Hello tout le monde ! Merci pour vos commentaire et voici le chapitre ultime ( ou presque... ) !
Et je réponds ici de manière groupée aux commentaires concernant le côté pathétique de Naruto qui visiblement a déplu dans mon ancien chapitre ^^ Naruto est pathétique, depuis le début, et il ne peut changer en un clin d'oeil. Il aime Sasuke au point de s'oublier en tant qu'être humain, au point de se faire traîner dans la boue pour lui ou par lui. A cause de ça, je trouvais ça prématuré de faire exploser sa rébellion à ce moment-là. Il croyait être en mesure de le faire, malheureusement pour lui, il était encore trop sous l'emprise de Sasuke, totalement subjugué par lui pour espérer faire quoique ce soit. Il est réellement blessé par lui mais incapable de se défendre. Il n'en a ni la force ni les moyens.
Voilà j'espère avoir bien expliqué pourquoi Naruto était de plus en plus pathétique ( chose que j'ai fais volontairement bien sûr ^^) et je ne trouvais pas ça réel qu'il ait une illumination et envoie balader Sasuke comme ça. Il lui fallait du temps, une remise en question pour le faire , ce qui se passe dans ce chapitre ^^
Bonne lecture !
CHAPITRE 9 : OPIUM
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Je ne revis plus Sasuke à partir de ce jour-là. Le lendemain, à mon réveil, il avait totalement disparu. Et ne refit plus surface. Je mis beaucoup de temps à accepter la réalité, la dure réalité que je redoutais depuis ma rencontre avec lui. Celle de son évaporation totale de ma vie, qu'il soit définitivement hors d'atteinte. J'avais d'abord passé mes nuits à arpenter les bars et les boîtes de nuits à sa recherche, espérant bêtement l'apercevoir en charmante compagnie mais en bonne santé. Mais, mon tourment personnel était introuvable. Il ne venait plus à la fac, ne payait plus les factures, l'appartement.
Dans un premier temps, j'étais totalement dérouté, passait par une phase de déni pure et simple. Sasuke ne pouvait pas être parti pour de bon. Je continuais à payer le loyer grâce à l'argent sale et poisseux que son père lui envoyait et maintenait sa chambre dans un état quasi impeccable au cas où il déciderait de rentrer, un jour. Je me précipitais vers le téléphone dès qu'il sonnait, suppliant d'y entendre sa voix , et, manquait de faire un arrêt cardiaque dès que quelqu'un frappait à la porte. Je devenais susceptible et il était interdit de mentionner son départ en ma présence.
Puis, vint la phase de la colère. Une colère profonde et désespérée entièrement tournée vers son geste cruel et lâche. Comment avait-il pu tout simplement partir en laissant tout derrière lui, ses affaires, moi ? Comment avait-il pu s'enfuir après s'être montré enfin lui avec moi ?Je ne comprenais pas et le détestais de m'avoir laissé avec tant d'interrogations. Je le trouvais méprisable, monstrueux. Le simple fait de penser à lui me mettait dans un état de rage profonde et j'avais finis pas devenir violent à mon tour. Mes amis m'évitaient, par peur de subir mes foudres, s'inquiétaient de mon manque d'appétit et d'intérêt pour la fac. Je restais à l'appartement, tournant en rond, cherchant quelque chose pour m'occuper. Malheureusement, mes pensées se tournaient encore et toujours vers la même personne et j'explosais alors, brisant tout ce qui se trouvait sur mon passage quand ma rage devenait trop incontrôlable. J'avais même fini par m'attaquer à mes précieuses photos, à sa propre chambre. Dans mon esprit, tout était clair : chaque parcelle de souvenirs du brun devait disparaître, brûler.
Ensuite, j'entamais la phase la plus dure, celle de la tristesse. Je me mis stupidement à boire pour oublier, à fumer la même marque que lui quand je me retrouvais seul le soir. Je ne mangeais plus du tout, ne dormais plus non plus. Et fatalement, je me retrouvais à l'hôpital, où je refusais toute aide. Je ne me sentais plus la force de lutter, plus l'envie de vivre. Tous ces mois à se battre n'avaient servi à rien, rien du tout. Je me sentais pathétique, misérable. Plus rien n'avait de sens, de saveurs, de raison d'espérer. Tout était terminé et j'en étais ressorti perdant, sur tous les plans. J'étais devenu une enveloppe corporelle vide, attendant son heure. J'étais sur mon lit de mort, m'effritant un peu plus chaque jours, ne cherchant plus aucune rédemption ou une quelconque aide divine. La vie m'avait abandonnée.
Enfin, un jour, vint l'acceptation. Un matin, en me réveillant à l'hôpital, mon corps me lança un « ras le bol » général et je me remettais à manger, à vivre, m'animant à nouveau. Je ne connais toujours pas aujourd'hui ce qui fut le déclic à ma réhabilitation mais elle était bien arrivée, et je respirais à nouveau. J'entamais un processus de remise en questions et arrêtait de boire, me promettant de ne plus y retoucher. Je jetais mes derniers paquets de cigarettes et scellait la chambre de Sasuke. Il était bien parti et j'avais fait ce que j'avais pu. Je l'avais assez attendu. J'avais fait mon deuil. Il était bien mort pour moi. Cela ne servait plus à rien de courir après une ombre, un souvenir. Je ne pouvais passer ma vie allongé sur un lit, inerte et creux, fixant un plafond froid et neutre, me rappelant à quel point j'étais vide. Je me devais de poursuivre mon rêve, finir la fac, et penser aux personnes qui étaient encore là et avaient eu le courage de me supporter, de me pousser vers le haut, même dans les moments les plus difficiles. Je remerciais d'ailleurs Sakura et Saï pour avoir été si patients avec moi, et de n'avoir jamais abandonné. Ils étaient une partie de ma raison de vivre. Et je savais qu'eux, ne m'abandonneraient jamais. Je me sentais plus léger face à cette relation plus saine, où le respect de l'autre régnait, où je n'étais pas traité comme un pauvre chien écrasé. Je vivais enfin comme un être humain. Six mois qu'il avait disparu et je me rendais enfin compte de tout ce qu'il m'avait fait subir...Quel imbécile j'avais été d'espérer quelque chose de tout ça...
OoooOoooO
Je soufflais sur le café brûlant que m'avait apporté la serveuse, refermant le clapet de mon portable. Sakura me fixait, le visage serein. Elle souriait plus ces temps-ci. Je sentais qu'elle aussi, elle avait été libéré d'un poids quand toute cette mascarade c'était enfin terminée. Je n'avais pas réalisé à quel point elle avait souffert de cette situation, et m'en voulait de n'avoir remarqué que quand tout était enfin derrière nous. Je m'efforçais maintenant à me consacrer à notre amitié et son bien-être passait à présent avant le mien :
- C'était qui ?
- Itachi. Il veut qu'on aille boire un verre samedi soir.
- Oh...D'accord.
Dès que j'évoquais le grand frère de Sasuke, je sentais bien qu'elle avait peur d'une rechute de ma part. Pourtant, tout cela était bel et bien fini et, si je rejoignais Itachi ce n'était pas pour parler de lui. J'avais gardé contact avec lui, et quand il avait disparu, nous avions été un soutien l'un pour l'autre. Il était devenu un confident, un ami en qui je pouvais avoir confiance. Ils nous arrivaient souvent de nous voir en fin de semaine pour parler de tout et de rien, comme deux bons amis le faisaient. Nous ne parlions plus de lui, tous les deux voulant oublier les jours douloureux qu'il nous avait subir. Bien sûr, Itachi avait plus de mal, se sentant toujours au fond de lui coupable de ce qui était arrivé à son petit frère. Mais je l'aidais à accepter, à lui faire comprendre qu'il n'y était pour rien dans tout cela et, que la décadence de Sasuke n'était dû qu'à ses propres choix, que personne n'avait été coupable de quoique ce soit là-dedans :
- Sakura...arrête de t'en faire, c'est terminé tout ça.
Son sourire avait quitté ses lèvres et sa ride du lion était apparu. Elle n'aimait pas ça, que je sois toujours en contact avec le grand frère. Elle ne pouvait s'empêcher de revenir en arrière, de me revoir, en piteux état, totalement perdu. Je me détestais de lui avoir montré cela, mais, malheureusement, je ne pouvais revenir en arrière et devait vivre avec ça. Je n'avais plus qu'à me racheter et lui faire oublier cet autre moi, ce clone pathétique et hideux que j'avais été :
- Tu fais ce que tu veux...Il va bien ?
- Oui, il s'est trouvé quelqu'un et veut me la présenter.
Elle tiqua à nouveau, effrayé à l'idée que je repense à ma situation de célibataire qui avait trop duré, toujours à cause du brun :
- A-Ah...en parlant de ça...Tu comptes répondre à Saï, un jour ? Ne te presse pas hein ? Mais tu sais...depuis le temps qu'il attend...
Saï...lui aussi je l'avais tant fait souffrir...Lui qui avait été si doux et gentil avec moi...Il ne méritait pas que je le traite comme un simple remplaçant, un défouloir. Il ne m'en voulait pas et c'était ce qui était encore plus dur pour moi. J'avais été un monstre avec lui, au même titre que l'avait été Sasuke avec moi et il ne gardait aucune rancœur de la situation que je lui avait fait subir durant plusieurs mois. Il était resté fidèle à lui même, toujours aussi tendre et compréhensif envers moi. Et, s'était enfin libéré après le départ du brun, m'avouant enfin ses sentiments qu'il gardait pour lui depuis si longtemps...des sentiments que je savais existant depuis le début et que j'avais intentionnellement omis de mon esprit pour me sentir moins coupable, pour me sentir moins sale.
Il était en attente d'une réponse de ma part depuis maintenant une semaine, et je le faisais encore languir...Mais, l'idée de me mettre sérieusement en couple me faisait peur. J'étais encore indécis pour cette partie de ma vie et n'avais pas envisagé de me mettre avec quelqu'un...Vivre une vrai relation était totalement nouveau pour moi. Et l'inconnu me pétrifiait de terreur... :
- Je sais...Je sais tout ça...Mais...je dois encore réfléchir encore un peu...juste un peu.
- Ne te précipite pas Naruto...Je sais que ça peut être difficile pour toi, d'envisager quelque chose de sérieux, de vrai, avec quelqu'un.
Elle posa doucement un main bienveillante sur la mienne, décrispant mon dos tendus à l'extrême. Je n'avais pas remarqué dans quel état cette discussion m'avait mise. Oui...j'avais peur, totalement peur de ce qu'une vraie relation pouvait donner. En étais-je capable ? Plus important, avais-je des sentiments pour Saï ? Ne risquerais-je pas de confondre mon amitié sincère avec des sentiments d'amour factices, dans le seul but de ne pas lui faire endurer une nouvelle souffrance ? Je ne savais toujours pas quoi penser de tout ça, totalement embrouillé, déboussolé :
- Oui...
Elle jeta un bref regard à la montre que je lui avais offert pour son anniversaire : Un cadran en fleur de cerisier en bracelets entrelacés :
- Je dois y aller...mon cours commence bientôt.
Je souris pour la rassurer car je sentais qu'elle était réticente de me laisser ainsi, après un conversation on ne peut plus sérieuse, alors que l'on n'avait pas commencé notre café :
- File. Ne sois pas en retard.
Elle me sourit en retour et se leva :
- Je t'appelle ce soir d'accord ?
J'acquiesçai et la regardai partir en trombe. Je fixais alors mon café qui, tout à coup, ne me faisait plus envie. Pouvais-je réellement aimer quelqu'un moi aussi ?
OoooOoooO
Une nouvelle semaine passa avant que je prenne ma décision. Je voulais essayer. Je voulais être heureux, normal. Et Saï pouvait m'y aider. Les sentiments que j'avais pour lui étaient assez forts pour que j'ose enfin me lancer. Je n'étais peut-être pas amoureux, pas autant que je l'avais été de Sasuke, mais je savais que cette relation allait être saine, bénéfique pour moi. Je pourrais enfin toucher du doigt le bonheur, glisser ma main dans la douce paix que l'on ressentait quand on aimait et on se savait aimé en retour. Et rien ne m'importait plus que cela maintenant. J'allais me dévouer à cette relation, rendre Saï heureux, comme il le méritait.
Je me sentais plus léger d'être enfin parvenu à un accord avec moi-même, de ne plus être dans le floue, mais dans le concret. J'attrapai hâtivement ma veste – l'hiver approchait à grand pas et se faisait ressentir des le températures toujours de plus en plus basses ces temps-ci – et sorti en vitesse de mon appartement. Je ne pouvais pas attendre pour le lui dire. Je voulais qu'il sache maintenant que j'étais prêt, que je lui offrais enfin ce dont il avait toujours rêvé, qu'il pouvait enfin souffler. J'étais à lui, à lui seul. Je dévalai les escaliers et parti en direction de son appartement, sans un regard en arrière, vers cet appartement de douleurs et de non-dits. J'avançais enfin de moi-même, je n'étais plus ancré au passé, je regardais vers l'avenir. Et tout cela je le devais à une seule personne : Saï.
J'arrivai en un temps record devant sa porte, fébrile, les mains moites. Je ne savais pas comment l'on s'y prenait pour répondre aux sentiments de quelqu'un. Je ne savais pas mais je n'avais plus peur. J'étais simplement excité de voir à quel point cela allait lui faire plaisir, de le voir me sourire de ce sourire sincère qu'il n'offrait qu'à moi. J'appuyai sur le bouton de la sonnette, le cœur battant. Il était là...derrière cette porte, ne se doutant absolument pas de ma venue...La porte s'ouvrit presque aussitôt. Il me fixa et son visage se décomposa sur place, chose très rare chez lui :
- N-Naruto... ? Je...Je ne t'attendais pas...tu...pourquoi tu es là ?
Il n'était clairement pas content de me voir...chose que je n'avais pas du tout prévu et je perdis aussitôt mon sourire. Il était avec quelqu'un ? Lui aussi...il était comme ça ? :
- J'avais...quelque chose à te dire...mais si tu es occupé je repasserais demain.
- Je préfère...
Cette réponse me glaça le sang. Alors...je le dérangeais vraiment ? Moi qui pensais qu'il allait sauter de joie en me voyant...Quel imbécile j'avais été, encore une fois. Le seul à me faire des films, à me sentir important pour quelqu'un. Toujours aussi stupide... :
- Je vois...à demain, alors.
Avant que Saï ne réplique, la porte qu'il tenait jusque-là bien contre lui, s'ouvrit à la volée. Je clignais des yeux, surpris pas ce mouvement incongrus. Mais mon visage changea bien vite d'expressions que je vis qui avait eu ce geste aussi violent. Qui d'autre...Mon visage se fit impassible, froid, et je tournais les talons, vide, à nouveau :
- Attend.
Sasuke attrapa mon poignet mais je tirai aussitôt dessus, ne voulant pas qu'il me touche. Il était mort pour moi, il n'existait plus. Il n'avait pas le droit de réapparaître, pas maintenant, pas chez Saï. Et puis...qu'y faisait-il ? Etais-je en plein délire pour le voir ici, alors que je tournais réellement la page ? Non...sa poigne était réelle...Il était bien là :
- Non. Ne me touche pas.
Je dévalais en sens inverse les escaliers, celles que j'avais foulé si heureux et apaisé plus tôt. Mon cœur brûlait de rage et mon corps tout entier appelait au meurtre. POURQUOI MAINTENANT ?! Plus rien n'avait de sens...Ma tête me tournait dangereusement et les derniers mois à tenter de l'oublier me revinrent en pleine face. Je revis la loque que j'avais été par sa faute...J'avais presque laissé tombé pour de bon rêve à cause de lui...Il était parti de son plein gré et il revenait ?! Comme ça ?! Non, il n'en avait certainement pas le droit.
Je tournai dans la ruelle la plus proche, prêt à exploser mais, il m'avait suivi et avait à nouveau attrapé mon poignet :
- Naru...
- Ne me touche pas !
Je tirais à nouveau, violemment, haineux, et me retournai vers lui pour lui faire face. Maintenant je pouvais, maintenant j'osais. Il n'en fut pas plus surpris que ça, sûrement prêt à faire face à ma colère. Il s'y attendait...il n'était pas si bête :
- Pourquoi t'es revenu hein ?! Pour me faire chier à nouveau ?!
Il soutint mon regard, de ses yeux onyx et froids, ceux que je connaissais si bien maintenant :
- Non...Je suis...simplement revenu.
- Et bien casse-toi ! Je ne veux plus te voir ! T'es mort t'entends ? T'es mort pour moi !
Je criais à m'en casser la voix. Il le méritait. Il méritait toute cette frustration que je lui crachais en pleine face, tout ce mal-être qu'il m'avait fait subir, il méritait de l'entendre :
- Non. Je ne partirais pas.
- Si tu vas partir ! Tu vas sortir définitivement de ma vie ok ?!
Il s'approcha de moi, m'agrippa violemment le col et me plaqua contre le mur, pressant fortement ses lèvres contre les miennes. Mais je n'en voulais pas, je n'en voulais plus. Ce baiser me rappelait à quel point je m'étais sentie si sale et méprisable par sa faute. Je le mordais sans ménagement. Il grogna et se recula aussitôt, la lèvre en sang. Les poings serrés, il me fixa. Il voulait m'en coller une, mais il savait qu'il ne pouvait pas, qu'en faisant ça, il n'aurait que ma haine et rien d'autre :
- ça t'as soulagé ? De me mordre ?
- Ne parle pas comme ça ! T'es mal placé pour tenir ce genre de discours sage espèce de connard !
J'abattais un premier poing sur sa gueule d'ange :
- T'es le premier à m'avoir tabassé quand l'envie t'en prenais !
Un deuxième suivit :
- T'es le premier à avoir piétiné mes sentiments.
Un troisième fondit sur son ventre :
- T'es le premier à t'être foutu de ma gueule ! Je ne veux plus te voir ! Plus jamais !
Et je continuai ainsi quelques secondes, aveuglé par ma douleur. Sasuke ne broncha pas et encaissa chaque coups, ne me quittant pas du regard. Quand je finis pas être essoufflé, il parla enfin :
- Pardon...
Je tiquais aussitôt, n'ayant comme pas bien compris ce qu'il venait de dire :
- Quoi ?
- Tu as entendu Naruto...je m'excuse...Je m'excuse pour tout ce que je t'ai fait...
Il détourna le regard, pour la première fois honteux pour tout le mal qu'il m'avait causé. Je me calmais aussitôt, et le détaillait. Il avait maigrit, il puait, son regard était terne, ses lèvres sèches, et portait des vêtements sales, tachés. Il était en piteux état et semblait s'être drogué à plusieurs reprises. Et cela me faisait mal de le voir ainsi, lui qui était si fier...mais cela me réjouissait aussi. Car enfin, il était plus pitoyable que moi, j'étais le dominant...pour une fois, je gagnais.
Il passa une main dans ses cheveux, mal à l'aise, pas habitué à demander pardon aux autres. Il n'était clairement pas dans son élément et pourtant, il faisait visiblement l'effort, ce qui me calma pour de bon :
- …..à cause de toi, je résous aussi mes problèmes pas la violence...Je vaux mieux que ça.
Il ne répondit pas, fixant le sol. Je gardais le peu de colère qui me restais pour lui répondre avec un peu de mordant, qu'il ne prenne pas ses excuses comme acquises :
- J'ai changé Sasuke. Je ne peux plus me laisser faire. Je ne veux pas mourir.
- Je sais...Saï m'a raconté...dans quel état tu étais.
Il était calme comme il ne l'avait jamais été. Il se maîtrisait mais il semblait surtout à bout de force. Lui non plus n'avait pas l'air d'avoir beaucoup dormi durant ces derniers mois :
- Et t'es fier de toi ? Tu m'as poussé à bout c'est ce que tu voulais non ?
- Non...
Il semblait sincère...Je n'avais pas l'habitude. Je m'attendais à ce qu'il me traite avec méprise, qu'il me dise que je n'étais pas important et que je ne devais pas m'accorder trop de puissance. Mais il n'en faisait rien...Il était simplement là...aussi fatigué que je l'avais été, aussi petit et faible que je l'avais été...Ce n'était plus le Sasuke que je connaissais et je n'étais plus le Naruto qu'il avait connu non plus :
- Tu...as dormi où durant tous ces mois ?
- Dans un squatte.
- Pourquoi tu n'es pas rentré ?
- …J'avais...J'avais peur.
J'écarquillai les yeux alors qu'il déglutissait. Il avait vraiment du mal à exprimer réellement ce qu'il ressentait, mais il le faisait, pour une fois :
- De quoi au juste ?
- De ce que...nous deux pouvait donner, si j'étais resté.
- Et qu'est-ce qui t'as fait revenir ?
Il détourna à nouveau le regard. J'étais perdu, totalement abasourdi par ce qui était en train de se passer. Il répondait honnêtement à mes questions et n'évitait pas le sujet, ne me frappait pas. Je sentais que c'était sûrement l'une de mes seules chances d'avoir des réponses à certaines de mes questions :
- Je ne sais pas...Je voulais te revoir...
- Je ne peux plus vivre comme on vivait avant Sasuke. Je ne peux plus accepter ta violence. T'en es conscient ? Tu es peut-être revenu...pour...me voir mais...Tu n'auras pas ce que tu avais avant avec moi.
- Je sais Naruto...J'ai beaucoup réfléchi...là-bas...J'ai beaucoup de colère en moi...Beaucoup trop. Mais je dois apprendre à la maîtriser...tu ne mérites pas que l'on te traite comme je l'ai fait. Mais...pourtant...égoïstement, je suis revenu pour te reprendre. Je ne peux pas changer en un jour, mais je peux essayer petit à petit. Et je ne veux pas te laisser partir. Tu es à moi. Je sais ce que tu vas dire...que tu es libre, que tu fais tes propres choix et c'est vrai. Mais pour moi, tu es à moi...Tu es fait pour moi.
C'était à mon tour de détourner le regard, ne sachant quoi répondre à la tirade de Sasuke. Mon cœur battait de plus en plus fort à l'entente de ces mots que j'attendais depuis si longtemps, ma tête tournait, n'arrivant pas à croire ce qu'elle essayait de comprendre. Sasuke me disait, sans artifices, sans violence, sans méprise, que je comptais pour lui, que je comptais vraiment. Je savais que je ne pouvais espérer un « je t'aime », ce n'était pas lui du tout, pas encore. Je me remettais malgré-moi à espérer qu'il pouvait changer. Sauf que cette fois, il me montrait que lui aussi en avait envie. Il voulait avancer, tout comme moi. Il voulait me traiter comme son égal. Il voulait...d'une vraie vie avec moi :
- Je...Je serais intransigeant...
Ma voix tremblait, totalement ému. La situation était totalement improbable, inespérée mais si...libératrice... :
- Je sais...Je veux que tu le sois. Sinon je n'y arriverais.
Je ne trouvais pas mes mots. Sasuke avait décidé de changer, pour moi. Après tant de temps à vouloir qu'il s'ouvre, après tant de temps à souffrir pour ce but, j'avais réussi. J'avais enfin réussi. J'allais le toucher, ce bonheur...Et avec la personne que j'aimais le plus au monde. Des larmes coulèrent sur mon visage tremblant et je me réfugiais dans les bras d'un homme qui m'accueillit à bras ouverts, sans honte, sans colère, sans m'y forcer. Il grimaça tout de même à cause des coups que je lui avais donné mais lui comme moi savait que je ne m'excuserais pas. Mais c'était bien ainsi...C'était une maigre compensation à ma douleur passée et il ne me demanderait pas des comptes pour mon geste.
Il prit mon menton entre ses doigts, comme s'il tenait une chose délicate entre eux :
- Je ne suis pas en sucre Sasuke...
- Pendant un moment...je vais faire comme...tu le mérites.
Et il déposa délicatement ses lèvres sur les miennes, balayant tous mes doutes et mes peines, balayant mon cauchemars...Je glissais à nouveau doucement dans mon magnifique rêve sous Opium...Où il n'y avait que moi et Sasuke...et notre futur...
OoooOoooO
Chère Sakura,
Comment vas-tu ? Je sais que c'est un peu ironique de ma part de te le demander étant donné que je ne t'ai pas donné de nouvelles depuis un petit moment...Et j'étais trop honteux pour t'appeler...Alors je t'écris cette lettre en espérant qu'un jour tu me pardonneras. La seule précision que tu as eu sur tout ça c'est que...moi et Sasuke somme enfin un couple, un vrai. Cela a dû te faire un choc...je sais...Mais je n'avais pas la force de venir te voir et que tu me dises à quel point c'était une mauvaise idée pour moi de commencer quelque chose avec lui, quelque chose qui selon toi ne serait pas sain...Alors qu'avec Saï...Je m'excuse auprès de toi Saï...car encore une fois je t'ai fait souffrir pour rien...Je suis un véritable idiot, et ta colère serait méritée, comme la tienne Sakura.
Sasuke et moi, nous sommes parti, comme vous avez pu le remarquer...On avait besoin de le faire. Ensemble. Nous ne pouvions plus supporter l'appartement lourds de souvenirs où nous habitions et il devait partir, casser définitivement le lien avec son père. Et nous avions besoin de nous construire, pour avancer. Je sais, c'est étrange, nous n'avions pas à nous « reconstruire » mais à nous construire, parce que tout est à faire vois-tu ? Nous faisons table rase du passé et nous entamons une nouvelle vie, une où Sasuke Uchiha et Naruto Uzumaki sont égaux...Ne t'en fais pas Sakura, tout se passe bien, même si parfois Sasuke reste un peu violent, il fait de gros efforts, et je sais qu'un jour, j'en suis maintenant persuadé, il changera pour de bon. Nous reviendrons bientôt, ensembles et soudés, plus fort que jamais...Et je te montrerais alors que mon combat en valait la peine. Je ne me suis pas battu pour rien Sakura, j'ai réussi. Et maintenant je suis heureux, alors ne t'en fais pas compris ?
Je t'embrasse fort,
Ton meilleur ami, Naruto.
Et voilà, je clore cette fiction ! J'espère que vous aurez eu autant de plaisir à me lire que j'ai eu à l'écrire, et encore merci de m'avoir suivi, votre soutien me donne envie d'écrire encore plus :) Encore un gros merci ! Et à ma prochaine fic , j'espère ;)
PS : Je vais écrire un chapitre bonus avec une fin alternative pour ceux que ça intéresse ! Et je cherche toujours quelqu'un pour un projet de webcomic :(