Bonjour amis lecteurs et écrivains !
Tout d'abord, un grand merci à vous et à ceux qui m'ont exprimé leur soutien, en particulier Druidsorcerer pour la version anglaise, et dont je recommande le fanfic pour les anglophones.
Cette histoire va se dérouler sur plusieurs chapitres. Soyez-en sûrs, je la mènerai à son terme. Je la mettrai à jour aussi régulièrement que possible (au moins une fois par mois, au plus une fois par semaine), mais en raison d'études à l'étranger pour une durée de 6 mois et d'une incertitude sur la connexion internet que j'aurai durant cette période, je préfère vous prévenir. Je sais à quel point il est frustrant, en tant que lecteur, de rester bloqué, aussi je vous promets encore de faire de mon mieux !
Pas de résumé, je préfère vous laisser la surprise, comme dirait Nowaki ;-)
Disclaimer : devinez la nouvelle, je n'ai pas les droits sur Junjou Romantica :P
Review : oui, OUI ! Plus sérieusement, les retours sont vraiment importants pour les auteurs, ils permettent de s'améliorer, ils encouragent, donnent de l'inspiration...De plus, je répondrai toujours à vos retours.
Edit du 04/05/13 : avis aux précédents lecteurs, j'ai enfin pris le temps de corriger la mise en page comme vous me l'avez demandé. Merci pour vos reviews !
Allez, trêve de bavardage,
En espérant que cela vous plaise !
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Bibip, bibip, bibip, bibip...
Hein, quoi ?
Bibibibip, bibibibip, bibibibip, bibibibip...
Oui, bon, c'est bon, j'arrive...
Bibibibibibibibibibibibibibi bib...
- J'AI DIT, J'ARRIVE !
Saleté de réveil.
Nowaki accourt dans la chambre, en état de choc.
- Hiro-san, ça va ?
- Oui, oui, c'est juste ce % #$_! de réveil, là...
Euh...
Le réveil en question n'est plus sur la table. Soudain, je comprends que ce n'était pas mon cri énervé qui avait fait venir Nowaki.
C'était le fracas du réveil matin en train de s'exploser contre le mur. Je ne m'étais même pas rendu compte que je l'avais envoyé valser tellement j'étais en colère.
Flûte. Le troisième en une semaine et nous ne sommes que mercredi.
Nowaki et moi contemplons les pièces éparpillées sur le sol dans un silence religieux. Je suis beaucoup trop gêné pour dire quoi que ce soit. Quant à lui, je suppose qu'il ne sait pas vraiment quoi dire.
- No...Nowaki...Euh, désolé, j'en rachèterai un ce soir.
- Non, inutile. Désormais, c'est moi qui te réveillerai, d'accord ? Répond Nowaki en souriant.
- Mais...si je m'énerve...
- Tu rigoles, j'espère ! Et surtout, je ferai en sorte que ton réveil se fasse en douceur, Hiro-san.
Il s'était rapproché du lit tout en parlant. Il s'étend tout près de moi, glissant son souffle de mon cou vers mon front, en effleurant à peine les lèvres, ses grandes mains chaudes dans les cheveux.
- Bonjour, Hiro-san... Voilà, ça t'ira mieux, comme ça ?
- Idiot.
Je détourne le regard pour qu'il ne me voie pas rougir et je serre les dents pour que mon visage ne trahisse pas le plaisir qu'il m'a fait.
- Arrête un peu, ce n'est pas le moment, je vais être en retard !
Nowaki me regarde avec ce sourire bête et affectueux qui m'énerve tant, sans rien dire et sans bouger. Je le repousse pour m'habiller. Il éclate de rire en voyant mon air renfrogné et retourne vers la cuisine.
J'adore quand tu te comportes comme ça, voilà ce que son rire veut dire. Tsssss. M'énerve.
N'empêche, il faut que je fasse quelque chose. Je ne peux pas continuer à exploser un réveil par jour. Le temps de récupérer de mon trouble, je balaie rapidement les restes de ma victime pour me dépêcher de prendre le petit déjeuner avec Nowaki. Quel régal. Je ne sais pas d'où il tient ça vu que Nowaki a grandi dans un orphelinat, mais c'est vraiment un cuisinier du tonerre. Mon collègue de travail, Miyagi, qui n'arrête pas de me tourmenter, redouble de commentaires sur chacun de mes bentô, sans doute pour mieux dissimuler sa jalousie. Lui-même semble fréquenter quelqu'un, mais jamais il ne sort de bentô à la pause midi.
Nowaki me regarde manger en silence, les baguettes levées. Au bout d'un moment, évidemment je me sens mal à l'aise. Et chez moi, une émotion, quelle qu'elle soit, bonne ou mauvaise, se traduit rapidement par...
- Qu'est-ce que tu regardes, comme ça ? C'est embarrassant !
...par de l'énervement.
Voilà que je recommence.
- Hiro-san, je m'inquiète pour toi.
- Pfff, il n'y a aucune raison.
Mensonge.
- Depuis que nous avons emménagé ce week-end, tu es à fleur de peau, encore plus que d'habitude.
Je manque de lui rétorquer quelque chose, mais je ravale mon fiel. Après tout, c'est vrai. Je sais très bien comment je suis.
Un professeur qui balance des affaires à ses élèves quand ils ne suivent pas en classe et qui se montre froid envers ses collègues, ce qui me vaut le surnom de "démon" à l'université Mitsuhashi. Un amant silencieux qui répond systématiquement à un geste d'affection par un mouvement de recul, et qui se rétracte immédiatement après avoir lui même tenté un geste tendre.
Comme cette fois où j'avais commandé un bouquet de fleurs pour féliciter Nowaki de sa réussite aux tests préliminaires pour le concours d'entrée de l'université. Dès qu'il est arrivé, rayonnant, les bras chargés de ses fleurs, je lui avais répliqué sans un regard : "idiot, tu es seulement autorisé à passer le concours, inutile de se réjouir pour si peu, c'est maintenant que les choses sérieuses com..."
Heureusement, il ne m'avait pas du tout écouté et avait étouffé le reste de mon discours sentencieux en se jetant dans mes bras.
Et depuis, c'est toujours comme ça. Nowaki ignore mes réponses froides la plupart du temps, car il a compris que mes sourcils froncés, qui me valent des moqueries incessantes de la part Myiagi, ne servent qu'à dissimuler mon embarras et mes émotions. C'est bien le seul à l'avoir compris, et j'aimerais bien savoir comment. Ça a beau faire déjà quatre ans que nous sommes ensemble, il y a beaucoup de choses que j'aimerais savoir de Nowaki.
Mais de même que je m'évertue à cacher mes émotions, je me vois mal lui poser des questions trop personnelles. Le fait qu'il soit mon amant ne change rien de la gêne que je peux ressentir à son égard.
Et de son côté, Nowaki est capable de prendre des décisions radicales du jour au lendemain sans me consulter, pour des raisons complètement différentes que celle que je peux imaginer.
Ça a été le cas quand il est parti pendant un an aux Etats-Unis. Il ne savait pas comment me le dire, donc il n'a...rien dit. Une fois là-bas, plus de nouvelles. A cause de ça, j'ai déprimé toute l'année en étant persuadé qu'il m'avait laissé tomber pour une belle Américaine. Du coup, j'ai voulu rompre à son retour mais il a fini par me convaincre, non seulement de rester, mais aussi de le laisser vivre avec moi. Et là, j'ai découvert dans ses affaires une tonne de lettres qu'il m'avait écrites et ne m'avait jamais envoyées...
Du coup, la communication entre nous est toujours ridiculement compliquée. Nous n'arrivons pas à nous mettre sur la même longueur d'onde.
Notre emménagement n'est que la dernière preuve de notre maladresse à tous les deux. Nowaki vivait depuis plusieurs années avec moi quand il a décidé de trouver un autre appartement plus spacieux qui serait aussi proche de l'université que de son hôpital. C'est une décision raisonnable et réaliste. Sauf qu'il l'a prise...tout seul et...dans son coin. Pour la deuxième fois, il a pris seul une décision qui nous concernait tous les deux. En tombant par hasard sur le fax du dernier appartement qu'il avait visité, j'ai cru qu'il voulait me quitter pour vivre avec un de ses collègues. Il a fallu que je lui fasse une crise de jalousie pour découvrir le pot aux roses, et m'entendre dire qu'il avait gardé le silence pour me faire une surprise.
Une surprise...Comment peut-on faire une surprise à quelqu'un en lui cachant qu'il va devoir déménager ? Bon sang...
Bref, le malentendu a été dissipé et nous voilà ici, dans cet appartement trois pièces, avec un grande cuisine, une salle de bain et une chambre pour deux, depuis trois jours. Nous pourrions même avoir un animal de compagnie si nous le voulions.
Je me dépêche d'enfiler ma veste pendant que Nowaki ramasse les bols.
- J'y vais, à tout à l'heure !
Alors que je fonce vers le métro...
- HIRO-SAAAAAAAAN
...je manque de tomber dans les escaliers de l'immeuble et me retourne, prêt à exploser.
- Tu as failli me tuer, esp...
- Ton attaché-case, Hiro-san. Tu l'avais oublié.
- Ah...merci...pardon.
Alors que je tends les mains pour le prendre, Nowaki me les saisit et m'attire à lui pour l'embrasser. Devant le palier. Il est fou, on pourrait nous voir !
- Passe une bonne journée, Hiro-san.
Je déboule en nage à l'université, juste à temps pour arriver à l'heure à mon cours avant que tous les étudiants débarquent.
- Hé bien, Kamijou, tu as eu du mal à te lever, ce matin ?
- En quelque sorte, oui.
Miyagi me regarde de côté, aussi moqueur et décontracté que d'habitude, une liasse de papier dans une main, une tasse de café dans l'autre, mégot au coin des lèvres, le menton toujours mal rasé, col de chemise ouvert. La cool attitude incarnée.
Il m'énerve, je sais ce qu'il attend. A contre-coeur, pour calmer mon estomac, j'ouvre enfin mon attaché-case et en sort le bentô que Nowaki me prépare toujours sans que je le lui ai jamais demandé.
- Oooooooooh, l'épouse s'est surpassée aujourd'hui ! s'écrit immédiatement Miyagi en se laissant glisser sur sa chaise roulante.
- Esp...Miyagi-sensei !
Je suis tellement gêné que je n'arrive même pas à lui dire de se mêler de ce qui le regarde.
C'est vrai que Nowaki a fait des merveilles. Le bentô est en trois parties : une salade d'été assaisonée avec des produits frais, des boulettes de poulpe façon takoyaki, et du riz parfumé surmonté d'une prune rouge salée Umeboshi.
Nowaki...tu te donnes tellement de mal pour me faire plaisir...Et moi, qu'est-ce que je t'offre en retour ? Un baiser volé sur le palier.
J'ai dû trahir mes émotions malgré moi, parce que Miyagi me regarde silencieusement, de son air rieur. Cette fois-ci je me fâche.
- Mêlez-vous de ce qui vous regarde, bon sang !
- Mais tu es teeeeellement mignon, je suis content de voir que tout se passe bien pour vous.
Tu parles. Il m'avait dit la même chose juste après que Nowaki lui ai collé une beigne, alors qu'il l'avait surpris en train d'essayer de m'embrasser, le soir où j'avais cru avoir été abandonné par Nowaki. Avant qu'il me fasse une chose pareille, j'étais persuadé qu'il se moquait de moi pour mon homosexualité, alors qu'en fait...
Tiens, puisqu'il est encore plus indiscret que d'habitude, à mon tour, pour changer.
- Et vous, alors, avec votre étudiant ? Vous croyez pouvoir me tourmenter longtemps comme ça ?
Un nuage s'abat sur la tête de Miyagi. Muet comme une tombe, il sort quelque chose de son sac. Un bentô.
- Votre petit ami vous prépare des bentô et vous ne les mangez jamais ?
- Chhhuuut, si jamais il passait par là, il pourrait t'entendre"
"Mais..." mon indignation s'envole quand Myagi ouvre le contenu de la boîte.
Du choux et du riz. Autant de riz que de choux. Une délicate odeur d'alcool vinaigré et de brûlé envahit la pièce.
- Ah, d'accord, désolé.
- Il est plein de bonnes intentions, mais il manque un peu de pratique. Commente le professeur avec légèreté. "Quand nous sommes chez moi, je fais des efforts, mais le midi, je me permets une petite pause dans le boui-boui du coin !"
Sur ce, il remballe le bentô et sort du bureau de son pas élastique.
- A tout à l'heure, Hiro-kun !
Quand je reviens de l'université, ce soir-là, Nowaki n'est pas rentré. Cela ne me surprend pas, ses horaires de médecin sont assez irrégulières ces temps-ci. J'achète de quoi nous faire un dîner dans un convini en lui mettant sa part de côté.
Je m'endors dans notre lit avant son retour.
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- Bonjour, Hiro-san.
Mon réveil matin est étendu contre moi, son souffle dans mon cou et mes oreilles. Je n'arrive pas à m'énerver contre lui tellement je trouve sa chaleur agréable. Il se dresse un peu plus pour m'embrasser.
- Pourquoi tu es rentré si tard hier soir ?
- Mon bentô t'a plu ?
- Hé, n'évite pas ma question ! Ceci dit, oui, il était très bon.
- Tant mieux alors.
Je sens le lit se redresser tandis que Nowaki se lève.
- Nowaki, tu étais où hier ?
- Ben à l'hôpital, voyons ! Tu sais que j'ai des horaires décalées, en ce moment. Me répond t-il de la cuisine.
Je reste allongé encore une minute, pensif. S'il était à l'hôpital, pourquoi est-ce qu'il ne me l'a pas dit tout de suite ? Mais sans doute que je m'inquiète trop. Si seulement nous avions plus de temps pour nous, je suis sûr que nous nous comprendrions de mieux en mieux.
Je me redresse et me dirige vers la cuisine, prêt pour une nouvelle journée, et cette fois-ci, sans avoir cassé de réveil.
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Les jours se suivent sans incidents particuliers. Le réveil de Nowaki est une idée de génie. Mais je suis de plus en plus gêné que ce soit toujours lui qui fasse preuve d'inventivité pour renforcer nos liens, entretenir nos moments d'intimité malgré le peu de temps que nous pouvons nous accorder.
Même s'il peut faire preuve parfois d'un peu trop de créativité à mon goût. Un jour, il pourrait recueillir les animaux abandonnés pour nous faire de la compagnie supplémentaire. Et encore plus tard,...Dans un moment d'horreur, je me surprends à l'imaginer débarquant à la maison, en tenant un bébé d'un côté et un bambin de l'autre : "J'ai pensé te faire une surprise, Hiro-san."
Bon sang, il en serait bien capable.
C'est bien connu : d'abord le boulot, puis la vie de couple, puis la maison, le chien et enfin les enfants, non ?
Nous en étions déjà à la maison...
- Hiro-san, tu es libre ce soir ?
On est vendredi. Evidemment que je serai libre.
- Euh, oui, mais le temps de rentrer, il sera environ 19h.
- Parfait alors ! Si on se donne rendez-vous au restaurant habituel, ça fait 18h40, on aura le temps.
Mon cerveau se met à tourner à toute vitesse. Le temps de quoi, exactement ?
- Nowaki?
- Mince, tu as vu l'heure ? Il faut que je file !
Je pars plus tard puisque mon premier cours commence à 9h le vendredi.
- Je t'attends ce soir, Hiro-san.
Il m'embrasse rapidement sur la joue, et je le regarde, perplexe. Il me contemple quelques instants, puis, en m'attirant à lui avec ses grandes mains, il m'embrasse passionnément sur la bouche. Surpris, je n'ai pas le temps de le repousser, et au contraire, je le serre dans mes bras. Quand il me prend comme cela sans prévenir, je suis incapable de résister.
Ses surprises ont parfois du bon, finalement.
- A ce soir.
Je regarde la porte se refermer avec appréhension. Que me prépare t-il exactement ? Qu'est-ce qu'il mijote dans son coin, encore ?
Pourvu que ce ne soit pas une paire de gosses...
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J'arrive 5 minutes en avance et pourtant Nowaki est déjà là.
Il est plus calme que ce à quoi je me serais attendu. Il était tout excité que j'aie accepté le rendez-vous ce matin, mais là, il se contente de me fixer d'un air inquiet. Il faut dire que je suis assez fatigué de ma semaine, je suppose que ça ce voit.
- Alors, pourquoi tu étais si excité ce matin ?
- Cela fait trois semaines que nous n'avons pas eu une minute à nous. Je suis tellement content qu'on puisse enfin en profiter !
Il s'avance pour me serrer dans ses bras. Mouvement de recul. Nous sommes en pleine rue devant un restaurant bondé. Il se rétracte. Je souris. Alors, même lui aurait des scrupules ? Il se contente de me sourire et de m'accompagner la main derrière le dos.
Quelques moments plus tard, nous sommes attablés tranquillement devant un thé vert et une portion de yaki soba.
Nowaki ne dit rien. Je ne dis rien non plus. Pourtant, quelque chose me tracasse.
- Nowaki, tu as quelque chose à me dire, n'est-ce pas ?
Il continue d'avaler ses nouilles froides en silence.
- Tu as fait tout un plat de notre rendez-vous de ce soir pour qu'on se retrouve à faire exactement la même chose que d'habitude. Et maintenant, tu ne me dis rien ?
Nowaki avale une gorgée de thé et s'éclaircit la gorge.
- Ahem, c'est juste que...J'ai réalisé quelque chose.
Oulà.
- Et...qu'est-ce que c'est ?
- On a du mal à nous trouver du temps pour se voir. Et depuis notre déménagement, tu n'as pas l'air heureux.
La panique m'envahit. On n'est pas très loin du "Chéri, il faut qu'on parle."
- Ca ne fait que cinq jours ! Et puis...
Et puis... le réveil se passe beaucoup mieux. Mais je suis bien trop gêné pour lui dire ça.
- Tu vois, tu ne trouves rien à dire.
Je serre les dents. Ne tire pas des conclusions aussi hâtives, idiot !
- Arrête un peu, je n'ai rien du tout contre notre nouvel appartement ni le fait qu'on habite ensemble. Au contraire, je vois bien à quel point tu te coupes en quatre, tu n'as pas besoin de faire tout ça pour moi.
Le réveil, les bentô, les caresses...Tout cela vient de Nowaki. La seule chose que je lui ai jamais offerte jusqu'ici, c'est mon consentement à accueillir son amour et ses gentillesses. Le pire, c'est que Nowaki lui-même n'exige pas plus de moi. Il souhaite que je sois là pour lui, tout simplement. Même s'il se montre trop impulsif ou possessif parfois.
Comme ce soir-là, au tout début de notre relation, quand Nowaki n'était qu'un étudiant turbulent et intrusif qui s'était invité chez moi sans crier gare.
- Hiroki, tu vas bien ? Tu as l'air pâle.
Ce soir-là, Akihiko se tenait devant chez moi. Gêné, je baissais les yeux tandis qu'il m'ébourrifait les cheveux comme il en avait l'habitude et évaluait la température de mon front de son autre main. De ses grandes mains chaudes que j'avais tant de mal à oublier.
Tout d'un coup , je ne voyais plus rien. D'autres grandes mains avaient recouvert mes yeux.
- Excusez-moi, mais je vous prends Hiro-san.
Hein ?
- Désormais, Hiro-san est à moi, et je ne laisserai personne le faire souffrir.
J'ai eu à peine le temps de regarder un Akihiko perplexe entre les doigts de Nowaki quand celui-ci a claqué la porte.
Evidemment, ça a provoqué toute une scène...mais j'ai fini le soir-même dans ses bras. Et c'est comme ça que nous avons commencé à sortir ensemble.
Dès le début, notre relation s'annonçait foireuse, balottée entre silences et malentendus.
- Hiro-san ?
- Hein ?
Mince. J'étais tellement absorbé par ce souvenir que j'avais décroché.
- Excuse-moi, tu disais ?
- Hiro-san...je suis inquiet pour nous deux. Tu sais que je t'aime.
Silence. Son regard triste pèse sur moi.
Idiot, tu sais très bien que je ne peux pas te répondre aussi facilement !
Mais si je ne dis rien...
Rouge comme une pivoine, plongé dans mon verre de sauce, j'ai un mal fou à émettre les sons qu'il attend.
- M...M...Moi aussi...
Il n'en faut pas plus pour illuminer son regard. Rah, mais quel gamin. On a vraiment besoin de se le dire pour le savoir?
- Et pourtant, ce n'est pas facile entre nous.
A qui la faute ? Tu n'avais qu'à pas t'éclipser un an aux Etats-Unis ni chercher un appart en douce !
- Donc, ce que je te propose...
Nous y voilà. Je ne pense pas qu'il soit déjà prêt à fonder une famille, donc il va me parler du chien. Ou du chat. Mais si c'était un poisson rouge, ça me conviendrait vraiment très bien.
Rien ne vient.
- Oui ?
- Ce que je te propose...
Bon sang.
- Nowaki, si tu as quelque chose à dire, dis-le !
- Ce que je te propose...c'est qu'on...c'est que nous...désormais...
Il se tait, crispé par l'embarras.
Non. Impossible. Nowaki veut rompre avec moi ? Lui qui a tout fait pour s'accrocher à moi, à deux reprises ? Impossible. Rigoureusement im-pos-si-ble.
- C'est que nous suivions une thérapie de couple.
...
...
...
Eh ?