire ses preuves, il aime avoir lui-même les clients au téléphone. Si vous appelez, vous tomberez forcément sur lui.

Sasuke hocha la tête.

-C'est sûr, quand on débute, on ne peut pas forcément se permettre d'avoir de secrétaire.

La jeune femme sourit doucement.

-Oh ça…. Il pourrait en avoir des dizaines s'il le voulait. Et c'est ce qui l'attendra dans quelques années. Mais pour l'instant, il ne s'occupe que des clients les plus importants de son père. Et il s'en sort très bien, ajouta-t-elle.

Sasuke tiqua. Il ne comprenait pas très bien de quoi elle parlait. Il allait poser des questions lorsque le visage de la réceptionniste se fendit d'un grand sourire et qu'elle se leva.

-Kushina, vous êtes enfin de retour ! Quel plaisir de vous revoir parmi nous, s'écria-t-elle.

Sasuke vit qu'elle ne mentait pas et était réellement ravie de revoir la dîtes personne. Il se tourna vers l'apparition qui avait fait naître autant de joie autour d'elle. Tous les employés se précipitaient vers une femme d'une quarantaine d'année à la chevelure rousse et aux yeux gris dont le visage reflétait la joie de vivre et la bienveillance. Cette dernière avançait vers le comptoir tout en distribuant sourires et paroles rassurantes.

Sasuke, quant-à lui était figé. Il avait l'impression d'avoir devant lui une apparition miraculeuse.

-Bonjour Lisa, dit la jeune femme en français. Comment allez-vous ?

Les deux françaises enchaînèrent la conversation dans la douce langue de Molière tandis que Sasuke trépignait sur place. Devant lui ne se tenait rien de moins que la si célèbre artiste Kyubi des œuvres de laquelle il raffolait. Il avait déjà eu l'occasion de la voir et de lui parler mais cela s'était toujours déroulé de façon conventionnelle et formelle, lors de ses expositions.

Soudain, la rouquine tourna son regard vers lui et lui offrit un merveilleux sourire.

-Monsieur Uchiha ! dit-elle en japonais et en s'inclinant pour le saluer. Je suis heureuse de vous rencontrer ici.

-Et moi donc, répondit Sasuke en la saluant à son tour. Je ne m'attendais pas du tout à vous voir là.

-C'est vrai que jusqu'à présent mon époux et moi étions coincé au Japon à cause de ce nuage de cendres. Je sais qu'il en a été de même pour vous et que vous avez dû rester un France plus longtemps que prévu. A ce sujet, j'espère que tout s'est bien passé et qu'on s'est bien occupé de vous.

-Tout à fait, dit Sasuke un léger sourire sur les lèvres en pensant à la façon dont Naruto s'était particulièrement bien occupé de lui. Et son cœur se mit à palpiter plus vite.

Il sourcilla néanmoins, étonné que Kushina, alias Kyubi, en sache autant sur lui.

Une grande silhouette alors s'approcha d'eux et Sasuke reconnut en elle le fameux époux de Kushina, un grand blond très sympathique. Un blond qui lui faisait étrangement penser à quelqu'un.

-Uchiha-san ! s'écria le fameux blond en le saluant. Je suis heureux de vous voir ici. J'avais peur de vous manquer avant votre départ.

Sasuke lui rendit son salue, intrigué que l'homme se soucie de lui. Et se souvienne de son nom alors qu'il ne l'avait croisé que quelques rare fois lors des expositions.

-Enchanté, monsieur….

-Namikaze, lui répondit l'homme. Minato Namikaze.

Sasuke écarquilla les yeux. Son visage d'ordinaire si calme exprimait pour une fois une incroyable surprise qui fit rire Minato et Kushina.

-On dirait que vous ne vous attendiez pas à ça, observa Kushina.

-Effectivement, pas du tout, reconnut le brun, lui-même amusé.

-Je suis le propriétaire de la chaîne d'hôtel Namikaze, expliqua Minato. Et comme votre famille est l'une de mes plus fidèles clientes, et que je sais la passion que vous entretenait pour l'art de ma femme, dès que j'ai appris que vous étiez bloqué en France, j'ai demandé à Naruto de prendre soin de votre personne. J'espère d'ailleurs qu'il s'en est bien chargé.

Sasuke se mordit la lèvre inférieure alors que son cerveau génial était en train de rassembler les pièces du puzzle et qu'il commençait à comprendre la situation.

Kyubi était Kushina, l'épouse de Minato qui était lui-même le propriétaire des hôtels Namikaze que la famille Uchiha en général et Sasuke en particulier, appréciait grandement. Sans le savoir, Sasuke avait déjà fréquenté le propriétaire du groupe Namikaze et s'était attiré sa sympathie. Ce dernier, en connaissance de sa quarantaine forcée dans la capitale française, avait chargé quelqu'un de confiance de s'occuper de lui. Naruto himself. Naruto, qui au vu de son âge, de sa façon d'être et surtout de son physique ne pouvait être que….

-Mon fils est un peu tête en l'air parfois, expliquait Kushina, et peut être très impulsif. Mais c'est quelqu'un sur lequel on peut toujours compter et qui se mettra en quatre pour vous faire passer de bons moments. J'espère qu'il aura su se montrer agréable avec vous.

Sasuke piqua un fard très délicat en songeant à quel point Naruto avait su se montrer très agréable avec lui. Puis sa gêne augmenta quand il prit pleinement conscience qu'il avait fait l'amour non seulement au fils de son artiste préférée mais en plus à celui du propriétaire des hôtels qu'il affectionnait tant. Oh bordel ! Naruto !

Il s'apprêtait à répliquer lorsque Kushina s'écria en faisant de grand signe de la main.

-Naruto ! On est là chéri !

Brusquement Sasuke eut très envie de partir loin, très loin. Alors qu'il avait espéré avoir des nouvelles du blond durant toute la matinée, maintenant il ne désirait qu'une seule chose, le fuir. Saisissant sa valise, il s'éloigna du couple en prétextant qu'il était temps pour lui de partir prendre un taxi. Puis sans leur laisser le temps de protester, il se dirigea d'un pas leste vers la porte, bien décidé à prendre la tangente et à ignorer les appels de Naruto.

Furieux ! Il était tout simplement furieux que Naruto lui eut caché son identité. Il était surtout furieux de l'avoir découvert de cette façon-là. Colère et trahison ! Naruto avait eu plus de trois jours pour lui dire de qui il était le fils. Trois jours et il ne lui avait rient dit. Alors qu'il l'avait même aperçu un matin, contempler avec ravissement une des oeuvres de sa mère. Le mensonge en lui-même n'était pas vraiment grave mais pour une fois Sasuke, avait pensé, que peut-être… il pourrait y avoir plus qu'une nuit entre eux. Au final, il s'était lourdement trompé. Il était mieux seul et il resterait seul.

Douleurs. Il prit place dans la voiture tandis que le chauffeur chargeait son bagage dans le coffre. Il se sentait mal. Son cœur avait mal et il n'en comprenait pas les raisons.

La voiture s'apprêtait à partir quand soudain, la portière fut brutalement ouverte et qu'une silhouette trapue pénétra dans l'habitacle. Sasuke s'apprêtait à renvoyer l'opportun mais une voix grave qu'il ne connaissait que trop bien ordonna au chauffeur de prendre la route.

-Roule Axel* !

Le grand rouquin aux yeux vert de chat ne chercha pas à discuter.

-Comme tu veux patron, répondit-il goguenard en démarrant.

Sasuke tourna son regard vers l'individu qui n'était nul autre que Naruto, bien entendu.

-Je peux savoir à quoi tu joues ? dit le blond d'un ton rageur en brandissant une carte. Tu laisses ta carte à la réception et tu te tires comme ça alors que je te cours après dans hall !

Sasuke afficha un air froid et dur sur le visage. Il n'avait pas l'intention de se justifier. Il attrapa la carte.

-Justement je la reprends. C'était une erreur.

-Une erreur ? vociféra Naruto, blessé et furieux. Qu'est-ce que ça veut dire ?

-Tu sais très bien, répondit calmement l'Uchiha en se tournant vers la fenêtre.

En réalité, il était très loin d'être calme. Tout son être bouillonnait, et de colère et de frustration. D'un côté il avait envie d'hurler sur le blond pour lui avoir menti. Mais de l'autre il crevait d'envie de se lover dans ses bras et de se faire câliner. Et cette contradiction dans ses désirs accentuait son trouble. Personne ne lui avait jamais fait un tel effet. C'était comme si sa raison avait décidé de prendre des vacances, laissant son cœur et son corps seuls se débrouiller au milieu de ce maelstrom sentimental.

-Uchiha ! tonna Naruto en attrapant brutalement Sasuke par le bras pour le tourner vers lui. Parle-moi ! Tu sais très bien que les devinettes ce n'est pas mon fort !

Sasuke nota du coin de l'œil que le chauffeur, hilare, avait remonté la vitre séparant les passagers du conducteur. Puis son regard fut tout entier aspiré dans une tornade céruléenne et il eut le souffle court. Et alors, surpris, il se mit à parler. Pour la première fois de sa vie, Sasuke Uchiha expliquait ses réactions à quelqu'un. Naruto était-il magicien ?

-Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu étais le fils de Namikaze ? Et celui de Kyubi ? Est-il normal que ce soit tes parents eux-mêmes qui doivent m'apprendre que tu es leur progéniture ? Qu'avais-tu à cacher ? scanda-t-il, en colère.

Naruto l'observait, les yeux grands ouverts. Visiblement très surpris.

-Attends… t'es sérieux ? C'est pour ça que tu me fais la gueule ?

Sasuke lui lança un regard noir qui aurait fait trembler de frayeur n'importe qui. Sauf Naruto qui soupira en souriant.

-Espèce d'imbécile de nippon, dit-il en français.

-Plait-il ? tiqua Sasuke qui était certain que ce n'était pas très sympa pour lui.

-Pourquoi faut-il que je sois tombé amoureux d'un crétin comme toi ? continua le blond dans sa langue maternelle.

Sasuke pinçait les lèvres. Il ne comprenait pas à un mot de ce que racontait Naruto et ça l'énervait. Il tourna la tête vers la fenêtre.

-Sasuke, reprit le blond en japonais. Je t'assure que je n'ai rien voulu te cacher. C'est vrai que c'est mon père qui m'a demandé de m'occuper de toi car il a apparemment beaucoup de sympathie pour toi depuis qu'il ta rencontré lors d'une exposition de ma mère. Quand je me suis présenté à toi ce jour-là, je n'ai pas fait attention. Mon vrai nom de famille est Uzumaki-Namikaze car en France on peut prendre le nom de ses deux parents. Mais mon nom étant trop long et celui de mon père étant trop connu, j'ai tendance à faire court et à me présenter en tant que Naruto Uzumaki. Je t'assure, je n'ai jamais cherché à te cacher qui j'étais. Mais comme d'habitude, j'ai oublié d'utiliser mon nom de famille en entier et je suis navré que de ce fait, cela t'es mis sur une fausse voie. De plus, je pensais sincèrement que tu avais déjà croisé mon paternel en tant que patron des hôtels Namikaze et que tu aurais fait le rapprochement. Physiquement, on se ressemble pas mal. Et enfin, au cours de nos rencontres, je ne voyais pas l'utilité d'évoquer mon père.

Sasuke gardait obstinément les yeux tournés vers la fenêtre et les bras croisés. Mais il sentait déjà que les explications de Naruto, totalement réalistes, étaient en train de le gagner à sa cause.

-En ce qui concerne ma mère, je t'ai bien vu contempler ses œuvres dans le hall mais je ne savais pas que tu avais une telle passion pour elle. J'imaginais que tu aimais juste l'art en général, rien de plus. Et puis, je me voyais mal t'annoncer que ma mère était la si célèbre Kyubi. Si elle signe sous ce pseudonyme, c'est justement pour ne pas être reconnue. En dehors de ses expositions où elle aime se montrer, elle préfère être discrète. Ce n'était pas à moi de t'annoncer qu'elle était ma génitrice. Même de nombreux employés de l'hôtel l'ignorent. Si elle t'a révélé son identité et si elle n'a pas cherché à se cacher, c'est qu'elle te fait suffisamment confiance pour que tu n'ébruites pas tout.

Sasuke tournait toujours la tête mais son air était dorénavant beaucoup plus doux. Evidemment tout ce que lui racontait Naruto était cohérant et il se rendait compte que sa colère était totalement injustifiée et démesurée. Il pinça les lèvres. Pourquoi, lui le si rationnel Sasuke avait-il réagi de façon aussi… extrême ?

Près de lui, Naruto que le mutisme du brun ne rassurait pas, saisit la carte de visite que l'Uchiha tenait toujours du bout des doigts. Comme cela ne provoqua aucun mouvement du côté de son compagnon, visiblement plongé dans ses pensées les plus profondes, il se mit à la triturer nerveusement. Puis se lança à l'eau. Après tout, si Sasuke avait remis de lui-même cette carte avec son numéro personnel, c'est que ça devait signifier quelque chose, non ?

-Tu sais…. J'ai fini mes études et je viens d'avoir mon diplôme. Et il se trouve que mon père veut bien me laisser faire mes premières armes dans un de ses hôtels. Et que je peux choisir celui que je veux. Mon but a toujours été de partir loin de Paris et jusqu'à présent j'hésitais entre deux possibilités.

Un léger frémissement de la part de Sasuke lui indiquait que ce dernier était toute ouï. Alors il continua, nerveux.

-J'hésite en fait entre New-York et Tokyo et pour le moment, aucun des deux ne m'a tenté plus que l'autre. Mais, je me disais…. Si tu penses que c'est possible…si tu veux bien….me donner…. Nous donner une chance….alors…..il se pourrait que je choisisse Tokyo. Qu'en penses-tu Sasuke ? Je sais que ça ne fait que depuis quelques jours qu'on se connaît…. C'est très peu. Mais pourtant…. Je sens quelque chose…. Entre toi et moi. Quelque chose que…. Je n'avais jamais ressentie avant.

Naruto se tu, brusquement. Troublé et angoissé. Il s'était embrouillé dans ses explications, comme d'habitude. Et il avait sans doute effrayé le si solitaire Sasuke par ce qu'il suggérait. Et pourtant… il ne regrettait pas de s'être ainsi dévoilé.

Sasuke, quant-à lui, tourna son visage surpris vers le blond. Il s'apprêtait à lui donner une réplique cinglante, voire limite moqueuse pour cacher son trouble et retrouver sa superbe. Mais quand ses onyx rencontrèrent les pupilles céruléennes, sa réponse mourut sur ses lèvres. Il tendit la main vers le visage anxieux de son vis-à-vis et en caressa doucement la joue du bout des doigts. Et il sut avec certitude que s'il envoyait balader Naruto, il commettrait probablement la plus grosse erreur de sa vie. Cela faisait moins d'une semaine qu'il connaissait le jeune homme et pourtant ce dernier avait pris dans son cœur une place que personne d'autre avant lui n'était parvenu à obtenir malgré parfois de nombreuses années d'efforts. En l'espace de quelques jours à peine, Naruto était devenu indispensable à Sasuke. Il avait su briser toutes ses barrières, tous ses préjugés. Il était devenu son monde et sa bouffée d'oxygène.

Lentement il se rapprocha de lui, effaçant peu à peu la distance qui les séparait.

-Quand arriveras-tu ? chuchota-t-il.

-Dans une dizaine de jour, répondit Narutoss sur le même ton.

Sasuke sourit avec douceur.

-Je t'attendrai, affirma-t-il avant de sceller sa promesse en embrassant le blond.

Son blond dorénavant.

Naruto lui rendit son baiser, tout en posant la main sur sa nuque pour mieux l'attirer à lui et approfondir leur échange. Sasuke sentit son cœur imploser de bonheur. Il n'aurait jamais cru vivre une telle félicité un jour. Et il n'aurait jamais imaginé qu'en partant à l'autre bout monde pour un banal contrat, il rencontrerait grâce à un volcan islandais en furie, celui qui allait lui apprendre la conjugaison du verbe « aimer ».

C'était Itachi qui allait bien en rire.

Fin

*Axel de Kingdom hearts, pour le plaisir.

C'est complètement guimauve, j'avoue. Mais bon, ça fait du bien parfois dans ce monde de brut…