Deux longues années venaient de s'écouler, il termina de faire entrer tous ses bagages dans le coffre de sa nouvelle voiture. Son père avait préféré lui en racheter une lorsque sa jeep avant rendu définitivement l'âme. Hors de question qu'il compte partir à l'autre bout du pays dans son tas de ferraille, le Shérif aurait fait une crise de stress tous les jours en plus du harcèlement d'appels qu'il lui aurait fait. Un papa poule, surprotecteur qui connaissait dorénavant les dangers du surnaturels en plus de ceux de son quotidien. Il referma la voiture avant de pénétrer une dernière fois dans ce petit studio loué à la dernière minute, une sympathique occasion dont il avait pu profité, pour faire le vide, un travail sur lui-même de longue haleine, se recentrer sur l'essentiel et oublier les douleurs de son passé. Bien sur, elles étaient toujours ancré en lui, mais il arrivait maintenant à vivre avec. Son regard survola la pièce pour être sur qu'il n'oubliait rien, prenant sa veste qui pendouillait encore sur le porte-manteau, il se saisit de son téléphone, son porte-feuille et referma pour la dernière fois la porte, prenant soin de la fermer à clé et de mettre celle-ci dans la boite aux lettres. L'ami de son père les récupérerait à son retour, ils avaient convenu de cet arrangement, beaucoup plus simpliste. Rejoignant son véhicule, il claqua la portière, déposant ses objets sur le siège passager et mit le contact, le soleil visiblement agressif, ses lunettes se glissa sur son nez, la radio cracha une musique apaisante, à la limite d'une fin tragique d'un film et il démarra, prenant la route, regardant dans le rétroviseur l'immeuble s'éloigner de son chant de vision. Il rentrait à Beacon Hills, il se sentait prêt, prêt à affronter ses blessures et à serrer le poing d'indifférence. Impatient de retrouver son meilleur ami qu'il n'avait plus vu depuis quatre mois, son père qui était venu le week-end dernier pour l'aider à faire ses cartons et sa sœur de cœur, Lydia.

La route lui avait paru longue et épuisante, le stress était monté en lui progressivement, sans qu'il ne puisse le contenir, l'idée même de remettre les pieds dans cette ville ne l'aidait absolument pas à rester calme. Durant ses deux années, il avait entreprit des études de criminologie, son intérêt particulier pour les recherches d'indices, dénouer les ficelles d'une enquête l'avait amené à se lancer dedans. Il avait également nouer des liens d'amitié avec quelque uns de ses camarades, dont un en particulier qu'il considérait comme son frère, et qui comptait le suivre dans sa petite ville natale. Mis à part ses quelques changements importants dans sa vie, lui permettant de se donner un but, il n'avait plus jamais repris contact avec l'objet de ses principaux tourments, préférant l'oublier, oublier ses sentiments destructeurs et non partagés. Il se doutait qu'il allait devoir le revoir, l'affronter, et l'idée était compliqué à surmonter, il ne savait pas quand, ni où il allait apercevoir cette silhouette, ne sachant pas quelle attitude adoptée, s'il arriverait à lui adresser qu'une simple bonjour formel, si son regard se relèverait vers lui ou si la fuite lui paraîtrait plus alléchante à saisir.

Les murs de son ancienne maison apparurent et un sourire d'enfant prit place sur ses lèvres, il était heureux de revenir, regardant autour de lui pour se rendre compte des évolutions. L'allée du garage l'attendait et sa voiture s'y installa comme si elle était chez elle, il regrettait sa fidèle Jeep mais il devait admettre que son père avait eu raison, elle ne tenait plus la route et devenait trop dangereuse à conduire. Il se perdit dans le fil de ses pensées et fut surpris lorsque M. Stilinski toqua à la vitre, vitre que Stiles s'empressa d'ouvrir.

- Je coupe le moteur, je prend mes affaires et j'arrive pour te sauter dans les bras Papounet d'amour, plaisanta-t-il, heureux.

Les accolades fusèrent alors qu'il vit une Lydia radieuse sortir précipitamment de la maison et lui sauter dans les bras, suivit par un Scott plus nonchalant qui lui tapa dans le dos, content de le retrouver parmi eux, deux ans c'est long remarqua finalement la petite troupe. Ils entrèrent, les bagages et cartons en main, avant de s'installer à la grande table de la cuisine, il y avait eu du mouvement depuis que son père s'était mis en couple avec Mélissa, la mère de son meilleur ami, et que celui-ci s'était installé dans un petit appartement avec sa nouvelle copine, que de choses qu'il avait raté mais qu'il ne regrettait pas pour autant, il avait eu besoin de cette séparation, de ce recentrement sur lui-même. La tasse de café entre ses mains, Stiles souriait, il raconta son récit, ses anecdotes, ses soucis, ses études, même-s'ils étaient au courant de la plupart, certains détails avaient été omis, il faut dire que se voir six fois en deux ans, c'était bien trop court pour raconter une vie. Personne n'osa pour le moment aborder le sujet qui fâche et l'ambiance était plutôt au beau fixe. Il promit de ne pas rester longtemps dans les pattes de ce mignon petit couple d'adulte et quelques heures plus tard, toutes ses affaires se retrouvaient dans son ancienne chambre, qui n'avait pratiquement pas changer, mise à part certaines choses trop « adolescentes » pour être garder et il était par terre, motivé à trier, à ranger et faire un peu de ménage. A vrai dire, il avait tout balancer dans des cartons sans faire attention à ce qu'il voulait garder ou balancer.

Un mois passa rapidement, trop au coup du jeune adulte qui était entrer dans sa nouvelle fac, repris contact avec les autres membres de son ancienne meute sans trop s'immiscer dans leur quotidien, il avait juste qu'une hâte, c'est que son frère vienne enfin emménager près de chez lui. Il s'était trouvé un appartement coquet, payer en grande partie grâce à ses bourses et avec le soutien financier de son père. Son temps était principalement occupé par les cours, les quelques sorties entre amis, et les longues après-midi à la bibliothèque.

Mais ce soir, il avait bien l'intention de se poser dans une petite brasserie calme du coin, posé à une table éloignée, les livres de cours envahissant son espace, son quatrième moka blanc fumant et les écouteurs sur les oreilles, il révisait et absorbé par son travail, il ne vit pas l'homme qui entra dans l'établissement, celui-ci non plus d'ailleurs. L'homme en question entra dans la réserve pour se changer, se mettre en tenue de service et se posta derrière le bar, prêt à accueillir les commandes des clients. Stiles grattait sur son bloc-note, concentrer par l'affaire qu'il devait résoudre, il menait de réelles recherches, impatient néanmoins de connaître les réponses de son professeur avec qui, il s'entendait bien, il avait pris le jeune homme sous son aile, conscient du potentiel de celui-ci.

Il releva pourtant la tête, mécontent quant il porta son gobelet à son verre et découvrit qu'il était vide, impossible pour lui de rester sans caféine, elle le tenait éveiller, le pousser à être survolter mais au moins, il ne sentait pas la fatigue qui se cumulait. Il avait toujours ce problème récurrent que même le psychiatre qu'il avait consulté, n'avait pas réussit à résoudre, ce problème d'hyper-activité. Et cette passion de la criminologie ne l'aidait guère dans sa guérison, parfois il était tellement pris par une enquête qu'il en oubliait les horaires décents pour dormir et se retrouvait avec quelques jolies cernes le lendemain. Faisant grincer la chaise sur le sol, il se leva, sortit son porte-feuille de sa poche, et se posa au comptoir, attendant patiemment que l'un des serveurs veuillent bien s'occuper de lui. Ayant eu un petit job étudiant pendant ses études à l'autre bout du pays, il savait pertinemment le travail que cela pouvait représenter et l'attente était juste un respect pour leurs efforts. Légèrement avachit, il se redressa quand un homme – vue sa carrure – se posa devant lui, et se raidit quand il reconnut malheureusement cette voix qui n'avait pas changé depuis tout ce temps.

Une voix grave et suave, alliant virilité et sympathie, cette voix qui s'était incrusté dans son esprit et avait titillé ses sens, il se mordit la lèvre et releva la tête, c'est à ce moment-là que leur regard se croisa, un échange silencieux, surpris et douloureux. Stiles sentit son corps devenir fébrile, ses mains devenir moites, et son cœur s'emballer. Malgré ce qu'il avait espéré, ses sentiments étaient toujours là, et le voir les lui faisaient resurgir en pleine face. Des vertiges commencèrent à s'installer et il tenta malgré tout de les contrôler, il ne voulait pas que l'homme s'en aperçoive.

- Stiles...

Ce ne fut qu'un murmure bien trop insupportable qui ne l'aida pas à se contenir, à rester mettre de ses émotions, à se faire paraître indifférent. Hélas, c'était peine perdue, il voulut lui répondre simplement par sa commande, ne pas rentrer dans les salutations d'usage, mais lorsqu'il ouvrit la bouche, aucuns sons ne voulurent sortir, il la referma presque aussitôt et sentit ses joues trahir son mal être. Heureusement une âme charitable fit une entrée fracassante dans la calme brasserie, passant un bras énergique autour des épaules du jeune homme, et avec un sourire radieux, s'exclama :

- Un moka blanc pour ce charmant jeune homme, c'est sa drogue à vrai dire, et un americano pour moi, steuplait. Merci !

Sur ces mots, il entraîna Stiles à sa suite sans que le serveur ne puisse répliquer le moindre mot, l'étudiant quant à lui, se laissa embarquer sans broncher, sans résister. Cette arrivée était salvatrice pour lui, il venait de le sortir d'un enfer grandissant. Posé sur sa chaise à nouveau, son ami amena une autre juste à côté de lui, il aimait la proximité, avait besoin de toujours faire des câlins, des compliments, surtout auprès des gens qu'il affectionnait et Stiles était son frère, même sans être lier par le sang.

Lorsqu'ils se sont rencontrés, il y avait eu tout de suite une drôle d'alchimie, comme-ci ses deux-là étaient fait pour s'entendre, une connexion psychique assez déroutant pour ceux qui ne les connaissaient pas, en un simple regard, ils arrivaient à deviner comment l'autre se sentait. Bien étrange lien qui leur plaisait tout particulièrement. Bien sur, il n'y avait jamais rien eu de plus qu'une extraordinaire amitié fusionnelle, aucun des deux n'avait eu le moindre intérêt amoureux ou sexuel pour l'autre, à vrai dire, Ethan – de son prénom – était et resterait hétéro pour le reste de sa vie, les femmes et leurs courbures lui faisaient bien trop d'effet pour qu'il en vienne à se pencher sur le cul des hommes. Il préférait la grâce et la féminité d'une poitrine volumineuse plutôt que le gonflement des pectoraux. Bref, il aimait Stiles mais d'amitié, de fraternité contrairement à ce que pouvaient penser certaines personnes. Oui, ils étaient tout le temps collé ensemble, mais ce n'était pas pour autant qu'ils sortaient ensemble, nuance. Bref, le soulagement envahit le fils du shérif qui remercia silencieusement son ami pour l'aide qu'il venait de lui apporter sans s'en rendre compte.

Un rire fusa alors, un rire envoûtant qui avait le don de rendre de bonne humeur les deux jeunes hommes, un rire communicatif.

- Alors c'est lui le fameux Derek ?

Comment exprimer la gêne qui parcourait lentement le corps de Stiles ? Oui, il avait tout raconté de A à Z, tous les moindres détails de sa vie à son frère mais, il n'aurait jamais imaginé qu'il devinerait au premier coup d'œil qui était l'homme qui faisait battre un peu trop vite son cœur.

- Okay, je sens le malaise, on change de sujet. Je me suis trouvé un petit appart' super sympa, et tu sais quoi ? Juste en face du tien, si c'est pas beau ça !

Ethan s'exprimait toujours avec entrain, accentuant souvent ses phrases lorsqu'elles annonçaient des bonnes nouvelles, et toujours partant pour remonter le moral de ses amis, quitte à paraître ridicule, ou à raconter des blagues foireuses. C'est ce qui avait plus immédiatement à l'étudiant, cette bonne humeur partagée. Il en oublia Derek, qui fulminait derrière le comptoir, il ne le voyait pas s'énerver sur le chiffon qui n'avait rien demandé, non, il était tellement concentré sur les conneries que pouvait débiter son camarade, aux chatouilles avec lesquelles il le torturait et referma ses bouquins lorsqu'il lui proposa de terminer la soirée chez eux, embarquant dans l'affaire quelques uns des amis de Stiles au passage, histoire de ne pas boire qu'à deux, c'était moins drôle, et il pourrait faire connaissance du reste de la troupe. Il avait hâte de découvrir la petite vie d'avant de son frère.

Deux semaines, ce fut le temps écoulé si rapidement que Stiles en était surpris. Deux semaines, à arpenter la brasserie avec son ami, à y emmener Scott et Lydia de temps en temps, et à tenter vainement de ne pas jeter de regard au beau brun grognon qui servait les clients. Il avait appris que c'était le nouvel emploi de Derek après que son oncle est décidé de lapider toutes leurs économies familiales, ce même oncle avait été contraint de travailler dans un garage, mécanicien apprenti, il avait pourtant adoré se découvrir cette nouvelle passion, les mains dans le cambouis. Deux longues et insupportables semaines où ses émotions étaient mise à rude épreuve, où tout le travail qu'il avait effectué pour se retrouver, pour oublier n'avait strictement servit à rien. Où chaque fois qu'il avait le brun en vue, c'était une véritable torture, alors il noyait son chagrin dans l'attention qu'Ethan lui donnait, exagérant parfois pour tenter de faire naître une jalousie et des effluves de rage derrière ce bar, mais rien, comme-ci Derek était devenu insensible, et l'avait oublié, contrairement à lui. Le fils du shérif continuait de se centrer sur ses cours, il avait même pris la première place du classement, lui conférant la sûreté d'un emploi à la sortie de la fac, et de bonnes lettres de recommandations par ses professeurs. Oh, il y avait bien quelques rageurs mais il les mettait bien vite aux oubliettes et ceux-ci ne tentaient jamais rien quand ils voyaient les muscles et les grognements de ses amis qui l'entouraient.

Son attention avait encore une fois été attiré par les mouvements fluides de l'homme qui le faisait toujours vibrer, mais aujourd'hui, la deuxième fois depuis son retour à Beacon Hills, leur regard se croisa et le cœur de Stiles rata un battement, ils se fixèrent sans un mot, sans un mouvement, inconscient qu'Ethan et Scott le fixait lui puis Derek, le temps s'était interrompu, seul s'écoulaient les sentiments brisés et les remords, une petite colère sourde et un besoin insoutenable d'aller lui parler. Pensait-il encore à lui, regrettait-il le passé, les mots blessants qu'il lui a dit, l'aimait-il encore ? Tant de questions sans réponses, tant de choses à savoir pour apaiser sa souffrance. Non, il ne rêvait plus d'être dans les bras de cette homme, il en avait fait le deuil voilà maintenant deux ans, il savait impossible quand bien même il le désirait ardemment, mais il voulait au moins quelques explications sur son comportement et un rejet dans les règles de l'art, avec ses deux choses-là, il était sur de pouvoir passer à autre chose. Mais il ne fit pas attention à ses camarades qui s'étaient levés, qui se dirigeaient jusqu'au bar, souffla un mot à Derek – qui ne l'avait pourtant pas lâché du regard – et rompit seulement le contact visuel quand son portable vibra sur la table. Il le prit machinalement dans les mains et fut surprit d'y voir le nom de Scott apparaître. Un message lui indiquant qu'ils se donnaient rendez-vous ce soir chez lui, qu'ils avaient du partir précipitamment, qu'ils l'avaient appelé mais que Stiles ne leur avait pas répondu. Quand il lâcha son téléphone, il vit que le serveur avait changé, il soupira, rangea ses affaires et s'en alla, les garçons avaient payé pour lui, il n'avait plus qu'à aller se terrer dans son appartement.

Bouleversé, complètement anéanti par les remous de son passé, il avait envie de fuir, il ne saurait pas capable d'affronter Derek éternellement, le voir lui vrillait l'estomac, craquelait son cœur, qu'importe le nombre de fois qu'il se ressassait dans sa tête qu'il était au-dessus de tout ça, qu'il pouvait le surmonter, il flanchait lorsque son visage apparaissait devant lui. S'enfouissant la tête sous la couverture, il renifla, en colère contre lui même d'être aussi faible, il tapa des pieds contre son matelas, comme un enfant mécontent. Il sortit de sa cachette lorsque la sonnette retentit, sûrement les gars qui venaient enfin pointer le bout de leur nez. Se précipitant devant l'insistance des personnes, il en oublia d'enfiler un pantalon, il se retrouva comme un con en caleçon et Marcel devant Derek. Moment d'égarement, moment de silence, il resta bloqué sur lui, n'entendant pas les paroles du nouveau venu, ne réagissant encore moins quand il poussa pour pénétrer à l'intérieur et finissant par le plaquer contre la porte qu'il venait de refermer. Ce ne fut qu'au contact du bois dans son dos, qu'il reprit enfin conscience avec la réalité, écarquillant les yeux sous la surprise passé et ne comprenant par pourquoi les lèvres du brun étaient si proche de lui, ce battement effréné qui comprimait sa poitrine. Oh oui, il en était encore éperdument amoureux et il lui était malheureusement impossible de se défaire de ses sentiments tenaces, même la distance et l'absence n'eurent aucun effet.

Inspirant profondément, Stiles lui demanda dans un murmure de s'éloigner, qu'il ne voulait pas le voir, lui parler, qu'il préférait être seul. Ce ne fut pas de l'avis de Derek qui se rapprocha un peu plus, alla nicher son nez dans le cou du plus jeune, reniflant cette délicieuse odeur qu'il lui avait manqué.

- J'ai été con, j'avais peur, peur d'affronter mes sentiments, peur que le fait que tu sois près de moi te mette en danger, peur du regard des autres sur notre couple. J'avais peur d'être heureux avec toi. Parce que je savais parfaitement que c'était possible et j'ai tout foutu en l'air, comme un parfait abruti que j'étais. J'ai même fini par être jaloux d'Ethan, qui a été obligé de venir me voir et tout m'expliquer, me convaincre de faire le premier pas que tu ne ferais pas, de laisser de côté ma fierté et de me bouger le cul. Je refuses de faire la même erreur, on me donne l'opportunité de te revoir, de réparer mes erreurs et je ne te laisserais pas t'enfuir...

Grande inspiration, c'était la première fois que Stiles entendait le brun parler autant, et pour balancer des excuses déguisées, mais des excuses quand même. Si ses mains ne le tenaient pas par les hanches, il se serait déjà écroulé tellement la pression était intense, il se sentait flanché, c'était trop beau pour être vrai, même-si au fond de lui, tout son être lui réclamait d'y croire et de se laisser fondre, sa raison été effrayé à la simple idée de souffrir à nouveau. Qui dit qu'il ne s'était pas tout simplement endormi et qu'il rêvait, un beau rêve certes.

- Derek, marmonna-t-il avec difficulté.

- Je t'aime Stiles, chuchota le serveur à l'oreille déjà rougit de l'étudiant.

Des mots qu'il n'aurait jamais cru entendre, des mots qui eurent raison de lui, des larmes se mirent à couler sur ses joues, des larmes séchées immédiatement par des doigts rêches mais d'une douceur extrême. Un demi-sourire s'esquissa sur ses lèvres et ses yeux se levèrent enfin vers ceux bleu/gris de son partenaire. Un échange qui se rompit lorsque Derek prit l'initiative d'un premier baiser, chaste, innocent, des lèvres qui se cherchaient, doucement avec une lenteur calculée. Deux corps qui se collaient pour chercher la chaleur de l'autre, deux corps qui se retrouvaient enfin après tout ce temps l'un sans l'autre, un manque s'était creusé. Le brun agrippa plus fortement les hanches de l'étudiant, caressant son flanc et le baiser devient plus sauvage, plus quémandeur, un duel de langues gourmandes qui touchaient enfin au plaisir de retrouver sa jumelle. Bien qu'il s'était donné comme défi de ne pas céder, de l'oublier, tous ses efforts fut vain lorsque son regard avait croisé le sien, il le savait qu'il était faible face à lui, et il ne pouvait que se laisser succomber, profiter de cet instant qu'il espérait qu'il ne soit pas le dernier, de sentir des frissons parcourant son échine et d'apprécier cette sensation.

- Je t'aime, répéta Derek en interrompant le baiser. Et je ne te laisserais plus partir, je te marquerais mien, comme je suis tien. Je ne referais plus la bêtise de t'abandonner, tu m'as manqué...

Trop de paroles, pas l'habitude, trop d'émotion, et Stiles se mit à flancher, rattraper par un loup bienveillant qui le porta jusqu'à sa chambre, l'enveloppant de ses draps avant de s'éloigner. Le châtain tira sur sa manche, la crainte de le voir partir lui broya les organes, mais le doux sourire le rassura.

- Je ne fais que me déshabiller, je me vois mal dormir en jean, perso, plaisanta Hale.

Un soupir rassuré lui répondit alors que Stilinski ferma les yeux, savourant le calme apparent que lui procurait la présence de son bien-aimé. Et son corps se détendit complètement lorsque deux bras lui encercla la taille, qu'un corps se colla à son dos, et qu'une douce étreinte emplie de chaleur apaisa ses dernières craintes, espérant qu'au petit matin, il serait toujours là à ses côtés, alors il murmura un « Je t'aime Derek, depuis si longtemps. » avant de s'endormir profondément, sous les yeux bienveillant d'un brun attendri et heureux qu'il lui ait pardonné. Espoir qui fut devenu réalité...


Après une très longue absence, cette histoire trouve enfin une fin, j'espère qu'elle vous aura plu, malheureusement ce n'est pas du fameux-fameux mais cela fait si longtemps que je l'ai écrite que forcément, je ne suis plus aussi imprégné qu'auparavant.

Review ? :)