ACCORDS AMIABLES

Premier jour

« Allez les gars, on se bouge! », hurlait Nami depuis le pont du Sunny, impatiente de descendre à terre. Deux semaines complètes sans quitter le bord et son agitation habituelle, ça faisait long, très long même.

Enfin, pas pour tout le monde, après tout, quand on avait de l'occupation, les jours semblaient ne pas compter assez d'heures et ceci pour un certain épéiste et un mignon cuisinier.

D'ailleurs, Sanji commençait à fatiguer sérieusement. Non, ce n'était pas cela, le mot n'était pas assez fort; il était flagada, vanné, éreinté. Cuisiner pour un capitaine à l'estomac élastique consistait à préparer trois repas, les goûters, les en-cas, les cocktails de ces dames et avec tout ceci un monceau de vaisselle car Sanji avait des principes: jolie porcelaine pour chaque plat, les couverts assortis et toute une batterie de cuisine qui aurait fait pâlir d'envie certains restaurants. Et les quelques heures où il aurait enfin pu dormir lorsqu'il n'était pas de garde, une certaine algue verte se collait à lui, le titillait et arrivait à l'exciter même quand, quelques minutes plus tôt, il pensait pouvoir s'endormir sur une planche à clous. Ah, cet homme lui faisait un tel effet qu'il n'avait encore jusque-là pas réussi à lui dire non une seule fois;

« Dégage Marimo!, grognait le blond quand il sentait son corps brûlant se jeter sur lui sans aucun égard.

- T'as qu'à dormir, je m'en fous», susurrait le bretteur dans son oreille.

Sanji entrouvrait son œil et apercevait ce sourire en coin, cet air suffisant de prédateur qui disait à lui tout seul « peu importe, je fais ce que je veux quand je veux. Je prends! » Et là le cuisinier reprenait du poil de la bête comme lors de leurs disputes qui rythmaient la vie du bateau, et se faisait violence. Tout plutôt que laisser croire à cette pelouse décérébrée qu'elle dirigeait tout. Et en plus, Sanji devait bien le reconnaître (mais pas à voix haute, ça va pas non?!) que cet imbécile, ce petit pois, ce géant vert lui faisait un effet bœuf! Eh oui, la testostérone a ses raisons que la raison ignore et refuser pour un peu de sommeil une partie de jambes en l'air comme il n'en avait jamais connue, ben ça ne se faisait pas! C'était comme dire qu'All Blue n'existait pas, arrêter de chercher et rentrer chez soi! Alors non, il y a des choses qui ne se disent pas, des choses qu'on ne peut pas imaginer abandonner. Et Sanji ne pouvait pas dire non à Zoro.

Si bien que les journées se déroulaient entre sexe, douche, sexe (parfois en même temps, histoire de gagner du temps), cuisine, tour de garde (sexe sous les étoiles) et ainsi de suite. Plus les pauses cigarettes, mais ça, c'était nettement moins fatiguant. Et a-t-on entendu une seule fois Sanji se plaindre? Eh bien non, il faisait avec, car il ne pouvait plus faire sans!

Bon, bien des fois, dès qu'il était seul dans sa cuisine, il s'écroulait sur le premier siège venu.

« Bordel, je suis crevé! Il va finir par avoir ma peau cet enfoiré de Marimo! Et pour ça, cet abruti n'aura même pas besoin de se servir de l'un de ses sabres, oui enfin… bien que des fois, je pourrais associer son sexe à une arme parce que… Arr! Mais putain! C'est pas possible, j'arrive même plus à penser sans dévier… C'est la fatigue… oui, c'est cela, la fatigue… ».

Et le cuisinier se tenait la tête dans les mains en tentant de calmer son cœur qui s'affolait.

Bref, tout ceci pour expliquer que Sanji était heureux d'accoster sur une île dotée de commerces en tous genres.

- Faire la cuisine? Pas la peine, y'a des restaurants!

- Monter la garde? Qui oserait voler un bateau pirate avec l'étendard du chapeau de paille?

- Se battre? Pourquoi pas, de temps en temps, histoire de se maintenir en forme.

- Dormir? Ah oui, dans un bon lit moelleux dans un hôtel pas trop miteux.

- Sexe? Évidement! On aura tellement de temps pour ça!

ooOOoo

« ZOROOOO! SANJIIII! QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ? »

Ça, c'était la voix aussi mélodieuse qu'une corne de brume de Nami qui sentait sa patience atteindre ses limites. Ils s'étaient tous promis de sortir ensemble pour cette première soirée alors pas question de laisser errer qui que ce soit, il faudrait des heures pour regrouper tout le monde. Et comme d'habitude, rien n'était simple.

La navigatrice retenait Luffy à grands coups de poings sur le crâne afin de l'empêcher de se précipiter vers la première taverne venue (ben oui, Nami, avec un cuisinier cinq étoiles à son bord s'était habituée à une certaine classe et il était hors de question de se retrouver dans la première gargotte qui aurait de la viande au menu), Usopp s'était pris le pied dans l'échelle de corde avant de s'écraser lamentablement sur le quai face contre terre, Chopper hurlait à qui voulait l'entendre qu'il fallait chercher un docteur avant de se décider à prodiguer les premiers soins, Franky rigolait et applaudissait celui qui s'était aplati comme une crêpe, Brook divaguait sur ses histoires de petites culottes (mais quel rapport?!) et Robin… ben ne faisait rien, se contentant de sourire doucement. Ah, qu'elle est reposante, ne pouvait s'empêcher de penser la rousse incendiaire…

Nami était à bout de nerfs, le temps filant, et le temps c'est de l'argent, non pas qu'ils allaient en gagner mais plutôt en dépenser mais elle avait des principes, enfin surtout celui-ci… Et puis trop de bruits, trop de cris et pas assez de nakamas!

« Je parie qu'ils sont encore en train de faire des cochonneries alors qu'on les attend comme des andouilles! »

Et Nami se trompait rarement, tant au sujet de la météo que de ses compagnons de voyage. Un couloir trop étroit, deux corps qui se croisent et se frôlent plus que de raison et BAM! Deux langues qui s'entortillent et un jeu à quatre mains…

Zoro était très doux, ses lèvres caressant le coin de la bouche de son amant, ce coin qui d'habitude accueillait une cigarette heureusement à ce moment dépourvu, et ce semblant de tendresse était assez rare pour que Sanji en profite sans trop se soucier de sa Nami Chérie. Oui, parce que notre Zoro, il aime aller droit au but et considère chaque partie de sa vie comme un combat, tout en force et en sensations exaltées. Aussi, quand il se faisait un tant soit peu affectueux, Sanji dégustait l'escrimeur comme il l'aurait fait d'une friandise. Bon, ensuite, il dégusterait sûrement le poing de sa chère navigatrice mais bon, à nul sacrifice, nulle victoire!

« Après le resto, on pourrait passer la soirée rien que tous les deux, souffla l'épéiste dans le cou du blond. Ce dernier se figea, rosissant déjà de plaisir.

- Comme… comme un rencard? »

Zoro fronça les sourcils.

« Ben comme si on allait boire un coup et qu'après on taille à l'hôtel. T'appelle ça comme tu veux. »

Eh oui, droit au but! Quand Sanji espérait un peu de romantisme, ça donnait… ça! Ce dernier se détourna, l'air de rien mais un petit pincement au cœur tout de même.

« Je vais chercher ma veste, je te rejoins.

- Ok. »

OoOOoo

Moins de trente secondes plus tard, Sanji débarquait sur le pont, un peu impatient tout de même et bien décidé à profiter de cette soirée. Il avait été rapide, pas la peine de se pomponner, de toute façon, l'autre ne s'en apercevrait même pas. Donc en route pour la détente, l'alcool qui rend gai et le sexe! Donc, pas de temps à perdre!

Chopper soignait toujours Usopp qui se débattait contre l'intrusion de mèches dans ses narines.

« Qu'est-ce qui t'est arrivé?, demanda le cuisinier.

- Ze me suis pris ye pied dans y'écheye de corde.

- Ah… », répondit Sanji d'un air absent et pas du tout concerné tout en cherchant des yeux un certain type aux cheveux verts qui, il devait bien l'admettre, ne pouvait en aucun cas passer inaperçu, surtout pour lui. Et pourtant?

« Bon sang, qu'est-ce que tu fabriquais?!, hurla Nami, ses yeux lui balançant des éclairs (ce qui était toujours mieux qu'être foudroyé par son bâton climatique mais non moins effrayant).

- Excuse-moi Nami Chérie!, les yeux en cœur et danse de l'anguille à fond, je me faisais beau pour toi!

- Oui, c'est ça, c'est ça…», répondit la jeune femme tout en chassant l'air de sa main.

Il s'attendait à tout instant à recevoir son poing vengeur sur le crâne mais elle se contentait de le fixer d'un air goguenard.

« Mon petit Sanji, c'était pas la peine de faire des efforts. Zoro est parti avec Luffy. »

Le cuisinier accusa le coup. Et leur rencard? Qui n'en était pas un mais qui y ressemblait tout de même un peu, non? Oui, enfin, là n'était pas la question mais quand même…

« Ils sont allés où?

- Luffy a repéré une auberge avec pour enseigne un tonneau de rhum géant barré de deux fourchettes. À la vitesse où ils sont partis, on n'est pas prêts de les rattraper mais bon, au moins, on sait où ils sont. Alors Usopp, tu vas t'arrêter de saigner qu'on puisse y aller?!

- Voui ben ze fais ce que ze peux. », se défendit grand nez en vrac avant de se faire tout petit devant le regard courroucé. La peur, ça stimule. Sur ce, il se releva et hop! Tout le monde en route!

Sanji suivait le petit groupe, les deux mains dans les poches, une cigarette coincée nerveusement au coin de ses lèvres. Ben oui, parce que Sanji, il y croyait à son rencard! Son âme romantique réclamait des mots doux, des attentions, de la tendresse… Mais tout ceci était incompatible avec un certain Marimo. Ce con ne l'avait même pas attendu! Ça n'avait rien à voir avec le fait qu'ils étaient deux hommes, la preuve, le maître-coq avait ces besoins, ces envies. Mais Zoro… Imperturbable, insensible, toujours droit devant. On ne se dit pas « je t'aime », c'est pour les tafioles et ça Zoro, il n'en est pas une! L'instant présent, sans réfléchir, on verra après. On vit, on baise et advienne que pourra! Oui, c'était comme ça avec lui.

« Et en plus il est rapide quand il s'agit de picoler cet enfoiré, ne put s'empêcher de penser Sanji. Ses prévisions sur la suite du resto, il peut se les mettre où je pense! »

OoOOoo

Comme prévue, l'auberge au tonneau dantesque se dressa bientôt devant eux. Au fond à droite, une table avec un garçon au chapeau de paille qui engloutissait sans même mâcher un rôti et un épéiste au cheveux verts avec deux bouteilles de rhum devant lui et une qui s'écoulait dans son gosier.

« Oï Marimo! T'as pas perdu de temps! », grogna Sanji.

Parlait-il des bouteilles ou du départ précipité du sabreur? Allez savoir…

« Quoi Baka-Cook?, s'étonna Zoro, sur la défensive. T'as tes vapeurs? »

Vapeurs? Sans doutes… Il semblait que de la fumée allait sortir du nez et des oreilles du cuistot.

« Caaalme! Zeeen! », se répétait Sanji, tel un mantra tout en se dirigeant à l'opposé de l'algue verte et de se laisser choir sur une chaise. Ah, il était tellement vanné! Ce qui n'améliorait pas du tout son humeur, loin s'en faut!

Zoro, de son côté, restait sceptique devant la réaction du Cook. Mais qu'est-ce qui lui prenait? Il n'était pas si bégueule tout à l'heure, sur le bateau. Ils ne s'étaient quittés que quelques minutes alors en si peu de temps, quelle connerie avait-il bien pu faire pour le rendre aussi hargneux et distant? Il avait beau réfléchir, il ne voyait pas. Oui, enfin, il n'était pas débile non plus! Son histoire de rencard, il avait l'air d'y tenir, ce crétin. Mais bon, c'était entendu que ça se passerait après le resto. Non mais… non mais, non… Il pensait tout de même pas qu'ils allaient, pour se rendre jusqu'ici, se tenir par la main comme un joli petit couple de collégiens attardés?! Non mais oh! Il l'avait bien regardé? Et non, c'était pas de la pudeur parce qu'il n'en avait rien à foutre de ce que pensaient les autres mais juste… que ça ne lui viendrait pas à l'idée!

Pendant que Zoro se posait des questions existentielles, Sanji, lui, tentait d'oublier la présence du sabreur et flirtait gentiment avec la serveuse, sans vraiment s'en rendre compte, cette habitude de vouloir plaire aux femmes était sa seconde nature. La dite serveuse qui, au fil des assiettes et bouteilles qui défilaient, semblait de plus en plus sensible aux boniments du beau blond. Ce dernier avait beaucoup bu, peu mangé et se sentait merveilleusement bien, flottant, percevant à peine ses doigts frôlés par la petite brune, une main qui se posait discrètement sur son épaule, un décolleté qui se pavanait à quelques centimètres de son visage… Sanji n'y prêtait que peu d'attention, se laissant juste griser par l'alcool et le joyeux bordel de l'équipage. Son unique envie du moment? Dormir…

À l'autre bout de la tablée, Zoro commençait à avoir des envies de meurtre, voulait voir du sang couler, trancher tout ce qui se trouvait à portée de … SON Cook! Ben oui, il est personnel Zoro, il prête pas, il partage pas! Cette idiote de gonzesse n'aurait qu'à tirer un peu sur le col de la chemise pour voir un suçon « made in Zoro » sur la peau laiteuse. Ça signifiait bien qu'il était à lui, non?!

Oui, mais si cette gourdasse osait tirer sur ce putain de col pour voir cette putain de marque, il serait contraint et forcé de lui trancher les mains et il n'était pas certain, mais pas du tout, que ce crétin de cuistot lui pardonne un tel acte. Grrr, envie de meurtre…!

« Aarh! Mais elle fait quoi l'autre?! », se demanda Zoro en voyant la serveuse s'appuyer sur l'épaule de Sanji et lui chuchoter quelque chose à l'oreille qui le fit doucement rire.

« Il rit! Il rit ce demeuré, avec cette… mocheté! ».

Chez Zoro, l'instinct, c'est primordial. Et là, il lui disait clairement : bouge ton cul de cette chaise, sors le Wadô et tranche!

Il suivit donc son instinct, en y mettant quelques formes, enfin selon ses propres lois.

Il se retrouva bientôt derrière Sanji et la serveuse qui, grâce à dieu ou au destin, avait quelques réflexes de survie et qui recula vivement face au regard de tueur.

« Oï Ero-Cook, on bouge!

- Vas te faire foutre Marimo!, se contenta de grogner Sanji.

- Si tu le dis…»

Le maître-coq n'avait pas besoin de le regarder pour imaginer son sourire de psychopathe.

Trop d'alcool, trop de fatigue, trop tard! Et le voilà chargé sur l'épaule de l'épéiste comme un sac de farine, ses jambes si dangereuses bloquées par une poigne de fer.

« Bordel Marimo! Lâche-moi, sale con! »

Zoro stoppa au milieu de la salle dans un silence pesant, tous les regards fixés sur eux. Venez dîner, le spectacle est offert!

« Je te lâche, je découpe la serveuse.

- Ah… Dans ce cas, continue de m'humilier, c'est pas grave.

- On est d'accord! »

Sanji se contenta de redresser un peu la tête en direction de l'équipage.

« Salut les gars! On se voit demain!

- Salut Sanji! Salut Zoro! », répondit Luffy tout sourire dehors. Bah, ils étaient tellement marrants ses amis!

OoOOoo

Arrivée sur le trottoir.

La vue n'est pas si mal d'ici, se dit Sanji, la tête juste au-dessus des reins de l'épéiste. Il avait envie de rire, il était bien, un peu à l'ouest… ça tournait aussi.

« Oï Marimo, arrête de tourner comme une girouette, tu vas me faire gerber!

- Ah ouais. Mais… tu sais où est l'hôtel que Nami a réservé? »

Soupire.

« Bordel, toi et ta boussole déboussolée! Bon, tourne un peu encore une fois que je puisse me repérer. »

Et le bretteur qui valse avec le cuistot sur l'épaule.

« Ah, c'est là, l'enseigne bleue. »

Et là, tout va très vite. Ni une, ni deux, signal repéré, mise en route engagée!

Entrée dans l'hôtel. Un réceptionniste qui observe l'ovni, la mâchoire inférieure décrochée.

Zoro, imperturbable, demande une chambre. Le type en face hoche vaguement la tête.

« Eh Baka-Cook, t'as du fric? Je suis à court là.

- Ben voyons!, grommelle la tête arrière de l'ovni. Tourne-toi imbécile! »

Zoro obtempère à contre-cœur mais bon, on va pas y passer la nuit non plus, hein!

Le cuistot se tortille pour trouver son porte-feuille et adresse un large sourire à l'hôtelier en lui tendant un billet.

Billet tendu, aucune réaction derrière la réception. Billet jeté sur le comptoir.

Et demi-tour, Zoro reprend les choses en main!

« Et la clé, c'est pour quand?

- Euh, oui monsieur… messieurs… »

L'épéiste soupire bruyamment, la patience, c'est pas son fort.

«Troisième étage gauche, se permet de préciser l'hôtelier qui sort du comas.

- Tu l'as fait exprès hein? », marmonne Zoro en s'emparant du passe brutalement.

Sanji ne peut s'empêcher de ricaner. Bien fait! Trois étages, ça calmera tes ardeurs!

Zoro n'en pense pas moins. Trois étages avec ce boulet de Cook sur l'épaule. Bah, considérons que c'est un entraînement. Et c'est parti!

OoOOoo

Enfin arrivés au troisième (après une pause au deuxième, ben non, il sait que c'est pas le bon étage, il reprend juste son souffle parce que c'est pas comme s'il était pas capable de compter jusqu'à trois…) Bref. Donc au troisième comme cité tantôt, le sabreur semble hésiter.

« Euh, il a dit quoi, l'autre?

- Gauche, bordel gauche!, s'énerve Sanji, un peu lassé de sa position précaire. Il a plus de patience que Zoro mais moins que Gandhi alors bon… NON! TON AUTRE GAUCHE!

- Oh, inutile de gueuler. C'était pour voir si tu suivais.

- Ouais, on y dira… »

Zoro rigola, l'autre se calma. Il aimait son rire, chose rare et donc précieuse. C'était ce qu'il aimait le plus, quand le bretteur laissait tomber son armure de dédain et se laissait atteindre autrement que par les armes, semblant enfin établir une connexion avec ceux qui l'entouraient. Avec lui.

Enfin, un bruit de clé qu'on tourne dans une serrure, une porte qui grince sur ses gonds et un cuistot qui s'envole littéralement pour s'écraser sur un lit.

L'atterrissage a été moelleux, beaucoup plus que la masse qui s'abat sur lui sans ménagement.

« Connard, je vais te dém… »

Les derniers mots sont littéralement avalés par les lèvres de Zoro. Elles sont si douces, si chaudes, avec ce goût de rhum et de miel. Et si tendres…

Puis deux bras musclés s'enroulent autour de lui et en une roulade, il se retrouve contre le torse du sabreur, sa tête au creux de son cou, leurs jambes agréablement emmêlées.

« Maintenant dodo, Love-Cook! », chuchote Zoro en embrassant doucement son front.

Quoi?! Pas de sexe sauvage? Pas de cris, aucune engueulade? Oï, où est passé le Marimo? Qui c'est ce type aux cheveux verts qui me tient dans ses bras?

Ses questions doivent se lire sur son visage car Zoro semble un instant excédé.

« Ben quoi? T'es épuisé, c'est évident. Alors dors, avant que je ne change d'avis et que je te prenne sans me poser la question de si tu es conscient ou pas! »

Sanji rigole doucement et se love contre son amant. Il en ronronnerait presque tellement il se sent bien. Il a pratiquement rejoint le pays des songes quand il sent une couverture que l'on tire sur ses épaules.

« Dors Sanji… »

Une voix, un murmure, son prénom… Un « je t'aime made in Zoro »…

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