Note de l'auteur :
Voilà un nouvel OS, toujours inspirée de cette chanson, mais sur Harry et Sirius cette fois, et beaucoup plus court.
Bonne lecture !
Where Are You.
Tout s'était passé si vite. Harry ne pouvait pas croire que Sirius était parti. C'était impossible. Pas lui. Il avait besoin de lui. Il venait tout juste de le retrouver on ne pouvait pas le lui ôter. Il n'avait que lui. Il ne pouvait pas être parti. Ça avait été tellement rapide... Pendant un instant, il s'était demandé s'il n'était pas simplement en plein cauchemar, si c'était vraiment en train de se produire. Puis Sirius avait disparu à travers ce voile, et il avait compris qu'il ne le reverrait pas. Mais il ne pouvait pas être mort, il avait peut-être simplement été transporté... ailleurs. Il avait voulu aller le chercher. Peu lui importait la prophétie, Voldemort, les mangemorts qui les entouraient, les sorts qui fusaient. Il ne se souciait plus de la sécurité de ses amis, ou de la sienne, il avait oublié qu'il était censé se battre, qu'il était sur un champ de bataille. Il devait atteindre Sirius. Il devait passer dans ce voile et le ramener de l'autre côté. Il avait peut-être été juste sonné.
Peut-être...
Mais il avait senti des bras le retenir, il ne se souciait pas de savoir à qui ils appartenaient, il voulait seulement s'en défaire. Il devait s'en défaire. Il s'était débattu de toutes ses forces, cognant, hurlant. Peut-être qu'en criant suffisamment fort, Sirius l'entendrait et reviendrait. Il était à la fois si proche et si loin déjà. Mais la prise était forte, il avait entendu une voix lui parler, mais il avait mit du temps à comprendre ce qu'elle lui disait. Puis les mots s'étaient inscrits dans son esprit. « Il est parti. Il est mort. ». Non. Il le savait. Mais, non. Il le hurla, encore et encore. Il ne pouvait pas être parti. Mais plus la voix le lui répétait, plus il niait en se débattant et plus la réalité le frappait, lui coupant le souffle. Il avait eu vaguement conscience des larmes qui avaient ravagé son visage lorsqu'il s'était calmé, permettant à la voix, qui appartenait à Remus, de relâcher son emprise. Il avait compris. Il ne pouvait pas ramener Sirius. Et cette réalité lui noua l'estomac, elle l'avait heurté si fort qu'il ne pensait pas pouvoir souffrir autant un jour. C'était comme s'il était vidé de tout ce qu'il était, comme si plus rien n'avait d'importance.
Puis il avait croisé le regard de Bellatrix. Pendant un instant, elle l'avait regardé avec tellement de pitié qu'il avait presque pensé qu'elle regrettait. Puis son visage s'était fendu en un sourire sadique et satisfait. Puis elle avait disparu. Une fureur sans nom avait envahi Harry. Remus n'avait pas eu le temps de réagir assez vite cette fois et Harry parvint à se détacher de lui pour se lancer à la poursuite de Bellatrix. Il avait senti la colère monter en lui, l'adrénaline l'avait fait courir plus vite que jamais. Et chaque « j'ai tué Sirius Black » qu'elle chantonnait avec moquerie et satisfaction lui avait arraché un peu plus le cœur. C'était si douloureux que le « Doloris » qu'il avait aboyé avait été comme une délivrance. Il avait déchargé toute sa colère, sa tristesse et sa frustration sur la mangemort et, pendant un instant, il s'était sentit étrangement bien, comme si tous ces sentiments ne l'habitaient plus.
La suite était encore floue dans son esprit. Il se souvenait de la douleur et de la surprise qui avait transpercé le visage de Bellatrix. Elle ne l'avait pas vu venir et même si Harry n'était pas fier d'avoir utilisé ce sort, ça lui procurait une certaine satisfaction. Puis Voldemort était intervenu. Tous ses sentiments les plus horribles l'avait englouti et la douleur qu'il avait ressenti était bien pire que n'importe quel Doloris que Voldemort aurait pu lui lancer. La perte de Sirius était encore cuisante mais ce n'est qu'en se rappelant de lui, des rares moments qu'ils avaient passés ensembles, des paroles qu'il lui avait prononcé dans la demeure des Black, qu'il avait trouvé la force de se souvenir des bons côtés de la vie, des moments de bonheurs qu'il avait connus. Et il avait trouvé la force de se battre. Sirius l'avait sauvé.
Une part de Harry pensait que Sirius était toujours là, quelque part. Il avait d'abord tenté de communiquer via le miroir que lui et son père utilisaient quand ils étaient plus jeunes. Mais il avait du se rendre à l'évidence, le miroir ne fonctionnait qu'avec les vivants. Or, Sirius ne l'était plus. Harry était longtemps resté assis sur son lit, en état de choc. Puis il avait songé que, peut-être, Sirius était vraiment ici. Après tout, les fantômes étaient morts. Peut-être que Sirius allait rester. Pourtant, une part de lui savait déjà que non. Sirius n'était pas le genre de personne qui avait peur de la mort. Il ne se serait jamais autorisé à rester coincé entre deux mondes pour l'éternité. Même pour Harry. Surtout pour Harry.
Dumbledore avait essayé de le réconforter, même si Harry devait admettre qu'il avait une bien drôle manière de le faire. Il n'avait réussi qu'à rendre Harry encore plus furieux, plus triste. Sirius était son parrain. Il savait que c'était cruel pour tous ceux qui avait été là pour lui depuis qu'il avait découvert qu'il était un sorcier, mais Sirius était la seule vraie famille qu'il avait jamais eu.
Et il était parti.
C'était sans issue. Et Harry ne pouvait s'empêcher de sentir le poids de la culpabilité l'accabler. Il savait que c'était sa faute. Il aurait dû mieux s'appliquer en occlumencie. Il n'aurait pas du foncer tête baissée en pensant stupidement que quelques étudiants pourraient combattre Voldemort et ses mangemorts et sauver Sirius. C'était idiot. Il n'avait pas réfléchis, il avait été obnubilé par la possibilité de perdre Sirius. Ça lui avait été si insupportable qu'il n'avait pas pu faire autrement que d'essayer de le sauver. Et maintenant, à cause de ça, il était mort. Et Harry devait affronter cet immense vide qu'il avait laissé en lui.
Il avait quitté le bureau de Dumbledore tremblant de rage, se battant contre les torrents de larmes qui voulaient déferler. Et il avait couru dans le parc de Poudlard, jusqu'au Saule Cogneur. Revenir ici ravivait des souvenirs de Sirius, c'était une douloureuse délivrance. L'endroit lui rappelait constamment la présence de son parrain, mais aussi la façon dont tout avait dérapé ce soir là. Et surtout, ça lui rappelait qu'il n'était plus là. Mais, d'une certaine façon, il se sentait proche de lui ici. Peut-être parce que c'est ici que tout avait commencé. Le Saule n'avait même pas essayé de le repousser, peut-être ressentait-il sa s'était avachi contre son tronc.
Et ce n'est qu'à cet instant qu'il avait laissé tomber la barrière qui retenait ses sanglots. Il avait gardé les yeux fermés, serrant ses paupières si fort que c'était presque douloureux. Il voulait chasser les images qui tournaient en boucle dans sa tête. Il revoyait Sirius tomber, et tomber, et tomber. Vide. Mort. Ce n'est qu'après des milliers de sanglots, de larmes et de cris que la scène s'estompa doucement pour laisser Harry se remémorer les bons moments. Il revit le premier sourire que Sirius lui avait fait, le soir où il l'avait rencontré alors qu'il lui expliquait les inconvénients et les avantages d'être un chien. Il le revit s'envoler avec Buck avec un cri de victoire et de liberté qui, en y repensant, était le plus beau son que Harry ai jamais entendu. Il revit sa tête le surprendre dans la cheminée avec une mine inquiète. Il revit les nombreuses lettres qu'ils avaient échangés.
Il se souvint du moment où il avait vu Sirius, chez les Black, où il avait pu le serrer dans ses bras après tant de temps à avoir été loin de lui. Il se souvint du regard empli de fierté que Sirius avait déposé sur lui lorsqu'il avait annoncé qu'il comptait bien se battre. Il se souvint des mots qu'il lui avait prononcé pour le rassurer, pour lui dire qu'il était quelqu'un de bien. Il savait que Sirius n'était probablement pas le genre d'homme a être à l'aise pour parler, encore moins de ses sentiments. Pourtant, il avait fait ça très bien. Peut-être parce que Harry n'avait pas plus l'habitude que lui.
Harry songea tristement, en essuyant quelques larmes, qu'il ne pourrait plus lui parler, il ne pourrait plus entendre son rire si rare, qu'il ne pourrait plus l'observer regarder Rogue de son air le plus mauvais en ravalant – ou pas – des insultes salées. Il ne pourrait plus l'entendre se disputer avec Molly sur ses droits. Il ne pourrait plus sentir sa main ébouriffer ses cheveux. Il ne pourrait plus l'entendre parler de ses parents.
Surtout, il songea à tout ce qu'ils n'avaient jamais pu faire et ne pourraient jamais faire désormais. S'installer dans une petite maison à la campagne, observer les étoiles en se remémorant de bons souvenirs, aller ensemble sur la tombe de ses parents. Sirius ne pourrait jamais le taquiner sur ses relations amoureuses, ils ne pourraient jamais jouer au Quidditch, il ne pourrait jamais lui raconter les milliers de farces qu'il avait fait étant plus jeune.
Il savait, bien sûr, que douze ans à Azkaban l'avait changé, qu'il était instable. Mais il savait aussi que, malgré tout ce qu'il avait pu traverser, Sirius restait loyal et dévoué et qu'il ne cesserait jamais de l'aimer. Il imagina un instant le Sirius qu'il aurait pu être sans toutes ces années d'enfermement. Il fallait avouer que c'était difficile de peindre un Sirius insouciant, rieur, farceur et dragueur lorsqu'on n'avait connu que le Sirius sombre, un peu fou et amer. Pourtant, avec Harry, il avait toujours fait de son mieux pour paraître sous son meilleur jour, pour lui épargner les douloureux souvenirs qui le hantait.
Harry pensa un instant que, peut-être, il était mieux maintenant. Libre, enfin. Il ignorait où conduisait ce voile, il espérait simplement que Sirius y avait trouvé ce qu'il avait perdu et avait toujours souhaité retrouver : James. Harry eu un faible sourire. C'était là la seule consolation qu'il pouvait avoir. Il savait que le lien qui avait uni son père et son parrain était très fort. Il savait aussi que sa mort avait hantée Sirius, qu'il en souffrait toujours énormément, qu'il en aurait probablement toujours souffert. Il savait que Sirius se sentait coupable de ce qui était arrivé, mais Harry pensait le contraire. Et il savait que son père n'aurait jamais blâmé Sirius non plus. Alors Harry souhaita très fort, il pria de tout son être, pour qu'ils soient enfin réunis. Et il eu un franc sourire en imaginant la scène de retrouvailles à laquelle Sirius aurait droit après tant d'années de séparation.
Oui, il était parti, il reviendrait pas, mais Harry ne pouvait qu'espérer que, où qu'il soit, il soit à nouveau heureux, avec James.
Review ? :)