Jingle : Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "psychose" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.

Disclaimer : JKR est notre guide !

Un Cadeau empoisonné

Matin de Noël à Poudlard. Cela devait être un jour sans histoire, un jour heureux, un jour sans Maraudeurs. Les Serpentard passaient en effet leur Noël en famille, c'est-à-dire chez eux ou au sein de la maison des vert et argent. Il fallait dire aussi que les mondanités du monde sorcier poussaient beaucoup d'élèves issues des familles de sang-pur à rentrer chez eux pour développer leur contact avec la société. Mais Severus, lui, préférait rester à Poudlard. Malgré le calvaire que lui faisait subir les quatre imbéciles de Gryffondor, le sorcier aimait beaucoup le château. Le fait de ne pas beaucoup aimer son père moldu l'y aidait grandement au demeurant. Mais Severus aimait par-dessus tout un Poudlard sans Maraudeurs, et cela n'existait qu'à Noël, quand les quatre terreurs se cantonnaient dans leur tour.

Qu'elle ne fut donc pas sa surprise quand, après s'être levé d'excellente humeur, après avoir partagé un petit déjeuner très conviviale dans la salle commune avec son dernier camarade de dortoir Evan Rosier, après avoir commencé à déballer joyeusement ses cadeaux, il tomba nez-à-nez avec un paquet emballé d'un beau papier rouge brillant avec un ruban doré et un petit mot l'accompagnant :

Joyeux Noël Sevy-chou !
On espère que tu ne nous as pas oubliés, nous, on a pensé à toi !
Gros bisou Gryffondorien et amuse-toi bien avec ce…présent.
Tes amis les Maraudeurs

« Hé, Evan, viens jeter un œil à ça !

- Quoi, tu as reçu un cadeau qui batte mon… nouveau kit de potion ?, » demanda l'interpellé en rangeant sur une pile de bouquin le dit cadeau qu'il venait de déballer.

Il finit par se rapprocher, intrigué par le silence que lui offrait Severus en retour mais il eut un mouvement de recul rien qu'en apercevant la couleur de l'emballage.

« C'est de leur part ?, demanda-t-il, l'appréhension dans sa voix en disant assez long sur ceux dont il parlait.

- Y a pas de doute.

- Ne l'ouvre pas ! »

Pas besoin de ce conseil, Severus avait déjà reposé le paquet par terre avec prudence et délicatesse, comme s'il s'agissait d'une bombabouse à explosion programmée. Pas besoin d'Evan pour savoir que tout ce qui venait d'un Maraudeur était mauvais, sournois, diabolique et qu'il fallait s'en méfier. Les quatre Gryffondor leur en avait fait voir des vertes et des pas mûr depuis leur entrée à Poudlard. Au début, ce n'était que des insultes, de petites joutes verbales. C'était à celui qui avait la meilleure répartie et Severus ne se débrouillait vraiment pas trop mal. Ensuite, c'était devenu des petits sorts par-ci par-là, rien de bien méchant. Quelques minutes à l'infirmerie suffisaient en général à tout faire rentrer dans l'ordre. Puis était arrivé les bagarres, les humiliations et enfin l'arme ultime de ces satanés de Maraudeurs : les blagues. Ils appelaient ça des blagues, mais elles ne faisaient rire qu'eux, il s'agissait plutôt de pièges de plus en plus élaborés visant à les tourner en ridicule. Ces « blagues » étaient parfois étendues à toute l'école pour que les professeurs ne puissent pas faire de lien direct avec la vendetta permanente opposant Serpentards et Gryffondors, mais elles visaient tout de même en majorité leur noble maison.

Ce paquet n'était qu'une machination supplémentaire.

« D'après toi, qu'est-ce qu'il contient ?, demanda Evan dont la curiosité prenait peu à peu le dessus sur la peur.

- On s'en fiche, on ne l'ouvrira pas, il vaut mieux le jeter tout de suite.

- Mais peut-être que c'est ce qu'ils attendent ?

- Et peut-être que si c'est nous qui attendons, ça va nous sauter au visage. Tu veux prendre le risque ? »

Severus se leva et tira sa baguette pour faire disparaitre le cadeau.

« Non attends ! Si tu veux t'en débarrasser, fais-le à la main, il y a peut-être une sorte de détonateur à la magie placé dessus.

- Oui, tu as raison. Mais on ne peut pas non plus le jeter dans le feu, si le paquet contient une potion volatile ou une substance explosive, ça risque de ne pas être très joli à voir.

- On ne peut pas non plus se contenter de le mettre à la poubelle, ça ne ferait que retarder l'échéance et le risque subsisterait toujours.

- Dans tous les cas on est coincé… tant qu'on ne sait pas ce que le paquet contient. »

Et voilà qu'à son tour Severus éprouvait le besoin viscéral de savoir ce que contenait le cadeau. Que pouvait bien lui envoyer ses bons vieux ennemis.

« Je sens bien le coup de l'explosion au moment de tirer sur le ruban, proposa-t-il.

- Ou un lâché de lutin de Cornouaille. »

Severus grogna. Un matin en ouvrant la porte de la salle de bain de leur dortoir, une ribambelle de lutins bleu électrique s'en était déversée, réduisant leur chambre en un désordre sans nom.

« Ca n'a pas l'air de remuer, je pense qu'on peut exclure les bestioles en tout genre.

- Ca peut être une farce « à la moldu », proposa Evan en marquant clairement son dégout de ne serait-ce que prononcer le mot « moldu ».

- Genre projection de plumes engluées à une potion d'élastine ?

- Genre aussi potion à furoncle.

- Non, ils sont peut-être mauvais, mais pas au point de s'abaisser à quelque chose d'aussi basique. Ce doit être quelque chose de beaucoup plus élaboré. Il ne faut jamais sous-estimer son adversaire. C'est sûrement quelque chose de très dangereux, à défaut d'être humiliant, puisqu'il n'y a personne pour en contempler publiquement les ravages. »

Après un moment à imaginer les pires scénarios, Severus et Evan en arrivèrent à la conclusion qu'ils ne pourraient plus dormir tranquille tant qu'ils n'auraient pas ouvert ce maudis paquet. Mais ils ne se jetteraient pas ainsi dans la gueule du loup sans y être préparés. Ils rangèrent donc tout ce qu'ils purent autour du paquet, et notamment le reste de leurs précieux cadeaux de Noël, sortir une batterie d'antidotes et de potion de soin, au cas où, et s'équipèrent d'une armure d'oreiller pour se protéger d'éventuels chocs. Severus enfila même son bonnet en laine aux couleurs de Serpentard pour protéger ses cheveux, cible privilégiée des quatre magouilleurs de Gryffondor.

Ils avancèrent tous les deux en rang serré, côte à côte, s'attendant presque à voir surgir une armée de nains du paquet maudis. Severus approcha sa main du nœud dorée quand Evan retint sa main.

« Non, il vaudrait peut-être mieux garder des distances. »

Severus acquiesça et il attacha une petite ficelle au ruban avant d'aller se cacher derrière une table et de tirer d'un coup sec.

Rien, il ne se passa rien du tout. Severus et Evan en était abasourdis. Ils s'étaient attendus au pire et voilà que le papier rouge avait laissé place à une innocente boîte de chocolat. Il y a avait bien eu des projectiles, mais ils étaient constitués d'inoffensifs cotillons et confetti rouge et or. Etonné et presque en colère, Severus se saisit de la boîte et l'agita sous le nez de son camarade.

« Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Pourquoi ils m'envoient des chocolats ?

- Attends, ils sont peut-être piégés ou empoisonnés. »

Le génie des potions regarda soudain la boîte rouge et verte d'un œil soupçonneux. Il la déposa délicatement sur une table et fit trois pas en arrière pour s'en éloigner. Dans le doute, il préféra la laisser là et ne plus y toucher.

La semaine suivante, quand les autres Serpentard rentrèrent de leurs vacances, ils purent découvrir une zone sécurisée délimitée par un mince cordon couleur émeraude. Personne n'osa s'approcher de la boîte à l'allure perfide. A la reprise des cours, Potter et Black s'approchèrent de Severus au début d'un cours de métamorphose et lui donnèrent une petite claque dans le dos.

« Alors Sevy-chou, tu ne t'es pas trop pris la tête avec nos chocolats ? »

Pour toute réponse il leur envoya un regard noir. Le lendemain, la boîte avait disparue, les premier années de Serpentard avait craqué (ils n'étaient pas encore assez méfiants les pauvres) et s'étaient régalés avec les meilleurs chocolats de Pré-au-Lard.