Beta RoseDesChamps

CHAPITRE 4

Une fois réchauffée, mes yeux se posent sur mon inconnu.

- Tu es heureux ici ? Demandais-je soucieuse.

Il fronce les sourcils et me fait un signe de menton dans ma direction.

- Moi ?

Je suis étonnée, se soucie-t-il autant de moi ? Cela me rassure, généralement j'ai confiance en moi, sauf pour ce qui est des sentiments des gens à mon égard. Depuis toute petite j'ai cette méfiance, ce recul, ce manque de confiance, c'est sûrement dû à l' inattention de mes parents face à moi, comme si mes proches étaient comme eux.

Je ferme les yeux et mets mes idées en place, je voudrais tellement lui dire tout ce que je ressens mais j'ai l'impression que les mots ne suffisent pas pour lui ouvrir mon cœur.

Mon inconnu se recule, prenant sûrement mon silence pour un rejet quelconque. Paniquée, j'enroule mes bras autour de son cou et le colle à moi, enfin il se laisse faire sachant que je n'ai pas la force nécessaire pour le retenir.

Mes yeux rencontrent les siens pour ne plus les lâcher.

- Il y a tellement de chose qui se bousculent dans ma tête que je ne sais par où commencer, murmurais-je. Depuis le moment où je t'ai trouvé sur la route cette nuit là, j'ai eu cette envie de passer ma vie avec toi, comme si j'avais trouvé mon autre moitié... Tu es devenu indispensable à ma vie, rajoutais-je. Je ne suis bien que dans tes bras.

Il me fixe et approche son visage du mien. Je pourrais croire qu'il va m'embrasser mais j'en doute ses lèvres viennent se poser sur ma joue. Je ne sais pas si c'est moi ou mon cerveau mais ses lèvres reste plus longtemps sur ma peau. Comme à chaque fois, après ce geste il me regarde inquiet, ne sachant pas s'il a bien fait ou non. Et moi je suis lui souris, rassurante et heureuse.

Sauf qu'aujourd'hui je veux plus alors je vais essayer, on verra bien. Doucement je m'approche de son visage sans le quitter des yeux, il me fixe sans bouger, attendant en toute confiance. Mes lèvres ne vont pas sur sa joue mais vers les siennes. Elles se frôlent sans vraiment se toucher. Quelque part au fond de moi je suis rassurée qu'il ne me rejette pas, alors je continue pour finir par les poser franchement. Je n'ai aucune réaction de sa part mais ça ne m'étonne pas. Malgré moi je souris et finis par me reculer. Ce baiser n'avait rien de passionné ni d' érotique ou autre sentiment de ce genre, pourtant les sensations que nous avons ressenti n'ont rien de comparable.

Mon loup me regarde sans comprendre et touche ses lèvres.

- Tu as aimé ? Demandais-je malgré moi, cachant mon inquiétude du mieux que je pouvais.

Il ne répond rien mais vient caresser mes lèvres du bout des doigts avant d'approcher son visage et de reposer ses lèvres sur les miennes.

- Je suppose que ça veut dire oui.

Il sourit, content.

- Sais tu ce que ça signifie ?

Il fronce les sourcils.

- C'est une marque d'affection qu'on deux personnes entre eux, qui s'apprécie plus que des amis. Mais tu as le droit d'embrasser que moi. Clair ?

Hein, que l'on mette les chose au clair, je ne veux pas qu'il pose ses lèvres parfaites ailleurs que sur moi, sur ma poitrine, mon ventre, entre mes cuisses... Stop ! Je divague.

Je rêve ou il se moque de moi ? Gentiment je le frappe au bras, pas trop fort, j'ai retenu la leçon de la dernière fois. Je m' étais fait mal à la main.

Comme tous les soirs, je m'endors dans ses bras et me réveille à la même place. Heureuse de sentir sa chaleur autour de moi. Alors pourquoi j'ai froid ?

Je me décide d'ouvrir les yeux et me retrouve seule dans mon grand lit. Ce qui est sûr c'est que je n'aime pas ça. En grognant je me lève à la recherche de mon copain ? Copain dont je ne sais toujours pas le nom. Dans le genre bizarre Bella tu bats des records. Mais j'aime ça, la différence, sa différence.

Je jette un coup d' œil un peu partout et ne le vois nul part. Mon cœur commence à s'emballer, serait-il parti ? Sa famille l'aurait-elle retrouvé ? Serait-il parti sans me dire au revoir ? Ou en aurait-il y marre de moi ?

- Et voila pour vous Monsieur, dit une voix de femme, charmeuse.

Hein ? Non mais c'est qui cette grognasse ? Ou alors il me trompe dans mon dos ? Non, non, non. Pourquoi mon cerveau me crie que ce n'est pas possible ?

Pour calmer mes idées stupides je me dirige vers les voix. Mon loup en caleçon comme à son habitude, en face d'une femme avec un colis, avec le chargeur que j'avais commandé.

La femme se dandine, son regard se fait brûlant, si je n'interviens pas elle va arracher son tee shirt et se jeter sur lui. Et mon loup, n'y prête pas attention, ses yeux fixés sur le papier à signer.

- Bonjour, dis-je assez fort.

Au moins, elle arrête son petit jeu ridicule et lui se retourne vers moi en souriant, ce qui énerve encore plus la femme. Et possessive comme je suis, j'enroule mes bras autour de la taille de mon loup et pose mon visage sur son dos. Malgré moi, mes doigts glissent sur ses abdominaux ne pouvant pas me retenir et comme à chaque fois que je le touche, je ressens des frissons qui vont se répercuter jusqu'à mon cœur, comme une décharge de bien-être.

Je me retiens de sourire sadiquement, ne voulant pas devenir comme les garces avec qui je travaille, alors je me recentre sur les choses simples comme aimer le contact de mon loup, nos moments de simplicité, de complicité sans mots, ses sourires charmeurs malgré lui.

Perdue dans mes pensées, je ne me suis pas rendu compte que la femme est parti et la porte fermée. Mon loup me recule de lui et me tend le paquet.

- C'est pour toi, dis-je triste malgré moi.

Le chargeur est arrivé, son retour vers ses proches n'est pas loin. Il va retourner les voir et m'oublier.

Je ne veux pas le regarder pour qu'il voit ma tristesse, je sais que ça l'affecte et le voir triste pour nos derniers moments passés ensemble est la dernière chose que je veux, alors je m'éloigne. Mais c'est sans compter sur lui qui vient me prendre dans ses bras et me serrer fort. J'enfouis mon visage contre lui, et laisse couler quelques larmes.

Sa prise sur moi se raffermit sans pour autant me faire mal, il me berce doucement, et malgré ma tristesse je me sens bien avec lui. C'est tellement contradictoire et perturbant de ressentir cela, comme si une force supérieure me dictait ce que je devais ressentir pour lui. Ce qui m'arrive est vraiment bizarre, je voudrais bien avoir une explication.

Sa famille pourrait peut-être me dire ce qui m'arrive, à moins qu'elle ne me rejette parce que je l'ai éloigné d'eux pendant quelques jours. Ou elle trouverait une excuse pour m'éloigner de lui ou... Ou je recommence à devenir folle.

Je pourrais me dire que ses parents l'on bien élevé mais il est amnésique, après tout se sont peut-être des gens abjects et sans cœur ? Et ils ont peut-être frappé leur fils pour qu'il devienne amnésique ?

Ok stop, on arrête les idées stupides. Mon dieu, j'ai trop d'imagination.

Au bout de plusieurs minutes ou heures, je ne saurais le dire, mon cerveau décide de remarcher correctement - en admettant qu'il ait déjà fonctionné ainsi - me permet de me décoller de son torse chaud pour le regarder me sourire doucement. Son pouce vient caresser ma joue pour effacer les dernières traces de larmes.

- Ça va mieux, juste une baisse de moral.

Il se penche vers moi et hésitant, pose ses lèvres sur les miennes. Je veux plus qu'un baiser chaste, j'en ai besoin, alors j' ouvre ma bouche, ma langue vient caresser sa lèvre inférieure, d'instinct sa bouche s'ouvre et ma langue rencontre vite la sienne. À ce toucher mon corps vient encore plus se coller au sien. Mes mains glissent sur ses bras, alors qu'une des sienne vient se poser timidement sur ma hanche, j'aime son touché délicat et maladroit.

Nos langues s'apprivoisent doucement, tendrement. Je gémis, heureuse d'avoir ce baiser dont j'avais envie depuis le début, mais je ne regrette pas d'avoir attendu, c'est encore meilleur maintenant.

Malheureusement nous avons tous les deux besoins de respirer mais je ne suis pas décidée à me séparer de sa bouche et vu son regard noir de désir, lui non plus, alors j'en profite pour replonger avidement sur sa bouche et me coller à lui. Je me retiens de passer mes mains sur son corps pour chercher plus de contact, l'attirance que j'éprouve pour lui est vraiment dure à gérer vu la situation.

Mais peut-être que même avec sa mémoire il ne serait pas comme ça ? Est-ce que je le saurai un jour ? Est-ce que notre situation me convient ? Oui, j'aime lui faire découvrir de nouvelles sensations et en parlant de nouveauté, il est excité ? Mais est-ce qu'il sait ce que c'est ? Vu qu'il vient de découvrir les baisers avec la langue, je doute qu'il sache à quoi sert son service trois pièces.

Je profite de son inexpérience pour le manipuler un peu et l'emmener sur le canapé et m'assois à califourchon sur lui, sans rompre notre baiser. Effectivement, je ne me suis pas trompée et j'en suis flattée. Je ne veux même pas imaginer ce qui se passerait si nous n'avions pas de vêtements, ça tuerait ma culotte.

Après plusieurs minutes de baisers où je suis restée très sage vu les circonstances, je n'ai même pas essayé de profiter de sa superbe érection en me frottant outrageusement contre lui alors que ma chatte en feu ne demandait que ça. Je sens que je vais devoir me faire du bien sous ma douche, foutu respect envers mon loup. Moi qui ne suis pas fan de plaisir solitaire je vais m'y mettre et je vais aussi arrêter de me moquer des gens accro au sexe et à leur copain. Dieu m'a puni ! Enfin, c'est une douce punition que j'aime de plus en plus.

Je vais pour me pousser de ses cuisses mais je vois qu'il a toujours le paquet dans sa main. Malgré moi je souris, j'aime son coté empoté, c'est attendrissant. N'importe qui aurait jeté le paquet qu'importe son contenu mais pas lui.

- Ouvre.

Il regarde le paquet, interrogateur.

- Ça va te ramener à ton passé.

Sa main passe derrière mon cou et me ramène contre son torse, son paquet posé, je sens ses deux grandes mains dans mon dos qui caressent doucement ma peau. Son menton se pose sur ma tête, mon visage se cale dans son cou et mes bras autour de sa taille.

- Tu veux que je reste avec toi, même si tu retournes vers tes proches ?

Je le sens faire oui.

- Et si ta famille ne veut pas de moi ?

Ses bars me serrent fort me faisant presque mal.

- Tu ne veux pas me quitter, lui demandais-je me tortillant pour le regarder.

Il fait non de la tête.

- Moi non plus je ne veux pas te quitter, mais parfois on n'a pas le choix.

Il embrasse mon front.

- Mais si ta famille estime que nous ne pouvons plus nous voir, il faudra respecter leur choix même si c'est douloureux. Ils te connaissent mieux que moi et savent sûrement ce qui est mieux pour toi.

Ai-je dit quelque chose de mal pour qu'il se mette à trembler ? Prudemment je me recule, sentant que je dois le faire mais il me retient brusquement par la main et ferme les yeux inspirant et expirant fortement.

- Ça... Ça va ? Bredouillais-je.

Il ne répond rien, ne me regarde même pas, s' il ne me tenait pas la main qu'il presse à intervalle régulier, je pourrais croire que son esprit est parti loin de moi. Doucement je m'approche de lui, ma poitrine frôle son torse, je pose ma main libre sur sa joue, mon pouce le caressant doucement.

- Ne t'en fait pas, murmurais-je à son oreille en rapprochant mon corps du sien, je reste près de toi. Je suis avec toi, on reste uni, toi et moi.

Doucement il se calme ouvre les yeux pour me fixer intensément. Je serais presque gênée par l'intensité de son regard.

- Tu vois, je suis là, dis-je pour cacher ma gêne.

Une seconde plus tard, je suis allongée sur le canapé, sous mon homme loup, sa bouche partout sur mon visage. Je ne peux pas retenir mon rire, ce qui indéniablement le fait sourire.

- J'aime te voir sourire.

Il m'embrasse rapidement sur la bouche avant de nous asseoir et d'ouvrir ,enfin, son colis. Bien que je ne sois pas pressée.

Il regarde le chargeur sous tous les angles avant de me le donner interrogateur. Je souris avant de me lever et d'aller chercher son téléphone que je mets tout de suite en charge. Reculer le moment fatidique n'est pas bien, de toute façon ça finira dans la douleur. Alors pourquoi attendre ?

Je dois être sadique parce que je n'allume pas le mobile. On peut attendre encore un peu, non ?

Mon loup me regarde sans comprendre.

- Ça, dis-je lui montrant le téléphone, c'est à toi. Il va nous aider à retrouver ta famille et ton passé.

Même si je ne le veux pas.

OoO

A suivre...