Fairy Tale II : Le dragon a trois têtes
Episode 1: Survie
-Allez! Encore un peu! Nous y sommes presque!
Lyon eut beau mettre tout son cœur dans ses encouragements, Etoile, le magnifique cheval gris qui l'avait toujours accompagné dans ses voyages et ses aventures n'avança plus. Le jeune monarque eut à peine le temps de quitter sa scelle que l'animal s'affaissa et s'écroula finalement, trop faible pour se réincorporer.
Lyon fronça les sourcils avec tristesse. Il s'agenouilla auprès de son fidèle compagnon et lui caressa l'encolure sans cesser de lui murmurer des mots paisibles. L'œil noir du cheval le fixait tandis que sa respiration ralentissait progressivement et bientôt ses pupilles perdirent leur bel éclat et restèrent figées dans un regard vide de mort.
-Etoile…Tu as été très brave. Merci mon ami. Je suis navré de t'avoir poussé à tes limites…Je ne t'oublierais jamais…
La voix tremblotante, Lyon ne put empêcher les larmes de monter à ses yeux. Il connaissait très bien le coupable du destin tragique de son beau cheval car il s'agissait de lui-même. Lyon avait fait rendre l'âme à sa monture dans sa fuite effrénée à travers les terres magnoliennes. Mais il n'avait pas vraiment eu le choix. Dès que Ren et lui avaient quitté la capitale de Magnolia, ils avaient entendu le galop des soldats magnoliens à leur trousse. Ils s'étaient alors élancés dans une course éprouvante à travers la forêt et les champs et avaient finalement réussi à semer leurs poursuivants grâce à la ténacité de leurs montures.
Ils avaient galopé encore longtemps pour mettre une distance maximale entre eux et leurs ennemis, car ils n'avaient plus le moindre doute quand aux intentions des magnoliens à leur égard. D'après les cris de haine et les menaces de leurs poursuivants, la vieille inimitié existant entre riverains et magnoliens avait ressurgie avec plus d'intensité que jamais. Tout en chevauchant Etoile, Lyon n'avait cessé de s'interroger sur le sort de Gray, d'Oul et du reste du cortège riverain. Dans le meilleur des cas ils avaient été mis aux fers et dans le pire des cas…
Gray avait été stupide en refusant de prendre la fuite avec eux! Lui et ses maudits principes! Il s'était condamné tout seul! A présent que les magnoliens détenaient le prince riverain, la guerre éclaterait à nouveau et avec plus de fureur qu'auparavant. Son oncle Erys n'accepterait jamais de laisser son engeance prise en hottage par ses ennemis. Il crierait au scandale et enverrait ses troupes raser les territoires déjà dévastés par leurs conflits précédents. Ce cercle de haine ne s'arrêterait jamais.
La paix c'est pour les faibles, Gray! Se répétait Lyon, les dents serrées. La victoire est la seule chose que nous devions convoiter! Et pas cette traitresse de princesse! Tu t'es laissé berner par la beauté du chant d'une sirène. Mais les sirènes sont comme les belles fleurs. Leurs épines sont souvent empoisonnées…
La nuit avait finie par tomber et avec elle une pluie glaciale qui les avait obligés à chercher un refuge sous quelques rochers parsemés dans la vallée. Ren avait fait de son mieux pour aider son ami à entrer en chaleur, lui frottant vigoureusement les bras pour calmer ses tremblements. Mais ça n'avait pas été très efficace et c'est que Lyon avait beau ne pas vouloir se l'avouer, il ne tremblait pas seulement de froid. Il avait peur. Il avait peur pour son cousin et pour son mentor Oul. Lyon ne s'était jamais très bien entendu avec Gray. Cela était dû en grande partie au fait que tous les deux se ressemblaient beaucoup trop. Ils étaient arrogants et orgueilleux et ils s'étaient toujours considérés avec beaucoup de rivalité. De plus, après Gray, Lyon était l'héritier de la couronne de Rivars et cela avait fait naître une ambition sournoise en lui: prouver à tout le monde qu'il pouvait faire un bien meilleur roi que son capricieux et indomptable cousin.
Mais malgré tout cela, Gray et lui avaient grandit ensemble. Lyon regrettait aujourd'hui de ne pas avoir su soutenir son cousin lorsqu'Erys jetait toutes les fautes sur lui, lorsqu'il lui reprochait de gâcher la vie que sa mère Syra avait sacrifiée pour lui. Lyon avait toujours su que Gray souffrait de l'absence d'une mère à ses côtés mais au lieu de le réconforter, il n'avait pu s'empêcher d'éprouver une jalousie puérile lorsqu'Oul et Gray s'étaient rapprochés et qu'elle l'avait chéri comme un fils. Il réalisait à présent que ce n'était qu'une suite d'enfantillages qui avaient fini par gâter ses rapports avec Gray.
Ils avaient passées deux années d'exil à Barvald tous les trois et en y repensant avec recul, Lyon compris que ça n'avait pas été une mauvaise période de sa vie. Gray et lui avaient beau se chamailler constamment, il leur arrivait aussi souvent de rire et de vivre ensemble des aventures nouvelles. Ça avait été une première pour les deux cousins de quitter les murailles du château et de voler de leurs propres ailes vers des terres lointaines sous la supervision bienveillante de leur maître. Ils avaient fait de nouvelles rencontres, avaient partagées quelques soirées arrosées dans les bars de Saals, avaient découverts de magnifiques paysages qui ne semblaient pas appartenir au royaume humain… En faisant ce bilan, Lyon compris que ce séjour les avaient rapprochés et qu'à leur retour à Rivars ils avaient repris leur veille attitude de dédain par pur reflexe. En réalité Lyon n'avait jamais haï son cousin. Il avait juste la stupide habitude d'envier chaque chose que Gray possédait!
La tête enterrée dans ses mains, Lyon avait été incapable de trouver le sommeil ce soir là, rongé par l'inquiétude. Ils devaient se hâter de rentrer au pays! De prévenir son oncle pour qu'ils sauvent son cousin au plus vite! Oul était une excellente guerrière mais même elle était impuissante face à la puissance concentrée des magnoliens!
Peu avant le levé du soleil, Lyon avait réveillé son camarade et ils avaient reprit la route. Malheureusement, pendant la fuite ils avaient perdus leur repère et à présent ils erraient sans but tels des spectres hantant des terres maudites. Ils n'avaient que de très maigres réserves de nourriture et d'eau qu'ils avaient chipées en partant et qui auraient à peine suffit pour le voyage de retour jusqu'à Rivars. Celui-ci aurait prit quasiment quatre jours s'ils avaient suivis la bonne route. Mais ils étaient perdus et la seule chose qu'ils apercevaient à l'horizon était une forêt interminable et pas la moindre source d'eau courante.
Le deuxième soir ils s'étaient installés aux abords de la forêt, sursautant aux hululements lugubres des hiboux et aux craquements de branches des arbres. Ils avaient laissés de côtés quelques bouts de pain et le fond d'une cruche d'eau en espérant pouvoir chasser dans la forêt le lendemain pour se restaurer. Ce fut le troisième jour après une marche épuisante, que le pauvre Etoile complètement déshydraté et épuisé avait flanché.
-Mon seigneur, l'appela Ren qui arrivait derrière lui à cheval sur une pauvre bête qui paraissait aussi mal en point que son Etoile. Prenez mon cheval, je poursuivrais à pied.
-Ça ne servira à rien, soupira Lyon en se laissant tomber le dos contre un arbre. Nous ne savons pas où nous allons. Ton cheval mourra bientôt de soif et de fatigue lui aussi. Et c'est certainement ce qui nous attend tous les deux.
Ren descendit à bas de son cheval, l'air résigné. Il ôta sa monture de cuir de son dos et flatta l'encolure de l'animal avec tendresse. Puis il le poussa dans la forêt, lui claquant le dos pour le faire fuir. Le cheval hennit faiblement et s'en alla en trottinant. Ren fit ensuite demi-tour et alla s'assoir auprès de son ami, les jambes croisées.
-Puisqu'il n'y a plus d'issue nous n'avons plus besoin de lui, se justifia-t-il. Il aura plus de chances de survivre s'il n'a plus personne à sa croupe.
-Mmm, acquiesça Lyon avec lassitude.
Ren soupira longuement, fermant ses jolis yeux noirs. Un léger sourire se dessina sur son visage hâlé.
-Peu importe comment se termine cette histoire. Sachez que je ne regrette pas une seule seconde de vous avoir suivi jusqu'à présent. J'aurais aimé avoir l'honneur de vous escorter sain et sauf jusqu'à Rivars et de vous voir hériter du trône que vous méritez. J'aurais aimé être un meilleur protecteur… J'ai échoué lamentablement à vous garder en bonne santé. Peut être Ibiki ou Eve auraient été meilleurs à ma place...
Lyon se tourna vers son compagnon, profondément ému par ses paroles. Il avait toujours été surpris par la ferveur que lui vouaient ses trois amis de la Cour. Ils l'avaient toujours traité avec un respect et une admiration surdimensionnée et Lyon en avait tiré beaucoup de flatterie et d'égo, se disant qu'ils le traitaient comme il le méritait vraiment. Mais à présent qu'ils étaient au bord de la mort, il comprit qu'il ne s'agissait pas simplement du traitement dû à un prince, mais d'une amitié profonde et sincère.
Ce fut irritant de réaliser si près de la fin à quel point il avait été aveugle et imbécile toute sa vie. Il avait eu tout ce dont quiconque aurait pu rêver. Une famille aimante, des amis exceptionnels, une vie luxueuse. Et pourtant il avait toujours agi avec insatisfaction comme si rien ne lui suffisait, comme s'il refusait de se contenter de ce qu'il possédait déjà. Il avait envie de se gifler pour tant d'insolence et de préciosité. Mais il était trop faible pour bouger ne serait-ce qu'un doigt. Il réalisait soudain qu'il n'arriverait plus à se lever. Son corps refusait de remuer. Apparemment, il n'aurait jamais l'occasion de corriger toutes les erreurs qu'il avait commises tout au long de sa vie. Quel dommage.
-Merci…
-Mon seigneur?
-Merci de rester avec moi jusqu'à la fin, Ren. Tu as été parfait dans ton rôle. Tu n'as rien à te reprocher. C'est à moi de m'excuser. J'ai toujours été…Je… J'aurais aimé avoir un peu plus de temps.
-Qu'est-ce que vous dites? Vous n'êtes pas encore…!
-Tutoies moi, je t'en prie. Traites moi en ami. C'est ainsi que je veux que tu me vois.
Ren fronçait profondément les sourcils, l'air très inquiet. Il posa une main sur le front de Lyon et écarquilla les yeux.
-Vous êtes brûlant de fièvre! Je dois faire quelque chose!
-Ren…
La force manqua inopinément au jeune noble et il sombra dans l'inconscience. Ce fut un soulagement. Il ne ressentait plus cette douleur battante à la tête. Il pouvait enfin se reposer.
Lyon ouvrit lentement les yeux. Les sens engourdis, il grimaça, se demandant où il était. Il regarda autour de lui et compris qu'il était allongé sur un lit dans une chambre aux murs de pierre. Il se redressa brusquement, faisant tomber la serviette humide qui lui couvrait le front. Lorsqu'il voulu se lever il réalisa qu'il était complètement nu. Il ne put s'empêcher de rougir d'indignation, se demandant qui l'avait dévêtu pendant son sommeil. Etait-ce Ren? Si c'était le cas, il aurait pu avoir la décence de lui laisser ses sous vêtements!
Il enroula un drap autour de sa taille et avança sans faire de bruit. La porte de la chambre était grande ouverte mais Lyon n'aperçut personne dans les alentours. Il s'avança donc dans un couloir étroit, regardant de tous les côtés. Il entendit un bruit de voix et, intrigué, il s'en rapprocha, tenant fermement le drap contre lui. Arrivé à une porte ouverte, il s'inclina prudemment vers l'intérieur pour voir sans être vu.
-Bonjour, Lyon.
Lyon serra les dents, agacé d'avoir été si rapidement découvert. Il n'avait pas fait le moindre bruit pourtant! Et surtout, la femme qui venait de le saluer lui tournait le dos, occupée à préparer du thé. Comment l'avait-elle repéré? Elle avait des yeux dans le dos ou quoi?!
Ren Akatsuki, qui se trouvait dans la pièce, assis sur une chaise en bois et tenant une tasse fumante entre ses mains, parut surpris en voyant Lyon s'avancer dans la pièce.
-Mon seigneur! Je ne vous ai pas…Je veux dire, je ne t'ai pas entendu arriver, Lyon.
Lyon eut un petit sourire en remarquant les efforts que devait faire Ren pour le tutoyer. Son ami lui renvoya son sourire avec chaleur.
-Asseyez-vous, lui proposa la femme inconnue en se retournant. Je suis en train de vous préparer du thé.
Lyon l'inspecta avec curiosité. C'était une vieille femme très particulière. Les cheveux très longs et blonds, elle le regardait avec des yeux sages d'une beauté à couper le souffle. Elle paraissait dégager une aura lumineuse et son sourire cachait un mystère insaisissable. Et pourtant, sa peau était parcheminée de rides et de tâches de vieillesse. Il y avait comme une contradiction entre son apparence et son attitude qui le perturbait. Il décida de rester vigilant.
-J'aimerais d'abord récupérer mes affaires, s'il vous plaît.
La vieille femme parut interloquée. Elle cligna des yeux avec surprise.
-Oh! Mais elles étaient très sales alors je les ai lavées. Elles sont encore en train de sécher. Si vous voulez je peux vous prêter des vêtements. Suivez-moi je vous prie!
Il s'exécuta, étonné par le dynamisme de la petite femme. Elle marchait en sautillant et chantonnait un air mélodieux. Ils arrivèrent dans une chambre envahie de poussière et elle s'agenouilla sur un grand coffre aux dessins incroyablement beaux et sophistiqués. Ce n'était pas le genre de meuble qu'on s'attendait à trouver dans une maisonnette aussi simple.
La femme se mit à fouiller le coffre, y plongeant à moitié d'une comique façon. Lyon haussa un sourcil, se demandant s'il devait rire ou l'aider. Quelque chose lui frôla le mollet et il s'en écarta, alarmé, avant de comprendre que ce n'était qu'un chat.
-Miaouhhh!
-Chagot! S'exclama la femme en sortant la tête des profondeurs du coffre. Nom de nom! Tu lui as fichu la trouille! Regarde-le! Tu vas le faire tourner de l'œil alors qu'il vient de se réveiller le pauvre!
Lyon fit la moue, vexé, tandis que le chat blanc, l'air tout triste, se roulait en boule et baissait les oreilles sur sa tête.
-J'ai trouvé! Voilà voilà! Vous n'avez qu'à mettre ça!
Lyon regarda le pantalon noir et la chemise blanche que lui proposait la dame vec circonspection. Il haussa les épaules, se disant que ça ferait l'affaire. Puis il réalisa à quel point il était en train de se montrer irrespectueux et il inclina la tête avec gratitude. Décidemment, il devait changer ses mauvaises habitudes!
-Merci beaucoup madame.
-Mais de rien, jeune homme, répondit-elle avec son sourire étrange. Viens Chagot! On le laisse s'habiller en paix!
Lyon se vêtit rapidement. Le pantalon était un peu trop moulant à son goût et la chemise trop large mais ce n'était pas vraiment le moment de s'inquiéter pour son apparence. Pieds nus, il retourna dans la pièce où l'attendait sa tasse de thé. Il n'y avait pas trace de la vieille dame ni de son chat mais Ren était toujours assis à sa place.
Lyon s'assit auprès de lui, le regardant d'un air interrogateur.
-C'est elle qui nous a trouvé dans la forêt, expliqua son ami. Apparemment elle habite seule ici et elle se promenait dans la forêt quand elle est tombée sur mon cheval. Elle a vu qu'il était épuisé et qu'il ne s'agissait pas d'un cheval sauvage alors elle s'est dite que son chevalier ne devait pas être loin. C'est là qu'elle nous a trouvés. Je vous ai porté jusqu'ici. Elle nous a très bien accueillis. Là tout de suite elle est partie nourrir mon cheval. Il a bien récupéré lui aussi. Nous pourrons le reprendre pour le retour.
Ren porta une main au front de Lyon.
-La fièvre est complètement retombée. Ça me rassure. J'ai vraiment cru que…
Lyon lui attrapa la main et la serra, souriant.
-On s'en est sorti finalement. Faut croire que la chance est avec nous.
Ren sourit lui aussi.
-Je n'appellerais pas ça de la chance, mais plutôt le destin.
La vieille dame et sa chatte étaient apparues au seuil de la porte comme par magie, les faisant sursauter à l'unisson. Elles les fixaient toutes deux avec une intensité étrange.
-Mon ami m'a expliqué comment vous nous avez sauvés, dit enfin Lyon, mal à l'aise. Je vous remercie du fond du cœur. Sans vous, je ne sais pas ce que nous serions devenus.
-Bien sûr que vous le savez, rétorqua l'inconnue. Vous seriez morts.
-Euh…Oui. Certainement. Vous…Vous ne m'avez toujours pas dit votre nom.
La femme inclina la tête sur le côté, visiblement amusée.
-Vous ne me l'avez pas demandé non plus. On m'appelle Mamie Musard. Mais ça ne veut pas dire que c'est mon véritable nom.
Lyon et Ren échangèrent un regard, se demandant si l'isolement en plein milieu de la forêt n'avait pas affecté l'esprit de cette vieille femme.
Mamie Musard sautilla jusqu'à la table et s'assit à son tour. Chagot grimpa agilement sur ses genoux et ne les quitta pas des yeux tandis que sa maitresse discutait avec eux tout en lui caressant le poil.
-Vous devriez boire votre thé tant qu'il est chaud! Conseilla-t-elle à Lyon.
Docilement, il porta la tasse à ses lèvres et y trempa la langue. Le thé était délicieux! Il ne tarda pas à vider sa tasse, émerveillé par sa saveur mielleuse.
-Vous vous demandez certainement ce que nous faisions perdus dans cette forêt…, commença Lyon.
-Pas vraiment non, l'interrompit Musard. Je m'en doute déjà en réalité.
Ren leva les mains d'un geste innocent lorsque Lyon tourna un regard accusateur vers lui.
-Je ne lui ai rien dit! Se défendit-il.
Lyon commençait à se mettre en colère. Comment pouvait-elle avoir la moindre idée de ce qui leur était arrivé si Ren ne lui avait rien raconté?! Qui était-elle à la fin?
Mais alors qu'il serrait les lèvres, irrité, une douleur inattendue naquit dans son ventre. Il resta de marbre et jeta un rapide coup d'œil à Ren qui lui aussi commençait à s'agiter tout en portant ses mains à son ventre.
Le thé! Comprit-il avec horreur. Ils venaient d'échapper à la mort pour tomber dans un piège aussi fatal! La vieille les avait empoisonnés!
-Ne vous méprenez pas, Lyon Bastia, parla la dame d'une voix douce. Je ne vous veux aucun mal. Bien au contraire.
-Qui êtes vous? Grogna Lyon, ne pouvant plus dissimuler sa souffrance.
Musard eut soudain l'air triste.
-Je ne suis plus qu'un fantôme de moi-même malheureusement. Mon vrai nom est Mavis Vermillion, la mère des enfants de la forêt. Et voici Chagot, la reine des Exeed. Il fut un temps où toutes les deux nous veillâmes ensemble sur la prospérité de nos deux peuples. Mais le temps a affaiblit notre magie. Les nôtres se sont éteints peu à peu et nous avec eux. Aujourd'hui nous sommes réduites à la fuite. Si jamais il nous trouve ce sera la fin de nos deux espèces et de notre monde par la même occasion.
-Il?
Ren était tombé de sa chaise et il se tordait à présent par terre, suffocant. Lyon ne se sentait pas mieux. Il devait serrer les dents pour ne pas hurler.
-Zeleph! Il a toujours cherché à nous détruire! Mais avant nous étions bien plus puissantes que lui! Nous l'avons vaincu grâce aux dragons et à nos pouvoirs combinés!
-Miauouuuhh! Renchérit Chagot.
-Mais cela n'a pas suffit, soupira Mavis. Nous étions incapables de l'éliminer pour de bon. Nous n'avons pu que confiner ses pouvoirs et sa noirceur dans un corps humain en sachant que viendrait un jour où nous devrions l'affronter de nouveau. Nous n'avons fait que repousser l'échéance. Le jour que nous craignions tant est arrivé. Il s'est réveillé.
Lyon tomba à genoux. Il tenta d'enfoncer ses doigts dans sa gorge pour se faire vomir mais ce fut inutile. Son corps avait déjà absorbé le contenu de son thé. Le front couvert de sueur, il entendait la voix déformée de Mavis.
-Mais il reste de l'espoir. Nous avons lu dans les cieux une prophétie il y a bien longtemps qui annonçait le temps de grands guerriers en mesure d'affronter le démon. Cette fois, les humains devront lutter à leur tour et le dragon aura trois têtes…
-Qu'est ce que…tu…nous as fait?
Ren ne bougeait plus. Lyon se demanda s'ils allaient réellement mourir ainsi après s'être cru sauvés. C'était une fin encore plus horrible!
Mavis s'agenouilla auprès de Lyon et pris sa tête dans ses mains. La vue flouée par la douleur, Lyon observa un visage bien plus jeune que celui de la vieille Musard. C'était le visage d'une petite fille blonde aux grands yeux verts. Il n'y avait plus la moindre trace de rides ni de tâches sur sa peau limpide.
-J'ai utilisé un fragment de la magie qu'il me reste, expliqua-t-elle. Je viens de vous transformer en enfants de la forêt pour que vous rejoigniez le combat. Tu es un élément important, Lyon. Tu dois convaincre les tiens de diriger les armes vers leur véritable ennemi. Magnolia et Rivars doivent s'unir face à Zeleph! C'est notre seul espoir!
Lyon fut incapable de garder les yeux ouverts plus longtemps. Il se sentit sombrer à nouveau.
J'espère qu'il survivra, fit une voix féminine dans sa tête. Il ne nous reste plus beaucoup de magie, Mavis.
-Je sais Chagot. Je sais.
Konishiwa!
On se retrouve pour ce deuxième volet! Etes vous toujours aussi motivés! Paske moi en tout cas je pète le feu! Pour ceux qui n'ont pas lu "Fairy Tale" vous pouvez le trouver sur mon profil ^^ On se retrouve bientôt pour la suite! jana!