Chapitre 1
Bonsoir !
Eh bien, voilà le retour du sale rat avec une nouvelle histoire. J'espère qu'elle vous plaira. Ici, nous sommes deux à l'avoir écrite. J'ai fait la partie de Ciel et un ami (qui est aussi mon Diable de Majordome quand je suis en Ciel ;p) ben fait Sebastian^^' Pour lui, c'est sa première fois en fanfiction, notamment yaoiste. Alors soyez indulgentes (sauf s'il y a des hommes mais ça m'étonnerait).
Bref, dites-moi ce que vous en pensez à la fin, si c'est sauvable ou si j'arrête la publication.
Histoire de vous mettre l'eau à la bouche, voici deux chapitres !
POV's Ciel
Je fixe le plafond de mon baldaquin de mes yeux. Je laisse échapper un soupir et regarde timidement l'horloge au-dessus de mon armoire. L'autre va bientôt venir me réveiller. Je ferme mes yeux et me tourne sur le côté, fixant cette fois-ci les lourds rideaux de velours pourpres. Sebastian les a mal fermés on dirait, à moins que je ne le remarque pour la première fois. En effet, un fin rayon de soleil a trouvé une faille entre les deux pans et il éclaire légèrement ma chambre. Certes, il fait encore sombre mais cela fait bien une demi-heure que je suis réveillé, me tournant et retournant dans mon lit. Je suis même surpris que l'autre ne soit pas venu plus tôt en train de me sortir encore un de ces sarcasmes habillés de ces mielleux « Bocchan ». Je t'en foutrai des « Bocchan » ! Ils puent l'hypocrisie et je vois nettement son désir de me déguster derrière son sourire narquois et ironique.
Je soupire de nouveau et me tourne cette fois-ci vers ma table de chevet où mon cache-œil, mes bagues, une carafe, un verre d'eau et des curiosités sont posés. Machinalement, je me gratte la tête, remettant au passage mes mèches de cheveux gris bleutés derrière mes oreilles. J'ai actuellement seize ans et je recherche encore et toujours ceux qui ont souillé mon nom et celle de ma famille. Cela fait près de six ans que je dirige l'entreprise Phantom d'une main de maître… quand je ne suis pas le Limier de Sa Majesté. Je n'ose imaginer toutes les missions que j'ai réalisées pour elle et aussi… auprès de lui. Déjà six ans qu'il est à mon service et… que nous avons pactisé.
A cette pensée, je touche de manière automatique mon œil maudit. Son sceau reste encore gravé, brillant à chaque fois que je lance un ordre, luisant lorsque je suis en colère. Cela fait tellement longtemps que je vis dans le mensonge. Quand vais-je pouvoir avoir ma vengeance ? Bientôt j'espère car cela ne m'intéresse guère de me marier avec Elisabeth. Ce n'est pas que je ne l'aime pas, c'est ma cousine après tout alors je l'ai un peu en affection. Toutefois, cela ne sert à rien que je me mette à ressentir quelque chose, je me suis déjà promis au démon, il a ravi mon avenir pour être son dîner de choix. J'ai déjà été suffisamment déçu des approches que je pouvais avoir. Comme Tante Ann… elle était un de mes seuls parents encore et pourtant, elle a trahi ma confiance en étant Jack l'Eventreur et elle a fini tuée. Donc non. Et puis, je suis couramment visé par des abrutis qui en veulent à ma vie pour un oui ou pour un non. Que ce soit en tant que Limier de la Reine ou Dirigeant de la Compagnie Phantom. Si je me marie avec elle, Elisabeth sera une proie facile et elle risque de faire partie des dommages collatéraux. Hors de question dans ce cas ! Et puis, je n'ai pas besoin de vivre. Tout ce que je veux, c'est me venger, à point c'est tout. Ce nom, ma personne, cet empire… tout n'est qu'un leurre, un appât afin d'attirer de nouveau ceux qui ont osé nous salir. Et quand je les trouverai, quand ils viendront, je les écraserai comme de vulgaires cafards ! Et à ce moment, mon épée les tranchera tout en me protégeant. Elle m'apportera la victoire et je ferai Echec et Mat ! C'est uniquement pour cette raison que je reste en vie, juste pour assouvir mon désir de revanche…
Mon regarda vairon se porte sur la porte aux boiseries dorées et sculptées. Je remarque quelques fleurs de pavots et des lys, symbole d'héroïsation, de noblesse et de pureté… un sourire en coin se forme à mes lèvres. Héroïque ? Certainement pas avec moi qui a utilisé une Bête pour arriver à mes fins ! Pureté ? Je ne suis plus vraiment sûr d'être pur, mon corps a été marqué au fer… bien que d'autre manière, certes, on peut dire que j'ai gardé ma pureté enfantine… mais c'est tout. Noblesse ? Pareil. Autant mon corps a perdu de sa valeur par cette déformation, autant je fais partie d'une des familles les plus illustres d'Angleterre.
Je ferme mes yeux et je sens que je somnole. Dommage… dire qu'il va bientôt me réveiller… cet espèce de…
J'ai cru entendre le cliquetis de la poignée. J'ouvre timidement mes yeux, comme si je craignais de le voir. Cette chose, ce monstre, ce truc qui n'est qu'illusion. Et pourtant, il est tout ce qu'il me reste de concret en ce vaste monde. Mon cavalier. Mon épée. Mon bouclier. Celui qui me fauchera à défaut des shinigamis. Un visage angélique arborant le rictus propre au Malin, des yeux de sang avide de m'aspirer. Car oui, il a beau me dorloter, me donner l'apparence d'un Comte, me nourrir, réaliser le moindre de mes désirs… il me prépare juste pour la fin*. Cette fin que lui et moi avons choisi et que je désire. Chaque jour qu'il passe, je sens et je sais qu'il me déguste, aspirant chaque parcelle de ma vie, chaque parcelle restante de mes émotions, effleurant mon âme… Ce démon est consumé par le désir de gourmandise. Il me veut tellement au point de m'enfermer juste pour lui. Une bête possessive et effrayante. Enfin, ce n'est pas que j'ai peur de lui. Je ne pense pas du moins.
Ça y est, je le perçois. Impeccable dans son frac noir, ses mèches onyx encadrant son visage effilé. Ses yeux. Son regard carmin qui me donne des frissons comme s'il voulait me dévorer et qui en même temps a su me rassurer durant ces six dernières années. Il me dévisage et on commence ainsi un petit duel, attendant le premier qui rompe le contact.
Il s'avance vers moi, souriant, continuant de me fixer.
_ Bonjour, Bocchan.
POV's Sebastian
Encore une journée dans ce manoir, dans cette peau humaine que mon cher Bocchan a imaginé le jour où nous avons pactisé. De nombreuses choses se sont passées depuis notre rencontre. J'ai pu assister à sa profonde transformation. Et je ne croyais pas les humains si facilement malléables. Lorsque je n'étais pas encore à son service, je m'ennuyais à ces êtres dits intelligents. Ils n'avaient aucune volonté, aucune logique. Je répondais à leurs exigences de la façon la plus neutre possible. Mais depuis que ce jeune humain m'a invoqué, je dois avouer que ma vision de l'Homme a changé. Je m'amuse à prendre mon temps avec lui. Le voir grandir et changer ne rajoute que plus le plaisir à mon envie de dévorer on âme. Bizarrement, j'attends et je déplore le jour où il réalisera sa vengeance. Je ne pourrai plus jouer avec lui et peut-être rendre son âme encore plus délicieuse. De plus, je ne pourrai pas le revoir en Enfer. Les jours me sembleront encore plus longs. Enfin, heureusement, ce jour n'est pas encore venu.
Je suis encore dans mes pensées quand je vois les autres domestiques commencer à s'activer pour préparer le réveil de mon cher Bocchan. Comme tous les matins, ils sont surpris de me voir levé de si bonne heure. Les ignorants s'ils savaient ce que j'avais fait de ma nuit. J'ai passé le plus clair de mon temps à chercher des mets pour mon Bocchan et ce à travers le monde. Je n'ai pas arrêté de courir, comme je le fais depuis tant d'années. Ce serait le seul point négatif que je pourrais trouver à ma relation avec Bocchan, c'est que je ne fais pas beaucoup d'activités avec lui. A part cette fois où je me suis battu contre… j'en ai des sueurs froides juste au fait d'avoir pensé à ce nom. Je me rappelle encore de notre rencontre et de la façon dont ce shinigami se comportait avec moi. Au bout d'un moment, après avoir pris une grande inspiration, je me remémore ce qu'il s'était passé. Contre Grell, ce fut un combat épique si je puis le dire. Il ou elle, je me permets d'avoir des doutes par moment, m'aura vraiment donné au début du fil à retordre. Je le revois encore avec sa tronçonneuse, puissant et fier, et bizarre. J'aimerai revivre par moment ce combat, j'aimerai goûter de nouveau à cette adrénaline qui m'avait fait sentir si bien. Depuis quelques temps, je n'affronte que des humains, avec leurs misérables armes. Ils croient pouvoir me blesser avec leurs ridicules jouets. Un jour, j'aimerai leur montrer ma vraie nature et leur regretter d'avoir osé m'affronter. Enfin, je sais que je dois cacher ma présence que je me dois de rester le plus discret possible. Si cela ne tenait qu'à moi, j'aurai agi différemment. Toujours est-il que les domestiques m'amusent de se dépêcher de tout préparer. Ce n'est pas à eux que revienne la mission d'aller affronter le Bocchan dès le matin. C'est moi qui vais lui apporter son petit-déjeuner avec le même sourire qu'il ne peut pas supporter. Je suis vraiment fourbe parfois. J'ai d'ailleurs fait une petite surprise à mon jeune maître pour son réveil aujourd'hui. J'ai laissé un jeu entre les rideaux de sa chambre afin qu'un peu de lumière passe. Cela va le rendre encore plus maussade, mais j'avoue que j'aime le voir énervé. Il a un visage encore plus adorable. De toute façon, nous autres les démons, nous ne sommes pas faits pour être gentils constamment.
Je prends le plateau petit-déjeuner que j'avais tout juste préparé pour mon Bocchan. Je lui ai apporté du thé, des toasts grillés et bien sur sa confiture. Voilà les ingrédients essentiels de mon Bocchan pour commencer de manière apaisée. Je sors de la cuisine en constatant une dernière fois avec émerveillement et amusement les domestiques s'attelant afin d'effectuer leurs traintrains quotidiens. Dans les couloirs, je ne rencontre bizarrement personne, tout est calme et silencieux. Comme si le manoir attendait le réveil de mon maître pour commencer à exister. A cette pensée, j'ai un petit sourire de fierté de penser que c'est moi qui accomplissait depuis six ans ce réveil. Je gravis les marches en regardant chaque détail afin de ne pas laisser trainer la moindre poussière ou marque sur cet escalier de marbre. Heureusement, il n'y a rien. Un serviteur de mon rang ne peut pas laisser de place à la moindre saleté et imperfection.
Je me trouve devant la porte de mon Bocchan. J'appuie sur la poignée en me disant qu'une belle journée pleine de surprise allait encore commencer. Mon Bocchan est dans son lit, se cachant du soleil qui semblait le gêner. Il apparait déjà un peu agacé. Avec un grand sourire, je le salue :
_ Bonjour, Bocchan.
* : On peut voir aussi un jeu de mot avec « faim ».