Je n'aurai pas été longue pour produire cet OS. Très court, mais je pense qu'il fait bien le travail aussi. J'espère que vous aimerez aussi la déclaration de Kasamatsu!


Kasamatsu n'était pas du genre à hésiter longtemps, ni à se cacher éternellement. Quand il ressentait quelque chose, il n'hésitait jamais à le dire, au risque de blesser les gens. Toutefois, des sentiments romantiques étaient d'autant plus difficiles à avouer qu'il n'en avait jamais ressenti auparavant.

En bon capitaine qu'il était, il décida de prendre le taureau par les cornes et de ne pas tergiverser. D'après ce qu'il avait pu voir, son amour avait des chances d'être réciproque; le cas échéant, il savait que Kise ne lui en tiendrait pas rigueur. Ils seraient peut-être en froid un certain moment, mais ils redeviendraient amis, il en était certain.

Un jour comme les autres, il demanda à Kise de rester après la pratique. C'était facile puisqu'il était justement capitaine : tout le monde, y compris le garçon qu'il aimait, croirait qu'il ne lui parlerait que de basket, peut-être même pour le réprimander. D'ailleurs, le blond paraissait nerveux et le brun se renfrogna : lui aussi croyait qu'il ne pouvait que le gronder? C'était dire la perception qu'il avait de lui! Pendant quelques secondes, il hésita. Heureusement, il se reprit bien vite : il était décidé et rien ne le ferait changer d'avis.

Arrivé à la fin de la pratique, Kasamatsu se demandait encore comment il comptait aborder le sujet. Avec un kouhai blond et surtout stupide, il ne pouvait pas se permettre d'être subtil : il devait lui passer le message clairement pour qu'il n'y ait aucun quiproquo. Kise semblait assez bête ou aveugle pour ne pas comprendre où il voudrait en venir et c'était la dernière chose qu'il souhaitait.

Du coup, un simple «je t'aime!» ne semblait pas suffisant, mais que pouvait-il y ajouter de plus? Qu'est-ce qu'il aimait chez le mannequin et incroyable joueur de basket? Sa beauté et ses capacités en tant que joueur? C'était des bases bien peu solides pour fonder une argumentation et Kasamatsu savait qu'il y avait plus, mais quoi justement? Son sourire, son odeur, sa façon d'envahir son espace vital comme s'il y avait déjà une place assignée? Comment convier tout cela en mots?

Kasamatsu était plus un homme d'action qu'un homme de paroles, surtout pour les sujets importants, mais aurait-il l'audace de lui montrer qu'il l'aimait en... l'embrassant?

Il aurait voulu réfléchir un peu plus, mais le moment était là et il ne comptait pas le laisser filer. Ils étaient maintenant tous deux dans les vestiaires, seuls, et Kise semblait encore plus nerveux qu'avant.

- Kasamatsu-senpai? fit-il d'un ton hésitant.

L'interpelé respira un bon coup et décida enfin de se lancer :

- Kise, j'ai quelque chose d'important à te dire.

Ses yeux gris s'enfonçaient dans ceux dorés de son vis-à-vis, cherchant à comprendre ce qu'il ressentait. Il y avait de la nervosité, oui, mais n'y avait-il pas plus?

- Kasamatsu-senpai, ce n'est pas ton genre de tourner autour du pot comme ça.

Il ne put s'en empêcher : son poing alla par lui-même se loger dans le ventre de Kise, qui se plia en deux sous la douleur. Il réalisa avec quelques secondes de retard ce qu'il venait de faire et il se serait volontiers donné un coup lui-même si ça n'avait pas été trop embarrassant. Il était bien mal parti et le désespoir le prit, mais il était bien décidé à mener à terme son projet, que le blond le veuille ou non.

Rassemblant son courage à deux mains, il empoigna son kouhai par les épaules pour le relever à sa hauteur et, sans réfléchir à ce qu'il s'apprêtait à faire, il posa brusquement ses lèvres sur les siennes. Le baiser ne dura qu'un bref moment et, quand il s'en sépara, Kise affichait une mine de poisson sorti de l'eau. Kasamatsu le regarda, attendant une réponse, mais comme rien ne venait, il baissa enfin le regard et demanda :

- Et alors?

Le blond, encore sous le choc, ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois de suite, incapable de formuler sa réponse. Enfin, avec un soupir, le capitaine prit son sac et marcha vers la sortie sans un mot.

Toutefois, une main sur son poignet l'en empêcha et quand il se retourna, c'est un Kise plus décidé que jamais qu'il vit. Il avait la même allure que lorsqu'il était sur un terrain de basketball : le même sérieux et la même passion brulaient dans ses yeux. Kasamatsu eut presque peur de le voir ainsi et eut un petit réflexe de recul.

- Kasamatsu-senpai, dit-il d'une voix plus grave qu'à l'habitude, j'ai le droit d'y voir ce que je veux y voir?

Pas tout à fait certain de saisir, le plus petit pencha la tête sur le côté et demanda :

- Qu'est-ce que tu veux dire, Kise?

- Senpai, répondit-il en se rapprochant, tu dois assumer les conséquences de tes actes.

Il allait rétorquer qu'il était un homme et qu'il assumait toujours ses actes, mais il en fut empêché par une bouche qui se posa sur la sienne. Le fourbe profita du fait qu'il avait les lèvres entrouvertes pour y passer sa langue, entamant un baiser plus profond que tout ce que Kasamatsu n'avait jamais imaginé.

Au bout d'un moment, ses hormones se mirent de la partie et le capitaine de Kaijou fut incapable de réfléchir : il répondit donc au baiser ardemment, délaissant son sac sur le sol pour poser ses mains autour du cou du plus grand, lequel passa ses mains autour de sa taille.

Ni l'un ni l'autre n'auraient pu dire avec exactitude combien de temps ils passèrent ainsi, mais quand ils se relâchèrent, ils étaient haletants et rougissants. Ils ne défirent pas leur étreinte et se regardèrent dans les yeux un moment, chacun cherchant chez l'autre l'émotion qu'ils ressentaient séparément. Enfin, Kise brisa le silence pour avouer ce que son senpai avait prévu de dire :

- Je t'aime, senpai!

À la fois embarrassé, heureux et déçu de ne pas être le premier à le dire, le plus vieux cacha sa tête sur le torse de l'autre et l'insulta de la sorte :

- Kise, imbécile!

Son injure provoqua pour toute réponse un resserrement de l'étreinte autour de lui et un «Yukicchi-senpai!» débordant de joie. Le blond était peut-être imbécile, mais il était maintenant l'imbécile de Kasamatsu, et c'était tout ce qui comptait.