JULIE : Merci pour le com "ligne par ligne" qui me fait toujours autant délirer XD. Comment ça, tu n'avais jamais fait peur à personne ? Sérieux, les gens sont s'en fout la mort dans ce monde de brutes LOOOL.

Térésa et Léon ont eu droit à leur baiser (je me doutais bien que tu l'attendais, celui-là ;)) Gwen se fait couver (trop à son goût) Morgane a sa première "divergence de points de vue" avec son Aithusa (femme sans enfants vs mère de quintuplés) et Kilgarrah (évidemment) est au courant pour les arbres (à la fois, tout le monde est au courant pour les arbres ;)). J'avoue que le Mur est une référence à GoT (d'ailleurs je vois très bien le Mur de Merlin comme celui de GoT, que je trouve trop stylé) et je pourrais dessiner Gaïus et Morgane... si j'étais assez bon avec un crayon pour ça :). J'ai mis une semaine, oui... tu sais, depuis le temps que je publie cette histoire (qui n'était pas supposée être aussi longue !) ça commence à être chronophage comme on dit et parfois je sais plus où donner de la tête dans mon planning XD. Vu que c'est pas près d'être terminé, faut que j'aménage en fonction des possibilités !

SABRINABELLA : merci pour le com, j'espère que ton stage se passe bien ! Le cadeau d'Uther ne viendra pas avant la phase 2;) mais vous avez tous plus ou moins vu juste... tout vient à point qui sait attendre comme on dit !

SHENENDOAH : merci pour ton com, lectrice anonyme qui ne l'est plus, ça fait toujours plaisir d'avoir des news des gens qui suivent depuis longtemps ;). C'est un beau compliment "je ne me suis pas ennuyée un instant", que dire sinon que j'espère bien que ça continuera comme ça ;)

LEGEND : je sais que tu aimes particulièrement toutes les parties qui parlent de la magie et je me doutais que tu aimerais celle-là. Il y a plus d'explications sur la transformation d'Emrys, et de la magie, dans cet épilogue. Pour Morgane, euh... oui mais alors, le comment va être très drôle, parce qu'elle est vraiment opposée au projet, mais quand la Déesse de la magie a un truc en tête XD. Et pour les 1000 reviews, c'est gentil XD mais ça va être dur-dur vu qu'on arrive au dernier chap ;). Ceci dit, non, je n'arrive pas à croire que tu aies été un jour une lectrice fantôme, ça fait... purée, combien de mois que tu es fidèle au poste à chaque chapitre ? Merci pour ça XD

CHOUPAA : Pareil :). En effet Morgane et Wildor méritaient de devenir Dame et Seigneur aux Dragons vu leur histoire avec Aithusa ! Morgane va avoir un enfant, oui... lol. Ce sera pas avec Mordred ceci dit XD. Kilg est toujours pince sans rire, j'adore sa personnalité ;) et oui premier truc qu'il dit c'est pour... chambrer le duo infernal (évidemment). Et pour Uther... il est temps qu'il transmette les clés du royaume mais il va le faire à sa manière (et elle sera stylée ;))

LILY-ANNA : et oui ! les dragons sont les dragons, vivants ou morts, ils traitent les humains à leur manière et n'hésitent jamais à leur remettre les points sur les i XD. Pour le cadeau d'Uther, vous avez tous (plus ou moins) deviné mais je vous réserve encore quelques surprises sur la forme je crois :).De rien pour le chap, l'essentiel étant qu'il vous ait fait plaisir ! Il fait partie du tiercé longueur de cette fic avec le 35 et le 42 ;).

VIOLETTE : j'ai beaucoup aimé ta review. Elle soulève plein de points très intéressants en fait, je vais donc essayer d'y répondre correctement.

"On a même plus l'impression qu'Arthur soit amoureux de Merlin, mais plutôt d'Emrys. C'est à Emrys qu'il fait la promesse de le retrouver."

Merlin est Emrys, ou plutôt, Emrys est Merlin. A l'origine c'était deux choses différentes, la magie du monde et un enfant humain, mais ils se sont "fondus" l'un dans l'autre et sont devenus indissociables. Arthur aime les deux "parties", autant celle qui est humaine que celle qui est magique. Il l'a déjà prouvé à plusieurs reprises. Mais il est surtout amoureux du "tout", qui est indissociable, parce que c'est ce tout qu'est Merlin.

"Ce qui me gêne un peu, et surtout, c'est le personnage de Merlin. C'est le fait que Merlin ne soit plus ou moins qu'une marionnette entre les mains de la magie. C'est juste un réceptacle, qui possède à peine son libre arbitre, puisqu'il n'est même pas le maitre de la magie. C'est Arthur son véritable maître. Les trois quart du temps il l'a subit."

Merlin est un paradoxe. Il n'est pas le maître de la magie, il est la magie. Il ne subit pas la magie, il se subit lui-même. Emrys n'est rien de plus que son miroir, si on y réfléchit bien : elle a "copié", "incorporé" son humanité. La plus grande qualité de Merlin, son aptitude à aimer et à souffrir, son humanité dirons-nous, est aussi son plus grand défaut et ce qui l'handicape le plus. Mais Merlin est incroyablement puissant, car son humanité a changé le visage de la magie, de la Source, de la Déesse elle-même. Et tout ce qui est arrivé découle, quelque part, de son usage du libre arbitre.

"Donc en résumé, il en supporte tous les inconvénients, notamment en ne pouvant pas être totalement avec Arthur comme il semblerait le souhaiter d'un point de vie humain, il ne peut pas non plus être pleinement en contact avec la magie en tant que grand magicien, et en contrepartie, il doit continuer à gérer les vannes et enseigner aux disciples, tout en écopant au passage la garde de Galaad et celle des futurs dragons, ce n'est plus un destin , c'est un véritable sacerdoce."

Bon, je ne me spoile pas il faut que tu lises ce chapitre on en reparle après.

"Je n'ai pas bien compris non plus le sens quand Emrys qui dit à Morgane et Merlin « tu m'appartiens ou tu es miennes. » la aussi cela fait très objet"

Morgane a sciemment décidé d'être "l'objet" de la magie à Camlann lorsqu'elle s'est laissée posséder par elle. A Avalon, elle demande à tenir ce rôle à nouveau car il fait partie de ses fonctions de Prêtresse. L'ultime honneur de Morgane en tant que Prêtresse est d'être dépossédée d'elle-même pour se donner à la magie, corps et âme, et être son objet. Mais cela résulte d'un choix personnel de Morgane, pas de quelque chose que lui impose la magie. Disons que c'est un point de vue sacerdotal que Morgane a dans l'ensemble et contre lequel elle s'insurge de temps en temps. A la Source, quand Aithusa lui parle d'avoir des enfants, on entend clairement la femme parler, et non la prêtresse...

"Arthur sait se faire obéir de la magie, Galaad aussi, mais Merlin, il ne peut que la subir et en pâtir. Ah, j'aurais bien voulu voir Merlin en grand maître puissant et sûr de lui. D'un côté on nous dit que c'est le plus grand, et de l'autre, on voit un personnage faible, toujours au bord des larmes et qui ne maitrise rien du tout."

Merlin a un problème de clivage intérieur. A Camlann, il s'est clivé d'Emrys, et il n'a pas encore réunifié les deux parts de son être. Il se coupe en deux intentionnellement avec le Mur, il se tient à l'écart de lui-même. Comment peut-il être le maître puissant et sûr de lui dans ces conditions ? Merlin est comme une personne qui a peur d'elle-même. Il redoute les extrêmités auxquelles peut arriver Emrys... mais Emrys, c'est lui, donc... il redoute les extrêmités auxquelles peut arriver son propre coeur. Une analogie ? Souvent, il est plus facile à ceux qui nous aiment de nous accepter avec notre part de ténèbres, de violence ou de désespoir, que ça ne l'est pour nous !

"Est-ce que j'ai mal compris ? Apparemment Merlin devait se réincarner sans sa magie ? Galaad la retenait, mais elle s'est échappée pour rejoindre Merlin ?"

Ce n'est pas tout à fait ça. Lis ce chapitre.

"Autre chose que je n'ai pas bien compris ! Quand Freya dit « vous avez été réunis pour rétablir la magie dans le futur »j'ai l'impression qu'elle ne dit pas tout, car au début en Avalon, la Caeilleach et Aithusa disent : « Mais la règle est la règle : aucun de ceux qui a péri avant Camlann ne pourra revenir en arrière. »"

Ah ben non, Freya ne dit pas tout... où serait le suspense ?

"Au fait, quand situes-tu l'époque de Camlann exactement ?"

Je ne la situe pas exactement. L'univers de Merlin (la série) est un monde très fantasy, non daté, relevant du conte. Les premières légendes Arthuriennes sont celtiques, elles datent de bien avant Moyen Age... selon d'autres versions Arthur aurait été un général romain... les histoires sur le Graal se situent en pleine période chrétienne. Ici tout est un peu mélangé. Quand je dis "deux mille ans"... c'est un temps approximatif, pour moi on ne peut pas vraiment dater cette histoire.

ET VOILA NOUS ARRIVONS A LA FIN DE RENAISSANCE- PREMIERE PARTIE ! VOICI L'EPILOGUE

CHAPITRE 71

Epilogue : la magie, la Source, Emrys, la Déesse

Ce que fit Merlin, ce que choisit Freya

Et pourquoi naquit Galaad

ou comment

en d'autres termes

changer la fin de l'histoire pour la rendre heureuse

(et si vous n'avez rien compris, c'est pareil)

C'était le soir, et Guenièvre se trouvait dans le jardin, en-dessous de l'arbre, pensant à tout ce qu'elle avait vu, et entendu à la Source, lorsqu'elle entendit des bruits de pas derrière elle. Elle reconnut instantanément Galaad. Bien qu'il habite le corps de Mordred, il était si différent de lui, dans sa manière de marcher, de bouger, et surtout... de la regarder. Son pas était altier, sa tête haute, ses yeux, clairs et lumineux. Et son sourire l'illuminait tout entier, comme s'il était la porte de son âme. Elle lui sourit en retour, subjuguée, et ils restèrent un moment face à face, en silence.

Puis Galaad lui dit d'une voix douce :

-C'est la dernière fois que nous nous parlons ainsi avant longtemps.

Guenièvre sentit un pincement au cœur, et elle pensa : « il est trop tôt ».

-Non, dit-elle, angoissée. Non, Galaad. Ca ne fait que quatre mois tu avais dit cinq, tu avais dit...

-Mère, la coupa-t-il gentiment.

Elle prit une inspiration.

-Tout ira bien, la rassura Galaad. Nous aurons d'autres discussions, toi et moi. Quand j'aurai grandi, et que je serai devenu un jeune homme...quand j'habiterai mon propre corps, et non celui d'un autre.

Elle sentit la tension qui l'habitait s'amoindrir alors qu'il prononçait ces mots. Il serait toujours là. En elle. Il n'allait pas disparaître. Pourtant, elle souffla :

-Tu vas me manquer.

Et c'était la vérité, parce qu'elle aimait le jeune homme qui venait parler avec elle autant que le petit enfant qu'elle portait dans son ventre, et qu'elle désirait tellement... voir venir le jour où il aurait grandi pour devenir cette personne.

Galaad la regarda, avec tendresse.

-Avant que je m'en aille... avant que je ne revienne, il y a une histoire que j'aimerais te raconter. Voudrais-tu l'entendre ?

Guenièvre acquiesça gravement.

-Je t'écoute, dit-elle à son fils.

Ils s'assirent ensemble, en-dessous de l'arbre.

Galaad pencha la tête sur le côté. Et de sa voix douce, profonde et fascinante, il se mit à parler.

-Je vais te raconter l'histoire de la magie, de son cœur, et de l'amour qui fut plus fort que le destin. Je vais te raconter ce que fit Merlin, et ce que décida Freya. C'est l'histoire de la magie. L'histoire d'une Déesse qui changea de visage. C'est notre histoire, celle de notre famille, la tienne... et aussi la mienne ».

Guenièvre frissonna.

Et, penchée pour entrer dans le récit de son fils, elle ouvrit toutes grandes les oreilles de son cœur.

(ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo oooooooooooooooooooooooooooo)

« Mon histoire commence à une époque sombre.

« Les dragons avaient tous disparu, à l'exception d'un seul, qui était enchaîné.

« Les Seigneurs des dragons avaient été utilisés pour piéger leurs compagnons, puis ils avaient été décimés à leur tour, à l'exception d'un seul, dont le cœur avait été brisé.

« Les druides étaient faibles et dispersés. Les grandes prêtresses et leurs disciples avaient été assassinés et éparpillés.

« Et la magie était mourante sur la terre.

« A cause d'un homme du nom d'Uther Pendragon auquel elle avait commis la « faute » d'avoir donné un enfant... Arthur.

« La magie avait toujours existé à la fois dans le monde invisible et dans le monde visible, agissant comme un pont entre les deux.

« Mais trop de ses serviteurs terrestres étaient morts.

« La Source, sentant ses forces décliner, comprit qu'elle avait besoin d'un élu pour survivre dans ce monde. Traditionnellement, les vaisseaux de son énergie étaient les dragons, mais ils étaient sur le point de s'éteindre, aussi décida-t-elle de concentrer tous ses pouvoirs dans un enfant des hommes qui deviendrait son incarnation sur la terre.

« Cet enfant était Merlin. Elle le choisit parce que c'était le seul descendant du dernier Seigneur des Dragons, et qu'à cause de son illustre filiation, il était tout trouvé pour devenir son réceptacle.

«La part de la magie qui était destinée à toujours demeurer dans le monde, Emrys, descendit en Merlin lorsqu'il se trouvait encore dans le ventre de sa mère, et dès sa naissance, il devint l'Elu, décrit par toutes les prophéties comme le plus grand magicien de tous les temps ».

« La Source choisit de lier son élu, Merlin, dépositaire d'Emrys, à l'enfant qu'elle avait donné à Uther, Arthur.

« Tous deux étaient ses créations, tous deux, ils lui devaient leur existence. La Source lia leurs destins complémentaires, de telle sorte qu'ensemble ils soient voués à unir et à protéger pour toujours le peuple, le royaume, et la magie. Leur lien était appelé à devenir le pont entre le monde visible et le monde de l'invisible, et à rendre ce pont immortel.

« Merlin et Arthur devinrent ainsi les deux faces d'une même pièce métaphysique de la plus haute importance.

« Puisque grâce à cette pièce, jamais plus la magie ne serait menacée d'extinction.

« Merlin, dépositaire d'Emrys, bien qu'il l'ignorât, était éternel.

« Il était destiné à vivre et à traverser les âges afin de répandre la lumière d'Emrys, la part de la magie destinée à demeurer dans le monde.

« Le souverain de la Terre lui, était mortel, destiné à ne vivre que le temps d'une existence terrestre.

« La Source le savait quand elle les avait créés l'un pour l'autre.

« Le principe même de leur séparation, après le temps d'une vie humaine, était destiné à assembler Albion en un seul tout : le monde visible et le monde invisible, le monde des vivants et le monde des morts, le monde de la raison et le monde mystique, fusionnant pour ne former qu'un seul à travers l'attraction de ses deux moitiés séparées pour l'éternité mais unies dans l'espérance de pouvoir se retrouver à la fin des temps pour ne plus former qu'un. »

« La Source le savait quand elle les avait créés l'un pour l'autre.

« Mais il était une chose qu'elle ignorait.

« La Source ignorait ce qu'était l'amour.

«Elle était une force qui ne connaissait ni le bien, ni le mal, ni le cœur des hommes, changeante comme la lune, susceptible d'être utilisée à différentes fins, préoccupée uniquement par sa propre subsistance.

« L'Ancien Culte était ainsi, teinté d'autant de ténèbres que de lumière, faisant avant tout appel à une force, susceptible d'être sculptée de toutes les manières possibles, parce que la magie ne se préoccupait que de sa propre survivance.

«Mais avec Merlin, l'Ancien Culte commença à changer.

« Parce que Merlin n'était pas seulement Emrys, mais Merlin, l'enfant d'une femme nommée Hunith, qui était bonne et généreuse, et qui lui apprit à être bon, généreux, attentif aux autres, et à écouter son cœur.

« Le cœur de Merlin était rempli d'amour.

« Et parce que son cœur, et le cœur d'Emrys ne faisaient plus qu'un, Emrys, la part de la Source destinée à parcourir le monde, découvrit à son tour ce que l'amour pouvait être. Elle cessa d'être préoccupée par sa propre survie, préférant lutter pour ceux qu'elle aimait plutôt que pour elle-même.

« Plus les années passaient, et plus Emrys était unie à Merlin, voyant, aimant, ressentant par les yeux de cet humain qui avait été choisi pour être son dépositaire.

«C'était là quelque chose que la Source n'avait pas prévu.

« Et la Triple Déesse qui régnait en la Source comprit que quelque chose, dans le grand projet de la pièce mystique qu'elle avait formé, était voué à l'échec.

«Arthur Pendragon était plus important pour Merlin que la magie qu'il était censé servir ou le destin qu'il était censé embrasser.

« Et la parfaite complémentarité dans laquelle la Source les avait créés tous les deux avait entraîné une co-dépendance telle que la dissociation finale, au lieu de faire de leur lien un symbole d'éternité, et un pont entre deux réalités, risquait de les détruire en détruisant aussi tout le reste.

« C'est que la pièce aux deux faces, vois-tu, n'était pas faite de deux principes abstraits, mais de deux cœurs humains.

« Et les cœurs humains sont immenses, mais fragiles.

« C'était seulement maintenant, qu'Emrys, la part de la magie vouée à demeurer dans le monde, s'était rapprochée du cœur et des espérances des hommes à travers Merlin, que la Source était en mesure de comprendre toutes ces choses, et que la Triple Déesse se rendait compte, que le destin qu'elle avait formé risquait de se retourner contre elle ».

«Arthur mourrait. Le cœur de Merlin se briserait.

« Emrys refuserait d'accepter son immortelle solitude et se retournerait contre l'origine dont elle était issue.

« La Source était piégée, elle ne savait que faire.

« Emrys était devenue trop humaine pour qu'elle puisse la comprendre.

« C'est ici que commence le destin d'une jeune druidesse nommée Freya.

« De sa vie, je ne dirai que peu de choses, sinon qu'elle la passa plongée dans les ténèbres, et qu'elle eut beaucoup à souffrir, mais qu'elle fut finalement sauvée par l'amour, et que l'amour qui la sauva était celui de Merlin.

« Ce même Merlin qui avait transformé Emrys, en faisant un mystère aux yeux de la Déesse.

« Lorsque Freya mourut, elle se rendit aux portes d'Avalon, et la Déesse se pencha sur elle.

« Freya incarnait toutes les métamorphoses que pouvait engendrer l'amour. La Déesse regarda son âme, et elle comprit que c'était seulement en l'incorporant qu'elle pourrait véritablement changer ».

«Sur le seuil de l'autre monde, la Déesse dit à Freya :

« -Je veux devenir toi, je veux que tu sois l'un de mes visages.. La Dame du Lac, la gardienne des portes d'Avalon, l'une des trois grâces de la Trinité de la Magie. J'ai besoin que tu fasses ce sacrifice. Que tu renonces à ta condition d'âme humaine, et que tu deviennes une part de ma divinité» .

« -Pourquoi moi? lui demanda Freya, étonnée. Je ne compte pas. Je ne suis personne.

« -C'est faux, lui répondit la Déesse. Ton cœur sait ce qu'est l'amour, et tu peux me l'apprendre. C'est seulement alors que nous pourrons changer le destin que j'ai créé et que je pourrai survivre. Bien sûr, cela a un prix. Une déesse n'est pas une femme, et si tu acceptes de te mêler à moi, tu ne seras plus humaine. Dans le grand séjour d'Avalon, tu ne pourras pas vivre ton éternité auprès de ceux que tu as connus de ton vivant. Tu les contiendras et tu les porteras, mais plus jamais tu ne seras leur égale.

« -Et si je refuse ? demanda Freya.

« -Si tu refuses, je vais te montrer ce qui arrivera, lui dit la Déesse.

« Sur le seuil d'Avalon, Freya vit, l'instant où Arthur mourrait, et la tristesse de Merlin, condamné à errer seul sur terre pour l'éternité.

« Elle vit la fin de l'histoire, la belle, la terrible légende, d'un cercle voué à attendre jusqu'à la fin des temps de se reformer, l'une de ses moitiés, dormant, à Avalon, et l'autre, errant sur la terre à l'attendre sans jamais pouvoir la rejoindre. Elle vit le pont fracassé, les cœurs brisés, Emrys déchirée, et toute cette peine qui découlerait de ce qu'avait fait la Déesse, parce que la Déesse ignorait ce qu'était l'amour »

« Mais surtout, elle vit à quel point Merlin aurait à souffrir.

« Et ce fut pourquoi elle dit oui.

« Comment aurait-il pu en être autrement ?

« En l'aimant, Merlin l'avait sauvée, et maintenant, c'était à elle de le sauver à son tour.

« Je serai toi et tu seras moi, dit-elle à la Déesse. Afin que je puisse changer en toi le destin de l'homme que j'aime.

«La Déesse incorpora Freya, qui devint son nouveau visage, et son nouveau cœur. Et la Source, magie de l'invisible, comme Emrys, magie du monde avant elle, se trouva embrasée par l'amour.

« L'amour de Freya, qui était le miroir de l'amour de Merlin, fit reculer les ombres de la Cailleach.

« Toute prise de pouvoir entraînant une réaction, la Cailleach contre-attaqua en cherchant à faire reculer Freya en retour.

« La Source entra en conflit avec elle-même dans son changement de nature.

« Certains évènements sont inscrits dans la trame du monde lui-même.

« Et Camlann était de ceux-là.

« Inévitable.

« L'amour avait changé le cœur de la Source, mais autant que Freya, la Cailleach en faisait toujours partie.

« Et comme la résultante d'un balancier naturel, contrepoint à toute la bonté incarnée par Merlin, et à tout l'amour personnifié par Freya, les sorciers voués au mal commencèrent à se multiplier sous l'emprise de la Cailleach pour tenter de reprendre le contrôle de la Source qui à l'origine leur appartenait autant qu'aux sorciers voués au bien.

«Freya savait que le combat ne pouvait être évité.

« Et tandis que Merlin Emrys s'attachait à lutter pour l'unité d'Albion sur la terre, elle livra sa propre bataille à Avalon, parce qu'elle était déterminée à écrire une autre histoire, qui se terminerait bien.

« Elle choisit la Dragonne Blanche, Aithusa, qui pouvait regarder à travers l'arbre des avenirs, et qui deviendrait un jour un autre des visages de la Triple Déesse, celui de l'Equilibre. Et ensemble, elles cherchèrent le chemin d'un futur où le cercle n'aurait pas à être brisé, où Merlin n'aurait pas à souffrir, où la magie n'aurait pas à mourir. Elles savaient que si elles remportaient la bataille, elles pourraient lier l'ombre de la Cailleach à jamais sous leur joug, et offrir à la Source un nouvel équilibre, où prévaudrait l'amour et la pérennité de la magie.

« De Merlin à Freya, de Freya à la Source, de la Source à Aithusa, tel fut le chemin.

« Ensemble, la Dame du Lac et la Dragonne Blanche se servirent des leviers de la destinée pour sauver la pièce aux deux faces qui avait été créée pour tenir Albion d'un seul tenant, et pour empêcher le mal de triompher de l'amour.

«Ces leviers résidaient en cinq petits dragons, et deux êtres.

« Le premier d'entre eux était Morgane, la puissante Morgane dont la fluctuation entre lumière et ténèbres était décisive, et qui ferait gagner le camp pour lequel elle combattrait.

« Et Aithusa la rappela vers la lumière en se servant de Merlin.

« Le second d'entre eux était l'enfant miraculeux qui fut donné en cadeau à une femme qui ne pouvait pas concevoir. Un enfant que les forces des ténèbres étaient destinées à tuer avant même sa naissance.

« Cet enfant, c'était moi. Et cette femme, c'était toi, Mère.

«Pourquoi cet enfant ? Pourquoi sa conception s'il devait mourir si vite ?

«Parce que les âmes humaines naissent ainsi, de l'amour entre un homme et une femme. La vie est une alchimie entre la magie et la terre, entre le visible et l'invisible. Même une Déesse ne peut créer une vie nouvelle sans qu'elle ait une dimension charnelle.

« Freya avait besoin que j'existe, parce qu'elle avait vu la fin de Camlann.

« L'instant où Merlin, broyé par le chagrin et par la perte, pénètrerait en Avalon en tenant Arthur dans ses bras.

« Elle s'était demandée : que ferai-je alors ? Quand il arrivera devant moi ? Comment pourrai-je l'aider ? Comment soulagerai-je sa peine ?

« En l'empêchant d'errer seul et brisé pendant des siècles. En l'emportant dans l'avenir,pour le faire naître une seconde fois, en même temps qu'Arthur, dans un monde qui aura à nouveau besoin de leur présence. Même si cela signifie priver la terre de la magie pendant longtemps. Longtemps vaut mieux que toujours.

« Ce n'était qu'une partie de la réponse.

« Car vraiment, comment changer le destin de Merlin pour qu'il puisse être heureux ? Comment consoler Emrys de sa fureur et de sa peine ?

«Merlin est Emrys, Emrys est immortelle.

« Arthur est comme la terre, mortel, périssable.

« Il est appelé à revenir, mais il mourra à nouveau.

« Et à sa mort, Emrys connaîtra à nouveau la souffrance de la séparation. Parce qu'Emrys est la magie du monde, faite pour marcher dans le monde, et qu'elle ne peut être retranchée au monde, qui a besoin d'elle.

« Alors, comment faire ?

« Avec un enfant.

« Un nouvel hôte pour Emrys.

«Elevé par la Déesse dans le cœur de la Source pour apprendre l'immortalité dès avant sa naissance.

« Ainsi Emrys a-t-elle été divisée, à Avalon, en deux êtres distincts.

« Merlin en porte une part avec lui, maintenant et toujours.

« Et l'autre part se trouve en moi.

« Je suis comme Merlin. Immortel. L'enfant de la magie, l'enfant de la lumière. Destiné à répandre le pouvoir de la Source à travers les âges. Lorsque le temps sera venu, Merlin n'aura pas à errer éternellement sur terre le cœur brisé tandis qu'Arthur sera en dormance, et que tu retourneras à la Source. Vous partirez tous les trois pour Avalon, et vous rejoindrez la Source pour être unis à elle. »

Guenièvre regarda son fils et lui demanda :

-Tu veux dire, quand nous serons morts ?

-Non, dit Galaad. Vous rejoindrez Avalon de votre vivant, quand vous aurez accompli tout ce que vous avez à accomplir, en prévision du jour où vous devrez revenir ensemble.

-Quel jour ?

-Plutôt que de dire « le jour », sans doute devrais-je dire « les jours ». Tous ceux où Albion aura besoin de vous pour affronter une grave menace.

-Mais comment Merlin pourrait-il venir avec nous, si Merlin est la magie du monde ?

-Parce que je suis celui qui a été créé pour le suppléer, et pour marcher sur la terre à travers le temps et les siècles à sa place. Le second vaisseau d'Emrys et le nouveau pont créé par Freya. Si l'un de nous deux se trouve ici, l'autre est libre de voyager comme bon lui semble en Avalon. Je remplacerai Merlin pour qu'Emrys soit au monde. Il viendra y danser quand bon lui semblera et j'en profiterai pour venir vous rendre visite. Il sera l'amour, je serai la lumière. Il sera le cœur, et je serai le destin.

Guenièvre resta un instant silencieuse.

-N'est-ce pas quelque chose qui t'effraie ? L'immortalité ?

Galaad lui sourit.

-Merlin est né au monde et à Emrys en même temps. Mais j'ai été retranché au monde avant de naître et j'ai vécu en Avalon pendant l'éternité avant d'être renvoyé auprès de toi. Au cours de cette éternité, j'ai été l'élève de la Déesse elle-même, et elle m'a enseigné à voyager à travers le temps qui passe. Freya, Aithusa et moi, nous avons oeuvré au nouvel équilibre d'Emrys, afin de l'aider à retrouver l'harmonie. Ce n'est pas encore tout à fait accompli, mais bientôt, quand Merlin sera enfin pleinement réuni à lui-même, Emrys aura atteint son nouvel équilibre, et la Source, avec elle.

-Un équilibre dont la Cailleach fait toujours partie, murmura Guenièvre.

-En effet, dit Galaad. C'est seulement par l'existence des ténèbres que la lumière peut être mise en exergue, et c'est seulement par l'existence du mal que l'amour peut prouver sa valeur. La Cailleach fait partie de la Source, et ne peut en être retranchée. De même, je ne serai pas seul à marcher dans le monde. Mordred est la moitié qui me complètera. Il restera à mes côtés à travers les âges, et ensemble, nous veillerons en frères sur les disciples de la Source. Je représenterai Freya, lui, la Cailleach, et nous serons l'équilibre voulu par Aithusa. Mais comme la Cailleach sera toujours assujettie à Freya, Mordred sera toujours assujetti à moi, pour que jamais les ténèbres ne prédominent sur la lumière, ou le mal, sur l'amour.

-Et tu as accepté ce destin, librement, dit Guenièvre.

-Vous êtes mes parents, et je vous aime, dit Galaad, de tout son cœur. Je comprends ce qu'a ressenti Freya quand elle a vu cette triste fin et vos trois cœurs sacrifiés pour l'amour d'un symbole. Je suis honoré d'être celui grâce à qui la fin de cette histoire pourra être changée. Ma famille sera réunie à Avalon. Merlin sera libre. Père sera auprès de toi. Et vous serez heureux.

-Et Morgane ? Sera-t-elle là, aussi ? demanda Guenièvre.

-Morgane aura le temps de sa vie terrestre. Elle n'est pas destinée à revenir. Mais elle vous rejoindra, après sa mort. Quand son heure sera venue.

Guenièvre médita sur ces paroles. Elle ne connaissait d'Avalon qu'un flottement noyé de lumière.

Il était difficile, pour elle, de s'imaginer l'éternité ainsi.

-Comment la vie sera-t-elle, là-bas ? demanda-t-elle à son fils.

-Comment voudrais-tu qu'elle soit ? lui répondit-il avec douceur.

Guenièvre sourit, alors que son regard dérivait vers le bonheur passé.

-Semblable à Camelot, au plus fort de son Age d'Or, une cité remplie de visages aimés et de rires, dont Arthur sera Roi, dont je serai Reine, et que la magie de Merlin fera vivre. Je n'imagine pas de meilleur endroit pour passer l'éternité.

-Oui, dit Galaad. C'est exactement à cela que l'éternité ressemble.

Guenièvre regarda son fils, toucha son visage, et souffla :

-Merci.

-J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop de venir vous tirer de temps en temps de ce monde, Père, Merlin et toi.

-Comment feras-tu pour nous ramener ? demanda Guenièvre.

Galaad sourit, et lui prit les mains.

-Pense à l'amour que tu ressens pour moi, Mère. Pense à quel point il est puissant, à quel point il l'a toujours été.

Gwen hocha la tête, ses doigts entremêlés à ceux de son fils. Elle savait. Elle savait déjà à l'époque de Camelot, quand elle avait perdu le goût de vivre et que seule une promesse avait su le lui rendre.

Tu me mettras au monde, lui avait dit Galaad.

Et elle avait vécu pour lui, parce qu'il était son espérance.

-Toi et moi, nous sommes le nouveau pont, murmura-t-il. Maintenant et toujours.

Immergée dans le bleu de ses yeux, Guenièvre hocha la tête.

Mon fils, pensa-t-elle. Mon fils magique et immortel. Qu'il est étrange de songer que tu n'es encore qu'un enfant qui dort dans mon ventre.

-Tu vas me manquer..., souffla-t-elle encore.

-Nous nous reverrons dans dix ans, lui dit-il espièglement.

-Dans cinq mois, veux-tu dire.

-Oui. Mais dans cinq mois, j'aurai oublié toutes ces choses. S'il te plaît... ne sois pas effrayée par tout ce qui risque de se passer entre maintenant et ma naissance.

-J'essaierai, promit-elle.

Il fronça les sourcils et ajouta :

-Une dernière chose,Mère.

-Oui ?

(Tout ce que tu voudras).

Galaad la regarda avec gentillesse.

-Essaie de trouver en toi la force de pardonner à mon grand-père... Je sais qu'il est insupportable parfois. Mais sans lui, aucun de mes deux pères n'aurait existé, et nous ne nous serions jamais connus... toi et moi. Quand il reviendra... ne lui tiens pas rancune. Il apprendra à aimer la magie. Il apprendra, à travers moi.

-Comment n'apprendrait-il pas. Il t'aimera, Galaad. Parce qu'il est impossible de ne pas t'aimer.

Guenièvre embrassa tendrement le front de son fils.

Galaad ferma les yeux.

Elle sentit la magie reprendre sa place en elle.

Et soudain, Mordred fut là, sous ses yeux.

Le regard confus et étonné.

-Galaad est parti, dit-il, avec nostalgie.

Elle lui sourit et lui répondit rêveusement :

-Galaad reviendra.

(ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo oooooooooooooooooooo)

FIN DE RENAISSANCE - PREMIERE PARTIE

A vous ! C'est le moment de reviewer ce huitième tome dans son ensemble, et de dire :

1. Ce que vous avez aimé, moins aimé, ce qui vous a manqué, ce que vous aimeriez voir pour la suite

2. Avez-vous trouvé que l'histoire s'enchaînait bien avec les épisodes CANON, avez-vous préféré la version moderne ou la version canon des aventures de nos amis et pourquoi ?

3. Que pensez-vous des personnages canon en version moderne ? Y a-t-il de gros changements ou retrouvez-vous ce que vous avez aimé chez eux en mode canon ? Lequel est votre préféré ? Idem pour les "couples".

4. Que pensez-vous des nouveaux personnages qui ont été introduits ? Lequel est votre préféré ?

5. Que pensez-vous des concepts magiques qui ont été introduits/ précisés (La triple Déesse, la Source, Freya, l'utilisation de la magie, le mur, le rôle de Galaad, les dragons ?)

6. Y a-t-il des zones d'ombre/de flou/de questionnement qui subsistent, des choses pas claires...

passages ou chapitres préférés et pourquoi / vos passages ou chapitres détestés et pourquoi.

8. Les arcs narratifs ont-ils tenu leurs promesses ?

, trouvez-vous que j'ai tenu mes engagements qui étaient 1) de combattre la déprime post 513 2)de vous faire une histoire qui finisse bien (même si elle n'est pas encore finie).

10. Avez-vous des demandes particulières sur ce que vous aimeriez pour la suite ?

Je vais m'octroyer une semaine de congés avant de passer à la suite ;). Ne m'en veuillez pas si je ralentis un peu le rythme de publication, mais vu la longueur et l'ampleur de la tâche, à un moment donné, c'est soit arriver plus vite au bout et mal faire le job soit prendre son temps et continuer à faire de la qualité en se faisant plaisir. Je pensais honnêtement avoir fini cette fic début mars, mais on est en mai et m'y voilà toujours ;). Je suis attaché à l'univers, aux persos, aux développements que j'ai construits (et à mes fidèles reviewers dont je salue la participation régulière !) mais j'ai aussi pas mal de taff en ce moment donc je ne pense plus pouvoir poster un chapitre par jour (sauf cas exceptionnel !). Il faut vraiment que je fasse selon mon emploi du temps aussi même si je pense maintenir à au moins 2/3 actualisations par semaine. Enfin je tenais à dire que beaucoup d'intrigues secondaires m'ont été inspirées par vos suggestions et je vous en remercie, parce que vos idées enrichissent considérablement cette histoire ! N'hésitez pas à dire ce que vous voulez, je m'efforce toujours de le prendre en compte dans la mesure où ça ne va pas contre mon arc narratif global:).

Enfin, je posterai le 9ème tome à part, donc cherchez-le dans les nouvelles histoires ;).