Bonjour/soir !

Un petit début de fic pour me replonger petit à petit dans l'écriture !

Note 1 : Harry et Draco ne m'appartiennent pas !

Note 2 : Ron est beau !

Bonne lecture...

Quand on lui avait annoncé que Draco Malefoy était toujours vivant et pire, à Londres, Harry Potter avait senti une sensation bien connue dans le creux de son ventre. La sensation bien connue que les ennuis n'étaient pas loin.

Il avait marqué un temps d'arrêt dans la rédaction de son rapport (une histoire d'escroquerie par hiboux incluant un vampire et une veela) et s'était tourné vers l'homme qui avait lâché la bombe entre deux pauses café.

Derek Grint, car c'était son nom, était un vieil auror d'une quarantaine d'années, la peau criblée de taches de rousseur, le corps sec et musclé et quelques rides au creux de ses yeux d'un incroyable bleu perçant.

Il était un de ces hommes dont Harry admirait le sang-froid et la carrière riche en arrestations et vies sauvées.

-On a enfin retrouvé sa trace ! Continua l'auror en déposant une tasse de café fumante sur le bureau du plus jeune. Cela faisait bien cinq ans qu'on le cherchait !

-Quatre ans, corrigea Harry. Depuis sa sortie d'Azkaban.

Une des qualités de Derek que l'ancien gryffondor appréciait un peu moins était sa perspicacité. Aussi, il fut légèrement embarrassé quand le regard de son collègue de travail se remplit de sollicitude.

-Je suis désolé, j'oubliais que vous aviez été à l'école ensemble.

Harry repoussa les excuses d'un haussement d'épaule.

-C'était il y a longtemps. Et pour être totalement franc, nous ne nous entendions pas du tout ! On le recherchait pourquoi déjà ? Une histoire de paperasseries, non ?

-Oui, il nous fallait sa signature sur une déposition par rapport à l'héritage que lui laissait son père, y'avait une histoire d'artefacts de magie noire qu'on a du détruire à l'époque je crois. Juste une formalité, mais le dossier est bloqué depuis...

-Si son héritage est gelé, où était-il toutes ces années, sans argent ?

-Tu n'auras qu'à lui poser la question, s'amusa l'auror avec un sourire coupable. C'est l'anniversaire de Jodie ce soir, j'aimerais rentrer tôt, ça ne t'embête pas d'y aller à ma place ?

Le sourire de Derek était contagieux, Harry finit par hausser les épaules. Personne ne l'attendait à la maison, lui.

-Ça marche, j'irais. Souhaite-lui un bon anniversaire de ma part ! Et merci pour le café !

L'autre lui tendit une feuille de papier avec l'adresse de l'ancien mangemort en le remerciant puis fit mine de quitter de bureau pour aller chercher le dossier. Harry l'interpella alors qu'il franchissait la porte :

-Arkhamage, énonça-t-il en parcourant l'adresse des yeux, Centre Hospitalier Spécialisé de Londres. Mais, c'est un ...

-Un hôpital psychiatrique, oui.

La sensation refit surface dans le creux du ventre du brun, si brusquement qu'elle en devînt presque douloureuse.

Le bâtiment était étrangement beau, surprenant de ce fait Harry et toutes ses idées reçues. Blanc et immense, il était entouré d'un agréable parc fleuri et une plaque dorée ornait la lourde porte de métal.

Arkhamage, Centre Hospitalier Spécialisé pour sorciers dérangés.

Après un passage par un concierge à qui il montra sa plaque d'auror, il pénétra dans un dédale de couloirs blancs qui le menèrent devant une porte en verre verrouillée et protégée par plusieurs sorts.

Il avait pris le temps de lire le dossier avant de venir et des détails lui revinrent en mémoire, laissant un gout amer dans sa bouche. Il lui arrivait de penser à Malefoy auparavant, il ne s'en cachait pas. Quelquefois par curiosité, se demandant où il pouvait bien être; d'autre fois avec un peu plus de nostalgie, comme un vieil ami d'enfance, un souvenir de ses années à Poudlard.

Sans compter toutes les fois où, dans la foule, il avait cru voir une chevelure à la blondeur bien connue ce qui l'incitait à suivre la silhouette jusqu'à ce qu'il tombe sur un illustre inconnu qui le regardait avec méfiance (les gens n'appréciant pas forcément de se faire suivre même si c'était par le célèbre Harry Potter).

Il n'était pourtant pas sans savoir que Drago Malefoy était loin d'être quelqu'un de sympathique, et le dossier qu'il avait parcouru le lui avait aussitôt rappelé.

Drago Lucius Malefoy était un ancien mangemort, il avait participé activement à l'ascension de Lord Voldemort notamment en permettant à ses mangemorts de pénétrer dans Poudlard ce qui avait couté la mort de quelques élèves ainsi que celle d'Albus Dumbledore.

Pour cela, et en prenant tout de même en compte son âge au moment des faits, il avait été condamné à purger une peine de trois ans d'enfermement à la prison d'Azkaban.

C'est durant ces années de prison que sa mère était morte (suicide par phlébotomie annonçait froidement le dossier), son père lui avait été condamné au baiser du détraqueur à peine la guerre terminée.

Le monde sorcier avait été particulièrement sévère avec les anciens mangemorts.

Orphelin et tout juste libéré de prison, Drago Malefoy avait alors disparu pendant quatre années. Et voilà qu'ils retrouvaient sa trace dans un hôpital psychiatrique de la banlieue de Londres.

Une curieuse excitation gagnait l'ancien gryffondor, un mélange d'appréhension et de fébrilité : dans quel état pouvait bien être l'héritier Malefoy ?

Un mouvement au fond du couloir coupa Harry dans ses pensées.

Une jeune femme vêtue d'une robe blanche et jaune ne tarda pas à apparaitre derrière la porte. Elle la déverrouilla d'un sort et tendit une main vers Harry. Un sourire dévoilait ses dents blanches et contaminait même ses yeux noirs cerclés de fard mauve. Elle avait de longs cheveux noirs noués en chignon sur le haut de son crâne. Harry la trouva sympathique.

-Enchantée de vous rencontrer Mr Potter, nous vous attendions. Je suis Linda, Sorsoignante (1) dans cet établissement. Vous souhaitez rencontrer Mr Malefoy, c'est bien ça ?

-De même pour moi, Linda. Est-ce que Mr Malefoy est en état de me recevoir ? S'enquit-il en essayant de paraitre détaché. Son cœur tambourinait dans sa poitrine et il sentait des picotements parcourir sa nuque comme avant une intervention particulièrement risquée.

La jeune femme le guida dans les couloirs tout en lui expliquant que Mr Malefoy était en état de le recevoir néanmoins elle lui conseillait d'adopter un ton calme et apaisant, de ne pas faire de gestes brusques et quelques autres conseils que Harry oublia aussitôt qu'ils furent énoncés.

Ils arrivèrent finalement devant une porte qui portait le nombre « 42 ». Après quelques coups rapidement frappées et une vague réponse positive étouffée par le bois, la sorsoignante pénétra dans une pièce plongée dans la pénombre.

Ce n'était pas très grand, à peine la taille de son hall pensa Harry : un lit individuel en fer occupait le mur en face, il était surmonté d'une petite fenêtre dont les volets avaient été tirés, ne laissant passer que de minces raies de lumières. Ils éclairaient l'autre moitié de la pièce meublée d'un modeste bureau de bois, vide. La chaise avait été déplacée au centre de la chambre et une silhouette l'occupait, dos à la porte.

L'homme était vêtu d'une robe de sorcier grise, ses épaules étaient larges, sa tête baissée et d'après l'arrière de son crâne que Harry pouvait voir, ses cheveux étaient très courts comme si rasés récemment.

L'auror sentit les battements de son cœur qui résonnaient contre ses tempes et il eut bientôt peur de sa réaction au moment où il verrait le visage de l'homme assit.

La sorsoignante se posait visiblement moins de questions que lui :

-Monsieur Malefoy ? Appela-t-elle en voyant que le patient n'avait aucune réaction malgré l'ouverture de la porte. L'auror Potter est ici et il souhaite vous parler quelques minutes, est-ce que vous voulez bien nous suivre ? Nous allons nous installer dans un bureau.

L'homme tourna légèrement la tête, exposant ainsi son profil aux nouveaux arrivants. Son nez était pointu et un peu plus long que la normale, sa pommette haute et parfaitement dessinées, ses lèvres un peu trop fines le visage avait perdu la rondeur et la relative douceur qu'il avait eu durant l'adolescence.

-Potter ?

La voix, trainante, à peine audible, le fit frissonner et il prit brutalement conscience que c'était vraiment Malefoy qui était dans cette chambre d'hôpital minable et sombre.

Qu'est ce qui avait bien pu lui arriver ?

Des questions se bousculaient dans sa tête et une forte émotion le saisit et fit trembler ses mains crispées sur le dossier.

L'homme se leva lentement, déployant une longue silhouette nerveuse et, quand il se tourna (visiblement avec la même appréhension pensa Harry), son regard se posa aussitôt sur lui. Les iris gris le ramenèrent des années en arrière et une vieille sensation oubliée, comme une ancienne brûlure ravivée, naquit dans le creux de son ventre. C'était comme refaire du quidditch après des années sans être monté sur un balai, comme respirer une grande goulée d'air frais après des siècles d'air vicié et étouffant.

Harry se découvrait un manque qu'il n'avait pas conscientisé jusqu'à cet instant.

Le crâne rasé de Malefoy couplé à ses traits durs et acérés d'adulte rendaient ses yeux encore plus immenses et profonds. Ils étaient comme deux lacs de givre percés d'une pupille noire, dilatée par la pénombre et les potions neuroleptiques

Et ces yeux étaient maintenant braqués sur Harry.

L'ancien mangemort était plus grand, constata l'auror malgré lui, même avec les épaules voutées comme maintenant, Malefoy le dominait encore de dix bons centimètres. L'autre l'examinait aussi de la tête pied, cherchant sans doute dans l'adulte, des traces de l'adolescent qu'il avait été.

La voix de Linda interrompit leur échange visuel quand elle leur annonça que le bureau du médicomage serait le plus indiqué, elle quitta alors la chambre pour les y conduire.

Harry s'effaça aussitôt pour laisser passer Malefoy hors de la chambre.

La tension qui l'habitait grimpa encore de quelques points quand l'ancien serpentard passa à quelques centimètres de lui pour sortir.

Le chemin jusqu'au bureau fut silencieux, Harry essayait tant bien que mal de rassembler ses esprits tandis que Malefoy gardait obstinément les yeux rivés devant lui. La sorsoignante les observait étrangement, sans doute un peu étonnée qu'ils ne se soient ni présentés, ni salués.

Ils arrivèrent finalement dans une pièce assez spacieuse et s'installèrent chacun d'un côté du large bureau de bois alors que Linda décida de les laisser seuls non sans un dernier regard méfiant, bien décidée à leur faire comprendre qu'elle serait « au cas où » dans le bureau d'à côté.

Le silence dura encore quelques dizaines de secondes pendant lesquelles Harry sortait des documents du dossier qu'il avait emmené. La tension était palpable.

-Alors comme ça Saint Potty est devenu auror ? Pourquoi cela ne m'étonne même pas ? Attaqua le blond, ses lèvres s'étirèrent en un sourire qui n'atteint jamais ses yeux alors que son nez se retroussait légèrement. Harry savait que c'était chez Malefoy le signe de son embarras.

Il décida qu'ils avaient passé l'âge de jouer à ce genre de jeux, mettre Malefoy mal à l'aise ne lui procurerait plus le même plaisir qu'autrefois, car il savait très bien que cette fois-ci l'ancien mangemort ne faisait pas semblant.

Tout dans son être le montrait : des cernes noires qui cerclaient ses yeux jusqu'aux fines cicatrices rouges qui zébraient ses poignets et son crâne, en passant par la lueur trop vive dans ses yeux qui lui donnait un air maladif.

Malefoy suintait la souffrance.

-Je ne dirai à personne que tu es ici, commença doucement Harry. Je ne suis pas là pour me moquer de toi ou te juger. Je pense juste que tu as traversé beaucoup de moments difficiles qui auraient déstabilisé pas mal de gens.

Cette réponse ne plût pas à l'ancien serpentard qui s'assombrit. Néanmoins, Harry oublia les états d'âme de son interlocuteur quand il vit de plus près les blessures qui parcouraient son crâne. C'était des cicatrices plus ou moins superficielles comme si les cheveux avaient été coupés sans le moindre soin avec un ciseau particulièrement tranchant.

-Qui t'as fait ça ? Ne put s'empêcher de demander l'auror en pointant la tête de l'autre, non sans une certaine hargne.

Le blond leva une main aux jointures meurtries pour caresser son crâne nu.

-Moi. Annonça-t-il simplement, se délectant de l'air choqué de Harry. Puis il s'empressa de changer de sujet, montrant ainsi qu'il ne souhaitait pas développer les raisons de son acte.

-Alors, Potter ? Que me vaut l'honneur de ta visite ?

L'auror essaya de reprendre une contenance en tendant le lourd document à son interlocuteur. Son esprit semblait s'être vidé depuis son entrée dans l'établissement de toute notion de professionnalisme, objectivité et sérieux. Il avait envie de balancer ce foutu document et de secouer Malefoy jusqu'à ce qu'il lui donne des réponses.

Pourquoi s'était-il fait mal ?

Maintenant qu'il y regardait de plus près c'est vrai que les plaies sur ses phalanges pourraient correspondre à des coups volontaires contre une surface dure, de même que les estafilades sur ses poignets qui auraient pu être provoquées par un cutter ou une lame de rasoir.

Malefoy essayait visiblement d'évacuer sa souffrance par tous les moyens possibles.

-C'est au sujet de ton héritage, nous l'avons contrôlé et avons saisis quelques objets de magie noire pour destruction. Sa propre voix lui parut horriblement mécanique. Ce document t'informe des objets qui ont été détruit et fait l'inventaire de ce qu'il te reste. Il nous faut ta signature à la fin pour que tu y aies accès.

Malefoy s'empara du dossier et attrapa un stylo sur le bureau pour le signer, jetant vaguement un coup d'œil à la première page.

-Tu étais où depuis quatre ans ? Craqua finalement Harry en maudissant son manque de self-control.

Un coup d'œil ennuyé lui répondit.

-A ton avis ?

L'ancien gryffondor réfléchit sérieusement à la question, un peu surpris. Il imagina Malefoy à sa sortie de prison : sans parents, sans maison (elle était alors saisie par les aurors pour ce fameux « contrôle ») et avec la moitié des sorciers d'Angleterre qui voulaient sa mort.

Il avait du mal à concevoir Malefoy seul...

-Tu as de la famille ou des amis à l'étranger ? Demanda-t-il simplement.

L'autre eut un moment d'étonnement et de nouveau les pupilles grises furent braquées sur Harry avec la même intensité qui l'avait troublé dans la chambre.

L'air lui donna l'impression d'être devenu lourd et résonant d'un battement sourd. Il réalisa que c'était les pulsations de son propre cœur.

-J'ai un lointain cousin qui vit en Estonie... Souffla presque Malefoy, sans lâcher Harry des yeux. Il est tatoueur là-bas... du côté moldu. Il a accepté de m'héberger en échange d'un coup de main dans son salon pour prendre les rendez-vous, ce genre de choses. Je lui ai aussi servi de cobaye quelques fois.

Il tira sur le bas de sa robe portant l'insigne de l'hôpital, dévoilant un jean moldu et un début de hanche ainsi qu'une portion de ventre.

La peau pâle était tendue sur les muscles secs et les os.

Un loup stylisé ornait sa hanche, la gueule grande ouverte sur des crocs acérés.

-J'ai aussi un squelette dans le dos et un serpent sur le mollet.

Puis il lui tendit le dossier signé.

-Tu ne le lis pas ?

-Non. Je me fous de ce que le ministère daigne me laisser, je n'en ai pas besoin. Son ton était empli de la même fierté mêlée d'arrogance qui le caractérisait à Poudlard.

Harry eut de nouveau l'impression de respirer après des années à suffoquer.

-Pourquoi tu es revenu à Londres ?

Le regard gris resta un moment de trop posé sur lui, comme pour le sonder. Harry eut la sensation que Malefoy s'était attendu à ce qu'il le sache.

-Il ne pleuvait pas assez en Estonie. Ironisa-t-il finalement, moqueur.

L'auror ne goûta pas la plaisanterie, il choisit d'attaquer sur un autre front.

-Pourquoi tu es ici ? Demanda-t-il, osant enfin poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis leur rencontre.

-Tu n'as pas lu mon dossier Potter ? interrogea le blond, l'air sincèrement étonné et désignant la pochette cartonnée bleue que Harry tenait toujours à la main.

Le brun haussa les épaules en expliquant que ce n'était pas indiqué. Il refusait d'avouer devant lui que les aurors ne savaient absolument rien à son propos.

Il y eut un petit moment de silence pendant lequel Malefoy fixa Harry, attentif. Cherchait-il à savoir s'il mentait ?

L'auror n'en savait rien !

Il essaya donc de rester le plus neutre possible, attendant patiemment la réponse que l'autre tardait à lui donner.

-J'ai essayé de me tuer, finit-il par dire, sans le lâcher des yeux.

Harry savait que l'autre était à la recherche de la moindre réaction que cet aveu allait susciter et il ne le déçu pas en sentant son corps être parcouru d'un irrépressible frisson qui se transforma en tremblements lorsqu'il atteignit ses mains.

Il les cacha sous la table.

La voix de Malefoy lui avait paru très lointaine, comme si son esprit refusait d'intégrer que Draco Malefoy pouvait être dans une telle détresse.

Comme si son esprit refusait d'accepter l'idée que Malefoy aurait pu mourir.

-Mon cousin à préférer m'envoyer ici, il pensait que je guérirai mieux si j'étais « chez moi ». Je hais l'Estonie. Ajouta-t-il avec un sourire vide.

Même si ses paroles et son comportement indiquait le contraire, Harry sentait la souffrance qui émanait du corps malmené.

-Même si, tout compte fait, je crois que j'aurais préféré rester là-bas. Tu savais que pas mal de sorsoignants et médicomages d'ici sont des nés-moldus ? Et ils savent très bien ce que signifie la marque sur mon avant-bras gauche. Le sourire se transforma en rictus, les mains torturées se mirent à trembler.

Peut-être que Malefoy parvenait à donner le change devant les sorsoignantes et les médicomages.

Oui, il était sûr que le blond ne montrait rien devant eux. Harry le connaissait assez bien pour savoir cela.

-Ils font semblant de ne pas savoir et ils me traitent bien, mais je le vois dans leurs yeux. Je sais ce qu'ils pensent de moi ! Je n'ai pas besoin d'eux !

Pourtant, là, devant lui, les yeux gris imploraient son aide.

Ne me laisse pas... Semblaient-ils supplier. Ne me laisse pas seul dans cette chambre. Ne les laisse pas me regarder comme si j'avais mérité ce qui m'arrive.

-Qu'est-ce qu'il leur faut pour te laisser sortir ? Demanda finalement Harry après de longues minutes de silence.

-Qu'est-ce que ça peut bien te faire, Potty !? Cracha le blond. Tu comptes contacter tes amis haut-placés pour me faire sortir ? Et ce sera quoi après ? Tu vas m'héberger et me laissez dormir dans ton lit entre toi et ta femme ?

Il se leva, livide et tremblant de rage, faisant sursauter l'auror qui ne s'attendait pas à une telle réaction.

C'est Malefoy que tu as en face de toi ! Essaya-t-il de rationnaliser. Pas une petite chose fragile qui veut être protégée ! Ce mec préfèrerait sans doute rester dans cet hôpital à vie plutôt que de demander mon aide même c'est ce qu'il veut au fond.

Il s'obligea à ignorer la pulsion soudaine qui depuis le début de l'entretien lui soufflait de prendre la main de Malefoy pour le faire transplaner chez lui.

A la place, il se leva à son tour, prenant bien soin de ne pas croiser le regard du serpentard et de ranger consciencieusement le dossier.

-Je te remercie de m'avoir accordé du temps Malefoy, finit-il par dire avec cette voix mécanique qu'il haïssait tant, je te souhaite un bon rétablissement !

Puis il lui tendit la main.

Malefoy s'était si soudainement calmé que l'auror soupçonna un effet secondaire d'un traitement. Quoique le serpentard avait toujours été très lunatique...

Il ne lui rendit pas sa poignée de main et se contenta quitter la pièce après un reniflement méprisant dont il l'avait souvent gratifié durant leurs années à Poudlard.

Pourtant, avant de quitter la pièce, il dit quelque chose qui étonna profondément Harry. Si bien, qu'il crut d'abord avoir mal compris.

Malefoy lui avait bien dit « A demain, Potter », non ?

Qu'est ce qui lui disait que Harry allait revenir demain ? Comme si il en avait envie ! Le document était signé, le dossier bouclé, rien ne l'obligeait à revenir le voir !

Il se posa la question tout le chemin du retour alors que, après qu'il ait raconté brièvement son entrevue à Linda, celle-ci manifesta son étonnement que Draco Malefoy pouvait être capable de s'exprimer autant. Apparemment, il était connu dans le service pour son mutisme et son indifférence pour tout y compris lui-même.

Elle paraissait sincèrement étonnée de ce que lui disait Harry, surtout lorsqu'il lui raconta la dernière phrase de l'ancien mangemort.

C'est finalement elle qui lui donna la réponse.

Peut-être que Malefoy avait tout simplement essayé de lui faire comprendre qu'il avait envie de le revoir ...

****RWHP*Y*A*QUE*CA*DE*VRAI****

(1) Sorsoignante = Infirmier design par moi :D !

Merci d'avoir lu !