Chapitre 1
Le soleil se levait sur Cardiff, la cité galloise se réveillait doucement sous le regard d'un homme perché sur le toit d'un bâtiment. Il aimait le calme du moment et venait souvent à cet endroit, attendre le passage d'un être qui, immanquablement, traverserait la place rapidement pour s'engouffrer dans l'office de tourisme situé au pied de la tour.
Ce matin-là, l'esplanade restait désespérément vide, la personne tant attendue ne semblait pas vouloir se montrer et le guetteur soupira. Refermant son manteau sous la fraîcheur ressentie, il quitta son poste d'observation et s'engagea dans les escaliers.
Arrivé dans la zone centrale, il alluma les ordinateurs et descendit dans les voûtes pour nourrir les pensionnaires qui étaient enfermés dans les cellules des sous-sols. Quand il remonta, il fut accueilli par une odeur qui lui chatouilla les narines et il sourit. Il pressa le pas et s'arrêta devant la cuisine, s'appuyant au chambranle de la porte pour regarder le jeune homme qui s'occupait du percolateur. Ses yeux le détaillaient lentement et appréciaient ce qu'ils voyaient. Il vit les épaules de l'agent se crisper et ce dernier se redressa comme s'il avait conscience de sa présence.
Se tournant, il croisa les prunelles azur de son supérieur et il lui tendit une tasse. Le leader la prit sans le quitter des yeux et en but une gorgée.
– Merci Ianto, fit-il, c'est toujours un délice.
– Merci Monsieur, souffla le Gallois en rougissant légèrement.
À ce moment, l'alarme du sas retentit, annonçant l'arrivée d'un nouveau membre. Le jeune homme déposa les mugs sur son plateau et quitta la cuisine pour aller faire la distribution. Le Capitaine le suivit et après un dernier regard, il monta à son bureau et s'installa à sa table de travail. Ce jeune homme ignorait l'effet qu'il avait sur lui, l'agent était discret et semblait se fondre dans le décor, il ressemblait à un fantôme qui hanterait ces lieux, il était toujours présent et toujours absent en même temps. Il arrivait qu'il soit encore dans la base alors que tous les membres étaient déjà partis et son silence laissait à penser au leader qu'il se trouvait seul en ces lieux. Souvent, il quittait son bureau pour descendre dans les voûtes et lorsqu'il revenait, il s'apercevait que le ménage avait été fait en son absence et qu'une verseuse de café l'attendait dans la cuisine.
Perdu dans ses pensées, il ne vit pas la jeune femme brune sur le seuil qui attendait qu'il l'invite à entrer. Elle toqua à nouveau et lui fit lever la tête.
– Bonjour Gwen.
– Eh bien ! À quoi pensais-tu ? Ça fait cinq minutes que j'attends, fit-elle les sourcils froncés.
– Que veux-tu ? lâcha-t-il à brûle-pourpoint.
– Tu me sembles mal luné aujourd'hui, que s'est-il passé, ta conquête d'hier n'a pas voulu coucher avec toi ?
– Gwen, je te prierais de garder tes réflexions pour toi, je fais ce que je veux de mon temps libre et ça ne te regarde en rien !
Elle le fixa sans rien dire puis elle se radoucit brusquement. Elle se rendait compte que brusquer le Capitaine ne serait pas bon pour ce qu'elle voulait lui proposer. Depuis qu'elle avait été embauchée, elle ne désirait qu'une chose, partager son lit ! Le baiser qu'elle lui avait donné quand ils avaient détruit l'alien amateur d'orgasme, lui avait laissé un goût de trop peu et elle en voulait plus, mais l'homme ne semblait pas s'intéresser à elle outre mesure.
– Je te demande pardon Jack, minauda-t-elle en s'approchant. Je suis désolée.
Elle s'avança et passa sa main sur son épaule, remontant lentement vers le col de la chemise. Elle glissa ses doigts sur la nuque découverte et se pencha.
– Je sais être gentille, tu sais, souffla-t-elle à son oreille. Je suis certaine que tu pourrais apprécier ce que je peux te proposer.
– Gwen, ça ne m'intéresse pas, tu devrais le savoir, fit-il en se levant brusquement. Entre Ianto, nous avions terminé, dit-il en voyant le Gallois sur le seuil du bureau.
Elle se redressa en grognant, elle savait que son leader avait des vues sur le réceptionniste, mais elle ne se laisserait pas évincer si facilement. Son collègue était hétéro, elle le savait, mais elle connaissait le Capitaine et sa force de persuasion et si elle n'y prenait pas garde, ce serait lui qui serait dans son lit et non elle !
En grommelant, elle quitta la pièce, bousculant le jeune homme au passage. Celui-ci se retourna pour la regarder sortir puis il s'avança vers la table.
– Tu as besoin de quelque chose ? demanda le leader en reprenant sa place.
– J'aurais voulu savoir s'il serait possible que je prenne mon après-midi ?
– Si tu en as besoin, évidemment, répondit-il déçu de constater qu'il ne pourrait le voir que le lendemain.
– Il faut que je passe à la mairie, nous avons quelques soucis avec l'office et il faut envisager des travaux. Je ne peux pas m'en occuper par téléphone, il faut que je leur apporte des documents.
– Très bien, alors vas-y.
– Merci Monsieur. J'ai préparé du café si vous en voulez, je serai là demain à la première heure et j'ai passé commande pour votre repas de ce midi.
– D'accord, fit Jack en baissant les yeux sur le dossier qu'il venait d'ouvrir.
Le jeune homme quitta la pièce après une hésitation comme s'il avait eu envie d'ajouter un mot puis il descendit l'escalier sans rien dire. Vingt minutes plus tard, il passait à l'office pour récupérer ses documents et traversait la place en direction du centre-ville.
Le Capitaine éteignit la CCTV en le voyant disparaître au détour d'une rue et se concentra sur le rapport qu'il avait devant lui.
En milieu d'après-midi, l'alarme de la faille retentit et l'équipe sortit en intervention. Le leader était accompagné de Owen Harper, leur médecin, de Toshiko Sato, l'informaticienne de génie et de Gwen Cooper qui s'était installée derechef sur le siège passager avant.
Quand ils arrivèrent sur le lieu de l'activation, ils quittèrent le véhicule et s'avancèrent, arme au poing. L'entrepôt était silencieux mais ils entendaient de légers bruits venant du fond du bâtiment. Jack fit un signe et les membres s'éparpillèrent pour couvrir le maximum de surface.
Au détour d'un empilement de caisses, Owen vit un homme devant un portail lumineux. Il s'approcha sans faire de bruit, son revolver braqué sur l'individu. Soudain, il fut percuté par une autre personne et se retrouva au sol. Le cri qu'il lâcha alerta ses collègues qui convergèrent vers le bruit et les deux intrus virent que toute retraite était impossible.
– Qui êtes-vous ? lança le Capitaine. Éloignez-vous de cette lumière !
– Vous devez nous laisser partir, fit celui qui faisait face au portail.
– Et pourquoi donc ?
– Nous avons atterri ici par erreur, nous ne voulions pas venir dans votre univers.
Jack essayait de voir ce que tenait l'individu, mais celui-ci lui tournait le dos.
– Nous devons protéger la Terre, fit le leader, c'est notre rôle !
– Sans doute, mais ne comptez pas sur nous pour rester parmi vous !
– Je vous le demande une dernière fois, éloignez-vous ! fit le Capitaine.
L'homme se retourna, dans sa main, il tenait un objet, son compagnon s'était approché et ils étaient maintenant côte à côte.
Jack avait capté leurs pensées, il savait qu'ils allaient essayer de fuir par le portail et au moment où ils se retournaient, il tira. La balle blessa au bras l'intrus qui laissa échapper ce qu'il tenait en mains. L'individu poussa un cri de rage et sortit son arme pour se défendre puis tira à son tour, tuant le leader qui s'écroula. Le médecin se précipita et se mit devant lui, masquant son corps à la vue de l'autre homme qui venait de lever les bras en signe de reddition, il n'avait plus la possibilité de fuir, le vortex s'était refermé, engloutissant le seul moyen qu'il avait de quitter cet univers. Il fut rapidement immobilisé et les deux femmes le firent monter dans le véhicule, couchant son comparse près de lui. Elles quittèrent le bâtiment, laissant Owen avec leur supérieur.
De retour à la base, le prisonnier fut enfermé dans une cellule et Tosh revint à l'entrepôt. Quand elle arriva, le Capitaine était debout et pestait en voyant l'accroc dans son manteau.
– Comment te sens-tu ? demanda la jeune femme.
– Ça va, mais Ianto ne va pas apprécier de devoir le faire réparer une nouvelle fois, fit-il en montant le trou.
– Tu sais bien qu'il aime prendre soin de toi, dit-elle avec un léger sourire.
– Comme il le fait pour nous tous ! lâcha le leader.
– Je ne pense pas, répondit-elle, tu as droit à certaines faveurs.
– Que veux-tu dire ?
– Ce n'est pas à moi de te le dire, ouvre les yeux et tu verras, fit-elle d'un air mystérieux.
Ils montèrent en voiture après avoir chargé l'artéfact et le Capitaine prit le chemin de la base. Sur la route, il repensa aux paroles de sa collègue, se pourrait-il qu'elle ait vu une chose qui lui aurait échappé ? Ianto agissait tel un aimant sur lui, mais il savait que ses préférences allaient aux jeunes femmes qui le trouvaient, somme toute, très à leur goût. Tosh voulait-elle dire que derrière cet aspect de tombeur de ces dames, il y aurait un homme qui pourrait ne pas lui être indifférent ? Voilà une idée intéressante à creuser ! Il essayerait d'en savoir plus dans les jours à venir.
Il gara le SUV dans le parking souterrain et suivit ses collègues dans le couloir menant à la base secrète. Quand elle le vit entrer dans la zone informatique, Gwen se précipita vers lui.
– Mon Dieu Jack, ce que j'ai eu peur !
– Je t'en prie, ce n'est pas la première fois que je me fais tuer ! lâcha le leader en s'écartant.
La jeune femme pesta à voix basse et gagna son poste sous le regard de sa collègue. Tosh avait bien compris le manège de la Galloise, mais elle savait que son chef ne se laisserait pas attendrir par ses yeux de cocker. Elle sourit et s'installa à son ordinateur pour entrer les informations concernant l'artéfact qu'ils avaient ramené et que les deux hommes avaient déposé dans les archives.
Demain, elle verrait avec le réceptionniste pour ranger leur trouvaille et faire quelques photos pour les dossiers à classer.
En fin d'après-midi, le médecin vint la voir et l'invita au restaurant, ce qu'elle accepta bien volontiers. Gwen hésita un long moment avant de quitter la base à son tour, elle savait que s'entêter n'apporterait rien de bon pour le moment et elle remit sa tentative de rapprochement au lendemain.
Jack resta seul dans la zone et s'occupa d'éteindre les ordinateurs puis il descendit nourrir les pensionnaires et sortit faire un tour. Il réfléchissait aux dernières dispositions qu'il avait prises pendant l'après-midi et savait que l'agent Jones en aurait connaissance dès le lendemain. Il était certain de ne pas avoir fait d'erreur en choisissant son second. Il fallait une personne sur qui il pouvait compter quelle que soit la situation dans laquelle ils se trouvaient. L'institut était important pour lui et son équilibre était primordial. Il voulait se changer les idées, arrêter de ressasser certains faits et son esprit se tourna tout naturellement vers Ianto. Quand il revint, au milieu de la nuit, le Gallois n'avait plus quitté ses pensées et un besoin urgent se faisait sentir. Il passa dans la salle de bain et fit baisser la pression qui tendait son corps puis il se coucha et s'endormit rapidement.
Au matin, ce fut l'odeur délicieuse du nectar de son agent qui le réveilla. En ouvrant les yeux, il vit une tasse fumante près de son lit et sourit en la prenant. Tosh avait raison, le jeune homme était aux petits soins pour lui, mais qu'allait-il dire lorsqu'il verrait le manteau ? Il préféra ne pas y penser et se leva après avoir terminé sa boisson. Il s'habilla rapidement et quitta sa chambre.
En arrivant dans la zone informatique, il constata que les ordinateurs étaient allumés, mais il n'y avait aucune trace du réceptionniste. Il soupira doucement et alla poser sa tasse dans la cuisine. Quand il en sortit, il se trouva nez à nez avec le Gallois qui revenait de la zone de détention.
– Bonjour Monsieur, bredouilla-t-il.
– Bonjour Ianto, merci pour le café.
– C'est tout naturel, souffla le jeune homme en entrant dans la pièce.
– Comment s'est passée ton après-midi ? demanda le leader.
– Bien, nous allons avoir des ouvriers la semaine prochaine. L'office sera fermé pour quelques jours et les affichettes sont déjà en place pour signaler le changement de lieu. Normalement, tout devrait bien se passer, je vais pouvoir terminer le classement des archives, j'ai pris un peu de retard.
– C'est vrai que nous ramenons pas mal de choses en ce moment et hier, nous en avons ajouté une.
– Oui, j'ai vu en passant, on dirait une sorte de miroir.
– Tu pourras en parler avec Tosh, c'est elle qui a commencé à enregistrer les informations, je pense qu'elle a voulu t'avancer un peu.
– Sans doute. Au fait, votre manteau a été reprisé ce matin, je suis passé chez la couturière avant d'aller chercher le petit déjeuner et elle a pu le faire rapidement.
– Je te remercie.
– Mais de rien Monsieur, c'est mon travail après tout.
– Ça aurait pu attendre un peu, tu ne crois pas ?
– Sans doute, mais je l'aime bien ce manteau, fit Ianto le regard brillant.
Jack fit un pas vers lui et le Gallois ne bougea pas, il avait le cœur qui battait la chamade et ne pouvait détacher son regard des prunelles azur qui l'hypnotisaient. Il était tel un petit animal devant un cobra, incapable de faire un geste.
À ce moment-là, l'alarme du sas retentit et l'instant magique s'effaça. Le jeune homme bredouilla une excuse et s'approcha de la machine pour faire une nouvelle tournée de café. L'immortel retourna en zone informatique et croisa Tosh qui lui sourit. Gwen s'approcha de lui et posa sa main sur son bras.
– Alors, tu as passé une bonne nuit ? s'enquit-elle. Tu vas mieux ?
– Je vais très bien, inutile de t'inquiéter, je te l'ai dit, ce n'est pas la première fois que je perds la vie dans une intervention et ce ne sera pas la dernière, fit-il en croisant le regard du Gallois.
– Que s'est-il passé ? s'enquit-il en arrivant près de son supérieur.
– Occupe-toi de tes affaires ! lâcha sa collègue agressive.
– Gwen !
Le mot claqua comme un coup de fouet, Ianto s'était figé et ne comprenait pas pourquoi la jeune femme lui parlait ainsi. Tosh s'approcha et lui prit le bras pour l'entraîner avec elle. Elle en profita pour prendre sa tasse et le remercier.
– Ne t'en fais pas, elle n'arrive pas à comprendre ce que veut dire Non, fit-elle avec un sourire.
– De quoi parles-tu ?
– Elle voudrait bien obtenir quelque chose de notre Capitaine, mais il n'est pas intéressé.
– Oh, tu veux dire…
– Eh oui, le coupa-t-elle, mais Jack a des vues sur quelqu'un d'autre et ça ne lui plaît pas.
– Quelqu'un d'autre ? répéta-t-il en fixant son leader.
– Oui et je pense que tu sais de qui il s'agit, fit-elle dans un murmure.
– Non, pourquoi le saurais-je ?
– Réfléchis bien. Je dois te laisser, j'ai encore des bricoles à faire avant qu'on descende aux archives pour voir le nouvel artéfact.
– D'accord. Au fait, je te remercie d'avoir fait les premiers enregistrements.
– Mais de rien, répondit-elle avant de se pencher sur son écran.
Ianto la regarda un instant avant de fixer son supérieur qui montait les marches le menant à son bureau. Baissant les yeux sur son plateau, il vit que la tasse du médecin était toujours dessus et il lui apporta.
– Merci, j'en avais besoin, fit ce dernier en prenant une gorgée.
– Owen, peux-tu me dire ce qu'il s'est passé hier ?
– Nous avons eu une alerte et l'intervention s'est mal finie. Jack s'est fait tuer, mais tu sais bien qu'il revient toujours.
– Oui, bien sûr. J'aurais dû être là, je vous aurais aidés.
– Tu n'aurais rien pu faire, nous avons été pris au dépourvu, mais ne t'en fais pas, il va bien. Monte le voir si tu veux, je pense que ça lui fera plaisir de discuter un moment avec toi.
– Tu crois ?
– J'en suis certain !
Le jeune homme le remercia et alla déposer son plateau puis s'engagea dans l'escalier sous le regard ombrageux de Gwen qui ruminait sa mauvaise humeur. Le Gallois s'arrêta devant la porte et toqua puis il attendit que le leader l'autorise à entrer. Jack se leva en lui souriant et lui fit signe d'approcher et de s'asseoir.
– Tu vas bien ? s'enquit-il.
– Oui Monsieur. Owen m'a dit pour hier.
– Ce sont des choses qui arrivent, fit le leader fataliste.
– Sans doute, mais j'aurais dû être près de vous.
– Nous avons été surpris par la rapidité de la riposte, tu n'aurais rien pu faire de plus et je n'aurais pas voulu que tu sois blessé.
– Ma place était avec l'équipe, auprès de vous, souffla-t-il.
– Tu auras d'autres occasions, crois-moi. Bien, si tu es d'accord, nous devrions descendre aux archives et regarder cet artéfact de plus près, qu'en penses-tu ?
– Si vous voulez, fit-il en se levant.
– Ianto, n'accorde aucune importance aux mouvements d'humeur de Gwen, ça lui passera.
Sur ces mots, il l'invita à sortir et ils descendirent les marches. Arrivés dans la zone, il demanda à l'équipe de se joindre à eux et ils prirent la direction des archives.
Ils entrèrent dans la pièce et l'immortel tourna autour de la pierre qui avait une surface lisse et brillante ressemblant à un miroir. Les membres pouvaient voir leur reflet et se demandaient à quoi il pouvait servir. Ianto se pencha et vit des inscriptions gravées sur les bords et en passant ses doigts dessus, un mécanisme se déclencha et un compartiment s'ouvrit.
Gwen s'approcha et vit un objet à l'intérieur, elle le prit et le tourna entre ses mains, cherchant à savoir ce que c'était.
– Donne-le à Tosh, fit Jack qui continuait de tourner lentement autour du miroir.
– J'ai quand même le droit de regarder ce que c'est ! fit-elle sans faire attention à ce qu'elle touchait.
Soudain, le miroir se mit à scintiller et un souffle se fit sentir brusquement, comme un appel d'air qui aspira le leader qui passait à ce moment-là. La lumière devint aveuglante, les membres furent si surpris qu'ils ne firent aucun geste.
Puis après quelques instants, la luminosité baissa et le passage se ferma, le Capitaine avait disparu. Ianto resta immobile et Tosh laissa ses larmes couler.
– Faut se bouger ! lança Owen. Gwen, tu dégages !
– Pas question ! lâcha-t-elle, ses poings sur les hanches.
– Tu as fait assez de conneries pour aujourd'hui, fous le camp !
La Galloise fixa les deux autres membres, espérant leur soutien, mais ils restèrent silencieux. Elle fit un pas vers la Japonaise qui se rapprocha de l'agent Jones. Celui-ci se tourna et la défia du regard.
– Owen t'a demandé de partir ! dit-il d'une voix où la colère transparaissait.
– J'ai le droit d'être ici, il faut retrouver Jack, se buta-t-elle, ne comprenant pas leur réaction.
– Nous le ferons sans toi ! En l'absence du Capitaine, c'est Owen qui décide !
– Comment ça ? Ce n'est pas possible, il me l'aurait dit !
– Ce sont ses dernières directives ! Il ne t'a pas mise au courant, c'est bizarre, fit le Gallois ironique. Tu vois qu'il peut se passer de toi et nous aussi ! Fous le camp, finit-il, le doigt pointé vers la porte et le regard dur.
Gwen se décida enfin à sortir des archives et après avoir récupéré le badge de sa collègue, Owen la suivit pour s'assurer qu'elle quittait bien la base.
– Vous entendrez parler de moi ! lança-t-elle, agressive. Vous le regretterez !
– On regrette déjà suffisamment que Jack t'ait demandé de te joindre à nous, répondit le médecin avant de refermer la porte de l'office.
Elle s'éloigna sur la place, donnant des coups de pied rageurs vers les pigeons qui s'envolèrent à son approche.
À suivre…
