NEW HOPE
SEPTIEME CHAPITRE:
SHAATIS
Le bip du communicateur l'éveilla en sursaut. Sam l'activa et l'image d'un Daniel tout excité apparut. Elle n'eut pas le temps de placer un mot que l'archéologue se lançait comme une furie à l'attaque.
-Sam, on a trouvé. L'artéfact n'est pas une clé conventionnelle. C'est comme une sorte de bip pour voiture, vous savez les petits machins qui fonctionnaient avec des ondes ou je ne sais plus quoi? L'archéologue gesticulait tellement que ses bras se perdaient hors du champ de la mini caméra. C'est la fréquence. Teal'C et moi avons passé des heures à chercher une quelconque ouverture, une fente où l'on pourrait insérer un tel objet. Mais rien, le sol est totalement lisse. Alors ce ne peut être que ça, l'appareil doit émettre une fréquence qui permet d'enclencher un mécanisme d'ouverture. Et c'est une chance car malgré que nous n'avons pas la clé nous pouvons moduler une fréquence, n'est-ce pas?
-Oui, c'est exact. D'ailleurs vous pouvez le faire avec ce communicateur…
-C'est tout ce que je voulais savoir! Il se retourna plus vite que l'éclair mais il revint sur ses pas. Euh, comment on fait?
-Allez dans le menu, cherchez «réglages», «émetteur», puis «fréquence», sélectionnez le type de fréquence que vous désirez puis tapez-en la valeur.
-D'accord. Peut-on continuer de communiquer pendant que je fais le nécessaire?
-Bien sûr, cet appareil possède plusieurs canaux indépendants.
-Comme ça vous pourrez tout suivre.
Daniel fit les manipulations et un léger son surgit du communicateur. Pendant un instant rien ne se passa puis soudain le sol s'ouvrit là où il y avait le dallage. Un léger tremblement de terre fit bouger l'image du communicateur, posé sur une pierre sèche puis tout s'arrêta. De la terre et quelques gravats tombèrent à l'intérieur provocant un son léger et lointain, évidence de la profondeur de l'endroit. De l'autre côté de l'écran, Sam contenait sa respiration tandis que Daniel et Teal'C s'approchaient du trou béant.
-C'est plutôt sombre là-dedans... mais c'est curieux, ça ne sent pas l'air confiné. Teal'C vous pouvez me passer la lampe torche?
Le jaffa la lui tendit et retourna en arrière pour prendre le communicateur afin que Sam puisse suivre leur progression mais le faisceau de la lampe n'était pas assez puissant.
-Je n'y vois rien. Il va falloir descendre. Je dois avoir une ou deux cordes dans mon sac, j'espère qu'elles seront assez longues.
Daniel revint vers l'endroit où quelques heures auparavant ils avaient posé leurs sacs. Le soleil commençait à pointer à l'horizon créant des étranges nuances mauves et rosées qui avaient du mal à transpercer la végétation luxuriante. Il suffirait d'attendre une heure de plus et l'astre arrangerait en grande mesure leur problème de luminosité mais Daniel était impatient, tout comme ses amis d'ailleurs. Et puis il faudrait bien descendre tôt ou tard. Le temps leur était compté, mieux valait pêcher d'impatience que de paresse.
Madame Chelsea eut pitié de Jack à qui elle trouvait une mine effroyable. Elle décida donc de prendre le volant de la voiture aérienne de l'ancien militaire après le passage de la porte. Et elle eut raison. A peine une minute plus tard, il s'était endormi à l'arrière du véhicule. La vieille femme ne put s'empêcher de penser, après un coup d'œil dans le rétroviseur, qu'Alex avait beaucoup hérité de son père. Malgré ses cheveux plus clairs, l'enfant avait le même regard que lui et les traits trahissant un certain héritage irlandais.
Mais le sommeil de Jack était plutôt agité. Pendant un court instant elle pensa à le réveiller or celui-ci se mit à parler.
-Un cercle… l'imperfection est la violence. Le cercle est parfait.
Daniel finit par vider le contenu de tous les sacs. Il trouva la corde, d'environ dix mètres au fond du dernier sac. Sam regardait les images que Teal'C lui transmettait avec une légère pointe d'exaspération. Le monde pouvait s'écrouler sur eux que Daniel resterait un éternel bordélique. Elle crut entendre la petite voix d'Alex, mais après quelques secondes de silence Sam finit par se dire que la fatigue lui jouait des tours.
Madame Chelsea parvint difficilement à extirper Jack de son sommeil, à présent lourd et reposant. Comme un automate, celui-ci sortit de la voiture et avança vers la porte principale de son domicile suivi de près par l'institutrice. En rentrant ils trouvèrent Sam littéralement collée à l'écran plat. Dans la noirceur on voyait osciller deux faisceaux lumineux. L'image n'était pas très claire, mais Jack n'eut aucun mal à en déterminer le lieu. Il avait déjà vu cette architecture auparavant.
-Ils ont fini par trouver l'entrée.
-Oui, à l'instant.
-J'ai amené du renfort.
A ces mots Sam se décolla de l'écran et tourna la tête pour voir qui était le «renfort». Un sourire illumina son visage, elle avait toujours aimé la vieille femme, d'une intelligence vive et d'une gentillesse désintéressée. Jack fit signe à madame Chelsea de s'asseoir sur le canapé et il prit place à côté d'elle.
-Comment ont-ils réussi?
-Grâce à la fréquence notée sur le dessin de Bessancourt. En fait, l'artéfact n'était pas vraiment une clé comme nous pouvons l'entendre, mais une sorte de…
-De bip, Jack. Vous savez, comme les voitures. La voix de Daniel sonna quelque peu transformée par les interférences provoquées par la profondeur. Qui avez-vous embarqué dans cette drôle de galère qui est la nôtre?
-C'est l'institutrice d'Alex.
-Oh, madame Chelsea, c'est ça?
-Oui, docteur Jackson.
-Heureux de faire votre connaissance.
-C'est réciproque. Et vous, vous devez être Teal'C?
-C'est exact. Veuillez accepter mes plus sincères salutations.
-Merci Teal'C. Mais où êtes-vous?
-Ils sont en forêt amazonienne. Ce fut Sam qui répondit. Il y a peut-être un petit espoir pour sauver la Terre.
-Vraiment? Le visage de la vieille femme s'illumina.
-Ce serait trop compliqué de tout expliquer mais disons que ce que vous voyez a été construit par les Anciens.
-Vous voulez dire que vous avez trouvé une autre arme comme celle qui a détruit toute la flotte d'Anubis?
-Il est un peu tôt pour le dire. Ce fut Daniel qui poursuivit. Cette galerie est immense, on n'en voit pas la fin.
-Vous voulez dire qu'on n'y voit rien du tout, Daniel. Jack fronçait les sourcils tentant de discerner quelque chose en vain. Pas d'interrupteur ou autre chose dans ce genre?
-Non, rien qui y ressemble.
-Ils ont dû oublier de payer la facture.
Toutes les personnes présentes levèrent les yeux au ciel.
-Daniel Jackson! La voix de Teal'C amplifiée par la résonance du souterrain fit sursauter tout le monde. Je crois avoir trouvé quelque chose.
-Mon Dieu…
-Daniel, et si vous nous disiez ce que vous voyez, car ici on est toujours dans le flou. Jack commençait à s'énerver.
Les deux faisceaux lumineux balayèrent la surface cylindrique de ce qui avait tout l'air d'être un réacteur colossal sur un des angles du souterrain.
-Plutôt curieux comme emplacement. Daniel inspectait les abords du réacteur à la recherche d'un quelconque mode d'emploi. Moi, je l'aurais plutôt mis au milieu.
-Peut-être qu'il y en a d'autres, un dans chaque coin de la pièce, dit Jack l'air de rien. Sam et Madame Chelsea le regardèrent comme si une révélation avait eu lieu. Quoi, qu'est-ce que j'ai dit encore?
-Mais oui, tu as raison. C'est logique. Daniel, faites le tour et regardez s'il y en a d'autres.
-En voici un deuxième, dit. Teal'C.
On entendit des bruits de pas rapides s'éloignant vers l'autre extrêmité de la salle.
Dans la minute qui suivit deux autres réacteurs furent trouvés, quatre en total.
-Voyez-vous quelque chose qui permette de les mettre en marche?
-Non, Sam. Rien.
-Puisqu'ils avaient un certain souci de géométrie et si vous cherchiez au centre?
Daniel et Teal'C suivirent le conseil de l'institutrice. Il était difficile de déterminer le centre exact d'une telle surface, néanmoins Daniel trouva ce qu'ils cherchaient. Il trouva aussi la poussière du sol lorsqu'il s'étala de toute sa longueur. Teal'C leva un sourcil, interloqué, puis l'aida à se relever.
-C'est un trapèze d'à peu près trois mètres sur trois et surélevé d'une dizaine de centimètres. Daniel se baissa et passa une main sur la surface afin d'enlever la poussière qui le recouvrait. Il est fait d'une sorte de cristal bleu et rouge. Mais rien n'y est indiqué. Pas de mode d'emploi.
Jack regardait l'écran avec des yeux pétillants.
-Moi je sais comment il fonctionne.
