Encore un chapitre qui s'est fait attendre.
Navrée.
Warning : Durincest et Lemon et blabla sont au programme !
ceux qui ne sont pas fan, passez votre chemin !


Thorin, assit à son bureau, finissait de remplir deux ou trois dossiers avant d'aller se coucher. Encore une fois, la journée avait été longue.

Kili avait fait une nouvelle crise douloureuse due au poison dans son corps. Malgré l'aide des meilleurs guérisseurs et spécialistes du royaume, personne ne savait vraiment comment lui retirer ça de l'organisme, et Thorin avait bien peur que Kili ne doive l'endurer encore longtemps.

Au moins, on avait réussi à les réduire et les calmer fortement, même si, quelques fois, comme aujourd'hui, sans prévenir, le poison s'activait soudainement en surprenant autant Kili que les gens qui l'entouraient.

Celui qui souffrait le plus de ces crises était Fili, qui ne savait jamais comment réagir et dont les cris du plus jeune lui déchiraient le cœur.

Kili n'avait pas voulut lui dire ce qu'il s'était réellement passer lorsqu'il s'était trouvé aux mains de Foster, durant la bataille, lorsqu'il l'avait entendu hurler son nom ou celui de Thorin avec une voix qui portait tellement de douleur, tellement de désespoir que Fili avait été persuadé qu'ils ne retrouveraient rien d'autre que son cadavre aux pieds de son père, si ce n'était un corps brisé. Il ne pouvait que supposer, et il n'y avait rien de pire, surtout qu'ils avaient retrouvés le brun le visage en sang, et toute la peau de son cou ou de ses bras totalement lacérée.

Mais le pire, c'étaient ses cauchemars, toutes les nuits, il suppliait Foster de le laisser tranquille, de se taire, il suppliait son frère de rester en vie et son oncle de ne pas les abandonner et Fili et Thorin se relayaient donc toutes les nuits pour veiller sur Kili, sans lui en toucher un mot car il était capable de culpabiliser de leur faire manquer ainsi plusieurs heures de sommeil.

Fili ne savait pas ce que son père avait dit au brun, mais il se doutait qu'il avait su trouver les mots pour terroriser son frère, des mots qui devaient sembler effroyablement vrais, suffisamment pour le hanter. Tout comme il ne savait toujours pas ce qu'il s'était réellement passé entre Thror et Kili pour qu'ils passent d'une haine froide l'un envers l'autre avant la bataille à quelque chose qui ressemblait presque à un esprit de famille, en tout cas à de la reconnaissance, maintenant.

Mais la crise était passée, encore une fois, et le sang de Kili perdit peu à peu sa couleur horriblement foncée, et il retrouva son humeur plutôt joyeuse.

Ce fut ensuite au tour de Fili de faire une crise, une crise de nerfs, puis de larmes.

Le jeune roi, comme l'avait prédit Thror, avait beaucoup de mal à n'agir que comme un membre de la famille royale, arrière petit fils du grand roi : Il était né et avait été éduqué pour régner, pour être celui qui ordonnerait, pas l'oublié, pas celui qui se contentait de faire le beau et d'observer de loin les aléas de la vie politique en restant les bras croisés. Il n'était pas censé avoir qui que ce soit au dessus de lui. Mais ce n'était pas tout.

Fili gardait une sensibilité et une émotivité à fleur de peau, il n'arrivait toujours pas à faire face à ses sentiments. Envers Kili, tout allait pour le mieux, l'aimer c'était comme respirer, parfaitement normal, mais envers les autres, c'était une autre histoire.

Même si Thorin était frustré et démuni devant ses blocages, il comprenait que, toute sa vie, il l'avait vécu aux côtés de Foster, qui le gardait et le surveillait comme son trésor, lui empêchant tout contact avec qui que ce soit, il n'avait jamais eu d'ami, autre que son frère, ce qui expliquait cette relation fusionnelle qu'ils avaient, et le fait que le brun soit le centre de son monde, même si ce dernier n'avait pas, lui, été enfermé dans une bulle hermétique à tout contact étranger, à l'instar de son frère.

Et Fili était toujours à fleur de peau lorsqu'il était à proximité de Thorin, même si leur relation avait beaucoup évoluée depuis leur rencontre, le grand prince restait constamment sur le fil du rasoir avec son neveu, ça, ça n'avait pas changé. En fait, il avait plutôt l'impression de partir de plus en plus dans les extrêmes : si un matin il arrivait à parler calmement avec son neveu, à discuter politique, histoire ou autre, l'après midi, il arrivait qu'il en vienne à sortir Orcrist pour protéger sa vie tout en tentant de raisonner Fili.

Aujourd'hui encore, Thorin s'était fait surprendre par Fili. Pour rien en plus, encore une fois. Par rien, il entendait qu'il n'était pas l'élément déclencheur, mais parce que Fili était réellement sous pression. Entre la crise de son frère qui l'avait chamboulé, une insulte à son encontre qu'il avait récolté à la bibliothèque, un refus de Thror d'accéder à l'une de ses requêtes, par apport à la distribution d'aide pour les foyers des Montagnes Bleues qui avaient tout perdu, suivit par une proposition totalement innocente de Thorin d'aller boire un coup à la taverne la plus proche, Fili avait fini par exploser. Encore une fois, Thorin avait parfaitement bien géré la chose et s'était retrouvé avec un Fili en larmes dans ses bras.

Tous deux savaient que seul Thorin était capable de calmer Fili. Cela ne faisait aucun doute que Kili aurait très bien pu s'en sortir aussi, mais jamais le jeune roi ne craquait devant lui, seul leur oncle avait le privilège de se faire insulter et attaquer par la colère refoulée de du blond. Et il était donc le seul à voir ses larmes, et Fili lui en voulait pour ça. Devant Kili, il n'avait aucun mal à se retenir, mais face à Thorin, ses émotions et sentiments fluctuaient sans qu'il ne sache pourquoi et il n'était plus capable de contenir quoique ce soit, et ça le mettait en rogne, et lui donnait envie de crier plus encore sur son oncle, de lui dire qu'il n'était pas si faible, qu'il n'avait pas besoin de son aide et de sa compassion, sauf que celui-ci savait toujours comment désamorcer la bombe, et était vraiment très doué pour calmer les sanglots de Fili, tellement que le blond ne cherchait même plus à les cacher ou à les contenir, ni même à les calmer, il laissait Thorin s'en charger, et, à sa plus grande surprise, pleurer était presque devenu quelque chose d'agréable, si son oncle était dans les parages.

Il ne pouvait dire si c'était ces mots tellement doux et apaisant qu'il lui murmurait à l'oreille, ou bien ces bras qui le capturaient dans une étreinte réconfortante, ces mains qui parcouraient son dos doucement ou bien si c'était un tout. Mais Fili y avait prit goût, et commençait à vouloir plus de la part de son oncle, car, s'il se sentait totalement comblé dans sa relation avec Kili, ce n'était pas le cas de ce qu'il ressentait pour Thorin, il sentait que le grand prince pouvait lui apporter bien plus.

Thorin s'empara du dernier dossier qu'il commença à étudier et remplir distraitement, une fois celui là finit, il pensait aller faire un tour du côté de ses neveux, voir un peu ce qu'ils faisaient, Mais il senti une présence qui lui fit lever les yeux.

— Fili ? Qu'est ce que tu fais là ? Kili n'est pas avec toi ?

— Il discute avec Balin, et il voulait aller voir Vali dans la soirée.

— Et toi ? Tu ne voulais pas rester avec eux ?

Fili s'approcha d'une étagère et farfouilla un peu dans les affaires de Thorin, c'était la première fois qu'il pénétrait dans ses appartements privés, il se sentait curieux de voir à quoi s'intéressait le prince.

— Je ne suis pas comme Kili moi, je ne suis pas à l'aise avec les gens, et je ne veux pas me faire apprécier des autres.

— Tu penses que tu vaux mieux que ça ?

— Non. C'est juste que moi, je n'ai aucun lien avec ces personnes, Kili a combattu avec eux, pas moi, ils ont voulu donner leur vie pour lui, pas pour moi, et c'est pareil pour Balin, c'est Kili qui lui a sauvé la vie dans les Montagnes Bleues, pas moi.

— Et c'est pour ça que tu viens me voir ?

— Tu es la seule personne qui accepte de discuter avec moi ici, mis à part Kili, et puis je m'ennuyais, j'avais envie de te voir.

Thorin fronça les sourcils, le « J'avais envie de te voir » le toucha bien plus que de raison, et il regarda Fili s'approcher de lui.

— Vraiment ? Et puis je savoir ce que le farouche roi des Montagnes Bleues me veut ? Depuis que tu vis ici, j'ai l'impression que tu me subis plus qu'autre chose, c'est bien la première fois que tu fais un pas vers moi, je crois même que tu ne m'as jamais adressé la parole, c'est toujours moi qui dois engager les discussions avec toi.

— C'est normal, je n'ai rien à te dire.

Fili se mordit immédiatement la lèvre, des fois, sa langue allait bien plus vite que sa pensée.

— C'est pour me dire ça que tu es venu ici ?

— Que veux tu que je te dise d'autre ?

— Ce que tu veux.
— Et si je n'ai pas envie ?
— Et bien dans ce cas tu ne dis rien, que veux tu que je te dise ?
— De repartir.
— Ha ça non, pour une fois que me montre un intérêt quelconque, je ne vais pas te faire partir.

Thorin referma son dossier et se leva.

— Tu veux quelque chose ? J'ai de la bière et quelques biscuits.
— Il y a bien une chose à laquelle je voudrai gouter.

Thorin se figea à l'entente du ton qui s'était approfondi et se tourna pour faire face à Fili, qui s'approchait de lui, ses yeux plantés dans les siens. Il s'arrêta juste devant son oncle et, doucement, il leva sa main qui alla se perdre dans les cheveux de Thorin, qui restait parfaitement immobile.

— Quelque chose qui a l'air vraiment apetissant…
— Tu cherches à me séduire ?
— Je l'ai déjà fait, n'est ce pas ?

Thorin écarquilla les yeux, il s'attendait constamment à tout de la part de Fili, à tout, mais surement pas à ça. La main du blond continuait de caresser quelques mèches et il s'approcha encore un peu, beaucoup trop. Thorin ne voulut pas reculer et ils se trouvèrent torse contre torse, leur bouche suffisamment proche l'une de l'autre pour que les souffles puissent se mêler. La main libre du blond vint se poser sur sa poitrine pour maintenir son équilibre.

— Pourquoi moi ? J'aurais pourtant pensé qu'un esprit tel que le tien n'accepterait jamais de se donner ainsi à… Plus dominant que soi…
— Ce n'est pas une question de domination… Mais plutôt de désir.

Fili abaissa un peu sa tête pour amener son visage dans le creux du cou de Thorin, sa main maintenant totalement empêtrée dans ses cheveux, et il inhala profondément l'odeur suave de son oncle, qui ne bougeait pas.

— Tu me désir, Fili ?
— Prend le comme ça si ça te chante.

Thorin tressaillit lorsqu'il senti les dents de son neveu attaquer la peau tendre de sa nuque et il décida que ce petit jeu allait trop loin. Il le repoussa gentiment, mais fermement.

— Je ne te toucherai pas Fili, je ne sais pas pourquoi tu veux ça de moi, mais tu va devoir faire une croix dessus, je ne poserai pas la main sur toi.

En réponse, Fili sourit malicieusement et retira sa tunique d'un geste, dévoilant au prince ce corps qu'il avait déjà eut l'occasion de toucher lorsqu'il le soigna il y a quelques mois dans l'auberge. Et Thorin apprécia grandement la vue, mais il secoua la tête.

— Sort d'ici, va te trouver quelqu'un d'autre.
— Mais c'est toi que je veux.

Cette phrase, chuchoter d'une voix grave à l'oreille de Thorin, fit bien plus d'effet au grand roi qu'il ne voulut bien l'admettre.

— Dit moi pourquoi.

Fili plaça son visage devant le sien, l'air courroucé.

— Pourquoi veux-tu toujours tout savoir ? Ne peux-tu pas te contenter de te taire et de me prendre ? De profiter ?
— Non Fili, je ne pourrais pas me contenter de ça.
— Pourquoi ? Je ne suis pas à ton goût ? Toi aussi tu penses que je ne suis qu'une abomination, aussi répugnant que mon père ? Je ne suis pas assez bien pour toi ?
— Je ne cèderai pas à ce chantage affectif Fili, maintenant va t-en, je te répète que je ne te toucherai pas.

Mais Fili revint à la charge et se colla à Thorin, qui ne voulait pas non plus le repousser, son neveu était trop à fleur de peau pour qu'il puisse se permettre d'être brusque envers lui.

— Tu en as pourtant envie.

Thorin ne répondit pas et jugula un souffle de plaisir surpris, Fili venait de placer sournoisement sa main sur son entrejambe éveillée et avait commencé à y appliquer un massage sensuel.

Bien sûr qu'il en avait envie, d'ailleurs, jamais il n'avait autant été tenté par un corps, sans compter l'esprit qui allait avec. Et si Fili continuait ainsi, ce ne serait plus du désir qu'il éprouverait pour lui, mais du besoin. Il entendit sa voix qui devenait plus rauque, plus sourde tant il essayait de brimer son appétit pour ce corps qui se collait à lui.

— Je ne vais pas te prendre simplement parce que j'en ai envie, je suis ton oncle Fi-
— Non ! Tu n'es pas mon oncle, juste le frère de ma génitrice, tu n'es personne pour moi, pas encore…

Fili s'attaqua d'une main aux lanières de la chemise de Thorin., l'autre continuait son odieux massage sur l'entrejambe de son oncle, qui se dressait doucement, mais sûrement sous ses attentions. Il vint lui déposer un baiser sur la mâchoire avant de venir lui susurrer à l'oreille.

— Prend moi Thorin, montre moi l'amour, ton amour.
— Ce n'est pas ça l'amour Fili, laisse toi du temps et tu finiras par comprendre ce que c'est. Maintenant, écarte toi de moi.

Le prince d'Erebor lui prit le poignet qui tourmentait son aine et réussit à l'éloigner malgré son envie d'approfondir le contact.

Il ne parvenait pas à comprendre ce qui était en train de se passer. Bien sûr qu'il trouvait le roi des Montagnes Bleues attirant, alléchant et bien sûr que lui aussi avait très envie d'aller plus loin, de se glisser entre ses jambes, d'honorer ce corps en lui faisait découvrir des sensations dont il n'avait même pas idée. Il savait que, en d'autre circonstance, si ce nain n'avait été ni son neveu, ni une victime de Foster, il aurait sans aucun doute tenté sa chance auprès de lui.

Mais voilà, Fili avait grandit auprès de Foster, et il n'avait aucun repère de ce côté là, du côtés des sentiments, et avait tendance à tout mélanger. D'ailleurs, Thorin fut intrigué par une chose en particulier.

— Que sais tu de ces choses là ? J'aurais pensé que Foster n'aurait jamais permit à qui que ce soit de te toucher. Pourtant, je n'ai pas l'impression d'avoir la chance d'être le premier.

La question prit Fili au dépourvut et le regard du blond se voila, mal à l'aise.

— Qu'est ce que ça peut te faire ?
— J'aimerais beaucoup le savoir.

Oui, là, tout de suite, Thorin était très intéressé par ce sujet, même s'il redoutait un peu la réponse, car la question n'avait pas l'air d'avoir rappeler des bons souvenirs au plus jeune.

— Je n'ai pas envie de parler de ça.
— Fili, je veux savoir ce que tu me veux à m'attiser ainsi. Es-tu sincère lorsque tu dis éprouver du désir envers moi au moins ?
— Evidemment ! Sinon je ne serais pas là.
— Mais est-ce que tu sais à quoi t'attendre ? Tu n'arriveras pas à me faire croire que tu as déjà pris du plaisir ainsi, je te trouve bien trop tendu pour ça.

Pour appuyer ses dires, Thorin agrippa le fessier du plus jeune, qui tressaillit violemment et Fili répondit, le regard fuyant.

— Tu penses vraiment que mon père aurait laissé qui que ce soit déflorer SON héritier ?
— Foster ne se considérait pas comme « qui que ce soit », et il y avait bien quelques personnes qu'il tenait en haute estime...

Thorin ne savait pas trop pourquoi il avait sorti ça, mais il avait de plus en plus peur de la réponse de Fili, surtout qu'il s'attendait à tout de la part du père de ce dernier.

— Il n'est pas allé jusqu'à là, j'étais bien trop précieux pour ça.
— Et donc tu viens me voir pour le braver une dernière fois ? En couchant avec le nain qu'il détestait autant qu'il désirait ? Je suis désolé Fili, mais si c'est pour ça que tu es là, tu peux t'en aller et tu n'as pas à t'en faire de ce côté là, tu n'as rien à prouver vis à vis de ses échecs.
— C'est déjà fait.

Fili avait murmuré la dernière phrase, les yeux rivés au sol.

— Pardon ?
— Je voulais le braver, comme tu dis, lui montrer que je ne lui appartenais pas, et il y avait ce roi allié qui était là pour quelques jours, il n'arrêtait pas de me reluquer. Un jour, il m'a coincé dans une salle, et je n'ai pas cherché à me défendre, ou à le repousser parce que je savais que ça mettrait Foster hors de lui, alors je me suis laissé faire. Tu ne seras pas le premier à me toucher.
— Il t'a fait mal ?
— Je t'ai dit que je ne voulais pas parler de ça ! Pourquoi tu ne veux pas te contenter de me baiser et puis de passer à autre chose, on ne va pas y passer la nuit!

Sentant la pression monter dans le corps du plus jeune, Thorin compris que Fili se sentait acculé, par une peur ou une douleur qu'il n'arrivait pas à contenir, et il eut le reflexe de passer une bras autour de ses épaules pour lui offrir une étreinte réconfortante plus réconfortante que passionnée qui ne suffit pas au jeune blond.

— Arrête Thorin, ce n'est pas ça que je veux, pas seulement, je veux plus.
— Il faudra t'en contenter.
— Non, je ne veux pas m'en contenter, tu m'as promis ton amour, je veux le voir, je veux le sentir, le toucher. Je te veux Thorin, ta présence et ton réconfort ne me suffisent pas, je veux ton corps et ton attention. Aime moi Thorin, ne me rejette pas, pas maintenant que je sais enfin ce que je veux !

Fili profita que son oncle resta un instant abasourdit pour tenter le tout pour le tout et poser sa bouche sur celle de Thorin, il s'agrippa à la nuque de ce dernier tandis qu'il se laissait grisé par ses lèvres qui s'entrouvrirent légèrement lorsqu'il chercha à l'envahir, et, lorsqu'il sentit le prince repousser adroitement sa langue qui venait de s'infiltrer dans sa bouche, il commença à se dire que, finalement, c'était peine perdue et qu'il n'avait plus qu'à se résigner et reprendre son rôle de neveu farouche qu'il venait d'outrepassé pour la cause désespérée qu'était Thorin.

Ce qui fut démenti lorsqu'il senti une poigne puissante lui attraper la nuque et la taille, et que sa bouche fut envahie par une langue experte, curieuse et avide. Fili se colla au corps de son oncle en gémissant de désir et accrocha ses jambes autour de sa taille lorsque celui ci le souleva sans peine pour l'avoir plus proche encore.

Fili n'avait pas besoin d'en dire plus, Thorin avait compris. Il se sentait honoré qu'un nain comme le blond ait ainsi besoin de lui, de son amour, de son réconfort, de lui, et de personne d'autre, pas même de son frère, car si Kili était celui qui le faisait respirer, ce n'était pas lui qui séchait les larmes de ce jeune roi si fier.

Fili voulait de lui qu'il le comble, qu'il l'apaise en dominant ses peurs, qu'il lui montre la puissance de son amour, qu'il lui prouve que, malgré ce qu'il pouvait penser, Fili était un nain désirable et sensible.

Avec Thorin, il n'avait pas à faire le dur, il n'avait pas à être dur, il pouvait se laisser aller, faire tomber sa carapace, car le prince d'Erebor était sa carapace, et il savait prendre soin de son esprit tourmenté.

Et le plus vieux avait bien l'intention de lui montrer ce que c'était que l'amour, le plaisir et le partage, dans tous les sens du terme.

Maintenant Fili sur lui d'une main, lui caressant le dos d'une autre, le prince quitta ses lèvres pour aller gouter sa peau, tout en se dirigeant vers son lit, sur lequel il laissa tomber le fils de sa sœur avant de s'installer au dessus de lui, le couvrant de son corps, le protégeant du reste du monde.

Il parcourut de ses mains le torse dénudé tout en continuant de l'embrasser passionément. Fili avait un goût à son image : entêtant, enivrant, indomptable… Délicieux.

Thorin se colla plus encore lui, tentant de juguler ses ardeurs pour ne pas se montrer trop brusque. Mais, comme il l'avait pressenti, son désir pour Fili venait de tourner en un besoin puissant. Tout du jeune roi l'appelait, que ce soit ce corps si désirable, ou bien cette manière de répondre à ses attouchements. Fili semblait s'être abandonné à lui, allongé sur le lit, le dos légèrement cambré, les yeux clos et les lèvres entrouvertes, il avait choisi de s'offrir à Thorin, et ce dernier fut touché par le geste.

Il était touché par Fili, tout simplement. Cet enfant régit par sa délicate sensibilité et ses émotions puissantes, qui se battait pour surmonter ce que son père avait voulut faire de lui, hanté par des cauchemars dont le plus vieux n'avait même pas idée, mais qu'il comptait bien effacer. De ses genoux, il écarta les jambes de Fili pour s'y placer, il passa une main dans cette incroyable chevelure blonde, que Fili avait appris à détester, puis il abaissa les hanches pour que leur érections se rencontrent à travers les vêtements. Sentant Fili se tendre légèrement, malgré le glapissement de plaisir étonné qu'il laissa échapper, Thorin préféra ne pas aller plus loin pour l'instant.

Il avait compris que le plus jeune avait besoin d'être aimé de toutes les manières possibles, qu'il avait besoin de s'en remettre à quelqu'un qui avait le pouvoir de venir à bout de ses peurs et réticences, mais il n'arrivait pas encore à cerner quelle mouche l'avait piquer pour venir l'attiser ainsi.

Et si le blond avait eu l'air si sûr de lui au moment de l'aguicher, il apparaissait maintenant clairement à Thorin que, finalement, il n'en menait pas large et il décida d'enquêter, tout en détournant un peu l'attention de Fili de ce qu'il se passait dans son corps actuellement.

— Tu ne m'as pas encore dit pourquoi moi…

Il vint déposer des baisers ardents sur sa gorge et ses épaules tandis que son pouce alla tourmenter un téton

— Pourquoi étais tu si sûr de toi face à moi ? Qu'est-ce que t'as fait croire que j'ai succombé pour toi ?

Ses lèvres étaient à présent à la jonction entre sa mâchoire et sa nuque, très proche de l'oreille. Et Fili, qui savait que c'était à son tour de parler maintenant, avait bien du mal de récupérer son souffle archaïque pour formuler une phrase intelligible.

— Tu t'es permis de m'embrasser… dans l'auberge, quand tu avais fini de me soigner… Tu pensais que j'étais évanoui, tu as posé tes lèvres sur mon épaule, je n'ai pas rêvé... N'est-ce pas ?
— Je voulais savoir quel goût avait ta peau… Si elle s'approchait plus de ton tempérament fougueux, ou bien de ton côté sensible…
— Et alors ? Satisfait ?
— Comblé... Un doux mélange des deux… parfaite...

Fili avait de plus en plus chaud, ces murmures de Thorin à son oreille, ces mots tendres et flatteurs que personne ne lui avait jamais dit… Il sentait son corps trembler et fit un effort pour ne pas prendre peur devant ce flot de sensations puissantes et inconnues. Il se força à l'immobilité alors qu'une partie de son esprit lui hurlait de fuir, qu'il était totalement exposé et sans défense face à Thorin. Il déglutit et chercha à se concentrer sur autre chose, trop heureux de constater que le prince d'Erebor ne chercha pas à aller trop vite.

— Quand tu m'as dit d'aller voir quelqu'un d'autre, tout a l'heure, tu le pensais vraiment ?
— Bien sur que non.
— Qu'aurais tu fais si je t'avais obéit ?
— Je savais que tu ne m'obéirais pas et sinon, je pense que je t'aurais retrouvé, et que je t'aurais ramener ici, un jour où l'autre.
— Et la personne qui m'aurait touché ?
— Tu ne laisseras jamais personne te toucher. Tu es bien trop sauvage pour permettre ça.
— Pourtant je suis là…
— J'ai su t'apprivoiser.
— C'est parce que je me suis laissé faire.
— Et je te suis reconnaissant pour ça.. .

La main de Thorin s'égara sur un flanc sensible qu'elle caressa lentement tandis que la bouche embrassait les épaules et le haut du torse indolemment et Fili ferma les yeux, surpris de découvrir des sensations dont il n'aurait jamais soupçonner l'intensité.

— Reconnaissant ?

Thorin posa un dernier baiser sur sa clavicule avant de remonter pour embrasser ses lèvres, il lui fit face ensuite, pour le regarder dans les yeux.

— Disons que… Cela fait un moment que je suis sous ton charme, mais je n'espérais que l'attirance soit réciproque...
— Pourquoi ? Que me trouves tu ? Tu aurais aussi bien pu tomber sous le charme de Kili... ou d'un autre…
— Je suis sous le charme de Kili, comme le serait un père pour son fils. Mais tu l'avais très bien dit : tous les deux, vous êtes différents, tu ne seras jamais mon fils, parce que ni toi ni moi ne le voulons. Pourquoi c'est toi que je touche ainsi et pas un autre ? Parce que tu me plais et que je te désir. Je te connais bien mieux que tu le penses, car Kili n'a jamais cessé de me parler de toi, de me décrire votre vie à tous les deux aux côtés de votre père et si j'ai ressenti de la pitié pour ton frère, ce ne fut pas le cas pour toi.

Les lèvres de Thorin n'avaient pas quitté le creux de son oreille et venaient de temps en temps piquer un petit baiser entre deux explications, le ton était bas et Fili apprécia beaucoup sentir la main tendre de Thorin lui caresser le bras ou l'épaule, au gré de ses envies.

— Dès le début j'ai été intrigué par toi, par le fils ainé de Foster, que je revois encore dans les bras de Dis, braillant comme un démon le jour ou vous êtes parti d'Erebor, le dernier souvenir que j'avais de toi. Le prince des Montagnes Bleues qui, contre toute attente, malgré son éducation, n'avait jamais cessé de défendre son petit frère, qui n'a jamais hésité à renier qui il était, et même ses racines, pour protéger celui qu'il adore… Tu forces l'admiration Fili, vous forcez l'admiration, tous les deux…

Thorin lui embrassa une épaule, sa main vint lui caresser la hanche, remonta le long de son flanc qui frémit de plaisir.

— Et puis nous sommes venus te chercher, nous avons découvert les vestiges de ta chambre, dont les murs portaient ton sang et j'ai vraiment cru à ce moment là que jamais je ne te rencontrerai, du moins, pas en vie, ou alors dans un état déplorable…

Fili gémit lorsque le souffle de Thorin embrasa un point particulièrement sensible les dents mordillèrent avant que la langue ne vienne la goûter.

— Et tu étais bien dans un état déplorable… Comment as tu survécu ? C'est incroyable, beaucoup seraient mort ou bien devenu fou, surtout qu'apparemment, Foster ne s'est pas contenter de s'en prendre à ton corps…
— C'est Kili.. . Le simple fait de penser à lui m'aider à tenir.
— Je sais, mais pas seulement, vous ne le savez pas encore, mais vous avez votre propre force, qui ne vient pas nécessairement de l'autre, vous l'avez en vous aussi.
— Ca n'aurait jamais suffit. A..arrête ça !

Fili rejeta sa tête en arrière, en gémissant bruyamment, Thorin venaient de s'attaquer à un mamelon, sa langue en suivit le contour, ses dents vinrent le grignoter et ses lèvres s'en saisir pour le sucer goulument. Et le blond se sentit bruler, ses jambes s'écartèrent inconsciemment et Thorin ne sut empêcher à son bassin d'appliquer un doux va et vient sur celui de Fili, qui haletait bruyamment entre deux gémissements.

— Et puis je me suis trouvé confronté à ta fougue, à ton caractère insoumis, fier et fort qui cache une telle sensibilité… Et ce malgré tous les tourments que tu avais rencontré jusqu'alors… Et c'est là que j'ai été séduit, bien plus que de raison.
— Ho… Thorin, que fais tu ?

La voix de Fili était bien trop noyée dans le plaisir pour inquiéter le prince, dont la main continua de découvrir, par légers attouchements et de manière totalement frustrante, le membre dressé du plus jeune.

— Et ensuite, nous avons combattu ensemble, jamais je n'avais ainsi fait la paire avec un autre guerrier, a cet instant, je te vouais une telle confiance… tu avais ma vie entre tes mains, bizarre n'est pas, d'accorder une telle confiance à un nain aussi farouche ?

Fili n'était plus capable de répondre, il se contentait d'écouter ce qu'il pouvait, la main de Thorin avait complètement empoigné son sexe et le tourmentait maintenant de manière tellement délicieuse qu'il se sentait partir bien loin.

— Et voilà que tu te ramènes, seul, dans ma chambre, que tu avoues rechercher ma compagnie, et que tu me sautes dessus, moi qui m'étais jurer ne pas te toucher, ne veiller qu'à ton épanouissement et à rien d'autre, tu as mis mes sens à rude épreuve et, au final, j'ai succombé… Et tu ne m'as toujours pas dit pourquoi moi.

Les dents de Thorin vinrent se planter dans l'épaule de Fili tandis que le bassin du grand prince prit un rythme plus profond, plus intense en frottant leurs deux érections ensembles et Fili commença à crier. Le brun ne se rappelait pas avoir déjà entendu voix plus délectable.

Ne tenant plus, il s'éloigna un peu du corps tourmenté de son neveu qui gémit sa frustration pour se déshabiller rapidement, puis vint retirer le pantalon du blond. Il contempla un instant ce corps si magnifique qui tremblait doucement, passa un doigt sur quelques cicatrices monstrueuses qui courraient sur sa peau, et embrassa son ventre. Fili se tordit sous le plaisir et ses mains empoignèrent les cheveux de son oncle tandis que ses jambes s'écartaient de plus en plus. La bouche du prince descendit toujours plus bas, ravageant son bas ventre. Thorin embrassa et mordilla l'intérieur de ses cuisses, cette partie si tendre, si sensible, tellement que Fili ne savait pas s'il saurait supporter longtemps ce genre de torture.

Alors qu'il était prêt à se remettre à crier, que son bassin avait commencé à onduler avec nécessité, Thorin prit sans prévenir son sexe en bouche, et ce fut un gémissement grave, rauque, qui passa entre ses lèvres entrouvertes. Les yeux écarquillés, le souffle coupé par le plaisir violent qui venait de l'assaillir, il ne trouva pas les mots pour décrire ce qu'il ressentait, et la langue qui vint jouer avec lui ôta tout envie d'analyser ce qui lui arrivait. Mais bien trop tôt, ou pas assez tard, la bouche de Thorin revint sur la sienne, abandonnant son sexe dans un état de frustration presque intenable. Les doigts de Fili étaient totalement emmêlés dans la chevelure du plus vieux et celui-ci venait de s'emparer de la langue du plus jeune pour la faire valser avec la sienne, l'une de ses mains posée délicatement sur la joue de Fili.

— Arrête moi si tu sens que ça va trop loin.

Thorin ne garantissait pas d'être capable de s'arrêter au point où il en était, mais il se savait incapable de brusquer le plus jeune. Puis, délicatement, il le pénétra d'un doigt doux. Fili se tendit immédiatement mais ne dit rien, ce qui encouragea le brun qui continua de le préparer doucement.

— Pourquoi tu fais ça ? Tu ne veux pas passer aux choses sérieuses directement ?

Thorin fut troublé par la voix hachée et le visage du plus jeune qui commençait à perdre pied et dont le souffle rauque l'électrisait. Il embrassa sa nuque, qu'il avait relevée comme zone hautement érogène pour Fili, au vue de la manière dont il levait le menton pour lui offrir un meilleur accès à sa gorge, flattant le brun par sa confiance. Il mordilla le lobe de l'oreille avant de répondre d'une voix grave et affamée :

— Ho que non, je ne te ferais pas cet affront.

Le doigt de Thorin frôla ce point si sensible et le corps de Fili eut un soubresaut de plaisir inattendu tandis qu'il cria sa surprise dans un râle de plaisir. Un deuxième doigt vint s'ajouter au premier.

— Je ne veux pas te faire mal, Fili.
— Je n'aurais pas mal.
— Tu n'es pas obligé de jouer à ça avec moi, je sais que tu n'es pas tout puissant. Ton corps n'a pas un bon souvenir de sa première fois, il est bien trop tendu pour que tu ne ressentes pas de douleur.
— Et alors ? C'est normal d'avoir mal pour ce genre de chose, non ?

Fili poussa un long gémissement, de plaisir encore une fois, lorsqu'un troisième doigt le pénétra. Si ça continuait ainsi, il allait se consumer de ce plaisir ardent.

— Non, du moins, pas à la douleur à laquelle tu t'attends, détend toi, ce sera mieux.
— Mais comment veux-tu que je me détende ? Ne perd pas de temps, c'est toi que je veux, rien d'autre, je finirai bien par trouver du plaisir.
— Tu es incompréhensible Fili, comment peux tu choisir librement d'aller ainsi au devant la douleur ?
— Peut être que c'est parce que je ne connais rien d'autre…
— Dans ce cas, laisse moi te montrer.

Thorin revint lui picorer légèrement la bouche, et Fili répondit en tentant de l'embrasser. Son corps se mouvait selon les doigts qui le préparaient, il avait vraiment chaud et tremblait de ne pas encore sentir Thorin en lui. Ce dernier le trouvait encore bien trop crisper pour pouvoir trouver la suite agréable.

Mais ses reins étaient en feu, il brulait de vouloir se rassasié du corps sous lui, qui lui avait plu dès le premier regard, et qui n'avait cessé de l'aguicher jusqu'à aujourd'hui. Fili était exactement à son goût, dans tous les domaines, et même maintenant qu'il se trouvait entre ses jambes, il n'était aucunement déçu, voir même plus qu'agréablement surpris par le caractère que gardait le blond au lit : Bien plus confiant et offert que jamais le plus vieux n'aurait un jour espéré le voir.

Thorin faisait des efforts intenses pour réfréner cette envie puissante, ce besoin brulant et ne pas s'introduire immédiatement dans ce qu'il considérait comme le corps le plus désirable qu'il n'avait jamais possédé. Mais Fili n'était pas prêt et il devait tenir son désir, du moins, encore quelques instants, s'il le pouvait et s'ils le pouvaient, car le blond haletait maintenant, et appelait Thorin dans une litanie sans fin, le suppliant de lui donner ce qu'il voulait.

Pour les distraire, il choisit de parler, d'une voix rauque et un peu précipitée, mais que Fili écouta tout de même.

— Tu t'es dressé entre moi et Foster, tu as tué ton père qui menaçait ton oncle alors que, pourtant, tu as toujours juré que seul ton frère avait de l'importance pour toi.

Thorin vint embrasser précipitamment sa joue, son cou et son épaule avant d'y planter les dents en gémissant de frustration : Fili, venait de nouer ses jambes autours de sa taille et s'était arrangé pour que leur deux érections se rencontrent. Le roi approfondit immédiatement le contact.

— Tu m'as donné ton sang pour me rendre la vie.

Il retira ses doigts en tremblant de désir.

— Cette dette que j'ai envers toi, ce sang qui coule dans mes veines... Je suis lié à toi Fili, jusqu'à la mort… Pourquoi ?

Et Thorin le pénétra, avec toute la retenue dont il était capable, gardant les yeux clos et le souffle court, une main agrippée à la taille de Fili qui s'était cambré pour l'accueillir, s'attendant à une douleur qui ne vint pas, du moins qui fut très vite noyée dans le plaisir.

Le grand prince prit rapidement un pas lent, contenu, privilégiant la douceur et la profondeur à la vitesse et la puissance, du moins, pour l'instant. Et Fili sembla apprécier énormément la chose, ce que disaient ses cris et gémissements alors que Thorin le pénétrait encore et encore, touchant à chaque fois ce point en lui qui était si sensible.

Fili n'était absolument pas déçu, c'était exactement ça qu'il attendait de son oncle : le sentir ainsi en lui, l'entendre murmurer des mots tendres dans le creux de l'oreille, lui déposer des petits baisers partout où il le pouvait pendant que son corps s'appropriait le sien. Il n'attendait rien d'autre de Thorin, il attendait tout de lui, rien d'autre. Son cœur, son corps, sa confiance, sa puissance, son amour, sa protection… Tout ce que le prince avait, Fili le voulait et, inconsciemment, il s 'accorda à son rythme, s'arrangeant pour l'accueillir toujours plus en lui à chaque pénétration. Egaré dans les limbes du plaisir, Thorin trouva sa bouche qu'il profana d'un baiser exigeant, fougueux et passionné, sans cesser de se mouvoir en lui et se régalant des exclamations de plaisir qui roulèrent dans la gorge de Fili avant de s'éteindre sur ses lèvres avides.

Le rythme changea soudainement alors que Thorin s'approcha de sa jouissance, ses coups devinrent bien plus profonds, bien moins régulier et Fili hurla lorsqu'il senti la puissance de l'orgasme l'emporter à ce moment. Le prince d'Erebor se déversa ensuite en lui dans un râle de plaisir puis se laissa tomber sur son neveux qui lui attrapa la nuque pour lui demander un baiser brutal, auquel Thorin répondit avec plaisir.

— Fili tu es exeptionnel…
— A ton image.
— A l'image d'un roi.
— De ton roi.
— Pour ça, il faudrait que je te jure allégeance.
— Qu'attends tu ?
— Que tu me dises pourquoi.

Ils s'embrassèrent à nouveau.

— Tu le ferais si je te donne une raison ? Tu accepterais de m'appartenir ? De renier ton grand-père ?
— Seulement si la raison me plaît, et jurer allégeance à un roi ne signifie pas lui appartenir.
— Ca signifie bien plus.
— Beaucoup plus.

Encore une fois, les lèvres se trouvèrent, Fili vint se placer sur Thorin, s'asseyant à califourchon sur son torse.

— Et si je te dis que je n'ai aucune raison ?
— Je ne te croirais pas.
— Tu devrais pourtant, parce que je n'ai rien d'autre à dire.
— Parce que tu ne le veux pas, pas parce que tu ne le peux pas.

Le problème de Fili et Thorin, c'était qu'ils étaient tous les deux aussi butés l'un que l'autre et ils s'affrontèrent un long moment du regard, l'un souhaitait réellement comprendre ce que l'autre attendait réellement de lui, mais le deuxième était tout simplement incapable de s'expliquer et il ne voulait pas l'admettre.

— Et alors ? Le résultat est le même, je n'ai rien à te dire.
— Fili…

Thorin leva sa main pour tenter de caresser la joue du plus jeune qui s'était énervé. Le blond en voulait au prince de venir tout gâcher à lui demander des explications qu'il n'avait pas. Pourquoi n'était-il pas capable de se contenter de ce qu'il lui donnait ? Des deux, c'était lui, Fili, le plus haut gradé, le roi, il n'avait pas à s'expliquer. Agacé, il se dégagea de Thorin et ramassa ses affaires pour s'habiller.

— Que fais-tu ? Ce n'est pas parce que tu ne veux pas parler que je vais te jeter d'ici, ça me ferait très plaisir que tu reste encore un peu.
— Je ne peux pas, il y a Kili qui m'attend, je ne veux pas le laisser tout seul trop longtemps.
— Il n'est pas seul, il est avec ses amis, que tu n'as pas l'air d'apprécier. Tu te fais du mal à toujours porter un masque quand ils sont là, même si tu le fais pour Kili. Il ne t'en voudra pas si tu l'abandonnes une soirée, tu en as besoin, et lui aussi, vous devez apprendre vous laisser respirer.

Fili eut un moment d'hésitation, qui passa inaperçu, puis se dirigea vers la porte, il ne voulait pas parler avec Thorin, il ne voulait pas qu'il ait ce qu'il veut aussi facilement.

Thorin fut déçu, mais après tout, Fili agissait exactement comme agirait Fili : sauvage, indomptable, intouchable… il n'y avait pas de surprise. Mais, lorsque le blond posa la main sur la poignée, il s'immobilisa, soudainement hésitant et refusant de le quitter ainsi après ce qu'il venait de lui offrir. Il serra les lèvres et se tourna vers Thorin, assis sur son lit, son corps nu et magnifiquement bien ciselé luisait doucement et ses yeux, sombres, brillants et hypnotisant, étaient restés rivés sur lui. Ils se regardèrent un long moment et le plus grand fut surpris de lire autant d'émotions dans le regard du jeune roi, dont la main posée sur la poignée tremblait imperceptiblement.

— S'il te plait, Fili, reste avec moi ce soir.

Le blond tressaillit de tout son corps, profondément bouleversé par l'intonation, suave et irrésistible, qu'utilisa Thorin, et, après une brève hésitation, il fit volte face et revint précipitamment vers le grand prince, qui se leva pour le prendre dans ses bras.

Leurs bouches se trouvèrent, se quittèrent pour mieux revenir l'une contre l'autre. Thorin retira une nouvelle fois les vêtements de son neveu et allongea ce dernier sur son lit, en se plaça immédiatement entre les jambes écartées, qui se refermèrent sur sa taille.

Sans attendre et sans rompre le baiser, Thorin s'enfonça dans le corps chaud de Fili, plus violemment, plus brusquement et les entraina dans un va et viens puissant, se délectant des cris étouffés du jeune roi qui vinrent se briser contre sa bouche. Il lui mordit la lèvre, puis la joue et la gorge en approfondissant encore le rythme. Les doigts du blond étaient plantés dans son dos et son corps ondulait en cadence avec celui de Thorin, à l'instar de sa voix. C'était brusque, libre, sincère. Et surtout, sans aucune retenue de la part des deux.
Tout ce dont ils avaient besoin. Ils n'eurent pas besoin d'attendre longtemps avant que la jouissance ne les emporte, violente et brutale. Et cette fois là, Thorin captura Fili dans ses bras en s'allongeant à ses côtés, s'assurant qu'il n'essaierait pas de partir avant un bon moment. Ils restèrent ainsi à reprendre leur souffle de cette étreinte surprenante et inattendue et le silence reprit peu à peu ses droits dans la chambre.

Avisant l'heure tardive et séduit à l'idée de passer la nuit avec Fili dans ses bras, Thorin attrapa sa couverture pour les recouvrir tous les deux, gardant le plus jeune contre lui sans que ce dernier ne cherche à se soustraire, au contraire, le blond se pressa contre lui, allant même jusqu'à enrouler une jambe possessive autour de sa taille, sa joue posée sur le torse du plus grand et les yeux perdus dans le vague. Il soupira d'aise lorsqu'une main de Thorin vint délicatement caresser sa joue, sa nuque, ses cheveux et son épaule tandis que la deuxième s'égarait nonchalamment sur ses flancs si sensibles.

Il ferma les yeux en se rendant compte que jamais, de toute sa vie, il n'avait gouté à pareille sérénité, pareil sentiment de bien être apaisé. En sécurité, tout simplement, dans les bras de Thorin, son amant. Celui-ci le pensa endormi, jusqu'à ce qu'il ne prenne doucement la parole, après un long silence confortable.

— Je savais que tu saurais me… Combler, ou m'apaiser, toi seul. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis que je t'ai rencontré, je crois que je n'attendais que ça.
— Pourquoi ?

Fili se plaça un peu mieux dans les bras de son oncle, préférant laisser son visage dans le creux du cou de ce dernier, c'était bien plus facile de parler ainsi cacher.

— J'entends parler de toi depuis ma naissance, sur tous les tons, à toutes les sauces. Je ne pense pas que mon père t'ait toujours haït, il lui arrivait de te décrire comme un dieu vivant. Puis comme un démon. Tu me terrifiais, je faisais des cauchemars dans lesquels tu venais me hanter, mais tu me rassurais aussi. Grâce à toi, je savais que mon père connaissait la peur, et dans mes rêves, c'est toi qui venais nous prendre pour nous emmener loin de Foster. Plus tard, j'ai assisté aux entraînements de Kili, je ne voulais pas le laisser seul avec père. J'ai donc moi aussi étudié ta manière de combattre, tes points forts et tes points faibles que Foster enseignait à Kili, et j'étais impressionné. Mon père avait fait en sorte que j'aie les meilleurs professeurs pour le combat, mais je n'ai jamais autant apprit que lorsque j'étais seul, et que je tachais de reproduire les bottes que Foster connaissait de toi, celles qu'il apprenait à Kili pour mieux les déjouer. J'ai grandi en n'entendant que parler de toi. Tu était « Lui », « L'autre » celui auquel Kili ressemblait tant, et de plus en plus, dans son physique ou son caractère. Je me pris à haïr ces traits, car ils soulevaient la colère de Foster sans raison, et je ne parvenais plus à la contenir. Kili en a beaucoup souffert, de cette ressemblance. Et un jour, il est parti pour te tuer et ramener l'Arkenstone. Tu n'imagines pas à quel point je voulais qu'il réussisse, à quel point je rêvais de le voir revenir avec ta tête, qu'il prouve enfin sa valeur à p… Foster. Mais d'un autre côté, je souhaitais de tout mon cœur qu'il trouve la protection de Balin, et que celui-ci puisse te convaincre de le laisser tranquille. Mais j'avais tellement peur. Toute ma vie, tu m'as été décrit comme un monstre sans cœur, j'étais persuadé que tu ferais du mal à Kili et… S'il te plait, cette partie là... Je ne veux pas que Kili en entende parler.

Thorin resserra son étreinte et vint lui masser la nuque dans un geste rassurant.

— Je ne lui dirais rien, ne t'en fais pas, et si tu ne souhaites pas en dire plus, tait toi, je ne veux pas que tu te forces.

— Non. Ca fait du bien… C'est juste que… Kili à trop tendance à s'en faire pour moi, je ne veux pas qu'il s'inquiète plus que de raison.
— C'est parce qu'il sent que tu n'es pas en paix, il te connaît assez pour savoir que tu ne vas pas bien.
— Oui, sûrement, mais je ne veux pas qu'il sache ce qu'il s'est passé.
— Pourquoi ? Que s'est-il passé ?

Fili inspira et Thorin sentit contre la peau tendre de son cou la fugace caresse de ses cils alors que ses paupières papillonnèrent fugacement.

— J'ai essayé de m'enfuir, de quitter la ville, pour venir à Erebor, mais Foster m'a attrapé avant même que je ne mette un pied dehors et il l'a très mal pris, comme une trahison. Il m'a demandé mon allégeance, chose que je ne lui avais jamais donnée encore, malgré toutes les demandes qu'il avait déjà faite. Mais normalement, il se contentait de me battre, de m'enfermer ou bien de menacer Kili pour obtenir de moi ce qu'il voulait.
— Aucune allégeance ne vaut si elle est faite sous la menace.
— Oui, il le sait, mais il se contentait de me demander une preuve de soumission dans ces cas là.
— Quel genre de preuve ?
— Je ne veux pas en parler… jamais.
— Très bien.
— Mais cette fois là, il était comme fou, il ne voulait plus rien de moi, il voulait simplement… Me briser, il ne m'a laissé aucune chance, il m'a… Il m'a torturé librement, sans raison… Il voulait me briser…

La mâchoire de Thorin se serra inconsciemment. Ayant passé une nuit entière à soigner ses blessures, il n'ignorait pas que Foster s'était défoulé sur son fils avec une ingéniosité aussi cruelle que douloureuse. Il resserra encore son étreinte, plongeant une main possessive dans la crinière blonde, son regard sombre rivé au plafond.

— Et il a réussi, n'est ce pas ?
— Oui… Je lui ai juré allégeance, je lui ai dit tout ce qu'il voulait entendre, j'ai fait tout ce qu'il m'a demandé… Absolument tout…

Thorin desserra douloureusement les dents, il ne s'était pas rendu compte à quel point sa mâchoire était crispée. Il aurait du tuer Foster, dieu qu'il s'en voulait pour ça, ou alors l'enfermer, et récupérer les enfants de Dis avant qu'il ne soit trop tard. Si seulement il s'était intéressé un instant à ce qu'il se passait dans les Montagnes Bleues ces dernières années…

Quand il avait laissé son beau-frère partir, il avait pensé que cela permettrait certainement à cette famille de reprendre la dignité qu'elle avait perdue à Erebor, il s'était dit que Fili et Kili seraient aussi pourris que leur père, et qu'ils ne mériteraient pas que l'on s'attarde sur eux car ils vivraient une vie misérable sans valoir mieux.
Jamais il n'aurait pensé que Dis puisse mettre au monde de tels joyaux, bien plus nobles et dignes que Foster ne le sera jamais. S'il l'avait su, s'il avait pris la peine de s'interroger, il serait certainement venu bien plus tôt récupérer ses neveux.

Il inspira et caressa la tête de Fili lover contre lui, frémissant un peu de sentir des larmes couler le long de ses épaules, le chatouillant désagréablement. Fili et Kili n'auraient jamais du vivre cette vie, personne ne le devrait, mais ces deux là plus que quiconque.

— Et puis vous êtes arrivés, alors que tout brulait, alors que j'allais mourir, du feu ou de la main de Foster, j'étais mort de toute façon. A l'instant même où tu es entré dans la salle, j'ai su qui tu étais. Tu t'es battu contre Foster et ses gardes, seul, tu l'as tenu en respect et tu commençais même à les faire reculer, c'était inconcevable. Je pensais que tu étais là pour lui, simplement pour le tuer, et sûrement nous avec, son engeance... Mais quand il a fallu partir, c'est vers nous que tu t'es tourné, et tu nous as emmené, tu nous as fait sortir de là. Je… Je t'en serais éternellement reconnaissant, pour ça, et tout ce que tu as fait ensuite. Même si… Je ne… Je suis conscient que je ne réagis pas toujours correctement envers toi…
— Pas toujours, non, mais tu te rattrapes vraiment bien.

Mutin, Thorin se redressa pour se pencher sur lui et le couvrir de son corps en lui souriant. Il se pencha sur le plus jeune, l'épinglant de son regard magnétique et il brossa ses lèvres des siennes, dardant sa langue qui s'inséra doucement dans la bouche entrouverte afin d'inviter sa campagne à danser avec elle. Fili lui répondit et le baiser s'approfondit soudainement, prenant en intensité et en passion, jusqu'à ce que Thorin ne le rompe, prenant le visage du plus jeune en coupe en suçotant la lèvre inférieure avec gourmandise.

—A quoi t'attendais-tu, au juste, en venant m'aguicher ce soir ?
— A beaucoup de choses… Mais pas ça.
— Explique-toi.

Fili leva son regard pour le planter dans celui de Thorin, qui était toujours au dessus de lui, frémissant au rythme des doigts qui caressaient distraitement ses joues, il déglutit en cherchant ses mots.

— Je… Je voulais simplement… En réalité, je ne supporte pas…

Il prit sa respiration, non sans rougir et il baissa les yeux, nerveux.

— Tu es quelqu'un de très convoité, Thorin et… Jamais je ne t'ai considéré comme mon oncle, et jamais je ne le pourrai… Mais je… J'ai commencé à te désirer, pas forcément physiquement mais… Je ne sais pas comment dire : Je te voulais, en entier, c'est même plus qu'une envie, plutôt un besoin, une nécessité. L'idée de partager ton attention et ton temps avec d'autres me rendait, me rend, fou… Et… Je dois avouer que tu… Tu es franchement… Attrayant.

Thorin laissa un petit sourire étirer ses lèvres, charmé de l'entendre bafouiller sur le dernier point et il se pencha pour déposer un baiser tendre sur son front, l'encourageant tacitement à continuer.

— Mais je ne sais pas quand j'ai commencé à te désirer, quand j'ai vu en toi celui qui me comblera, qui m'apaisera. Je pense que si Foster ne s'en était pas pris à moi pendant l'absence de Kili, sans doute que les choses auraient été différentes entre nous. Mais voilà, mon père m'a détruit, et jamais Kili ne pourra recoller les morceaux aussi bien que toi tu le feras, que tu as commencé à faire. C'est cette évidence qui m'a frappé lorsque tu t'es fait empoisonner, et c'est pour cela que j'ai tenu à te faire vivre, car si toi tu partais, Kili aurait été détruit et moi j'aurais été incapable de le réconforter, nous n'aurions été que deux pauvres âmes brisées, incapables de ressentir le moindre bonheur...
— Comment avais-tu deviné ? Que je me laisserais séduire par ton offre ? Tu n'es pas le premier à tenter ta chance de cette manière et tu sais sans doute à quel point je suis exigeant…
— Je… n'étais pas si sûr de moi, tout à l'heure… Je ne savais pas vraiment… Comment m'y prendre… Mais… Ton regard, ton attitude… Je me sentais aimanté, j'ai agis spontanément.

Fili mordilla sa lèvre inférieure, sans vraiment réussir à expliquer cette attirance qu'il ne comprenait pas mais qu'il savait réciproque. Pour ne pas avoir à se justifier, il se redressa et vint embrasser son oncle. Un baiser doux, tendre, presque amoureux, et Thorin glissa sa main derrière sa nuque pour le maintenir lorsqu'il fit mine de se séparer de lui.

— S'il te plait Fili, reste dormir avec moi cette nuit.
— Hors de question, Kili fait encore des cauchemars, je ne le laisserai pas seul un instant.
— Ce n'est pas lui qui fait des cauchemars.
— Pardon ?
— Pas seulement, toi aussi tu cris dans ton sommeil. Laisse Vali ou Balin s'occuper de Kili pour une fois. Pense à toi un peu. Cela fait trop longtemps que tu n'as pas su te reposer une nuit entière.

Fili ne dit rien, semblant hésiter, laissant son regard glisser sur le corps du prince, toujours au dessus de lui, accrochant ses yeux presque implorant, puis il expira doucement et posa sa tête sur l'oreiller, montrant qu'il abdiquait, pour le plus grand bonheur de Thorin, qui savait Kili entre de bonnes mains, quoiqu'il arrive, et trop heureux de voir que l'ainé commençait enfin à s'en remettre timidement à lui, de la plus exquise des manières. Il était temps que lui et Kili volent de leurs propres ailes et apprennent à respirer leur propre oxygène, ils étaient en sécurité maintenant, plus personne ne viendra leur faire de mal, et il voulait bien s'arranger de le faire comprendre personnellement au jeune roi des Montagnes Bleues.

Ils s'embrassèrent de nouveau. Pour le meilleur et pour le pire.

Thorin n'était pas au bout de ces peines avec ces deux là, mais il ne regrettait pas un instant de les avoir pris sous son aile, au contraire, c'était la meilleure chose qui lui soit arrivée.
Et maintenant plus que jamais. Il se demandait seulement si sa relation avec Fili venait de se simplifier, ou bien de se compliquer.