Bonnie laissa retomber ses mains des épaules d'Elizabeth Forbes. Elle se tourna vers Caroline :
« J'ai réussi à stabiliser son état mais je ne sais pas combien de temps elle va encore pouvoir survivre.
- Merci Bonnie.
- Ne désespère pas Caroline. Il y a forcément un moyen de la sauver…
- Mais tu as entendu n'est-ce pas ? Seul le sang d'Elena a le pouvoir d'annuler le sort et c'est un vampire maintenant ! Ma mère est condamnée, lâcha la belle blonde entre deux sanglots.
- Il doit bien y avoir un autre moyen ! »
Mais les deux amies savaient très bien qu'il n'y en avait pas. Le sort qui avait plongé la mère de Caroline dans un état critique était incassable puisqu'il était étroitement lié à un autre qui, cette fois, maintenait Elizabeth Forbes en vie. Tout ce que Bonnie avait tenté c'était soldé par un profond échec. Il était beaucoup trop dangereux de briser le premier sort puisque cela entraînerait automatiquement la fin du deuxième et donc signerait la mort du shérif de la ville. Le sang du double Petrova était la seule et unique solution.
Stefan cogna longuement à la porte des Forbes. Caroline lui ouvrit enfin, les yeux rougis par les pleurs.
« Stefan ? Je ne me sens pas tout à fait en état pour parler…
- Caroline, c'est Katherine la solution !
- Katherine ? Mais c'est un vampire aussi…
- Ecoute, quand Elena était encore humaine Katherine lui a pris du sang…
-Tu es sûr ?
- Je l'ai vu faire.
- Mais… Pourquoi tu n'as rien dit ?
- Parce que Klaus ne devait pas savoir qu'il avait encore la possibilité de créer des hybrides.
- Est-ce qu'il y a une chance pour qu'elle ait toujours le sang d'Elena? demanda Caroline pleine d'espoir.
- Je ne sais pas, mais j'espère. Tu dois trouver Katherine.
- Et comment je vais faire ?
- Je n'en sais rien. Mais le temps presse. Bonnie ne maintiendra pas indéfiniment ta mère en vie et l'un des deux sorts risque à tout moment de céder…
- Je sais. Il faut… Il faut que je parte le plus vite possible. Préviens Bonnie s'il-te-plaît. »
Elle courut dans sa chambre, attrapa un grand sac et y fourra sans ménagement le plus de vêtements possibles. Elle réfléchissait à toute allure, profondément perturbée. Katherine… La vampire qui l'avait transformée et qui la terrorisait ? Et comment était-elle censée la retrouver ? Si Klaus avait échoué elle craignait fort de ne pas pouvoir faire mieux… Surtout avec une pression aussi grande et un délai aussi limité...
Soudain, elle sentit une présence derrière elle. Elle se retourna, paniquée. Elle sursauta, reconnaissant Klaus.
« Tu m'as fait peur, lui lança-t-elle.
- Ce n'était pas mon intention.
- Klaus, c'est ma chambre. J'espère que tu as une très bonne raison de t'y trouver.
- Oh oui, love. J'ai entendu toute ta conversation avec Stefan, notamment la partie où je ne dois pas savoir que j'ai la possibilité de créer de nouveaux hybrides…
Caroline se raidit. Bon, ça, c'était mauvais signe.
- Non, non, ne prends pas cet air affolé, voyons. Je vais te proposer quelque chose. Nous avons tous les deux besoin de trouver Katherine pour obtenir le sang d'Elena. Et je crains que seule tu y arrives trop tard pour pouvoir sauver ta chère maman…
- Qu'est-ce que tu proposes ? demanda la belle blonde, les sourcils froncés.
- Faisons équipe, veux-tu ? »
La première envie de Caroline fut de refuser catégoriquement et de lui rire au nez. Mais il avait malheureusement raison. Elle ne savait pas où chercher, elle allait être perdue. Katherine ne la laisserait jamais obtenir ce qu'elle voulait, elle en avait malheureusement trop peur. Elle devait l'admettre, si quelqu'un pouvait obtenir quelque chose du double d'Elena, c'était bien Klaus. Elle ne pouvait pas risquer la vie de sa mère juste parce que Klaus avait tué tellement de personnes qu'elle était incapable de les compter... L'originel était le meilleur allié possible et sa plus probable chance de réussite. Elle n'avait pas le choix.
« Très bien. Mais les autres ne doivent rien savoir. Mis à part Stefan.
- Pourquoi lui ? demanda Klaus.
- Parce que je ne partirai pas à la chasse au vampire avec toi sans prévenir personne. Je veux être sûre que si tu décides de me planter un pieu dans le cœur on me vengera.
- Et pourquoi est-ce que tu ne choisis pas ton petit ami hybride ?
- Tyler et moi traversons une période… difficile.
- Tu m'en vois navré. »
Caroline s'étonna de la sincérité du ton de l'hybride.
« Allons-y, décida-t-elle. »
Elle attrapa son portable et prévint Stefan.
« Caroline, tu es complètement folle !
- La vie de ma mère est en jeu Stefan !
- Tu ne peux pas traverser le pays avec un tueur psychopathe !
- Le tueur psychopathe est juste à côté, remarqua Klaus.
- Klaus, tu touches à un seul de ses cheveux…
- Tu me tues et du coup tu meurs avec moi ? Ce serait brillant. Et je ne lui ferai jamais de mal.
- La dernière fois tu as faillit la tuer ! On ne peut pas te faire confiance.
- Je prends le risque, déclara Caroline, résolue.
- Tu as prévenu Tyler ?
- Non, tu es le seul au courant. Tu es celui qui connaît le mieux Katherine, il faudra que tu nous aides dans notre recherche. Tu dois connaître ses endroits de prédilection, non ?
- D'accord, je vous aiderai. Mais tu devras le dire à Tyler. Je sais qu'il t'a frappée et je sais que tu ne veux pas lui pardonner mais…
- Il n'y a pas de mais, Stefan. Ce qu'il a fait été horrible et extrêmement lâche. »
Caroline raccrocha et croisa le regard furieux de Klaus.
« Je suis nettement moins navré tout à coup, lâcha-t-il froidement. Est-ce que tu souhaites que je le tues ?
- Ca va, je gère.
- Comment est-ce que Stefan peut te demander de lui pardonner ?
- Il ne connaît pas toute l'histoire.
- Qu'est-ce qu'il peut y avoir de pire que de frapper sa petite amie ?
- La tromper et la frapper ensuite. »
Laissant Klaus abasourdi Caroline attrapa son sac et descendit les escaliers. Elle ouvrit la porte d'entrée, jeta son sac à dos dans le coffre de sa voiture et y monta côté conducteur. La belle blonde avait suffisamment de problèmes, comme sa mère agonisant dans son salon par exemple, il n'était pas nécessaire qu'elle perde du temps à parler de celui qui lui avait brisé le cœur. Klaus la rejoignit et s'installa côté passager.
« Tu veux en parler ?
- On va éviter. C'est encore assez douloureux. »
Klaus hocha la tête, compréhensif, mais se promit de se renseigner pour savoir si Tyler méritait encore de vivre. De toute façon, il avait confiance en Caroline. Elle n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.
« On commence par où ? lui demanda-t-elle pour se changer les idées.
- Avant toute chose, tu es sûre d'être prête à affronter Katherine ? J'ai entendu parler de vos antécédents toutes les deux…
- Ca va aller, lui assura Caroline, un peu hésitante malgré tout.
- Très bien. Sache également que je poursuis Katherine depuis 500 ans. Cette petite garce est futée.
- Je sais, soupira-t-elle. C'est perdu d'avance, non ?
- Je l'ai déjà attrapée auparavant. Plusieurs fois même. Mais elle a toujours réussi à s'en sortir, notamment en marchandant sa liberté. Je suppose qu'elle est derrière cette histoire de sorts et que le but est de nous faire partir à sa recherche.
- Alors on la trouvera, assura Caroline.
- Donc, dans quelques secondes nous devrions avoir un appel d'une de mes sources… »
Caroline démarra le moteur et s'engagea hors de Mystic Falls. Elle allait demander à Klaus dans quelle direction elle devait aller quand le portable de l'hybride sonna. Klaus décrocha. Grâce à son ouïe-surdéveloppée Caroline put entendre toute la conversation.
« Rebekah ? demanda Klaus.
- J'ai les informations que tu m'as demandées. Elijah te les donnerait bien en personne mais encore faudrait-il qu'il puisse parler…
- Tu ne l'as pas trop amoché j'espère ?
- J'irai volontiers prendre son pouls mais son bras est à l'autre bout de la pièce…
Klaus imagina sans problème le sourire sadique étirant les lèvres de sa petite sœur.
- Donc, maintenant que tu as mis hors- service notre meilleur informateur, qu'as-tu appris ?
- Ils ont eu un rendez-vous ensemble il y a deux semaines et il l'a appelée il y a huit jours.
- Nature du rendez-vous ?
- Je l'ignore. Malgré la dague avec laquelle je le menaçais il n'a rien dit.
- Donc, il n'a pas joué les jolis cœurs pour une fois…
- Tu penses qu'ils préparaient quelque chose ?
- Elijah apprécie peut-être Katherine, elle est suffisamment réaliste pour ne pas lui faire assez confiance. Elle ne se serait jamais mise en danger de cette façon si elle n'avait pas quelque chose de vital à lui demander…
- Désolée, il s'est évanoui avant que je puisse en tirer autre chose.
- Je t'ai déjà dit que tu y allais trop fort ! se fâcha-t-il.
Caroline toussota, ramenant Klaus à l'urgence de la situation.
- Où est Katherine ?
- Je ne sais pas. Tu la connais, non ? Elle disparaît avec une facilité déconcertante !
- Où ? répéta-t-il.
- Ca ne va pas te plaire… Elijah et moi sommes actuellement en Italie. A Florence précisément.
- L'Italie. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda Caroline, intervenant pour la première fois depuis le début de la conversation.
- Oh mais c'est cette charmante petite Caroline, remarqua Rebekah. Ecoute-moi bien, princesse. Je viens d'assommer mon frère, après l'avoir torturer de toutes les façons possibles. A son réveil tout ce qu'il voudra c'est me planter un pieu en chêne blanc dans le cœur. Alors, ce que tu vas faire, c'est ramener tes fesses en Italie et trouver Katherine avant que je meure assassinée !
- Ce qu'elle voulait dire, traduisit-Klaus, c'est qu'elle nous a réservé des billets d'avion pour l'Italie.
- L'avion décolle dans moins d'une heure, ajouta Rebekah.
- Il faut que l'on parte tout de suite, expliqua Klaus en réponse au regard interrogateur de Caroline, si l'on veut être en Italie demain matin.
- Où avez-vous trouvé un vol aussi rapidement ?
- La fin justifie les moyens, Caroline. »
La jolie vampire ne posa plus de question. Elle appuya sur l'accélérateur, direction l'aéroport. Elle partait pour l'Italie avec la personne la plus dangereuse qu'elle connaissait retrouver celle qui avait fait d'elle une créature surnaturelle pour sauver sa mère… C'était fou mais terriblement excitant !
Caroline se gara en vitesse sur le parking de l'aéroport. Klaus lui désigna l'appareil. Tout l'équipage était, bien évidement, hypnotisé. Ils seraient les seuls passagers à bord et, malgré les circonstances dramatiques, Caroline trouva ça agréable. Elle n'avait jamais vraiment eu l'occasion de voyager en avion…
Avant d'embarquer elle marqua une hésitation. C'était dangereux. Sa raison lui criait de s'enfuir à toutes jambes et de se terrer chez elle. Quelqu'un d'autre trouverait une solution et sauverait sa mère. A la place elle inspira un grand coup et grimpa à bord de l'Airbus. Elle avait envie d'en découdre.