Bonjour à tous, chers lecteurs, voilà bien longtemps que je n'ai pas publié sur fanfiction! Je présente d'abord mes excuses à tous ceux qui attendent la suite de Fleurs de Printemps et de Mensonge Calculé. Pour l'instant, ces deux histoires ne m'inspirent pas, alors je ne sais pas si je les reprendrais. D'habitude, je fais des courtes présentations pour mes fictions, mais là, pour ceux qui veulent lire, je vais expliquer le pourquoi du comment. Déjà, cette histoire me tient beaucoup à coeur, et ça, grâce à la précédente que j'avais écris cet été: Radieux Petit Aigle. Les reviews de mes lecteurs m'ont beaucoup touché, et j'étais vraiment contente qu'elle vous ait autant plu. L'histoire que je publie aujourd'hui, donc, reprend un peu le pairing de l'autre, puisque nous retrouvons Théodore Nott et Luna Lovegood. Cette histoire me touche aussi, car je peux enfin me consacrer aux Serpentard en détail, ils posséderont le rôle principal. D'ailleurs, ce qui devait être un one shot au départ comportera finalement plusieurs chapitres (je n'ai aucune idée du nombre), car je veux prendre mon temps pour l'atmosphère. Pansy sera aussi prédominante, car j'adore écrire sur elle, et que j'ai ma petite idée. Pour l'instant, l'histoire n'est pas datée précisément, mais pour moi, elle se passe durant la sixième année à Poudlard. Bonne lecture!

Sinon, ces derniers temps, je lis beaucoup ce qui explique mon inactivité, et je suis prise par les portes ouvertes d'écoles vu que je passe mon bac en fin d'année. Si des personnes sont/vont en prépa en Bretagne ou Pays-de-la-Loire, contactez moi, on se rencontrera peut-être un jour :)


PROLOGUE

La débauche à Poudlard, ça n'existe pas. Non mais sérieusement, regardez les. Les courageux lionceaux, braillants en permanence pour qu'on reconnaisse leur soi-disant supériorité, les aigles clairvoyants, impossibles à sortir de leurs livres poussiéreux et les braves blaireaux, trop honnêtes, voire trop stupides, pour commettre l'irréparable. Mais, bien après les couloirs bondés d'élèves bruyants, au fond des cachots, loin derrière ses étendards colorés, rampent les fourbes serpents. Ils restent dans leur trou, mais au moment ultime, ils bondissent et crachent leur venin. Mais ça, ce sont les rumeurs, personne ne le dit, cependant lorsque la nuit tombe, tout le monde se le chuchote.

- Il y a encore une soirée dans les cachots !

- Tais toi, Lavande, ils risquent de nous entendre ! Tu ne voudrais pas te faire croquer ! Allez viens, on retourne aux dortoirs.

Oui, la débauche n'existe pas à Poudlard. Là-bas, on se contente d'avoir des bonnes notes et de sauver le monde. Qui oserait trépasser l'autorité du vieux Dumbledore et s'aventurer dans les chemins détournés ? Et pourtant, chaque soir, la salle commune des reptiles s'anime; elle devient leur terrier, ils s'approprient les murs, les lieux, l'air ambiant et s'enferment dans leur monde d'excès. La journée, fiers et dédaigneux, ils méprisent le reste de l'école. Mais le soir, lorsqu'ils sont entre eux, ils évacuent leur haine, parce que rares sont ceux qui s'acceptent tels qu'ils sont. Entrer à Serpentard, ce n'est pas par une admission pour une qualité ou pour un critère, c'est simplement pour faire perdurer le sang pur. On est là parce que nos parents y étaient, parce qu'on a l'obligation de mépriser les autres, et parce qu'on doit se marier entre nous. On est là pour trouver la personne avec qui on aura des enfants, et qui, eux aussi iront à Serpentard. Ce destin irréfutable semble presque tragique. Alors chaque soir, ils défoulent leurs âmes anéanties, et pestent contre leur sort.

Certains ont transformer cette fatalité en avantage. Les sœurs Greengrass par exemple. La plus âgée, Daphné, mène une véritable petite tribu de scarabées bien dressés, traversant les couloirs avec son port de princesse, martyrisant ceux qui osent se dresser contre sa majesté. La plus jeune, en sixième année, est Astoria. Plus frêle, elle se cache derrière sa grande sœur, mais ce qui peut paraître pour de la timidité est un rôle dans son double jeu. Les soeurs Greengrass sont belles, riches, puissantes. Elles représentent la catégorie royale des Serpentard, et c'est ainsi qu'elles gagnent de le respect de leurs congénères. Mais il faut prendre garde. Car dès que vous avez le dos tourné, le serpent mord sa proie. D'un coup fatal.

Drago a condamné la félicité de ne pas avoir frappé à sa porte, et depuis, seule sa haine pour le monde le maintient en vie. Il est un peu névrosé sur les bords, avec ses longs silences et ses promenades nocturnes. Sa mère croit en lui, elle aussi déteste cette vie dirigée, alors lorsque les soirs d'août, avant la rentrée, il panique et pleure dans ses draps de satin, elle le serre contre lui et lui chante ses berceuses d'enfants. On ne grandit pas lorsqu'on a peur. Drago est faible, mais Drago sait cacher ses fêlures.

Les plus simples d'entre eux, Crabbe et Gregory, se réjouissent de leur situation. Ils compensent l'inexistence de leur intellect par une force de brute, se satisfaisant de la douleur qu'ils causent. Pour eux, seuls pouvoir et richesse comptent. Ils ne connaissent ni l'amour, ni la douceur et encore moins, la culture. Ils ne réclament rien, ils frappent et se servent. Ce sont des rois.

La grande salle est le lieu des apparences. Pansy Parkinson est dingue de Drago Malfoy, Daphné Greengrass méprise Blaise Zabini, et ce dernier parle Quidditch avec Graham Pritchard. Ils existent à travers ce qu'ils veulent bien montrer aux autres. Les Gryffondor ont appris à les détester sans les connaître et les Poufsouffles savent se soumettre. Seuls les petits aigles dérogent parfois à la règle. La plupart s'enferment dans la bibliothèque ou la tour d'astronomie, mais parfois, d'autres les affrontent. Autant que les serpents, les volatiles sont imprévisibles. Ils volent haut dans leur ciel, puis ils redescendent en flèche et frappent.

La salle commune se remplit rapidement, les tables disparaissent sous les bouteilles, les canapés sont chassés dans un coin et croulent sous des adolescents en rut, et le volume de la musique cache le son des braillements. Daphné règne sur la piste de danse, Drago semble tenir éveillé uniquement grâce à son verre de whisky, Blaise rit aux éclats avec une jolie blonde et Pansy observe, du haut de l'escalier de pierre, la débâcle pour laquelle elle œuvre chaque jour. Dans sa robe argenté, qui dévoile avec élégance son corps de vipère, elle se sent puissante. Sa poitrine rend dingue de nombreux élèves, et le balancement de ses hanches lui vaut les faveurs de Drago. Pourtant, ce n'est pas cet alcoolique dépressif qui lui donne des bouffées de chaleur. Mais jamais elle n'osera jouer avec d'autre feu que celui qu'elle possède déjà. Elle doit conserver son honneur, pour ses parents, pour son avenir tout tracé, et pour cette loi invisible qui les enchaîne tous.

Elle descend les marches, attrape un verre, et s'approche de la table en fer qui est le centre de l'attention d'une dizaine d'élèves. Sur le métal grisâtre, trône des lignes de poudre blanche, explication de l'ambiance euphorique. Malgré leur manie du Sang Pur, les Serpentard prennent ce qui les intéressent chez les moldus, comme la drogue par exemple. Quelle ironie. Pansy contourne le groupe, et s'assoit sur un fauteuil. Elle a beau prendre part à ces nombreux débordement, la drogue n'aura pas raison d'elle. Elle s'aime trop pour ça.

Drago pense à sa mission, et réchauffe sa gorge, ou son coeur, avec le liquide orangée de son verre. Le seigneur des ténèbres compte sur lui, sur ce pauvre adolescent terrifié, qui est resté un enfant à se cacher dans les jupes de sa mère. Mais cette fois, il ne peut pas déroger à son destin. Pour se redonner du courage, il répète inlassablement la même phrase dans sa tête: "J'ai la marque, je suis un Mangemort et je dois prouver ma valeur." Mais il se demande si tuer des innocents, c'est ça sa valeur. Peut-on raisonnablement laisser des cadavres dans son dos lorsqu'on a 16 ans, la vie devant soi et l'envie de grandir dans la sérénité, plutôt que sous la peur ? Drago a peur, alors il boit, pour oublier pendant quelques heures, ce qu'il l'attend quand le jour se lèvera.

Daphné tourbillonne sur la piste, enivrée par l'alcool et l'excitation. Elle a toujours aimé trépasser les règles, et elle jouit de bonheur en surpassant les lois. Daphné est la définition du mot débauche. Elle a tout essayé, l'alcool, le tabac, les drogues, elle a encouru les risques les plus fous, elle a fini dans le lit d'un nombre considérable de garçons; elle a tout fait pour se sentir en vie. Et pourtant, le soir, elle pleure dans son lit froid, elle se sent comme une fleur fanée, elle ne sait pas comment remonter cette pente infernale. Ses parents la voient comme une poule pondeuse, et ils attendent la ribambelle de gamins pour oublier leur honteuse fille. Daphné ne se sent pas aimée, personne ne se soucie de ce qu'elle ressent, elle se doit juste d'être merveilleuse. Elle, elle aurait voulu un beau mari, une maison à l'écart des grandes villes, et quelques enfants. Daphné voulait une vie simple, pas une lignée à perdurer. Elle se sent utilisée, salie, et inutile. Daphné est un ange déchu, dont les ailes battent frénétiquement sans parvenir à voler.

Blaise Zabini est le plus franc et le plus épanoui des Serpentard. Il est beau, il est riche, il est brillant, il fait du Quidditch et a toutes les filles à ses pieds, il sort avec l'adorable Astoria Greengrass, et a un avenir de ministre déjà programmé. Pourtant, il ne parvient pas à comprendre la mélancolie qu'éprouvent ses camarades, et il se sent terriblement seul. Personne ne semble aimer la vie, tandis qu'il la croque à pleine dents, et il envie les autres maisons dont la solidarité est mot d'ordre. Il aime les soirées des Serpentard, ces heures de plaisir où tout est permis. Mais chaque matin, alors qu'un sourire de satisfaction s'épanouit sur ses lèvres pulpeuses, il endure le regard réprobateur de Théodore, la fragilité d'Astoria, la nostalgie de Drago et les engueulades de ses professeurs.

Théodore Nott est le seul à vraiment connaître Blaise. Il est le seul à savoir à quel point il prend son pied dans l'excès, à concevoir que son seul plaisir est de profiter de sa jeunesse. Malgré leurs caractères inverses, ou peut-être grâce à cette différence, ils se supportent. Là où Blaise est enjoué, bavard, souriant et apprécié, Theodore est taciturne, secret et silencieux. Pire qu'un Serdaigle, il passe ses soirées à la bibliothèque, évitant ainsi tout contact avec la débauche reptilienne, et ne revient qu'à une heure suffisamment tardive pour que personne ne soit en état de redire quelque chose lorsqu'il coupe la musique. Théodore préfère ses livres aux filles, ses cours aux soirées, et il est le seul à haïr ouvertement sa maison. Théodore est un serpent damné.


Voilà, c'est un prologue assez court, mais il sert d'introduction pour l'atmosphère et les personnages qui reviendront dans la suite. C'est normal que Théodore et Luna n'apparaissent pas. Luna viendra bientôt, et Théo, je voulais le faire exister aux yeux de Blaise avant de le laisser prendre la parole. En principe, le prochain chapitre sera de son point de vue. Pour l'instant, j'ai mis rating T, mais ça pourrait évoluer en M, je verrai. A bientôt, et n'oubliez pas: sans review, je ne sais pas ce que vous avez pensé!