Disclaimer : Les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent pas, mais l'histoire, si !
Couple : Théodore/Seamus.
Rating : M.
Bonjour à tous !
Et oui, vous ne l'espériez plus... mais le voici ! Petit OS que j'ai écrit il y a quelques jours et qui a été gentiment corrigé par Leylah. J'espère que vous ne serez pas déçus...
Bonne lecture !
Premiers câlins
Les rideaux avaient été tirés et la lumière de la chambre n'était pas restée longtemps allumée. Théo l'avait allumée mécaniquement en entrant dans la chambre, puis, il s'était allongé dans le lit, rapidement suivi par Seamus. A peine installé sous le drap, il l'avait escaladé, lui montant à moitié dessus, pour éteindre la lumière. Et alors son visage anxieux qui peinait à cacher son excitation avait disparu dans le noir.
Et c'était beaucoup mieux ainsi.
D'abord, il y eut le silence, troublé par le bruit de leurs respirations, et en sourdine, celui de la télévision qu'ils n'avaient pas éteinte. Ce détail marqua Théo, qui ne se couchait jamais sans avoir vérifié que tout était fermé, puis il oublia.
Car Seamus venait de poser sa main sur son torse, à plat, pile sur son cœur.
Une chose qu'il n'avait jamais faite.
Parfois, dans l'obscurité de la chambre, l'irlandais se laissait aller à quelques petites tentatives de rapprochement, laissant ses mains voyager sur sa taille, son dos, son cou. Parfois, ses doigts caressaient sa peau, passant sous son débardeur quand il en portait un. Mais jamais il ne franchissait ces espèces de limites tacites que Théo imposait.
Jamais le torse, le ventre, les cuisses…
Mais cette fois-ci, c'était différent. Car plutôt que de subir ses caresses comme s'il ne les désirait pas, c'était lui, Théo, qui l'avait emmené dans cette chambre qui devenait la leur.
Pour que les choses avancent. Pour qu'il lui montre. Pour savoir si ça allait marcher… ou se casser la gueule.
Alors quand Seamus posa sa main sur son cœur emballé par l'angoisse et la peur de l'inconnu, Théo se laissa faire. Inerte, les yeux ouverts sur le noir, il le laissa explorer lentement son torse avec sa main, caressant sa main à travers le tissu de son débardeur. Il sentit ses doigts le parcourir avec douceur, comme si c'était la toute première fois qu'il touchait un homme.
Le contact était étrange. Pas désagréable, ni renversant, mais différent. Les filles ne le touchaient pas pareil. Seamus s'enhardit un peu et souleva son débardeur, sans que Théo ne s'y oppose, et quand il sentit sa main sur sa peau, qui découvrait sa texture, qui lissait ses poils sombres, qui remontait jusqu'à sa gorge, il se dit que les caresses d'un homme et d'une femme n'étaient résolument pas les mêmes. Que par un simple toucher, juste sa main sur sa poitrine, il pouvait sentir ce qu'il appréciait. Quand il senti ses doigts effleurer ses mamelons, il ne put s'empêcher de fermer les yeux et de pousser un léger soupir.
Seamus s'arrêta alors.
Il était pétrifié.
Quand Théo l'avait forcé à se lever, lui tenant fermement la main, pour l'emmener dans la chambre, Seamus n'en avait pas cru ses yeux. Quand ils étaient entrés, Théo s'était allongé, sans se dégonfler, et quand l'irlandais avait éteint la lumière, il ne s'était pas enfuit. Toucher son torse, il en rêvait depuis pas mal de temps. Il ne l'avait jamais fait car il ne savait pas comment Théo réagirait. Il n'avait pas quand il allait trop loin. Alors, quand il l'avait laissé faire sans le repousser, ce fut sans doute aussi intense que s'il l'avait laissé se glisser sous l'élastique de son caleçon.
Là-dessus, Seamus ne se faisait pas beaucoup d'illusions. Il savait Théo beaucoup trop prude pour le laisser franchir cette barrière, mais lui laisser au moins découvrir la fermeté de ses pectoraux puis la douceur de sa peau, sous son débardeur, était déjà un pas de géant pour lui. En toute honnêteté, Seamus avait vraiment cru que son petit ami le repousserait quand il avait saisi les bords du bêtement pour le soulever et glisser sa main dessus. Son cœur s'était emballé et il avait senti ses joues rougir d'excitation quand Théo lui avait facilité la tâche, sans avoir le moindre geste pour le repousser.
Toucher le torse d'un homme ne lui avait jamais paru aussi excitant. Pourtant, son but était de le rassurer, de lui montrer qu'il n'y avait rien de mal, de dégoûtant, de gênant. Ce n'était que des caresses anodines, que des filles lui avaient très certainement faites avant lui. Pourtant, au fil des secondes, Seamus sentit que quelque chose n'allait pas, ou plutôt, que le contact passait étrangement chez Théo. Un peu comme s'il n'était pas dégoûté, mais qu'il n'était pas détendu pour autant.
S'y prenait-il mal ?
Théo ne ressentait-il pas autant de bien-être que lui-même ?
Ce soupir l'empêcha de poursuivre.
Seamus ouvrit la bouche et allait parler quand il le sentit bouger. Sa main chaude se posa sur sa joue, traçant du pouce sa rondeur avant d'effleurer ses lèvres. Son cœur tambourina dans sa poitrine alors qu'il fermait les yeux, la bouche déjà brûlante avant qu'il n'y pose la sienne. Ce baiser chaste et sa main sur sa joue lui donnèrent des ailes, et alors, toute retenue envolée, l'irlandais laissa ses mains descendre sur son ventre et s'aventurer sur ses hanches, une zone qu'il connaissait bien, avant de descendre sur ses cuisses.
Des cuisses fermes, entretenues par son boulot du week-end et tout ce temps passé à courir dans tous les sens. Il les palpa à travers son short qu'il n'avait pas retiré avant d'aller toucher ses fesses.
Mais cette fois-ci, Théo eut une réaction. La première vraie réaction depuis qu'ils s'étaient enfermés dans la chambre.
Leur baiser prit fin et sa main se posa sur son épaule. Seamus ne savait plus quoi en penser… Théo lui avait déjà touché les fesses, une fois, et il arrivait qu'il les effleure, en général quand il le taquinait. Mais jamais Seamus ne s'y était aventuré, et bon dieu ce qu'il en avait rêvé, de son popotin…
Cependant, il ne fut ni froissé, ni blessé. Le moment était trop agréable pour cela. Même s'il lui demandait de tout arrêter, il ne lui voudrait pas. C'était pas assez… mais c'était déjà bien.
« Ca va ? »
Sa voix ne fut qu'un chuchotement, comme pour ne pas briser cette ambiance presque magique qui régnait dans la pièce.
« C'est… bizarre. »
Sa bouche était tout près de la sienne, il sentait son souffle chaud contre ses lèvres.
« De quoi ? Que je te touche ? »
C'était trop intime. Théo était incapable de lui dire que sa manière de le toucher était différente, qu'elle éveillait quelque chose en lui. Rien de vraiment sexuel. C'était plutôt qu'il se sentait à la fois anxieux, car ce n'était pas une fille qu'il avait devant lui, gêné, car il était hétéro, et enfin étrangement bien, parce que sa façon de caresser son torse était apaisante. C'était un peu comme si on effleurait des endroits que personne n'avait jamais touché, alors que c'était faux.
Ou peut-être que si.
Les filles ne le touchaient jamais comme ça.
Avec cette espèce de tendresse que lui seul leur réservait quand il touchait leur poitrine.
« Ouais.
- Tu veux arrêter ? »
Il n'en avait pas envie. Aucun des deux n'en avait vraiment envie. Mais la question se posait, malgré tout. Mieux valait tout arrêter pour mieux reprendre plus tard. Si Théo ne changeait pas d'avis le lendemain, quand il aurait digéré ce qui s'était passé entre eux, bien que cela soit chaste au possible.
Mais plutôt que d'attendre sa réponse, Seamus récupéra sa bouche de façon plus suave, glissant sa langue entre ses lèvres. Et il se sentit se liquéfier de bonheur quand il sentit ses mains, à lui, se déplacer sur son corps. Sa main s'aventura dans son dos, sur ses hanches… Il pria intérieurement pour qu'elles descendent un peu plus bas quand il sentit ses doigts s'aventurer au bord de son haut de pyjama. Et alors Seamus eut un sursaut, saisissant sa main avec une poigne qu'il ne se serait jamais imaginé à un moment pareil.
« Non.
- Hein ?
- J'ai dit non. »
C'était hors de question. Putain, jura-t-il intérieurement, pourquoi avait-il tant attendu pour sa petite séance d'épilation ? Il aurait mieux fait de tout se retirer la veille comme il l'avait prévu, quitte à redonner un coup avant leur départ…
Oui il se comportait comme une gonzesse, et il le savait. Mais ce n'était pas possible. Pas comme ça.
« Seam'… »
Son petit surnom le fit fondre. Il aimait quand Théo le prononçait. Ses parents ne lui avaient jamais donné de surnom ni même ses amis. Il n'y avait que lui pour raccourcir son nom.
« Je peux pas, tu le sais.
- Tu sais pas ce que ce que tu veux…
- Si, mais pas… »
Soudain, son autre main passa sous son haut. Tout en lui se contracta alors que, bordel de merde, il avait sa main, à lui, sur son torse.
Sa main qui, sur le coup, ne bougea pas, avant de lentement se mettre à le parcourir, timidement.
Seamus n'osa plus bouger. Il avait la min sur sa taille, alors que le cœur battant et le souffle court, il sentait la main de Théo le toucher. Il sentait une honte innommable lui nouer l'estomac, se maudissant de ne pas s'être épilé la veille. Rien de mieux pour le répugner. Non seulement sous ses mains découvriraient qu'il n'y avait rien sur son torse, mais en plus la découverte ne serait pas aussi douce qu'avait été la sienne.
« Ca fait quoi ?
- De toucher.
- Y'a rien à toucher. »
Seamus se sentit bêtement déçu, alors que cette réponse était la plus évidente.
« Ouais. Désolé.
- Pourquoi désolé ?
- De ne pas avoir de seins.
- Si, t'en as. »
Ses doigts effleurèrent son mamelon et cela lui arracha un léger gloussement. Il entendit Théo pousser un soupir, sans doute le sourire aux lèvres. Mais il était tendu et Seamus le sentit dans sa voix. Ses gestes étaient gauches, mécaniques. Sans doute n'aimait-il pas ce qu'il touchait.
Alors Seamus chercha sa bouche, la taquina avec sa langue avant de poser ses lèvres contre les siennes, ses mains remontant le long de ses côtes en une caresse rassurante. Théo se laissa faire, sa main se faufilant hors de son haut de pyjama. Bien décidé à lui faire un gros câlin pour mettre fin à cette petite exploration, Seamus voulut glisser sa jambe entre les siennes avec pour objectif final de le mettre sur le dos.
Mais ça, c'était avant de sentir un petit quelque chose contre sa cuisse.
« Putain mais tu bandes ?!
- Ta gueule ! »
Aussitôt, Théo voulu le repousser, mais trop tard : Seamus sentait enfin une réaction physique positive chez son petit ami et il était hors de question qu'il la laisse filer.
« J'en reviens pas !
- C'est physique !
- Un peu que c'est physique !
- Toi aussi tu bandes, je te signale !
- Oui mais moi, c'est normal. »
Le sentant paniquer et à deux doigts de le plaquer sur le lit pour l'éloigner le plus de lui, Seamus fit ce dont il rêvait depuis un bout de temps, et ce que Théo craignait depuis des semaines : il posa sa main son entrejambe.
Et il se bloqua.
Théo se crut à deux doigts d'exploser.
Il sentit sa main sur ses parties, ses doigts qui touchaient à la fois son pénis et ses testicules à travers le tissu fin de son caleçon. Il n'aurait su dire à quel moment Seamus avait ouvert sa braguette et dans le fond, il s'en fichait pas mal. Parce que là, tout de suite, il avait sa main sur lui, et plutôt que de se liquéfier, se tétaniser… il se sentit gêné.
Incroyablement gêné.
Car c'était lui, et parce qu'aucune fille n'avait eu ce genre de geste, aussi franc, aussi…
Bizarrement naturel.
« Retire ta main.
- Nan, s'il te…
- Retire ta putain de main…
- S'il te plait, laisse-moi toucher… Pense que t'es avec une fille… »
Et alors sa main bougea. Lente, câline… expérimentée. Elle savait comment toucher, quoi caresser, même si ce n'était qu'à travers le tissu.
Et alors, Théo décida d'oublier.
D'oublier que la main d'un mec était en train de toucher cette partie si intime de son corps. Que c'était Seamus, son colocataire et ami. Que le lendemain, il faudrait assumer, se dire qu'il avait apprécié ça, ou non.
Alors plutôt que de le repousser comme sa tête le lui disait, il fit abstraction.
Difficilement.
Sa main n'était pas celle d'une fille.
Ce n'était pas une question de texture, de taille, d'ongles râpent contre la peau sensible. C'était plutôt ses doigts expérimentés, sa manière de caresser puis saisir son membre comme pour en évaluer la taille, l'épaisseur, presque la vigueur. Sa façon de le toucher était expérimentée sans être mécanique, elle était douce, attentionnée…
Le mot masturbation était laid comparé à ces instants que ses mains lui offrirent. Ce n'était pas seulement ses doigts qui allaient et venaient sur son sexe, comme il l'avait déjà fait tant de fois lui-même, mais une véritable caresse, avec ses zones sensibles, ses effleurements, ses moments de vigueurs puis de douceur…
C'était donc ça d'être caressé par un homme. De sentir ses mains apprécier ce qu'ils touchaient, de faire de son sexe un objet de désir, de plaisir, stimulé autrement que par la pénétration. De découvrir que tous ces points érogènes si secrets n'étaient pas un mystère pour ces doigts aventuriers, qui savaient toucher où il fallait, comme il fallait.
Avant même que Théo ne s'en rende compte, il haletait dans la chevelure de Seamus qui avait enfui son visage contre son torse, embrassant sa peau par moments. Il retint quelques gémissements et en laissa d'autres s'échapper, alors que ses propres mains s'aventuraient dans ses cheveux ou sur sa taille.
Pas un seul instant, il ne songea que Seamus lui donnait du plaisir et qu'il le laissait sur la touche. De toute manière, jamais il n'aurait été capable de lui rendre la pareille. Il réalisa à peine cet aspect de la situation quand il se sentit venir et qu'il lui demanda d'arrêter. A la place, Seamus s'empara de sa bouche, l'embrassant avec une langueur qu'il lui connaissait bien peu.
Il se rendit dans sa main, et peut-être sur les draps, mais il y avait ses doigts et sa paume qui enveloppaient son gland et il pensa vaguement que les draps n'auraient peut-être pas besoin d'être nettoyés, même s'il savait déjà que ce serait la première chose qu'il ferait en rentrant du boulot le lendemain.
Durant quelques minutes, Théo ferma les yeux et ne bougea plus, savourant une jouissance qu'il n'avait pas connue depuis un bout de temps. Il réagit à peine quand Seamus entreprit de lui picorer la bouche, et après un dernier baiser sur le nez, il lui glissa quelques mots.
« Je vais aux toilettes, je reviens. »
Et alors Théo commença à revenir sur terre. Il eut comme un sursaut que Seamus interpréta mal, sur le coup. Un peu comme si lui n'avait pas le droit d'être excité et d'avoir besoin de se soulager.
« Putain, désolé…
- De quoi ?
- Je… Je peux pas…
- Ah, mais c'est pas grave, ça ! Je reviens vite.
- Désolé…
- T'inquiète. »
Un peu soulagé, Seamus planta un dernier baiser sur sa bouche, profitant de son état pour le bécoter autant qu'il le souhaitait, puis il quitta prestement la chambre, le laissant seul.
Et allongé dans son lit, dans le silence de la pièce, Théo sentit son esprit brumeux s'éclaircir un peu. Cette espèce d'angoisse qui demeurait tapie dans un coin de son esprit n'avait pas disparu, mais bizarrement, il ne se sentait pas dégoûté. Affreusement gêné, oui, parce que ce genre d'activités, c'était vraiment pas son truc. Mais aucun dégoût, aucune colère envers lui-même n'animait son cœur.
Il était…
Etrangement bien.
Pas en accord avec lui-même. Mais bien.
C'était pas normal.
Mais c'avait été bon. Tendre, sans brutalité inutile, sans paroles vulgaires… Sans tous ces clichés qu'il avait de ces premiers contacts intimes qui auraient fini par arriver avec Seamus.
C'était pas si différent qu'avec une fille. C'était même meilleur.
Et l'esprit brumeux mais étonnement claire, Théo accepta cette réalité. Et le lendemain, il ne le renierait pas, car ce serait une connerie de ne pas admettre que c'avait été agréable. Que Seamus l'ait fait, dans ces conditions, ce serait une autre histoire.
Mais c'était bon.
Putain, c'était bon.
Cette putain de branlette avait été la meilleure de sa vie. Il avait l'impression de penser comme un puceau qui en s'était jamais touché, Seamus était gay, il avait eu pas mal de copains, et il savait où toucher, où caresser…
Et sans doute où embrasser.
Cette fois-ci, ses poils se hérissèrent d'horreur.
Ah ça, jamais.
Jamais jamais jamais.
Impossible.
« Hey, tu dors ? »
Comment aurait-il pu s'endormir avec de telles pensées ? Mais Théo n'eut pas le temps de lui répondre que Seamus le rejoignait dans le lit. Théo hésita puis retira définitivement son short et son débardeur, se retrouvant alors en caleçon. Dans la pénombre, Seamus le vit faire et pouffa.
« Tu t'es pas douché, crado.
- Je me suis lavé ce matin. Et tu t'es pas brossé les dents.
- Toi non plus.
- Crado. »
Il ne voulait pas se lever et quitter son lit. Il était étrangement bien et à présent que Seamus l'avait rejoint, il avait encore moins envie de faire sa toilette. Après un soupir, Théo ferma les yeux en le sentant se blottir contre lui.
« Bonne nuit, Théo.
- Bonne nuit, Seam'. »
Alors que son bras enlaçait sa taille, il sentit Seamus se coller à lui et son sexe toucha sa cuisse.
Au début, cela le gêna.
Puis, il décida de ne pas y faire attention.
Jusque là, sa peur de le sentir durcir contre lui l'avait hanté. Et pourtant, il n'avait pas réagi quand il avait quitté la chambre pour se soulager.
C'était pas si grave.
Pour le moment…
C'était pas si grave.
FIN