« Tweek.

Quand je ferme les yeux, je me rappelle de tes crises de nerfs incroyablement mignonnes pour moi, même si les autres pouvaient parfois te prendre pour un fou. Je me rappelle de ton odeur. Du café, mais pas seulement. De chocolat. De bonbon aussi. Tu es un mélange de tellement de saveur sucrée ou amère, je ne saurais pas la décrire exactement. Je sais juste qu'elle est uniquement propre à toi. Quand je ferme les yeux, j'arrive presque à te revoir. A revoir tes cheveux blonds, tes yeux dans lesquels j'aimerais à nouveau me noyer et tes vêtements absolument mal boutonnés ou trop grands. Je peux voir ta petite taille, ton air apeuré absolument adorable, et toutes ces choses qui font que je ne peux pas t'oublier.

Quand je passe devant un établissement Starbucks Coffee, je ne peux m'empêcher d'y rentrer et de commander un café noir avec un muffin. Et quand le vendeur me demande un nom pour ma commande, je murmure doucement le tien, me l'appropriant presque. Et quand on prononce "Tweek" juste après pour me donner ma commande, ça me fait tout drôle, j'hoche la tête en direction de la personne et avale le café si rapidement qu'on pourrait presque me prendre pour toi.

Parfois, je souris tout seul en repensant à ta gentillesse, à ton caractère impulsif et à ton petit corps qui ne s'arrête jamais de bouger. Je pense que j'aurais bien aimé te voir rester immobile une fois. Pour voir ce que ça aurait fait. J'aimerais encore déposer mes lèvres sur les tiennes encore une fois, mélanger mon odeur de clope à la tienne. Faire courir mes mains glacées dans ton dos, déboutonner ta chemise une nouvelle fois, même si je ne pouvais aller plus loin que ça, puisque tu me l'avais interdit. Nous étions jeunes, c'est vrai. Mais maintenant, peut-être que tu regrettes de n'avoir rien fait, puisqu'on ne se reverra plus jamais.

J'aimerais traîner encore une fois avec toi, déconné comme on le faisait quand nous n'étions que des amis. Je voudrais ne pas t'ignorer pendant un an et demi, te faisant sans doute autant souffrir que je ne souffrais de ne pas t'avouer ce que je ressentais. J'aurais voulu avoir plus de cran avant, de manière à t'avouer mes sentiments plus tôt. Mais je n'ai pu le faire qu'après un an et demi. Et j'en suis désolé.

Je voudrais retrouver ces 6 mois, les seuls 6 mois de ma vie où j'eus été vraiment heureux, et moi-même. Je voudrais retrouver tous ces moments heureux, bien que cachés. Mais c'est impossible. Parce que quelqu'un que nous croyons notre ami a tout balancé. Et on a dû se séparer. J'étais déchiré, j'aurais voulu mourir. Après ça, mes parents ont divorcé. Et puis ce fut à tous ceux que je considérais comme mes amis et à toi de m'ignorer. Alors je ne suis plus venu en cours. Je vous ais tous haï, même toi. Je m'en veux, je m'en veux incroyablement. Alors pour essayer d'oublier tout ça, je suis venu en France,loin de tout ça.

Et merde, voilà que je pleure. Ça m'apprendra à écrire des trucs romantiques en pensant à toi, et en faisant semblant de te parler. Mais ça me permet de ne pas oublier. Quand on sait que je suis venu en France pour oublier, ça peut paraître ironique de vouloir me rappeler de toi. Mais je le veux.

Je t'aime Tweek. »