Salutation !

Ceci est bel et bien la fin de cette histoire.

Un grand merci donc à tout ceux qui l'auront suivi jusqu'au et pris le temps de laisser une review. En espérant que cette fin vous convienne. Dans l'autre cas, désolé d'avance. Mais quoiqu'il en soit, bonne lecture pour ce court épilogue.

Et peut-être à une prochaine fois pour une autre fic qui sait. :)

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Epilogue.

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Natsuki s'inclina profondément devant le petit autel où elle venait de déposer ses offrandes pour les morts. Puis elle se redressa, épousseta son jean et sortit de la petite pièce dévalue à cet autel.

A l'extérieur, le soleil brillait d'un éclat presque douloureux après la pénombre de la pièce. Natsuki se couvrit les yeux et remonta l'étroite allée gravillonnée jusqu'à la demeure principale. Le vent sur son visage ne lui avait jamais été aussi agréable.

Elle monta finalement les quelques marches qui s'offraient à elle, ses pieds claquant sourdement sur le bois récemment ciré. Elle fit coulisser la porte et tomba nez à nez avec la vieille Chikako. La vieille femme lui offrit un sourire lumineux plein de gentillesse et de sagesse et confia l'important plateau qu'elle transportait aux mains capables de Natsuki.

« Te voilà enfin, Kuga-san. Occupe toi de ça veux-tu. J'ai un repas à préparer, Miss Maria a annoncé que nous recevions les Suzsuhiro et les Kikugawa ce soir à dîner.

-Oh, c'est bien, répondit-elle en s'emparant du plateau. »

Elle parcourut l'imposante bâtisse songeant à Miss Maria, la femme stricte qu'elle croissait plus que son comptant malgré la taille du bâtiment. Heureusement que les employés qui travaillaient au domaine s'avéraient des plus agréables. Arrivée à la salle où elle devait déposer sa charge, elle dût user d'une adroite manœuvre du coude pour ouvrir la porte malgré l'encombrant plateau. La porte pivota sur ses gonds avec silence, laissant au résident de la chambre la possibilité de continuer de dormir.

Il s'avéra cependant que le flot de lumière qui se déversait à foison dans la chambre, illuminait parfaitement le lit vide et, en contre-jour, la silhouette -en train de s'étendre- qui aurait du l'occuper. Natsuki n'avait pas été repérée, elle parcourut donc la pièce à pas de velours, déposa le plateau sur une table basse non loin d'elle, puis s'avança vers la silhouette. Elle glissa ses bras autour de sa taille, l'attirant à elle. Un instant, elle la sentit se tendre.

« Shizuru, chuchota-t-elle. Tu devrais être au lit. »

La jeune femme se laissa finalement aller contre elle, se détendant dans l'étreinte réconfortante et bien connue que Natsuki lui offrait.

« Mouh Natsuki mais je me sens bien ! Gémit-elle. »

Natsuki glissa son visage dans le cou de Shizuru, inspirant profondément son odeur propre et fraîche. Du bout des doigts, elle dessinait des formes indistincte sur la peau douce que son t-shirt avait laissé à nu lors de ces étirements. Un froncement de sourcils -mélange de tristesse et de colère- s'afficha sur son visage quand elle effleura le bout d'un pansement couvrant la blessure presque entièrement cicatrisé de son estomac. Elle sentit d'ailleurs le corps de Shizuru se tendre à nouveau malgré elle quand ses doigts brossèrent le bandage.

« Peut-être, lui chuchota-t-elle, mais je préfère ne prendre aucun risque alors au lit !

-Seulement si Natsuki reste avec moi ! Geignit-elle alors qu'elle se retournait pour glisser ses bras autour du cou de Natsuki. »

Cette dernière la mena donc doucement mais fermement vers le lit. Quand l'arrière de ses genoux touchèrent le matelas Shizuru s'y laissa tomber sans pour autant relâcher sa prise sur Natsuki qui la suivit dans sa chute.

« J'ai eu le médecin au téléphone, il reste toujours stupéfait de ton prompte rétablissement, indiqua doucement l'ex-HiME leur visage à quelques centimètres l'une de l'autre. Mais cela ne signifie pas que l'on ne doivent pas faire attention.

-Hmm, gémit-elle, Natsuki s'inquiète trop.

-Natsuki se souvient que Shizuru s'est faite tirer dessus, indiqua-t-elle avec une légèreté feinte. Les médecins continuent à dire que c'est un miracle que ce soir là... tu ne sois pas... »

Sentant la voix de Natsuki proche de se briser, Shizuru entremêla ses jambes avec elle et posa sa tête sur sa poitrine, enchanté par le battement de cœur fort et stable de Natsuki.

« Je suis là Natsuki. Il en faudra bien plus pour que l'on me sépare de toi. J'ai traversé le temps pour toi, lui rappela-t-elle. Mais malgré tout... je ne me souviens plus de grand chose de cette nuit-là, me faire tirer dessus compris. Et je ne suis pas sûre que ce soit une mauvaise chose.

-Non, c'est bien que tu es oubliée. Mais, si un jour tu venais à te souvenir de quelque chose de cette nuit là, je veux que tu m'en parles d'accord ? »

Pour toute réponse, Shizuru inclina sa tête pour déposer un baiser sur la gorge de Natsuki. Cette dernière laissa ses doigts glisser dans les cheveux de Shizuru, savourant sa présence et souhaitant parfois avoir oublié elle-aussi ce qui était arrivée.

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Des HiMEs qui avaient été enlevés, Mai avait péri dans les flammes, Shiho n'avait pas survécu à l'injection des nanomachines bien avant leur arrivée et Fumi avait été abattu par l'un des Agents du Third District alors qu'elle fuyait les flammes en leur compagnie. Yukino avait eu la joie de retrouver sa famille et Haruka qui -ayant entendu parler du plan lorsque sa mère avait amené Shizuru au commissariat - avait passé sa nuit à attendre de leurs nouvelles.

Mais l'horreur de cette nuit-là ne s'était évidemment pas terminé avec leur sortir du Third District. Itsumi avait aidé Natsuki à porter Shizuru jusqu'à l'extérieur sous couvert de Nobu et Mr. Anderson. L'arrivée des secours ne leur avait jamais paru aussi longue. On avait alors voulu leur enlever Shizuru. Natsuki avait refusé de la lâcher et la situation avait manqué de tourner au pugilat si cela n'avait été pour l'intervention de . Celui-ci l'avait attrapé par l'épaule et traîné de force jusqu'à son véhicule. L'homme de main des Fujino n'avait jamais été plus loin que d'un mètre de l'ambulance. Cela ne leur avait cependant pas permis de voir Shizuru car à peine arriver aux urgences elles avaient été emmenée au bloc. Le médecin qui les avaient accueillis suite à l'opération avait tenté d'être rassurant mais ils n'était pas parvenu à feindre le peu d'assurance quant à la probabilité -presque nulle- de sa survie. Car sans même parler de la balle et des dégâts qu'elle avait occasionné, Shizuru avait perdu une quantité phénoménal de sang. Le miracle aux yeux de ces médecins fut qu'elle survécût la nuit bien qu'elle tombât dans le coma. Elle se réveilla plusieurs jours plus tard, certes très affaiblie et atteinte d'une légère amnésie sur les quelques heures précédents l'accident, mais vivante. Natsuki n'avait durant ce temps guère quitter sa chambre -ou le couloir adjacent quand on le lui en interdisait l'entrée- et ce, malgré les menaces constantes des infirmières pour la faire partir hors des heures de visites. Elle refusait de quitter l'hôpital sans elle, de même que Mr. Anderson puis Miss Maria lorsqu'elle en fut informée. Quant à Haruka et Yukino, elles vinrent voir Shizuru chaque jour avec leurs parents. Avoir permis de sauver Yukino lui avait offert l'entière confiance et loyauté des Suzushiro et Kikugawa.

Lorsqu'on leur annonça qu'elle fut sorti d'affaire, Miss Maria s'était mise à préparer son rapatriement sous bonne escorte à Kyoto. Les pertes, la souffrance et les peurs engendrés depuis si longtemps à Fuuka -même sans compter ce qu'elle avait oublié de part son amnésie- poussèrent Shizuru à facilement accepter la proposition de sa tutrice de quitter Fuuka pour Kyoto. Miss Maria avait proposé aussitôt à Natsuki de venir vivre aux domaines Fujino avec Shizuru sous couvert que la jeune femme aurait besoin d'aide, le temps de sa rééducation. Déjà résolu à ne plus la laisser hors de sa vue, Natsuki avait accepté.

Pendant ce temps là, les Suzushiro et Miss Maria avaient fait jouer toutes leurs relations pour accélérer les divers procédures pour mettre les victimes du Third District en sécurité :

Le commissariat avait été entièrement fermé, le laboratoire avait entièrement brûlé, la plupart des membres du Third District arrêtés ou, quand il y avait un manque de preuve, mit sous surveillance.

Les journaux en avaient fait leur choux gras, au point tel que la réapparition et la survie de l'héritière de Windbloom était presque passée inaperçu. Miss Maria cependant avait entrepris de s'occuper efficacement de sa pupille. Une palanquée de garde du corps avait été engagé et parcourait aujourd'hui les jardins des Fujino sous le regard d'aigle de la vieille femme.

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Natsuki embrassa Shizuru.

« Je ne te quitte plus, lui annonça-t-elle. Jamais. Dès que je te quitte du regard, tu arrives presque à te tuer. »

Shizuru rit sourdement avant de l'embrasser à son tour.

« Je pense pouvoir accepter ça, murmura-t-elle alors que -enfin dans une position agréable avec Natsuki utilisée comme un couffin- elle commençait à s'endormir dans une joie béate.

-Je t'aime, Shizuru, lui chuchota Natsuki d'une voix tendre.

-...t'aime... Suki, balbutia Shizuru les yeux clos. »

Natsuki préféra veiller sur elle plutôt que trouver le repos.

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Parfois Shizuru rêvait de cette nuit-là. Elle voyait des flammes et des cris. Beaucoup de sang et de souffrance. Jamais rien de précis. L'image la plus claire de ces souvenirs fragmentés était une seringue où s'étalait un nom qu'au réveil elle ne cessait d'oublier. Qu'en faisait-elle ? Elle ne parvenait jamais à s'en souvenir. S'injectait-elle le produit ? Elle l'ignorait et cela était peut-être mieux ainsi.

Tout ce qu'elle souhaitait aujourd'hui était de profiter de la vie et de la joie d'aimer Natsuki aussi librement qu'elle l'avait toujours rêvée.

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« … la découverte d'un laboratoire secret tenu par la Police du Commissariat de Fuuka à créer l'un des pires scandales du Japon de ce siècle. La population, inquiète, hésite aujourd'hui à requérir l'aide des forces de l'ordre qu'elle ne juge plus fiable... »

L'homme -un Américain dans la force de l'âge- éteignit le poste de télévision. Autour de lui, des hommes et des femmes de tous pays.

« Le Dernier des Districts du Japon s'est écroulé, indiqua inutilement l'homme.

-Nous avons perdu l'ensemble de leur donnée, ajouta un Chinois. Rien n'a pu être récupéré.

-Ils continuent cependant d'ignorer notre existence, précisa une Française.

-C'est un fait. Néanmoins... »

L'Américain laissa planer un silence et balaya la salle du regard.

« Nous ignorons qui sont les coupables de leur chute et ce qu'ils ont appris sur nous autres et les Districts sous notre direction. Que les 4 Districts Japonais aient chuté les uns après les autres malgré nos ressources et les moyens mises en œuvre pour les protéger, laisse craindre qu'ils connaissent notre existence.

-Que souhaitez vous que l'on fasse ? Demanda la Française d'une voix légèrement agacée.

-Qu'une enquête soit ouverte. Trouvons les et débarrassons-nous d'eux, ce n'est qu'à ce prix que nous garderons nos Districts et leurs recherches en sécurité. »