Ohayô gozeimasu! J'ai plus besoin de prévenir... Tout est dit dans le chapitre précédent (point de vue de Giotto.)

Bien, moi-même et mon côté obscur (je vise quelqu'un qui se reconnaîtra, s'il lit ça) vous offrons cet OS... Du point de vue de Tsuna!

Ca va vous faire un choc, ça j'vous le garantis.

Ce chapitre est plus long : il y a énormément de description.


Ah, qu'il avait galéré pour en arriver là...

...

Mais nous devrions commencer par le début, vous ne voyez surement pas de quoi je parle.

Tsuna, quinze ans et toutes ses dents. Le protagoniste de l'histoire. Ses cheveux bruns se dressaient en la plus improbable des coupes de cheveux ; ceux-ci tenaient néanmoins sans laque, ni gel, ni aucun autre artifice, défiant ainsi les lois de la gravité. Ses yeux étaient deux lacs chocolat, purs d'innocence comme du cristal. Il était maladroit et timide... En apparence.

Car il était doté d'une imagination très fertile et d'une âme ardente. Il pouvait imaginer en une fraction de seconde ce que la plus pure des yaoistes imaginait après plusieurs minutes de fantasmes intérieurs.

Giotto, son frère jumeau, avait à peine quelques minutes de plus que lui. Mais même si c'était peu, ils s'appelaient parfois "grand frère" ou "p'tit frère". L'aîné des deux avait donc des cheveux blonds qui brillaient comme le soleil, et deux grandes étendues de ciel bleu en guise d'yeux. Ses cheveux blonds défiaient de la même façon que son frère toutes les lois de la gravité. Giotto était toujours confiant et sûr de lui, l'opposé parfait de son frère timide et maladroit.

Aussi, Tsuna aimait son frère ; plus que ce dernier ne pouvait imaginer cependant. Au fil des jours, il s'était rendu compte qu'il ne faisait que regarder son grand frère ; il en conclut aussitôt qu'il allait finir stalker, et frissonna à cette idée. Alors il avait cherché une autre possibilité à cette observation poussée.

Il avait questionné sa mère : elle en avait conclu que le brun était amoureux, avec un grand sourire bienheureux. Tsuna comprit alors que sa mère était yaoiste... Mais c'est une autre histoire.

...

Depuis que sa mère était au courant (elle se fichait apparemment du fait que le sujet était ses deux fils), elle ne cessait de les imaginer ensemble. Même si ce n'était rien à côté de Tsuna, qui imaginait parfaitement son frère le plaquer contre un mur et lui faire certaines choses dont je n'évoquerais pas le nom.

Puis, cette même mère se mit à imaginer des plans plus étranges les uns que les autres pour que ses deux fils soient ensemble, au sens figuré du terme (le brun ne la comprenait décidément pas). Elle finit par aboutir à quelques idées totalement farfelues, et lorsqu'elle en fit part à son fils, ce dernier rejeta aussitôt ses propositions (que je ne citerai pas, parce que je tiens à ce que mes lecteurs gardent une once de bon sens).

L'idée lui vint, une nuit, pendant qu'il cherchait le sommeil. Il se dit qu'il lui faudrait l'entière coopération de plusieurs personnes, qu'il devrait faire appel à plusieurs contacts de ses parents, et bien d'autres choses encore ; mais qu'il y arriverait.

Le lendemain matin, il fit part de son projet à sa mère ; elle brilla d'excitation et régla aussitôt le problème du manque de personnes avec son cercle d'amis, dont toutes les filles étaient yaoistes.

Plus tard dans l'après-midi, Giotto devait aller rejoindre ses amis. Tsuna profita de l'occasion pour appeler deux de ses amis, Irie et Spanner. Il leur demanda juste de trafiquer la télévision, tâche qu'ils accomplirent avec une simplicité enfantine. Ca lui avait coûté quelques sucettes, pour Spanner, mais bon...

De son côté, sa mère avait convaincu son père de partir tous les deux trois jours en vacances. Elle avait aussi demandé à un de ses amis une faveur, qu'il avait accepté de remplir avec un certain scepticisme.

Enfin, le jour de l'exécution du plan de l'adolescent arriva.

-On y va, dit sa mère en le serrant dans ses bras et en lui murmurant un "Bonne chance" qui ne manqua pas de le faire rougir. Pas de bêtises, ajouta-t-elle cependant en regardant son frère qui ne fit que lever les mains en l'air.

Elle était ensuite partie. Tsuna avait regardé par la fenêtre, en se disant que son plan était absolument parfait (pour l'instant). La voix de son frère le tira de sa rêverie, et il se retourna vers lui en murmurant d'un ton qu'il espérait inquiétant:

-J'ai quand même un mauvais pressentiment.

Il avait vu l'énorme frisson qui avait secoué Giotto, lequel tenta de le cacher en riant nerveusement et en lui ébouriffant les cheveux.

-Mais non! Et puis, tu me fais presque peur quand t'es comme ça.

Tsuna ne put retenir un rire tout aussi nerveux en essayant de se dégager. Le blond avait arrêté puis l'avait serré dans ses bras, geste qui ne manqua pas de faire virer au cramoisi le pauvre Tsuna. (enfin, pauvre, ça dépend du point de vue...)

Le soir, ils s'installèrent sur le canapé. Giotto était paresseusement étalé dessus, tandis que son frère, bien trop stressé, resta assis. Celui-ci attrapa la télécommande et alluma la télévision. Le programme était bien entendu celui avec les informations à 18 heures. Pourquoi avait-il fait trafiquer la télé, à votre avis? Son regard papillona entre le blond et la date affichée en bas à droite de l'écran, qui datait de trois jours plus tôt.

-Bon, fit Giotto en se levant. Pizza?

-Ouais, avec un Coca, fit le brun en regardant la télé sans vraiment la voir.

Il réfléchissait surtout à ce qui allait se passer ensuite. Si son plan se déroulait comme prévu.

Environ quinze minutes plus tard, ils achevaient la troisième pizza et Giotto se leva en maugréant qu'il était bien installé avant ça, et partit en chercher une autre. Son frère regarda sa montre et vit qu'il était dix-neuf heures cinq ; environ cinq minutes plus tard, si tout allait bien, le téléphone sonnerait...

Ah, on y était : le journal parlait soi-disant en direct d'un accident sur l'autoroute nationale.

-La prochaine, tu vas la chercher, lança le blond en se laissant tomber sur le canapé, tête contre le coussin, celui-ci étouffant sa voix.

-Chut, fit le brun en se rapprochant de l'écran.

Il guetta le moment ou le téléphone sonnerait ; ce qui arriva deux minutes plus tard. Il attendit que Giotto aille décrocher, plan de départ.

Et il ne se bougea même pas pour ça.

Le brun finit par aller décrocher, réfléchissant à un plan B ; à peine eut-il saisi le combiné qu'il savait parfaitement ce qu'il allait faire.

-Allô? fit-il d'une voix parfaitement détachée.

-Tsuna? fit une voix qu'il ne connaissait pas - pas encore.

-Oui, murmura-t-il d'un ton plus sérieux.

-Je suppose que ton frère n'a pas bougé pour décrocher? Ta mère me disait bien que ça arriverait. Je suis l'un de ses amis, tu vois. J'entends le journal télé trafiqué dont elle m'a parlé... T'as l'air de t'en sortir.

-On était juste en train de manger des pizzas, siffla le brun assez bas pour que Giotto ne l'entende pas.

-Oui, oui... Ecoute, reprit la voix rendue métallique par le téléphone, je me mêlerai pas de vos affaires : je devais juste un... un service à ta mère.

Tsuna ne s'attarda pas sur le fait que son ton était hésitant. Il faillit lui exposer son plan : ce qui aurait été juste totalement stupide, en présence de Giotto. Mais la personne à l'autre bout du fil sembla avoir l'idée aussi.

-Ecoute, passe-moi ton frère en pleurant, ou je ne sais quoi. Je lui raconterai ce qu'on avait prévu.

Le brun se prépara rapidement psychologiquement, et fit le décompte dans sa tête.

3.

Il serra sa main libre, se concentrant pour verser une larme.

2.

Il y était ; elles perlaient toutes seules.

1.

Il se mit à pleurer vraiment, tout en sachant parfaitement que quand il se mettait à pleurer, ça pouvait durer des heures.

0.

-J-Je vous p-passe mon f-frère, articula-t-il en avançant vers Giotto et en tendant le combiné à celui-ci. G-Giottoooooo, fit-il d'une voix adorablement brisée.

Il était fier de son coup. Particulièrement quand le blond bondit de son canapé, le regard inquiet - carrément effaré - et attrapa le téléphone.

Il échangea quelques mots avec l'autre, et le vit se décomposer. S'il n'avait pas été en pleine crise de larmes, il aurait plaint Giotto. Il poussa même sa comédie un peu plus loin en faisant sa mine choquée, et en explosant en sanglots lorsque sa tête vint heurter le torse de son frère, qui, en dépit du fait qu'ils étaient jumeaux, le dépassait de presque une tête.

Il sentit sa main lui frotter le dos. Ce geste, qui le calmait d'habitude, ne fit que décupler les larmes qui coulaient de ses grands yeux chocolat. Il ne put s'empêcher de s'inquiéter pour son frère ; avait-il poussé le jeu trop loin? En relevant la tête, il croisa le regard du blond et y lut de l'indécision. De l'hésitation. Et une once de désespoir. De même qu'il sentit que Giotto avait vu qu'il s'inquiétait pour lui. Il détourna le regard, essayant lui-même de se calmer, sachant parfaitement que c'était peine perdue.

Son frère sembla aussitôt changer de tactique. Il releva la tête du brun, et plongea son regard dans le sien. Tsuna retint sa respiration d'une manière imperceptible tout en dévisageant l'autre, perdu. Et il écarquilla les yeux de stupeur lorsque les lèvres du blond vinrent se poser sur les siennes.

Au fond de lui, il était heureux ; son plan avait marché à merveille. Ses larmes cessèrent de couler, tandis que Giotto réitérait son geste. Une, deux puis trois fois. À la quatrième, il finir par réagir en fermant à moitié les yeux, et en tentant d'allonger la durée des baisers du blond. Il réussit encore une fois son coup, et leur baiser se fit plus passionné tandis qu'il se faisait allonger sur le canapé. Il regarda son frère dans les yeux, et vit que ceux-ci étaient presque absents. Comme s'il ne comprenait plus ce qu'il faisait, tout en le sachant parfaitement.

Lorsque Giotto reprit ses esprits, Tsuna constata qu'il avait la chemise ouverte et qu'il haletait. La honte. C'était lui qui avait planifié, et il se retrouvait en uke là-dedans?

Giotto ne sembla pas de cet avis. Il s'était sans doute imaginé qu'il allait violer son frère, ou un truc de ce genre. Pour un peu, Tsuna se serait mis une baffe : il était parfaitement consentant, si tel était le problème... Il passa au plan C : la jouer moe.

-Gi... o... articula-t-il d'un ton adorable, les joues rouges et striées de larmes.

Il le vit détourner le regard, et il fut pleinement satisfait de lui-même. Giotto replongea ensuite ses yeux dans les siens, et dit d'un ton tout ce qu'il y avait de plus naturel :

-Je t'aime.

Ce qui stupéfia le brun. Ainsi, son frère partageait ses sentiments? Pour un peu, il en aurait bondi de joie. S'il n'avait pas été coincé sous son frère, il l'aurait probablement fait. Mais se moquait-il de lui? Ou, disait-il ça juste pour un soir? En observant son frère, il se dit que non, c'était impossible.

Puis il dit ces deux mots qui allaient changer à peu près tous ses fantasmes intérieurs en réalités :

-Moi aussi.

Il vit son grand-frère-jumeau sourire, puis sentit ses lèvres se poser sur les siennes. Il tenta d'y répondre, avec la maladresse qui le caractérisait. Quoi? C'était sa première fois. On pouvait bien excuser sa pauvresse d'expérience en la matière. Il tenta aussi de rapprocher sa tête de celle du blond, pour prolonger le baiser, et il le sentit sourire contre ses lèvres entrouvertes en y glissant la langue.

Tsuna sentit la main de l'autre continuer ce qu'elle avait commencé - le déshabiller et le caresser, en somme. Lorsque la main glacée de son frère glissa sur son torse, il gémit involontairement. Sachant très bien que ce bruit seul suffirait à exciter davantage Giotto, il rougit un peu plus - si c'était possible. Le blond lâcha ses lèvres, et il tenta désespérément de reprendre son souffle en jouant avec un des points faibles de Giotto, j'ai nommé sa tignasse. Puis, sentant qu'il ne pourrait retenir un énième gémissement et ne voulant pas trop lui donner l'impression qu'il serait un gentil uke tout mignon, il l'étouffa dans les cheveux avec lesquels il jouait. Tandis que Giotto descendait son pantalon, les lèvres du brun glissèrent sur son oreille, sur sa joue, sur ses lèvres, et Giotto ne put réprimer un sourire amusé. Tsuna vira à un rouge si puissant qu'on l'aurait confondu avec le soleil lorsqu'il sentit une main froide se poser sur sa partie intime et commencer à le caresser.

-Aah! ~ laissa-t-il échapper.

Il avait cru qu'il ne pourrait pas rougir plus qu'en cet instant. Il mit sa main devant sa bouche, regardant ailleurs. Son frère dût prendre ça pour de la gêne ; il retira doucement la main qu'il serrait contre ses lèvres, et murmura:

-Tu n'as pas à te taire. Tu es très mignon, quand tu cries comme ça.

Si Tsuna n'était pas le soleil, alors il était son frère jumeau. Il croisa le regard de Giotto, et ses yeux devaient en dire long sur ce qu'il ressentait car Giotto sourit.

-Si tu veux bien me baisser mon pantalon...

Le brun acquiesça et commença à se battre avec ledit pantalon pour finalement réussir à le faire tomber. Il remonta aux lèvres de son frère, lequel l'embrassa avec ferveur. Giotto descendit dans son cou, et le mordilla à des points qu'il savait sensible. Son frère ne cessait de crier.

Ils finirent par venir tous les deux, en même temps. Puis Giotto se laissa tomber sur son frère, et tous deux tentèrent de retrouver un rythme cardiaque normal.

Lorsqu'on frappa à la porte, Giotto émit un soupir de frustration qui fit sourire le brun. Le premier se leva, constatant l'étendue des dégâts tandis que l'autre se redressait. Il remit son pantalon, puis se mit à nettoyer rapidement tout en disant à son frère d'aller ouvrir. Ce dernier lui signala de fermer sa chemise, faisant -encore- rougir Tsuna.

Le brun se mit à râler et à sauter de joie en même temps. Il était heureux, parce que ses sentiments envers son frère étaient réciproques. Et frustré, parce qu'il avait été un uke dans l'histoire.

-Tsuna! appela Giotto.

-Ouais? fit-il en se dirigeant vers son frère et... l'inconnu à la porte. Bonjour, murmura-t-il à l'adresse de ce dernier.

-Bonjour, petit. Je suis celui que tu as eu au téléphone.

La réaction de Tsuna fut instantanée. Il se jeta presque sur l'homme, écarquillant les yeux. Giotto était là, il allait jouer le jeu jusqu'au bout.

-Comment vont-ils?!

-Du calme. Ils vont bien, ils sont pris en charge dans mon hôpital.

Le brun soupira -de soulagement- et remercia l'homme, lequel finit par s'en aller.

Lorsque la porte d'entrée fut fermée, Tsuna bondit littéralement dans les bras de Giotto et ce dernier le serra dans ses bras.

-T'as entendu? Ils vont bien, ne cessait de répéter le brun. Bon, d'accord, il poussait un peu loin ; mais se faire couper la parole par un baiser de son frère le ferait recommencer plein de fois.

-On ne leur dira pas, hein? murmura Tsuna quand ils se séparèrent, en posant sa tête contre le torse de son frère - amant.

-Non, dit doucement Giotto. Du moins, pas tout de suite...

-Mais tu m'aimeras quand même?

-Toujours.

-Moi aussi.

Ah, qu'il avait galéré pour en arriver là... Giotto était à lui, il avait gagné. ENFIN.


Fin! XD

Je vous vois, avec vos têtes en mode WTF? XD